Equilibrium




Les membres de L’Equilibrium, encore nommés les Apôtres de la Dame grise, considèrent que Syfaria est un lieu vivant, à protéger et à chérir dans la recherche et l’attente de la restauration de l’Equilibre naturel immuable par l’Incarnation de la Déesse…

Cette faction a été fondée sur la base d’une perception aigue de leur propre personne, et d’un lien avec Syfaria, estimée comme essentielle au fonctionnement de l’Univers.
A l’opposé d’autres factions, ils pensent que leur venue par les piliers de Poussière n’est pas un hasard ou une calamité, mais qu’elle a été voulue par Syfaria, qui a aidé à ce que leur être essentiel prenne corps.
Chaque Apôtre, en tant qu’extension vivante de la Dame Grise, issu de telle ou telle race, sait que ce Monde est le sien.

Il faut accepter et protéger l’écrin d’existence qu’est devenu Syfaria pour chacun d’entre eux, cela en luttant sans relâche contre les déséquilibres qui l’affligent, d’où qu’ils viennent, et en préparant l’avènement de l’Incarnation de la Dame Grise…

Préambule



Eveil
(Extrait d’un Conte populaire…)

« La déesse s’éveilla lentement de son froid sommeil, sa conscience revenant en même temps que tombait la froide couverture de la saison passée. Se tournant avec une grâce infinie, elle chercha la force donneuse de vie des trois soleils.
Elle sentit bientôt la chaleur sur les longues plages couvertes de graviers de ses lignes côtières et sur les étendues de ses marais plats et bas.
Lentement, les soleils chassèrent la couverture hivernale des landes ondulées et des champs labourés…
Le manteau blanc restait épais et lourd dans les forêts et les montagnes.
C’était comme cela devait être, et la déesse se réjouissait de la vitalité renouvelée de son corps engourdi.

Alors, comme elle ôtait sa couverture blanche, elle ressentit une douleur soudaine et brutale au fond d’elle-même.
Chaude et menaçante, la blessure avait déjà des ramifications pénétrantes à travers elle.
Le S’sarkh était à l’origine de cette blessure. Elle le sentait, patient et empli de pouvoir malsain, se vautrer dans ses océans.
L’Equilibre était rompu depuis bien trop longtemps, de tous côtés, et les blessures se rejoignaient en elle, l’affaiblissant et la rendant parfois folle de douleur.
Ses enfants, maintenant, brûlaient à l’image d’une blessure empoissonnée, bloquant la lumière de l’Equilibre, absorbant son pouvoir au lieu de le nourrir.
De tous côtés, elle était menacée… »


Généralités



Le fondement de la Faction repose sur un culte de Syfaria elle-même, et sur l’attente d’une incarnation de la Dame Grise, appelée la R’hin Assia (littéralement la fureur de Syfaria), qui viendrait rétablir l’Equilibre perdu, et réduire à néant le S’sarkh, engeance haïe tel un furoncle à la surface de la Déesse…

Le dogme du Cercle d’Equilibre soutient que la Déesse n’est pas anthropomorphe, et qu’elle n’imite aucun être existant, mais qu’elle est présente partout, dans les collines, les marécages, les landes et les mers du Monde.
Sans forme physique précise sous laquelle les fidèles pourraient la voir, ses symboles sont par contre des myriades.
La plus minuscule hirondelle est un messager en faveur de la Déesse, un gros chêne, noueux et battu par les intempéries, est un symbole de sa force sans âge, un pin imposant, se dressant droit comme une flèche vers les cieux étoilés, un cadavre de petit rongeur ou l’épineuse grappe vert clair d’une ronce vigoureuse sont autant de signes de l’âpreté et de la vitalité de son existence, qu'il faut sans relâche décrypter et interprêter...

Au centre de cette croyance se trouve la pureté du Monde, l’antithèse de la Déesse étant évidemment la menace de la Corruption, de la perversion ou de la pollution du Monde.
Le bien, comme le Mal, sont des notions sans objet.
La force du monde résulte d’un pur Equilibre entre les extrêmes de l’Anarchie totale et de la stricte Rigidité.
La déesse est aussi bien menacée par ceux qui apportent destruction et meurtres de façon excessive, mais aussi par ceux qui prônent la paix absolue ou le contrôle par la Science des forces de la Nature.

Ainsi, la Déesse lutte-t-elle contre des forces puissantes, menacée de tous côtés de l’Equilibre et sa pérennité comme sa force sont toujours en danger.

Le S’sarkh et ses rejetons sont une menace essentielle pour la déesse, mais pour autant les Nemens sont eux aussi une menace lorsqu’ils se replient sur eux-mêmes et oublient de protéger leur Monde.
Combattre le S’sarkh, mais aussi le comprendre.
Convaincre les Nemens, mais aussi parfois les forcer à agir…

Les Equilibriens croient et préparent la venue prochaine de la R’hinAssia, qui prendrait corps et substance en un avatar de salut, qui détruirait le S’sarkh et rétablirait enfin l’Equilibre !

Pour les priants de la Dame Grise, l’espérance de cette venue ne se prépare pas en vaines cérémonies, mais dans une attitude de constante prudence, de permanente attention à respecter, protéger et chérir la Dame Grise, et ils passent beaucoup de leur temps à tenter d’interpréter les signes, et à prier la déesse de venir à leur rencontre…

Le Cercle d’Equilibre est une faction très particulière, dont la structure, la hiérarchie, le fonctionnement et les habitudes sont basées sur ce culte de la Déesse, et dont tous les membres partagent un but : se préparer à la venue de l’Incarnation, dont la fureur détruira à coup sur ceux qui ont menacé Syfaria dans son intégrité.

Société



Le système politique :


Il est basé sur une société totalement pyramidale, avec à sa tête la Shaïm Sardoryanne dont la voix est considérée comme celle de la Déesse en sa sagesse infinie.
Elle gouverne la circulation des biens et des personnes, les affaires d’ordre militaire, les relations avec les autres Factions, les impôts, etc…
La Shaïm est l’une des très rares premières sorties, fondatrice de l’Equilibrium.
En tant que l’une de ces légendes de la sortie des piliers de poussière voilà 600 années de cela, Sardoryanne est adorée par son peuple, mais sait se faire discrète, sachant déléguer la gouvernance pour s’attacher à de longues méditations qui la mette au contact de la Dame Grise…

Elle est entourée de conseillers, que l’on nomme les Oljads, qui s’occupent de tout ce qui relève de l’administration générale, de la gestion des villes, de la justice, etc…

En haut de l’échelle Sociale viennent donc les Oljads.
Les négociants, commerçants et les lettrés sont très bien considérés, et seuls eux parlent la langue « administrative », le Shaïran.
Les militaires forment un groupe à part, et l’Equilibrium ne possède pas d’Armée au sens strict du terme…
Les priants de la Dame Grise sont partout au sein de la société, et certains rangs hiérarchiques élevés leur sont réservés, relais direct qu’ils sont de la parole de Sardoryanne.
Néanmoins, le mélange entre ces priants et la population « civile » se fait parfaitement, et ceux qui n’ont pas le don de percevoir les signes de la déesse ne sont en aucun cas déconsidérés.

Lois et relations extérieures :


La Shaïm, comme ses Oljads, sont réputés pour leur intransigeance et leur dureté lorsque les lois de la Faction sont bafouées ou même simplement menacées.
La présomption de culpabilité reste l’un des fondements du droit écrit.
Les lois sont nombreuses et parfois complexes.
Il est toujours bon lorsque l’on se rend dans ce territoire de s’enquérir précédemment de ce qu’il est bon ou non de faire.

Du fait de sa position géographique, fondée au centre de Syfaria, L’Equilibrium s’est toujours considéré comme menacé.
Les Equilibriens se sentent épiés en permanence par des voisins avides, et les étrangers sont surveillés et soumis à certaines contraintes en leurs cités, régulés par les Surveilleurs et les « Titres de déambulation ».
Les relations avec les autres Factions sont parfois tendues, particulièrement avec le Matriarcat du Déclin, dont l’Equilibrium attire nombre de leurs mâles et femelles en fuite…
Mais le Shaïm sait conserver une politique de sagesse relative, ne désirant aucun conflit ouvert et destructeur…

Les deux cités Zarlif et Syrinth sont relativement indépendantes l’une de l’autre, et les deux maires de ces cités sont directement choisis par Sardoryanne, qui assume parfois cette tâche elle-même, malgré ses recherches méditatives au Palais des Murmures…

L’Equilibrium entretient une armée de taille fort modeste : les troupes sont composées de fantassins, de quelques rares unités d’artilleurs, et de quelques manieurs de sphères de sorcellerie.
Néanmoins, cette armée est réputée de par tout Syfaria pour la discipline, le courage et la férocité de ses combattants.
L’Armée régulière peut être épaulée par une multitude de petites troupes dont l’existence plus ou moins saisonnière correspond à des besoins ponctuels.

Le peuple dans sa grande majorité emploie une langue dérivée du Shaïran, le Shaï, plus simple et rustre.
Les basses couches sociales sont néanmoins protégées et respectées, et aucune coercition lourde n’est exercée à leur encontre.
Le libre arbitre est encouragé, et tout un chacun peut s’élever dans les strates sociales selon ses capacités et sa motivation.
Il n’existe quasiment pas d’intrigues politiques au sein de l’Equilibrium, mais il arrive que certaines disparitions profitent à des individus ambitieux…

Les enfants sont très protégés, jusqu’à l’âge de neuf ans : on peut leur demander de menus travaux, mais non leur imposer.
Maltraiter un enfant est un sacrilège, le blesser un crime puni de mort !
Mais dès l’âge de dix ans, cet état de grâce disparaît, les membres de l’Equilibrium considérant que l’enfant n’est plus, et que l’adulte se doit d’assumer son existence par lui-même.

Les Dormants :


Par delà toutes ces strates et habitudes de la société des Apôtres de la Dame Grise, la clé de voûte de la stabilité de l’Equilibrium, de façon séculière, repose incontestablement sur une croyance irrationnelle en un réseau d’espions qui n’aurait aucun équivalent en Syfaria !
Les « Dormants », ainsi sont appelés les espions Equilibriens, seraient partout et sauraient tout.
On n’en débusque jamais un seul.
Les renseignements sur leurs manières d’opérer sont inexistantes.

Il semblerait qu’une partie d’entre eux sillonne le pays, notant mille détails concernant les personnalités les plus diverses ou les évènements les plus anodins.
Une autre partie serait implantée dans les autres Factions, rapportant tout ce qu’il s’y passe dans les moindres travers.
Les Dormants sont virtuellement insoupçonnables, et leur efficacité est proverbiale.

Rumeur ou réalité ?...
Nul ne peut le dire en Syfaria, mais l’Equilibrium est ainsi nimbé d’une aura d’invincibilité, et l’on prétend même qu’ils auraient réussi l’exploit de connaître certains secrets Nemens, par l’intermédiaire d’animaux avec lesquels certains d’entre eux auraient des liens d’empathie si forts qu’ils pourraient voir par les yeux.

Le sujet des Dormants est une fierté des membres de l’Equilibrium, qui n’hésitent pas à en parler à haute voix, et qui rapportent nombre d’exploits réels ou inventés !

L’avènement du R’hin Assia, prétend-on avec un petit sourire dans les cités de la Dame Grise, se prépare aussi en tachant de connaître ceux qui pourraient s’opposer à sa juste vindicte.
Et la mériter…

Les Dormants n'existent pas dans la hiérarchie de l'Equilibrium, personne n'a jamais eu la preuve que leur existence même soit possible.
Ce qui est certain, c'est que tous en Syfaria savent que réelle ou non, la menace est bien trop grande pour être négligée.
Car si jamais les Dormants existent vraiment, aucun secret, aucun accord, aucune recherche ne sont à l'abri de leurs yeux et de leurs oreilles...

Chevaucheurs et Surveilleurs :


Au fil des siècles, sont apparus deux professions qui, encouragées par Sardoryanne, ont fini par être essentielles.

Les Chevaucheurs
Ils parcourent les Terres du centre de Syfaria en tous sens, acheminant les documents administratifs officiels.
Sauf exceptions, ils ne travaillent pas pour les particuliers.
A dos de monture, mais le plus souvent à pied, ils connaissent tous les tours et détours des routes et sentes de ces territoires, et empruntent des raccourcis connus d’eux seuls.
L’on prétend que leurs archives contiennent des cartes révélant un système de voies de communication souterraines tenues secrètes, et jamais utilisées par d’autres que les plus éminents Chevaucheurs…

Les Surveilleurs

Ne se promène pas sur les Territoires de l’Equilibrium qui veut !
Même si seules les cités sont officiellement sous le contrôle des Apotres de la Dame Grise, le reste des Terres appartenant aux Nemens, ceux-ci ont laissé cette faction établir leurs lois bien à l’extérieur des murailles de Zarlif et syrinth.
C’est la seule Faction ayant obtenue cette dérogation tacite à l’hégémonie Nemen, et bien que peu apprécié des autres Factions, l’Equilibrium en a acquis un statut particulier et éminemment central.

Pour autant, les relations avec les Nemens ne sont en aucun cas "privilégiées".
Ils laissent faire certaines choses, mais nul ne connait les raisons d'une telle attitude.
Certains prétendent même amèrement que plus qu'en tout autre endroit de Syfaria, le couperet Nemen est présent...

Nulle personne extérieure ne peut se déplacer sans un « Titre de déambulation », délivré par un des clercs de la Déesse, nommé « Surveilleur ».
A la sortie des territoires, on doit rendre son « Titre de déambulation » à un surveilleur de sortie : si cette formalité est oubliée, nul moyen d’obtenir plus tard un nouveau titre d’entrée, ceux-ci ayant tous une durée de validité bien précise.

Certaines rumeurs prétendent que les Oljads ont le moyen de tracer le parcours exact des porteurs de titres.
(là aussi, nul n'a jamais eu la preuve d'un tel exploit, bien que de nombreux cas plutôt surprenants de traques réussies soient évoqués...)
Le sort de ceux qui ne rempliraient pas ces formalités dépend en grande partie de la mansuétude du maire de chacune des cités, mais les pires ennuis peuvent être encourus…

Le statut de femmes :


Les mœurs du pays sont austères, particulièrement dans les cités de Zarlif et Syrinth.
L’Equilibrium a paradoxalement développé une société inégalitaire dans laquelle la femme non touchée par les signes n’a pratiquement aucun droit.
Les lois ne badinent pas avec la moralité, et la « coquetterie aguichante » est un délit appelant souvent des châtiment corporels et publics.
L’adultère est très sévèrement puni, et exceptionnellement certaines femmes peuvent être brûlées ou lapidées publiquement…

Voici un portrait saisissant de la femme Equilibrienne, d’après un récit officiel d’un ancien Oljad nommé Rhark’hon :

« Ses vêtements sont longs et amples, souvent de couleur sombre.
Elle se doit d’arborer un air d’humilité respectueuse.
Elle ne peut adresser la parole qu’à son mari, ou à un parent proche, car les priants ( surtout les Grises ) affirment que les jacasseries des femmes, emportées par les vents, sont d’une telle ineptie qu’elles irritent la Déesse. »


Les priants de la Dame sont en grande majorité des femmes, car elles sont plus enclines à sentir leur esprit s’ouvrir aux signes.
Elles sont alors nommées « les Grises ».
Présentes dans toutes les strates de la société, à tous les niveaux hiérarchiques, elles ne sont pas les moins dures envers leurs consoeurs qui n’ont pas eu la chance d’être touchée par la grâce de la déesse.

Ainsi, dans cette faction, il existe les hommes, qui ont une partie du pouvoir, les "femmes", qui servent leurs époux, et les Grises, qui sont le relais direct de Sardoryanne, et dont il vaut mieux se méfier en toute circonstance…

Celles ayant symbiosées avec un Mou sont vues comme des "Grises" effectives ou en puissance.
Les Grises n'ont aucune des limitations des femmes, bien au contraire : ce ne sont plus des femmes, mais bel et bien des Grises, qui ont une place tout à fait privilégiée, telle la Shaïm.
Elles peuvent se vêtir comme bon leur semble, et vivent comme elles l'entendent, du moment qu'elles respectent et préservent l'Equilibre, et donnent à la Déesse tout l'amour dont elles sont capables, soignant et entourant d'attention la Nature et ses contradictions, autant dans ses douceurs que dans ses violences...

Les ennemis de l’intérieur :


Certaines menaces, réelles ou fictives, s’ajoutent à la constante peur des Apotres de la Dame Grise d’être menacés dans leur volonté de préserver l’Equilibre et de préparer la venue du R’hin Assia.

Le culte de Maärbia

Ce culte, interdit et réprimé depuis trois siècles, prétendait que l’Incarnation de la Dame Grise serait un être d’une violence inouïe et qu’il détruirait toute vie intelligente sur Syfaria.
Maärbia, comme le nommait ses membres, était attendu avec ferveur, et le culte se retrouva frappé d’opprobe après de féroces attaques de villages appartenant à d’autres Factions.
Dès lors, les relations entre l’Equilibrium et le reste de Syfaria se dégradèrent, et une guerre fut évitée de justesse, grâce à l’intervention de Sardoryanne, qui banit ses membres et les pourchassa sans relâche au nom de la Dame Grise, déclarant ces croyances hérétiques et humiliantes.

L’Equilibirum ne put continuer d’être essentiel à Syfaria que par sa place centrale, et par la présence d’essences de bois uniques dans ses forêts millénaires, nécessaires à de multiples productions, dont la poudre des armes à feu utilisées de par l’ïle par de nombreux tchaës.

La Falkanor

On en parle peu, mais elle existe bel et bien.
Implantée dans les cités et les souterrains, soudée par la loi du silence et une fidélité sans faille, ses membres participent activement à l’achat, au transport, au stockage et à la vente de toutes sortes de denrées prohibées, depuis les substances hallucinogènes, les armes à la dangerosité incroyable, en passant par le trafic d’objets Nemens.

Harcelée par les troupes officielles, la Falkanor a toujours su renaitre de ses cendres…

Géographie :


La forêt qui entoure Syrinth est la plus préservée et la plus sauvage de tout Syfaria.
Creusée de ravines par milles ruisseaux, elle abrite les plus vieux arbres de l’île.
Dense et difficilement pénétrable, on y trouve beaucoup de conifères, une grande variété d’arbres rares, dont les bois sont recherchés par tous les artisans, en toutes les factions…

C’est aussi en ce seul lieu que l’on peut trouver en grande quantité du salpètre, essentiel à la production de poudre pour les armes à feu.

Paradoxalement une fois de plus, les membres de l’Equilibrium répugnent à se servir des armes à feu, car les priants affirment que le bruit provoqué insulte la Déesse.
Malgré tout, ils font un commerce prolixe de cette denrée rare, particulièrement recherchée par les Tchaës et les Neldas…

La densité de la végétation, et la taille impressionnante de certains arbres, font que la lumière a du mal à percer la voûte végétale, donnant aux sous-bois un aspect naturellement sombre et inquiétant.
Les apôtres de la dame Grise vouent une foi sincère à cette forêt, qu’ils habitent en Syrinth ou à Zarlif.
Et ils combattent farouchement les nombreuses créatures perverties qui l’envahissent, et la dénaturent.
Cette forêt est aussi l’une des plus dangereuses de Syfaria, et nul doute n’existe qu’elle serait un bastion imprenable des rejetons et du P’enS’arkh si l’Equilibrium venait à défaillir.
D’ailleurs, c’est la seule faction à subir très régulièrement les assauts directs ou indirects de troupes de rejetons…

Lieux et Curiosités :


La journée des Fous

Elle se déroule chaque année le 10 d'Otalir.
A cette occasion, les habitants se costument et se répandent dans les rues des deux cités de Zarlif et de Syrinth.
Tout est permis, à l’exception des crimes de sang.
Ce défoulement collectif vise à amuser la Déesse, et les pitreries comme les diatribes y sont joyeuses et enflammées.

Le Fifrelin

Cette mystérieuse créature hanterait les bois de Syrinth.
On ignore à quoi elle ressemble, mais les Equilibriens lui attribuent tous les malheurs de la vie quotidienne.
Elle est censée passer son temps à concevoir moult moyens de nuire : enlever les enfants en bas âge, suggérer à des bêtes de bloquer des canaux d’irrigation, etc…
De là une série d’expressions populaires se raccordant à cette croyance bien ancrée.

Jacob, le priant déchu

Jacob est le héros d’une légende vivace.
Jadis priant important, son orgueil entraîna sa chute car il crut être lui-même l’avatar de la déesse.
Il fut alors aveuglé ; sa main et son pied droit furent tranchés.
Depuis, il errerait sur les Terres du centre de Syfaria, sa haute silhouette claudicante enveloppée d’une robe élimée, en donnant à ceux qu’ils croisent de terrifiantes prédictions.

Le palais des Murmures

Le lieu où réside la Shaïm, enfoncé dans les entrailles de Syfaria, sous la cité de Syrinth, doit son nom à la façon qu’ont de murmurer tous ceux qui ont l’honneur de s’y rendre.
Forteresse imprenable, ce lieu est truffé de passages dérobés, de miroirs sans tain et autres dispositifs comme le "salon qui chuchote", ou la "galerie des scrutations".
En ce lieu, chacun fait mystère du renseignement le plus anodin, et la protection de Sardoryanne durant ses transes est un constant souci.

L’emploi intempestif de phrases codées rend le moindre dialogue hasardeux, et l’usage immodéré du déguisement par certaines personnes complique toute rencontre.
Tout étranger digne d’intérêt peut y être convié, mais la plupart en ressorte perplexes et confus sur la nature de cette invitation…

Mentalité



L’Equilibrium est composé de membres de toutes les races, qui ne se sont pas reconnus dans leurs traditions d’origine, et qui croient en la survie en Syfaria par le respect total de ce monde en tant qu’être vivant.

Neldas, Tchaës, Tydales et même Nemens, cohabitent dans l’Equilibrium, et sont liés par leur croyance en la Déesse.
L'équilibre et l'harmonie naturelle sont les premières préoccupations des membres de l'Equilibrium.
Ils vivent cela au quotidien, comme une seconde nature.

Certes, pour que les trois peuples de poussière puissent vivre en communauté tout en favorisant leurs natures profondes, il faut parfois des compromis.

Syfaria est un lieu vivant, à protéger et à chérir, dans la recherche du Cercle idéal...
Ainsi, il est naturel de saluer la nature le matin au réveil, de faire une révérence à une merveille naturelle tel un bourgeon venant d'éclore ou a une abeille apportant le pollen à la ruche...
La contemplation est ici un maître mot, et fait parti de la préparation de l’avènement du R’hin Assia...

Leur plus grand défaut est leur propension au Moi...
Chacun étant intimement persuadé de son importance dans les rouages de la nature, il en vient à voir les autres comme des rouages moins importants.
Ainsi se forment des dédains irraisonnés.

La contradiction apparente entre les Dormants, la surveillance exacerbée du territoire, le statut paradoxal des femmes et des Grises, et le dogme de l'Equilibre vient uniquement d'une fausse perception de l'Equilibre.
Les Equilibriens, leur société, oscillent en permanence, telle la Nature et ses signes...
La nature est force et douceur, violence et apathie.
Tout en Syfaria est paradoxe.
Les Equilibriens vivent ce paradoxe au jour le jour, le chérissent, le respectent.
L'Equilibre est une recherche passionnée d'harmonie, non dans la stabilité immuable qui ne serait que mort annoncée, mais dans un équilibre en permanence instable.

Pour autant, les Grises et la Shaïm amènent leur peuple vers une vénération de Syfaria qui prône un assouplissement des extrêmes.
Car à trop osciller entre deux extrêmes, Syfaria se brise et se meurt.
Le S'sarkh est un extrême.
Une blessure.
Une gangrène.
Qu'il va falloir détruire...

Les membres de l'Equilibrium luttent donc sans relâche contre les déséquilibres, si minimes soient ils.
Par exemple, ils ne peuvent s'empêcher de défendre le voyageur attaqué par des pillards, s'ils constatent que celui ci n'a aucune chance de s'en sortir vivant.
Ainsi sont morts nombre de membres du Cercle, dans des causes perdues d'avance...

A l’égard des étrangers, ils affichent un comportement qui leur est propre, appelé « Coldochure » .
Il s’agit d’un terme intraduisible, exprimant une vigilance soupçonneuse, teintée d’une mystérieuse réserve, comme si ils étaient dépositaires de secrets inviolables, et que l’étranger cherchait forcément à les dérober.
Un Equilibrien se comportant avec coldochure a l’air d’un conspirateur particulièrement retors, ce qui est loin de plaider en sa faveur et de favoriser les échanges cordiaux…

Néanmoins, après un temps plus ou moins longs, cette attitude disparaît au profit d’une franche et sincère discussion, la plupart du temps à bâtons rompus.

Ainsi, de nature paradoxale, tout comme le sont certains aspects de leur société, les Equilibriens sont des êtres complexes et tourmentés, orientés vers un seul but, parfois détestés, souvent craints, en général poliment évités…

Leur survie en Syfaria est difficile, leur place parmi les Factions plutôt instable.
Ils doivent en permanence faire preuve d’intelligence et d’ingéniosité pour dénouer les excès que leur nature leur fait parfois commettre.

Central et absolument nécessaire à la survie de toutes les Factions, l’Equilibrium et ses membres n’en sont pas moins sur le fil du rasoir, souvent à l’origine de problèmes diplomatiques ou relationnels, et certains de leurs détracteurs prétendent avec un mauvais sourire qu’à défaut de répandre l’Equilibre, ils feraient bien de le chercher en eux-mêmes…