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Le Centre

Contrôle de routine

entretien avec la doctoresse Lëen
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Sujet lancé par Diaspar
Le 24-08-1509 à 11h11
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Posté par Diaspar,
Le 03-02-1510 à 15h28
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Diaspar

Le Luang 24 Agur 1509 à 11h11

 
*** Le Centre, là aussi, cela fait longtemps qu'il ne s'est pas rendu.
Et il sait qu'il a bien besoin d'une petite consultation. Si son corps est devenu plus résistant et solide qu'autrefois, ces derniers déboires avec certaines...créatures...ainsi que la fatigue des longues journées de route l'ont bien éprouvé.

Sans parler de la corruption permanente des Effluves, qui laissent toujours pousser ces minuscules cristaux sous la peau. Une "révision" de cet organe si pratique qu'est le corps, simple outil mais outil indispensable néanmoins, s'impose donc. Diaspar pénètre dans les sous-sols de l'Orphelinat, pour accéder au fameux Centre dont la prodigieuse réputation n'est plus à faire. Il connaît bien l'endroit, mais encore une fois, il est ravis d'y retourner après sa longue absence.

La décoration austère, rendue au strict minimum, lui a toujours plu. L'atmosphère qui, sans être sinistre, n'en demeure pas moins mystérieuse. La pierre sombre, les couloirs, les caves et les médecins dans leurs robes noires. Un étudiant en anatomie, sans doute apprenti Serviteur, s'approche humblement et le salue.

Avant qu'il ne parle, la voix cassée du Contemplateur résonne. ***

J'ai rendez-vous avec le Serviteur du Corps Lëen.

*** Sans un mot, le jeune homme mène le visiteur jusqu'à la porte d'un bureau et se retire.
Sans perdre de temps, Diaspar frappe et s'annonce. ***

Damoiselle Lëen ? Vous m'attendez, je suis le Contemplateur Diaspar.

*** Et d'attendre une réponse avant d'entrer. ***


 
Lëen

Le Luang 24 Agur 1509 à 15h28

 
Avec la bibliothèque, le Centre était certainement le lieu ou elle passait le plus clair de son temps. Ici la théorie laissait la place à la pratique.

Depuis peu, la jeune femme avait accédé à un rang lui octroyant la possibilité de conduire ses propres recherches et de donner quelques cours.

Ici l'atmosphère était au mieux mystérieuse. A certains moments d'affreux hurlements venaient vous glacer le sang, à d'autres l'une des nombreuses portes des cellules était secouée de chocs violents à l'approche du personnel soignant.


Elle même avait la charge de plusieurs sujets, dont la plupart présentaient des symptômes bruyants de démence sévère.

Hannibal était sur le bureau, en train de lui faire la lecture d'un rapport sur l'état de l'un de ses sujets quand on frappa à la porte.

Hannibal dit :
Dégagez ! On est occupés !


Presque instantanément, la porte s'ouvrir sur la jeune femme au visage voilé, d'un geste poli de la main elle invita Diaspar à entrer.

Messire Diaspar, je vous attendais. Veuillez excuser mon irascible compagnon qui a la détestable habitude de faire fit des règles de politesse élémentaire.


L'intérieur était très sombre, seule une bougie agonisante semblait encore lutter contre l'obscurité, recroquevillée par un combat perdu d'avance.
Sa flamme fatiguée projetait des ombres parfois inquiétantes sur les murs ou sur les étagères bien remplies.

Sous une épaisse couche de vélins et autres volumes se trouvait le bureau, et contre un mur une table pouvant soutenir sans broncher le poids d'un Nelda. Sur une tablette argentée étaient disposés avec soin des instruments coupants, des scalpels de toute tailles, et dont certaines formes courbées laissaient imaginer des énucléations, laparotomies et autres opérations atroces


Je vous en prie entrez.

Vous disiez vouloir consulter préventivement un médecin en vue de votre prochaine expédition n'est-ce pas ?
A quand remonte votre dernière visite chez un praticien ?


Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Luang 24 Agur 1509 à 18h32

 
*** Le Contemplateur, inévitablement, observe avec attention sa nouvelle interlocutrice. D'autant plus attentivement qu'il se peut bien que celle-ci devienne son médecin attitré. Le jeune et joli bout de femme qui lui fait face est d'autant plus intrigante qu'elle a les yeux voilés. Il n'est pas rare de voir des Témoins se priver d'un de leur sens, mais c'est pour le moins inhabituel de rencontrer un Serviteur du Corps aveugle. Le travail de précision que demande ce genre de métier ne s'y prête pas.

Une suite de réflexions précises s'agencent dans le crâne de Diaspar, qui relève immédiatement l'imposante lecture qui recouvre son bureau. Comment lit-elle ? A l'aide de son mou ? Ou bien son sens du toucher est-il suffisamment développer pour reconnaître les aspérités de la plume gravée dans le vélin ? Intéressant. Voilà une praticienne qui a dû lutter pour en arriver là où elle est et qui, surtout, doit beaucoup aimer son travail. Fort de ces pensées, le Témoin rentre dans l'officine en étudiant les lieux toujours plus attentivement.

Il espère, au travers du contenu et de l'agencement de cette chambre, connaître un peu mieux sa propriétaire. C'est donc avec la même acuité qu'il scrute Lëen elle-même. Gracieuse. Et mystérieuse, à n'en point douter. ***

Cela doit faire un peu plus d'un an. Ma dernière présence à Lerth date de la même époque.
J'ai, depuis, fait un long voyage. Mais je compte repartir dés que possible.
Une fois que j'aurai repris des bases saines en la Scintillante.

Je crois que la machinerie fonctionne bien, mais c'est à vous d'en juger.
Je préfère prévenir que guérir.


*** Dans la foulée, le grand tydale se dirige vers la table d'étude. ***


 
Lëen

Le Luang 24 Agur 1509 à 23h22

 
*** Elle semblait réserver une attention bienveillante à son patient, pendant qu'il parlait elle s'imprégnait du timbre de sa voix, évaluait au son la fréquence et l'intensité de sa respiration, mais aussi de son discours.

Pour elle, apparence rime avec mensonge. On peut se travestir, vouloir sembler être différent, elle sait d'expérience que certains entretiennent même quelques cicatrices dans le but de paraitre plus menaçant.
La seule façon de connaitre réellement quelqu'un est de passer outre le masque qu'elle se forge, pour atteindre l'expression de sa logique unique et personnelle.
***

Bien, je vais vous demander de retirer vos vêtements et de vous assoir sur la table. elle désigna la table servant aux consultations


Vous semblez être une personne raisonnable et avisée, comme il est regrettable que beaucoup encore parmi les poussiéreux ne possèdent ses qualités.

Un voyage d'une année a du vous mener dans biens des lieux différents, sans parler de l'intérêt grandiose d'un tel périple.

*** Lança t-elle pour engager la conversation avant de commencer son bilan médical. ***


Comment qualifieriez-vous votre exposition aux effluves ? faible ? modérée ? importante peut être ?
Ressentez-vous une gène particulière ou des douleurs ? Avez vous été récemment mordu par des créatures venimeuses ?




Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Matal 25 Agur 1509 à 04h28

 
Loin, oui...

*** La voix cassée du Contemplateur se meurt tandis que quelques pensées l'effleurent. L'intérêt de son dernier voyage ne réside pas tant dans la variété des lieux que dans les distances parcourues.

Il commence à se déshabiller, long procédé pour un pèlerin chargé en permanence de multiples sacs. Bien que s'étant allégé de certaines affaires avant de venir, Diaspar n'en reste pas moins équipé. Il se libère d'abord de ses ceintures à anneaux et à poches, avant de poser bourses et paquets. Ce sont ensuite les pièces d'armure disparates qui le quittent. Il achève le petit cérémonial en se délestant de ses longs drapés poussiéreux et usés, puis de son casque aux armatures complexes.

Tout en se dévêtant, le Témoin répond aux questions de la praticienne. ***

D'un point de vue physique, je dirais que mon exposition aux effluves est assez normale. Quoique sans doute supérieure à la moyenne. D'un point de vue psychique par contre, je me considère relativement affecté. Troubles, vertiges légers, vagues hallucinations... Séquelles durables d'une puissante maladie mentale dont je suis a priori guéri.
Et qui a été provoqué par une exposition intense aux Effluves.


*** Un instant de réflexion ***

Je n'ai pas de douleur ou de gène particulières, non.
Et je ne crois pas avoir été récemment victime d'un quelconque poison. Par contre...


*** Maintenant nu, le tydale touche machinalement les imposantes cicatrices qui lacèrent son buste.
Pas bien vieilles... Mauvais souvenir, quoique fort nébuleux. ***

J'ai fait une très mauvaise rencontre avec une Abomination, récemment.
J'en porte encore de profonds stigmates sur le corps.


*** Le Contemplateur s'assoit sur la table d'étude et se passe la main dans ses cheveux. ***

Nous sommes bien d 'accord que tout ce qui se dit ici ne sort pas de cette pièce ?

*** Close de confidentialité à laquelle il est particulièrement attaché. ***


 
Lëen

Le Matal 25 Agur 1509 à 11h38

 
*** Se dirigeant vers une cuvette de marbre, elle retire avec délicatesse ses longs gants de soie qu'elle dépose sur son bureau avant de se laver consciencieusement mains et avants-bras. ***


Bien, il est possible que votre organisme héberge quelques cristaux dues à l'exposition aux effluves, mais j'imagine que ce ne sera pas la première fois que l'on vous en retire.

Voudriez-vous me parler de ces hallucinations, que croyez-vous voir ? Et cette maladie, que vous en a dit votre précédent praticien?


*** Elle se place devant le Tydale et commence à approcher un main de lui. Elle pose sa paume sur son torse et le caresse doucement découvrant les cicatrices.
***

Hum... En effet cette rencontre avec une abomination n'était pas des plus... joviale. Vous avez pansé vos blessures, elles semblent saines.

*** Elle passe derrière lui, et palpe ses épaules de ses mains fines, puis par quelques gestes experts ausculte le dos ***


Bien entendu, je n'ai pas pour habitude de divulguer les dossiers des gens venus me solliciter.



Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Matal 25 Agur 1509 à 13h46

 
*** Le tydale plisse les yeux tout en continuant son observation minutieuse de la tchaë. Il ne peut s'empêcher de frissonner légèrement quand celle-ci le touche. Les doigts de la praticienne sont son premier contact humain depuis des mois. Il a bien eu des contacts en un an, mais avec des créatures peu ragoutantes et dont les délicates attentions consistaient principalement à lui asséner des coups.

Lëen le sent aisément, elle sent aussi un corps noueux, musclé mais torturé, adapté trop brutalement à la survie. En plus de ses cicatrices, l'homme est tendu. Extrêmement tendu. Comme si toutes les fibres de son corps guettaient, vigilantes, un danger imminent. Une tension devenue presque instinctive, inconsciente, naturelle. Mais c'est aussi un corps éprouvé, fatigué. A la fois durci et fragilisé par la pression constante qu'il subit.

Un brin déstabilisé par ce qui est devenu pour lui complètement inhabituel, Diaspar tousse. Il cherche à focaliser son esprit sur autre chose, bien que le beauté hypnotique de la doctoresse participe certainement à son trouble. Même si le Contemplateur appartient à cette catégorie de Témoins chez qui le désir est relégué en arrière plan, il n'est pas non plus un automate insensible.

Et question charme, Lëen pourrait bien gagner le premier prix de la Presqu'île.
Il se concentre donc sur sa réponse, à défaut d'autre chose. ***

Mis à part les résidus habituels propre à la majorité des créatures vivantes sur Syfaria, je n'ai rien noté de bizarre sur moi. Mais il est possible que des cristaux de taille plus imposante soient logés en profondeur.
Néanmoins, je n'ai rien ressenti de tels. Pas de douleurs en interne.


*** Diaspar se gratte un instant le bouc blanc qui lui sert de barbiche et hausse les épaules. ***

Lorsque je suis devenu fou, j'ai arrêté de consulter.
Personne ne s'est réellement penché sur la question, moi y compris, bien entendu.
Je n'ai donc aucun point de vue extérieur sur la chose. Et vous décrire ce que j'ai vécu serait un peu trop long.


*** Il ferme les yeux un instant et respire profondément. ***

Quant à mes hallucinations, elles sont principalement auditives.
J'ai l'impression d'entendre comme un chant lointain, irréel, profond.
Un chant ancien, qui vient tout droit de l'Océan.

Ce...ce n'est pas déplaisant, je dois dire.


*** Le dos du Contemplateur lui, est un peu plus étrange. La Serviteur sent des scarifications plus que des cicatrices. Il y a visiblement des schémas et des symboles occultes gravés à même la peau.
Une multitude, assez ancienne. ***


 
Lëen

Le Merakih 26 Agur 1509 à 17h09

 
*** Après avoir testé l'état des muscles par diverses palpations, après avoir vérifié les différentes articulations, elle utilisa un petit cône de bois creux placé dans le dos du contemplateur et lui demanda d'exagérer sa respiration.

Elle avançait point par point comme cela était décrit dans les méthodes d'anatomie et eu bientôt terminé son auscultation. Trop absorbée par son travail, elle ne se rendit pas compte de l'attrait que le Tydale semblait nourrir pour elle. ***



Je pense pouvoir dire que vous êtes en bonne santé, Messire. Excellente même si je tien compte de ce qui est votre quotidien. Votre corps semble s'être accoutumé à votre vie de bohème et à ces dangers potentiels.


*** Elle revint se placer devant lui. ***


Je suis cependant plus préoccupée par les symptômes mentaux que vous décrivez...
Préoccupée n'est peut être pas le mot juste... Disons que j'y accorderai de l'importance, même si à l'heure actuelle il n'y a pas lieu de s'alarmer.


*** Elle sembla hésitante, réfléchissant peut être. ***


Pour tout vous dire, il se trouve que mes domaines de recherches s'étendent à l'étude de l'esprit et notamment des démences qui peuvent l'altérer.

Je conçois que vous ne ressentiez pas l'envie de partager une expérience déroutante. Néanmoins je tien à ce que vous connaissiez ma volonté de suivre l'évolution de ce phénomène, qui peut être tout à fait bénin entre nous soit dit.

Peut être que lorsque un certain temps ce sera écoulé vous vous sentirez plus en confiance.


Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Merakih 26 Agur 1509 à 17h55

 
*** Le Contemplateur accueille avec un mélange de soulagement et un brin de déception la fin de l'auscultation minutieuse de l'anatomiste. Il acquiesce sagement à l'écoute de ces propos et ne manque pas de retenir l'information concernant ses domaines d'étude. C'est décidément un personnage intéressant. Dans une autre vie, un autre temps, ils auraient beaucoup eu à se dire, en tant qu'ancien spécialiste de la question. Mais le temps n'est pas venu. Et celui de lui raconter franchement ce qu'il a vécu non plus.

Cela viendra, assurément, puisqu'ils sont destinés à se revoir.
Les nécessités de l'existence agitée et de la fonction de Diaspar y veilleront. ***

Si cela s'avère nécessaire, pour vos recherches et la progression de mon cas, je m'étendrais plus largement sur le sujet à l'occasion. Il me faut prendre du recul, tout simplement, vis-à-vis d'une aliénation qui n'est pas si vieille. Quand je me sentirais fin prêt, je vous ferais partager la chose. Cela devrait certainement vous intéresser...et me libérer d'un poids, d'une certaine manière.

Mais je crois pouvoir dire que...ce chant. Cette hallucination étrange...
N'est pas liée à ma maladie. Elle date de mon dernier périple en date.
Elle vient me hanter autant dans mes rêves que durant mon éveil.
Enfin, c'est souvent plus fort dans mes songes... Et...Hum...


*** Hésitation. ***

J'ai l'impression que c'est important. Qu'elle signifie quelque chose.
Que c'est une clef de compréhension. C'est une impression confuse, inexplicable, mais c'est ainsi.
J'ignore si cette impression est résidu de folie ou nette clairvoyance. J'en ai le sentiment intime, voilà tout.


*** Diaspar quitte la table d'étude et rattache ses longs cheveux blancs en chignon. ***

Si j'ai bien compris, je peux prendre la route sans problème, docteur ?
Il me faut simplement vous tenir informer de l'avancement de certains de mes troubles mentaux ?


 
Lëen

Le Julung 27 Agur 1509 à 13h18

 
Vous pouvez vous rhabiller, vous êtes tout à fait prêt pour reprendre vos voyages si vous vous sentez près.

Par curiosité, me dévoileriez-vous votre prochaine destination ?



*** Elle renfile lentement ses longs gants soyeux. ***



Contactez moi si ces hallucinations s'intensifient, à l'heure actuelle elles ne constituent pas une menace pour vous. Cela dit vos antécédents recommandent de la prudence.

Mais je ne suis pas soucieuse, vous me semblez bien suffisamment éveillé et prévoyant.




Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Julung 27 Agur 1509 à 18h50

 
*** Diaspar commence le long processus de revêtement de ses multiples affaires et en profite pour répondre à la question légitime de la praticienne. ***

Je songe à rejoindre Arameth, à l'occasion du fameux symposium auquel semblent se rendre certains des notre. Voyager en groupe n'est pas vraiment mon genre, mais me paraît plus approprié pour un évènement tel que celui-là, hautement politique et culturel. Je ne suis cependant pas encore certain de suivre le chemin de mes pairs. Mais aurais-je seulement le temps de flâner en cours de route ? Peu probable... Surtout que les Marais Ecorchés, un des lieux que je veux étudier depuis longtemps, n'est pas du style "lieu de plaisance"...

*** Bandages de fortune, armatures de métal, drapés épais, outils en tout genre. Le bruit de son équipement minutieusement remis en place vient ponctuer la discussion. ***

J'ai entendu dire que vous désiriez un compte-rendu exhaustif du symposium. Je ne manquerais pas de vous faire part de ce que nous y verrons, même si je doute que cela soit particulièrement distrayant.

*** Le Contemplateur achève son long cérémonial en replaçant son casque anonyme et ses bésicles d'étude, puis en rabattant sa capuche sur le tout. ***

Vous ne voulez pas venir ?

 
Lëen

Le Vayang 28 Agur 1509 à 16h36

 
*** Un sourire mi-amusé mi-désolé se dessine sur son visage.
***


Syfaria est un monde très dangereux et ce déjà pour une personne normalement constituée. A l'évidence, je ne survivrais pas longtemps au delà des murs de Lerth.

Et même sans cela, je ne me sens pas vraiment l'âme ni la bravoure d'une aventurière. Je laisse cela à d'autre qui sont bien plus capables que moi dans le domaine.

*** Une pause ***


C'est pour cela que je sollicitais le bon vouloir des témoins. Le propos de ce symposium est susceptible de m'intéresser mais comme je vous l'ai expliqué, je ne m'y rendrai pas moi-même.

Si vous maintenez votre proposition je vous en serai reconnaissante. Je suis curieuse de savoir ce qui se cache derrière cette révélation sur l'Arkan.



Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Sukra 29 Agur 1509 à 06h18

 
Je crois que nous le sommes tous, oui. Vous aurez sans doute droit, comme nos autres pairs symbiosés, à un beau rapport de Contemplateur sur le consensus. Après tout, Lasha et moi-même prêtons nos yeux à l'affaire. Le compte-rendu sera exhaustif, à n'en point douter, et saura contenter la curiosité de chacun. Nous y veillerons.

*** Diaspar se dirige vers la porte, qu'il ouvre sans attendre. ***

Merci pour votre auscultation. En attendant, prenez soin de vous, également, et nous nous disons à dans quelques mois. Je suis enchanté de savoir que nous avons un Serviteur du Corps tel que vous au Centre, télépathe qui plus est.

*** Il s'incline brièvement. ***

Que la Voie vous guide.

*** Et quitte les lieux sans autre forme de procès, prêt à rejoindre ses futurs compagnons de route pour le long périple qui les attend jusqu'à Arameth. ***


 
Diaspar

Le Luang 25 Jangur 1510 à 01h20

 
C'était la première chose qu'il faisait. Se rendre chez son médecin...

Il était normal pour un Témoin, surtout après un long voyage, de se rendre au Centre pour une auscultation ou un contrôle de routine mais c'était rarement la première chose qu'il faisait en rentrant d'un périple. Mais pour Diaspar, l'idée de faire autre chose ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Il voulait voir Lëen, avant même de passer au manoir familial, de commencer les cours de perfectionnement avec Thymias, de passer à la Bibliothèque pour consulter des ouvrages ou apprendre de nouveaux sorts, avant même de demander audience avec le Kar'nem S'sarkh pour des affaires qui lui tenaient à coeur.

Il était entraîné par les différents aspects de cette rencontre, mais aussi et surtout par une dernière pensée troublante.
La demoiselle lui avait fait parvenir un message télépathique des plus surprenants, au moment même où il arpentait la route qui reliait l'Aghererh’ta S’sarkh à l'ensemble de Syfaria. Elle avait senti son approche et savait parfaitement où il se trouvait à ce moment précis. Et tel qu'elle présentait la chose, ce n'était pas un des prodiges de la Divination. Avait-il inconsciemment, via la symbiose, laissé filtrer vers elle des impressions, des images, des pensées ? Il est vrai que son esprit s'était souvent tournée vers elle, récemment... Ou alors était-ce autre chose ? Un don de voyance pour cette aveugle atypique ? Un lien plus fort et profond qui les unissait tous les deux ?

Quoiqu'il en soit, il avait immédiatement traversé la ville pour se rendre à l'Orphelinat. Il s'était à peine arrêté pour saluer les enfants qui jouaient ou qui passaient aux alentours sous la vigilance attentive et bienveillante des Serviteurs du Corps ou des Précepteurs. Et il s'était rendu aux ténébreux sous-sol de la vaste bâtisse. Dans cet endroit tout entier dédié à la médecine, à l'art et aux sciences anatomiques propres à leur faction. Bien des rumeurs couraient sur ce lieu et ce qu'on y faisait. Plus ou moins fondées. Plus ou moins vraies. Mais il n'était pas là pour une quelconque opération... il était là pour une rencontre avant tout. Hautement attendue, désirée.

Arrivé devant la porte du cabinet de la Gardienne de Lerth, il toqua. Peut-être se trouvait-elle, plus vraisemblablement, à la Mairie ou en ville. Il ne s'était même pas posé la question. Quelque chose lui murmurait qu'elle était là. A l'attendre.

Lëen ? C'est le Contemplateur Diaspar, je suis là pour.....hum....je suis là.


 
Lëen

Le Luang 25 Jangur 1510 à 17h39

 
*** Six mois s'étaient écoulés depuis la visite de Diaspar pour un contrôle médical. Six moins durant lesquels il avait arpenté ce monde, défait des ennemis, découvert certaines choses au delà de tout concept commun. C'est ce qu'elle s'était laissée dire.

Elle avait commencé a ressentir une sensation de manque, ténue, mais présente. Un sentiment qu'elle avait prit l'habitude de tromper en se remémorant l'entrevue. Qui était-il ?

Ses premières pensées au sien d'un consensus complexe et codifié étaient celles d'un habitué. Personne ne le salua, ou du moins pas comme il est coutume de saluer un tout nouveau symbiosé. La curiosité l'avait poussé a chercher trace dans les souvenirs mnésiques plus profond du regroupement de pensée.
Il n'y avait rien, il semblait sortit de nulle-part, jouissant dès son apparition de la sympathie discrète mais acquise de tous ses ainés.

Alors elle avait ressassé les conversations anodines, les projets de recherches dont la marque mentale était conservée dans la convergence de pensées. Il y avait bien un homme, une voix similaire, mais un être tourmenté.
S'il avait aujourd'hui disparut, sa personnalité prégnante était demeurée dans les esprits jusque là.

***



*** On frappa à la porte, et la voix du mystérieux pèlerin s'annonça de l'autre coté.

Lentement, Lëen se leva de son siège, saisi sa canne adossée au bureau et d'un geste ondulant désigna de la main un cierge encore neuf qui se surmonta d'une petite flamme.
L'obscurité de la pièce ainsi partiellement chassée elle avança jusqu'à la porte et ouvrit à son visiteur.
***


Je ne vous attendais pas si tôt, mais je me réjouis de votre avance. Entrez l'invita t-elle avec douceur.



Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Luang 25 Jangur 1510 à 21h42

 
Derrière le casque cerné de fer, le regard du Contemplateur s'arrêta et fixa Lëen.
Il détailla un instant le visage de son hôtesse, ses traits fins, ce charme obscure et hypnotique.
Et d'une certaine façon, ce regard voilé qui allait probablement plus loin que celui de nombre des voyants.
C'était assurément une belle femme. Une des plus belles qu'il ait jamais vu. Gracieuse et douce, dans cet éclat sombre.

Après quelques secondes de silence et d'immobilité, le Témoin répondit à l'invitation de son médecin et entra.
Le cabinet soigné n'avait pas changé, baignant toujours dans ce clair-obscur mystérieux, intrigant, feutré.
Il reconnaissait là un peu de l'atmosphère de son ancien bureau, l'ordre en prime.

Disons que j'ai pressé le pas. Comment allez-vous, Lëen ?

Tout en posant la question, Diaspar s'engageait plus avant vers la pièce, se dirigeant machinalement vers la table de travail où avaient l'habitude de prendre place les patients de la doctoresse. Il l'effleura du bout des doigts, distraitement.

Il ne s'agissait pas de raviver ses propres souvenirs. L'esprit du Contemplateur allait plus loin : il essayait de capter, d'identifier, de comprendre ce qui avait pu se passer ici, comme il le faisait avec la plupart des choses qui l'entouraient. Combien de gens s'étaient assis ou allongés là ? Et qui ? Pourquoi ? Qu'en avait fait Lëen, usant de ses compétences ? Pour lui, toute vie, toute histoire, tout passé était bon à capter. A comprendre... Il essayait aussi de visualiser la Gardienne en plein travail, dans cette antre aménagée.

Il se tourna finalement vers elle. Attendant une réponse à sa question sincère.


 
Lëen

Le Matal 26 Jangur 1510 à 17h14

 

Bien, je vais bien.

*** Elle sourit au Tydale. Le sourire de celle qui aimerait en dire plus, mais qui ne le fera pas, par dignité, par bien-séance.
Refermant la porte, elle s'approcha contre le bureau, comme si ce contact constituait un repère sur lequel son esprit s'appuyait pour se situer dans la pièce.
***

... Et vous Diaspar ? J'ai cru comprendre que votre voyage n'avait pas été de tout repos. Avez-vous quelques troubles physiques à me rapporter ?

*** Sobre et professionnel, car à ce stade elle ne se permettait rien de plus. Elle écoutait le silence du Contemplateur, usait-il de sa science sur son espace de travail ? Peut être...
Elle sentait sur lui l'odeur des combats qu'il avait livré, des efforts qu'il avait du fournir.

L'odeur du mystère était la plus persistante.
***




Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Matal 26 Jangur 1510 à 18h24

 
Diaspar sourit à son tour, derrière l'immobilité inerte du métal rouillé.
Chaque geste, chaque mouvement, chaque impression que dégage la dame le fascine.
Il y a chez elle comme une ancienne magie à l'oeuvre. Il apprécie aussi cette retenue, cette sobriété, cette élégance.
C'est à la fois l'expression d'une force et d'une douceur. Elle est parfaite dans son rôle.

Le Témoin se dévêt, prenant la question pour ce qu'elle est, une invitation à commencer le diagnostic.

Il commence lentement à retirer ses nombreuses affaires, surtout les plus encombrantes.
Armada d'outils, de ceintures, de poches, de bourses, d'armes. Puis le long manteau rapiécé.
Les pièces d'armure suivent, lentement, épaulières, jambières, bottes, gants et autres protections.

Tandis qu'il procède, il répond.


Oui, plusieurs, en fait. Plusieurs...
Un que vous avez peut-être perçu lors de mon compte-rendu sur le consensus.
Et l'autre que je n'ai pas encore rapporté. Autrement plus brutal...

Il y en a un troisième, si on compte la métaphysique dans votre sphère de travail.


Diaspar lutte quelques secondes avec sa ceinture à anneaux, coincé entre deux plaques de métal.

Le premier, je l'ai évoqué dans mon rapport. C'est arrivé quand je suis rentré en contact avec l'une des illusions.
Une de ces apparitions Nemen créées par la Tour. Celle-ci m'a traversé l'abdomen avec sa main, sans problème d'abord, du fait de sa nature éthérée. Puis s'en est suivi un petit problème, indolore mais spectaculaire.
Mes poumons se sont rempli de sang et je me suis senti extrêmement faible et fatigué.
Avant de me mettre à pleurer et à vomir ledit sang...

C'est assez troublant de voir un être fantomatique avoir pourtant un impact bien réel sur votre corps.

L'autre principal trouble physique a eu lieu peu après...
Avant de quitter la Tour, nous nous sommes fait attaquer par un ancien peuple de créatures arachnéennes.
De puissants guerriers invoqués par magie. Au cour du combat, l'un d'entre eux m'a violemment touché dans le dos.
Ce qui a eu le double effet de ma paralyser et de m'empoisonner, en plus de me faire mal, bien évidemment.
Je crois que mon corps a purgé le poison, grâce à la magie de Nelle, mais il n'en était pas moins virulent.


Le Témoin finit par retirer son casque, vieille carapace du S'sarkh, et la pose sur son tas d'affaires.
Maintenant nu, il s'assoit finalement sur la table de travail. Et attend les probables questions de la Gardienne.


 
Lëen

Le Merakih 27 Jangur 1510 à 17h37

 
*** Avec patience elle écouta le récit de Diaspar. Se faisant, elle ôta délicatement les long gants de soie qu'elle prit la peine de plier sommairement avant de déposer sur son bureau.
***

Mon champ d'expertise ne s'étend malheureusement pas aux apparitions ou aux fantômes. Et je dois vous avouer qu'expectorer du sang n'est pas un signe réjouissant, comme vous devez vous en douter. Je ne peux faire que des suppositions sur ce qui s'est déroulé dans votre organisme à ce moment là.

*** Elle se munie d'un appareil en forme de cornet d'environ un pied de long et s'approche du contemplateur tout en continuant. ***


Ceci étant, cet évènement fâcheux et le premier d'un point de vue chronologique si je ne m'abuse. Vous avez donc par la suite combattu et également, par Sa grâce, fait le voyage de retour. Cela prouve votre grande résistance aux expériences d'un être éthéré.

Toussez, s'il vous plait.


*** Elle frôle le dos de Diaspar du bout des doigts, applique le cornet en différents points et écoute le langage fin de l'organisme. L'odeur de l'homme nu si proche évoque furtivement leur première entrevue, elle inspire profondément. ***



Damoiselle Nelle a la réputation d'être une thaumaturge de grand talent, ses soins surnaturels tiennent du prodige. Ressentez-vous quelques engourdissements, notamment dans les extrémités ?

Plusieurs études montre que parfois la paralysie provoquée par un agent exogène peut endommager la fibre nerveuse ce qui peut impliquer des sclérose même après purgation.


*** Se retrouvant à nouveau face à lui elle sembla un tantinet curieuse. ***


La métaphysique est un domaine passionnant, je pense d'ailleurs y consacrer plus de temps à l'avenir. Les troubles de la personnalité, l'aliénation... Mais revenons à vous.


*** Comme elle aimerait le voir, parler avec lui de choses toutes autres, plus personnelles. Mais le travail avant tout, le tydale avait subit des aléas qu'elle peinait à se représenter, elle qui ne connaissait rien au delà de l'auberge Miséricordieuse. ***



Thème musical de Lëen

 
Diaspar

Le Julung 28 Jangur 1510 à 19h49

 
Diaspar se laisse approcher, frôler, jauger par la praticienne.
Il est un moment fasciner par cette forme si intrigante de danse qu'elle engage.
Cette manière de rendre mystérieux quelque chose qui ne l'est normalement pas. Son regard ne quitte pas la dame, sauf quand il disparaît dans son dos. Sa grâce toute féminine est assurément hypnotique et intimidante, comme sa beauté.
Alors son contact, ne serait-ce que suggéré, n'est pas pour déplaire au Contemplateur. Fébrile face à cet effleurement.
Il se rappelle la première fois ici, et la sensation n'a pas beaucoup changé. Le désir, peut-être, s'est amplifié.
Avec l'idée que chaque mouvement, chaque contact n'est sans doute plus si anodin et innocent.

Son esprit se raccroche aux mots, pour se focaliser sur quelque chose de moins déstabilisant.


Oui, je pense que ma rencontre maladroite avec cette illusion n'a pas eu de conséquences durables.
En tout cas, comme vous le dites, je n'ai ressenti aucun symptôme ou malaise depuis.


Puis le Témoin observe sa main, agite les doigts, les contemple l'air absent.
Ces ongles notamment, qu'il avait pris l'habitude de s'arracher pour exprimer...pour exprimer quoi ?
Sa souffrance certes, et la souffrance de son Dieu-Monstre. Mais autre chose aussi, sans doute.
Un vent de mélancolie le balaie un instant, soudain et éphémère. Il se reprend.


Non. Non, je n'ai pas mal aux extrémités. Je ressens bien des engourdissements, certes, mais bénins.
Je crois que c'est au froid qu'ils sont dû. L'exposition brutale à l'hiver en sortant de la Tour a été un peu dur.


Il sourit, puis repose sa main.

Pour ce qui est du troisième problème - le métaphysique - il ne s'agit pas de trouble mental ou d'aliénation.
En fait, c'est d'une complexité autrement plus terrible. Ce qui a été des semaines pour vous ont été des heures pour nous, là-bas, dans la Tour. La façon dont le Temps s'y écoule est un peu particulier. C'est un phénomène assez déstabilisant... Il est encore difficile de savoir quel est exactement son rôle au sein des mécanismes de cet étrange édifice. Mais le fait est que voilà, nous avons subi des déphasages répétés et nous évoluions dans un autre espace-temps. Donc je m'inquiète un peu. En toute logique, ce décalage temporel aurait dû avoir des conséquences. Il est facile de le supposer en tout cas.
Seulement, pour le moment, je ne me sens ni plus vieux, ni plus jeune, ni même différent en quoique ce soit.

Peut-être que nous avons réintégré la réalité de Syfaria sans problèmes. Mais peut-être pas.
Et si ce n'est pas le cas, quel effet cela pourra-t-il bien avoir sur nous et notre organisme ?

Autant de questions, bien sûr, auxquelles - je le crains - nous ne pouvons avoir de réponse pour le moment.
Je vous en fais part néanmoins, car cela pourrait bien vous intéresser et vous concerner tôt ou tard...


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