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Les Terriers

Les Terriers

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Le 11-10-1507 à 12h50
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Le 11-10-1507 à 12h50
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Narrateur

Le Julung 11 Otalir 1507 à 12h50

 
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Les Terriers
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Lorsque la nuit étend son long manteau moiré sur Zarlif, les gens respectables délaissent les rues pour le confort et la sécurité de leur foyer.
Mais qu’en est-il du reste? Les rebus, les marginaux, les hors la lois et autres canailles ?

Il est un endroit où il ne fait pas bon s’aventurer. Où la loi n’a d’emprise que sur ceux qui tentent de la faire respecter, où la perspective même d’un espoir de vie meilleure est bannie. Et cet endroit se trouve être dans l’une des plus glorieuse villes de l’île, Zarlif.

De tout temps, les apôtres d'Equilibrium ayant commis des fautes ou dont la dignité s'est pour une raison quelconque entachée, procédent au rituel de la Pénitence. Si la justice ou le clergé peuvent condamner à la Pénitence, il arrive bien souvent qu'un apôtre décide de trouver en lui son propre pardon.

Jadis, à Zarlif, la Pénitence prit une forme particulière. Sous les deux plateaux de la Glorieuse, le Pénitent allait dissimuler son âme souillée. Là, au coeur des ténèbres et à l'abri des regards désapprobateurs de ses frères et soeurs, l'apôtre pouvait lentement reconstruire son Moi, jusqu'à trouver le pardon et enfin, pouvoir regarder ceux qu'il aimait dans les yeux.

De quelques jours, la Pénitence pouvait tout aussi bien durer plusieurs mois, plusieurs années. Les pénitents, petit à petit, se construisirent des terriers, creusés dans la terre des deux collines et au fil du temps, un quartier troglodyte apparut à Zarlif.

Mais tous ne réussissaient pas à retrouver l'Equilibre. Isolés de tout, nombreux étaient ceux qui, à trop regarder l'abyme de leur âme, finirent par en perdre la raison, à se détacher complétement des lois de l'Equilibre et de sa morale. Certains apôtres faisant pénitence pour corruption, perfidie ou fracassure revendiquèrent d'une fierté insane leur statut de corrompus, de perfides, et de fracassés.

Certains étaient fous, d'autres opportunistes, quelqu'uns cherchaient par une fuite en avant une rédemption qu'ils ne trouveraient jamais.

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Le voeu de silence du pénitent se transforma lentement en loi du silence. La préservation de son Moi, de sa dignité, mua jusqu'à l'excès vers le respect de la parole donnée et la fidélité envers son maître de terrier. Ces mêmes terriers furent reliés par des tunnels, les caves étaient reliés aux caves et un labyrinthe interlope peuplé d'une foule tant bigarrée que dangereuse finit par être désigné sous le nom des Terriers dans le jargon d'Equilibrium.

La mère infanticide s'y réfugie et cherche le pardon de la Dame en offrant son corps au tout venant, pour donner à nouveau la vie et remplacer celle qu'elle a gâché... ainsi va l'Equilibre.

Y trouvent refuge des "justiciers" qui volent aux riches pour donner aux pauvres... ainsi va l'Equilibre.

D'autres encore suivent à la lettre les Signes malsains qui peuvent naître dans leur esprit dérangé et y accomplissent les pires horreurs.

Sous le luxe et la magnificence du Quartier d’Or, il est difficile de croire que l’on se trouve encore dans la ville. La boue a remplacé les pavés, l’odeur de friture a pris la place des douces émanations du bain public, et la crasse… Partout, de la saleté, des ordures, des rats et, au petit matin, des cadavres! Plusieurs taudis construits de bric et de broc émergent tant bien que mal de la boue, maintenus par des poutres moisies. Bien souvent, ces bicoques servent de planque ou de tavernes dans lesquelles tout se monnaie, d'or ou de sang.

L’espérance de vie en cet endroit s’avère souvent très courte… Le simple fait de rendre visite à une ribaude peut souvent vous condamner à mort. On murmure que les médecins y ont de curieux arrangements avec les fossoyeurs, et que ces derniers fréquentent toujours un boucher ou un sorcier...

Les parias qui peuplent l’endroit se sont regroupés en bandes dont chacune "protège" un tunnel, une cave, une taverne etc. D'aucuns se revendiquent, à tort ou à raison, de la Falkanor.

Aujourd'hui, un chef de bande se détache des autres: Arakhan. Ce tydale à la santé mentale douteuse a réussi le pari impossible de se proclamer Archonte des Terriers et à rester en vie pour se féliciter de sa forfanterie. Certains affirment que la fange des Terriers ne l'a pas encore assassiné car un arrangement mystérieux lui offrirait les bonnes grâces de la Falkanor, d'autres expliquent sa longévité de façon plus pragmatique: la cruauté et la paranoïa qui le rongent lui ont permis de tenir jusque là la canaille qui lui sert d'hommes de main, et de déjouer la demi-douzaine de complots dont il aurait été la cible.

Si les Terriers sont trop vastes et trop turbulents pour être contrôlés par un seul homme, la rumeur veut qu'Arakhan maintienne sa poigne sur un bon tiers des Terriers...

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