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Quartier marchand

Nomade

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Sujet lancé par Sadr
Le 07-03-1512 à 22h39
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Posté par Sadr,
Le 29-03-1512 à 13h44
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Sadr

Le Merakih 7 Marigar 1512 à 22h39

 
*** Melancholia, l'Eminence Grise, est venue. Ce genre d'idée lui plait.

Les autres membres du Fatum prennent Sadr pour une folle. Le Soleil noir a tiqué, sans pour autant protester.
Enée et Lethra sont absentes. Par désapprobation.
Sylve est enthousiaste. Mais également absente : elle révise.

La vieille aveugle, un bras passé sous celui de sa pupille, murmure ***


C'est une belle tradition, venue d'un autre temps.
Le temps... d'avant.

A une époque, notre race écumait les sentes. En tous lieux, elle dominait. Et nos médiums, nos voyantes, nos savantes et nos astrologues éclairaient, illuminaient le monde de leur savoir. Aujourd'hui, il périclite en nos murs, il dort dans nos livres, il s'étiole dans nos mémoires. Parce que partir, c'est ne plus revenir. Syfaria est devenue trop dangereuse. Si ce n'est...
Si ce n'est que ta souillure change la donne.

Tu es jeune. Tu es symbiosée. Tu peux le faire. Tu en mourras, c'est sûr...
Je t'envie.


*** Sadr se tait. Elle sait tout cela.
L'ainée reprend ***


Tu partiras dès que le Soleil noir t'aura officiellement promue.

*** Ce n'est pas une question. Il n'y à pas à répondre.
Les deux Déclinantes clopinent, lentement, jusqu'au quartier marchand. Là, un vieil affranchi les attend. Il n'a guère peiné à dénicher ce que la Pythie cherche ; ce genre de... chose, on en trouve encore, dans les arrières-cours, transformées en débarras, en poulailler, en décharge.
L'homme se fend d'un bref salut ***


Hajar, Liadha's.

*** Derrière lui : une roulotte. Elle ne vaut pas grand-chose. Et pourtant... ***




*** Elle n'a pas de prix. ***


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Julung 8 Marigar 1512 à 08h47

 
*** La gouaille rocailleuse du marchand fait s'envoler une armée de pigeons ***


Je vais pas vous faire l'article, hein... Et puis, qui voudrait contrarier une astrologue ? Une roulotte, on ne peut rien en faire : les essieux, la structure, l'attelage et la conception intérieure, tout serait à revoir pour en faire un transport de fret. Racheter une bonne charrette me coûterait moins cher. Elle ne vaut que son poids en bois de cheminée.

Je l'ai retapée, elle m'a servie une ou deux fois à recevoir des amis ou des collègues d'Utrynia. Inutile de vous expliquer ce qu'il en est aujourd'hui, non ?
Pour une poignée de pierres, disons une centaine, elle est à vous.


*** Sadr, depuis ce matin, ne pipe mot. Pour l'instant, seule l'Eminence dialogue ***


Qu'est-ce qu'il lui faut, comme animal de bât ?

*** L'affranchi se gratte pensivement la tête ***


Une grosse bestiole, rustique, placide et du genre costaud. Un cheval de trait, un bœuf ou mieux, un Yloataku. Ce dernier aura moins de chances de se faire bouffer sur la route, si vous... enfin, je ne veux pas vous effrayer. Mais c'est évident. De toute façon, choisissez quelque chose de tempérament calme, qui ne ruera pas dans les brancards dès qu'un loup pointera le bout de sa truffe : la roulotte est bien faite, mais ce n'est pas un char de combat. Un essieux brisé ne se répare pas en pleine nature...

*** Melancholia se tourne vers sa protégée ***


Tu as de l'argent ?

*** Sadr secoue la tête.
Pour la roulotte, peut-être. Un peu.
Pour l'animal de bât, elle est très loin du compte. ***


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Vayang 9 Marigar 1512 à 22h47

 
*** Le dialogue entre l'aveugle et l'affranchi reprend.
Sadr n'y participe point. Elle reste en retrait. Silencieuse, discrète... ailleurs. ***


- Montre-lui l'intérieur, manüsh. Montre à l'Enfant.

- Oui, euh, à ce sujet : c'est coquet, c'est cossu. En tout cas, ça plaisait à mes proches. C'est décoré, voyez-vous... l'intérieur a été refait par le précédent propriétaire. Il n'a pas gardé le mobilier d'origine, il a fait à sa façon...

- Tu en fais des manières. Ouvre-donc les portes, elle me décrira.

- Très bien.


*** L'homme a perdu de sa superbe, il manque d'enthousiasme. Se faisant quelque peu prier, il finit par ouvrir les portes de la roulotte et la chose révèle ses entrailles : l'essentiel de l'espace est occupé par ce qui ressemble à une chambre, outrageusement baroque, de style rococo. A l'évidence, c'est inhabituel, pour ne pas dire surréaliste, au Matriarcat ! ***





*** L'homme s'écarte et soupire, fataliste : il entend déjà ce que les Déclinantes vont dire, et ça n'augure rien de bon pour son affaire. Mais la vieille érudite reste coite, évidemment : elle n'y voit goutte et compte sur les yeux de Sadr. Cette dernière s'est légèrement avancée, l'expression neutre, le regard pensif : quelqu'un qui la connait bien pourrait saisir ce que traduit sa retenue, son hésitation, son silence...

Elle ne comprend pas ce qu'elle voit.
Alors elle se tait.
Et puis ***


Ombre dit :
Ah la vache, pute borgne !! Ca décoiffe !!
On dirait un bordel de campagne confraternel !!


*** L'Eminence Grise se tourne vers l'enfant-nuit ***


- Sadr. Que vois-tu ? Est-ce que cela te convient ?

- Je vois un couchage. Il est étrange. Il convient. Je crois...


*** Le marchand, lui, n'y croit pas. La plus jeune a parlé. Elle semble un peu perdue, apathique ou blasée, c'est difficile à dire... vaguement convaincue, en tout cas. C'est un miracle, surtout après la tirade de son mou ! Car le symbiote a vu juste : oui, cette roulotte d'origine locale a bien été rachetée à des confrères qui s'en servaient de lupanar, à l'époque où le comptoir de Kryg était fonctionnel ! Qui eut cru qu'elle retrouverait sa fonction première ?

Incrédule, l'affranchi se dépêche de conclure, avant que quiconque ne change d'avis ***


Il faut battre le fer quand il est chaud, mes sœurs ! Alors ? Nous faisons affaire ?

*** D'une voix faible, Sadr répond ***


Oui.
Je trouverai l'argent.


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Sukra 10 Marigar 1512 à 19h55

 
*** Sadr est intriguée. Elle n'a jamais rien vu de semblable.

Elle ignorait qu'il existât tant de matières et de couleurs de par le monde et qu'en sus, lesdites matières, lesdites couleurs, fussent rassemblées en un même endroit : à Kryg, dans une roulotte.
Oh, bien sûr, les pourpres et les ors n'ont plus leur lustre d'antan. Il flotte comme une odeur de poussière, de naphtaline, de vieille lavande et d'encaustique. Les dentelles sont passées, les tapis fatigués, les coussins froissés. Sous les pieds de la medium, le plancher craque et gémit.

L'on se croirait dans le château d'une vieille noblesse déshéritée.

L'enfant-nuit laisse courir ses doigts sur le capiton d'un fauteuil Voltaire, palpe une tenture, louche vers un chandelier qu'elle n'ose toucher. La plupart des aménagements et des objets qu'elle découvre lui sont inconnus : elle ignore leur usage, ne le devine même pas. Sous un tablier de marbre rose, fendu en diagonal, elle découvre un poêle à bois. Malgré ses hauts-reliefs en fonte et ses faïences cynégétiques, il semble fonctionnel. Ceci étant, Sadr le prend pour une commode des plus étrange : pourquoi donc l'a-t-on affublée d'un conduit d'évacuation ?

Melancholia et le marchand sont restés dehors. Ils devisent à voix basse.
Ils discutent le prix. ***


Horoscope de Jayar

 
Sadr

Le Dhiwara 11 Marigar 1512 à 11h18

 

*** Sadr poursuit son exploration. Finalement, la tête du forain surgit dans l'entrebâillement de la porte ***


Votre tutrice et moi avons convenu d'un arrangement : pour quatre-vingt pierres, la roulotte est à vous.
Quand pourrez-vous me payer, Liadha ?


*** L'enfant-nuit sursaute, se retourne. Elle semble contrariée, mais sort une bourse de sa longue robe et la tend à l'homme.
Elle contient très exactement la somme demandée.
Le marchand la soupèse, la délace, se fend d'un sourire satisfait et fait un pas vers l'intérieur ***


Parfait, ma sœur ! Vous êtes chez vous ! Je vais passer un dernier coup de balais et vérifier que tout est en état. Vous pourrez laisser la roulotte ici le temps qu'il vous plaira, ce terrain appartient à la ville et ne...

*** La jeune fille, raide comme la justice, ne se dépare point de son expression butée. Le regard fuyant, perdu quelque part au-dessus de la tête du gaillard, elle l'interrompt soudain. D'une voix quelque peu pincée, elle dit ***


Sors de chez moi, manüsh. Je ne reçois pas.

*** L'homme recule. Avant même de comprendre, de vraiment réaliser, il est au pied des marches. L'air un peu stupide. Il voit la vieille savante sourire, son visage aux yeux morts se fripant comme une pomme blette tandis qu'elle murmure ***


L'enfant-nuit reste ici. C'est bien. Partons. Nous la gênons.
Sadr n'aime guère la compagnie et de toute façon, la lumière de Minath est trop crue pour ses yeux fragiles et sa carnation de lait.
Mène-moi jusqu'à la Ruche, je te prie. J'ai besoin d'un bâton de Maréchal.


*** Melancholia et le forain s'éloignent. ***


*** Dans la roulotte, Sadr tire les rideaux. La pénombre revenue, elle ouvre une armoire. Le meuble branle, résiste, grince, puis cède dans une série de craquements inquiétants. A l'évidence, ses gonds n'ont pas joué depuis fort longtemps.
Sur les étagères de gauche, des piles de vieux linges et d'étranges toilettes saturent l'espace. A droite, une psyché renvoie son reflet à la Pythie : vêtue de blanc passé, la tête enveloppée dans sa coiffe, le visage crayeux et les yeux gris, Sadr a tout d'un fantôme.
Sa moue butée se fait, de nouveau, contrariée. Prenant la psyché à bras-le-corps, elle la retourne, non sans mal, puis la recouvre d'un plaid quelconque. De sorte à la cacher. Ceci fait, elle referme les portes, se signe aux cieux et récite ***


La fornication et les miroirs sont également abominables, car ils multiplient les êtres.
Fatum.


Ombre dit :
Hein ? Ah, j'ai compris !
Intéressant. C'est un enseignement du fatalisme ?


C'est une sentence de mon école.

Ombre dit :
Et vous en avez beaucoup, des sentences de ce genre ?


Oui, petite Ombre.
Te plairait-il de les ouïr ?


Ombre dit :
D'accord, mais pas comme ça.
Lorsque, lorsqueuuuh... les circonstances le commanderont ?


*** Silence. Puis ***


Il fait jour encore. Je suis fatiguée.

*** Sadr se roule en boule, à même le tapis.
A peine est-elle posée qu'elle s'endort. ***


Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Julung 22 Marigar 1512 à 13h00

 
***
Quelques heures, jours ou semaines plus tard et fraichement symbiosé avec sa nouvelle amie, la jeune Valen arpente le quartier marchand dans le sens inverse avec une joie et une curiosité non dissimulée. En réalité, cela fait longtemps qu’elle en rêve, de voir toute ces choses, de sentir et de toucher tant de nouvelles textures
***
.
Rosa dit :
Le soleil va se coucher et tu n’as toujours pas rencontré l’astrologue.


Je crois qu’en réalité c’est davantage une voyante bien qu’elle étudie les signes…


*** Elle pose une pierre dans la main d’un marchant et récupère une pomme en le gratifiant d’un sourire. ***

… mais les distinctions doivent se rejoindre quelques peu.
Je crois que dans mon grimoire c’était assez similaire.


***
Physiquement bien plus vieille que son âge, l’anja continue son exploration des marchés se hissant sur la pointe des pieds et profitant de sa taille pour observer les alentours de cet endroit encore bondé de monde. Elle se déplace relativement vite et à grande enjambées comme si le temps lui était compté. Une soif de connaissance et une curiosité abyssale, aujourd’hui plus que depuis le jour de sa naissance, elle a l’impression d’avoir une immensité de chose à découvrir.
***

Rosa dit :
Je crois que c’est impoli d’arriver trop tard tu sais…


*** Une autre échoppe de fruit, la tydale remplie son petit sac de toile de produits divers. ***


Liadha Sadr craint la lumière, je crois qu’elle ne sort que la nuit.
Je suppose donc qu’elle ne m’en voudra pas trop d’arriver lorsque Silith décline.
Laisse-moi profiter de cette liberté veux-tu ?


***
Et ainsi donc ce n’est que lorsque le dernier Soleil commence à se perdre dans l’horizon que Kyra arrive à proximité de la roulotte. Son petit sac sur l’épaule, elle qui d’habitude est si sûre d’elle, hésite légèrement.
***


Une roulotte c’est une maison avec des roues.
C’est une maison avec des roues donc ce doit être ici ?

Rosa dit :
Ben on dirait…

Parfait.

*** Elle se hisse de nouveau sur la pointe des pieds. ***


Liadha Sadr ?


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Sadr

Le Julung 22 Marigar 1512 à 18h20

 
*** Dans l'angle d'une petite lucarne troublée par un verre épais et coloré, s'inscrit un œil écarlate.
Un œil curieux, bien écarquillé, à la pupille charbonneuse.

Il se recule et disparait dans la pénombre, en arrière-plan... puis la porte s'entrouvre en grinçant.

Le propriétaire de l’œil susdit se glisse dans l'ouverture. Il s'agit d'Ombre, le symbiote. Arborant une tête de conspirateur, il flotte en direction de l'Anja et dit ***


...

*** Et pour cause : il n'a pas de bouche !
Quand il pense, Sadr l'entend. Mais dans le cas présent : elle dort.

Plutôt blasé, le mou lève les yeux au ciel et disparait dans un "plop" discret.
La porte est toujours entrouverte.
Rien ne bouge.

Silence... ***


Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Vayang 23 Marigar 1512 à 00h54

 
***
Lentement, Kyra se penche sur le côté en fronçant les sourcils. Elle a bien vu un mou juste à l’instant, sa symbiosée ne doit donc pas être loin.
***

Rosa dit :
Pssst, filons d’ici !


C’est entrouvert peut être qu’on pourrait juste…

Rosa dit :
Non on ne peut pas, va savoir ce que tu vas trouver !


***
Trop tard, l’Anja s’est déjà avancée à pas de félin en direction de l’entrée et grimpe le plus légèrement possible sur la petite avancée de bois de la roulotte. Malheureusement elle n’est pas aussi fluette qu’elle le voudrait et la maison roulante oscille sous son poids. Une grimace étire les traits de la Valen et elle émet mentalement à sa moue pour se rassurer.
***


« C’est une voyante, elle sait déjà que je suis là. »


***
Ses doigts fins se resserrent sur la tranche de la porte et délicatement elle passe sa tête à l’intérieur. Simplement la tête afin de, même si elle est sans doute déjà découverte, tenter au moins de ne pas plus se faire remarquer.
***


Rosa dit :
Alors? Qu’est-ce que tu vois ?



"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Sadr

Le Vayang 23 Marigar 1512 à 08h49

 
*** Le décor est particulièrement chargé. Des tentures, des toiles et des coussins aux teintes vives se disputent un espace très cossu, mais passé. L'intérieur de la roulotte dégage une impression ambigüe, décadente, faussement luxueuse : les ors sont peints, le marbre du vieux poêle est fendu, les faïences sont craquelées et les tissus usés. Vieillot, l'ensemble forme un tout cohérent : manifestement, rien n'a été changé ni même touché depuis fort longtemps. Plusieurs générations, peut-être.

Perdu dans ce monde de couleurs explosives, un tas de linge pâle jeté au sol attire le regard. Sa blancheur incongrue jure dans le tableau. Un pied nu, surmonté d'une cheville maigre et cagneuse, en sort. Le linge cache un zombi, peut-être ? Le membre blafard, absolument immobile, plaide en faveur de cette hypothèse. Cependant, le symbiote aux yeux rouge flotte au-dessus...

L'air indécis, il observe les visiteurs, puis descend au contact du pied susdit. Une fois, deux fois, il s'appuie dessus, dans l'espoir évident de ranimer le cadavre.

Pendant quelques secondes, il ne se passe rien. Soudain, les tissus s'agitent ! Tel un diable à ressort, une sorte de poupée furieuse en jaillit ! Elle pointe un doigt rageur vers l'Anja en sifflant, terrorisée : ***


Toi ! Qui es-tu ? Je te maudits !!

*** Clignement des yeux, respiration... ***


Oh ?

*** Sérénité ***


Tu es Kyra Valen.

*** S'époussetant, lissant sa robe et rajustant son voile ***


Sois la bienvenue.

Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Vayang 23 Marigar 1512 à 09h38

 
***
L’intérieur est très différent de ce qu’avait pu imaginer la tydale. Les yeux grands ouverts elle a du mal à analyser tout ce qu’elle voit. Kyra est donc très mais alors très loin de pouvoir faire un résumé à Rosa qui devant le mutisme de sa camarade, se téléporte au-dessus de son épaule.
***

« Je n’ai jamais rien vu de pareil, c’est superbe… »

***
Un sourire suit la pensée, sourire qui s’étire sur son visage à mesure qu’elle se penche en avant pour obtenir une vue d’ensemble du lieu comme si elle découvrait un ancien trésor. La petite boule par contre ne remarque rien d’autre que le linge blanc et surtout ce qui en dépasse.
***

Rosa dit :
J’ai de moins en moins envie de la rencontrer, on reviendra. Kyra !

***
Toujours dans son monde, l’Anja en est encore à observer les tentures et les couleurs de la pièce. Si bien que la menace du zombi ressuscité la fait sursauter comme rarement dans sa courte vie. Dans un mouvement de recul sa tête heurte un montant en bois, surement la porte. Le bruit sourd provoqué s’accommode même très bien avec le temps mort de la tydale en face d’elle qui visiblement sort d’un mauvais rêve ou n’est pas tranquille.
***


Ouutch…
***
La Valen marmonne en se frottant l’arrière de la tête. Cette fois elle l’a bien mérité… Comme un voleur prit sur le fait, ses premiers réflexes sont bien sûr de s’expliquer.
***


Je ne voulais pas vous réveiller… je suis désolée. J’aurais dû attendre dehors mais la porte était entrouverte et j’ai cru que…
***
Elle allait continuer à s’excuser lorsque les derniers mots de son interlocutrice ne se rappellent à sa mémoire. Sadr semble l’accueillir. ***


Vous êtes sûr que je ne vous dérange pas, je peux repasser plus tard.


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Sadr

Le Vayang 23 Marigar 1512 à 22h53

 
*** Sadr hausse les épaules et pose un doigt sur sa tempe ***


Ne t'inquiète pas, jeune sœur. Je suis déjà dérangée.

*** Désignant le capharnaüm baroque qui l'entoure ***


Assieds-toi, si tu le veux.

*** L'enfant-nuit, pour sa part, reste debout. Elle hésite, piétine, tends une main vers le vide, comme pour tirer à elle une chaise invisible... mais se tient coite, finalement.
Sans vraiment regarder l'Anja, elle dit ***


Quelque chose te tourmente.
Non...


*** Ses mains s'étreignent ***


Plusieurs choses te tourmentent. Ton âme est un nid de questions. Oh, quelle être n'est donc point en souffrance ? Le dire n'apprend rien...
Mais tu es jeune, trop jeune pour cela. Rien ne se dissout dans les larmes.
N'est-ce pas ?


*** Le regard de la sibylle glisse, furtivement, sur celui de Kyra ***


S'interroger sur l'avenir, c'est le craindre.
Pourquoi te fait-il peur ?


Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Sukra 24 Marigar 1512 à 01h14

 
***
A la proposition de la voyante, Kyra tente de s’assoir quelque part ou elle ne toucherait aucun objet. En passant elle se remarque plus grande et sans doute aussi plus vieille que la blanche. Elle lui adresse un sourire de gratitude, ce personnage devant elle ne semble pas avoir une vie bien facile peut être est-elle malade aussi?

Ses premières phrases déstabilisent un peu la jeune anja, elle en attendait beaucoup d’une voyante, celle-ci a visée dans le mille dès le début faisant voler en éclat les apparences.
Kyra acquiesce en silence à sa première question. Ses mains sont posées sur ses genoux tentant de laisser le moins possible le langage corporelle la trahir.
Elle hésite un peu à prendre la parole, se mort la lèvre supérieur en réfléchissant à ce qu’elle va dire.
***

Mon avenir n’a jamais été aussi compliqué.

Autrefois j’avais une ligne toute tracée que je pouvais suivre sans me soucier de ce qu’il arriverait.
Pleine de normalité.
Maintenant tout a changé, deux choix s’offrent à moi. Très, voir trop différents ils comportent chacun leurs lots de contraintes.
Je n’arrive malheureusement pas encore à me décider.

- Le premier, éphémère et encadré me permettra d’effleurer ce que je voulais être, je garderais famille, foyer et fille. En contreparties je ne répondrais pas au plan qui a été pensé pour moi et j’attendrais le chercheur ici sans réelle promesse de le voir arriver un jour. Ce serait me reposer sur quelqu’un d’autre, seulement le rêve ne prendra fin que bien trop tôt.

- Le deuxième me fera perdre ceux qui ne comprendront pas et ils seront malheureusement beaucoup. Le rêve ne durera pas forcément plus longtemps que le premier même si son but est de le prolonger. Je perdrais énormément, peut être plus que je ne pourrais le supporter mais ce serait pour mieux revenir et retrouver. Tout pourrait très bien ce terminer mais la probabilité d’une telle chose n’est pas calculable, il y a encore trop de zones d’ombres…


***
La maudite observe aussi l’enfant nuit.
Le regard est perdu, plein de questions et de contradictions.
Elle soupire silencieusement puis attend.
***



"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Sadr

Le Sukra 24 Marigar 1512 à 10h42

 
*** Roide et blanche, les pupilles dilatées par la pénombre, Sadr est l'immobilité même. Elle écoute.
Lorsque Kyra fait une pause, la sibylle prend son temps avant de s'exprimer ***


Ta vie bifurque. Les deux chemins que tu décris appartiennent bien à l'ensemble des possibles. Ils se calculent, sois-en sûre... et le calcul, c'est mon affaire.

*** Sortant les astragales de sa poche, l'enfant-nuit les contemple, un instant.
Puis elle s’accroupit devant l'Anja et les lance. Les osselets choient, rebondissent en tout sens et, comme par miracle, se rassemblent à peu près... au centre de la pièce.
Désignant le plus sombre, Sadr dit ***


L'idéal est la pointe du compas. Ta vie, la mienne... toute vie s'enroule autour d'elle.
Le choix, ça n'existe pas.
Fatum.


*** Ses yeux se ferment, ses lèvres s'animent, mais nul mot, nulle phrase ne se laissent entendre
Elle reprend ***


Tu n'as point de choix, ma sœur. Comme tout un chacun, tu es le pantin d'une aveugle providence qui te mène droit dans l'abîme, dans le maelström. Nous déclinons, nous chutons vers le néant. Être libre, ce n'est point avoir prise sur le Tableau : être libre, c'est le connaître. Il n'est qu'une liberté : la lucidité.

Un calcul précis est superflu. Si j'en crois ce que je vois...


*** Elle désigne la ronde imparfaite des osselets numérotés ***


... le choix dont tu me parles est déjà tranché. La ligne de crête est franchie et désormais, tu ne peux qu'avancer, sans te retourner. Le Tableau en a décidé. Il te veut, toi, Kyra Valen. C'est parce que, et c'est pourquoi, tu es symbiosée.

*** Le regard de la voyante bute sur celui de son hôte et de nouveau, se détourne. Vivement, elle range ses bimbelots et de son ample robe, sort un stylet de verre ***


Je dois mieux te voir.
Donne-moi de ton sang, je te prie.

Une goutte suffit.


Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Sukra 24 Marigar 1512 à 13h39

 
***
Kyra observe la voyante s’activer en penchant la tête.
C’est la première fois qu’elle assiste à ce genre de rituel et autant dire que toute son intention y est concentrée.
Aucun mot ne sort de sa bouche. Son silence et ses yeux ronds sont sans équivoque pour toutes personnes la connaissant.
Le cerveau de Kyra s’active.

Elle tente de comprendre la position, le jet et l’analyse du résultat… en vain. Il lui manque trop de données pour tout schématiser dans son esprit, cet art doit demander de nombreuses années d’expériences.
Sans doute un peu comme la danse et la sphère de l’Execution.
Pour la suite, l’anja boit les paroles de son interlocutrice.
***

Je crois comprendre… Je dois connaître davantage le tableau.
Ma symbiose est déjà un signe, elle me pousse vers une direction.


*** Elle tend son bras vers Sadr, lui présente son index. La tydale sait ce qu’elle veut. ***


Prend ce qu’il te faut, éclaire-moi davantage.


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Sadr

Le Dhiwara 25 Marigar 1512 à 21h26

 
*** Prestement, Sadr pique l'Anja au doigt. Le geste est vif et sûr, en totale contradiction avec sa maladresse usuelle. Kyra se demande encore si la medium l'a touchée que déjà, cette dernière goûte au sang de son hôte. Elle dit, sans délais aucun, presque par réflexe :
***

L'Eau. L'Eau domine, l'eau, l'eau, l'eau...
D'autres Principe sont là, mais... c'est curieux, ils...
La Terre... l'Air... leur rôle est changeant... Manteau de Mer, Manteau de Rouille, Manteau de Pluie ?


*** Concentrée ***


La dominante elle-même trahit la plasticité de ton Aura. Elle balance, elle oscille, elle vibre, elle voyage et se métamorphose. Tantôt, tu portes un Manteau de Nature où l'Eau domine la Poussière. Tantôt, c'est un Manteau de Mer mâtiné de Pluie. Mais ce Manteau vacille, tangue, se cherche...

*** Les yeux de l'enfant-nuit, inquisiteurs, se posent sur Kyra et ne la quittent plus ***


Ton Aura est étrange, Kyra Valen. Je la vois bien, maintenant.
Elle est dynamique. Loin, très loin de l'équilibre !

Cela pourrait trahir une très sérieuse folie, une forme grave de schizophrénie, mais... la dominante essentielle de l'Eau dans ton Manteau s'interprète plus simplement : ta personnalité est celle d'une petite fille, elle est déliée, en pleine évolution, en pleine... mutation. Elle se construit ! Voilà pourquoi je ne puis la préciser.


*** Un ange passe ***


Je suis surprise. Ton corps physique et ton corps Astral sont en déséquilibre, en désaccord... non : en décalage.
Liadha, tu sembles au seuil de ton Karna et pourtant... je te vois, devant moi, comme une enfant...


*** Penchant la tête, sourcils froncés ***


Quel âge as-tu ?

Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Luang 26 Marigar 1512 à 10h26

 
***
L’anja regarde son doigt, tente de porter attention à ce qui se passe devant elle, aux mots. Cette fois encore il y en a plein, le dialecte est compliqué il ne faut pas tous les prendre au sens premier.

Kyra sourit, la voyante ne la déçoit pas. Elle la regarde désormais avec un mélange d’incompréhension et d’admiration. D’incompréhension tout d’abord parce que la méthode lui échappe. Elle ne comprend pas comment son interlocutrice a pu avoir autant d’informations avec seulement une goutte de sang et des osselets. Et enfin de l’admiration, car elle est pour le moment la seule à être tombée dessus aussi vite. C’était exactement pour cela qu’elle voulait voir une voyante. Étaient-elles toutes comme cela ou celle-ci était meilleure grâce à sa symbiose?

Kyra sourit toujours, elle est sereine et semble satisfaite.
***
Je suis très impressionnée, je serai curieuse de savoir com…

*** Elle s’interrompt elle-même, expire. ***

Enfin, peut être une autre fois.
Je vais sur mes 15 ans je crois. C’est difficile à voir n’est-ce pas ?
Ma génitrice m’a transmis une sorte de malédiction ou je ne sais trop quoi. Je grandis un peu plus vite, c’est aussi un peu pour cela que les nourrices veulent que j’exécute mon Karna rapidement.
C’est aussi peut-être pour cela que mon sang est bizarre.


*** Comme si elle oubliait une chose importante ***

Mais tu ne risques rien, ça ne se transmet pas comme ça.
***
Elle croise ensuite les jambes, perplexe. ***

Tu ne peux pas m’en dire plus alors ?


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Sadr

Le Luang 26 Marigar 1512 à 11h41

 
*** Haussement de sourcils ***


Mais si, Kyra eau-de-vie.
Cependant, souhaites-tu l'entendre ?


*** Sadr se retourne, commence à fouiller dans le capharnaüm qui l'entoure. Elle trouve rapidement ce qu'elle cherche - sa sacoche - dont elle sort une ardoise et une craie. ***


La lecture d'Aura dégrossit le portrait. Elle donne une base, encore que dans ton cas, elle ne m'est guère utile. Ce que tu dis de ton sang a du sens, même si j'ignore exactement ce qu'est ta maladie. Si tu dis que ta génitrice en souffrait, alors... il se pourrait que les nourrices aient à redire, concernant ton Karna. Comme tu le sais, ce dernier n'a rien d'automatique : toute Anja en âge de procréer est soumise a des tests de santé sévères. Ils sont nécessaires, à la fois pour l'enfant à naître, à la fois pour la mère. A quinze ans...

*** Une crampe éphémère vrille le ventre de l'enfant-nuit, dont le propre Karna est très récent. Elle grimace puis se reprend : ***


Une étude poussée de ce que tu es et de ce qui t'attend ne peut s'envisager sans l'établissement d'un thème astral. Ce dernier demande du temps et du travail ; sa qualité dépend des compétences de l'astrologue, de la précision des sources - essentiellement des cartes - dont elle dispose, mais aussi de la confiance qui s'établit avec l'étudiée. En effet, un bon thème se construit sur toute une vie. Et la vie est un jardin dont les sentiers bifurquent, Kyra. Je dois connaître ces bifurcations et les placer dans ton ciel.

*** Levant un doigt ***


Il faudrait ne rien me cacher...
Le voudrais-tu ? Le pourrais-tu ?

Je puis aussi calculer un Augure, autrement dit : tâcher de répondre à une question précise, une question dont la résolution est à venir. J'observe d'ailleurs que depuis ta venue, tu m'as donné quelques pistes de travail, mais... tu ne m'as rien demandé...

Et si nous commencions par le commencement ?
A savoir, par les questions ?

Je n'ai point réponse à tout, mais je ferai de mon mieux.




Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Luang 26 Marigar 1512 à 12h38

 
***
La maudite baisse les yeux, détourne le regard. Son visage s’est voilé de tristesse, d’incertitudes. C’est parce qu’elle sait qu’elle ne pourra rien lui dire, rien lui confier du moins pour le moment. Pourquoi fallait-il toujours ouvrir son passé ? Il y a quelques jours elles auraient pu tout dire, parler de tout et n’importe quoi.
Mais depuis qu’elle a visité la maison de sa génitrice… que penserait Sadr en apprenant le sujet de son hésitation ? Elle essayerait sans doute de l’en empêcher d’une manière et d’une autre et elle aurait raison de le faire.

Une nouvelle fois Kyra se mort la lèvre supérieur.
***
Liadha, ce n’est pas que je ne veuille pas.
Je ne peux pas tout te confier, enfin pas pour le moment.
Je ne savais pas que j’aurais à le faire, je crois… je crois que je ne suis pas encore prête.
J’ai toujours énormément de part d’ombres qui s’étalent sur mon futur proche et lointain.
Mais si tout cela est nécessaire pour calculer ou un thème astrale alors… alors peut être pouvons-nous reportez son élaboration?

*** Elle lève la tête, désolée. ***


J’ai une question précise si c’est tout ce dont tu as besoin pour l’Augure.


*** Pause de quelques courtes secondes, la tydale réfléchit à la tournure. ***


Dois-je partir à la recherche de mon oncle en terre Confrère en la ville d’Arameth afin de le rencontrer et pour qu’il me propose une probable cure à mon anomalie ?

*** Elle ne parle pas du reste. Même si Sadr est une voyante il y a une petite chance pour qu’elle ne le voie pas. ***



"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


 
Sadr

Le Luang 26 Marigar 1512 à 20h01

 
*** Sadr, toujours accroupie, pose ses mains à plat sur ses genoux. ***


Un Augure donne la probabilité de réalisation d'un évènement précis. Si cet Augure est correct, la probabilité calculée est franche, voire égale à zéro ou un ; autrement dit, l'on obtient une réponse nette. En fonction de subtilités dont je t'épargne la pesante description, la résolution des calculs impliqués par l'Augure permet parfois d'en apprendre davantage ; mais c'est assez rare.

En revanche, je ne puis te prodiguer un conseil de cette façon.
Je vais clarifier ce point :

Par le calcul, peut-être pourrai-je te dire si tu rencontreras ton oncle en te rendant à Arameth. Mais en aucune façon, l'Augure ne nous dira s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise idée. Il ne nous dira pas davantage ce qui en résultera : seul un fait, un évènement, une situation donnée, sont calculables.

Dois-tu partir à la recherche de ton oncle ? Je l'ignore.
Le rencontreras-tu ? Cela se calcule.
Ton oncle est-il capable de soigner ta maladie ? Je l'ignore.
Ton oncle trouvera-t-il un remède à ta maladie ? Cela se calcule.
Avec ou sans lui, guériras-tu ? Cela se calcule...

Les faits d'importance donnent prise, parce qu'ils émergent du chaos, du bruit de fond, du brouillard cacophonique des évènements quelconques. L'univers est l’arène des phénomènes, il n'a que faire des opinions. C'est pour cela que le destin nous broie, ma sœur : nos envies, nos désirs et nos indignations, bref : nos intentions... ne valent rien. Le Tableau se réalise, avec nous, sans nous mais surtout : malgré nous. Fatum.

Je puis questionner le monde sur les faits.
Rien d'autre n'existe.

Comprends-tu ?


Horoscope de Jayar

 
Kyra Valen

Le Matal 27 Marigar 1512 à 08h35

 
Ah… ce n’est pas aussi facile.
***
Il faut donc une question ou la réponse sera plus binaire, soit. Ce qu’elle voulait faire apparaissait dans son esprit de manière claire. Un de ses choix prédominait sur l’autre. C’était sûr, elle allait tenter, voir et comprendre.
Enfanter maintenant reviendrait à transmettre son mal. Pas la peine d’essayer de le prévoir c’était inévitable.

Elle pouvait aussi déjà répondre à certaines questions d’après le grimoire qu’elle avait reçu et la lettre qu’on lui avait remise. ***

Je comprends, enfin je crois.
Certaines de ces interrogations ont déjà trouvées réponses.


*** Elle patiente un instant, comme si elle allait faire un choix. ***


Je pense avoir pris une décision sur mon parcours mais celui-ci sera peut-être vain.
C’est donc sur ce sujet que tu pourras m’éclairer ou en tout cas calculer un Augure pour moi.
La question ne prend pas ne compte les conséquences.


*** L’Anja s’éclaircit la gorge. La réponse qui risque de suivre lui fait un peu peur. ***


Peux-tu me dire si je guérirais ?
Simplement.


"Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit."


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