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Les langueurs du marché

Rencontre printanière

Aaaaah ! Gladys....
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Sujet lancé par Aktarion
Le 16-04-1508 à 20h14
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Posté par Aktarion,
Le 23-04-1508 à 21h22
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Aktarion

Le Merakih 16 Astawir 1508 à 20h14

 
*** Comme à son habitude, surtout ces derniers temps, Aktarion traînait à la Halle des Corporations, en quête des dernières nouveautés et de nouvelles recettes à apprendre. Il était en train de rêver devant une hache d'une beauté à couper le souffle, lorsqu'il remarqua derrière l'étal du maître Bijoutier, une jeune Tchaë qu'il n'avait jamais remarqué jusque là.



Bon sang ! Comment avait-il pu ne pas la voir ? Elle était si... comment dire...si... belle ! Le mot était bien trop faible pour son esprit soudainement embrumé, mais aucun autre ne lui vint à l'esprit. Belle, en toute simplicité.

Il s'approcha de l'étal, mine de rien, et fit semblant de s'intéresser aux bijoux posés. Après quelques minutes de contemplation béate des bijoux posés, il se dit qu'il ferait peut-être mieux de tenter une approche plus directe, de peur de rester là comme un idiot pendant trois plombes sans se décider. Il n'avait nullement l'intention d'apprendre une recette de joaillerie, mais trouva le prétexte parfait pour parler à cette sublime apparition. Il se dirigea donc vers elle avec la ferme intention de lui demander à consulter le catalogue des recettes.

BLING !!! BLANG!!! BADAM !!!

Il buta dans le pied de l'étal et fit tomber la moitié des bijoux posés dessus. ***

"Oups, dés... désolé... euh... chuis...euh... confus... j'vais ramasser... scusez-moi...".

*** Les excuses qu'il bafouilla était probablement inintelligibles et devait ressembler au marmonnement d'un vieux soulard. On aurait dit Krepion pendant sa sieste...

La jeune fille le remarqua enfin et s'approcha. Quelle honte ! Il ne pouvait pas imaginer pire scénario. ***

Jeune Tchaë : Ce n'est rien, monsieur, ne vous en faites pas. On a l'habitude des clients maladroits, vous savez, y a pas de quoi rougir comme ça. Elle émit un petit rire cristallin.

*** A ces paroles, et à l'échauffement qu'il sentait au bout de ses oreilles, il comprit qu'il devait être rouge comme une tomate trop mûre ! De mieux en mieux !
Il se précipita pour ramasser les objets. La jeune fille se pencha pour l'aider. Elle était toute proche. Même son parfum était sublime !

Tout en émoi, il reposa maladroitement quelques colliers et bracelets du mieux qu'il put sur l'étal et se tourna vers la demoiselle. Celle-ci se redressa, et se tourna vers lui. ***


Alors ? Que puis-je pour vous, monsieur ? Vous vouliez voir quelque chose en particulier peut-être ?


*** De près, elle était encore plus belle qu'il ne l'avait cru. Ses longs cheveux d'un noir profond ondulait légèrement et dessinait une belle courbe jusqu'à ses épaules. Des tâches de rousseur étaient visibles sur son nez et le haut de ses joues...
Il se rendit soudain compte qu'au lieu de répondre à sa question, pourtant d'une simplicité engageante, il la contemplait bêtement depuis plusieurs secondes sans sortir un mot. Celle-ci appuyait son sourire d'un regard qui devenait de plus en plus interrogateur. ***


Kléa lui envoya une pensée.

dit :
Euh...tu sais... elle doit avoir l'impression d'avoir affaire à simple d'esprit, là ! Ou un psychopate, au choix... Si tu voyais ta tête.


*** Cela lui fit l'effet d'un électrochoc. Il se décida à parler. Enfin, plutôt à émettre un son. ***


Euh... xmg...bldf... afm..lmb...

*** La tuile, il ne parvenait à proférer aucune syllabe intelligible ! Il ne s'était jamais connu aussi timide. ***


Je vous demande pardon ? répondit-elle, très intriguée.
***
La sortie de secours, vite ! La solution d'urgence en dernier recours ! ***


xmff..il dégluttit bruyamment euh.. je... je.. je repasserais !!!

*** Rouge de honte, il tourna les talons aussi sec et s'éloigna. ***


Mais quel crétin ! Mais quel crétin ! Mais quel crétin ! marmonna-t'il pour lui même, répétant inlassablement cette phrase comme une litanie. Un moyen de ne plus penser à ce fiasco probablement.

dit :
Tu ferais mieux de pas te retourner : si tu voyais la joaillère, elle est en train de pouffer de rire. Elle a l'air très amusée. Ah, c'est sûr que t'as du lui faire une sacrée impression. Quelle prestation, ha ha !!! Hé !!! Mais tu m'écoute au moins ?


...el crétin ! Mais quel crétin ! Hein, euh, tu disais ?

*** Mais déjà Aktarion ne semblait à nouveau plus écouter sa molle. ***


J'suis grillé ! A vie ! J'suis un homme fini Kléa ! Tu t'rends compte, jamais plus j'oserais la croiser dans la rue !
***
Il était désespéré, plus bas que terre.
Jamais une femme ne l'avait autant attiré. Et jamais il ne s'était senti aussi ridicule. Il ne connaissait même pas son prénom ! Et elle ne devait déjà même plus penser à lui... ***




 
Aktarion

Le Julung 17 Astawir 1508 à 21h16

 
"Bonjour, je m'appelle Aktarion...". Hmm, non ! Ca va pas. "Bonjour, moi c'est Aktarion, enchanté !" Mouais, non plus. Un peu trop direct... "Ah tiens, bonjour ! Comment allez-vous ? Belle journée, n'est-ce pas ?" raah, c'est ringard ! Un peu mieux, mais franchement ringard. "Salut, ça roule ?" Pas très romantique, ça. Ah la la, faut qu'je trouve quelque chose de mieux !

*** Depuis une bonne demi-heure, Aktarion répétait. Il répétait son entrée en matière pour éviter de réitérer le fiasco de la veille. Il avait bien réfléchi, il était hors de question qu'il abandonne l'idée de revoir la jeune joaillère ! Ah ça, non ! Il ne pourrait pas rester sur cet échec et baisser déjà les bras. Il s'en voudrait pour le reste de sa vie.
Il avait donc décidé de retenter sa chance. Après tout, le ridicule ne tue pas, n'est-ce pas ? Il n'avait donc plus rien à perdre.
Cependant, cette fois, il voulait mettre toutes les chances de son côté.
Le voilà donc qui répétait en chemin vers la halle, avec l'espoir de faire meilleure impression cette fois-ci. ***


dit :
Et si tu m'demandais c'que j'en pense ? Tu fais comme si j'existais pas depuis hier ! De toutes façons, ça se passe jamais comme prévu. Alors pourquoi, tu irais pas tout simplement là-bas et que t'improviserais, hein ? D'habitude, c'est ce que tu fais et ça se passe très bien.


Ben, t'as bien vu hier ? Tu veux que je refasse la même chose ?! Ah ça, non !

dit :
Mais c'est parce que t'étais surpris ! Maintenant tu t'y attends, tu verras, ça ira mieux...


Non non non ! J'aurais peut-être une seconde chance - enfin j'espère ! - mais certainement pas trois ! Hors de question que je me pointe comme ça les mains dans les poches. Ca se prépare un rendez-vous ma petite !

dit :
Un rend... un rendez-vous ?!!? Mais t'es bien le seul à savoir que t'y vas là ?! Tu crois qu'elle t'attend peut-être ?


Peu importe, j'me comprends. Me déconcentre pas.

*** Ils arrivaient en vue du bâtiment de la Bulle Rouge. ***


"Bonjour, jolie boutique que vous avez là ? Pouvez-vous me montrer vos plus belles pièces ? Au fait, moi c'est Aktarion. Enchanté de faire votre connaissance." Ah oui, c'est pas mal ça, allez, on va partir là-dessus.

Et puis, j'pourrais même rajouter : "c'est à vous ces jolis yeux ?", qu'est-ce t'en dis ?


dit :
Hum hum, euh, oublie ça ! Y a pas pire là, tu peux tout de suite aller t'enterrer, crois-moi !


Ah ? Bon, alors le début, ça ira comme ça ?

dit :
Voilà, voilà, c'est ça, ça ira comme ça. Oublie tes improvisations finalement, c'est assez.... comment dire... déplorable.


*** Aktarion entra dans le bâtiment. Kléa soupira longuement en le suivant. ***


dit :
Bon, ben allons-y. Aktarion, le roi de la drague, vu ses sorties, ça va donner. Je crois que je vais bien me marrer...



 
Aktarion

Le Julung 17 Astawir 1508 à 22h14

 
Euh, salut !

*** Il fut accueilli par un Tchaë courtaud et malingre, d'un âge avancé. Le bijoutier s'approcha de lui, en se frottant les mains, le sourire commercial aux lèvres. ***


Eh bien, eh bien, jeune homme, bienvenue dans mon échoppe.

*** Décidément, Kléa avait bien raison : rien ne se passait jamais comme on l'imaginait.
Il chercha du regard la petite joaillère. Elle n'était apparemment pas là. ***


Bijoutier : Que puis-je pour vous ? Vous cherchez quelque chose ?

Aktarion : Ah ! Euh ! Non non. Euh, dites donc, il y avait une jeune femme hier ici...

Oui, c'est exact, répondit le commerçant, elle travaille ici. Mais elle n'est pas là. Pourquoi donc ? Vous avez une affaire en cours avec elle. Elle devait vous fabriquer quelque chose ?

Une affaire ? Et bien, pas vraiment, disons que j'aurais préféré être servi par elle, voilà tout. Il s'approcha du bijoutier, et accompagnant ses paroles d'une tape amicale sur l'épaule, il s'adressa à lui sur le ton de la semi-confidence.
Il faut dire que vous savez choisir vos vendeuses, dites donc ! Elle est, comment dire, sacrément mignonne ! Héhé.


*** Il appuya cette phrase d'un clin d'oeil.

Le sourire commercial disparut des lèvres du joaillier. ***


Hum, je vois...Je vous remercie du "compliment"... En effet... c'est... ma fille...
***
Il y eut peu de mots mais ils furent dits avec un sous-entendu suffisamment lourd de sens pour qu'Aktarion se sente soudain tout petit dans ses bottes. ***


Glurps -fit sa glotte.

dit :
Non, mais j'y crois pas ! Quel lourdaud !

fit Kléa dans son coin, un peu à l'écart.

Il en rate pas une ! Ho ho ho, c'est à mourir de rire.

*** Le bijoutier lorgnait désormais le Maître d'armes. La méfiance et la suspicion semblaient désormais habiter le regard du commerçant. ***


Bon, et ben là, j'ai aussi marqué des points - pensa en son for intérieur Aktarion.

Ah mais, loin de moi l'idée que vous semblez vouloir me prêter, enfin, de courtiser votre fille, enfin, vous comprenez...

dit :
Il s'embrouille là, de pire en pire. Elle envoya une pensée mentale à son symbiote : Tu ferais mieux de ne pas en rajouter et de t'extirper de ce guêpier rapidos !


En fait, je venais aussi... euh et surtout !... pour admirer vos créations. C'est vrai que j'ai été un peu maladroit dans ma façon de vous exprimer mon admiration pour votre vend... euh... fille! Enfin, je savais pas... que c'était votre fille, je veux dire... Enfin bon.... Oooooooh ! Par Shamgre, c'est vous qui avez fait cette merveille de bracelet ? Mais comment avez-vous fait pour sertir ces fines pierres avec autant de finesse dans cet entrelas de fils dorés ? C'est prodigieux !

*** La diversion était grossière. D'ailleurs, le regard du bijoutier n'avait pas changé d'un poil.

Celui-ci répondit d'un ton neutre et dénué de toute passion, ce qui était certainement très étonnant de la part d'un artisan rouquin, mais finalement peu surprenant au regard des circonstances : ***

C'est un secret de fabrication. Que je n'peux certainement pas révéler au "premier venu", vous comprenez bien ?

Bien sûr, bien sûr, nous nous comprenons... Aktarion avait saisi le sous-entendu. Tu n'vas pas laisser ta fille fréquenter le premier venu, non plus, hein, vieux grigou ! pensa-t'il. Ce qu'il se garda bien sûr de dire tout haut.

Il reprit à voix haute. Eh bien, si vous permettez, je vais admirer ces magnifiques oeuvres d'art quelques minutes.

*** Il fit semblant de s'intéresser à l'étal, pour donner le change, puis prit congès du commerçant. ***


N'hésitez pas à passer me voir dans mon échoppe "A la bonne fourniture". J'aurais aussi de nombreuses créations à vous montrer.

Vieux bijoutier : C'est ça, c'est ça, au plaisir !

*** Une fois dehors, il soupira de soulagement. ***


dit :
Clap clap clap ! C'était brillant, bravo. Je t'ai jamais vu passer autant de pommade sur le dos d'un confrère. Ah ah ah, j'adore ça, j'm'ennuie pas au moins ! Encore ! Encore !


Oh ça va, ça va ,hein !

*** Aktarion partit à grandes enjambées, l'air maussade. Derrière lui, Kléa se roulait par terre de rire. ***


 
Aktarion

Le Sukra 19 Astawir 1508 à 17h24

 
*** Aktarion déambulait sur la place du marché. Au milieu des étals richement colorés, il tentait de se changer les idées. Rien à faire, la jeune Tchaë de la Halle occupait ses pensées, et il n'avait toujours pas réussi à l'aborder, ce qui le rendait maussade. Il shoota machinalement dans une pierre.

Il leva la tête, et s'arrêta net. ***

Ouh, ça c'est l'destin, mon ptit gars, cette fois, faut pas rater ta chance !

*** En effet, juste devant lui, un étal richement garni de bijoux se dressait. Et derrière... celle qui occupait ses pensées depuis trois jours. Trois longs jours.
Celle-ci finissait de servir une cliente. Cette dernière s'éloigna, et la bijoutière regarda aux alentours, prête à haranguer la foule pour attirer le badaud. Son regard se posa alors soudain sur Aktarion. Il se sentit cloué au sol, partagé entre l'angoisse de reproduire ses piteuses prestations précédentes et le désir ardent d'aller lui parler.
Apparemment, elle le reconnut, car elle lui sourit et lui fit un petit signe de la main et s'adressa à lui : ***

Tiens, bonjour, comment allez-vous ? Vous êtes venus voir une nouvelle fois mes créations ?

*** Finalement, pour cette fois, les choses s'arrangèrent en sa faveur. Il s'approcha. Décidément, que cette jeune femme avait l'air aimable et avenante, ce qui ne gâchait vraiment rien à son charme. ***

Euh, oui, bonj... bonjour.

*** Aktarion décida de se détendre, et de tenter le tout pour le tout. A se crisper comme ça, il se rendait compte qu'il n'arriverait jamais à rien. ***

Bonjour, j'm'appelle Aktarion, et...euh... ben votre étal est vraiment très beau. Et bien présenté, foi d'artisan ! C'est vous qui avez fait tous ces bijoux ?! Ils sont... magnifiques !!! Leur beauté éclipserait presque l'éclat de vos yeux, EUH NON C'EST PAS CA !!! J'veux dire vos yeux ont une beauté qui éclipserait tous les bijoux de la terre, enfin, sauf les vôtres ! De bijoux j'veux dire ! Parce qu'ils sont vraiment beaux ! Mais bon, vos yeux aussi, ça c'est sûr... Enfin, vous méprenez pas, c'que j'veux dire, c'que vos bijoux sont très beaux, mais n'rivalisent pas avec vos yeux, enfin, sans vouloir vous vexer sur votre travail. Enfin, vous m'comprenez quoi ?

*** Il sentit vaguement qu'il s'embrouillait et n'arrivait pas à clairement exprimer sa pensée. Qu'il était dur de vouloir complimenter quelqu'un sur deux choses à la fois !!! ***

Ouah, la bourde pensa-t'il, t'as frôlé la catastrophe, mais j'pense que tu t'en n'es pas trop mal sorti finalement. Enfin, espérons...

*** Fort heureusement, l'épisode semblait plutôt avoir amusé la bijoutière. Elle pouffait d'un petit rire discret, avec un petit air mutin et espiègle qui finit de charmer complètement Aktarion. ***

Gladys : Hihi ! On peut dire que vous êtes... hmm... particulier, vous ! Alors, vous trouvez que mes bijoux sont jolis ? Merci. Elle rougit légèrement, puis se reprit. Oh, mais excusez-moi, vous m'avez dit votre prénom, mais moi je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Gladys.

Aktarion : Enchanté Gladys !

*** Il lui tendit la main. La jeune fille, très amusée de cette réaction, lui serra la main vigoureusement en souriant.
Dans son coin, Kléa ne semblait pas goûter de la même façon à la scène. ***


dit :
Et gna gna gni, et gna gna gna, et vas-y que je rigole bêtement. Pff, non mais regardez-moi les ces deux-là. On dirait qu'il y a qu'eux sur la place, ils voient personne d'autre. Hé ho, et moi, j'existe aussi alors !? Non mais, pfff, je rêve...


*** Aktarion ignorait en effet complètement sa molle, tout occupé qu'il était à discuter avec Gladys.
Après plusieurs minutes de banalités échangées, il se pencha avec plus d'attention sur les bijoux étalés devant lui.

Il remarqua un pendentif finement ouvragé en or et incrusté de plusieurs petits diamants, et un bracelet en alliage précieux. ***

Aktarion : Dites-voir, ces deux-là sont particulièrement réussis ! Qu'en dites-vous ?

Gladys : Faites-voir lesquels. Ah ! Ceux-là, oui, c'est vrai, ils font partie de mes meilleures réalisations ! J'en suis très fier. C'est pour offrir ? questionna "innocemment" Gladys.

Aktarion : Euh, oui. Pensez-vous qu'ils plairaient à une jeune femme ?

Gladys : Sans aucun doute ! C'est pour votre amie ? Oh mais pardon, je me mêle peut-être de ce qui ne me regarde pas ?

dit :
Tu parles, elle meure d'envie de savoir oui... Pff,
maugréa Kléa dans son coin.

Aktarion : Pas du tout, n' vous enfaites pas. C'est... pour une personne qui m'est très chère, répondit-il en levant le regard vers celui de Gladys.
Gladys : Ah...

*** Le sourire sembla s'estomper légèrement sur les lèvres de Gladys, et une ombre voila légèrement son regard l'espace d'un instant. Du moins c'est ce que crut Aktarion, il lui sembla qu'elle était déçu qu'il ait pu avoir une petite amie. Peut-être l'espérait-il trop fort et qu'il s'imaginait des choses, mais même si ce qu'il avait cru entrapecevoir était vrai, il ne fit rien pour dissiper l'éventuel malentendu. Il préférait garder la surprise intacte pour plus tard, même si cela lui en coûtait de voir la déception - en était-ce bien - dans ses yeux d'un bleu si profond. ***

Et bien, je suis sûre que cela lui plairait.
*** reprit-elle en appuyant cette remarque d'un sourire, qui sonnait cependant moins naturel que les précédents aux yeux d'Aktarion. ***

Bon, alors je vais les prendre. Combien vous dois-je ?

*** Les bijoux étaient parmi les plus chers de l'étal. Aktarion espéra avoir assez d'argent sur lui pour régler. Heureusement, sa bourse était pleine et cela faisait un moment qu'il n'était pas passé à la joaillerie. Il posa sans regret sur la table l'équivalent de plusieurs semaines de dur labeur.

**********************

Le soir même, Gladys reçut chez elle un petit colis. Le colis était léger, certes, mais lourd de signification. Du moins, pour Aktarion. Une lettre accompagnait le paquet. ***


 
Aktarion

Le Merakih 23 Astawir 1508 à 21h22

 
*** Les yeux dans le vague, Aktarion avait l'esprit occupé. Il n'arrivait pas à se concentrer sur son travail ces derniers temps. ***

OH ! ET BEN ALORS, et cette lame que je t'ai commandé y a une semaine ? Ca vient, oui ou non ? Peuchère, mais tu nous as pas habitué à lambiner comme ça dis donc !

*** La voix avait résonné dans toute la halle. C'était le truculent fils de l'armurier qui apostrophait Aktarion de la sorte.
La voix était tonitruante mais avait à peine suffi à tirer Aktarion de sa rêverie. ***


Hmm ? Hein, euh, quoi ? Tu disais. Ah oui, ta lame ? Ben, tiens voilà, elle est finie.

*** Aktarion saisit son marteau, et donna quelques derniers coups sur un bout d'épée. Il tendit la lame à son confrère. Celui-ci l'examina d'un oeil expert. ***


Dis voir, tu m'as habitué à des lames plus effilées et plus droites. Celle-ci est un peu tordue. Oooofan, qu'est-ce qu'il t'arrive, mon petit ? Enfin bon, tu peux la reprendre, et retravailler dessus. Je vais pas me contenter d'une finition aussi médiocre.

*** Sur ces mots, il reposa l'épée devant Aktarion. ***


Hmm ? Ah, oui, laisse-la moi, je verrais ça... un peu plus tard. répondit le Maître d'armes.

*** Ces derniers temps, il n'était vraiment pas à son travail. En d'autres circonstances, la remarque l'aurait blessé dans son amour propre, mais curieusement, cela ne lui fit ni chaud ni froid.
Depuis plusieurs jours, il tapait sur l'enclume avec moins de passion et de ferveur, son bras s'abattait avec moins de conviction.
Forcément, la qualité du travail s'en ressentait. ***


dit :
Oh, dis, qu'est-ce qui t'arrive ? Si tu continues, ton commerce va péricliter à la vitesse grand V ! Reprends-toi ! C'est quand même pas cette Gladys qui te met dans cet état !? Vous vous voyez déjà pas assez souvent comme ça, il faut en plus que tu penses à elle toute la journée !!!


*** A l'évocation de ce nom, les yeux d'Aktarion brillèrent, et il sembla sortir de sa rêverie. ***


Tu t'rends compte, Kléa ? Si elle avait un mou, j'aurais pu lui envoyer un message télépathique quand j'veux. Aaah, quel dommage qu'elle ne soit pas symbiosée... Je suis obligé d'attendre la fin de sa journée de travail pour aller la voir....
*** Ses yeux se posèrent sur un gros sablier, qui occupait un grand espace sur son établi. Un de ces quatre, il faudrait qu'il songe à inventer un objet pour marquer le temps qui soit moins encombrant que ces gros trucs, songea-t'il.
Il était presque l'heure ! Aktarion reposa avec joie son marteau, alla voir dans la glace sa mise et rangea en hâte ses outils. Elle allait bientôt être libérée de ses obligations professionnelles ! Et comme chaque soir depuis quelques jours, il irait la chercher pour une petite ballade romantique en amoureux. Ils auraient la soirée pour eux. Rien que pour eux ! ***


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