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Le Sukra 29 Saptawarar 1507 à 12h35
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| Stennar venait tout juste d'arriver dans les basses fosses de la ville de Farnya.
Et elles portaient très bien leur noms.
Le sol était jonché d'ordures que certains s'efforçaient de nettoyer, croyant que Stennar était içi pour sanctionner ceux qui en jetait par terre.Étonnamment, aucune Fleur de Fiel n'avait encore frappé içi, pourtant elles auraient eut de quoi envahir tout ce quartier.
Stennar commença a marcher droit devant lui. A chaque fois qu'il tournait la tête vers une petite bicoque, ses fenêtres et sa porte se fermaient par peur ou bien parce que les gens préféraient éviter les ennuis. Les regards noirs de certains hommes fusaient vers Stennar qui parfois les rendaient ou n'y portait pas attention.
Il est clair qu'un soldat en arme était plus impressionnant et plus suspect qu'un simple inventeur...
Stennar approcha d'une ruelle, qu'il reconnut. Au fond de celle-çi, une petite grille cadenacée avec une un escalier en colimaçon derrière : le lieu de son premier grand affrontement, le lieu de sa première mission. Tout ceci était bien loin désormais. La blessure a sa cuisse lui faisait étrangement mal.
Il serra les dents et se retourna.
Il fut presque surprit de voir deux Tchaes derrière lui, l'un portait un vulgaire bâton en guise de masse, l'autre lui était plus maigrelet mais devait sans nul doute cacher une dague sous ses haillons.
Que voulez vous ! dit alors Stennar d'une voix autoritaire tout en préparant son arbalète qu'il chargea à une vitesse ahurissante;
Le Tchae maigrelet dit alors une chose qui ne surpris pas Stennar : Donn' nous tout c'que t'as comme cristaux ! Et on essaiera d'te tuer rapid'ment !
Stennar eut un léger sourire et ne cessait de quitter des yeux les deux Tchaes.
Je suis içi pour trouver le Chat. Vous feriez mieux de vous écarter.
Le plus gros Tchae qui semblait assez simplet dit alors au plus maigre :
Gneuuuh... Le Chat ! Karvok ! Moi veux pas ennuis avec le Chat !
Et il se mit a tourner les talons en jettant son arme de fortune et partit en courant. L'autre Tchae siffla un juron entre ses dents et suivit le plus gros.
Stennar était rassuré, le Chat devait encore être dans le coin.
Il sortit de la ruelle et certains eurent une moue de dégoût, en le voyant sortir. Visiblement cela ne les auraient pas déranger un mort de la Bulle Noire.
Stennar n'y fit pas attention. Il regarda a gauche puis a droite et se dit à lui même :
On ne trouve pas le Chat, c'est lui qui vous trouve.
Trouve moi alors...
Le temps nous est compté.
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Le Dhiwara 30 Saptawarar 1507 à 21h11
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| Poursuivant son chemin, Stennar passe devant l’échoppe « aux dentelles d’Irianne », connue de tous les jeunes gens – garçons et filles - de la ville pour ses collections de vêtements affriolants et ses joyeuses vendeuses. Joyeuses, mais plutôt farouches…
C’est pourtant d’une voix claire que l’une d’elle l’aborde, tandis qu'elle prend sa pose sur le perron, c’est le cas de le dire :
- Et bien, mon gars ? Qu’est-ce qu’un charbonnier fait donc à traîner ses lames dans le cul de basse-fosse de Farnya ? Serait-y qu’un peu de...
Remarquant le grade du soldat, elle marque un temps avant de poursuivre :
Oh oh... de dentelles, oui, mais dernier cri... feraient l’affaire de votre bourgeoise, messire ? Votre dame serait ravie, j’en suis sûre, si vous veniez jeter un œil sur notre dernier arrivage, en provenance des meilleurs ateliers du Prince. Juste un coup d’œil...
Elle ajoute d’un air mutin en désignant la balafre :
Mais un seul, pas deux... Un petit achat vous évitera d’autres coups de griffes...
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Le Matal 2 Otalir 1507 à 13h56
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| Comme si l'entrée du lieutenant Stennar dans une boutique de lingerie fine était chose la plus naturelle qui soit, Peorth passe sonj bras sous le sien et l'entraine en direction d'un étal.
Alentours, le soldat remarque la présence de nombreuses dames aux yeux écarquillés... la plupart appartiennent à la haute bourgeoisie de Farnya, et sans être elles-mêmes membres de la Bulle Rouge, en portent ostensiblement la couleur. D'autres vendeuses officient dans le magasin, sous la direction d'une matrone plus âgée qui jette un coup d'oeil peu amène en direction de Stennar : sans doute s'agit-il d'Irianne, la patronne...
Désignant un ensemble des plus déshabillé, à savoir un bikini de soie noire très affriolant dont le prix avoisine les 25 girasols, Peorth murmure au lieutenant :
Cette couleur n'est-elle pas plus à votre gout ? Imaginez ce que cela donnerait sur, je ne sais pas... sur... sur moi, tout simplement ? Ce n'est pas parce qu'aucune demoiselle n'a vos faveurs qu'il faut vous montrer avare : on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre...
S'approchant davantage, elle souffle à l'oreille cramoisie du militaire :
Allons, mon prince : soyez bon, offrez-moi cette magnifique parure, et je promets que le chat de gouttière se manifestera dans...
...dans la minute.
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Le Matal 2 Otalir 1507 à 21h12
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| Un sourire charmeur embelli l'expression de la tchae, qui tourne rapidement sur elle-même, fait une petite révérence et s'incline :
Peorth, pour vous servir, monsieur ! Mon nom pour tout salaire, vraiment ? Mais non, suis-je bête : vous avez perdu votre chat...
Se penchant sur l'étal, l'ingénue attrape la dentelle convoitée et se dirige vers le comptoir d'Irianne. A sa patronne quelque peu méfiante, elle annonce d'un ton amusé :
Le beau lieutenant achète ceci. Mais bien sûr...
Peorth se retourne vers Stennar et hausse un sourcil :
...il demande à voir ! Je vais (soupir las, regard entendu) lui servir de mannequin, si vous n'y voyez pas d'inconvénient... pendant que vous préparez la facture ?
Puis la vendeuse repart d'un pas alerte vers les cabines d'essayage, l'article à la main. Elle tire le rideau de l'alcôve numéro trois, entre, disparait.
Sa main ressort, pose ses vêtements sur une chaise proche... puis, d'un signe de doigt évocateur, fait signe au frère noir de la rejoindre.
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Le Merakih 3 Otalir 1507 à 14h08
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| Stennar aurait dû se doûter.
Il eut une petit sourire sur le visage en s'approchant du rideau.
Cela me va. Il est vrai qu'elle sait jouer de ses atouts, et vous d'elle...
Enfin bon. Je suis là car la Bulle Noire a de nouveau besoin de votre aide.
Stennar recula un peu car une bourgeoise arrivait, fouillant et comparant certaines dentelles en jetant des regards dédaigneux sur Stennar qui ne portait pas attention et faisait mine d'attendre.Dès qu'elle fut partie, il se rapprocha :
Le réseau principal des égouts, celui qui fait toute la superficie de Farnya. C'est là la raison qui m'amène a vous. Une escouade de la Bulle Noire doit aller les nettoyer, accompagnée de vous comme guide..
Tout porte à croire que le Mal y règne et qu'il s'y terre en attendant l'ordre de nous exterminer.
Stennar recula encore une fois car une femme arrivait, mais celle-ci avait plus l'allure d'une servante. Elle gardait la tête baissée lorsqu'elle marchait et accorda quelques regards discrets que Stennar récompensa d'une léger sourire. Elle passa près de lui puis disparue dans un rayon d'étagères.
Il se rapprocha :
La Bulle Noire pense que les invasions de Fleurs de Fiel qui touchent nos deux citées, ne sont qu'un prélude à la plus grosse attaque. C'est pour cela qu'il nous faut fouiller les sous sols et les nettoyer un peu de tous les "déchets" qui pourraient traîner. Il en va de l'avenir de la Fraternité, et même... De notre race.
Bien sûr, vous en serez récompensé. Demandez moi ce que vous souhaiterez, je ferais ce que je pourrais.
Stennar n'avait plus une minute à perdre.
Il attendit la réponse du Chat en faisant mine d'attendre la jeune femme.
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Le Merakih 3 Otalir 1507 à 17h45
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| Au ton de sa voix, Stennar jurerait que le vieux filou sourit dans sa barbe :
Et bien, dites-moi... on ne manque pas d'imagination, chez les charbonniers ! Je croyais que l'armée n'embauchait que des gars bas du plafond, mais ça cogite sévère sous les casques ! "Le mal" règne sous Farnya, rien que ça ?
On chuchote et on pouffe dans l'alcôve : une présence féminine ? Peut-être que Peorth est encore là...
Le Chat de Gouttière poursuit :
Sérieusement, lieutenant Stennar : je pourrais vous servir de guide une nouvelle fois, mais pour être franc, ce serait de l'arnaque. Oh, il y a bien des détritus à ne plus savoir qu'en faire ! Dans certains collecteurs secondaires, on trouve des bouchons d'ordure qui provoquent régulièrement des débordements en surface et risquent, j'en suis conscient, d'apporter des maladies. On tombe parfois - c'est assez rare, par Shambleau - sur un vieux cadavre, ou sur quelque paumé membre d'une guilde oubliée ou interdite... mais "Le mal" n'a pas pris le contrôle du sous-sol ; je m'en serais aperçu !
J'ai bien entendu l'appel du roi : il tient à l'apparition de "fleurs de fiel" en surface, certes, mais pas seulement... le roi honore aussi une promesse, celle faite aux gueux et autres miséreux de la rue par l'Erudite Thanakis. Que les bas-quartiers soient rénovés est une excellente nouvelle, j'en suis gré à notre Souverain et à la Première-Née : si vous les croisez, transmettez-leur mon amicale reconnaissance.
Un silence s'installe, puis le Chat conclu :
En clair, lieutenant : L'expédition souterraine que vous projetez ne nécessite qu'une armée de balayeurs.
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Le Merakih 3 Otalir 1507 à 18h50
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| Stennar regarda le sol et fut quelque peu agacé par la remarque finale du Chat.
Si la Bulle Noire avait voulut passer un petit coup de balais dans les égouts, elle n'aurait pas eut l'intention de vous appeler.
C'est une réel problème que nous avons içi !
Le P'khenS'sarkh est sûrement derrière tout ce grabuge !
Avez vous au moins prit la peine de lire les affiches dans les villes ? Elles sont en 3 langues. Ceci prouve que ce mal ne touche pas seulement les Tchaes.
Il regarda sur sa gauche puis sur sa droite afin de s'assurer que personne ne le regardait puis reprit :
Je vous le demande en tant que Tchae, pas en tant que Lieutenant cette fois-ci...
Aidez nous, car nous sommes sûrs que quelque chose ne va pas dans ces souterrains. Souvenez vous... Notre dernier combat, côte à côte... Personne ne s'attendait a cela, dans les tréfonds de Farnya, et pourtant... Le S'sarkh lui même y opérait.
Il baissa la tête puis eut un bref soupir de désespoir.
Le fait que le roi veuille rénover vos quartiers, c'est donc tout ce que vous avez vus ?
Le doute que quelque chose se passe sans que vous ne soyez au courant ne vous a donc pas touché l'esprit ?
Le Roi lui même vient rassurer son peuple, ce qui est normal, mais il ne fait que dissimuler une crise, un problème en vous offrant une promesse comme à des enfants. Cela a marché a ce que je vois.
Le Chat... Acceptez, et vous le verrez par vous même : quelque chose de mauvais pour notre race se prépare, il vous faut ouvrir les yeux.
Si vous ne voulez pas, tant pis...
Donnez moi le lieu d'accès principal sur une petite carte, nous nous débrouillerons sans votre aide...
La voix de Stennar semblait lassé sur cette dernière phrase. Il avait mit toute sa conviction, sûrement l'énergie de désespoir, dans ses arguments en espérant qu'ils toucheraient au but.
Mais le Chat ne semblait pas ouvrir les yeux et il fallait faire vite.
Il baissa la tête, désespéré, en se tenant le crane d'une main.
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Le Merakih 3 Otalir 1507 à 20h41
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| Soupirant derrière son rideau, le Chat réfléchit un instant avant de répondre :
J'ai lu les affiches Nemens... toutes aussi incompréhensibles que les précédentes et sans doute que les prochaines. Vous en déduisez quelque chose de sensé, vous, de leur charabia ?
Ecoutez, puisque vous tenez tant à dépenser vos sous, je vous propose ceci : j'ai mon propre réseau, là-dessous. Je vais battre le rappel de mes "troupes" et centraliser les indices, les signes, les traces ou les informations à propos de... de quoi que ce soit d'inhabituel ou d'inquiétant : à partir de là, je vous recontacterai moi-même et si vraiment, il y a la moindre petite chose digne d'être rapportée, ou creusée, alors d'accord : je vous servirai de guide.
Mais pour le moment, c'est pour le moins prématuré. Tout ce que vous allez faire, c'est précisément donner l'alerte à tout éventuel - je dis bien éventuel - "ennemi", qui va voir débarquer la Bulle Noire en force dans les profondeurs...
L'intelligence plutôt que l'urgence, lieutenant Stennar : voilà ma stratégie. S'informer, voilà la clef ! Ca, je sais faire, même si me battre ne m'a jamais fait peur. Tenez, je vais même aller plus loin : vous ne me devrez rien, tant que je n'aurai pas écumé les égouts, les planques diverses, les tripots clandestins, les catacombes et autres QG de guildes oubliées qui fleurissent sous nos pieds : vous me dédommagerez après.
Laissez-moi faire ce en quoi j'excelle, et si la suite le justifie, nous pourrons descendre ensembles pour "faire le ménage".
Mais pour l'heure, c'est trop tôt : si vous pressez le mouvement, mon enquête est grillée d'avance. Je n'ai pas envie de vous servir un boniment contraire au bon sens, même pour vous être agréable. Puisque vous me faites l'amitié de mander mes conseils, je vous suggère... d'en tenir compte.
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Le Merakih 3 Otalir 1507 à 22h40
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| "On" prend prestement les vêtements tendus par Stennar et trois minutes plus tard, dans un bruit de froufrou, Peorth rabat le rideau d'un geste ample. Elle sort, tout sourire, le paquet de dentelles à la main :
Si vous saviez à quel point ça me va... merci beaucoup, lieutenant ! Avec un tel ouvrage, j'aurai mon petit succès ! Tout comme vous, ma foi, il ne me reste qu'à trouver mon public.
La vendeuse retourne au comptoir, s'arrête. Elle semble réfléchir, hésiter, puis se retourne et lance au lieutenant :
Si vous perdez d'autres bestioles dans le quartier, chien, chat, ou quoi que ce soit, et bien... n'hésitez pas : je suis la reine des causes perdues.
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