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Les jardins d'Ykena

Recherches historiques

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Sujet lancé par Pyrrhus Ernacis
Le 16-07-1511 à 20h25
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Posté par Pyrrhus Ernacis,
Le 02-08-1511 à 00h14
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Pyrrhus Ernacis

Le Sukra 16 Julantir 1511 à 20h25

 
*** La pèlerine, inutile dans les jardins d'Ykena, voletait, largement dégagée de Pyrrhus. Portant sous son bras un petit écritoire, propre mais assez austère, le nouveau symbiosé se dirigeait vers la bibliothèque, non pour lire des pièces de théâtre, ou autres opuscules divertissants, mais pour mener des recherches. Enfin, il allait pouvoir se rendre utile ! Ce sentiment causait en lui un certain plaisir qui animait la loquacité de ses monologues : ***

Ah ! Cela c'est une belle occasion de sortir de l'oisiveté et du marasme ! Ah ça mon p'tit ! T'as intérêt à travailler par contre !
*** Puis ses pensées divergèrent sur des questions plus pratiques, et ces quelques murmures étaient devenus de vagues grommellement.
Arrivé devant la bibliothèque, il entra, après avoir pris une grande inspiration et rassemblé ses forces, mais au lieu de se diriger vers les rayons des oeuvres plaisantes, à la place il alla à la rencontre d'un bibliothécaire : ***

Prolifique frère bibliothécaire, excusez-moi de vous importuner, mais je voudrais obtenir vos conseils pour un ouvrage généraliste sur l'histoire de la magie, de préférence la sphère Essencialis.... Ou sinon des rapports, des publications de la loge de magie expérimentale ayant trait à ce sujet.

 
Pyrrhus Ernacis

Le Vayang 22 Julantir 1511 à 11h22

 
*** L’archiviste toisa Pyrrhus de haut en bas. Son aspect lui rappelait de vagues souvenirs, mais rien de bien précis. Il remarqua cependant que Pyrrhus n’avait aucunement l’air d’un sociétaire de la loge d’histoire. Sa pèlerine semblait usée, et malgré son âge inadéquat pour cela, son allure dans ce lieu évoquait plutôt celui d’un étudiant ou d’un flâneur plutôt que celui d’un étudiant, il demanda donc : ***

Etes vous un historien de la loge ? La question ne semblait être que pour la forme car lorsque Pyrrhus s’apprêta à répondre, il le coupa : Visiblement, non… Je ne sais pas ce que je puis faire pour vous, nous avons fort à faire, et exhumer des archives, des documents pour le plaisir d’un simple particulier ne nous arrange aucunement. N’avez-vous pas autre chose à faire frère ?
***
A cette question, il se souvint de Pyrrhus : c’était auparavant un membre de la bulle, passablement oisif, qui n’officiait que comme simple petit répétiteur, empruntant une grammaire de langue étrangère de temps à autre, mais passant le plus claire du temps à lire des ouvrages divertissants, il se permit de le regarder à nouveau, et repartit immédiatement, en bougonnant : ***

Encore un oisif !


 
Pyrrhus Ernacis

Le Vayang 22 Julantir 1511 à 12h44

 
*** Pyrrhus grommela lui aussi quelques mots maudissant le tchaë archiviste, en se dirigeant vers la sortie : ***

Oisif... oisif.... mieux vaut être oisif que de parasiter les meilleures fonctions de la bulle ! Quel bon-à-rien inutile ; c'est à se demander s'il ne sabote pas tout cela volontairement !
*** En sortant de la bibliothèque, il prit une large bouffée d'air, et reprit une vaine flânerie. Avec le pas les pensées lui vinrent à l'esprit. Après tout, le bibliothécaire n'avait il pas raison ? Il n'avait en effet rien produit de sérieux jusqu'à là... En se promenant à travers la verdure, il ne put s'empêcher de parler à voix haute. Il se laissait aller au plaisir d'une causerie solitaire, enfin solitaire ? Son mou se téléporta sur son épaule. Pyrrhus ne put s’empêcher de porter sur lui un regard effrayé. Sa symbiose était récente, et avant celle-ci, il considérait toujours avec un mélange d’effroi, accompagné naturellement de méfiance, et de jalousie les symbiosés. C’est pourquoi son mou suscitait en lui de la peur encore, surtout lorsqu’il effectuait de petites téléportations. ***

Mais, mais que fais tu ? dit :

Et toi que fais tu ? Rien ? Et bien ! Attrape-moi !
***
Il se téléporta, et disparut. Pyrrhus, offensé de la légèreté avec laquelle son mou l’injuriait, et tout à la fois amusé, se prit au jeu, il regarda aux alentours, une fois détecté, il se rua dessus, premier échec. Il recommença deux fois avant de s’apercevoir de son ridicule. Il arrêta, pris un air bougon et reprit sa flânerie. Le mou réapparut immédiatement sur son épaule. ***
dit :

Dois-je partir ?

Oh… reste….
Dit-il d’un air faussement désintéressé.
***
Et le mou se téléporta dans sa poche. Il vit cependant devant lui la tour des mages dressé devant lui, il se décida à y aller. Refoulé par les archivistes, peut-être ne le seraient ils pas par les mages, après tout, ses recherches allaient se concentrer sur la loge de magie expérimentale. Eux devaient avoir bien plus de documents. Il rentra à nouveau déterminé dans la tour. Mais son mou se téléporta sur son épaule. Pyrrhus regarda assez gêné ce dernier et lui intima de rentrer dans sa poche, il refusa, Pyrrhus se sentait terriblement gêné de se distinguer ainsi de tout le monde avec ce mou. Il se téléporta ailleurs, comme pour jouer, mais devant le regard féroce de Pyrrhus il revint sur l’épaule du tchaë qui lui glissa, en adoptant un regard terrifiant de théâtre : ***

Si tu continues ainsi, je réduirai en poudre toute ta descendance et en ferai un alcool que je vendrai sur le marché noir d’Arameth !
***
Il resta sur l’épaule de l’étudiant, amusé par les menaces, Pyrrhus était résigné : le mal était fait, il avait dû se faire remarquer, avec son mou, surtout qu’il semblait perdu dans ce hall inconnu.
***


 
Tchik

Le Vayang 22 Julantir 1511 à 21h29

 
***
Le nez sur son carnet.
Un crayon à la main.
Une silhouette reconnaissable.
Le sociétaire traversait le Hall.
Sans vraiment se soucier de ce qu'il y avait autour.

Tana dit :
Je crois que...

« Chuuutt! »

Une scène déjà vu et revu. Les acolytes et autres apprentis avaient souvent remarqué le vieil Expérimentaliste en train de "Chuut" en plein milieu d'un couloir ou d'une discussion. Ils avaient mis un certain temps avant de comprendre qu'il s'adressait à son mou. Ce truc sur son, l'air perplexe mais le regard affuté, et cette impression qu'il se réjouissait des embarras de son hôte.
***



Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Vayang 22 Julantir 1511 à 22h34

 
*** Par quelque hasard, alors que l'étudiant rassemblait son peu de courage pour demander à un mage passant par là quelques renseignements sur la localisation des bureaux de la loge de magie expérimentale, le mou sautilla sur l'épaule arrachant un petit murmure réprobateur à Pyrrhus qui ne put cependant s'empêcher de se retourner vers son mou. Il entrevit par dessus son mou le mage enchanteur. Penché sur son carnet, il avait l'air d'un parfait tchaë œuvrant pour le bien de la fraternité, mais il ne tarda pas à remarquer son mou. Autant demander à un symbiosé des renseignements, puisqu'apparemment les symbiosés seraient des grands amateurs d'ouvertures, de voyage, et autres, il n'en serait que plus aimable, et surtout la barbe de ce frère, bien bouclée, lui inspirait confiance, il ne savait trop pourquoi. Il se dirigea donc vers Galchik, qu'il tenta d'aborder de la manière la plus polie possible : ***

Veuillez m'excuser frère de vous déranger durant vos travaux, j'en suis désolé. Mais mon mou a apparemment... il marqua une hésitation ressenti, détecté le vôtre, et il ressent une telle envie de jouer ou de faire connaissance avec votre mou qu'il m'empêcherait d'agir. Enfin, je vous prie de m'excuser du désagrément, surtout que je vous aborde sans me présenter. Pyrrhus Ernacis, étudiant en histoire. Il n'attendit pas les questions du mage, déjà qu'il devait le déranger dans de grandes recherches, autant faire bref, tout en étant poli. Vous devez vous dire que je suis perdu, il est vrai, je chercherais les locaux de la loge de magie expérimentale, ou un de ses membres, pourriez vous me conseiller frère ? Puis il ajouta vivement afin de maintenir l'excuse du mou : durant que nos mous font brièvement connaissance... fréquentant peu de symbiosés, le mien est privé de compagnie..
***
Le mou semblait approuver ces quelques paroles en sautillant sur l'épaule de Pyrrhus en fixant le mou carré de Galchik d'un air plein d'entrain. ***


 
Tchik

Le Vayang 22 Julantir 1511 à 23h55

 
Plein d'entrain. C'était vite dit.
Tana trouvait tout cela trop facile. Chaque fois qu'un symbiosé débarquait, c'était un prétexte pour que Galchik se débarasse de lui. Satané vieux crottin d'ingénieur têtu!, pensée profonde que le Mou garda pour lui, bien entendu. Plutot que de s'exclamer de joie, il sautilla à peine de l'épaule de son hôte.
Et Terenor leva la tête.
Il jaugea le tchaë qui se trouvait là. Les traits fermes du visage, l'attitude assez vive malgré un discours peu construit, mal maîtrisé. Un excès agaçant de politesse, mais cela il ne pouvait lui en vouloir. Une variable universelle des rencontres entre les individus. Il y en avait toujours un pour faire exagérément ce qu'il devrait faire modérément. Tout ça pour quoi au fait?


Je ne me dis rien : vous êtes perdu.

Au discours hésitant et hypothétique de l'étudiant, Galchik avait préféré l'affirmatif.
L'esprit du tchaë était ainsi. Il rectifiait les petits détails. Les autres mots de Pyrrhus avaient cependant été entendu. Simplement le Frère avait jugé qu'au moins les trois quarts étaient inutiles. Quant à son histoire de mou...Un mou!

Ses sourcils bien hauts, il s'exprima sur un ton à peine teinté de curiosité.


Pyrrhus Ernacis.
Hum...c'est donc de vous que parlez la Grande Humaniste sur le Consensus.
Une Symbiose toute fraîche.


Le sociétaire semblait dans l'expectative. Un étudiant d'histoire qui voulait trouver les bureaux de la Loge de Magie Expérimentale, c'était pour le moins cocasse. Et la preuve que le garçon ne savait pas grand chose de cette Loge.

Et que lui voulez vous à la Loge de Magie Expérimentale?


Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 09h22

 
Pyrrhus fut, intérieurement, soulagé de la réponse du tchaë : il interpréta la curiosité de Galchik comme une marque d'intérêt pour sa personne et donc pensa qu'il souhaitait l'aider, surtout que la dernière question amena Pyrrhus à considérer son interlocuteur comme quelqu'un connaissant fort bien la loge. L'exactitude et la concision dont il faisait preuve rassura l'étudiant aussi, il essaya de s'y conformer, autant qu'il le pouvait :
Pour le profit de la loge d'histoire, il serait nécessaire de mener des recherches sur l'histoire de l'essencialis, c'est pourquoi la loge de magie expérimentale occupant une place centrale dans l'histoire des arcanes, ses archives doivent pouvoir.... enfin, non, peuvent m'apporter quelques renseignements. Je suppose qu'il y a possibilité d'y accéder avec permission, ou tout du moins de consulter certains documents choisis par la loge, non ?

Il évita bien sûr de mentionner ses déconvenues à la bibliothèque. Il ne put s'empêcher de regarder brièvement,et le plus discrètement possible, le mage de haut en bas : à vrai dire, il ne ressemblait que peu à un mage, mais plutôt à un alchimancien : ses vêtements où figuraient de très nombreuses poches indiquait un pragmatisme assez élevé, poussé jusque dans la tenue, ce qu'il considérait assez remarquable même pour un tchaë, en fait, surtout pour un tchaë de la bulle bleue.
Le mou de Pyrrhus cependant voulait jouer : après avoir nargué son symbiosé, ce qui lui avait procurer quelques plaisirs, il était décidé à faire connaissance avec un autre mou. Il se téléporta sur le sol et sautilla encore en fixant l'autre mou en signe de jeu : cela inquiéta comme allégea Pyrrhus. Le désagrément d'être seul à seul, ou même si proche, avec ce petit insolent disparaissait, mais la crainte que celui-ci se téléporte partout et sème la pagaille dans un tel lieu remplaça ce court agrément.


 
Tchik

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 10h28

 
Un sourcil très haut, Galchik continuait de jauger l'étudiant.
Ce n'était pas tant de la curiosité que de la perplexité. Le Désordre n'était pas le Chaos. Et cette pensée là lui fit penser aux Nemens. Il comprenait un peu leur attitude face à la Poussière. En réalité, il la comprenait parfaitement. La futilité des ambitions, l'inconsistance de la pensée, l'impertinence de la méthode...oh!! Pyrrhus ne souffrait pas de tous ces maux à la fois, loin s'en faut. Cependant, l'ingénieur vit en lui quelques cousinages avec ces fâcheuses tendances.

Mais le Chiffre dictait la diligence.
Et puis, ce n'était qu'un étudiant, il avait -parmi tous les érudits de la Bleue- bien le droit de "chercher le vide dans le vide", comme disait Bolchok.


Pour obtenir "quelques renseignements", il vous faudrait toute l'histoire de l'Essencialis?
Une méthode périlleuse si vous voulez mon avis.


Il secoua la tête négativement.
La question qui lui venait était la suivante : est ce que ce Frère avait mené des recherches avant sa Symbiose, ou est ce que celle l'avait soudain éveillé au "Savoir"? La Poule ou l'Oeuf? Un petit jeu amusant, une équation au résultat parfois inattendu. Bien que calculable.

Loin de s'impatienter, Galchik souhaitait simplement aller droit au but. Il se défaisait des détours, raccourcis et autres discours de circonstances. Un échange était une somme de variable qu'il valait mieux alléger pour en venir à bout.


Vous supposez beaucoup trop, Etudiant Pyrrhus.

C'est en posant les bonnes questions que vous obtiendrez les bonnes réponses.
Quels renseignements cherchez vous?



Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 11h25

 
Pyrrhus prit conscience de son mélange de précipitation et d'amabilité trop poussée qui avait transformé ses paroles en un étrange conglomérat baroque, faisant plus ressortir son embarras, et une vaine agitation. Il se dit alors, qu'en face de lui, se trouvait à la fois un supérieur hiérarchique et un supérieur au niveau intellectuel, qu'il ne servirait à rien de noyer ses propos dans de vaines formules. Il avait tout l'air d'un ingénieur et avait, qui plus est, une logique poussée qu'il utilisait, tout en semblant être membre de la loge en question, à moins qu'il ne fût un mystificateur. Ne pouvant distinguer son regard caché derrière ces immenses lunettes, Pyrrhus exclut la seconde hypothèse par commodité, et puis le ridicule qu'aurait créé une telle situation l'aurait au moins amené à reconsidérer ses pensées. Il essaya donc de se débarrasser de toutes les coquetteries verbales, surtout des euphémismes qui dénaturaient sa pensée :
Il me faudrait d'abord, il me semble...
A peine avait il commencé qu'il n'avait réussit à affirmer d'une manière pleine et totale ce qu'il voulait, ses mots étaient sortis sans qu'il ne le pense, il n'arrivait pas à s'affirmer devant Galchik, les malheureuses paroles allaient donc continuer :

Oui, il me faudrait donc dans un premier temps un point de vu général de l'histoire de la loge, afin de pouvoir distinguer les périodes qui méritent d'être traitées de celles qui n'ont que peu d'intérêt. Puis ensuite, ce travail effectué, il sera nécessaire de travailler plus en détails sur les travaux d'essencialis publiés durant cette période.
Après avoir prononcé ces quelques mots, il se maudit intérieurement : conscient de ses vices, il avait pourtant persévéré dedans : "Posez les bonnes questions, vous obtiendrez les bonnes réponses" avait dit le mage. Quelles questions avait il posées ? Pas une seule, il n'avait fait que d'exposer ses méthodes, qui étaient communes et à vrai dire brouillonnes, mais il ressentait une certaine amélioration par rapport à son intervention précédente.


 
Tchik

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 12h01

 
Galchik plaqua son carnet contre ses hanches, rangea son crayon.

Un livre révélant tous les points obscures de la Sphère d'Essencialis.
Une sorte de décrypteur universel de l'Histoire.
Hum...


Ces propos étaient teinté d'un cynisme très peu prononcé. L'ingénieur ne cherchait pas à rabaisser l'étudiant, mais simplement à l'amener lui même à une conclusion des plus évidentes. Car c'était bien contre cela qu'un érudit passait son temps à lutter dans un discours : les évidences! Autant être habitué à les discerner là où un Rouquin et un Noiraud se contenteraient d'une analyse au premier degrés. Pyrrhus était un Bleuzard et à ce titre, il se devait de cogiter ses propres cogitations. Et plus encore...

...vous ne pensez pas que si c'était si facile, quelqu'un l'aurait déjà décortiqué?

Pour l'étudiant, ce pourrait paraître un nouvel échec. Mais pour Galchik, un échec était une progression. Pyrrhus avait précisé ses intentions, ce qui permettait à son interlocuteur de lui préciser le contexte dans lequel il se trouvait. Il allait donc forcément avancer. Même si il n'allait finalement pas aboutir là où il le pensait au départ. Mais c'était généralement ce qu'il se produisait lorsqu'on croisait par hasard Galchik Terenor au détour d'un couloir.

Le regard de l'Expérimentaliste questionnait néo-historien, mais il n'attendait pas de réponses. Simplement un déclic dans son esprit. Il continua donc de le scruter, avec une pointe de soupçon. Un détail subsistait encore avant que cet échange ne puisse toutefois poursuivre son cours.


Il y a bien le mot "histoire" dans votre énoncé.
Mais ce n'est pas l'Histoire que vous cherchez.
Où est l'erreur?


Une question piège, ou peut être cette fois une simple curiosité.
Difficile de savoir si ce n'était pas là une épreuve éliminatoire.



Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 13h08

 
Pyrrhus aurait pu prendre très mal les premiers propos du mage, plutôt moqueurs, presque outranciers, et crut un instant s'être fait berné, mais lorsque Galchik continua, il comprit que bien au contraire, son interlocuteur se souciait de lui, et tentait de lui faire apercevoir quelque chose. Mais quoi ? Il tentait ouvertement de diriger ses recherches, de remettre en question sa démarche. Il devait savoir où aller : il menait la discussion depuis le début, et il la menait vers un but bien précis que Pyrrhus ne voyait, il était sûr que, s'il venait à l'atteindre, ses pensées s'ordonnerait sous une forme nouvelle, néanmoins, afin de créer un tel effet, la démarche maïeutique était nécessaire. Il hocha la tête, sans pour autant signifier son approbation : en agitant sa tête, il espérait agiter ses pensées afin qu'elles s'ordonnent. A la dernière question, il répondit immédiatement :
Insinueriez-vous que mes recherches soient d'ordre magique ?

Il avait dit cela sans agressivité, il réfléchit deux secondes, et se mit à parler, peut-être avait il réfléchit au contenu mes en tout cas, aucunement à la forme :

Elles ne sont pas, soyez-en sûr, d'ordre magique. Pourquoi ? Sans être formé à la démarche magique, il me semble qu'un magicien chercherait en ces documents une vérité : il verrait dans l'hypothèse A une vérité ou une erreur, enfin, une "non-vérité" : le magicien cherche à dévoiler la magie, à la découvrir ; il répond à des questions d'ordre magique. Par contre, là où je suis historien contrairement à ce que vous pensez c'est que je ne cherche pas la vérité des hypothèses magiques : que les considérations A sur la magie soient fausses et que les théories B soient vraies m'indiffère, or c'est ce que verrait un mage. Ce qui m'importe c'est de voir comment A, formulé par exemple en 1250, a entraîné B en 1340, que ce soit parce que B réfute A, ou parce que B inclut partiellement A. En fait, il s'agit plutôt d'examiner comment s'élaborent les thèses plutôt que d'examiner la vérité de ces thèses, et surtout, et c'est là que l'histoire intervient, comment naissent, vivent, meurent, et ressuscitent les hypothèses. Il s'agit plutôt de faire une biographie des idées, et voir comment donc surgissent les thèses.
Il pensa à la manière dont sont interlocuteur considérait depuis le début ses idées, essayait probablement d'en trouver les sources, et les aboutissant, il tenta alors de faire une petite saillie :

Oui.... élaborer une biographie des idées ; ce en quoi vous êtes historien, maître
Ce titre lui avait échappé naturellement, sans mépris. Car depuis le début vous tentez de retracer la courte vie de ce projet, dans ses causes comme dans ses conséquences...
Il considéra le trait d'esprit médiocre, tout comme il considéra ses paroles à nouveau peu limpides, logorrhéiques. Le mage avait aussi soulevé un autre problème : "Vous ne pensez pas que si c'était si facile, quelqu'un l'aurait déjà décortiqué ?" : il avait raison. Ou en tout cas, Pyrrhus interprétait ces paroles indépendamment des précédents propos, comme une simple invitation à reconsidérer non sa recherche, mais sa méthode, et il n'avait pas la force spirituelle pour en trouver une autre immédiatement, c'est pourquoi il évita d'aborder cette remarque.


 
Tchik

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 15h55

 
Frère Tchik n'était pas convaincu. Mais son visage s'éclaira un peu. A exiger l'exigence, le discours de l'étudiant s'était soudainement étayé. Une amélioration qu'il fallait prendre en compte. Plutôt que de relever les contradictions, cette fois l'ingénieur se contenta de résumer.

Hum, une étude sociologique.

Derrière ses lunettes, ses yeux s'étaient un peu plissés. Après quelques secondes, il se redressa, annonçant peut être un changement dans son attitude. La fin de l'interrogatoire.

Premièrement,

A l'Expérimentale, on travaille la "chose magique". On mélange, on créé, on invente. Parfois avec quelques doses d'essencialis. Mais c'est la Loge de Magie Prospective qui se consacre pleinement à l'étude de la Sphère elle-même.


Décidément, même quand il apportait des réponses, il corrigeait les nuances. On pourrait penser que cet individu préférait l'ordre ou désordre. La réalité est qu'il était complètement imprégné du Désordre le plus complet. C'était son environnement, son ordre. Et il en avait une vision qu'il avait affûté comme un forgeron travaille une épée. Avec le plus pur des perfectionnisme.

Deuxièmement,

Au delà de l'utilité que vous pourriez en retirer -votre Loge y souscrira sans doute-, ce que vous énoncez là est le travail de toute une vie. Rien est parfaitement archivé au sein du Département. Les travaux ne sont pas tous consignés, ne portent pas toujours de date et ne sont que très rarement classés. La nature même des domaines étudiés font que les documents parfois soit sont jalousement gardés, soit ont étrangement "disparu". Je doute donc qu'on laisse fouiller un étudiant en Histoire dans toutes les bibliothèques et tous les bureaux de la Tour.


Théoriquement, à ce stade de sa réponse, l'étudiant avait de quoi ressentir quelque déception. Ce qui contrastait avec le léger sourire que lui adressa Terenor. Vraiment léger, mais suffisant pour annoncer une suite.

Votre meilleure option pour le moment est d'interroger quelques vénérables sociétaires. Des érudits du Génie Créateur, qui consentiraient à vous donner quelques réponses. Au moins un aperçu de l'ampleur de votre tache.

Ou peut être : une autre piste de recherche.



Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 17h14

 
Pyrrhus se sentit plus embarrassé par la première rectification que la seconde, les suggestions lui permirent de reconsidérer la manière dont il mènerait ses recherches. Plutôt qu'interroger des livres dans les archives, interroger des personnes... Pyrrhus préférait bien plus la délicate compagnie des pages poussiéreuses, hélas son interlocuteur semblait avoir raison, et d'ailleurs tristement raison, car il considéra ses dernières paroles avec gravité intérieurement. Et si cela échouait à nouveau ? Et si on le refoulait ? Il répondit cependant sans rien laisser transparaître :
Je vous remercie pour vos précisions. Quant à votre seconde remarque, je suis parfaitement conscient de ce que vous avancez, c'est pourquoi l'étude préalable de l'histoire de la loge, d'une manière superficielle, est nécessaire, afin de délimiter les époques particulièrement fécondes, ou tout du moins, celles jugées comme telles par nos contemporains.

Une voix malsaine souffla en lui : et pourquoi pas aussi la période la plus facile à étudier ? Les remarques effectuées par le frère enchanteur avaient fait effet : même sur une seule théorie, une simple décennie, le travail s'annonçait titanesque, et si à cela s'ajoutait des difficultés supplémentaires pour récolter les documents... Mais il reprit courage et chassa cette pensée qu'il considéra comme digne d'un faible.
Obtenir un tel entretien ne me sera pas aisé comme vous l'avez souligné. Je me munirai des lettres de recommandation nécessaires, et userai des moyens idoines, néanmoins vous semblez faire partie de la loge de magie prospective ? Peut-être pas dans l'essencialis, mais dans autre domaine, non ?


 
Tchik

Le Sukra 23 Julantir 1511 à 21h03

 
Stupeur sur le visage. Pas trop loin de l'indignation. Toutefois, après un rapide calcul, la probabilité que Pyrrhus l'ait pris pour un sociétaire de la Prospective était quand même haute. Dans l'obscurité, il fallait parfois parier sur une solution, plutot que d'attendre éternellement qu'elle se construise. Une méthode rudimentaire à laquelle Galchik ne se prêtait qu'en dernier recours. Uniquement si les raisonnements pragmatiques ne donnaient aucune perspective. Ce qui était rare.

De quoi il s'agissait déjà?
Ah oui! le Frère Pyrrhus et sa supposition ratée.


Moi? A la Prospective?!
Non, non. Je suis à l'Expérimentale, mon jeune Frère.

Et je peux vous aider. Du moins en partie.


Quelque chose de mou sautillait à peine sur son épaule. Encore pour manifester sa présence. Encore pour interrompre l'élan. Encore pour agacer son hôte. Tana regardait Galchik, d'un air mièvre. Il connaissait déjà la conclusion de cette histoire, mais il ne resistait pas à l'envie de voir...

...la main de Galchik le balayer de son épaule, comme un moustique qui serait venu l'importuner. Puis d'un geste tout aussi dédaigneux, il lui indiqua d'aller rejoindre son "congénère Mouesque", Oreste. Accompagné d'une instruction empressée :


Allez allez, Tana!

Tana dit :
Et si j'ai pas envie?


Le sourcil haut du Mou défia le sourcil haut de Terenor. Quelques secondes à peine, ce n'était qu'une de leur joute habituelle que Tana ne cherchait même pas à gagner. Il savait à quel point son hôte avait horreur de perdre du temps : "gaspiller son influx télépathique", comme il disait. Le Mou s'échappa donc de l'épaule, un sourire mesquin sur les lèvres. Puis rejoignit le "nouveau".

Tana dit :
Allez, viens, cousin...


Paroles pleines d'enthousiasme du Mou.

Se tournant vers Pyrrhus, maintenant que leurs épaules étaient plus légères, Galchik lui annonça.


Je connais quelqu'un à la Prospective qui pourrait te débrouiller ton sac de noeuds.

Pas vraiment de question ce coup-ci.
Pourtant une réponse était attendue. L'ingénieur jaugea l'étudiant à nouveau, comme il l'avait fait au début. Guettant la moindre de ses réactions, toujours à l'affût du moindre indice, de la moindre information, un soupçon d'hésitation, un manque de détermination, une infime faiblesse de jugement ou de raisonnement. Parfois le visage trahissait bien des variables. Et Terenor pouvait ainsi les incorporait à ses équations.



Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Dhiwara 24 Julantir 1511 à 00h02

 
Il n'était pas besoin d'être un fin psychologue pour voir que Pyrrhus avait été déstabilisé, son visage s'allongea en effet un instant légèrement, et ses yeux semblèrent comme face à un immense problème nouveau, infranchissable. Bien qu'il n'aimât pas montrer ses sentiments, afin d'établir une distance protectrice avec son interlocuteur, il n'avait pu contenir parfaitement ce sentiment : l'erreur magistrale faite sur la profession de son interlocuteur, erreur fâcheuse car il semblait presque l'avoir pris pour une offense, puis le soudain tutoiement sur la fin l'étonna. Mais il se garda de paraître trop longtemps déstabilisé, il recomposa aussi vite qu'il put son visage et son regard :
Veuillez m'excuser de m'être trompé sur votre loge... Je serais cependant honoré de recevoir le soutien de votre connaissance.
Il lui semblait que c'était trop abrupte de terminer sur lui ainsi la conversation : il se doutait bien que le mage avait eu son compte, jusque là, dans la discussion, car, malgré tout, il lui sembla avoir été un bon divertissement. La discussion avait été émaillée de force de ses maladresses, ayant probablement fait rire probablement le tchaë intérieurement, compte tenu de ses petites piques qui répondaient aux idioties débitées par Pyrrhus. C'est pourquoi il ajouta :

Je vous suis gré de tout cela. Si jamais vous étiez intéressé par une collaboration avec la loge d'histoire, je serais honoré de travailler sous votre direction.
Il se dit qu'il allait ouvertement trop loin, il modéra donc immédiatement ses propos :

Lorsque, bien sûr, je serai disponible, c'est-à-dire quand ces recherches qui me prendront au moins des mois, si ce ne sont des années s'achèveront. Néanmoins, en dans quelle mesure votre connaissance pourrait-elle m'aider à votre avis ?

Alors que Pyrrhus essayait tant bien que mal de soutenir l'esprit de l'enchanteur, son mou, lui avait une joie prononcée à la venue du mou carré de Tchik : il sautilla et se téléporta derrière Tana et demanda candidement, sans se laisser désarmer par le désenchantement du mou de Galchik :
dit :
Que veux tu faire, cousin carré ?


 
Tchik

Le Dhiwara 24 Julantir 1511 à 00h19

 
"Vous"?

Il le scruta à nouveau.
D'un air malicieux. Galchik sondait l'étudiant, il le testait. Encore une fois, il avait répété ce "Vous" comme pour bien marqué le vouvoiement auquel restait accroché Pyrrhus. Et cela lui plaisait assez. En fait, pour la première fois, l'ingénieur lui céda cette politesse.

Pour le reste, il semblait que le tchaë avait été un peu perturbé par son attitude, si bien qu'il n'avait pas entendu que Galchik lui proposait d'aller voir une de ses connaissances. Capable de "débrouiller son sac de noeud". Mais le sociétaire ne releva pas ce point là. Il ne releva d'ailleurs pas la question posé, ni les autres mots. Tout cela était de trop. Il était temps de guider cet érudit en devenir plutot que de continuer à jauger ses limites, ce qui s'avérait être une torture bien cruelle de la part de Terenor.

Ce dernier tourna donc les talons et commença à s'éloigner.
Puis s'adressant à Pyrrhus, comme s'il s'agissait d'une évidence.


Allez! Venez.

Accompagné d'un geste amical pour l'inviter à le suivre.
La Machine était enfin lancée?



Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Dhiwara 24 Julantir 1511 à 11h31

 
L'air malicieux de Tchik permit encore plus à Pyrrhus de se ressaisir, il eut le sentiment d'avoir vu juste dans son interlocuteur, et il sourit devant l'interrogation du mage quant au voussoiement, sans répondre. Il était soucieux toujours quant à la politesse qui en fait n'était que le résultat de sa méfiance : elle permettait d'établir une distance entre deux individus ; derrière cette muraille, il se sentait protégé. Il fut cependant étonné un court instant du départ inopiné du mage, il se dit que tout ce qu'il avait supposé n'avait été réellement qu'une vague illusion, comme en voient les Neldas sous l'effet de stupéfiants. Mais sa réflexion n'eut pas le temps d'aller plus loin, l'enchanteur l'appelait. Il se dirigea vivement, mais docilement, vers lui, comme s'il était en retard, et le suivit en réglant son pas, ainsi donc il allait rencontrer un mage de la prospective pouvant l'aider. Il ne sut quoi dire, il ne savait pas comment témoigner sa reconnaissance, d'ailleurs aurait-il aimé un signe de reconnaissance ? N'aurait-il pas mieux valu continuer de parler de travaux ? Mais de quels travaux ? Les siens étaient encore de vaines images et ceux de son interlocuteur ne regardaient que lui et sa loge, lui en parler aurait pu être importun. L'interroger sur le mage de la prospective, ne valait-il pas mieux en laisser l'initiative à Galchik ? Devant ces interrogations, il ne sut répondre que par un simple :
Je vous remercie, frère.

 
Tchik

Le Luang 25 Julantir 1511 à 14h11

 
Une forme d'ogive. Avec une armature en métal. Un alliage s'imposerait. Pour la surface par contre, le bois alourdirait trop la structure. Il était contraint à choisir une matière plus légère encore une fois, plus souple aussi. Et pourquoi pas de la peau tannée? Pour les tests expérimentaux, ce pourrait suffire. Au moins pour vérifier le poids que pouvait soutenir le prototype de moteur. Ne pas oublier l'attelage.
Tout cela paraissait si facile. Ce ne l'était en aucun cas!
La concentration de Galchik s'en était retournée à son carnet, tandis que ses pas l'amenaient tranquillement vers des escaliers. Plusieurs fois il griffonna des schémas et autres nomenclatures abscons. Ils grimpèrent ainsi au moins trois étages jusqu'à arriver sur un couloir encombré de livres et de rouleaux de bois -utilisés pour ranger plusieurs parchemins et les transporter sans les abimer-. Tout trainaît ça et là, le long des murs. Se dégageait quand même un chemin au travers duquel Galchik s'élança sans paraître surpris. A bien y regarder, les murs n'étaient pas tout à fait rectilignes. Quelque chose les avaient altéré par endroit, mais ce ne pouvait être le fait de l'architecte. Ou alors celui ci était un peu farfelue. Des disparités toutefois très peu prononcées, simplement l'oeil les remarquait.

Au bout du couloir, une lumière diffuse dévoilait les couleurs étranges des tapisseries. Là encore, on eut dit qu'un travail d'artiste -ce devait être une fresque à l'origine ou des motifs symboliques- avait existé en premier lieu, mais que des couches et des re-couches de salves colorées et des déformations chaotiques les avaient supplanté. Quand ils arrivèrent à ce qui s'avéra être un croisement menant à d'autres couloirs, Pyrrhus put constater que la lumière provenait non pas d'une flamme, mais de 'quelque chose' qui ressemblait à une boule. Pleine d'énergie. Contenue dans un lustre fermé, de métal et de verre. Des flux s'échappaient de la boule, aux reflets verdâtres. Mais l'ingénieur ne s'arrêta pas pour contempler. Il connaissait son chemin, il le poursuivit donc, sans chercher à savoir si l'étudiant le suivait puisque pour Galchik, c'était évident : l'étudiant le suivait.

L'Expérimentaliste se présenta devant une des portes, empoigna sans s'annoncer la poignée puis entra.


...du passé. Il faut clôturer cette affaire une fois pour toute!

Ils étaient trois à l'intérieur et s'étaient tourné vers l'entrée impromptue du Frère Galchik. Visiblement, il interrompait une discussion importante.
Celui qui terminait de parler était un tchaë à la chevelure blonde poussière, en tunique finement bordée aux élans bleutés. Son exaspération contrastait avec les traits de son visage, plutot clairs et bienveillants. A coté, un autre tchaë, plus imposant, voir bedonnant, le visage et une tenue d'azur bien large et bien remplie. Et assise en face d'eux, la troisième, une Soeur donc, était installée devant une table où se trouvait des livres ouverts. Elle jeta un air soulagé en voyant le nouvel entrant et lacha un léger soupir.

Quelques regards échangés, deux trois mots murmurés, l'entretien était remis à plutard et les deux Frères -le grassouillet et le blondinet- saluèrent sommairement l'ingénieur et l'étudiant, puis sortirent dans le couloir, le visage grave.


...Frère Galchik, vous avez l'art d'arriver toujours au bon moment.

La Soeur le regardait, un sourire dissimulé derrière son air studieux et posé. Elle parlait sans précipitation ni émotion particulière. Très sereine cette Soeur.
Sur un ton faussement modeste, l'ingénieur répondit.


Ohhf...on me le dit souvent.
Mais je ne joue que de hasards, Soeur Baënis.


A entendre la manière dont il l'avait dit, peut être y avait-il un double sens.
Baënis pencha la tête en direction du relativement jeune tchaë. A vrai dire, ils avaient approximativement le même âge. Mais l'attitude très sérieuse de la Mage lui donnait un coté plus "matûre".


Et que m'amenez vous?

Alors même qu'elle posait la question, elle redonna son attention aux livres ouverts devant elle. Visiblement habituée à la sociabilité pragmatique de Galchik -tout un concept-.

Je vous présente l'Etudiant Pyrrhus.

Du tac-o-tac, sans lever la tête, Baënis demanda, avec une pointe de malice.

Un apprenti que vous n'avez pas encore mangé?

Une rumeur qui courrait dans les couloirs apparemment et passait bien au dessus de la tête du vieux tchaë. Mais au train où les murmures allaient, certains en feraient bientôt une légende pour effrayer les palezards en leur racontant l'histoire de l'apprenti qui aurait disparu dans le laboratoire de Galchik Terenor. Une fiction du début à la fin, cependant, il y avait quelques probabilités -ça Tchik l'avait calculé- qu'on l'associe plutard à l'idéel "Savant Fou" et à la facheuse renommée de la Loge Expérimentale.

Non, celui ci n'est pas à moi. Il sort tout droit du Département des Sciences Sociales. Frère Pyrrhus est étudiant en Histoire.

Baënis Aëgrondel -c'était son nom- fronça les sourcils, ne parvenant pas à formuler une question. Ce à quoi Galchik palia en précisant :

Oui...il veut se renseigner sur "l'histoire de la magie".

Le geste de Galchik était assez éloquent. Ce n'était pas moqueur à l'attention de Pyrrhus, mais la Soeur comprit tout de suite quel type d'invitation il s'agissait. D'ailleurs, elle eut un haussement de sourcils, accompagné d'un léger "ohhh". Levant les yeux vers Pyrrhus, elle le jaugea. Puis elle lança de sa voix douce et calme.

Enchanté, Frère Pyrrhus.
Je suppose que le Frère Galchik ne vous a pas dit qui j'étais.
Mon nom est Baënis et je suis Mage Quintessenciel, au sein de la Prospective.

En quoi puis je vous aider?



Interrupteur Enclenché!

 
Pyrrhus Ernacis

Le Luang 25 Julantir 1511 à 16h36

 
Pyrrhus suivait docilement Galchik, cependant, lorsqu'il ouvrit son carnet, il ne put s'empêcher de jeter un discret coup d'oeil par-dessus l'épaule du mage pour voir ce qu'il pouvait bien griffonner, par simple curiosité. Lorsqu'il vit ce qui lui semblait être des schémas techniques, il détourna son regard ; contrairement à beaucoup de tchaës, il n'aimait pas particulièrement l'ingénierie. Il préféra se concentrer sur l'architecture interne de la tour des mages, le moins visiblement possible, afin de ne pas donner l'image d'un voyageur, ou pire encore, d'un espion équilibrien. Devant cependant la fresque et les lumières magiques, il ne put s'empêcher de ralentir son pas, avant d'accélérer afin de rattraper Galchik. Il fut étonné de l'irruption de Galchik dans le bureau, pourtant, il n'aurait dû : il devait considérer cela encore comme une politesse superflue. Il embrassa du regard la pièce, et l'apparente maîtresse des lieux, avant de baisser les yeux, et se mura dans une certaine réserve silencieuse. Il laissa échapper un sourire lorsqu'elle parla de l'étudiant mangé. Il n'avait aucunement connaissance de l'histoire de l'apprenti disparu : il pensait plutôt que Galchik faisait fuir tous ses apprentis avec des méthodes dont Pyrrhus n'avait dû subir que le début, encore délicat. A la présentation, il salua avec un léger signe de tête respectueux Baënis, et laissa l'enchanteur faire. Il essaya de rester impassible devant toutes les manifestations d'étonnement, si ce n'est de réticence, quant à ses recherches. Il releva la tête à la question de Baënis, et répondit, immédiatement, déjà préparé par sa précédente discussion :
Respectée sœur, pour être un peu plus précis, je m'intéresse plus particulièrement à l'histoire de l'essencialis. c'est-à-dire, à l'évolution des travaux, des idées au cours du temps ; une sorte de biographie des théories de l'essencialis, portées par cette loge. Je suis certes conscient que la question est trop vaste pour un seul tchaë, même occupé des années entières, c'est pourquoi il faudrait me focaliser sur une idée, ou une période précise, et pour cela, j'aurais encore plus besoin de votre conseil J'aimerais donc avoir, si possible, une indication assez brève, de l'histoire de la loge, des périodes prolifiques, ou des idées qui ont dominées les périodes, si vous souhaitez bien sûr que je puisse mener ces recherches...


 
Tchik

Le Matal 26 Julantir 1511 à 10h08

 
***

Baënis Aëgrondel, Mage Quintessenciel
***

Dans un style tout à fait différent, moins sarcastique, plus sérieux, et pourtant assez amical, Baënis le regarda et lâcha:

Rien que ça?

Une façon de dire qu'effectivement, quelque soit la manière dont l'étudiant reformulait sa requête, c'était une tache de grande envergure. Et même "cibler une période" ne serait pas évident. Cependant Pyrrhus avait su préciser ses pensées et la Mage ne sembla pas décontenancé. Elle pouvait l'aider dans une certaine mesure, elle le ferait donc. Même si Pyrrhus était un agent du Clephte déguisé en apprenti, elle n'aurait pas grand chose à lui révéler de croustillant. Ou presque. A lui d'en juger.

Avant de commencer, je voudrais vous enlever une idée reçue, Frère Pyrrhus : il n'y a pas à proprement parler d'évolution, ou plus exactement il n'y a pas de "théorie de l'essencialis". Certes, il y a eu des recherches durant certaines périodes, mais la Sphère est muselée par une sorte de notice, de cadre. Tout ce qui en sort, n'est plus vraiment de l'essencialis.

Aussi, la plupart des travaux ont cherché à décrypter des formules existantes ou à les retrouver au fond des granges. A les tester sans forcément les comprendre. Et surtout, à apprendre et maîtriser la Sphère elle-même. Les théoriciens s'attachent d'avantage à théoriser au sujet des flux, du lien avec la matière, de l'énergie vitale et de la nature de la Sorcellerie.

Vous comprenez?


Fallait-il être prompt à faire des conclusions en l'état? Ce que disait la Soeur ressemblait à un prologue, ce n'était point une fin en soi. Mais l'étudiant avide de savoir y verrait peut être un sans-issu. Seul le ton de Baënis, très agréable et ouvert, laissait entrevoir un peu d'optimisme quant à la suite.

Au bout de la table, Terenor s'était installé et crayonnait son carnet, mû dans sa réflexion.



Interrupteur Enclenché!

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