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Le domaine des Grinzamirs

Demeure de la famille d'Enessia
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Sujet lancé par Enessia
Le 19-05-1511 à 23h41
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Posté par Enessia,
Le 31-05-1511 à 23h30
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Enessia

Le Julung 19 Manhur 1511 à 23h41

 
Le domestique fît la courbette devant l'arrivée d'Enessia toujours entourée de son incommodant parfums fruits rouges.

Je ne vous attendez pas si tôt jeune maîtresse
fit le valet, un vieux tchaë habillé d'un manteau bleu à épaulette et dont chaque bouton était d'un brillant parfait.

De tout temps Enessia le voyait toujours ainsi et il était un des éléments imperturbables de cette maison.

Il avait fallu une armée de domestiques pour venir à bout du talent combiné de six jeunes tchaës déchaînées, et aussi bordéliques que leurs parents, qui avait vécu dans cette maison. Leur père le plus souvent parti en voyage et leur mère politicienne jamais là non plus. Les expériences étaient allées bon train et c'était un véritable miracle si aucune d'elles n'avaient fait sauter la maison.

Père est-il rentré demanda Enessia du bout des lèvres.

Hélas non jeune maîtresse, il voyage. Mais vous avez votre soeur...

Enessia le coupa d'un geste de la main. Elle se fichait bien de laquelle pouvait être là, elle n'avait jamais été très proches d'aucune d'elles et toutes lui reprochaient visiblement d'être la chouchoute de leur père. Qu'elles aillent se faire voir. Elles seraient vertes de jalousies d'apprendre qu'elle était symbiosée... Non peut-être devrait-elle garder cela pour elle, oui, elle le dirait à père et à mère seulement.

Se méfier, se méfier, voilà la première règle, la seule qui valait.

Le visage de la tchaë s'assombrit et elle mâchonna sa gousse d'alambrisse, une plante des ruisseaux aux vertues relaxante dont elle était devenue passablement accro. Cela ne la détendit pas le moins du monde.

Préparez le laboratoire voulez-vous, je vais m'isoler un moment.

Le valet inclina respectueusement la tête et partit en trottinant.

Enessia soupira. Son père lui manquait au plus au point et sa dernière lettre datait de quelques semaines déjà...

Mère ne rentrerait sans doute que très tard ce soir et parlerait sans doute de politique et de la Fraternité pour masquer son ennui. La soirée s'annonçait déjà longue.




 
Enessia

Le Luang 23 Manhur 1511 à 02h30

 
Cette nouvelle étude portait sur les maladies de Syfaria. Bien sûr ce n'était pas grand chose au départ, pas beaucoup plus qu'une idée sur un domaine encore peu étudié en dehors de l'aspect de la guérison et donc du point de vue du malade, mais les portées de ces recherches du point de vue de la maladie elle-même étaient colossales et requéraient la plus grande précaution quant à leur exécution. Le désordre absolu tenait peut-être dans ces petits récipients en cuivre et en verre qui s'empilaient en face de la tchaë, alambic, bec verseurs, coupelles, dans tous ces instruments et aux mains de celle qui les manipulaient précautionneusement comme elle avait vu procéder les guérisseurs.

La bibliothèque de Farnya avait apporté quelques éléments mais de nombreux voyages encore à venir devraient densifier ses premiers éléments.

Ce qu'Enessia avait pour le moment c'était beaucoup d'éléments fragmentaires.

Outre l'étrange maladie que représentait le S'sarkh et qu'elle se promettait d'étudier plus avant, la soeur bleue avait pu déterminer une dizaine de maladies infectieuses plus ou moins virulentes qu'elle s'était mise en devoir de répertorier et de classifier.

Il y avait parmis elle et pour n'en citer que deux qui l'intéressaient pour le moment au plus haut point, le glematome grue qui apparaissait après infection d'une plaie de chiroptères et qui pouvait ensuite se propager dans les vêtements ou dans l'haleine des individus infectés lorsqu'ils communiquaient entre eux et le chuinte du mineur qui était contracté dans les mines et aboutissait à la mort du malade en moins de 6 jours s'il n'était pas traité.

A ces maladies létales s'ajoutaient un certain nombre de maladies qui ne l'étaient pas comme la muettite qui empêchait le malade de parler tant qu'il n'était pas guéri ou la Soupirante qui diminuait à tel point sa capacité physique qu'ils devenaient incapable de porter une étoffe sans crouler sous son poids.

D'autres ne semblaient s'attaquaient qu'aux montures ou à des espèces particulières.

La tchaë voyait chacun de ces mystères comme autant de mondes à étudier et à comprendre et ne cessait de s'émerveiller de ces fonctionnements ;

consciente des potentialités offertes par leur maîtrise que se soit dans le génie militaire comme dans la protection des personnes elle soupirait déjà d'aise à l'idée du retentissement que tout cela aurait dans sa bulle.

Son sourire de satisfaction s'évanouit pourtant quand, après après avoir étiqueté l'avant dernier tube elle jeta un coup d'oeil au dernier. Il n'était plus là....

 
Enessia

Le Merakih 25 Manhur 1511 à 17h03

 
La gueule du froid particulièrement vorace cet hiver étendait ses crocs vifs dans toute la demeure des Grinzamyr et dans Farnya toute entière. Il suivait les tuyauteries de cuivre et montait le long des canalisations censées apportées l'eau directement vers son lieu d'utilisation, n'appartant qu'onglet et main bleuies, filet de brume au sortir des lèvres et tremblements.

Autour des fenêtres rondes, l'haleine de l'hiver laissait derrière elle un manteau de givre opaque que les tchaës affrontaient la tête coincée entre leurs épaules et plus rablés encore qu'à leur habitude.

Paradoxalement les grandes demeures étaient plus encore touchée que les petites bien que les feux fussent abondamment nourris. Ils n'arrivaient pas à chauffer ces grandes pièces et ces longs corridors et la plupart de la chaleur se perdaient au plafond et ne restait que bien peu de temps au niveau de leurs occupants...

Finalement Enessia avait réussi à retrouver son éprouvette, échangée par erreur avec une seconde pour une ridicule inversion d'étiquette mais malgré les faramineuses avancées qu'elle contenait probablement, l'envie n'y était pas.

Si seulement Père était là ronchonna intérieurement la tchaë....

mais le fait est qu'il était parti avec ce Tisseur de rêve pas plus digne de confiance qu'un poil dure ou qu'une tondue et que l'archéologie le tenait à nouveau éloigné de sa famille...

Elle mira le tube de verre dans la flamme qu'elle utilisait pour se prémunir des maladies et dans l'éclat rigoureusement translucide de ce qu'il contenait elle s'imagina partir à la rencontre de son Père, bravant le froid et les complots qui ne cessaient de se tramer dans le monde extérieur.

 
Enessia

Le Matal 31 Manhur 1511 à 23h30

 
Depuis sa symbiose son esprit qui pouvait jusqu'alors se focaliser sur un seul plan d'existence était depuis lors appelé par instant vers une conscience onirique, un espace ou les esprits des symbiosés se croisaient et formaient d'étranges vases communicants. Cela était apparu comme une porte cachée mais passé le choc premier de ces voix le procédé avait été relativement simple à maîtriser.

Pourtant pour un esprit paranoïaque comme le sien ce n'était pas pour assurer sa santé mentale de sentir tourbillonner près d'elle la conscience d'autres symbiosés.

Peuvent-il m'entendre ?

Savent-ils ce que je pense ? Peuvent-ils voir par mes yeux ?

Ces questions bien plus que le phénomène en lui-même lui avait causé d'affreux maux de tête que les décoctions de plantes avaient bien du mal à faire passer.

Au moins je pourrai me procurer du parfum et de nouveaux habits sans avoir à me déplacer. Voir le bon côté des choses était souvent salvateur.

Alors que les voix et les esprits continuaient à danser autour d'elle, elle se prit à s'abandonner à leur cacophonie après avoir refermé à clé son précieux livre de notes dans son bureau et avoir remis la clé autour de son cou.

Chaque flacon de ses expérience avait été préalablement bien préciseusement conservé dans un placard magique dont elle était seul à avoir connaissance.

Elle en avait fait suffisamment pour ce soir.

Son mou s'était téléporté dans le coin de la pièce et la contemplait de ses petits yeux en amande. Elle avait horreur qu'on l'observe et ce nouveau venu l'agaçait au plus haut point mais force était de constater qu'elle n'y pouvait rien et qu'il lui avait accordé en contrepartie un certains nombres de pouvoir.

Alors soit...

Enessia soupira sur la marche du temps et les surprises qu'il rescellait et se laissa aller au songe.

Sans qu'elle s'en aperçoive la petite boule jaune c'était téléportée tout près d'elle. Son sourire noir, glacé, elle en aurait juré plus tard, semblait luir d'un éclat malade et fou.

La tendance paranoïaque de la tchaë enfla dans son esprit.

Le mou disparu à nouveau...

Que faisait-il quand elle avait le dos tourné. De la sueur coula dans son dos sous la large robe.

dit :
Nous vous surveillons


Les mots avaient raisonné dans son esprit comme un balle.


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