Bienvenue dans le forum de Farnya
Les jardins d'Ykena

Médecins dans les Jardins

Page [1]
Détails
Sujet lancé par Aedrenith
Le 03-05-1511 à 21h45
4 messages postés
Dernier message
Posté par Kabumi Nius,
Le 05-05-1511 à 23h53
Voir
 
Aedrenith

Le Matal 3 Manhur 1511 à 21h45

 
Les brumes matinales commençaient à se dissiper doucement sur les jardins, l'heure du rendez-vous approchait. La silhouette drapée de jais de la doctoresse avançait de son lent pas de boiteuse, au travers des allées fleuries. Aëdrenith appréciait ce chef d’œuvre de la Grande Naturaliste, et venait souvent s'y promener, quand elle voulait être seule. Ce jour était quelque peu différent, elle y venait rencontrer quelqu'un.

Kabumi Nius, un Frère, ancien membre du Corps de Médecine. Elle ne l'avait pas connu à l'époque où il servait, mais son récent retour avait été pour le moins trouble. Un accrochage avec le Général, et deux cycles complets d'absence durant lesquels on ignorait ce qu'il avait bien pu lui arriver. L'ignorait-il, lui-même ? Ou mentait-il ?

L'affaire préoccupait la tchaë. Cette entretenue serait l'occasion de savoir ce qu'il en était, réellement.

L'heure approchant, elle se rendit sous le cerisier où elle lui avait donné rendez-vous. Là, elle rejeta sur ses frêles épaules la capuche de son uniforme, et s'assit sur l'herbe. Elle avait encore quelques minutes avant qu'il ne doive arriver, et elle entreprit de bourrer sa pipe, pour fumer quelques unes de ces herbes qu'elle aimait tant.

Elle ne serait peut-être bientôt plus la seule symbiosée parmi les médecins de la Fraternité...


 
Kabumi Nius

Le Matal 3 Manhur 1511 à 23h25

 
Gnnnééééaaaargh! Cerisier! Ceeeeeu-risier!

*** La tête à moitié couverte de sa main gauche, comme si elle suffisait à se protéger les yeux de la lumière naissante, il déambulait. ***


Ah! Non! Ça c'est un poirier! Ça a bien changé par ici, je me souvenais pas qu'il y avais un verger aussi grand.
***
L'aube. Rien de pire que les rayons rasant du soleil pour celui qui ne dors plus depuis des jours. Kabumi travaillait de petits boulots en petits boulots depuis des semaines, des boulots sans avenir, mal payés et où les horaires ne comptaient pas. Il finissait tard, puis écumait les tavernes afin de rester aux nouvelles, et avec l'espoir de trouver de nouveaux témoignages suspects de symbiosés. De ce fait, il lui arrivait souvent de ne dormir qu'à partir des premières lueurs annonçant l'aube, et de se réveiller quelques heures plus tard. Une vie de musard quoi!
Mais cette fois-ci, c'est l'excitation du rendez-vous prochain qui l'avait privé une bonne partie de la nuit de sommeil, comme un puceau avant son premier rendez-vous galant.
***

Oh! Une mare! De l'eaaauuuu! C'est ce qu'il me faut!
***
La fraicheur des fontes des neiges finit de réveiller son esprit encore engourdi de sommeil. Il retira sa chemise et se frotta vigoureusement le torse et les bras, puis repassa sa chemise par dessus sans se préoccuper de ressuyer. Il adressa une rapide prière à Galénos, afin que la toux ne le prenne pas pour les prochain jours.
Kabumi avait revêtu la plus belle chemise qui lui restait dans les affaires resté à la demeure familiale où il résidait avec son père. Elle n'avait rien d'exceptionnelle sauf qu'elle était intacte et sans tâches, la plupart des affaires de Kabumi s'étaient rapidement usées avec les travaux qu'il effectuait ces derniers mois.

Reprenant le chemin du verger, il finit par sentir une odeur familière. ***


"Snif! Sniiif?!...Tabac...des nuances chaudes...snif...des feuilles gorgées de soleil...snif...un air pas trop sec...C'est de la bonne qualité, sûr de sûr, ça vient pas des environs de Farnya.

***
L'odeur le guida vers un arbre dont les branches présentaient quelques timides fleurs roses, en avance sur le printemps. Derrière un fourré de jonquilles il découvrit une silhouette noire qui fumait la pipe, la tête surmontée d'une épaisse tignasse. L'étrange description qu'il avait eu du médecin en chef des armées de la Noire, semblait lui correspondre. ***


Excusez-moi? Je cherche le docteur Aedrenith euh... Je ne me rappelle plus de son nom, mais c'est un docteur qui doit être dans le coin. Ça vous dit quelque chose?


*** Kabumi Nihili Nius ***

 
Aedrenith

Le Julung 5 Manhur 1511 à 21h30

 
De bon matin, il y avait peu de choses que la doctoresse appréciait plus que la fumée de l'herbe se consumant dans sa pipe. Une pratique bien peu féminine, mais qu'elle avait toujours aimé. En ces lieux, parmi les plus agréables de Syfaria, la chose avait d'autant plus de saveur. Un moment de calme, avant de rejoindre le Dispensaire Noir, et le travail.

Bientôt, une petite silhouette venait la trouver. Petite, même pour un tchaë. Pourtant la doctoresse était plutôt petite, et généralement, ses homologues masculins la dépassait d'une bonne tête, mais c'était cette fois l'inverse.

Expirant une bouffée, elle répondit au promeneur, d'un ton léger.

Aëdrenith, oui. C'est bien son... mon nom. Vous devez être Kabumi Nius, je présume ? Enchantée.

La tchaë s'inclina légèrement face à son interlocuteur, une main posée sur la poitrine en signe de salut.

Dites-moi, Frère, avant que nous n'attaquions, comment vous en sortez-vous, pour votre... votre retour parmi notre peuple ? Vous savez où dormir ? Vous arrivez à vivre ? Vous... Vous n'êtes pas trop perturbé ?

Elle lui adressa un sourire honnête, posant ses jolis yeux noisette dans les siens, clairs comme le ciel.

Je ne veux pas être indiscrète, ne répondez pas si vous le souhaitez, je ne rencontre pas souvent des gens qui ont vécu ce qui vous est arrivé, je voudrais simplement savoir si tout va bien.


 
Kabumi Nius

Le Julung 5 Manhur 1511 à 23h53

 
*** Souriant légèrement face aux inquiétudes affichées de la tchaë, Kabumi sortit sa blague et se roula un "pur": une tripe, du tabac haché, enroulé dans une cape, des demi-feuilles de tabac encore souples et généralement de moins bonne qualité, le tout fixé par de la colle végétale. ***


Docteur, je vais être sincère! Vous êtes extrêmement indiscrète!
***
Son clope à la bouche, Kabumi rapprocha sa main de l'extrémité de sa roulée. Dans un claquement de doigts, une petite gerbe de flammes et d'étincelles l'alluma. Un exercice d'essentialis commun.
***

*** Relâchant sa première bouffée, Kabumi répondit au docteur sans quitter un sourire rassurant, moqueur et candide à la fois: ***


Si vous voulez vraiment le savoir, j'habite chez ce qui était anciennement mon foyer, avec mon père, qui a tendance à oublier que je suis bien son fils. Pour lui je suis mort il y a deux cycles. J'ai donc un toit pour dormir pour le moment.

Pour ce qui est de vivre, disons que je vivote, en faisant des menus travaux, j'arrive à récupérer assez d'argent pour me nourrir et même à économiser pour acheter de quoi faire des potions.
Mais en ce moment je craque, je ne gagne pas assez pour pouvoir me payer les secrets d'alchimie que j'ai oublié, et je commence à accepter vraiment n'importe quoi pour gagner quelques pécules. Pour vous dire, j'en suis venu à accepter d'aider des taureaux à inséminer des génisses chez les éleveurs du coin. Ça, plus le nettoyage d'une scène de meurtre dans les bas-quartiers la semaine dernière entre autre choses, je viens à avoir peur de devoir un jour faire le trottoir.


*** Kabumi parti dans un grand rire. ***


Et pour ce qui est d'être dérangé, eh bien, je dirais que je le suis autant que quelqu'un qui est à la recherche de deux cycles de sa vie qu'il a perdu. Mais j'ai pour le moment mis de côté cette entreprise. Le plus important pour moi est d'arrêter ces petits boulots, ils vont vraiment me tuer. Ou me rendre dingue si je ne le suis pas déjà!

Entre nous c'est une possibilité que j'ai envisagé pour expliquer mon accident.


*** Kabumi lance de nouveau un sourire badin ***


Je n'étais pas sûr de vouloir rentrer dans une bulle particulière, mais l'appel des soins et de la chirurgie est trop fort. Et comme la seule véritable représentativité des soigneurs est liée à la noire, je suis bien obligé de demander à réintégré mes anciennes fonctions pour pouvoir satisfaire mon besoin de servir la Fraternité. Même si pour ça je vais de nouveau devoir me confronter au général.
***
La fumée de la pipe et du "pur" flottent doucement devant les yeux des deux médecins, s'entremêlent puis s'effacent dans le rideau de la brume matinale. ***


*** Kabumi Nihili Nius ***

Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...