*** La tête visiblement ailleurs, c'est d'un pas fraîchement habitué que le voyageur empruntait les sentiers du parc naturel menant à la bibliothèque.
Pour peu qu'ils étaient fréquentés, ils n'en demeuraient pas moins somptueux. Surtout en cette saison où émergeait les bulbes quelque peu requinqué par les rayons de soleil qui se voulaient plus chaleureux.

Poussant la pénible porte qu'il avait plus franchit ces derniers temps que durant tout sa carrière de symbiosé, le voilà arrivé dans le somptueux bâtiment, havre de savoir et de richesses en tout genre.

Au guichet manquait le célèbre Ourgh.
"Tant mieux" pensait le locataire de la loge de l'Exploration.
Fallait dire que son entrain et sa gaieté ne le rendait pas très apprécié des novices, même si son travail de qualité suffisait à faire oublier le reste.

Adressant un bref sourire à la vue de la bibliothécaire, il lui dit quelques mots quant à ses recherches. ***

*** Ceci fait, il suivit sa sœur, le menant au travers des rayons densément peuplé et dont la poussière cachait de nombreux trésors.
Piochant trois ouvrages de ci et de là elle les tendit à l'ancien noiraud en ajoutant quelques commentaires ***

*** Affichant un rire gras qui se transforma en un sourire reconnaissant -un de plus, il se chargea des ouvrages qui allait lui prendre plus de temps que prévu et s'installa au coin le plus lumineux de la vaste salle.
Jetant un dernier regard au soleil qu'il ne verrait de si tôt, il se plongea dans ses recherches. ***

*** Le voilà plongé dans ses récits, à la découverte d'une toute autre faction que la sienne.
Et pour cause, la mentalité était littéralement opposée à celle de son peuple et de sa faction.
A chaque page qu'il tournait, le tchaë avait cette incompréhension parfaitement lisible sur son visage.
Incompréhension du mode de vie. Passer tant de temps à "rêver"... cela voulait dire musarder pour lui. Et comme bon nombres de ses frères et sœurs il abhorrait les musards, véritable peste.
Un peuple de fainéant, fumeur de carnine, orientant leur vie autour du "rêve".
Tant de contrastes avec sa Fraternité que régulièrement il s'arrêtait, comme pour être sur que rien de ce qu'il ne lisait ne pouvait se produire ici.
Heureusement pour eux, il pouvait prétendre être une faction de grands penseurs -même si cela n'avait une fois de plus rien à voir avec les ingénieurs tchaës et semblait futile à ses yeux.

Une fois qu'il eut finit de "découvrir" la mentalité de ce peuple -s'arrêtant à tout ce qui lui serait nécessaire pour entretenir une discussion et mieux comprendre ses interlocuteurs, il se plongea dans leur histoire.
Rien de bien épique là encore...
Peu de textes parlaient des armées Neldas, ou du moins ne suscitait un grand intérêt.
Aucun semblant avec la Bulle Noire qui avait sa réputation.
Seul "détail" assez intriguant quant aux armées Hauts-Rêvants, c'était les femelles qui étaient principalement en charge de la défense des villes et leurs habitants.
"Au moins elles, elles rattrapaient leurs maris!"
Souriant, il se dit qu'une fois de plus c'était peut-être les femmes qui en faisaient le plus, sorte de règle universelle.

Mais là il digressait.
Se replongeant dans l'émergence de la nation -ce qui ne l'intéressait guère- il se contenta par la suite de survoler l'ouvrage à la recherche de quelques mots qui pourraient attirer son attention.
Mais le tchaë qu'il était arriva au bout du livre sans s'arrêter davantage.
Rien de bien intéressant à ses yeux...

Le déposant à côté du précédent, il lui restait le récit d'un ancien Argonaute tchaë.
Peut-être aurait-il du simplement commencer par ce récit, vu le peu de choses qu'il y avait à savoir ça lui aurait évité de "perdre son temps" avec des "futilités".
Espérant enfin faire quelques trouvailles intéressantes, il se lança dans la lecture du tchaë ancien.
***

*** L'obscurité commençait à envahir les lieux.
La première journée n'avait pas suffit à ses travaux, si bien qu'il avait dû récidivé.
Et là encore il n'avait pas vu le temps passé.
Mais comme par magie, il finit de lire le très complet ouvrage quelques heures avant la fermeture de la grande Bibliothèque.

Ce dernier livre, écrit pas un de ses prédecesseurs au sein de la loge de l'Exploration lui donna un avant goût des divers paysages qu'il rencontrera, des marais aux désert de sables, des vastes pleines au cimes enneigées.
Et par Shamgre ca lui donnait envie de s'y rendre!

Mais le plus grand trésor qu'abritait ce récit ne résidait pas dans les qualificatifs oniriques et merveilleux décrivant un tableau d'une beauté inouïe, celui des terres de l'Ordre de Hauts-Rêvants.
Non, loin de là.
Pour la mission qui le concernait, la grande richesse de cette ouvrage était le regard d'un tchaë sur ces neldas, plutôt tire-au-flanc au premier abord.
Un témoignage dde la découverte d'une surprenante faction, comme il l'avait lui-même constaté, aux antipodes de sa Fraternité.
Et celui-ci lui donnait bon nombres de cartes en main pour les travaux qui l'amenait à Jypska.
Il avait même la main, et avec ce qu'il venait d'apprendre, il ne lui restait plus qu'à en faire le meilleur usage.
Pour lui, et pour la Fraternité.


Déambulant à travers les grands corridors et empruntant les mêmes sentiers à travers le jardin botanique que lors de sa venue dans ce haut lieux de savoir, le voilà dorénavant en train de quitter les lieux.
Et dans le même état d'esprit que lors de sa venue : emprunté dans milles et une pensées destinées à son premier voyage en tant que membre de la Bleu.
Une bonne nuit l'attendait, avec au lendemain le départ loin de la ville Rouge ***