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Le Julung 24 Marigar 1511 à 21h30
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| C’était une après midi pluvieuse, les Jardins d’Ykena était calme, rien d’inhabituel en-soi. Le casqué se promenait un peu au hasard, regardant les différents bâtiments qui se présentait à lui.
Lowfyr, malgré la beauté des lieux, il ne pouvait s’empêcher de préférer les endroits plus urbain. Ici, il n’était pas dans son élément. Mais il gardait quand même un léger sourire sur les lèvres.
Il allait la revoir. Elle lui avait manqué.
Il n’y avait rien de plus à en dire.
Finalement, il s’arrêta devant un grand bâtiment. Une pancarte indiquait : « Loge de la poésie traditionnel. » Il était bien arrivé.
Il frappa à la porte, d’une manière particulière, mais parfaitement compréhensible pour le maitre des lieux, et il entra.
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.
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Le Vayang 25 Marigar 1511 à 15h31
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Plusieurs semaines ont passé depuis que les clés avaient changé de mains. Les anciens propriétaires avaient déménagés leurs innombrables recueils dans les locaux neufs construits en un temps record après la chute d'Oriandre.
L'ancienne bâtisse avait été racheté mais la vieille enseigne défraichie demeurait, grinçant et se balançant autour de la tige de cuivre perpendiculaire au fronton.
Le grand hall d'entrée fleurait l'odeur du vieux papier, les traces dans la couche de poussière accumulée au sol trahissait le nombre d'allers et retours, le poids des choses emportées ou peut être de celles que que l'on avait amené. Chaque son déclenchait, dans ce vaste espace vidé de son mobilier, un série d'échos qui se répercutaient parmi les colonnes. C'est ainsi que les lieux répondaient aux visiteurs, informant implicitement les intrus des répercussions, la Dame aux clés veille.
Des frottements sourds proviennent de plus loin dans la maison.
Le long et austère corridor s'ouvre sur l'ancienne salle d'étude ou il semble d'une bataille s'est déroulée.
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C'est là que le casqué trouve la nouvelle propriétaire affairée au rangement de la bibliothèque murale, ce qui n'est visiblement pas de luxe mais risque de prendre un certain temps.
La verrière salie projette une lumière blafarde sur plusieurs pilles de grimoires qui ont été déposées à même le sol un peu partout, probablement rassemblées par thème après un éboulement d'étagères. Des feuillets volants tombés ou arrachés à ces volumes jonchent le sol suranné comme autant de feuilles mortes.
La tchaë fait volte face, elle n'avait pas entendu Lowfyr entrer, encore moins frapper à la porte.
Ah, c'est toi. Tu veux bien me faire passer le tome de zoologie désertique, juste à coté de toi demande t-elle, désignant vaguement un amas de volumes sur la console esseulée en plein milieu de la pièce tout en remettant en rayon plusieurs livres.
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Le Vayang 25 Marigar 1511 à 20h06
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| Le casqué regarde quelque seconde la pille de vieux livre désigné par la rouquine, puis regarde l’intéressé, puis repose son regard sur les livres. Une pensée rapide fut lancée à sa moue, ayant du mal à garder la réflexion pour lui, mais ne voulant pas vexé sa supérieure.
« J’ai une gueule de rat d’bibliothèque maintenant ? »
Esra dit :Roh, chouchou, fait pas ton ronchon et donne lui un coup de patte.
Puis il commença à fouiller et chercher le livre demandé, qu’il n’eu pas de mal à trouver. Il lui tendit le bouquin.
Et bien, gros investissement ce bâtiment, tu manquais de place dans tes anciens locaux ?
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë. | |
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Le Sukra 26 Marigar 1511 à 16h44
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| Pour les affaires courante, rien de plus que ce que je n’ai déjà renseigné sur notre consensus. Une affaire de meurtre et une affaire de possible espionnage industrielle. Je n’ai malheureusement pas encore assez d’information pour l’instant pour faire de rapport intermédiaire.
Mais t’inquiète pas, des que j’ai quoi que ce soit d’intéressant, je ferais un rapport intermédiaire.
Sinon la routine, comme tu l’a connu en ton temps.
Pendant qu’il parle, le casqué continue de donner quelque livre à Kal, pour l’aider dans son rangement.
Et pour ce qui est des nouvelles recrues, j’avais trouvé un fort potentiel chez une jeune Tchaë nommé Mellia. Malheureusement, il semble qu’elle ne s’intéresse pas à l’exploiter. J’ai donc l’intention de lui donner un rang digne de sa musardise, si tu voix ce que je veux dire.
Elle reprendra bien contacte avec moi si un jour sa motivation remonte.
Et toi, j’ai cru voir que tu recrute des anciens noirs. Le Da’regh c’est un bon gars, mais j’me serais jamais imaginé que tu ferais confiance à un ex-noir.
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.
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Le Dhiwara 27 Marigar 1511 à 18h16
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| Finissant de remplir les étagères la Tchaë s'explique :
J'ai mis la journée à régler ce machin, au dernier test le pignon d'entrainement principal était trop petit, le couple trop important, tout à volé dans tous les sens, je te raconte même pas. D'ailleurs j'ai pas réussis à remettre la main sur une première édition d'essais sur l'arkanisme. Bref... Recules un peu, j'ai remplacé le pignon mais on sait jamais.
Elle fait quelques pas en arrière, s'assure que Lowfyr est à distance de sécurité et pousse un vieux chandelier mural qui docilement s'incline d'un quart de tour.
Une série de déclics se font entendre dans la salle, sans que l'on puisse être catégorique ils semblent provenir d'au delà les boiseries.
Soudain le mur tremble, il râle, gronde. Quelques filets de poussière s'écoulent du plafond. Lentement, un pan entier garnit de livres frémissants s'avance de quelques pouces. Le sol transmet des vibrations qui vont en s'amplifiant. Le coté droit se met à décrire pesamment un arc de cercle sur les dalles vieillies, ouvrant un espace jusqu'ici invisible dans la cloison. Une bouche béante, la gueule avide de la bibliothèque.
La main posée sur un bibelot pour en calmer l'excitation grelotante, Kal' attend , impassible, que le tonnerre se soit tu et les soubresauts de la maison apaisées. L'incroyable et improbable ouverture dans le mur laisse apparaitre des râteliers garnis de fusils, blasters, arquebuses, canons et tant d'autres gadgets.
Derrière les livres des armes, une parois mobile qui une fois ouverte laissait apparaitre bras d'acier, vérins et mécanismes, voila qui n'était pas pour déplaire à la jeune ingénieure.
Elle s'approche, les mains fièrement posées sur les hanches, visiblement satisfaite du travail accomplit.
J'ai connu ça aussi. En ce qui concerne le Clephte, tout est plus compliqué, même le recrutement. Je me souviens même plus combien j'ai passé de petits truands, d'escrocs ou de vauriens. Les mecs un peu ambitieux ou à la recherche de reconnaissance se dirigent naturellement vers la noire.
Elle hausse les épaules.
La noire... un vivier de choix pour nous, lorsque qu'un individu souhaite devenir un peu plus qu'un soldat lambda astreint aux ordres et à la discipline, parfois il vient frapper à notre porte.
Frère Da'regh est l'un de ceux là je pense. Je te cache pas que j'y ai réfléchis à plusieurs reprises, et je ne perd pas de vue qu'il pourrait très bien être seulement une paire d'yeux sombre envoyés surveiller l'azur.
Mais j'aime croire que j'ai encore assez confiance dans notre Fraternité, et en lui, après tout il a jusqu'ici toujours montré une certaine volonté d'indépendance intellectuelle, cumulée à un évident devoir de réserve compte tenu de ses affiliations. Devoir auquel il n'est maintenant plus tenu. J'ai envie de faire confiance pour une fois, il doit mener une mission d'une importance considérable, nous verrons bien si j'ai pris la bonne décision.
Son œil se pose sur le casqué, nonchalant, débraillé, ce regard insolent. En quelques mois rien n'a changé. Malgré elle, elle sourit.
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Le Luang 28 Marigar 1511 à 22h00
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| Lowfyr regarde le mécanisme ingénieux faire son effet, impressionné. Pas à un moment il ne s’était douté de ce qui ce cachait derrière cette bibliothèque, ni même que quelque chose ce cachait. Et pourtant, voir ce genre de détaille, c’était son métier.
Mais il n’avait pas n’importe qui devant lui.
Beau boulot ma jolie, franchement j’adore.
Puis il la regarda, elle souriait. Chose rare et pourtant qui lui allait si bien.
Il avança sa main, lui caressa la joue, avançant son visage.
Tu sais que tu m’as manqué tout ce temps.
Beaucoup trop.
Et il l’embrassa fougueusement, avec tout le manque que ses long mois avait provoqué.
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.
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Le Matal 12 Astawir 1511 à 18h57
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| Plutôt que lascive comme le serait toute concubine savourant l'instant d'après, la jeune Tchaë avait croisé ses mains derrière sa tête, pensive, la froideur du sol perçant à travers le pardessus de Lowfyr -seul rempart entre sa peau nue et le marbre glacé- ne semblait pas la déranger outre mesure.
La main de L'Analyste s'hasardait sans pour autant déclencher de frissons. La rouquine n'était pas chatouilleuse, ce qui aurait parut curieux étant donné la profusion d'arabesques agités s'entrelaçant sur son corps.
Une Grande Humaniste se doit d'un minimum de présentation. Le minimum consistant à des tricots à manches longues, c'était une fois dévêtue que l'on pouvait admirer les symboles abscons accouplés aux lignes et ébauches torturées.
Sans certitude on éprouvait tout de même l'étrange sensation d'être devant une histoire, lire le récit décousu et tourmenté d'un passé révolu.
Elle penche la tête sur le coté, considérant de son seul oeil Lowfyr avec cette aimable retenue qu'elle réservait à ceux qui lui était le plus proche.
Tous sans exception, mais certains ne sont plus vraiment d'actualité. Ils sont là pour me rappeler des choses qu'il vaut mieux ne pas oublier. Face à la tourmente indicible de la corruption, la brutalité de ce monde, les expériences incertaines ou les limites inconnues de la symbiose, j'aime autant prendre mes dispositions.
Malgré l'abondance d'esquisses entremêlées, il était difficile de croire que tout ce qui était important dans une vie était consigné, encodé, dessiné là, à même l'épiderme tel une mémoire alternative.
Elle lui lance un sourire taquin.
Je connais un gars qui réussit très bien les Jersulins, si ça te tente d'en porter un sur l'omoplate.
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Le Vayang 15 Astawir 1511 à 16h36
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| Si le sens lui échappait la rouquine n'avait aucun mal à reconnaitre cette silhouette. Celle de la culpabilité, une peste qui s'invitait tel une vieille connaissance, accompagnée de souvenirs désagréables qu'elle se plaisait à vous remémorer.
C'était un constat étrange, la méconnaissance de l'autre pourtant si intime. Est-ce que Lowfyr cherchait à fuir un passé qu'elle savait trouble même sans en connaitre les détails ?
Elle pourrait poser la question, demander ce qu'est la plume, ce que cache le casque. Mais ce genre d'indiscrétion pouvait faire dériver la conversation vers des chemins qu'elle ne souhaitait emprunter. Pas encore.
La rédemption c'est un concept qui vise à donner une explication à l'inexplicable. Pourquoi la symbiose ? Pourquoi moi ? Qu'est ce que je suis sensée en faire ?
Une sorte de morale à grande échelle. Rien de plus.
La symbiose ne nous permettra pas de racheter une quelconque faute, elle est qu'une anomalie dans l'équation. Au sens littéral je veux dire. C'est quelque-chose qui ne devrait pas être là, mais qui y est pourtant. Le plus étonnant c'est que cette singularité, qui n'a rien à faire ici, remet paradoxalement de l'ordre dans la formule.
Une pause, sa poitrines se soulève calmement, elle tire un bouffé de fumé de sa cigarette qu'elle expulse d'un long trait par les narines.
La symbiose a sauvé la poussière, c'est un fait établit.
Elle lance un demi-sourire à Lowfyr, elle ne sait ce qu'il aurait à se pardonner, et n'ose pas le demander.
Rechercher le pardon, ça devrait déjà mettre quelques points de ton coté. répond-elle, visiblement peu à l'aise pour consoler ses semblables.
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