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Les ruelles de la cité pourpre.

Entrepôt ensanglanté

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Sujet lancé par Narrateur
Le 08-01-1511 à 11h31
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Posté par Bagnus,
Le 11-08-1511 à 21h18
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Lowfyr Dalmary

Le Julung 14 Astawir 1511 à 20h59

 
Bah, au point ou j’en suis …

Le casqué rangea son pistolet. Le buter ne servirait à rien. Il n’avait déjà aucune envie de chercher après le passage secret. C’est surement truffé de piège et aucun des trois n’avait fait de stage à la sape.

Puis ça compliquerait tout. Il sortit une nouvelle clope, fit un grand sourire au patron, et ce dirigea vers la sortie de la pièce.

Il regarda la salle.

Il cherchait la serveuse de tout à l’heure des yeux…


Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.

« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.

 
Tchik

Le Sukra 16 Astawir 1511 à 10h12

 
Vous n'êtes pas seulement honnête.

Ces mots étaient emprunts d'ambiguité.
Etait-ce une provocation gratuite?
Galchik trouvait son siège très confortable. C'est un peu l'impression qu'il donna aux autres protagonistes alors qu'on venait de lui demander de quitter la pièce. Les sourcils hauts, une moue des lèvres, un haussement d'épaules : l'ingénieur ne voyait pas de raison de sortir. Pas pour le moment.

La scène s'était déroulé à quelques variablesprès comme il se l'était imaginé. Excepté peut être un détail : dans ses équations, la fougue de Lowfyr aurait du lui permettre d'obtenir un soupçon d'information. Mais la Réalité est paradoxale et il fallait accepter ce petit contre-temps. Si il avait un reproche à faire finalement, c'était au sujet de ce marchand endetté et de sa fille. Jamais probablement ils ne connaîtraient leur identité et peut être qu'un peu plus de finesse aurait permis de faire d'une pierre deux coups. La situation, quant à elle, était des plus simples : leur piste s'était transformé en passe-muraille. Ils ne leur restaient pas grand chose finalement. Quelques traces de sangs, la certitude de l'existence d'une trappe, et un patron avec des œillères bien épaisses.

Le patron justement. Il avait baissé son arme rouillée au sol et les regardait d'un mauvais air. Le message était clair mais ce n'était pas un mauvais bougre. Il défendait simplement son bout de territoire face à trois inconnus. Et il n'avait pas eu peur de la menace physique du Frère Dalmary, preuve qu'il était habitué à ce genre de joutes d'intimidations. Le plus étonnant est d'ailleurs que l'Analyste ait cédé si rapidement. Sans doute que son indice d'agacement était bien trop accru pour qu'il puisse participer à ce jeu. Mais était-ce là tout ce qu'ils pouvaient faire?

Il y avait d'autres options. Des tas d'autres.
Terenor en choisit une qui lui sembla appropriée étant donné les circonstances. Pour lui, il ne s'agissait que d'un élément dans l'ensemble de solution de cette matrice "Séquence dans l'Arrière salle". Pragmatisme oblige, il allait l'essayer.


Vous êtes aussi très avisé. Vous n'aimez pas prendre de risque.

Et son regard se posa sur cette arme inutile que le patron tenait.
L'ingénieur épousseta rapidement son coin de table avec les mains.
Il essayait de faire preuve de son air le plus détaché et érudit qu'il puisse avoir. Car à l'évidence, lui et la Grande Naturaliste ne collaient pas dans le décors, alors autant être pris pour un véritable Bleu et aller jusqu'au bout de l'idée. Le Patron ne les connaissait pas et cette ignorance était un paramètre bien pratique à détourner.

De son veston, il sortit une pochette en cuir fermée avec une pièce de métal représentant un symbole abscons. Tchik l'ouvrit et sortit un feuille pliée comme un message officiel. D'ailleurs un sceau -avec le même symbole- à la cire scellait le pliage.


C'est la raison pour laquelle vous allez nous aider.
Vous avez des amis à la Noire. Cela tombe bien, nous aussi. Parmi les plus gradés en fait.
Je vous propose que nous les contactions tous, voir comment démêler cette affaire.

D'autant qu'une troupe d'Artilleur n'attend pas très loin de ce quartier.
Un ancien contingent d'Oriandre toujours actif. Ils ont ordre de venir faire une inspection sans manifestation de notre part.

Vous voyez, nous non plus nous n'aimons pas prendre de risque.


Il avait bien prononcé le mot "gradé" pour bien faire comprendre à son interlocuteur qu'il ne parlait plus là de "pote" ou de connaissance, mais bel et bien de Lieutenant, Commandant et autres hauts responsables de la Bulle Militaire. Tchik n'avait pas tellement peur d'en faire trop. A vrai dire, il lui suffisait d'une pensée vers le Maire-Diplomate Noir pour qu'effectivement une petite escouade débarque dans le coin. Du moins, la probabilité était grande et il ne comptait pas en faire usage. Le patron aurait forcément un doute. Tchik était "propre sur lui". Largement assez propre pour correspondre au genre de Frère de la haute société. Du moins, l'idée que s'en faisait les gens des Basses fosses.

Mon collègue casqué vous laissera volontiers entre leurs mains.
Je suis bien plus clément. Et j'ai là le contre-ordre officiel qui pourrait soulager le Sergent Artilleur.
Un cachet qui ne doit pas lui être remis ouvert, bien entendu.

Mais si nous pouvions nous éviter à tous le dérangement.
A votre établissement et votre clientèle aussi...


Adressant un regard à Baër'lupis, comme si elle était au courant de tout cela.
Et surtout de la suite.


A ce propos, c'est assez charmant par ici.
Si cela vous intéresse, nous pourrions glisser un mot à nos très bons amis Régisseurs.
La Rouge est assez pointilleuse sur la légalité de ses commerces. Et surtout sur son image.
Je suis certain qu'ils seraient ravis de voir comment sont tenues les affaires dans le coin.
Et cela vous donnerait peut être l'occasion de changer d'orientation de carrière.

La dernière fois, le Régisseur Jeaneudon et le secrétaire Kus de la Prospection me disaient justement qu'ils avaient besoin de travailleurs dans les Mines de Motabé.


Le ton était celui de quelqu'un qui voulait rendre service. Ce qui forcément était à contresens avec la véritable signification de ses paroles. Tchik se contentait d'entretenir l'ambiguité. Il énonçait des choses graves avec simplicité.

Après, si il s'avère que votre 'auberge' n'a aucune autorisation, alors là...
Ce ne seront pas les huissiers de la Servitude qui passeront, mais plutot une équipe de la Sape.


Une petite boutade à laquelle il sourit tout seul sans que ça le dérange.
La Sape. Le choix n'était pas gratuit. Ce corps d'armée avait été celui qui avait le plus changé au fil des siècles. Il revêtait une certaine aura de légende et appartenait aux histoires anciennes. A Farnya, il avait perdu de sa splendeur. Mais les rumeurs allaient bon train à leur sujet. Moins on parle d'un Corps, plus il y a d'histoire à son sujet. Surtout lorsqu'il s'agit d'espion, de saboteurs et de spécialiste de la destruction massive. Souvent l'on entendait dire "Vous savez à quoi sert la Sape? A creuser des trous et à nettoyer les cendres". Cela évoquait tout et rien à la fois. Le mystère suffisait à laisser un doute.


Alors?
Vous avez quelque chose à nous proposer pour nous satisfaire?
Une trappe? un nom? un lieu?


Tout ça pour ça.
A vrai dire, c'était plus une expérience qu'une véritable tentative de menace.
Galchik avait toujours été fasciné par les croyances populaires et la puissance de l'ignorance dans certains milieux. Il s'agissait d'un véritable paramètre environnemental. Et hormis pour marchander quelques pièces ou pour obtenir des brevets, l'ingénieur n'avait jusqu'alors jamais vraiment eu à en faire usage de cette manière là.



Interrupteur Enclenché!

 
Narrateur

Le Dhiwara 17 Astawir 1511 à 12h15

 
Sigmund renifla bruyamment, seul son qui s'échappa pendant le silence qui suivit le discours du Tchik. Il avait su faire preuve de persuasion et d'une psychologie étonnante là où le brut de décoffrage du casqué s'était heurté à un tavernier qui avait l'habitude de ce genre de gueulantes. Son passé de lutteur suffisait souvent à dégager manu militari les malotrus. Mais là...

Du bluff ? Possible. Mais il savait aussi que ces symbiosés, en plus d'être plus forts et plus intelligents, du moins certains, avaient aussi le bras long parfois.


C'est du poison que j'aurai du mettre dans vos chopines, pas un mollard.


Ca lui aurait évité pas mal d'embrouilles.

D'un coup, tout lui parut s'effondrer autour de lui. Quelle que soit l'issue, il serait perdant. Par réflexe, il gardait son air renfrogné mais son esprit manquait d'assurance.


Si je parle, mon commerce flambe, ma famille et moi avec.

Il fixa l'ingénieur.


Vous voulez tant que ça votre réponse pour nous sacrifier ?

 
Tchik

Le Luang 18 Astawir 1511 à 12h55

 
L'Equation s'ouvrait sur son développement.
Il suffisait normalement d'entrer et d'y introduire le Chiffre.
Tel un cheval de Troie dans la psyché du lutteur-tavernier-dépité.
Rien assuré que les variables fonctionnent dans la réalité. En tout cas, mathématiquement c'était irréprochable.
Et à la tentative de dramatisation, l'approche la plus appropriée était : 1/ détourner le propos puis 2/ contre-attaquer sévèrement.


Vous ne feriez quand même pas appel à ma solidarité?
Oh oh oh!


Encore une fois, le tchaë retint faussement son rire à une boutade qu'il était forcément le seul à trouver plaisante. Le silence des autres interlocuteurs enclencha la suite du mécanisme.

Ah...vous êtes sérieux.
Il faudrait donc que je vous sois solidaire.
Mais alors, qui sera solidaire de cette famille endettée que ce criminel essayait de nous servir en monnaie d'échange?
Vous?


Encore un silence. Il avait usé d'un air neutre, presque indifférent à la gravité du sujet. L'ingénieur avait jugé qu'en changeant le ton et en rentrant plus profondément dans la dramatisation, cela annulerait l'effet premier recherché par le tavernier. Ce pouvait ne pas marcher mais les statistiques étaient en sa faveur, d'autant qu'il n'en avait pas fini. Il reprit donc sa manoeuvre, lentement mais surement, ajoutant à sa recette autant d'ingrédient qu'il en pouvait.
Comme de la crème sur un gâteau à la meringue...


Je reconnais que vous êtes si confortablement établis par ici.
Une position que tous vous envient. Les ivrognes, les musards...
Une situation que vous n'avez absolument aucune envie de perdre.
Et toutes les raisons de vous y accrocher, n'est ce pas?

Mais vous avez déjà vu ce qu'il y a dehors?
De l'autre coté de la rue? dans le quartier voisin? au delà de la Place des Tertres?
Au delà de nos murs?

Vous avez déjà vu un tchaë se faire déchirer littéralement par un vortex?
Ou un mauvais flux exploser sous la chair d'un mage épuisé sur un champ de bataille?
Ou mieux encore, ces saletés d'effluves s'infiltrer sous l'armure d'un soldat tandis que toute son escouade a littéralement été dépecée vivante?


A vrai dire, Tchik non plus n'avait pas vu ces choses là. Mais cela paraissait assez vrai et détournait complètement le propos de départ. Le sacrifice du tavernier était ainsi replacé dans un contexte si grand qu'il en perdait de sa pertinence. Même si il était impossible à défaire totalement. Ce n'était d'ailleurs pas l'intention du Frère Bleu. Il diminuait simplement une variable pour pouvoir en placer une autre dans l'opération.

La Fraternité toute entière vous protège depuis que vous êtes né, mon pauvre.
D'autres Frères sont déjà largement trop solidaires envers vous.
Vous devriez plutôt vous demander ce que vous faîtes pour eux.

Alors, entendons nous bien.
Je ne ferais pas appel à votre patriotisme, ce serait vain.
Seulement ne faîtes pas appel à ma solidarité.


Ceci dit, il pouvait ainsi embrayer sur la suite et la fin.

Ne parlons pas non plus de ce "rade", je vous en prie.
Et si ce n'est que la sécurité de votre famille qui importe, alors ce peut être facilement arrangé.
Combien sont ils nos maîtres chanteurs? Une dizaine? une cinquantaine?
Contre une dizaine de milliers de Frères farouchement solidaires?
Ils sont peut être dangereux mais pas de manière insurmontable.

Nous avons besoin de ces informations.
Et si pour cela, il faut mettre en scène l'inspection de votre commerce, votre arrestation et celle de votre famille -pour vous mettre en lieu sûr dans les quartiers de la Noire-, oui, je suis prêt à le faire. A moins que l'effort que vous ayez à fournir pour me donner des réponses soit moins grand que le sacrifice que vous tentiez de me faire avaler.

A vous de voir...


Sur ce, Tchik sortit de son siège d'un geste prompt. Prêt à quitter les lieux.
Ce simple mouvement suffirait normalement à annoncer l'épilogue de son discours.
Et si l'esprit du tavernier devait traverser une foultitude d'émotion et de fantasme meurtrier, dans celui de Terenor, il n'y avait qu'une sombre lassitude. Tant de gâchis fraternel lui inspirait même un peu de colère. Un jardinier bien heureux assassiné, un marchand menacé, un tavernier pris en tenaille, un groupuscule d'individus aux us presque Confrèristes. Ces derniers jouaient sur l'individualisme pour faire leur beurre. Ils jouaient donc contre la Fraternité, à l'intérieur même des tristes murailles de Farnya. Troquer des informations est une chose. Tuer pour s'enrichir en est une autre. Un véritable crime de lèse-fraternité. Une haute-trahison.
Depuis qu'il vivait à Farnya, l'ingénieur avait vu un tas de choses. Des comportements mesquins, des jalousies, des coups de folie. Le confinement au sein d'une Cité était le fruit de telles réactions. Mais ce qu'il entendait là, dépassait même de loin les pires instincts des créatures du S'sarkh. Cette comparaison seule suffisait à rendre le tchaë assez triste pour sa belle famille fraternelle. Cependant, il n'en montra rien à ses vis à vis.



Interrupteur Enclenché!

 
Narrateur

Le Luang 25 Astawir 1511 à 19h55

 
Les mâchoires serrées, Sigmund renifle à nouveau. Ses yeux se voilent tandis qu'il réfléchit à tout ça. Son visage est fermé telle la porte blindée d'une forteresse mais il parait tout d'un coup beaucoup moins impressionnant que de prime abord. Il oublie bien vite ce qu'il se passe autour de lui. Son esprit retourne la question dans tous les sens tout comme dans sa jeunesse il retournait ses adversaires à la lutte. Un secoué de la gâchette, un cerveau et une vieille taciturne, peut-être l'échantillon le plus représentatif de la Fraternité. Le Désordre personnifié.

Le tavernier n'eut aucune difficulté à chopper par le bras le Tchik. D'une poigne de fer dans un gant d'acier, il fait rouler ses vieux muscles et renvoie le Tchik s'asseoir manu militari.

Rien ne transpirait de sa voix ou de son visage hormis la dureté.


C'tout vu.

Il zieute les deux autres lascars.

Au crois'ment des rues Rasp' et Malt', c'soir. Au lever de la première lune. Là, ya trop d'monde.

D'un geste machinal, il remet son torchon crasseux sur l'épaule. Des regards pesants commençaient à s'arrêter sur le petit groupe attablé qui semblait bien remuant pour des touristes en visite dans les bas-fonds.

Terminez vos bières et cassez-vous.

Où je vous jure que vous ne verrez plus le jour se dit-il intérieurement. Tâchant d'oublier ce qui se passait, il reprit ses habitudes de gérant du rat d'égout.

La serveuse de tout à l'heure semblait avoir disparue et personne ne s'en étonnait.


 
Narrateur

Le Dhiwara 1 Manhur 1511 à 11h25

 
Si les bas-fonds avaient un cloaque, il serait au croisement de ces deux rues. Sales, puantes et mal entretenues, les gens du cru les disaient aussi comme dangereuses pour quiconque osait s'y aventurer sans bonne raison. La nuit était étrangement sombre ce soir. Les maisons des deux cotés de la rue, délabrées parmi les délabrées, elles semblaient prêtes à s'écrouler l'une sur l'autre, empêchant de fait de voir le ciel tant elles penchaient en avant. Une autre légende urbaine disait aussi qu'une de ces maisons était la demeure familiale du Chat de Gouttière, certains disaient que c'était sa base principale, d'autres qu'il venait se souvenir d'une enfance misérable, d'autres encore ne voulaient pas savoir.

Le carrefour était désert et un petit courant d'air nauséabond circulait, rafraichissant et sifflant, comme pour ajouter à l'ambiance sinistre, un relent d'hiver lourd de mystères.

Quelque chose vint troubler la scène parfaite pour un rendez-vous secret, la présence d'un clochard, en guenilles et puant l'alcool parmi d'autres fumets corporels divers. Il n'était pas mort, juste endormi, ronflant aussi fort que certaines machines de l'armée.


 
Baër'lupis

Le Merakih 4 Manhur 1511 à 14h06

 
Quel courant d'air il y avait ce soir. La vieille grelottait en pensant au travail qui s'accumulait à l'office. A l'excitation de prendre part dans une enquête, se substituait une certaine lassitude. Oh, certes, c'était joli à regarder, mais ça ne lui plaisait pas. Les menaces proférées à son encontre ou à l'encontre d'autres. Les allusions à l'empoisonnement qui la faisaient sourire en silence. Même la façon étonnante dont Terenor avait retourné la situation à leur avantage...

Bref, elle en venait à ne plus savoir ce qu'elle faisait ici, à attendre, alors que deux traités de zoologie attendaient sa ratification... Bah, elle devait bien ça à Prut : elle connaissait les enquêtes, et savait que d'y être était le meilleur moyen d'approcher la vérité. Et puis, elle était certainement une des meilleures chances de survie de ses comparses, dans un endroit comme celui-ci.

D'ailleurs ...

Elle vérifia qu'elle était bien protégée. Puis, d'un petit tour de main bleuté, elle tenta d'entourer la silhouette du poivrot endormi d'une petite bulle de silence. Juste histoire de s'entendre parler....



 
Narrateur

Le Sukra 7 Manhur 1511 à 10h20

 
Les trois enquêteurs attendirent longtemps. Leur seule piste valable était ce rendez-vous. C'est la raison pour laquelle ils restèrent à ce croisement plus de deux heures après l'heure dite. La lassitude était forte, l'exaspération était proche. La délivrance ne dépendrait que de l'acharnement et si possible la subtilité. Dans les bas-fonds, au plus profond de cette zone de non-droit vivait la vérité sur cette affaire. Inattendue ou prévisible, elle serait dévoilée. Peut-être.

Le silence qui régnait en maître depuis deux heures fut finalement renversé par les échos de pas s'approchant à un rythme normal. Ne cherchant aucunement à se dissimuler, un inconnu finit par arriver de la rue Maltese. Vêtu d'un costume sobre mais élégant, il avançait lentement vers le croisement. Cheveux de jais parfaitement coiffés, son visage était celui de quelqu'un de mûr, son regard avait l'assurance et la perspicacité des grands de ce monde. Seule une petite cicatrice au niveau de l'arcade droite venait interrompre la linéarité de son visage. Ses mains se perdaient dans les poches d'un imperméable noir de bonne facture, cachant toute intention. Mais une aura de puissance tranquille se dégageait incontestablement de lui. Qui que fut cet interlocuteur, il était clairement deux crans au-dessus de la moyenne.

Ce non-symbiosé s'arrêta lentement à quelques pas des enquêteurs. Suffisamment prêt pour ne pas à avoir à hausser la voix. Suffisamment loin par prudence.

Bonsoir.

Il s'incline légèrement vers Baër'lupis.

Madame.

Se redresse à l'attention de Tchik et Dalmary.

Messieurs.

Il prend une brève inspiration et reprend lentement d'une voix posée.

Je me présente, je m'appelle Eka. Demande m'a été faite de vous transmettre quelques informations concernant une affaire d'espionnage. Est-ce bien ceci qui vous intéresse ?

 
Tchik

Le Merakih 11 Manhur 1511 à 18h24

 
C'était typiquement le genre d'individu avec qui Dalmary n'allait pas s'entendre. En fait, ils étaient très peu à pouvoir s'entendre avec lui. Ce qui n'était pas si mal. Excepté que cette fois ci, ils étaient en bout de piste et que le Casqué semblait trainer la patte. Le fougueux serait il devenu pensif?
En tout cas, cela laissait l'initiative à Galchik. Bien que lui non plus ne savait pas trop quoi penser de ce nouvel interlocuteur, sinon qu'il appréciait la perspective d'une conversation plus 'sérieuse'. Il ne s'attarda pas trop sur la silhouette, se contenta de relever quelques détails, des paramètres qu'il ajouterait à l'équation mouvante dans laquelle ils s'enfonçaient tous les trois. Doucement mais surement.


Oui.

Réponse succincte et ferme. Ne pas en dire plus qu'il est demandé.
L'autre était arrivé, dévoilant nom et un simili-rang hiérarchique. Ils apprenaient ainsi qu'il s'agissait d'une affaire d'espionnage. Il apparaissait clair que ceux avec qui ils travaillaient avaient décidé de lâcher du leste. Peut être préféraient ils cette solution pacifique pour éviter du remue-ménage. Un raisonnement typique de Prudence Fermée. Dans ce contexte, la présence de cet Eka dans le rôle du noble émissaire se mariait presque trop parfaitement.
Essayaient ils de les envoyer sur une fausse piste? Un rapide calcul des probabilités fit comprendre à Galchik qu'il fallait jouer le jeu. En l'état, ils devaient avancer, quitte à se tromper. Mais l'ingénieur gardait à l'esprit qu'il y avait une possibilité pour qu'ils soient en position de force. Du moins, tant qu'ils suivraient la courbe de saturation sans jamais la devancer.

Ce Eka savait visiblement à qui il avait à faire. Ils s'étaient sans doute renseignés sur ces trois là avant de venir. Il avait une mission précise, une marge de manoeuvre, et un emploi du temps bien organisé. De sorte que Galchik aurait très bien pu se présenter aussi. Il aurait pu, oui. Mais il n'en avait pas envie. Il n'était pas venu pour se faire un nouvel ami.
Le minimum, juste le strict minimum.



Interrupteur Enclenché!

 
Narrateur

Le Julung 12 Manhur 1511 à 11h05

 
Bien.

Il répond avec une légèreté troublante. Maniéré mais non efféminé, il reprend après un court silence d’une paire de secondes. Visiblement, il ne prend pas plus de précautions pour vérifier s’ils ne sont pas pistés ou écoutés. Il est confiant. Mais reste mesuré.

Plusieurs sources convergent pour penser que Meor Prut travaillait sur un récent projet tenu secret même en hauts lieux. Cependant, une fuite est parvenue jusqu’aux oreilles de la pègre équilibrienne. Probabilité existante pour que Meor ait été de mèche, un de ces dormants.

Brève inspiration.

Nous avons identifié trois suspects. Des marchands venant de Syrinth par transport nemen. Arrivés il y a une dizaine de jours, repartis il y a moins de vingt-quatre heures, trente-six tout au plus. Nous avons perdu leur trace dans la confusion. Confirmation a été transmise que cela faisait plusieurs années qu’ils venaient. Diminution des soupçons, augmentation de l’effet de surprise. Mathématique.

Au prononcé du dernier mot, il jette un œil à l’ingénieur. Puis reprend, toujours du même ton courtois.

Syrinth est d’ordinaire fermée, le territoire équilibrien sous bonne surveillance. Une infiltration est possible mais difficile et coûteuse. La voie officielle devrait suffire à convaincre les autorités avec suffisamment de tact…

Il tourne légèrement la tête vers le casqué silencieux.

…et de diplomatie.

Sur le rebord de la fenêtre derrière vous, un parchemin est posé. Il contient les informations recueillies sur ces… « marchands ».


Bref regard vers le mendiant toujours écroulé dans son silence.

Si vous le permettez, je vais me retirer. Mon rôle est terminé.

 
Tchik

Le Julung 12 Manhur 1511 à 12h20

 
Jouer le jeu, cela signifiait qu'il fallait partir du principe que l'Eka disait vrai. Ou presque.
Cependant cela ne répondait pas à toutes les questions. Aussi, l'ingénieur résuma assez simplement la situation, tout en se dirigeant vers la fenêtre:


Il y a quelques heures, un de vos collègues nous demandait de participer à un enlèvement.
Et voilà que maintenant, vous nous offrez une piste qui mène à Syrinth.


En posant la main sur le parchemin, Galchik se posa d'étranges questions. Du moins l'étaient elles pour les autres. Souvent cela lui arrivait. Quand un chariot déraillé et explosait littéralement dans l'étale d'un marchand, il s'interrogeait sur la force de propulsion de la pomme projetée contre le mur au moment de l'impact. Quand quelqu'un faisait un discours, il calculait le nombre de mot utilisé et tentait de construire une équation. A ce propos, il avait d'ailleurs défini ainsi un "Seuil de cohérence" que seule Thanakis à ce jour parvenait systématiquement à reproduire, avec une effarante facilité. Terenor s'interrogeait aussi sur le nombre de lignes de la trame d'un veston que porte un passant, ce qui l'amenait bien souvent à étudier les heures de travail que cela a forcément impliqué, puis après une comparaison avec les statistiques connues du Syndicat des couturiers, il cherchait à deviner le profil du militant qui s'était chargé de ce travail.

En somme, lorsque sa main toucha le vélin enroulé, il ne pensa qu'à une chose : qui l'a posé là? En terme de probabilité, les alternatives étaient réduites. D'autant plus que cela faisait des heures qu'ils attendaient à ce croisement. Peut être était il posé depuis le début. Sans doute la réponse la plus pertinente. Mais pas la plus satisfaisante, car cela suggérait qu'ils auraient pu y faire attention. Seulement qui d'autres pouvaient poser ce parchemin? Pas Eka, ni un d'eux. Une main sortie d'une des fenêtre de cette rue insalubre? Une fenêtre qui ne grincerait pas alors. Ou alors le clochard? L'ingénieur le scruta attentivement, sans rien dire, puis se retourna, tout en déroulant le parchemin afin de s'assurer des informations données.


Je ne crois pas que cela soit gratuit.
Alors quel est votre intérêt de nous aider soudainement?
Car si vous escomptez qu'en échange de cette information, j'oublie la proposition malsaine qui nous a été faite, c'est une présomption que vos paires ont mal jugés.


Galchik aussi savait être courtois et extrêmement sérieux.


Interrupteur Enclenché!

 
Narrateur

Le Julung 12 Manhur 1511 à 14h11

 
Eka sourit doucement, mais suffisamment pour laisser apparaître une rangée de dents blanches bien alignées.

Vous avez raison ingénieur Tchik.

Par réflexe, il sort la main gauche pour se gratter la tempe.

Rien n’est gratuit. Sauf peut-être la cruauté…

Il prononce cette dernière phrase amer, sa voix feutrée laissant échapper une pointe de tristesse vite calfeutrée derrière sa façade lisse de politesse.

Je n’ai aucun intérêt. Je sers mes supérieurs qui ont leurs raisons. Ils décident, j’obéis, vous choisissez. Vous comprendrez aisément que je ne suis qu’un vecteur portant une information.

Un instant, nouvelle paire de secondes de silence.

Quant à l’affaire dont vous avez été mis au courant, vous pouvez l’oublier. Ce n’est pas important et ne vous engage nullement.

 
Tchik

Le Julung 12 Manhur 1511 à 14h51

 
L'ingénieur Tchik fixa Eka et lui adressa le plus aimable sourire.

Justement non. Je n'oublierai pas.

Le beau parleur s'en tenait à son rôle de vecteur. Cela tombait bien, Galchik avait passé sa vie à les étudier. Un seul sens, une seule direction. Une seule fonction. Eh bien, qu'il porte cette information à ses supérieurs!

Inutile d'en discuter plus longtemps. Galchik baissa les yeux vers le parchemin déroulé.



Interrupteur Enclenché!

 
Narrateur

Le Julung 12 Manhur 1511 à 19h05

 
Eka resta impassible.

Mon rôle est terminé.

Il se tourne vers Baër'lupis. Bref hochement de tête.

Madame.

Puis revient sur les deux autres.

Messieurs.

Tranquillement, il recule de quelques pas puis repars dans la même direction en prenant son temps. De dos, il souriait. L'affaire était déjà réglée. Pas comme prévu. Leur intervention aurait pu changer cette triste fin. Il n'y a que deux solutions quand on rencontre une force supérieure à soit. Y succomber ou la servir. Il avait fait son choix à une époque. Ce marchand a décidé autrement. Telle était la vie dans les bas-fonds.

Quant au parchemin que le Tchik tenait dans sa main, il s'agissait d'une sorte de fiche, un rapport comme on pouvait classer des fiches de cuisine dans un livret.

La première écriture est maladroite, à la va-vite. Le parchemin est raturé à plusieurs endroits, une tâche de vin écorne le document.


Citation :
Individu 1 : 1m40 ; corpulence épaisse ; porte des favoris postiches, soupçon de perruque brune. Nez écrasé, menton carré. D’après étude, force bien au-delà de la normale, plusieurs blessures sur les bras.
Se prénomme Srat, apparemment le meneur mais pas le cerveau. Tient bien l’alcool. Classé « à tuer avant qu’il ne se rapproche de trop »

Individu 2 : 1m20 ; corpulence fine ; borgne ; tatouage en forme de serpent main droite. Apparemment un gradé dans la pègre de Syrinth. Probable supérieur hiérarchique des deux autres. Aime bien fréquenter les quartiers des plaisirs.
Répond au nom de Flatair, individu dangereux et probablement doué.

Individu 3 : 1m30 ; obèse ; chauve, nombreuses brûlures sur le corps. Effectivement marchand, marche étrangement. Ronfle fort. Aucune arme à feu sur lui. Probablement présent pour couverture, connu à Farnya depuis une dizaine d’années.
Nommé Tok, classé non dangereux sous réserve de plus d’éléments.

Une deuxième écriture plus soignée et parfaitement alignée suit.

Affaire : espionnage ; meurtre
Vol : aucun
Viol : aucun
Meurtre : 1
Suspects : 3 (équilibriens)
Mobile : recherches en botanique
Importance : haute
Commanditaire : T.
Action menée : sous-traitance
Supervision : E.
Approbation : C.


 
Tchik

Le Julung 12 Manhur 1511 à 23h08

 
Là encore, Galchik pensait à plusieurs choses à la fois.
A cette affaire qui n'en finissait pas de s'assombrir.
A la façon de faire de ces gens des basses fosses.
A cette désagréable impression qu'ils s'étaient débarrassés d'un fardeau. Et que peut être, impliquer des symbiosés était finalement la meilleure manière d'en tirer profit.
A toutes ces peurs débiles -mais pourtant si justifiées!- envers d'hypothétiques espions équilibriens, qui donnaient à cette histoire les relans d'une ironie du sort.
A ce "T." bien écrit à la suite de la ligne "Commanditaire: ".
Au fait qu'une des pistes s'était envolée vers Syrinth.
Au rendez vous qu'il avait le lendemain avec l'économe de la Loge des Fumées Envoutantes. Pour...

...non! Il n'en avait vraiment pas envie. Aller à Syrinth?! L'idée l'exaspérait un peu. Bien qu'un voyage soit toujours une tentation. Cependant, au plus profond de lui, des ancêtres lui criaient qu'il ne devait pas aller là bas.
Au milieu de ces attaches subconscientes, sa Raison restait un phare. Et elle lui indiquait plusieurs choses. D'abord, aller jusque dans la Cité Equilibrienne, même avec diplomatie et passe-droit, n'enlèverait pas la difficulté qu'ils auraient à se mêler à la population locale. Si ici, ils portaient quasiment une pancarte "Je suis Télépathe et j'ai les moyens de vous faire parler", là bas, ils auraient celle qui dit "Je suis un Fraternel, j'ai pas ma place ici, arrêtez de me regarder!". Sauf que là bas, qui couvrirait leur arrière?
Ensuite :


Meor travaillait à Farnya sur un projet.
Excepté que Meor avait des connaissances équilibriennes.
Ce qui fait soudainement de lui un...traitre. Du moins, si l'on s'en tient à cette version.
Il aurait ensuite transmis des informations sur ce projet.

Qui avait véritablement une raison de le tuer?
Ceux qu'il a trahi, non?

Il y a encore des pistes ici.


Et plusieurs rouages s'enclenchaient étrangement bien dans cette vision là. Particulièrement l'attitude du Vieil enquêteur. Et si la Bulle Noire était mêlé à tout cela? L'idée semblait saugrenue, mais l'apparition d'un "projet secret" améliorait la probabilité d'un fratricide. Bien que cette perspective rende soudainement un éventuel voyage en terres Equilibriennes pas si terrible. Peut être qu'au fond, Galchik essayait de se convaincre de rester à Farnya. Peut être était ce là la limite à son pragmatisme.

Alors, il leva la tête vers ses compagnons, espérant qu'ils aient une opinion plus éclairée.



Interrupteur Enclenché!

 
Baër'lupis

Le Sukra 14 Manhur 1511 à 13h48

 
La Vieille ne pipa mot après avoir parcouru le parchemin... Les révélations du dandy avaient eu l'effet d'un tir de boulet de canon au milieu d'une haie de délicats myosotis..

Frère Prut, un traître ? Lui qu'elle connaissait depuis qu'ils avaient usé leur fond de culotte sur les bancs de l'Université. Lui qui ne jurait que par un verre de lait sucré ? Si lui avait trahi de la sorte, qui était à l'abri ?

Oh, bien sûr, elle même avait divulgué des informations fraternelles à d'autres symbiosés sans se soucier d'un quelconque secret ; elle s'était juste assurée que personne ne serait jamais au courant... Mais là, c'était différent. C'était de l'espionnage industriel commandité.

Et non, elle ne parvenait toujours pas à se convaincre de la culpabilité de Prut. Sans plus se soucier des détails intrigants, telles ces initiales assez parlantes couchées sur le parchemin, elle s'était décidée. Le travail attendrait.


Pistes ici, ou pas, elles peuvent attendre. Pas celle de nos suspects. Je suis prête à partir.

Une pause.

Je suggère que nous brouillions la nôtre, de piste, en ne prenant pas un vaisseau direct pour Syrinth, mais que nous fassions escale par Arameth. Ainsi, une fois que nous aurons changé d'atours, nous pourrons nous faire passer pour des confrères : je maîtrise le rabaän bien mieux que le shaï...

Heureusement que notre diplomate est malin, je suis sûre qu'il trouvera un moyen de nous arranger ça..



 
Tchik

Le Matal 17 Manhur 1511 à 10h00

 
Terenor dévisagea la Grande Naturaliste.
Non à cause de son intention ferme d'aller à Syrinth, mais à cause du "hic".


La Symbiose, Soeur.
Comment des symbiosés brouillent des pistes?
Les agents symbiosés de l'équilibrium -voir même avant, ceux d'Arameth- auront tôt fait de découvrir notre identité et exigeront de connaître nos intentions.
Je crains que si voyage il y a, il devra l'être comme cet individu vient de nous le dire : officiel, diplomatique. Ce qui nous oblige à obtenir le concours de leurs autorités. Au moins celles de nos contacts équilibriens. Si nous en avons...

Sans parler du fait qu'il nous sera difficile d'obtenir la moindre information là bas en fouillant une Cité que nous ne connaissons pas. D'autant que nous n'étions pas furtifs ici, nous le serons encore moins là bas. Si la pègre équilibrienne est mêlée à cette affaire, cela peut même devenir dangereux pour nous. Et créer un incident diplomatique.

La solution la plus logique est d'obtenir le soutien d'un membre symbiosé de la haute hiérarchie de Syrinth.
Soutien qu'il devrait nous accorder inévitablement. Cependant, il nous faudrait effectivement l'intervention de notre Diplomate dans l'affaire et que l'un au moins d'entre nous fasse office d'émissaire. En tant que haute dignitaire de la Bleue, vous êtes la mieux placée pour ce rôle.

Lowfyr, vous accompagnerez.
De mon coté, je poursuivrais les pistes qui trainent encore à Farnya.


Une volonté affichée d'aller à Syrinth. Une autre affichée de rester à Farnya. Les rôles se répartissaient petit à petit. Il n'y avait plus qu'à décider de la manière. Les arguments étaient là, ne manquaient plus que les choix. Et la voix du Dalmary.


Interrupteur Enclenché!

 
Baër'lupis

Le Julung 19 Manhur 1511 à 11h12

 
La Vieille grommela. Ce qu'elle venait de commettre, c'était une fausse erreur, et elle ne le savait que trop bien. Elle avait, simplement, refusé de regarder à la réalité en face. La solution, elle l'avait, et l'employer, cela signifiait se mouiller. Et se mouiller, ça ne l'enchantait guère.

Oui, bien sûr, où ai-je la tête... Je me suis encore cru sans symbiote.

Énorme mensonge. Mais cela serait mis sur le compte de son apparente dispersion, et du dilettantisme de sa carrière d'enquêteur.

Bien, je m'en occupe. De ce pas.

Elle se concentra un instant, espérant ne pas trop déranger les esprits en cette heure tardive.


 
Baër'lupis

Le Sukra 4 Jayar 1511 à 18h27

 
La Vieille releva les yeux. Les réponses ne s'étaient pas faites attendre.

Bien. Thosen Noril a relayé mon message aux autorités de Syrinth. Le problème, c'est qu'il vaudrait mieux parler Shaï. Je vais tâcher de me faire accompagner, mais il faudra faire vite, si nous ne voulons pas perdre leur trace.

Mes Frères, savez-vous si la Grande Humaniste est douée en langues étrangères ?


A voir l'expression de Dalmary, il n'avait pas l'air enchanté de voyager le moins du monde. De parvenir à se faire accompagner par une éminente collègue, enquêtrice renommée de surcroit, voilà qui n'était pas superflu...


 
Tchik

Le Luang 6 Jayar 1511 à 07h27

 
***
Un hochement de tête.
Négatif.
Il n'en savait rien.
***



Interrupteur Enclenché!

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