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Le Merakih 26 Jangur 1511 à 18h34
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 | "Age moyen" disait le rapport. Terenor n'en était pas si loin alors. Le Frère Prut avait dû entrer dans la cinquantaine. Toutes ces années en tant que botaniste, cela laissa l'ingénieur songeur quant à sa propre carrière. Il eut un sourire maussade en réalisant qu'une de ses hypothèses avaient approché la vérité. D'ailleurs rien ne disait que le sociétaire n'avait pas pris du galon. Il pouvait très bien être le Directeur du Parc.
Tchik racla la gorge pour interpeller son coéquipier d'un jour.
Puis il lui tendit le rapport en lui montrant du doigt l'identité de la victime.
Tandis que le Casqué ruminait quelques idées, le scientifique s'était éloigné dans la cuisine. Il ouvrait nonchalamment les placards. A l'évidence, il ne trouverait rien ici, alors autant prendre quelques instants pour nourrir le chat. Du moins, l'Expérimentaliste pouvait expertiser un bout de papier, un document, des archives. Mais fouiller une maison, il sentait que c'était plus le rayon du Clephtien. De plus, même si il y avait quelque chose de caché ici, même le Frère Dalmary aurait du mal à le trouver. Etant donné, qu'ils ne savaient ce qu'ils cherchaient.
Principe de simplicité oblige. S'en tenir aux faits, seulement les faits.
Ils devaient monter à Ykena. Là se trouvaient les seules pistes, pour le moment.
Mais où est le lait, bon sang?!, grommela Tchik.
Interrupteur Enclenché!
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Le Merakih 26 Jangur 1511 à 19h43
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| Le casqué, qui était perdu dans ses propres réflexions regarda le rapport d’un aire distrait. Cette information ne l’intéressait pas. Ici, il réfléchissait stratégie, à la manière dont il allait attaquer l’enquête à Ykena.
Puis d’un coup, il sembla se réveiller. Il chercha après l’ingénieur, et le trouva occupé à chercher quelque chose. Et à voir le regard du chat, le détective devina facilement quel était le fruit des recherches de Tchik.
Bon, je suis prêt à aller à la tour. Allons y directement, plus tard il fera dans la journée, moins on a de chance d’y voir du monde.
Il se dirigea vers la sortie, puis s’arrêta quelque seconde.
Embarque le chat avec nous, on le nourrira plus tard. Toute façon, on ne va pas laisser cette pauvre bête seul ici.
Esra dit : Roh, mais c’est que mon chouchou à un cœur.
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë. | |
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Le Julung 27 Jangur 1511 à 15h45
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| Regard circonspect. Comme si les verres de ses lunettes avaient de la buée. Terenor n'avait jamais eu l'intention de laisser cette pauvre bête ici. Maintenant qu'ils avaient sympathisé, autant approfondir la relation Ingénieur-Chaton. Ceci étant dit, ils quittèrent la maison sans trop s'attarder. Ils ne se trouvaient pas si loin du "Parc" pour ainsi dire. Là où la Loge de Botanique se trouvait une majorité du temps, une truelle à la main et des graines hybridées dans l'autre. De toutes façons, les Jardins d'Ykena tout entier était un Parc géant. Compartimentés en serres et en quartier. Seuls dépassaient le toit des grandes bâtisses, tel l'Agora, l'Université, le tertre de l'Auberge et surtout la grande Tour.
Ils aboutirent à un endroit qu'ils savaient tous deux réputés chez les sociétaires botanistes. Des coins et recoins entravés d'arbres fruitiers et autres flores exotiques, non loin des appartements du Directeur des Parcs et de son fameux enclos privés. En effet, il y avait un herbier qui quelques années auparavant avaient souffert l'intrusion d'une invention chaotique dont les traces étaient encore visible. La végétation y était plus jeune en comparaison avec le reste des Jardins.
Les Frères Dalmary et Terenor avançaient prudemment sur la ruelle Fagotte -enfin, 'ruelle', une étroite bande de terre permettant de circulant sans mettre les pieds sur les plantations et les cultures. Ils voyaient les dos courbés des jardiniers et autres spécialistes. Tandis que le Casqué s'élançait vers l'un d'entre eux, son coéquipier à lunette le retint par la pensée.
Et changeant de direction, il lui déclara:
Je connais la personne parfaite pour nous répondre, Lowfyr.
Viens!
Et il s'enfonça plus loin sur la fagottine. Arrivé à la hauteur d'une rangée d'arbuste presque aussi grand que lui, il pencha son buste. Il ne semblait y avoir personne ici. Pourtant, le scientifique cherchait du regard. Au bout d'un moment, comme un pêcheur qui venait d'avoir une touche, il redressa son dos et appela:
Soeur Lupis!
Une main levée, pour bien être visible, l'autre tenant toujours le chaton.
Inutile, puisque ces deux galibots étaient ce qu'il y avait de plus visibles dans ce champ de botaniste. Visible et bruyant...
Interrupteur Enclenché!
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Le Julung 27 Jangur 1511 à 21h16
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| Opération délicate s'il en est : la vieille était occupée à récolter des gangues sur ses cyprès nains. La britule, minuscule insecte en forme d'abeille, pondait sur cet arbuste des larves qui développaient un cocon argenté et tétaient la sève de la plante. En plus de rendre service à la plante en la débarrassant de ses parasites, elle se procurait une réserve de petits cocons auxquels on prêtait, après séchage et infusion, des vertus relaxantes. Et la veille en manquait cruellement, de relaxation, son exercice de la magie ayant pris le pas sur tout le reste.
En entendant l'ingénieur, elle crut qu'il venait pour l'aider. Elle bondit près de lui, salua ses deux frères bleus, et leur tendit à chacun un bocal.
Alors, vous voyez, il faut saisir le cocon ainsi, entre deux doigts, puis tirer d'un coup sec sans le presser.
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Le Vayang 28 Jangur 1511 à 15h30
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| Chacun son style, Terenor marqua une pause comme pour essayer de calculer la probabilité qu'il existe une dimension où une telle réplique pouvait être prise agréablement. La Soeur Lupis était réputée pour sa sympathie et son esprit ouvert. Cependant, elle était Grande Naturaliste et Symbiosée de Renom. Ce n'était pas une question de politesse, mais de culture, que de lui devoir du respect.
Sans aller jusqu'à lui lécher les pieds, certes.
Un sourire dans un coin, une moue large dans l'autre, l'ingénieur s'avança.
Ma Soeur, nous sommes là au sujet du Frère Prut.
Notre jeune Frère ci présent est du Clephte : l'Analyste Dalmary en personne. Vous l'avez peut être déjà croisé dans vos pensées? Quoiqu'il en soit, il est en charge de l'affaire.
Et je fais ici office de...'consultant'.
Après, qu'est ce qu'il était hormis cela? Sans doute le porte parole d'un Casqué mal-luné. Mais surtout suffisamment curieux pour supporter l'exercice social. Pas son préféré, mais la vieille symbiosée rendrait sans doute cela plus plaisant.
Je suppose que vous êtes au courant de cette sombre histoire.
Nous n'avons à vrai dire aucune piste précise pour le moment. Il nous faut en savoir plus sur ce pauvre Sociétaire.
...justement il travaillait bien en tant sociétaire de votre Département, c'est cela?
Sans doute même avait il quelques plantations de son cru par ici...
Interrupteur Enclenché!
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Le Matal 1 Fambir 1511 à 21h22
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| La vieille reprit le bocal, un sourcil haussé en signe d'incompréhension. Sourcil qui se baissa aussitôt, quand fut mentionné le défunt Prut.
Très vite, son sourire s'effaça, et elle fit signe aux deux bleus de la suivre fissa.
Elle parcourut une sente bordée de ronces, leur fit traverser quelques haies d'églantiers. Ils se retrouvèrent dans un petit espace entouré d'arbustes feuillus, où gisaient trois grandes pierres plates. Elle leur fit signe de s'asseoir.
Ce cher bon vieux Meor Prut... C'est regrettable, tout à fait regrettable... Quarante ans de service aux Jardins... Il a tant fait pour nous... Oui, de fait, vous aurez sans doute croisé quelques croisements de son cru. Sa spécialité, c'était les fruitiers. Enfin, ça l'était à l'époque...
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Le Merakih 2 Fambir 1511 à 21h44
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| La vieille attrapa quelques baies qui trainaient dans le coin et les grignota.
Eh bien, à vrai dire, il travaillait sur les fruitiers depuis sa thèse, autant dire depuis un bout de temps. Son but, c'était de les rendre plus résistants et plus productifs. Je pense qu'il avait plus ou moins fait le tour de la question. Je peux vous en montrer certains, mais je ne vois pas trop en quoi ça pourra aider...
Je sais pas trop ce qu'il faisait ces derniers temps, mais il restait tard à l'office. Il a toujours aimé son travail, ça n'a donc rien d'étonnant. Je suppose que je peux vous y emmener, mais il y a encore beaucoup de monde, à cette heure-ci... Les rumeurs courent déjà, c'est sûr, mais ce qui étonnerait vraiment, ce serait de voir que l'enquête est confiée au clephte et pas à la noire, je suppose...
Semblant réaliser quelque chose, elle désigna le chat que tenait Tchik.
C'est son Chatchat ?
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Le Vayang 4 Fambir 1511 à 15h54
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| D'une main avisée, la vieille inspecta le poil de l'animal domestique, qui ne s'en offusqua pas.
Il s'en remettra. Bien traité, ce matou. Je ne l'avais jamais vu, mais Frère Prut était intarissable à son sujet. "Chatchat"...
Elle se leva, regardant le ciel. Minath était couché, et Silith au zénith. Ce qui n'indiquait rien de précis. Elle sortit une horloge ouvragée de sa poche.
Bien, nous pouvons passer par le verger, puis rejoindre les offices. Nous gagnerons le temps nécessaire pour que le plus grand monde ait quitté les locaux.
Elle guida ses frères à travers les Jardins, ils se dirigeaient présentement vers l'Auberge et les Escaliers. Sur leur droite, le verger d'Ykena s'étendait sur plusieurs hectares. Vu la saison, la plupart en étaient sombres et décrépis, à l'exception d'un petit bosquet de pommiers couvert de fruits jaunes.
Et voici le résultat du travail de notre défunt ami. Il est parvenu, au terme de longues années de recherche acharnée, à croiser une variété de pommier avec un arbuste persistant, ce qui nous permet d'avoir ces pommes toute l'année. Ce ne sont pas les plus gouteuses, mais au moins elles sont là...
D'après ce que je vois, les arbres sont dans leur état normal. Rien à signaler. Je vous montrerais bien d'autres espèces sur lesquelles Prut a travaillé, mais en cette saison, elles hibernent. De tres beaux manguiers, notemment.
Elle désigna des bâtiments au loin.
L'office est par là. Peut-être, en chemin, pourriez-vous m'en apprendre plus ? Prut était un collègue et ami, j'aimerais bien être éclairée dans cette histoire et si possible vous aider, pour peu que vous ayez le droit de m'en parler...
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Le Vayang 4 Fambir 1511 à 20h16
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Bah en gros, il a été retrouvé égorgé dans un entrepôt de la rouge. Travail de pro.
La milice noir a fait une enquête, mais elle n’a pas aboutit à grand-chose. Et pourtant, ils ont fait du beau boulot. Mais le problème, c’est que le mobile du crime pourrait être ses recherches, que l’on a voulu s’approprier, ou faire disparaitre.
Tout en parlant, le casqué alluma une clope et continua de marcher à coté de la vielle Lupis.
Malheureusement pour les enquêteurs, ils leurs a été impossible d’apprendre sur quoi il travaillait. Et sans cet élément, l’enquête ne peut aboutir.
Voilà en gros le pourquoi nous sommes là.
Puis d’un air plus grave.
Il n’y a pas de problème à ce que vous aidiez. Votre aide pourra être précieuse si ses recherches portent sur la salade. Car moi, je n’y connais rien.
Par contre, histoire d’être claire, cette enquête, bien que délégué à mes soins, pour l’instant, ne dépend pas de la bleu, mais de la noir. Noril est au courant, j’en suis certain et si pour l’instant nous ne sommes que bleu ici, je tiens à ce que la collaboration avec la noir soit limpide. Je suis ici en tant que détective, non en tant que membre du Clephte.
Soyons déjà ravis qu’ j’ai réussi à obtenir la primeur sur l’enquête, au moins la noir ne viendra pas piétiner vos jardins pour chercher des indices, le temps de découvrir ce qu’il en est réelement.
Le détective espérait que Lupis et Tchik comprendrait tous les sens de ses phrases. Puis il reprit son silence habituel.
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.
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Le Sukra 5 Fambir 1511 à 13h22
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| La vieille se frotta le menton.
Bien, heureuse d'apprendre ça. Oui, y a déjà assez de noireauds qui trainent dans les Jardins.
Elle jeta un regard en coin à une sentinelle postée au loin.
C'est un peu plus clair, déjà... Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est qui en voudrait à ses travaux et pourquoi... J'ai du mal à envisager qu'un collègue ait eu envie de s'en prendre à ses trouvailles. Et dans ce cas, qui d'autre ? Un étranger ?
Bref, ça reste globalement assez obscur... Allons voir ça de plus près. Espérons que ses dernières notes se trouvent toujours à son bureau...
Ils finirent par atteindre les offices du département. Elle les guida par quelques corridors. Ils purent avoir un aperçu de ce que donnaient les offices : de grandes salles de travail, où étaient réunis plusieurs pupitres, des pots de tourbe, et tout un tas de livres. Le sol était maculé de boue. Ils continuèrent de marcher jusqu'à une petite officine, seule, au bout d'un couloir.
Hem, voilà où travaillait Prut. C'est un petit bureau à part, heu... On n'avait pas de problèmes avec lui hein, désaccord ou autre, c'est juste que .. hem... Il aimait chantonner pendant qu'il travaillait, et ça donnait quelque chose de ... plutôt faux... Donc, eh bien, il était pas mal ici, quoi...
Il entrèrent dans une petite pièce assez bien éclairée, où un grand désordre régnait : livres, herbiers, croquis et dossiers, tout était en désordre. La vieille ne semblait pas s'en soucier. Elle enjamba quelques piles de document et se dirigea directement vers le pupitre.
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Le Dhiwara 6 Fambir 1511 à 15h24
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| Comme un réflexe, le mot "farfelu" avait intrigué Terenor. Il tendit la main et récupéra les quelques feuillets concernant les myrtilles roses. Il cherchait une date. Peut être était-ce le dernier travail de la victime. Du regard, il incita les deux autres à regarder les dates des autres travaux. Tandis qu'ils fouillaient du regard:
Trouver le mobile devient une équation des plus nébuleuses.
Que nous reste t-il, Lowfyr?
Une vengeance?
Quelqu'un lui en voulait peut être personnellement.
Un autre botaniste. Une idée, Soeur Lupis?
A l'évidence, les travaux de Meör Prut ne relevait pas d'un secret gouvernemental. Des fruits plus résistants. D'autres qui arrivent à maturation plus rapidement. On ne tuait pas pour si peu. Quoique...
Qui peut avoir eu interêt à tuer un expert en fruit?
Un Syndicat des Fruits et Légumes?
A moins qu'il ait été témoin de quelque chose.
Mais quoi?
...euh, vous l'avez vu quand pour la dernière fois, ma Soeur?
Les hypothèses sortaient de sa bouche comme si elles débordaient de son esprit. Trop d'alternative, trop peu d'indication, l'ensemble de définition de cette matrice était encore très difficile à dessiner. Le moindre détail pouvait aider à ce stade là. D'ailleurs, en parlant de détail...
...Tchik se baissa et laissa le chaton à terre, pour mieux fouiller les travaux du Frère Prut. Il adressa une caresse au félin pour le rassurer et quelques mots sans consistance.
Et toi, Chatchat, qu'est ce que t'en dis de tout ça?
Interrupteur Enclenché!
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Le Julung 10 Fambir 1511 à 17h18
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| La vieille reposa la liasse qu'elle avait dans les mains.
La dernière fois que je l'ai croisé, c'était un soir de la semaine dernière, alors qu'il travaillait un peu tard. J'avais moi-même un travail urgent à finir, et je pouvais l'entendre chanter comme à son habitude. il semblait plongé dans son ouvrage, à l'image de tous les gens passionnés.
Je ne lui connais pas d'apprenti, et d'ailleurs je n'en vois pas de trace, ici... On lui connaissait quelques amis, mais il en parlait peu. A vrai dire, Chatchat prenait toute la place et le rendait intarissable. Quant aux collègues, oui, il en a eu comme moi ; vous savez, après toutes ces années de travail...
Aux offices, tout le monde le trouvait agréable, gentil, un peu tête en l'air c'est sur mais bon... Il était patient, dévoué, et très pédagogue. Un chic frère, quoi ! Il a eu plusieurs tueurs et binômes, qui ne se sont jamais plaints de son travail. Juste de son côté brouillon et de ses capacités vocales. La famille, il n'en parlait pas, mais moi non plus je n'en parle jamais : en général, quand on vient pour travailler, eh bien, on travaille, ou on parle du travail.
Pas de quoi lui en vouloir, vraiment... Je ne vois vraiment pas comment, et pourquoi... Tout cela reste bien mystérieux.
Elle se leva et enjamba précautionneusement le désordre au sol pour se diriger vers le seuil.
Eh bien, je ne me sens plus très à l'aise ici, tout à coup... D'imaginer ce pauvre Prut à son plan de travail... Allez vous euh .. chercher des indices, quelque chose comme ça, ou bien allons-nous nous rendre sur les lieux du crime ?
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