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Les jardins d'Ykena

La lettre

Où il sera aussi question d'une faille...
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Sujet lancé par Tchik
Le 04-01-1511 à 11h53
22 messages postés
Dernier message
Posté par Thanakis,
Le 26-07-1511 à 20h23
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Tchik

Le Luang 20 Jayar 1511 à 21h03

 
Oh.
Loin de répondre à la question véritable, Thanakis fit un résumé de ce qu'elle avait déjà dit.
Mais formulé ainsi, ses paroles prenaient un sens plus précis. Et dévoilait ce que la vénérable tchaë pensait de ce non moins vénérable tchaë. Ce n'était pas des compétences particulières qui lui étaient reprochés, mais sa personnalité. Et si Terenor n'avait aucune raison d'être vexé par la franchise de l'Erudite, sa logique le rappelait à l'ordre. Les évènements défilaient les uns après les autres et quelque chose ne tournait pas rond. Ce que disait Thanakis ne pouvait pas lui convenir.

Il se dressa et passa derrière son siège, le regard pensif et la main posée sur le dossier de bois.


...je suis quelque peu perplexe, Soeur.

C'est vous, qui m'avez indiqué la voie de la diplomatie.
Vous m'avez enjoint à trouver un compromis entre ouverture et fermeture.
Vous m'avez aussi enjoint à écrire cette lettre.
Et à venir à cet entretien.

Maintenant que je me suis mis à nu devant vous, après avoir parlé de mes compétences, avoir lu ma propre lettre et récapitulé nos propres conversations, c'est maintenant que vous choisissez de me dire que ma personnalité ne convient pas au poste?


Trois pas, puis il tournait et refaisait trois autre pas. Réfléchissant à cette situation de plus en plus difficile à concevoir.
Les mots pourtant, sortaient tout seuls.


Je suis désolé, Erudite, mais qui manque de doigté ici?
Je ne me vexerais pas d'un refus, mais comprenez que le déroulement des choses puisse me surprendre.
Si depuis le début vous aviez tant d'a priori sur moi, pourquoi ne pas l'avoir dit?
Et à quoi a pu servir cet entretien puisqu'il n'a jamais été question de mes "absences"?
Vous auriez très bien pu arrêter ce que vous aviez vous même initié bien avant.
Vous auriez aussi pu me parler de ces "absences" supposées afin que je puisse m'en défendre.


L'ingénieur ne semblait ni énervé, ni choqué. En fait, il cherchait à comprendre ce qui n'allait pas. L'Erudite n'avait pas besoin de toute cette mise en scène pour refuser un poste à un symbiosé. Surtout Galchik, qui parmi les symbiosés étaient sans doute un des plus âgés et un des moins arrivistes. Car il était certain que le Frère Expérimentaliste n'était pas là pour une promotion sociale. Un raisonnement logique et transcendé par les encouragements de Thanakis elle-même l'avait amené dans ce bureau. Tout ça pour quoi? Découvrir que sa personnalité était un obstacle.

Des absences.
C'est soudainement que lui revint l'écho des mots : doigté, écoute, empathie.
Ces notions étaient finalement vagues sans plus de précision. Elles étaient un "aperçu lointain" de ce qu'était Tchik réellement. Un aperçu faussé et le parcours de l'ingénieur était là pour en attester.


Quant à ces "absences" à proprement parler, à quel moment m'ont elles fait défaut?
Vous connaissez ma grande activité, mon enthousiasme au travail. Ces particularités m'ont souvent placé au milieu des décisions et des débats. La Symbiose n'a fait qu'accroître cela. Ce sont les circonstances qui m'ont souvent obligé à "représenter la Bulle Bleue". Un nombre de fois incalculable. J'ai même, sur sa demande, plusieurs fois remplacé l'ancienne Diplomate sur certains sujets. Voir en certaines circonstances. Notamment en Ulmendya.
Alors, à quel moment est ce que ma personnalité a mis à mal votre image, votre voix, ou celle de la Fraternité?
Ou du moins, à quel moment avez vous songé que mon attitude ne correspondait pas à vos attentes?
Donnez moi un exemple, que je puisse comprendre vos doutes.


Plus que des exemples, Galchik cherchait une perspective. Si les mots de l'Erudite ne l'avait pas vexé ou énervé, ils l'avaient tout de même un peu blessé. Affaibli. Ou plus exactement, sorti de son élan. Un instant il sembla même aussi vieux qu'il ne l'était vraiment. C'est qu'il avait la soixantaine le bougre. La Symbiose et son esprit effilé ne faisait qu'entretenir une illusion d'énergie juvénile. Mais derrière se cachait un vieux chercheur pragmatique. Et n'était ce pas finalement ce que l'Erudite lui reprochait? Etre ce qu'il est.
Dans cette démarche, qu'avait donc pu espérer Thanakis?
Lui faire miroiter ce haut poste pour le faire changer?
Sans même lui donner les moyens de changer?

Une perspective concrète.
C'est ce dont il avait besoin en sortant de ce bureau. Hors depuis qu'elle l'y avait invité, Thanakis ne lui en avait donné aucune. Comment tirer les leçons de jugements vagues et d'aperçu lointain?



Interrupteur Enclenché!

 
Thanakis

Le Matal 26 Julantir 1511 à 20h23

 
Pour la première fois depuis le début de cet entretien, l'Erudite semble montrer quelques menus signes de contrariété, fronçant légèrement les sourcils à la complainte de son vis-à-vis.

Sans temps mort elle répond d'une voix qui a perdu un rien de sa précédente douceur, tout en se levant, manifestant sans ambiguïté la fin de l'entretien :


Le but de cette discussion était justement de vous écouter et vous connaitre plus avant, et de ne pas tenir compte seulement de quelques "à prioris", frère Terenor.
Et croyez-le ou non, c'est bien à l'issu de cet entretien que j'ai pris une décision.

Je ne vous ferai pas une énumération, qu'elle soit courte ou longue, de vos prises de positions où subtilité et empathie peuvent me sembler vous avoir fait défaut : ce serait une insulte à votre intelligence autant qu'à la mienne, tout autant que de réduire ma position à ce genre de critère anecdotique.


De nouveau le regard de Thanakis se fait plus bienveillant, alors qu'elle ajoute pour conclure :

Prenez le temps de réfléchir à tout cela, frère Terenor, je suis certaine que cette discussion, loin d'être vaine, fera son chemin.


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