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Les ruelles de la cité pourpre.

Poudre à canon et entropie

Spécialités locales mauvaises pour la digestion...pour la santé en général
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Sujet lancé par Hohen
Le 11-12-1510 à 17h57
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Posté par Hohen,
Le 07-01-1511 à 20h25
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Hohen

Le Sukra 11 Dasawar 1510 à 17h57

 
Me voilà autorisé à pénétrer dans la ville Rouge. La fameuse. Unique bastion pour la Fraternité, l'agitation est toujours aussi soutenue que lors de mon précédent séjour. A croire qu'il règne une effervescence constante. Un chaos certain également. On ne l'appelle pas "du désordre" pour rien. Mais l'on m'a toujours dit que ce désordre gardait somme toute une certaine cohésion autour des trois bulles, de ce système de corporation et de l'autorité implacable de son Roi. J'épluche un petit recueil d'annotations diverses sur la Fraternité. Si les guides touristiques existaient sur Syfaria, il aurait pu prendre forme dans ce bouquin emprunté à la bibliothèque et complété par les dires plus ou moins véridiques des marchands du Vitrail.

J'aurai bien le temps dans les prochains jours de visiter. Pour l'instant, comptait seulement le fait de pouvoir trouver un lieu ou dormir pour la nuit. Comme prévu, la joaillerie locale n'échange pas les sardoines et aucun hôtel n'accepte mes pierres. Les choses s'annoncent difficiles pour ce soir mais pour les prochains jours. J'ose déranger une nouvelle fois le mestre de la ville, espérant une solution plus pratique. En attendant, je n'ai d'autre choix que de m'installer dans un coin, de dégainer ma sitar et de pincer quelques cordes. La salle commune pour y dormir coûte 2 girasols, je devrai pouvoir m'arranger avec ça pour la première soirée. J'aurai le temps de visiter une fois dans une paillasse infestée de puces.


 
Hohen

Le Dhiwara 12 Dasawar 1510 à 13h57

 
Ambiance

Le garde que l'on m'a affecté pour me surveiller - car il n'y a pas d'autres mots - se révèle au final être plutôt sympathique. Certes peu loquace, il reste passionnant à écouter quand il prend la parole. Une voix rythmée qui dénote une appartenance prononcée à cette fameuse bulle noire. L'ordre au milieu du désordre disait-il. Je m'éloigne un peu des ruelles les plus animées pour plonger plus ou moins au hasard dans d'autres quartiers. Je prends soin d'éviter les basses fosses qui sont...peu sûres, surtout pour un étranger apparemment. Peu de changement par rapport à Arameth, même pour les Confrères, il est risqué de trainer dans certains quartiers. L'assassinat est un sport national chez nous après tout. Comme la roublardise et autres filouteries.

Le Maire vient de me répondre. Il m'accorde une dérogation temporaire pour changer mes sardoines. Cela m'évitera de passer la nuit dehors ou de devoir continuer à jouer de la musique. Je grimpe les marches de la joaillerie, inspecté par une batterie de regards méfiants. Je ne m'attarde pas sur la décoration, autant ne pas trainer et être rapide. Au comptoir, pas vraiment à ma taille, je change une centaine de pierres et je suis quelque peu étonné de payer une commission au final normale. J'aurai pensé subir une surtaxe "étranger" et une autre surtaxe "confrère" mais au final, le banquier se montre...compréhensif. Peut-être a-t-il ses ordres. En possession de nouveaux moyens, je me permets de trainer un peu plus longtemps dans l'imposant édifice où le luxe omniprésent reflète la puissance économique de la faction. Cependant, un brouhaha attire mon attention. Mon accompagnateur m'explique que la joaillerie sert aussi de bourse, permettant la négociation de parts dans les entreprises fraternelles. Ce concept m'échappe et il me faut de longues explications pour comprendre les bases du fonctionnement. Il n'est pas très motivé pour me laisser assister à une séance, je suis toujours un étranger et un confrère qui plus est. Je ne reste que cinq petites minutes où je peux voir des dizaines de tchaës bien habillés à hurler des consignes, à s'échanger des parchemins tandis que d'autres écrivent et effacent des chiffres à une vitesse surprenante sur un grand tableau noir.

Je ressors de la banque en attrapant un torticolis à force de regarder la décoration du plafond, et plus précisément les hauts-reliefs qui racontent l'histoire et le développement économique de la glorieuse nation fraternelle m'explique mon guide. Un autre bâtiment de taille conséquente domine les autres maisons, à quelques rues de la joaillerie. J'apprends qu'il s'agit de la Chambre Syndicale, siège de la Bulle Rouge et repère d'Ethan Gorgo, l'ancien maire et fils du Roi. Il m'explique longuement comment la réputation du Prince n'est pas totalement usurpée, notamment sur la défense des intérêts de sa bulle.

Le reste de la journée sera composé de visites de petites boutiques locales mais j'éprouve toujours cette curiosité insatiable de simplement observer la vie ici. Même si je ne peux passer inaperçu du fait de ma taille, la plupart des tchaës ne font pas attention à moi, trop occupés à travailler. Le mot ruche s'applique parfaitement ici.


 
Hohen

Le Luang 13 Dasawar 1510 à 21h53

 
Ambiance

Libéré de mon compagnon de voyage plus ou moins imposé, je me retrouve livré à moi-même dans l'auberge du gambol brun. Pour que le garde me laisse libre de mes mouvements, je peux supposer qu'on me surveille d'une façon ou d'une autre. Bah, et puis, un tydale au milieu de tchaës, tellement peu discret. Cette bâtisse, sur seulement deux étages m'étonne par son charme, sa propreté et la qualité de ses prestations. Je laisse quelques pierres pour la nuit ainsi qu'une caution. Ayant pu faire du change, je me surprends à avoir des goûts de luxe et demande une chambre individuelle, au moins pour le premier soir. Je grimpe les marches qui me surprennent toujours autant par leur taille. J'ai toujours du mal à m'habituer à certaines caractéristiques de l'habitat local. Le nombre de portes que j'ai cogné du front est un douloureux rappel à l'ordre.

Je découvre une chambre au confort pour le moins spartiate mais d'une propreté exemplaire. Le plancher grince sous mon poids et je trouve une petite odeur de renfermé qui donne tout son cachet à cette pièce. Je m'effondre comme une masse sur le lit que je découvre adapté à ma taille et même un peu plus. Probablement une chambre pour les tydales ou les neldas. Tant mieux, je n'aurai pas à dormir en chien de fusil. Je demande à faire monter une bassine d'eau chaude. Autant se faire que peu, éviter de sentir la vieille poule moisie, même si l'odeur de la poudre à canon couvre à peu près l'odorat.

Je m'endors à moitié dans la baignoire en vieux bois. Je laisse mon esprit divaguer en dilettante. Tout ce que j'ai vu dans la journée revient devant mes yeux. J'ai peine à croire que j'ai réussi à faire un si long trajet à pieds sans mourir une douzaine de fois. Oh j'aimerai penser que c'est grâce à mon entrainement autant dérisoire que pathétique mais surtout grâce à ma chance insolente. Les jytryans que j'ai croisé ne devaient pas avoir très faim, ni même ce smilodon. A force de jouer avec la chance, elle finit toujours par tourner. On la dit maîtresse capricieuse, j'espère ne pas être trompé au mauvais moment.

Enfin propre, je deviens un peu plus présentable une fois rasé. Mon guide aura du mal à me reconnaître. Mais j'oubliais que même chauve, un tydale au milieu de tchaës se reconnaitrait facilement. Trop fatigué pour manger, j'appliquerai une fois de plus le proverbe du "qui dort dîne". J'entends la musique et les rires de l'assemblée comme berceuse tandis que je sombre dans un lourd sommeil.


 
Hohen

Le Merakih 15 Dasawar 1510 à 22h18

 
Ambiance

Minath est à son zenith, je suppose que je suis potentiellement en retard. J'avais besoin de récupérer. Quelque peu décalqué, j'arrive toutefois à m'équiper et descendre dans la salle commune où je retrouve mon escorte qui patientait sagement. Mon air passablement endormi l'amuse quelque peu et je vois pointer un début de sourire derrière son casque.

Au programme de la journée, le marché, l'armurerie et "le grand arbre rouge".

Je me laisse guider consciencieusement par mon guide touristique improvisé qui me raconte plus généralement l'histoire de la civilisation tchaëe. Le premier point qui me surprend est cette volonté farouche de chercher la raison de leur présence sur Syfaria. C'est radicalement à l'opposé des croyances matriarcales qui se fichent totalement du pourquoi et du comment. Mais très vite, tout s'enchaine, il se prend de passion à me raconter les éléments qui illustrent l'histoire tchaëe, et aussi j'en gage de l'enjoliver. Très vite, des mots partent, tels que plaie, carrousel, leur croyances, ou devrai-je dire superstitions, les chambres, les loges... J'apprends, quelque peu incrédule qu'il y a une loge d'amitié avec la Confrérie. Certes, il n'y a que trois membres mais je me dit que c'est déjà beaucoup. Au moins trois personnes en dehors d'Arameth qui aiment la Confrérie ? A moins que ce ne soit des agents confrères chargés de nous faire un peu de bonne publicité. Possible après tout, le Suaire ou le Luth pourraient très bien faire ce genre de manœuvres typiquement de chez nous.

Mon guide, d'habitude plutôt silencieux, semblait ne plus vouloir s'arrêter en parlant de sa faction. Je peux le comprendre, j'aimerai bien en faire autant si seulement les étrangers pouvaient accéder à la Perle. Comme je m'y attendais, ils restent excessivement méfiants, respectueux mais méfiants, envers les autres factions. Et la mienne doit être en tête de liste. Mais qu'importe. Nous devisons tandis que nous entrons dans le marché progressivement. Les boutiques et les étals deviennent de plus en plus serrés et chaotiques, les ruelles se remplissent, le bruit couvre notre discussion. Capharnaüm, il n'y a pas d'autres mots pour décrire ce que je vois. Ma chance d'être tydale me permet d'avoir une meilleure vue de ce qui m'entoure, ce qui ne manque pas de me faire repérer rapidement. Mais au-dessus de toutes ces têtes, j'ai presque l'impression de dominer le monde. Des babioles, de la ferraille, des parchemins divers, de la nourriture, des outils de prospecteurs ou d'artisans, des animaux de ferme, il s'agit là d'une foire aux merveilles et une ode à la diversité. Je me permets de m'attarder dans chaque boutique. Les vendeurs sont parfois quelque peu réticents de vendre à un étranger mais avec une dérogation du maire et mon nouvel ami temporaire, j'arrive à montrer patte grise, à défaut de blanche.

Ce n'est que lorsqu'un courant d'air froid me frôle la nuque que je comprend que la nuit tombe déjà et que j'ai passé toute l'après-midi dans ce marché, oubliant totalement le reste de ma visite. Je dois remettre à demain l'armurerie et le grand arbre. Mon guide me raccompagne à l'auberge du gambol brun sous le faux prétexte que les rues ne sont pas sûres. Bah, il me surveille, il obéit à ses ordres comme j'obéirai aux miens. Je le comprends. Une fois rassasié, je n'ai plus qu'à profiter du spectacle dans la salle commune ou un barde vient raconter les nouvelles du monde extérieur. Je savoure ces quelques moments où je peux profiter d'une liberté depuis trop longtemps restreinte par ma propre couardise.


 
Hohen

Le Luang 27 Dasawar 1510 à 15h50

 
Le froid m'a quelque peu surpris. Nous ne sommes pas dans un désert, j'ose parier qu'à Arameth, il fait bien plus chaud qu'à Farnya, adossée aux montagnes. Frigorifié, j'ai du acheter des tenues un peu plus chaudes tandis que je passais mes journées dehors. Mon guide improvisé, garde de son état, reste toujours si peu loquace. Pendant plusieurs jours, j'ai poussé un peu plus loin ma découverte de la culture tchaëe. Si étrange, si différente de celle confrère que j'ai parfois l'impression de penser que je suis sur une autre île. Puis, cette armurerie. Prodige pour les yeux même si je suis devenu probablement sourd à force d'explosions. Je ne fais même plus attention à l'odeur de la poudre noire qui imprègne mes vêtements. Des pétoires comme ils disent, j'avais vu quelques frères lors de la bataille d'Arameth avec leurs armes improbables, toutes aussi risquées les unes que les autres, toutes aussi risquées pour leurs propriétaires. Mêlant magie et technologie pour certaines, j'entends des noms évocateurs tels que dépeceur, frouzeur, crache-mort et d'autres aux noms plus poétiques tels que "génie", "gicleur" ou "mousquet à flotteur". J'ai du mal à imaginer la folie qui doit s'emparer d'eux lorsque j'en vois certains, l'oeil hagard regarder d'un air lubrique une arme qui lance des flammes, détruisent les équipements et font joli la nuit.

Finalement, la Confrérie des Six est une faction saine d'esprit.

Les tchaës me regardent l'air mauvais tandis que j'assiste à quelques essais de tir dans un stand protégé. Je représente toujours l'espion étranger, confrère qui plus est. Leur paranoïa est un trait de caractère dont ils ne peuvent se défaire de sitôt. Pas grave, nous sommes guère mieux à Arameth. Je continue mes pérégrinations, les oreilles encore bourdonnantes vers ce fameux arbre rouge, autre symbole de la puissance de la Rouge au sein de Farnya. Le tydale que je suis ne pourra aller plus loin et je devrai me contenter que de vagues explications de mon guide, lui-même n'étant jamais rentré. Dommage, j'aurai bien aimé voir à quoi ressemblait un tel intérieur, si...unique.

Je continue mes explorations, remontant la ville vers le nord. Nouvelle découverte assourdissante, la forge de la ville est sans commune comparaison avec celle d'Arameth, davantage tournée vers la soufflerie du verre. Là encore, je ne devrai me contenter d'un rapide coup d'oeil. On me fait comprendre que la curiosité est un vilain défaut. Je m'arrête là pour l'instant, il me reste encore les quartiers de la bulle bleue et ma visite à Farnya sera terminée.


 
Hohen

Le Julung 6 Jangur 1511 à 18h39

 
Je grimpe sur les hauteurs de la ville. Lentement, je m'enfonce dans les montagnes. Je prends mon temps, marche délicatement comme si les marches en roche massive allait s'effondrer sous mon poids. L'escalier bleu qui menait vers les jardins d'Ykena. Les fameux. Après l'ambiance si suffocante des quartiers de la Bulle Rouge. Après l'odeur souffrée et les détonations de la Bulle Noire, j'avais l'impression d'entrer dans un monde de silence en cheminant sur cet escalier taillé à flanc de montagne. L'air frais me fit frissonner en découvrant ce plateau invisible depuis la ville. Sur les hauteurs de la ville se posait, comme par magie ce terre-plein.

Je reste subjugué par les bâtiments qui rivalisent de décoration, d'audace et de raffinement. Ici une auberge, là une université, plus loin un théâtre. L'atmosphère est plus studieuse, plus réfléchie, plus calme. Je m'émerveille devant la splendeur des jardins. Le stéréotype du tchaë explosif ou entropique s'envole par magie devant le paysage floral qui s'étale sous mes yeux. Même la neige et le froid ne semble pas vouloir atténuer ce spectacle, n'y ajoutant que quelques pointes enneigées clairsemées au milieu des fleurs et de l'herbe tondue.

C'est de loin mon quartier préféré, le moment de mon séjour que je garderai le plus précieusement dans ma tête. Je suis tellement sous le charme qu'il me faudra une heure pour remarquer l'énorme créature au milieu du lac. Mon guide m'explique tout à son sujet ainsi que la fonction de chaque monument. Même s'il n'est visiblement pas enchanté de trainer dans un tel quartier, il m'accompagne avec zèle durant mes promenades. J'aimerai tellement savoir dessiner pour retranscrire, saisir ce que j'ai sous les yeux tant cet endroit me fait ressentir quelque chose de singulier. L'architecture pourtant si brute en contrebas ne pouvait laisser supposer une telle délicatesse ici-haut. J'en viens à regretter la perte d'Oriandre. Je crois que le Palais Royal était là-bas. J'en viens à imaginer la perte des autres villes, de telles splendeurs vidées de leurs habitants, détruites et souillées par une corruption dont la poussière ne comprend ni la raison ni la nature.

La journée s'achève déjà. Une fois n'est pas coutume, je continue à visiter la ville toujours accompagné. Ce quartier me plait, une pensée fugace me traverse l'esprit, celle d'y habiter pour mes vieux jours si tant est que j'ai la possibilité de vieillir. Mais je me reprends rapidement, je n'oublie pas qu'il y a d'autres factions, d'autres villes qu'il me reste à découvrir. Que l'émerveillement qui est le mien, celui de l'oeil candide ne fait que débuter. D'autres lieux m'incitent à continuer, à ne pas m'arrêter, le ponts des soupirs, le puits des souvenirs, la maison des dames. Tant de choses à découvrir que je ne sais pas si je pourrai tout faire en une vie.

La visite durera encore une partie de la nuit, le quartier de la Bulle Bleue s'illuminait de plusieurs lampions et même si le froid était mordant malgré mes vêtements, je ne pouvais me résoudre à rentrer. La fatigue cédait le pas à la curiosité insatiable du petit confrère jamais sorti de chez lui.


 
Hohen

Le Vayang 7 Jangur 1511 à 20h25

 
Mon dernier jour à Farnya. C'est un sentiment bien étrange qui s'empare de moi, celui de quitter à regret une ville dont je n'entrevois à peine la diversité et l'impatience de rentrer à la maison, reprendre mon petit rythme routinier de vieux garçon. Je suis resté plus longtemps que prévu mais je ne regrette pas. Même si j'étais un étranger, un voleur, un espion, un fourbe et un assassin - aux dires de quelques mauvaises langues - j'ai toujours été bien reçu et bien traité. Je me doute bien que même si je devais être probablement le seul tydale en ville et quelque part, une petite animation, j'ai vu surtout une faction concentrée sur elle-même, sur l'échange et la création. Je ne saurai dire, comme Petrorius, si la faction faisait du sur-place en matière de technologie ou d'inventivité et si la symbiose et les cités nemens étaient un frein castrateur au développement des races de poussière, mais j'ai pu voir cette faction raciale soudée malgré les évènements tragiques qui ont secoués le Désordre. La vie reprenait son cours devais-je supposer, rythmée par les explosions diverses, les bruits incongrus et les discours improbables.

Peut-être la Fraternité était-elle ralentie, mais elle continuait d'avancer, consciencieusement, méthodiquement, sans trop se soucier du monde extérieur. Et quelque part je les comprenais, ils possédaient cette diversité, cette richesse intérieure que l'unicité d'une race ne diminuait que légèrement. Je garde en souvenir nombre d'évènements ou d'anecdotes comme ce concours de bière avec un forgeron, ce récital improvisé de sitar, ces longues déambulations dans les rues bourdonnantes de la Bulle Rouge et la rigueur militaire professionnelle omniprésente dans les quelques quartiers de la Noire. Mais la Bulle Bleue et ses jardins en hauteur garderont ma préférence dans ma mémoire.

Approuvée par le maire, ma demande d'achat pour une poupée mécanique ajoute à mon petit panier de souvenirs. Rien de bien excitant à en juger. Potions de soins, de vitesse et d'invisibilité pour mes futurs déplacements. Car je sais ce qu'il m'attend au dehors des murs protecteurs de la capitale confrère. Jytryans, smilodons et autres oiseaux de mauvaise augure ne feraient qu'une bouchée de moi au premier faux pas. Je repars donc avec ma poupée bien protégée dans mon sac et prends le chemin de la sortie.

Comme prévu, je suis fouillé à la sortie de la ville. J'ouvre mon sac et me laisse fouiller. La situation m'amuse un peu puisque le garde à du mal à contrôler le haut de mon corps. Un demi-mètre de différence au bas mot. Mais je me retiens de sourire pour ne pas froisser mon surveillant. Une potion d'invisibilité, deux potions de soins modérés, une potion de vitesse, une potion de soins, un plan de la ville et la poupée mécanique. Je les laisse discuter en attendant de pouvoir partir, mon guide garde toujours derrière moi.


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