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Le Matal 2 Nohanur 1510 à 19h09
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| Attention, je pourrais être tentée cela ne paraissait pas si évident, son visage restant fermé malgré un maigre sourire.
J'ai une mission à te confier commence t-elle, grillant le bout d'un cigarette qu'elle venait de rouler dans le tabac du Lowfyr.
Tu vois, je vois la Fraternité comme une grande machine, d'une incroyable complexité et aux capacités fascinantes. Son fonctionnement est basé sur un équilibre. Et comme tout équilibre, celui-ci est plus ou moins précaire.
Les trois organes sociaux, les bulles, sont une variable majeure -déterminante- de l'aplomb de notre société.
On constate sans peine que les groupes d'influences croissent en puissance du fait de l'adjonction de symbiosés.
J'vais pas spéculer sur les intentions des plus hauts représentants, les faits sont là et se suffisent à eux-même : Les syndicats rouge et l'état major noir voient de plus en plus de symbiosés à leurs têtes. La force que cela confère au commerce ou aux opérations militaires met en péril le fragile équilibre de notre cher désordre.
La bleue est la voie alternative, celle des érudits qui ne sont pas arcanistes de bataille, des concepteurs indépendants des affaires mercantiles, des explorateurs qui ne sauraient être des éclaireurs. Bien que certaines fonctions se confondent parfois dans les esprits, nous nous devons de cultiver cette différence.
La loge doit demeurer active, lucide et forte. Il est indispensable qu'un symbiosé continue de vieller sur le Clephte. Et je pense que c'est un boulot pour toi.
Sans trahir d'émotion particulière elle jauge la réaction de son Frère au travers de la fumée de cigarette.
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Le Matal 2 Nohanur 1510 à 19h40
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| Contrairement à Kal, Lowfyr n’était pas avare en expression et réaction visuel. Ce qui était plus difficile, c’était de savoir s’il bluffait ou non.
Deux technique différente, mais toute aussi efficace dans leurs travailles.
C’est deux là était fait pour s’entendre.
Lowfyr lâcha un grand sourire et un air heureux. Mais en contraste, sa réponse semblait plus amère.
Mouais. J’pense qu'tu m'connais assez pour savoir que j'suis une grande gueule à la tête brulée. Si j’accepte l’boulot, faudra pas oublier qu’y à pas pire diplomate que moi. J’n’ai pas l’intention de changer, si j’ai un truc à dire, j’le dis.
Bien sur, ça ne changera rien à ma discrétion sur le boulot et sur nos petits secrets. Mais j’ne serais clairement pas non plus le type qui s’cache dans l’ombre. J’ai mes méthodes pour obtenir mes informations et il est clair qu’elles ne sont pas académiques.
Mais elles ont fait leurs preuves. J’suis la mite sur l’cul du chien. Tout l’monde sait qu’elle est là, mais faut faire avec. J’ne suis pas la puce discrète caché derrière l’oreille.
J’veux être sur que tu t’en rends bien compte.
Le casqué prit la bouteille afin de remplir les verres posé sur la table, prit le sien et le vida en une fois.
Même si j’connais la fonction, j’voudrais savoir de ta bouche c’que t’attend d’un analyste. Histoire d’être certain qu’nous sommes sur la même longueur d’onde.
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.
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Le Merakih 3 Nohanur 1510 à 18h22
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| La rouquine écoute sans l'interrompre, buvant une gorgée de ce liquide bon marché, expulsant volutes de fumée envoutante.
Au terme de cet exposé elle pourrait lui annoncer qu'il était exactement le profil recherché, mais n'en fait rien. En lieu et place elle hausse les épaules en connaissance de cause, laissant entendre qu'il fera l'affaire, sans plus.
Celle qui considère qu'il n'est guère bon de trop flatter un Frère reste un brin désabusé et se sert un deuxième verre avant de répondre.
Ce que l'on attend de l'Analyste, en faisant abstraction des qualités évidentes d'autorité raccordées à la fonction de chef, ça serait la curiosité, la lucidité et l'esprit critique.
L'expérience montre que bien des choses que l'on considère comme acquises s'effondrent du jour au lendemain et emportent avec elles nos certitudes, nos illusions et parfois même nos convictions.
elle désigne Lowfyr du bout dansant de sa clope fumante.
L'intérêt dans ton cas c'est qu'il n'y pas grand chose à changer. Prendre conscience de tes nouvelles obligations, choisir la voie dans laquelle tu veux diriger tes hommes, rien d'insurmontable.
Et elle s'arrête, n'évoque aucune règle de comportement, ne fait pas de laïus sur les prérogatives de la loge, considérant que son Frère connait déjà l'histoire, ou peut être que les choix lui appartiennent.
Sans plus rien ajouter donc, elle extrait de l'une de ses poches une clée robuste dont l'ouvrage de la boucle ressemble étrangement à un œil grand ouvert.
Tout bon membre de la loge, du plus humble des indics à l'Analyste en passant par les archivistes et les enquêteurs connaissent ou au moins ont entendu parler de la clée des Archives de la Loge, sésame d'une somme inestimable de savoirs jalousement gardés.
Elle la dépose au milieu de la table, entre eux deux et attend son œil vert verrouillé sur la moindre réaction du casqué.
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Le Julung 4 Nohanur 1510 à 19h21
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| Lowfyr regarda la rouquine poser la clé sur la table. Il se pencha vers la table, non pas pour la ramasser, mais pour remplir les verres. Il prit le sien et le leva.
Bien, j’pense qu’tout est clair. J’lève donc mon verre afin d’fêter nos deux promotions et pour l’bien être de la loge.
Le casqué regarda Kal d'un air étrange, comme s'il voulait la sonder, voir en elle. Chose qui n'était bien évidement pas évident, voir impossible. C'était une pro, capable de masquer la moindre émotion. Il appréciait beaucoup cette attitude.
Dans une autre vie, il aurait voulu l'avoir comme adversaire ou comme rivale. Cela aurai donné des joutes psychologiques très intéressent. Mais ici, dans cette vie, ils agissaient du même coté et il fallait faire avec.
Il la regarda encore quelque seconde puis se leva.
J'dit qu'il faut fêter ça de la meilleure manière qui soit.
Le casqué contourna la table, s'approcha de Kal, s'abaissa un peu et l'embrassa ...
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.
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Le Julung 4 Nohanur 1510 à 21h11
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| Le petit sursaut réflexe de recul bloqué par la chaise sur laquelle elle était affalée elle ne pu esquiver l'assaut du casqué. Mais... était-ce voulu ? Lowfyr avait du glisser, et tenté de camoufler ainsi sa maladresse. Forcément.
Si c'était le cas, pourquoi ses lèvres ne quittait pas celles de la rouquine ? Pour une fois, l'une des rares lors d'une vie, elle fut totalement prise au dépourvu. Elle entendait très distinctement la voix éraillée du paternel.
"Voila ce que c'est de ne pas se tenir sur ses gardes !"
Oh papa.... c'est pas le moment !
La température montait, et elle n'était pas seule. Une étrange raideur se glissait entre leurs corps serrés, puis, un déclic.
Son pouce venait d'armer le chien du pistolet, le canon fébrile frôlant la peau du casqué entre les pans de son veston négligemment ouvert. En un éclair elle saute sur ses pieds, entraine le rouquin effronté dans un demi-tour effréné et le repousse violemment contre le mur.
Son expression trahit son désarrois. Il aurait pu prévenir, l'enfoiré. Bras tendu, braquant toujours l'impudent, son index n'attend que la toute petite impulsion nécessaire. Caresser la gâchette, envoyer Lowfyr voir de très près ce a quoi ressemble un pilier.
Elle se sent prête à exploser, en proie à de très inhabituelles bouffées de chaleur. La colère monte et elle le fusille, du regard pour commencer.
Pour sur il avait commit une erreur.
Pour sur il allait déguster.
Lowfyr, jamais elle ne l'avait regardé de cette manière auparavant.
Petit connard... Pesta t-elle.
De sa main libre elle l'attrape soudain par le col, une force irrésistible l'emporte alors, elle se serre contre lui, alerte au moindre signe, embrasse le casqué sans ménagement et se débarrasse à la hâte de son arme qui va rejoindre sa clé sur la petite table.
Ainsi libérée, elle enlace de son bras le cou du Frère, en réclamant plus.
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Le Vayang 5 Nohanur 1510 à 20h58
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| Le casqué aurai put ressentir la joie d’une victoire, celui d’avoir réussi à faire tomber le masque implacable de la rouquine, d’avoir abattu ses barrières, d’avoir été plus loin que n’importe quel autre badaud venu.
Mais ce n’était pas le cas.
Le casqué aurai put ressentir de la puissance, d’avoir le contrôle sur tout, même sur son implacable supérieur, d’être plus fort et plus subtil qu’elle, avec ses méthodes discutable mais efficace. De toujours avoir un coup d’avance sur son adversaire.
Mais ce n’était pas le cas.
Le casqué aurai put ressentir plein de chose à ce moment, de mesquin, d’égoïste, de supérieur.
Mais rien de tout cela ne lui traversa l’esprit.
Sur le moment il était en phase avec lui-même et en phase avec Kal. Il avait conscience qu’elle était identique à lui-même. Sa version de lui-même au féminin. Ils se comprenaient parfaitement, comme s’ils avaient été jumeaux. Pourtant, ils s’étaient peu vu, peu parlé, mais cela leurs suffisaient pour se connaitre parfaitement. Et l’enchainent d’action qui avait suivi son baisé sournois ne faisait que le confirmer.
Lui-même abaissa ses propres barrières. Lowfyr était Lowfyr, au sens propre en cet instant. Plus de masque, plus de fausse émotion, plus de jeu.
Il prit Kal dans ses bras, lui rendant la fouge qu’elle lui avait offerte.
Ils allaient, le temps d’une nuit, être eus même tout simplement.
Liberté de l’esprit, liberté de l’âme, chose rare pour ses deux Tchaë.
Cette nuit leur appartenait, à eus et à eus seul, les laissant être ce qu’ils ne seraient jamais pour d’autre.
Autre forme de symbiose, autre forme de rédemption.
Une nuit qui serait peut-être unique, mais inoubliable.
Car jamais Lowfyr ne pourra jamais assez remercie Kal pour ce moment de liberté qu’il n’avait jamais eu.
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë.
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Le Sukra 6 Nohanur 1510 à 08h58
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| La nuit était encore noire, le matin ne pointerait pas le bout de son nez avant une bonne heure. Elle était nue, le drap ne dissimulant que la partie son corps en dessous du nombril, les mains derrière la tête, elle semblait réfléchir.
Avait-elle commit une erreur ? Comment avait-il fait pour déclencher cette passion chez elle ?
Toujours plein de sujets en tête, elle avait depuis longtemps sacrifié sa vie personnelle à sa dévotion envers sa faction et ses recherches. Tout avait été si vite...
Ça ne devait rien changer... "Ça ne changera rien" se mentit-elle.
Passant sa main dans ses cheveux elle frôla le cercle de métal qui sertissait son orbite. Étonnant, elle n'avait pas créé cette prothèse avec l'idée de rétablir l'esthétique de son visage, l'œil mécanique dépareillait sérieusement , cela n'avait pas semblé gêner Lowfyr outre mesure.
Abandonnant la protection des couvertures elle émergea du lit dans lequel le rouquin dormait peut être encore et entreprit de se rhabiller, recouvrant les nombreux tatouages hétéroclites qu'un chanceux avait eu tout le loisir d'observer.
Le taudis ne servait pas de petit déjeuné au lit, elle n'avait pas faim de toute manière. Il fallait qu'elle se vide l'esprit, des centaines de questions qui lui trituraient la cervelle, et elle savait déjà comment elle allait s'y prendre.
Jetant un regard à l'imposante forme un sol, emballée d'un tissus sale, un sourire naquit aux coins de ses lèvres.
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Le Sukra 6 Nohanur 1510 à 23h57
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| ***
La ruelle était sombre, le brouillard l’avait envahi.
Il était seul, il courait.
Sa vielle chimère le poursuivait inlassablement, sans pitié. Sans fatigue.
Toujours elle était là, à guetter le bon moment.
Et lui il courait pour s’en échapper.
Elle s’approchait, il la sentait derrière lui, toute proche.
Il accéléra, avec l’énergie du désespoir.
Mais rien y fait, elle était la, tendant sa main squelettique, lui touchant l’épaule …
***
Lowfyr se réveilla en sursaut. Toujours ce vieux rêve qui venait parfois le harceler. Il regarda autour de lui quelque seconde. Il était désorienté et avait oublié ou il était.
Puis il vit Kal, qui regardait quelque chose par terre. Tout lui reviens à l’esprit.
Comme si c’était possible d’oublier…
Il garda encore le silence quelque seconde regardant la rouquine. Puis il cassa le silence.
Tu regarde quoi ?
Lowfyr Dalmary, Détective privé et tête brulée de Farnya.
« Celui qui pisse contre le vent ne doit pas s’étonner d’avoir les bottes sales » Vieux proverbe Tchaë. | |
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Le Merakih 10 Nohanur 1510 à 18h36
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| Arrachant son regard de la masse enveloppée elle considéra un instant le rouquin dont le réveil avait été à l'image de leur nuit, mouvementé.
Lui adressant un bref sourire elle commenta :
J'espère que ce n'est pas de moi que tu rêvais...
Mais ne faisant pas partie de celles qui se vexent sur des suppositions elle ne lui en tiendrait pas rigueur même si c'était le cas. Une fois son ceinturon ajusté et sa peau couverte elle répondit à la question de Lowfyr, un peu tardivement.
Ça, c'est ma dernière œuvre achevée. Il me reste encore un paquet de paramètres à établir et deux trois choses à régler et ça peut se faire qu'en situation réelle.
Son ton était de nouveau apathique, son comportement détaché, comme si de rien n'était. Elle rengaina son arme dans son étuis et referma les pans de sa veste à haut col. Pas un soupir, nulle œillade amoureuse, aucun signe de tendresse envers lui, elle était redevenue celle que tout le monde connait, indifférente.
Quelques coups de main en peigne et sa crinière courte recouvra son insolent chaos habituel.
Ses explications succinctes et son agitation laissaient entendre qu'elle n'allait pas s'éterniser. Ses bottes chaussées, elle souleva l'étrange paquet, visiblement lourd, et le passa dans son dos, son épaule soutenant une large sangle.
Je vais passer deux ou trois consignes, il n'y aura pas de problème administratifs ou autre, je m'en suis déjà chargé. Gardes les yeux grands ouverts et....
Elle désigna la table d'un signe de tête.
... n'oublie pas la clé, Frère Analyste.
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