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Auberges et Tavernes

Des effluves, chapitre 1

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Sujet lancé par Petrorius
Le 05-07-1510 à 14h02
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Posté par Jeaneudon,
Le 07-09-1510 à 22h13
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Petrorius

Le Luang 5 Julantir 1510 à 14h02

 
J'ai réservé deux chambres à l'auberge du pou nerveux, qui porte bien son nom.
Une pour moi, une pour l'Ordinant du Luth Hohen.

Le foutriquet est en retard, bien entendu. Il papote sans doute avec Saillon, le mou d'Avih Loudmer, dont l'infâme claudication est gage d'une démarche de sénateur moribond. Quelque chose me dit que je ne reverrai point les deux olibrius avant Vêpres. Alors je sirote, non sans jubilation, une eau-de-vie de figues, en observant la foule bruyante et bariolée des petits personnages de la cité.

Une ville de tchaës. C'est positivement surprenant. Très exotique.
On ne dirait point que les autochtones ont déménagé toute une cité il y a moins d'un mois...
J'imagine la panique si nous autres confrères devions abandonner la Perle ! Et pour aller où, je vous prie ?

Le garçon de café s'approche. Je lève la main pour l'appeler : quelques olives feraient bon effet, dans la coupelle vide posée devant moi. J'ai passé ma première commande en Raban, sans trop y croire, mais le jeune homme m'a compris. Par correction, je m'adresse à lui dans sa langue :


Pardonnez-moi, mon bon : auriez-vous quelques olives pimentées ?

Il me regarde bêtement, les yeux écarquillés, puis plissés. Mais ne répond pas...
J'insiste, en soignant ma prononciation :


Je disais donc : auriez-vous des olives au piment, disons une vingtaines ? A défaut, des oeufs durs, ou des cacahouettes, pour grignoter quelque chose avant de commander mon repas ? Il se fait tard, j'ai beaucoup marché et j'ai grand appétit.

Manifestant les signes d'une grande surprise, il me répond dans un baragouin incompréhensible et s'éloigne... avant de revenir flanqué d'un vieux monsieur qui doit être son grand-père, compte tenu de son âge et de son aspect. L'ancêtre me dit alors :

Le fiston dit que vous voulez quelque chose, mais qu'il n'y comprend rien ?

Ah, quand même. Voilà quelqu'un qui s'exprime correctement.
Mais quelle est donc cette faction où les gens ne parlent point leur propre langue de race ? Je peux enfin passer commande :


Oui, des olives, s'il vous plait...

Le vieux bonhomme sourit mystérieusement, comme amusé :

On vous apporte ça, mon gars.

Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Kal'Ash

Le Matal 6 Julantir 1510 à 18h26

 
Non mais je rêve.


Un instant j'hésite à tourner les talons. Après tout il m'a peut être pas vu. Un grand dadais décati comme lui, au beau milieu de l'une de nos tavernes grouillante, il ne m'aura pas vu entrer.

A sa façon d'utiliser la langue ancienne je comprend bien vite qu'il n'est pas en ville depuis très longtemps et qu'il n'est pas un spécialiste de notre belle culture. Au moins ça me changera, pour une fois que je tombe pas sur un étranger prétentieux laissant entendre qu'il en sait plus que moi sur les nôtres.

Maintenant que j'y pense, je me souviens d'une demande lancée via le rassemblement psychique, un savant étranger qui souhaitait apprendre le dialecte désuet des anciens. Peut être que tout ceci peut devenir intéressant après tout. Je m'approche finalement du Tydale, reluquant l'immense et affreuse redingote prenant un air dégagé en arrivant au devant de lui.

Sa taille m'oblige à relever sérieusement la tête, pas question de ne pas le regarder dans les yeux, fut-il du gabarit d'un placide.
Subodorant qu'il ne connait pas un mot de la langue officielle je déploie mon plus beau... Nelda.

Salut l'étranger.

Alors, on a le gosier à sec ?



J'ai jamais été fortiche dans les introductions de toute façon, et dans notre brève correspondance mentale c'est bien dans la langue des rêvants qu'il s'était le mieux fait comprendre.






 
Thosen Noril

Le Matal 6 Julantir 1510 à 22h01

 
Thosen, suivant distraitement de quelques pas l'Analyste, entre à son tour dans la taverne.
Un rapide coup d'œil lui suffit à mettre un visage sur des pensées et il se dirige vers la table du tydale, un sourire légèrement amusé.

S'il n'a pas eu la chance d'assister à son échange avec le garçon de café, le dernier message du confrère laisse présager de toute la subtile influence du voyageur Loudmer dans la rencontre qui va suivre.


Bonjour Soeur Analyste.
Préséance féminine et factionnelle. Le ton est d'une neutralité de bon aloi, sans plus.

Docteur Petrorius, heureux de faire enfin votre connaissance, et bienvenue à Farnya.
Si Kal'Ash possède quelques connaissances en rabaän, elle se rend compte que l'intonation est bien davantage prévenante. Une petite frivolité à l'intention de sa Sœur.

 
Baër'lupis

Le Matal 6 Julantir 1510 à 22h18

 
Tiens, deux gardes d'escorte plantés devant l'auberge... Nelle était-elle déjà rentrée ? C'était l'occasion ou jamais de lui remettre son manuscrit....

Elle pénétra dans l'établissement, faisant fi des relents d'alcool et de sueur. Ah non, ce n'était pas elle. Un tydale, inconnu. Et bien entouré de surcroit, de l'analyste et du diplomate.

L'affaire ne la concernait surement pas ; aussi en profita-t-elle seulement pour aller se commander une citronnade fraîche, discrète, comme à son habitude.



 
Petrorius

Le Merakih 7 Julantir 1510 à 01h50

 
Lorsqu'une jeune tchaë s'avance vers ma table, je l'observe sans réagir.
Il faut qu'elle me parle pour que je me lève, assez soudainement, quelque peu surpris et décontenancé :

D'abord, je n'ai point l'habitude d'ausculter tous les gens qui passent à portée de mon regard. Aviha Kal'Ash ne porte aucunement son statut de symbiosée en bandoulière, elle m'a surpris. Qui plus est, il m'est difficile d'estimer son âge : la petite dame a des airs d'Athanie, avec sa tête de poupée, ses grosses lunettes et son bandeau de pirate qu'on croirait tout droit sorti d'une malle de jeu. Pourtant, je devine qu'il n'a rien de coquet : je suis médecin, je sais reconnaître une mutilation... quand j'en vois une.

Une fois debout, évidemment, je domine la Sœur du Désordre d'un bon demi-corps. Je porte la main à mon chapeau, me découvre et la salue...


Mes hommages, Aviha.

... puis lui tire une chaise, attendant qu'elle s'installe avant de me rasseoir.
Il semblerait qu'elle souhaite converser en nelda. Fichtre. Ca ne me pose aucun problème existentiel, mais tout de même, quelle drôle d'idée ! C'est à croire que personne ne parle la langue locale ? Je me suis fait un devoir de l'apprendre avant de venir, par correction ; je n'en suis guère récompensé.


Je vous remercie de m'accorder un entretien, Sœur Kal'Ash. Nous devrions être rejoints sous peu par l'ordinant Hohen, membre de l'Horloge du Luth, sans doute ralenti par votre compatriote... Avih Loudmer. D'ici qu'il soit là, me permettrez-vous de me présenter ?

Je me nomme Ambroise Petrorius.
Je suis docteur en médecine, chirurgien dentiste et aliéniste diplômé.
J'enseigne les sciences naturelles au sein de l'Horloge du Limonaire, qu'on pourrait comparer à un ministère spécialisé dans l'étude de la sorcellerie.

Désirez-vous boire quelque chose ? J'ai com...


Ah, quelqu'un d'autre s'approche. Cette fois, je ne me laisse plus surprendre et scrute attentivement le nouveau venu : oui, c'est un symbiosé... "Thosen Noril"... le Diplomate de la Bulle noire.
Je me lève à nouveau.
Il dit quelques mots à sa jeune Sœur, mais je n'y entends goutte ; par exemple, voilà qu'il baragouine à son tour ! Si je n'avais point croisé le brave grand-père du serveur, je finirais par croire à un vaste complot ! Fort heureusement, le sieur enchaine une salutation parfaite, prononcée dans un raban sans accent. J'y réponds donc pareillement :


Mes salutations distinguées, Avih Diplomate Noril. C'est un honneur.

Les deux farnians se jaugent curieusement du regard. Est-ce un effet de mon imagination, où ces deux-là ne s'apprécient guère ? J'espère qu'ils n'en sont point à couteaux tirés ! Je suis venu dans l'espoir de partager et d'enrichir des informations d'importance, ce qui présuppose une bonne ambiance minimale... voire amicale...

La fraternité, oui.
Le désordre...


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Hohen

Le Merakih 7 Julantir 1510 à 15h30

 
Déjà que dans ma propre ville je me perds, alors dans une autre, c'est sans espoir. Ainsi, le plus naturellement du monde, après avoir rongé mon frein pendant des heures et des heures dans un transport construit par une civilisation que je ne connais pas du tout, il était dans la suite logique de ce drame exploratoire que de me perdre dans une ville d'une autre faction et d'une autre race.

Bref, alors que le bon docteur m'a devancé pour faire les réservations (tant mieux, je ne parle pas un traitre mot de cet idiome mécanique), il me donnait rendez-vous à une auberge au doux nom. Une taverne en vaut une autre. Si dans une taverne on ne risque pas de se faire voler, égorger, violer, dépecer, enrôler ou je ne sais quelle autre drôlerie de ce genre, ce n'est pas drôle. Certes, la Confrérie possède un bel assortiment de tchaës mais là...yen a partout. J'ai l'impression de me sentir...pas à ma place.

Mais au milieu de cette fourmilière qui s'agite de façon ordonnée, j'ai l'air bien bête à rester planté au milieu d'une place, à chercher mon chemin alors que je ne parle pas la langue de la région. Alors, faute de mieux, je reprends la route vers la sortie pour demander à ce qu'un confrère du comptoir m'indique le chemin une énième fois. Décidément, je serai en retard... Enfin bon, le cerveau est sur place, c'est l'essentiel.

Un paquet de temps plus tard, je retrouve enfin mon chemin vers cette délicate auberge au nom poétique. Je manque de trébucher pour la quatorzième fois pour enfin trouver, dans un coin, ledit arracheur de dents pour cintrés avec quelques invités. J'évite de bousculer les clients déjà présents, sait-on jamais, un coup de pétoire est si vite arrivé avec ces accrocs de la gâchette et de la poudre noire.

J'arrive derrière Petrorius en baissant les yeux. Moins ils me voient, mieux ce sera. Je m'assieds dos au mur, réflexe de trouillard, et dégaine un calepin. Mon défi d'aujourd'hui : prendre des notes d'une conversation qui me dépasse dans une langue que je maîtrise tout juste.

Je sers la Confrérie et c'est ma joie.


 
Kal'Ash

Le Merakih 7 Julantir 1510 à 19h03

 
Je me retiens de rire lorsque le docteur me salue dans une franche et surement noble révérence. C'est que le dernier qui m'a salué comme ça n'est pas tout jeune. Celui-ci non plus, à la réflexion.

Ceci étant, même moi j'apprécie ce genre d'attentions. Là au milieu de la taverne c'était plus ridicule qu'autre chose, mais quand même.

La suite n'est pas moins piquée des hannetons, si j'ai du mal à me souvenir de la dernière fois ou on m'a salué de la sorte, j'ai carrément oublié celle où on m'a tiré une chaise et attendu que je m'asseye pour en faire autant. A défaut d'autre chose, c'est au moins la preuve que le style du bonhomme n'est pas une vantardise apprise sur le tas pour en envoyer plein les mirettes aux gens de la culture visitée.

Je m'assois donc, à califourchon après avoir fait faire un demi-tour à la chaise. Alors que je hèle le garçon pour une chope le confrère médecin est interrompu dans sa brillante présentation par l'entrée du grand, du beau, du fort Thosen Noril.
C'est drôle, je n'ai même pas besoin de comprendre la langue d'Arameth pour sentir une pointe de perfidie, un soupçon de fourberie gentiment enveloppée, somptueusement placé dans son introduction et m'étant destiné.
Alors bien entendu je ne pas laisser passer ça, il s'en trouverait surement vexé.


Frère Noril ! Quel talent ! Même en sachant que c'est ton boulot, y a de quoi s'extasier sur ta maitrise des langues étrangères. Mais n'en abuse pas trop, ça serait pas correct envers ceux ici qui n'ont pas de préceptrices aussi zélées.
que je lui lance en guise de salut accompagné d'un franc sourire.

Prenant conscience que de l'extérieur cette petite incartade ne ferait que troubler nos hôtes je mettais un terme au petit jeu et me recentrais sur le Tydale. Puisqu'il venait de se présenter j'imagine qu'il était la moindre des politesses d'en faire autant.

Je suis Kal'Ash, Ingénieure de la bulle bleue et syndiquée de la bulle rouge. puis accompagnant la suite d'un geste évasif je m'intéresse à trop de choses pour en faire la liste, et en plus on est pas là pour ça.

Vous disiez que...


Je m'interrompt à mon tour. Un grand, un deuxième grand je veux dire, vient se planter derrière le premier sans lâcher un mot. Genre "faites pas attention je ne suis que son ombre" mais en mal fait.

...que vous vous intéressiez aux effluves et au machin qui en balance par barils entiers sur les cités de poussières.






 
Petrorius

Le Merakih 7 Julantir 1510 à 23h41

 
Je suis un vieux monsieur.

A mon âge, l'organisme et la cervelle acceptent une quantité limitée de surprises en une journée. Et là, j'avoue, je suis proche de la saturation.
Avec risque de dégâts collatéraux pour ma santé mentale...

Ces tchaës, ils sont vifs. Prompts à décider, à parler, à agir. Vifs de corps et d'esprit. Je devrais le savoir, j'en élève deux.
Mais ici, c'est différent. Ils ne sont point deux, ils sont dix mille. Je suis loin de chez moi. Et puis, ce qui me déstabilise le plus, la "cerise sur le gâteau", si j'ose dire...

C'est que je ne comprends rien.

Lorsqu'on a passé des jours, que dis-je, des semaines entières à étudier une langue étrangère, plutôt difficile, pour en acquérir à force de travail les tournures les plus absconses, lorsqu'on passe ainsi du rang d'ignare à celui de maître, lorsqu'on maîtrise indubitablement ladite langue... et que l'on découvre in fine... qu'on n'y entend goutte...

Comment dire ? Cela rend pour le moins perplexe.

Ma déconfiture doit se lire sur mon expression, car tout le monde me dévisage comme si j'allais tourner de l'œil ou pondre un œuf. Je me racle donc la gorge - Ahem - puis m'exprimant à voix haute et claire, de sorte à être entendu de la salle entière, je dis :


Honorables frères et sœurs du désordre, pardonnez-moi, mais...
Mais saperlipopette, pourquoi donc personne ne veut-il s'exprimer dans sa langue maternelle ?!


Le silence est bref. Au fond de la salle, un vieil homme se tape la cuisse d'une main leste et éclate de rire !
Le grand-père du serveur...
Évidemment.


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Thosen Noril

Le Julung 8 Julantir 1510 à 02h08

 
Thosen bénie tranquillement la providence d'avoir placé Kal'Ash à la tête du Clephte. Elle est bien meilleure que Soleyä ou Arda à cette place, incontestablement. Elle est presque déstabilisante parfois... mais elle souffre des mêmes défauts.
Elle parle trop. Et ce qu'elle lui reproche, son arrogance, est à l'image de la sienne, immense.
Comment expliquer autrement qu'elle lui révèle une information capitale et deux mineures en une seule phrase et ce pour répondre à une simple différence d'intonation frivole de sa part.
L'arrogance. Elle ne peut souffrir de perdre la face... ne serait ce qu'à cause d'une langue qu'elle ne maitrise pas ou d'un ton un soupçon plus chaleureux.

Oh, elle est joueuse et maligne, il le sent bien dans sa réponse... mais elle sort encore avec trop d'empressement. Et semble penser sincèrement qu'il est aujourd'hui devant elle en étant juste un abruti traitre à la Fraternité.
En tout cas, son anodine intonation lui a beaucoup apporté.
Amusé.


Vous me surprenez, je pensais justement que c'était aussi votre travail ma très chère Soeur.
Puis par pensée, tout aussi cabotin.

Vous parlez de notre Grand Témoin Sowane ? Enfin ! Nous avons uniquement discuté de cette loi que vous aviez rappelé à son attention... de comment la changer... elle souhaitait simplement connaitre mon avis. Il n'y a eu aucun cours de Rabaän, je vous l'assure Soeur Analyste...
Il lui tirerait volontiers la langue si ce n'était si peu séant.

Se tournant vers le tydale... qu'il plaint presque dans ce bref silence qu'il n'a osé pour sa part troubler directement... presque puisqu'il semble perdu dans une Fraternité qui n'est que fidèle à elle même, bordélique à souhait.

Je vais me permettre de traduire ce que ma Soeur Kal'Ash vous adressait Docteur Petrorius car il me semble qu'elle ait parlé malgré elle dans une autre langue que celles que vous maitrisez.

Ces mots étaient les suivants et visaient à poursuivre son introduction tout en amenant le sujet de conversation.
"je m'intéresse à trop de choses pour en faire la liste, et en plus on est pas là pour ça. Vous disiez que vous vous intéressiez aux effluves et au machin qui en balance par barils entiers sur les cités de poussières."


Hum... la blague a assez durée tout de même... ce serait amusant de le faire tourner ainsi en dérision tout son séjour durant à Farnya, mais cela ne sied que très peu avec son rôle de diplomate. L'homme semble en plus d'une probité exemplaire. Chose assez rare chez les confrères, pas question donc de ne pas faire preuve de la même courtoisie tant il a du faire de grands efforts pour parler leur langue. Malheureusement en vain.

Par ailleurs Docteur Petrorius... c'est assez délicat à expliquer, mais la langue que vous venez d'employer n'est pas communément répandue au sein de notre faction. Pas depuis quelques centaines d'années tout du moins. Nous l'appelons "tchaë ancien" et est, à l'image du runique Hauts Rêvants ou du shaïran de l'Equilibrium, de peu d'usage courant.

Petit silence un peu compatissant. Il l'est sincèrement d'ailleurs, trop peu font l'effort d'apprendre une langue avant de visiter une faction, alors en apprendre une comme le tchaë ancien... et bien chapeau.

Mais nous pouvons vous trouver un professeur de tchaë moderne qui vous enseignera cette langue pendant votre séjour, et ce aisément j'en suis persuadé.
En attendant... il me semble que ma Soeur n'est pas capable de parler rabaän, peut être accepteriez vous que nous poursuivions cette conversation en nelda, ou en tydale si cela vous est davantage agréable.


 
Baër'lupis

Le Julung 8 Julantir 1510 à 16h08

 
Une consonance bien étrange dans les bribes de conversation qu'elle entend. Bah, elle n'a pas pour habitude d'écouter aux portes.

Après avoir sifflé son verre, la vieille se dirige vers la sortie.



 
Petrorius

Le Julung 8 Julantir 1510 à 22h40

 
Incidemment, je vois une dame âgée sortir.
C'est bien dommage, car elle est symbiosée. Enfin, c'est ce qu'il me semble.

Non seulement je suis incompris, mais en sus, j'ai du exprimer quelque grossièreté épouvantable, sans le vouloir, en croyant bien faire. La dénommée Baër'Lupis s'en sera offusquée. C'est encore heureux qu'elle ne m'ait point giflée. Décidément, mieux vaut que je renonce : le langage tchaë vernaculaire a ses secrets, il convient de les respecter...

Quoi qu'il en soit, j'envoie donc une pensée rapide à l'ancêtre choquée, une pensée destinée à me faire accepter, à défaut d'être pardonné.

L'explication du frère Noril à propos de mes soucis linguistiques est fort louable, mais je soupçonne notre homme de mensonge véniel, anodin, destiné à me ménager. C'est tout à l'honneur de mon interlocuteur, qui fait preuve d'une grande diplomatie. Bien sûr, j'acquiesce avec modestie, mais je comprends le message : mon niveau de tchaë est positivement médiocre. Je dois redoubler d'efforts, si j'escompte l'élever à un niveau décent. Pour l'heure, il est indigne du présent aréopage.


Vous êtes bien charitable, Avih Noril. Je ferai de mon mieux pour acquérir votre langage, soyez-en convaincu. D'ici là, parlons nelda, si vous le voulez bien : j'en suis un honnête praticien.

M'adressant tant à lui qu'à sa Soeur Kal'Ash, je poursuis sans trop me préoccuper des entreprises littéraires de l'Ordinant Hohen : s'il veut écrire, grand bien lui fasse. J'aime autant cela, d'autant que ce grand dadais risque à tout moment de tourner de l'œil.

Vous résumez mon intention de façon lapidaire mais correcte, chers hôtes. J'aimerais plus précisément vous présenter les hypothèses préliminaires qui sous-tendent une étude menée au sujet de la nature même des effluves. Par "les effluves", j'entends "le vecteur de la transmission distante de la corruption".
Il va de soi qu'une telle étude est de longue haleine et ne saurait se restreindre à la seule nécessité d'une réaction intelligente face à l'entreprise destructrice du Tark'Nal à l'encontre de nos cités. Oh, je ne suis point naïf, et j'imagine bien qu'on m'a lancé sur ce sujet avec des intentions précises à la clé... pourtant, je vous le dis sans manières, ma motivation première est strictement savante.

Mais avant de commencer, avez-vous initié ce genre de recherches au sein de vos propres horl... euh, bulles ?
Je ne voudrais pas laisser croire que nous autres confrères avons la science infuse, et prétendons porter la bonne parole scientifique auprès de nos voisins.


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Krepion Loudmer

Le Vayang 9 Julantir 1510 à 00h33

 
*** Machinalement, Krepion a suivi le grand dadais.
Moins risqué que le perfide toubib kidnappeur de vieillards intègres.
Et de leur garde robe, aussi...

Le grand muet, là, il a pas l'air trop dangereux au moins.
Et comme il semble être au service du toubib, il le rejoindra surement.
Car si Krepion craint quelque peu un nouveau coup fourré du bon docteur, il n'en reste pas moins lucide : ce dernier est plein aux as.
Un bon parti, en somme, malgré quelques à-côtés perturbants.

Bref, par prudence, Krepion a préféré ne pas perdre de vue Hohen.
Il s'est bien demandé quel pouvait être le sens de ces tours et détours dans la cité, mais n'a pas osé le lui demander.
De toute façon, le pauvre simplet est visiblement muet, alors à quoi bon ?!
Et puis Krepion ne voulait surtout pas le brusquer : si, de peur, le tydale s'était enfui en courant, c'était fichu. Avec son handicap, l'unijambiste n'aurait jamais su le rattraper !
Et donc adieu, beuveries aux frais du bourgeois...

Le plan s'est donc finalement déroulé sans accroc : après avoir suivi le dadais jusqu'à l'auberge, et s'être assuré qu'il ne ressortait pas, le marin a juste pris le temps d'aller vider sa vessie dans la ruelle voisine.

Le voilà donc, deux minutes plus tard, qui passe à son tour la porte du troquet, cherchant le toubib d'un regard à la fois méfiant et avide, prêt à lui soutirer quelques tournées de vinasse...

Au lieu de quoi il manque de peu de rentrer dans la Grande Naturaliste, qui elle s'apprêtait à sortir, à l'évidence.

Complètement pris au dépourvu, le marin échappe sa canne, et écarquille les yeux. ***


Lupis ?!

- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Baër'lupis

Le Sukra 10 Julantir 1510 à 14h41

 
La vieille est doublement frappée par la surprise : celle d'être contactée en pensée par l'étranger de l'auberge, qui pense en tchaë ancien et la convie à sa table, et celle -plus grande encore, de tomber sur le vieux marin et ses effluves à lui.

Elles lui avaient presque manquées. Elle hésite à tomber dans ses bras, mais se reprend de justesse. Devant telle société, il faut bien rappeler que l'on est une dame honorable. Bah, elle a toujours de la paille plein les cheveux.

Elle ramasse la canne du marin, puis lui tapote amicalement l'épaule. Dans son esprit, tout se rejoint : l'étranger lui confirme qu'il est venu avec Krepion ; et elle se dit qu'il a du lui apprendre le tchaë ancien comme étant la langue officielle en Fraternité. Ça ne l'étonnerait pas de la part de ce vieux grigou.


Alors Krepion, vous nous avez manqué ! Les poisson-tigres ne vous ont pas dévoré la jambe de bois, finalement ? Vous savez que la Dame-Sœur est inconsolable depuis votre départ ?

C'était faux, bien entendu... La botaniste l'était bien plus, à vrai dire... Mais Krepion était de ce genre de Frère que l'on prend vite l'habitude de taquiner.

J'allais me joindre à cette table la-bas. Il n'y a que des gens que vous connaissez, non ?


 
Krepion Loudmer

Le Dhiwara 11 Julantir 1510 à 18h45

 
*** Se remettant de sa surprise, le marin récupère sa canne, tout en plissant les yeux avec réserve aux paroles de la vieille tchaë.
Inconsolable ? Qui donc ?!
Parle-t-elle de la guenaude bleue, la pernicieuse mégère qui siège dans les hauteurs, et qui depuis un couple d'années a fait de lui son souffre-douleur préféré ?!
Sans doute la sorcière est-elle inconsolable de ne plus pouvoir le moquer et le martyriser...

Voilà une entrée en matière qui n'est guère rassurante pour Krepion.
Et lorsqu'il tourne son regard vers la tablée que lui indique sa vieille amie, les mauvaises nouvelles continuent : s'il distingue effectivement celui à qui il comptait soutirer quelques pichets ainsi que son laquais qu'il vient de suivre, s'il remarque avec une relative indifférence le petit diplomate... il constate également la présence de la morveuse arrogante qui trempe dans le vol organisé de petits vieux sans défense...
Ah...
Son désir de vinasse est-il assez fort pour s'accommoder de cette importune compagnie ?

Faut croire, car après une légère hésitation, il hausse les épaules et répond à Baër'lupis un "mouais" vaguement maussade.
Du bon vieux Krepion. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Petrorius

Le Luang 12 Julantir 1510 à 11h19

 
Tiens...

La soeur avec qui je viens de converser télépathiquement connait donc le marin Loudmer ? C'est peut-être son épouse ? Après tout, j'ignore si le vieux frère est marié. Ils ont plutôt l'air contents de se revoir. La sénilité n'étant point une "maladie" mentale, sauf à considérer que la vieillesse est une pathologie, l'espoir d'une thérapie s'éloigne. Cependant, il serait intéressant de rencontrer leur descendance...

Mais pour l'heure, correction oblige, je reste cois. Ils vont certainement venir à notre table. Et puis, j'attends réponse à ma dernière question avant d'exposer nos premiers travaux à mes hôtes. Les récentes discussions menées avec le mage Eleidon me permettront même de préciser ma pensée.


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Hohen

Le Luang 12 Julantir 1510 à 15h26

 
Sagement assis dans mon coin, j'écoute tant bien que mal le docteur parler nelda. Je savais que j'aurai du prendre des cours supplémentaires et acheter ce petit bouquin "le nelda pour les buses". Peut-être trouverai-je de quoi dans cette ville insolite. Je note dans un coin de mon calepin l'offre d'apprendre le tchaë moderne. Existerait-il plusieurs langues au sein d'une même faction ? Génial. Pourquoi faire simple quand on peut faire vachement difficile ? Tout simplement pour me pourrir l'existence et me causer de légendaires maux de crâne.

Je vois des tchaës partout. On en a à la Confrérie, mais là, en voir autant d'un coup, c'est étrange. Ah, vous verrez du pays qu'il disait. Je regarde tristement mes notes, j'ai à peu près tout noté, c'est pas encore trop compliqué alors j'en profite pour être sûr d'avoir bien compris. Il faudra que je visite un peu la ville quand mon service sera terminé. Après tout, je ne suis pas Luthier pour rien. Du moment que je ne prends aucun risque.

D'ici là, je regarde tout autour de moi, découvrant, quelque peu inquiet d'être si loin de ma ville, une nouvelle culture, une nouvelle ville. Depuis le temps que je voulais visiter Syfaria, me voilà servi. Courage Hohen, tu sers la Confrérie et c'est ta joie.


 
Baër'lupis

Le Merakih 14 Julantir 1510 à 15h11

 
Toute contente, la vieille tira le marin vers la table. Elle fit un signe à l'aubergiste. Krepion était connu dans toutes les tavernes, elle aurait sur elle de quoi l'abreuver. Elle salua d'un signe de tête sa collègue et le noir diplomate.

Aux deux tydales, elle présenta ses respects.


Je vous salue messieurs. Je me nomme Baër'lupis, Grande naturaliste de la Bulle bleue. Vous vouliez échanger des idées sur les effluves, donc ? Je n'ai pas travaillé directement dessus, mais j'ai passé un temps dans la grotte dite "de Kysall" à travailler sur l'annihilation des effluves.

Nous pouvons continuer cette discussion en
nelda pour que tous puissions nous comprendre. Le mien est très imparfait et je ne pourrai pas le parler, mais je pourrai au moins l'entendre.


 
Petrorius

Le Julung 15 Julantir 1510 à 13h56

 
Voici donc la soeur âgée, bâton de Maréchal de Krepion Loudmer, qui s'installe avec lui à notre table. Je les salue tous deux, en Rabaan, doublant la mise en patois tchaë - cette langue rugueuse et si difficile à comprendre que même les gens d'ici peinent à l'entendre - afin d'être compris du fossile marin :

Mes salutations respectueuses, Aviha.
Prenez place, je vous en prie.


Mes salutations respectueuses, Avih.
Vous boirez bien quelque chose ?


Sans plus attendre, j'entame - enfin, je poursuis - les débats, même si je suis bien seul à m'exprimer pour l'instant :

Oui, effectivement, je suis chargé par le Chambellan de mon Horloge - le Limonaire - d'étudier le mode de transmission des effluves. Et plusieurs faits me font privilégier la piste du son pour comprendre ledit mode :

Le Tark'Nal, dans son offensive contre Oriandre, s'est entouré d'harmonystes. Il s'agit là de créatures notoirement connues pour user de cris particulièrement puissants et destructeurs. J'ai eu l'occasion d'en disséquer, et j'ai de fait pu constater que le monstre était un extraordinaire générateur d'ondes sonores d'intensités et de fréquences variées...

Lors du siège de Korsyne, ce sont d'autres aberrations qui ont catalysé les pouvoirs corrupteurs du Tark'Nal : des sortes de vers géants et dévoyés, dont l'attaque a été précédée de vibrations telluriques quasi-sismiques. Je m'en suis trouvé conforté dans mes hypothèses, le son ne se limitant ni à la propagation aérienne, ni à des plages de fréquences directement perceptibles par nos oreilles.

Je n'ai point encore de retour exploitable des évènements dramatiques survenus à Zarlif. Mais j'ai enrichi mes réflexions de considérations plus générales, sur le rôle du son dans le transport distant d'effets ésotériques ou paranormaux : qu'il suffise de songer aux curieuses conséquences de la musique - lorsqu'elle est remarquablement interprétée - sur nos alliés ou nos ennemis, ou à ce que permet le chant dit bardique en matière de protection contre les créatures hostiles...

Ainsi, bon an mal an, s'est faite jour une théorie précise sur le mode usuel de transmission des effluves. Le son y joue un rôle essentiel, catalyseur, mais il n'est pas - à mon sens - directement en cause.

Avant que je ne poursuivre : ce que j'expose éveille-t-il quelque échos, dans votre faction ?




Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Kal'Ash

Le Julung 15 Julantir 1510 à 21h42

 
Intéressant.

Que pouvais-je dire d'autre ? Le raisonnement tenait la route, les observations étaient judicieuses, l'hypothèse logique. Le tydale était coutumier des méthodes scientifiques, ce qui laissait supposer qu'il était réellement médecin et non pas un charlatant de plus. Enfin jusqu'ici.

La vieille Lupis était de retour, je répondais à son salut par un autre signe de tête, absorbée que j'étais par les explications de Petri... Petrominus.... Potrimé... du Tydale en redingote, mais pas assez pour ne pas remarquer que la Grande Naturaliste avait eu la mauvaise idée de ne pas revenir seule.

Le vieux fou l'accompagnait, et sans vraiment dire que je détestais le bonhomme, le voir rappliquer à ce moment là n'était pas des plus confortable.

Sans me déconcentrer j'emboitais le pas au grand.


Le chant ou la musique, ça n'a pas grand-chose de mystérieux. Enfin ça a un effet sur le moral des troupes, un effet psychologique en fonction de ce qui est joué ou chanté et du camp dans lequel on ses trouve. Mais au point ou on en est, on peut pas vraiment écarter d'hypothèse.

Je pense pas que quelqu'un de chez nous n'y ai sérieusement réfléchit jusqu'ici, mais peut être que ça changera.



dis-je en cherchant du regard une quelconque confirmation ou infirmation de la part de la Sœur Lupis.

Machinalement je jettais un bref coup d'œil par dessus mon épaule sans être capable de réprimer un sourire, la foule était dense et certaines oreilles indiscrètes. Puis de nouveau au bon docteur :


Z'avez pensé à quelque-chose pour contrer les ondes du Tark Nal et de ses copines ?




 
Thosen Noril

Le Sukra 17 Julantir 1510 à 21h53

 
Thosen eu un sourire poli à l'intention du Docteur.

Et bien, cela m'évoque entre autres les travaux du mage Edoar, les effets du piano lors des événements de la tour du concile, les chants qui l'ont accompagné ou le morceau de violon du Chambellan Umbre qui lui a permis parait-il d'accomplir des choses surprenantes avec les obsessions.
Je crois comprendre que la musique est une sorte de méthode alternative à la sorcellerie pour modifier la trame accessible aux poussiéreux. Mais ses effets sont encore mal connus, et dangereux, l'enthousiasme pour les nouvelles formes de pouvoir de la Confrérie fait plaisir à voir assurément, cependant il devrait s'accompagner de davantage de prudence à mon avis. Enfin, cela ne me concerne qu'indirectement bien sur et je ne devrais pas vous embêter avec mes opinions, poursuivez je vous prie Docteur Petrorius, et veuillez m'excuser.


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