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Les basses fosses

La Clé

De l'éveil naitra l'élévation
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Sujet lancé par Tchik
Le 11-06-1510 à 19h27
5 messages postés
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Posté par Tchik,
Le 24-06-1510 à 13h49
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Tchik

Le Vayang 11 Jayar 1510 à 19h27

 
Toutes les réponses ne se trouvent pas forcément dans l'avenir.
Certaines seront éternellement inaccessible.
D'autres s'éloigneront à cause de nos choix.
Ce qui est à notre portée aujourd'hui ne le sera pas forcément toujours.
L'obscurantisme efface le champ des Possibles.

Il se peut donc que certaines réponses se trouvent ailleurs. Enfouies dans le passé. Perdues dans les affres de l'Histoire.
Car si il y a bien une chose que l'on oublie : ceux qui nous précèdent n'étaient pas forcément ni moins ni plus savant.
La tendance fâcheuse qu'a l'être pensant de considérer le Présent comme une valeur supérieure, évoluée, meilleure, du simple fait qu'il en fait partie, lui donne une vision partielle du monde.
Il oublie que des ancêtres se sont retrouvés là où il se trouve.
Qu'ils ont vu ce qu'il voit. Qu'ils ont vu des choses qu'il ne peut plus voir aussi.
Qu'ils se sont posés les mêmes questions.
Et qu'ils ont peut être mis plus de détermination à trouver les réponses.

Dans le cas de la Poussière, il était même indiscutable que ceux d'antan avaient plus d'éléments en leur possession. Des éléments leur permettant de voir plus loin.
Particulièrement ceux qui avaient vécu le grand éveil des Piliers.
Ils avaient franchi le Pont...



Les Basses fosses.
Oriandre était tombée, Farnya s'agitait, Syfaria sombrait peu à peu dans un chaos inexorable.
Et pourtant ce quartier là existait toujours. Rien ne semblait avoir changé ici.
Les âmes erraient avec beaucoup moins d'entrain dans ces ruelles.
La vie s'agglomérait ça et là, elle s'accrochait, elle s'enfermait.

Tchik n'était pas si hermétique à cela. Son allure en donnait l'impression, mais au fond de lui, il trouvait là une portion de l'équation Fraternelle souvent mis de coté. Il se sentait proche de ces habitants là. Une partie de lui au moins. Une partie que la Symbiose avait étouffé. Pour son propre bien.
Il longea un des murs et très vite atteignit les marches d'un bâtiment terriblement amoché. La toiture semblait dans un état de délabrement passablement avancé. La façade s'ouvrait autant par des fenêtres -sans vitre ni cadre- que par des trous béants. Seule la porte tenait encore debout.

Il la franchit donc.
Y trouva les signes d'une vie passée. Un syndicat désué.
Et une obscurité certaine. La même qui planait sur toutes les Basses Fosses.
Sans en tenir compte plus que cela, il déplaça les reste d'une vieille table et récupéra un siège rouillé.
Puis il s'aménagea un espace, soufflant sur la poussière pour pouvoir installer un livre.

L'attente serait moins pesante avec un brin de lecture...



Interrupteur Enclenché!

 
Baër'lupis

Le Dhiwara 13 Jayar 1510 à 15h06

 
Prendre le temps.

Qu'est-ce que le temps ? Est-il réductible à sa plus petite unité ? Oui, à l'instant. Alors, le temps n'est qu'une succession d'instants. Une succession infinie.

La Vieille marche et pense.

Son passé. Une succession finie d'instants révolus. C'est derrière elle, maintenant. Et l'avenir, une autre succession finie d'instants à résoudre.

Un instant de commencement, et un instant de fin. Inscrits dans une infinité d'instants successifs.

On nait, et on grandit. Et on sait qu'on est né un jour, et qu'on mourra un jour. Sa propre finitude inclut son existence, de façon positive.

Et ceux qui ne meurent pas ?



*** Les Basses fosses. ***



La Vieille commence à sacrément maitriser son arkan. Elle le sait. Le parterre de végétation la suit et ne la quitte plus. Sa magie est toute entière dirigée vers la Nature. Mais elle la maitrise. Elle le peut, maintenant. Elle lui donne la forme qu'elle veut, et ça, c'est un signe. De maitrise.

Maintenant, c'est du lierre. Comme elle marche, le lierre sort de ses pas, et grimpe partout à une vitesse fulgurante. Il saisit l'espace entre les dalles, s'engouffre dans les caniveaux, plonge dans la terre des bas quartiers.

Et entre avant elle dans la bâtisse abandonnée.

Tchik peut l'entendre en premier, avant de le voir, pousser les débris et se développer sur les gravats. S'il n'est pas trop concentré sur sa lecture.

Mais juste après, la vieille rentre, et calme le lierre, qui vient s'enrouler à ses bottes.


Bonjour, mon frère. Je vois que, pour notre rendez-vous, vous avez choisi quelque chose d'aussi chaotique que peuvent l'être les rencontres de nos esprits.

Elle va pour s'asseoir en face de lui, et trouve un petit tabouret. Elle s'y assied, et le lierre y grimpe. Tout doucement.


 
Tchik

Le Vayang 18 Jayar 1510 à 12h08

 
Assez chaotique effectivement. Peut être était ce volontaire. Une rencontre dans un lieu délabré. Évocateur d'une vie passée. D'une vie réussie, mais oubliée et perdue dans les Basses Fosses. D'un autre Désordre. D'autres voies.

Il leva le nez et fit un léger hochement de la tête en guise de salut.


Charmant, n'est ce pas?

Puis il ferma son livre et s'écarta de son siège. Il marchait simplement. Des pas de visiteurs dans un musée. Lents, calmes, ondulés. Menant l'ingénieur aux abords de certains meubles, fracturés, vidés. De certaines machines, obsolètes, enrayées. Des outils trainés au sol, qu'il repoussa du bout de ses bottes. Et aussi un grand, un énorme rouage, traversant le sol de part en part. Une pièce de métal véritablement lourde. Ce qui expliquait sans doute pourquoi elle se trouvait encore ici. Le reste avait été récupéré.

Tchik observait l'immense rouage, dos tourné à la doyenne bleue.


Que savons nous de la Fraternité, soeur Baër'lupis?

La question plana dans l'air. Le décors, l'ambiance, l'attitude du sociétaire Expérimentaliste. Tout donnait l'impression qu'il existait un vide que les mots cherchaient à combler. A mettre en lumière. Syfaria, les Piliers, les Nemens, la Poussière. Tant d'ignorance et pourtant cette question semblait soulever une méconnaissance encore plus grande.


Interrupteur Enclenché!

 
Baër'lupis

Le Matal 22 Jayar 1510 à 15h26

 
Le Temps opératif. Il faut du Temps pour penser, comme il en faut pour marcher et respirer.

La vieille observe elle aussi l'immense rouage. Elle l'imagine à sa place, pièce monstre d'une immense machine-outil. Elle se le figure maintenant, chacune de ses parcelles rongée peu à peu par la rouille.

Elle haussa un sourcil à la question de l'ingénieur. Immensément vague, terriblement imprécise. Prémisse d'une discussion poignante, elle en était convaincue. Tchik allait toujours quelque part. Généralement...



Ce que nous en savons ? Ce que nous en savons, vous et moi ? Ce que nos vies au sein de la Fraternité nous ont amené à comprendre ? Ou bien ce que la Fraternité sait d'elle-même, ce qui est consigné dans les archives et les livres d'Histoire ?


 
Tchik

Le Julung 24 Jayar 1510 à 13h49

 
Du Temps pour penser. Avec la Symbiose, combien leur en restait il? Peut être une infinie. La pensée de ce flot de secondes qui s'écoulent et de celles qui les précèdent avait de quoi donner le vertige. Ces deux là pourtant, ne semblaient pas emportés, abimés, déchirés pas les flux temporels. Ils en étaient exempts.
Dans ce décors en ruine, c'étaient eux les anomalies.

La main de l'ingénieur se posa sur un des énormes crans du rouage.


Nous, vous, moi. Nos frères et sœurs dehors. Les autres...

Sa réponse désinvolte donnait à penser qu'il parlait d'un grand ensemble. Une vision globale.

Nous en savons ce que nous en avons vécu. C'est certain. Mais qu'avons nous vécu alors?

Allait il vraiment quelque part? A bien y réfléchir, Tchik aimait toujours poser des questions. Des questions auxquelles il semblait déjà avoir des réponses. Pourtant, ce n'était pas là une démonstration de supériorité. Au contraire, étrangement, le tchaë montrait une réelle envie d'obtenir d'autres réponses. Comme si il n'en existait pas qu'une. Sans doute pour trouver la plus efficace. Aussi, pour guider son interlocuteur vers certaines équations.

D'ailleurs, nous, la symbiose, vivons nous la même Fraternité? Sur quoi s'ouvrent nos esprits? et le vôtre?

Les variables s'éclaircissaient peu à peu. Il ne semblait pas pressé d'atteindre le fond, pourtant bien présent derrière chacun de ses mots. Et à sa propre question, il ironisa une réponse:

...sur le Temps?


Interrupteur Enclenché!

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