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Le Merakih 31 Marigar 1510 à 12h18
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Sans être totalement désœuvrée, Bertille ne s'est vu attribuer aucune tache officielle bien qu'elle bénéficie maintenant d'un revenu conséquent compte tenu de son accession au titre de sœur. Cela n'est pas pour lui déplaire, le beurre et l'argent du beurre... toucher quelques subsides tout en conservant ses bonnes vieilles habitudes... tout juste use-t-elle de sa bonne fortune pour apprendre auprès d'artisans qualifiés quelques techniques nouvelles, quelques recettes miracles.
Fort de son mou et de sa notoriété en devenir, elle s'autorise de plus en plus fréquemment des visites auprès des marchands patentés de Farnya, essayant de leur arracher quelques outils, quelques ingrédients pour les sommes les plus basses possibles. Il en est ainsi des nouveaux riches qu'ils essaient par tous les moyens de le rester au pire, de s'enrichir au mieux, dans les deux cas en maintenant un semblant de légalité dans leurs activités.
Le mou à l'affut, Bertille reste en contact étroit avec ses frères et sœurs, guettant la moindre opportunité d'exercer l'un de ses talents au service de l'un d'entre eux ou de l'une d'entre elle, attendant la prochaine demande d'enchantement ou de réparation non sans une certaine excitation liée au désir de se mettre au plus vite au service de la Fraternité du Désordre.
En attendant, elle a investi dans un poinçon à os et envisage de réaliser une potion de soin... rajoutant si nécessaire deux couches au désordre de l'atelier familial.
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L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Luang 10 Manhur 1510 à 12h38
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Marteau en main, clous plein la bouche, la tchaë s'affaire sur une armure de cuir, la renforçant du mieux qu'elle peut. La période est à l'armurie, la chute récente d'Oriande ayant soulignée le caractère fragile des cités poussiéreuses. La période est aussi à l'armement et régulièrement, Bertille abandonne son marteau pour aller surveiller le creuset dans lequel plomb et poudre sont fondus pour fabriquer des balles.
A l'entrée de l'atelier, sur une caisse, trônent les vestiges d'une flute en os qu'un geste maladroit de la rougeaude a rendu définitivement bon pour la casse. Non loin, sur une étagère, une seconde flute trône et miracle semble opérationnel. Un panneau proche annonçant son prix le confirme. Pour autant, peu de clients se rue sur la première des oeuvres de Bertille de Yersin que cela ne semble du reste guère affectée.
Et les bruits de marteau se font entendre dans la boutique où l'on peut acheter des flutes en os tandis qu'un creuset fumant répand une odeur peu amène.
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L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Merakih 13 Otalir 1510 à 08h03
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Au fil des jours, des semaines, des mois mêmes, les objets s'accumulent dans la boutique de Bertille, les frères et sœurs ne faisant pas montre d'un excessif attrait pour son catalogue et ce malgré les prix bas qu'elle pratique. Lorsque sa circulation devient compliquée entre les rayonnages, elle se voit obligé de se séparer au plus vite d'un certain nombre d'entre eux et c'est les bras chargés d'armures, d'épées acérées et autres armes de guerre qu'elle se rend au dépôt de Farnya, laissant à ses gérants le soin de solder son fatras.
En dehors du Mage Tchik - encore lui - et de son désir d'arbalète, aucun frère ou sœur ne s'est manifesté et ce n'est que lorsque le régisseur Jeanneaudon s'aperçoit de la présence de parchemins dans l'éclectique catalogue qu'il manifeste son intérêt, insistant même pour obtenir des parchemins tramés.
Ayant à cœur de répondre aux besoins de la Fraternité du Désordre, Bertille s'attache désormais à améliorer sa connaissance de l'enluminure non sans oublier de terminer d'enchanter une armure, de collecter les ingrédients pour réaliser un bâton de voyageur, de réparer une paire de bottes... On ne se refait pas...
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L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Merakih 27 Otalir 1510 à 18h10
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Avec le temps, la reconnaissance des efforts accomplis par Bertille de Yersin se fait sentir. Non seulement les commandes de symbiosés affluent obligeant la tchaë à jongler avec les nombreux équipements qu'elle possède pour passer d'une potion à un parchemin sans trop commettre d'impairs mais aussi le régisseur Sheppen s'est intéressé à sa boutique. Et de sœur rouge, la voilà maintenant ouvrière bohème, une membre à part entière du syndicat libertaire, la seule membre symbiosée en l'état. Et déjà l'ouvrière se projette dans l'avenir et s'imagine à la tête de ce syndicat en tant que première secrétaire, en tant que maitresse accomplie.
La trogne de son père est pour le coup sa principale motivation. Lui qui a mis des années à obtenir le rang d'alchimiste au sein de la Fraternité et la reconnaissance qui va avec, voit d'un mauvais œil, d'un œil envieux même, les progrès de sa fille aussi bien au sein de la Fraternité que dans les nombreux artisanats qu'en touche à tout elle aborde. Le sourire de satisfaction que Bertille affiche en toute circonstance, y compris lorsque que par mégarde elle laisse échapper la potion d'antipoison en cours de réalisation, ne fait qu'ajouter à la mauvaise humeur paternelle.
Et c'est sans se départir de ce sourire que Bertille s'en va quérir deux nouvelles fioles de poison non sans avoir au préalable fait quelques retouches sur la tenue de Bazoul Kus ou tendu les velins qu'elle destine aux parchemins réclamés par le régisseur Jeaneaudon.
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L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Julung 28 Otalir 1510 à 17h29
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Un bruit de cloche... Bertille lève le nez un instant de son ouvrage... cette sonnerie lui rappelle quelque chose... et puis son visage s'illumine, la cloche sur le comptoir... quelqu'un l'attend à l'entrée de la boutique, un nouveau client assurément, les habitués du Capharnaüm ayant l'habitude de fouiller dans l'antre de Yersin pour la trouver, elle ou son père... plutôt elle que son père maintenant que ce dernier est pétri d'arthrite. Quittant la chaise où attablée elle œuvrait sur les parchemins du régisseur Jeaneaudon, elle rejoint l'entrée de la boutique les mains tachées d'encre, s'essuyant autant que faire se peut sur l'un des revers de sa robe.
Lorsqu'elle aperçoit le lieutenant du génie, la tchaë affiche un visage souriant avant de se renfrogner légèrement, imaginant que la venue de Da'regh dans sa boutique pourrait être lié à un défaut dans l'une ou l'autre des potions qu'elle lui a récemment livré. Son esprit vagabonde et s'attarde sur le pire, la potion d'antipoison n'agissant que pour mettre un terme aux souffrances d'un de ses proches. Et c'est donc plus pâle que renfrognée maintenant que Bertille se dirige vers le lieutenant.
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... frère du Génie... bienvenue dans l'antre de Yersin... un problème avec les potions?
L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Vayang 29 Otalir 1510 à 12h01
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En guise de réponse, Da'regh commence par se déshabiller ou plus exactement se déséquiper. Bertille fronce un instant les sourcils avant de paraitre un peu plus rassurée à l'idée d'avoir à "affronter" un client éventuellement mécontent débarrassé de son armure... encore qu'en y regardant de plus prêt, le lieutenant du génie reste redoutable même sans sa carapace.
Lorsqu'enfin il prend la parole, Bertille se détend complètement, pestant intérieurement contre sa bêtise et les angoisses qui l'assaillent à chaque fois qu'elle pense avoir mal œuvrer. Son visage s'éclaire même d'un franc sourire et d'un intérêt manifeste, ses yeux se portant sur l'armure étalée sur son comptoir, ses oreilles faisant peu de cas du tintinnabulement de la bourse du génie.
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... si je peux y faire quelque chose... mais avec le plus grand des plaisirs...
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La tchaë se mordille la lèvre inférieure.
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... par contre, je vais être honnête... c'est la première fois que je me lance dans un enchantement d'une telle... euh... puissance... j'ai bien l'habitude des enchantements mineurs mais là... enfin bref... oui, c'est faisable... par contre, je ne sais pas combien de temps cela me prendra... il faut que je me lance dans l'ouvrage pour avoir une estimation raisonnable...
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Saisissant quelques morceaux de l'armure, Bertille les jauge, les manipule avec intérêt.
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... laissez moi votre armure... je vous tiens au courant dès que j'ai une idée un peu plus précise... sur le temps qu'il me faudra... quand au prix... gardez vos cailloux... enchanter fait parti des activités non lucratives de la boutique!
L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Matal 9 Nohanur 1510 à 13h15
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Complètement absorbée par l'armure du frère de génie, Bertille s'est comme fermée au monde extérieur, n'entendant rien ni personne et laissant le soin à son invalide de père d'accueillir les éventuels visiteurs. Au bout de quelques heures d'intense labeur, elle finit par sortir le nez de son ouvrage et affiche à la fois un air satisfait et circonspect. Il lui a fallu bien du temps et de l'investissement pour enchanter d'un degré l'imposante armure et le fait que ce degré soit du troisième ordre atténue à peine sa circonspection.
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... bon... va falloir que j'en cause avec le frère génial... parce que là. partie comme je suis, j'en ai pour le mois à finir ce satané enchantement...
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Et la tchaë d'éclater d'un rire franc...
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... et dire que je prétendais enchanter gratuitement... je vais couler la boutique à ce rythme...
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Délaissant pour quelques temps l'armure et le quatrième ordre d'enchantement qui l'attend, Bertille retourne à ses autres ouvrages lorsqu'elle finit par entendre le régisseur. Ne sachant quand il est entré ni s'il attend depuis longtemps, l'ouvrière glisse un regard noir à son père qui dans son coin, le cul vissé sur sa chaise, affiche un sourire narquois. Affichant un visage plus avenant...
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... frère régisseur... mes excuses pour le peu d'attention... je suis...
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Du bras, la tchaë désigne l'armure de Da'regh...
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... ou plutôt j'étais tout à l'enchantement de cette fichue armure... ou plus exactement au fichu enchantement de cette armure... une tâche ardue pour l'ouvrière que je suis... une tâche qui me consomme bien trop de temps...
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Léger soupir...
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... mais que me vaut l'honneur de votre visite? J'ai bien un parchemin pour vous... quasiment terminé... un stasique... enfin je crois... il doit trainer dans un coin...
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Bertille jette quelques coups d'œil à droite et à gauche, ne tombe pas sur l'ouvrage en cours de réalisation, hausse les épaules puis se tourne de nouveau vers son visiteur.
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L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Merakih 10 Nohanur 1510 à 12h36
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... un conceptuel... un Athil... Bertille réfléchit un instant, rassemble ses esprits pour établir la liste des ingrédients utilisés pour les deux parchemins ainsi que le prix de vente de chacun d'entre eux... et obtient au final un total inférieur au montant avancé par le Jeaneudon...
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... eh bien, pour tout dire... personnellement, je compte le conceptuel à six... l'Athil à douze... comme le stasique du reste...
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La tchaë lève un doigt, s'arrête en pleine phrase, se dirige vers une étagère d'où elle extrait d'un fatras indescriptible un parchemin.
Le tendant au régisseur...
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... soit un total de trente cailloux pour le conceptuel, l'Athil et ce stasique...
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Fronçant légèrement les sourcils...
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... pour l'écart entre mes prix et ce que vous me proposez... je ne compte que la matière première dans mes créations... je considère que mon temps de travail est payé par la Fraternité... maintenant, tout supplément est accueilli avec plaisir dans la mesure où cela me permet d'investir dans de nouvelles créations... cela me permet aussi de réaliser des travaux qui ne trouvent pas forcément d'acquéreur mais qui sont indispensables si l'on veut progresser dans la discipline...
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Bertille lance un regard à l'armure et au souvenir du temps passé pour un degré d'enchantement, elle en vient à douter des tarifs qu'elle pratique.
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... bon... j'avoue que pour l'enchantement... partant de ce principe... je le propose gratuitement aux frères et sœurs... je ne doute pas que Da'regh me versera quelques pierres pour le travail accompli... maintenant cela me prend énormément de temps et m'oblige à négliger d'autres activités...
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Manifestement, c'est ce dernier point qui chagrine l'ouvrière.
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... mais tu dis que tu as commencé dans cet art... je te sais très occupé mais... hum... si tu as un peu de temps...
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Bertille semble hésitante, ne sachant comment demander un service au régisseur.
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... enfin bref... si tu peux faire de cette armure une armure enchantée au quatrième degré, cela me libérerait pour d'autres activités...
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Les mots lâchés, elle passe presque instantanément du coq à l'âne.
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... mais au fait, existe-il une politique tarifaire au sein de la Fraternité? J'imagine que tu ne sors pas tes chiffres de ton chapeau... et en y réfléchissant... ils correspondent à une ristourne de un tiers sur le prix officiel... c'est cela la pratique habituelle?
... et pour la caisse de solidarité... je ne suis pas au courant... c'est un système similaire à celui évoqué par le frère armurier?
L'ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l'imagination. | |
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Le Vayang 12 Nohanur 1510 à 18h41
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Bertille opine du chef, manifestement satisfaite et puis son regard se trouble un instant, signe chez elle d'une conversation mentale. Reprenant le cours de la conversation...
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... de fait, on n'peut pas être champion partout... je garde à l'esprit la possibilité de faire appel à tes talents pour l'enchantement de haut degré... pour le moment, le lieutenant du génie a besoin de son armure pour aller taquiner un condomachin...
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Hélant un jeune tchaë qui lui sert de coursier occasionnellement, Bertille lui confie l'armure avec pour ordre de l'amener à Da'regh.
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... je crois que je préfère l'idée d'une caisse... plutôt qu'une mise en commun d'outils... j'avoue tenir tout particulièrement à certains d'entre eux... pour des raisons... euh... disons sentimentales...
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La tchaë semble un peu gênée, se sentant quelque peu idiote d'avoir à parler de ses "sentiments" pour ses outils.
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... certains sont tous ce qu'il me reste d'ancêtres de Yersin... enfin bref... coupons la poire en deux, une pour la soif et l'autre pour la caisse... c'est parfait!
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Adoptant une posture interrogative...
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... toujours besoin de parchemins sinon... malgré le calme relatif... si je ne me goure pas, je devrais maintenant réaliser un ou deux conceptuels avant d'entamer un tramé... tu confirmes?
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