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Le Luang 27 Fambir 1512 à 22h12
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| Il s'en faut peu que le soûlard ne trébuche,
baisant la mort sur les pavés au terme d'une stupide chute.
La chance sourit aux ivrognes.
AU FOU ! AU FOU !
Votre urine déclenche l'ire de la foule qui,
agacée par ce faux suicide,
le désire vrai.
Il faut qu'il tombe,
ce con.
*** PAF ! ***
Méchants poussiéreux que voilà : la peur se dilue dans le nombre.
Les gobelets, les cuillères, quelques gravats,
ça vole et ça retombe sur le toit.
Heureusement que la garde fend la masse,
disperse les fauteurs de troubles.
Un grand gaillard aux favoris taillés ras,
revêtant la côte de maille des patrouilleurs,
vous apostrophe.
Au nom de la Dame, de Sardoryanne,
veuillez descendre du toit kielno !
La zizanie dure depuis trop longtemps.
Un dizaine d'hommes des patrouilles établissent au sol un périmètre de sécurité.
Du toit, vous pouvez entendre quelques escaliers branler sous le poids des mailles.
L'ordre doit être rétabli.
Faites attention,
ou il vous en cuira ! | |
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Le Julung 8 Marigar 1512 à 09h20
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| Puisque l'ivrogne ne semble pas vouloir bouger,
autant ne pas prendre de risques inutiles.
Deux gardes sont désignés pour venir vous chercher.
Des cordes sont envoyées par la trappe,
qu'ils sanglent à leur baudrier.
Ils ne jugent pas nécessaire de retirer leur côte de maille,
mais leurs armes sont détachées.
S'ensuit une marche silencieuse,
inexorable,
qui malgré vos misérables coups de canne,
ne souffre aucun mal.
On vous empoigne solidement.
On vous attache les mains derrière le dos,
puis les pieds.
Un troisième gaillard approche à son tour pour vous réceptionner.
Oh, vous pourrez gigoter,
cela rendra bien la tâche plus hasardeuse,
mais en définitive,
vous êtes sauf à l'intérieur de la maison,
hors de danger.
Un artiste c'te gars qu'y dit, j'veux bien l'croire l'bougre cul !
S'ensuivent quelques brimades.
Puisque vous aimez chevaucher les airs,
on vous balance d'un garde à l'autre,
comme un paquet.
Un petit coup de canne dans le derrière,
classique.
L'un des garde s'apprête à soulager sa propre vessie sur vous quand,
de l'escalier,
surgit le capitaine qui vous avait interpellé tout à l'heure.
La fête est finie.
Emmenez-moi ça à la tour !
Vous commencez à descendre...
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Le Vayang 9 Marigar 1512 à 11h53
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| La suite sent plus la paille et la merde.
La cellule de dégrisement sous la tour Nord,
c'est un vieux cachot sombre, humide et froid,
où la torchère la plus proche flamboie des dizaines de mètres plus loin,
n'offrant qu'un maigre réconfort de lumière.
Il ne vous est pas aisé de vous reposer ici.
Au moins êtes vous au calme,
durant quelques heures,
jusqu'à ce que votre compagnon de cellule s'agite.
Un jeune tydale aux longs cheveux noirs,
au nez doux et aux yeux enjôleurs,
dont les habits nobles, abimés, empestent le vieux fromage.
C'est l'heure de mon procès !
C'est l'heure de mon procès !
Deux gardes se présentent à la grille,
pour quoi faire, exactement, vous ne savez pas.
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