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Les branches basses

Des Léchouilles en cadeau.

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Sujet lancé par Adenora
Le 01-01-1512 à 23h45
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Posté par Eska'oach,
Le 20-01-1512 à 14h36
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Adenora

Le Dhiwara 1 Jangur 1512 à 23h45

 
Maintenant qu'elle était arrivée dans la ville sainte, il lui fallait trouver la corporation des Artisans. Parce qu'il fallait bien gagner un peu d'argent, n'est-ce pas ? Alors autant se faire un métier et avoir une renommée. Si possible.
C'est pourquoi elle s'était avancée dans la ville et... s'était rapidement perdue. Son mou n'avait pu lui être d'aucune utilité c'est pourquoi elle s'était approché d'un petit homme. C'était marrant comment ça était fait les Tydale quand même. Ça ne possédait pas de poils sur eux. Pas de museau non plus. Rien qu'un visage plat avec des cheveux dessus.
De toute manière, quand Adenora avait su qu'une sorte de pamplemousse vivant la suivrait, des larmes de rire avaient coulés à ces yeux. Jusqu'à ce qu'elle sache que c'était sérieux : Pia' la suivrait en roulant par terre. La Nelda trouvait ça gênant, mais il fallait avouer que c'était pratique pour parler aux autres.

Comme ce petit d'homme aux cheveux bruns par exemple. Elle l'avait approché car il n'avait pas l'air trop mauvais sur le visage. Ces grands yeux étonnés s'ouvrait en grand sur toutes les merveilles qui l'entourait. Il n'allait donc pas lui faire de mal si Adenora osait lui parler.

C'est pourquoi elle s'adressa à lui :

Om'shir ! Sans vouloir vous déranger... Je suis nouvelle ici et j'aimerai savoir... sauriez vous où se trouve la corporation des artisans ? Et un endroit où acheter une carte !

C'est ainsi que l'inconnu lui indiqua la route et lui offrit la carte de Syrinth. Perplexe de ce cadeau, Adenora se rapprocha de lui et voulut lui rendre service. Comme lui apprendre le marchandage par exemple. Ou encore, le Nelda. Cela pouvait toujours êtres utile. Parce qu'il lui avait rendu service, juste comme ça. C'était une preuve de grande générosité. Et elle aussi pouvait être généreuse. Mais... elle n'avait rien à offrir. A part ces quelques compétences. C'est pourquoi elle les proaposa. Ce marché fut finalement accepté et un rendez-vous fut donné à la maison de l'inconnu.

Entre temps, la nelda avait eu l'occasion d'aller à la corporation pour apprendre la lutherie. C'était un joli métier que l'artisanat. Elle possédait maintenant une recette pour créer une flute en os. Mais malheureusement, rien pour s'offrir de quoi le fabriquer...

Il fallait maintenant se rendre à la demeure du petit brun. Il lui avait indiqué habité près de la bibliothèque. Toutefois, la carte que lui avait fournit le Tchae n'empêchait pas de se perdre quand on avait un si mauvais sens de l'orientation qu'Adenora. C'est ainsi qu'elle se retrouva bloquée, au milieu de la ville...


 
Eska'oach

Le Luang 2 Jangur 1512 à 19h37

 
C'était une journée classique.
Réveil. Petit déjeuner. Habillement. Une heure de musique dans le salon. Entrainement de magie, puis rangement après avoir mis le foutoir chez lui suite à cet exercice trop souvent surprenant. Midi : repas en ville. Puis après-midi à la corporation des artisans avant d'aller à la bibliothèque. Petites emplettes au marché, puis, retour chez lui. Apprentissage et musique dans la soirée en se faisant à mangé. Puis sommeil. Un programme classique quand Eska'oach ne faisait rien de spécial comme chasser le Placide ou rester dans les basques de Syrinthiens un peu ennuyé par sa présence. Sauf que cette journée n'était pas classique. Pour qu'on s'y attarde, elle ne pouvait qu'être particulière. Alors qu'il allait de la corporation à chez lui après être passé par la case bibliothèque, on l'interpella dans la rue. C'était une neldame pas très grande ; il en avait des bien plus grands. Ça le surprit un peu, mais sans plus. Il s'était déjà suffisamment exclamé de surprise au sujet des Neldas pour qu'il n'y ait plus trop de secret à leur propos. Il fallait imaginer le nombre de Nelda qui avait du subir ses questions idiotes pour qu'il soit enfin rassasier de réponse adapter à sa compréhension plus qu'enfantine.

Enfin, il croisa une Neldame dont le vert des yeux subjugua, un moment, Eska'oach qui resta bras ballants, la bouche entrouverte. Puis, il tilta qu'on lui parlait. Il sortit alors une cape de son sac qu'il avait toujours avec lui. C'était le genre de carte à ne plus être très neuf, mais qui pouvait toujours servir.


Bonjour !! J'connais pas de maison des artisans, mais y a la corporation des artisans, juste à côté ! Et pour la carte, prend la mienne ! J'en ai plus besoin !

Il donna la carte en question. Il s'ensuivit un échange bref au sujet d'une récompense qu'Eska'oach ne souhaitait pas forcément. Il avait à faire chez lui ! C'est seulement lorsque la neldame lui fit une léchouille que le jeune Tydale prit la poudre d'escampette sans demander son reste. C'était trop étrange sur le coup pour qu'il puisse rester à ses côtés. Il faut dire, la dernière personne a lui avoir fait un truc pareil, c'était son ami Silindë pour qui il avait des sentiments plutôt ambigus.

Toutefois, la neldame n'abandonna pas l'affaire et continua la conversation télépathiquement. Eska'oach dut accepter une rencontre pour apprendre le marchandage, art que le tydale ne connaissait pas. Il imposa la rencontre chez lui afin d'être plus tranquille et d'être moins indisposé par le comportement de la neldame qui s'avérait, pour l'instant, plutôt imprévisible. Il retourna donc chez lui sans passer par la bibliothèque en rangea précipitamment le salon afin d'accueillir l'invité. Celle-ci semblait se perdre malgré sa carte et il l'aida télépathiquement à le guider. Plus elle s'approchait et plus Eska'oach était nerveux. Il faut dire, le marchandage, ça a l'air franchement compliqué !


 
Adenora

Le Merakih 4 Jangur 1512 à 22h10

 
La carte, c'est vrai qu'elle possédait la carte... Il fallait l'étudier avec attention. Mais ici, la rue était remplie, impossible de passer. Il fallait donc faire un large détour pour arriver au Harem Libre. Et identifier les bâtiments qui encerclaient la ville. C'était bien compliqué. Si seulement ces gens voulaient se pousser...
Après plusieurs minutes de réflexion et un détour derrière un magnifique hamster, Adenora réussit à trouver la maison.

Une petite danse de la victoire fut de mise sur le pas de la porte avant qu'elle ne sonne et ne rentre dans le bâtiment.
La Nelda découvrit le Tydale chez lui, en train de l'attendre. Il avait l'air un peu anxieux, mais avant même qu'il ne puisse dire un mot, la femme s'exclama :

"Que c'est joli chez toi, c'est grand, il doit faire bon à y vivre ! Quel chance tu as ! Moi, je peux à même m'offrir de quoi manger et toi.. tu as une maison. C'est fantastabuleux !"

Complètement enchantée par cette jolie chaumière, la femme toute excitée déposa un bisou sur la joue du tydale avant de faire ce qu'elle aurait du faire avant de rentrer dans la maison. Elle se présenta :

"Je suis Adenora, je suis vraiment ravie de pouvoir vous aider à marchander. Comment vous appelez-vous mon fabuleux donneur de carte ?"

Il fallait ensuite mette à l'aise le Tydale. Chose qu'Adenora s'empressa de faire en lui saisissant la main et en l'asseyant sur une chaise prêt de la table, comme une maitresse aurait guidé un élève perdu. Puis, le cours commença. Long et barbant, plutôt rébarbatif, même pour elle. Ce n'était guère la joie à vrai dire. Elle ignorait si cela plaisait au Tydale, mais elle essayait d'égayer les choses, elle sautait un peu partout, souriait très fort, se montrait enthousiaste. Il allait apprendre à marchander, elle l'espérait.

Toutefois, il est fort ennuyant de faire la leçon à quelqu'un. C'est pourquoi elle s'arrêta de faire son cours et expliqua à celui qui l'avait accueilli :

" Je sais que tu trouves que la musique est un art fabuleux. Ou plus agréable que le marchandage. Alors permet moi de chanter à ton honneur afin de prendre un peu de... repos !"

La femme commença, se mit à danser pour accompagner le chant, fermant les yeux. C'était la première fois qu'elle chantait pour quelqu'un en particulier. Elle était vraiment anxieuse. Cela pouvait se ressentir dans sa voix surement. Mais Adenora n'y faisait pas attention. Elle se concentrait d'avantage sur les paroles qui semblait lui échapper.

Elle n'était pas vraiment douée en fait. Vraiment pas beaucoup. Ou alors si, dans une chose elle excellait : échouer à tout ce qu'elle entrepenait. Il avait du s'en rendre compte...


 
Eska'oach

Le Julung 5 Jangur 1512 à 18h09

 
Eska'oach frottait pour la dixième fois ce qui avait été une trace sur sa belle table de salon. Il l'avait vaincu à la troisième tentative, mais un reflet du jour ne cessait de lui faire croire qu'il y avait toujours un truc de bizarre. Ça avait le don de l'agacer. Il était suffisamment anxieux pour qu'une simple tâche devienne un véritable calvaire. C'est qu'il fallait que tout soit parfait pour l'arrivée de la Neldame. Pourquoi parfait ? Question de savoir vivre, que diable ! On n’invitait pas les gens dans un taudis ! Et puis, Rares avaient été les gens à venir chez lui, pour ne pas dire personne. C'était un grand jour pour une journée si classique. Puis on frappa. Eska'oach sursauta si fort qu'il retomba lourdement sur la chaise sur laquelle il s'était posé, un instant plus tôt. Les fesses endolories, il se précipita vers la porte, s'arrêta, fit volt-face, vérifia que tout était parfait, puis repartit en direction de sa porte d'entrée qu'il ouvrit entièrement. Elle était là. C'était comme un poids qui n'était plus sur ses épaules. Dorénavant, tout allait se passer comme normalement.

Il l'a fait entrer en plaçant une petite révérence maladroite à son passage. Il rougit à ses compliments, puis s'emporta l'espace d'un instant.


Même pas manger ?! C'possible ? C'est scandaleux ! C'pas normal ! Tu as fin ? T'veux que j'fasse quelque chose à manger ? J'peux le faire ! C'pas bien d'laisser les gens avoir faim ! Moi, j'aimerais pas. Alors, j'fais en sorte d'pas que les gens aient faim !

Un baiser promptement exécuté sur la joue suffit à calmer la verve soudaine du Tydale. Il s'immobilisa un coup, puis souffla. C'était bon, il était chez lui, tout allait bien se passer. Elle se présenta. Il fit de même.

J'suis Eska'oach ! J'suis content d'pouvoir être utile ! J'fais un peu c'qu'il me plait ces derniers temps. Avant j'étais au matriarcat, quand j'étais jeune, mais on m'a dit de partir, on m'a fait un drôle de truc sur le front et c'tout. J'ai appris le monde avec un vieux mossieur et j'suis venu à Syrinth après.

Voilà résumée sa vie en quelques phrases. Il s'arrêta et mi sa main à son menton, les yeux levés au plafond comme s'il pensait fortement à quelque chose. Il n'aurait pas dû balancer ça tout d'un coup. On ne faisait pas des présentations longues au début. Il s'était trompé. La guigne. Enfin, elle ne sembla pas lui en tenir rigueur. Elle s'empressa de le guider vers son salon et de s'assoir à sa table afin de commencer le cours de marchandage qu'elle avait promis. Ce fut donc un cours long et intéressant. Eska'oach avait l'habitude des choses compliquées avec ce qu'il lisait à la bibliothèque et les cours complexes du sage Bakean. Manipuler les chiffres n'était pas sa tasse de thé, mais il arrivait à se débrouiller. Parfois, il avait du mal à suivre sa professeure du moment qui mettait un point d'honneur à rendre son cours vivant et animé. Ça le brisait un peu dans sa logique de travail. Bien sûr, il posait des questions. Beaucoup de questions. Trop de questions.

À la fin du cours théorique, on pouvait estimer que Eska'oach avait compris le principe, mais qu'il allait avoir du mal à le mettre en application. Il devait dire parfois des mensonges ! Étrange ! Les mensonges, c'pas bien ! Et bien d'autres choses tout aussi étrange. Enfin, ce n'était pas grave, il comprendrait avec le temps. Adenora devait surement être une professeure de talent et une marchande de renom. C'était lui qui ne comprenait pas, comme d'habitude.
Petite surprise, il s'avérait que la marchande était aussi une chanteuse et une danseuse et elle fit une bonne impression à Eska'oach. Tant qu'on voulait chanter, c'était toujours bien ; tel était sa philosophie à ce sujet. Sauf pour les chansons à boire, c'est moche, ça. Il ne fallut pas longtemps pour qu'Eska'oach attrape son violon et se mette à accompagner de sa musique la danse d'Adenora. Il joua ainsi jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus danser. Eska aussi était fatigué. Il vit au travers des vitres d'une fenêtre qu'il commençait à se faire tard ; le soleil déclinait et les ombres s'allongeaient. Il se leva brusquement.


Et si on mangeait ?! J'vais préparer quelque chose ! Bouge pas !

 
Adenora

Le Sukra 7 Jangur 1512 à 16h34

 
La naïveté du garçon réjouit la Nelda, c'était amusant de découvrir quelqu'un qui semblait vivre dans un autre monde, tellement généreux sans même peut-être le faire exprès. Ça lui donnait une sorte de charme qui permettait à la fille de conserver un sourire ravie. Toutefois, il fallait rectifier l'erreur :
Oh non, ne t'en fais pas, j'arrive quand même à vivre mais dans une grande précarité. Enfin, ce n'est que le début, ça évoluera, et dans le bon sens je l'espère ! Mais cela fait longtemps que je n'ai pas su profiter d'un tel confort !

La joie de la Nelda ne décruait pas. Elle avait envie de serrer ce qui semblait être un petit enfant timide dans ses bras. Garçon qui se révéla s’appeler Eska'Oach. Et qui expliqua en quelques mots son histoire ce qui permit à la femme de sourire d'avantage et de comprendre pour la marque qu'elle avait cru entrapercevoir entre les mèches de ces cheveux.

Lors du spectacle d'art musical sûrement comique, Eska'Oach empoigna son violon pour l'accompagner, ce qui ne put que lui plaire d'avantage. Lancée par l'envie de faire plaisir et de détendre l'atmosphère, Adenora continua jusqu'à n'en plus pouvoir. Il se faisait vraiment tard à présent et elle n'avait plus aucune énergie à offrir. Il faisait vraiment tard en fait

C'est pourquoi elle s'assit directement au sol, préférant ce contact plus proche de la terre que ce qu'une chaise pourrait offrir.
Le tydale lui, sembla s'emporter et se propose de faire à manger. L'idée de se nourrir, plus qu'un bout de pain et de fromage enchanta Adenora qui s'emporta et sembla être rechargée en énergie. Sans attendre elle se releva et proposa :
« Ce serait un véritable plaisir. Mais.. je ne veux pas trop être opportuniste ou déranger plus que nécessaire. Vous n'êtes pas obligé de faire ça pour moi. J'apprécie le geste. Mais je ne saurai pas comment vous le rendre en retour. »

La gène et la joie de se faire inviter à manger se mélangeaitt. Eska'Oach était vraiment généreux. Mais elle ne savait comment elle pourrait racheter tous ses bons gestes. Le mieux qu'elle pouvait faire c'est d'être agréable avec lui et de l'aider à préparer la cuisine. C'est pourquoi elle reprit la parole afin d'exprimer son avis, de son plus agréable sourire, en plissant un peu les yeux :
« Laissez moi au moins vous aider, je vous dois au moins ça. Que puis-je faire ? »

La Nelda, debout suivit Eska'Oach du regard avant qu'elle ne remarque ce qu'elle aurait du voir bien avant ; Il y avait une créature empaillée. Immense. Un placide. Là, comme ça, dans un coin de la maison. Surprise par cette découverte, la femme ouvrit la bouche et fit les yeux ronds sans même s'en rendre compte. L'expression béate se transforma en un grand sourire qui se mua sans plus attendre en rire.
En effet, le pauvre placide arborait une expression d'incrédulité. Comme si il venait de découvrir qu'il n'était plus vivant. Le rire de prime abord discret explosa. Les larmes de joie perlèrent aux yeux d'Adenora qui tentait de faire moins de bruit. Mais dès qu'elle regardait la créature empaillée le rire revenait, rugissait à nouveau.

Elle avait un fou rire. A cause d'un Placide, empaillé, qui avait juste une expression étrange sur son visage.

La respiration courte, des soubresauts résonnant dans tout le corps de la Nelda, les larmes aux yeux, le rire tonitruant, Adenora ne s'était pas sentie aussi légère depuis longtemps.
Elle aurait bien voulu mettre fin à ce fou rire, qui était gênant pour une telle raison, mais elle n'y arrivait pas, elle manquait d'air. En continuant de déchaîner sa joie bruyante, elle dut s’asseoir par terre pour se calmer. Mais elle pouvait toujours voir le Placide d'où elle était. Et donc, toujours trouver une raison pour rire.

Alors, elle prit la bonne résolution de s'allonger, pour ne plus voir que le plafond. Un plafond tout ce qu'il y a de plus normal. Et qui réussit momentanément à la calmer. Son rire décrut. Mais elle resta là. Si elle voyait l'animal empaillé elle sait que son rire reviendrait. Alors elle resta allongée, avec quelques éclats de joie, parfois. Et, pour son bien, décida de rester par terre.

 
Eska'oach

Le Matal 10 Jangur 1512 à 12h13

 
Eska'oach n'était un grand cuisinier. En fait, il n'avait vraiment bien cuisiné. Se faire de bon petit plat, travailler pendant des heures sur un repas entier, faire des gâteaux ou des tartes ; rien de tout cela. Il devait savoir cuisiner le minimum vital ; il n'avait jamais eu besoin de plus. C’était bien suffisant pour le nourrir. On disait même que ça l'entretenait, lui qui n'était pas très fan d'activité physique malgré quelques prédispositions de naissance. Ainsi, il se contenta dans un premier temps de sortir tout ce qu'il avait pensé manger sur le coup. Un peu de lard, quelques légumes, des épices pour le goût et des œufs. Ces derniers, il les mit dans une casserole, puis il se rendit compte qu'il avait oublié d'allumer le feu. En temps normal, il aurait fait ça à l'ancienne, mais il n'avait pas le temps ; pas question de laisser son invitée toute seule. En quelques mouvements de mains, il utilisa sa magie pour allumer le feu. Entropie oblige, la lance de feu enflamma la moitié du plan de travail. Eska''oach dut éteindre avec un seau d'eau se trouvant là en prévision pour ce genre de situation désagréable. Les aliments n'avaient rien.

Euuuuh… Non … pas besoin d'aide ! Ça ira très bien ! Ça ne sera pas long !

Eska était suffisamment lucide pour ne pas inviter Adenora dans un lieu ou il pourrait faire une gaffe létale. Ça serait bête de tuer une amie dès le premier jour. Il serait triste en plus. Gentille comme elle était, elle pouvait faire fi de ses mots et venir quand même l'aider. Eska'oach se précipita de finir ce qu'il avait commencé. Les oeufs dans la casserole qu'il faisait à chauffer, le reste épluché et couper en morceau dans un grand saladier. Eska aime beaucoup les salades. C'est vrai et c'est bon. On peut mettre plein de choses dedans.

Soudain, il entendit quelqu'un rire dans son salon. Il n'avait invité qu'une seule personne et, au ton de la voix, Eska songea à Adenora. Superbe déduction. Il la trouva plié en deux à rire pour il ne savait quelle raison. Il regarda tout autour d'elle. Rien. Pourquoi riait-elle ? Eska faisait une tête incrédule. Si seulement il pouvait savoir pourquoi elle riait, lui aussi, il pourrait rire. Rire comme ça tous les jours, ça serait amusant, non ? Un fou rire dès le le matin pour bien commencer la journée. Ça semblait sympa. Le tydale passa sur le Placide empaillé sans le voir. Il faisait partie du paysage dorénavant. De plus, il s'en servait pour autre chose, et pas pour rire.
Eska s'approcha de la neldame. Elle s'était mise sur le dos à regarder au plafond, visiblement très heureuse. Le tydale vint mettre sa tête juste au-dessus de la sienne et la regarda avec ces yeux exorbités d'enfants incrédules ?

Il se passe quoiiiii ?!

Elle sourit. Eska'oach sentit quelque chose montait en lui. Il étouffa à moitié sur le coup, puis un son sortit. Un hoquet douloureux. Puis les sons passèrent un peu mieux. Un rire d'enfant se mêla au rire de la Neldame. Eska riait. Il ne savait pas pourquoi, mais qu'importe, il aimait tellement ça. Il lui en fallait peu pour être heureux. Les choses simples. Les belles choses. Une vie douce pour un Tydale dont l'esprit et la personnalité étaient encore au stade de l'enfance. Il ria sans chercher à s'arrêter, partageant cette joie communicatif qui semblait avoir pris possession de ses lieux souvent silencieux. Puis, il finit par s'arrêter. Il songea qu'il y avait nombre de jeu à faire par la suite afin e continuer à s'amuser. Il finirait peut être par mourir de rire ? Une idée étrange qui n'était pas déplaisante malgré le concept de mort qui n'était pas forcément des plus joyeux. Soit. Il se releva à moitié. Devant lui, il vit son Placide. Il ne rigola pas, car il ne comprenait pas pourquoi il faudrait en rire. Toutefois, il avait le sourire aux lèvres. Il avait une fulgurante envie de douceur. Il se releva d'un bon et tendit le doigt vers l'empaillé.


Viens ! Adenora ! Faut faire un câlin à monsieur Peluche ! Il est tout triste d'être laisser tout seul !


Eska'oach courut en criant de joie vers sa peluche et sauta sur son ventre rebondi par la paille. Il s'installa entre une patte et le corps tout en se frottant un peu partout tellement c'était doux. Parfois, il pouvait rester des heures là, comme un chat.

Dans la cuisine, une casserole bouillait.


 
Adenora

Le Julung 12 Jangur 1512 à 22h16

 
Le plafond. Rien d'autre. Les tressautements dans le rire de la Nelda allaient bientôt mourir. Elle n'avait plus de raison de rire si elle ne voyait pas la créature. Le calme regagnait son corps, lui ayant laissé un bien-être intérieur puissant et un sacré sourire sur les babines. Le bonheur irradiait son corps.
C'est ça. Oui, ce bonheur, cette joie intense qu'elle pourrait transmettre au Tydale. Le temps de finir de s'en remettre, elle irait le voir, lui transmettrait son fou rire et lui demanderait des explications pour le Placide. Parce que quand même.

Mais au moment où son cerveau décida de se relever, une tête apparut au dessus d'elle. Avec de grands yeux tout exorbités. Un enfant curieux. Qui avait une tête encore plus effarante que celle du tydale. Des petits « hihi » sortirent de la bouche de la femme avant de se muer en un grognement de plaisir. Il avait un petit rire. Un rire de gamin. Adorable.

En fait, c'en était un ; un petit enfant, insouciant, gentil, généreux, qui ne jugeait personne et regardait le monde avec des paillettes dans le cœur. Des paillettes de douceur et de passion. Des paillettes de joie. Elle n'en doutait pas. C'était un enfant de joie. Il évoluait, ou plutôt, il virevoltait sur un monde de nuages.
Il suffit à la Nelda d'apercevoir, derrière ces larmes de joie, Eska'Oach se précipiter sur le placide pour se lover dans ces bras, lui faire un gros câlins - Ou plutôt, monsieur peluche- pour comprendre pourquoi cet animal était là..

Le regard amusé se transforma en un regard tendre et protecteur. Il avait besoin de tendresse, de quelqu'un pour lui donner l'amour qu'il n'arrivait pas à obtenir. Adenora le rejoignit rapidement, fit un câlin à Monsieur Peluche.

Ça ne faisait vraiment pas longtemps qu'elle avait rencontré le garçon, que déjà elle se sentait proche de lui. Il semblait si fragile en fin de compte. Quelque chose semblait lui manquer, quelque chose que la femme voulait lui apporter, sans savoir ce que c'était. Alors, dans un élan de tendresse pour le bout d'homme, elle lui fit une léchouille sur la joue. Un peu baveuse et rugueuse, certes, mais c'était le seul moyen qu'elle avait de montrer sa véritable affection pour Eska'Oach.
Elle resta là un moment, à les serrer dans ces bras. Jusqu'à ce qu'un bruit bizarre ne réveille sa curiosité.

Adenora n'arrivait pas à déterminer quel chose pouvait faire ce son. Un instant, elle cru que le Placide ronronnait. Elle colla son oreille dessus avant de comprendre que ça ne venait pas de là. Ça venait de plus loin.

De... La Cuisine. Quelque chose faisait un peu de bruit dans la cuisine. Oh, peu importe après tout. Rien ne pourrait gâcher ce moment de volupté, ce câlins plaisant, tranquille. Elle resta là. Les yeux fermés. Quelque part dans son corps, un bruit de moteur se réveilla. Un bruit qui montrait son bonheur. Elle ronronna. De plus en plus fort. Jusqu'à couvrir le bruit dans la cuisine.

 
Eska'oach

Le Vayang 20 Jangur 1512 à 14h36

 
Eska'oach ne resta pas longtemps seul à faire des gros câlins à monsieur Peluche. En théorie, la peluche était pour Serra, la fille d'Heltaïr, mais avant de lui donner, il comptait bien profiter le plus possible du fruit d'un grand labeur. Il en avait bavé, c'est sûr. Nyrndî aussi. Enfin, c'était dû passer. Par moment, il hésitait à vouloir continuer à l'offrir à la petite Tydale. C'est que c'était bien doux ! Ça aurait été dommage, un peu, non ? Jusqu'à ce qu'il se décide vraiment, Eska faisait ce que dans une autre dimension on aurait appelé du contrôle qualité. Il testait si la peluche tenait le coup à des traitements longs de gros câlins, activité principale que l'on fait avec la grosse peluche. Un peu dur à manier pour jouer à la poupée. Elle pouvait aussi servir de lit. Enfin, on se mettait dedans et on se sentait bien.

Ainsi, Adenora vint le rejoindre. Monsieur Peluche était suffisamment grand pour qu'on puisse le câliner à plusieurs. Ils avaient de la place. Comment ils étaient si bien ! Eska'oach ferma les yeux et se laissa aller. Le cours de marchandage était peu à peu oublié. Les pouvoirs d'oublis du Placide étaient particulièrement impressionnants.
Heureusement, il n'oublia pas qu'il y avait une neldame à côté.

Il ne fut pas trop surpris lorsque celle-ci passa sa langue sur sa joue. Enfin, il sursauta brusquement et ouvrit ses yeux comme des soucoupes, regardant tout autour de lui avec inquiétude et en poussant un petit cri complètement ridicule ; un genre de « iirrk ! ». C'était une petite surprise. Pour Adenora, c'était de l'affection, mais, pour Eska'oach, il ne savait pas ce que c'était. L'affection, il connaissait, certes, mais c'était faire des câlins comme on fait des câlins à Monsieur Peluche. Pourquoi faisait-elle ça ? C'était la question ! Pourquoi faire des léchouilles ? C'était agréable, quoique surprenant. Devait-il en faire ? Qu’est ce que ça voulait dire ? Autant de question qui faisait écho à une discussion pas si lointaine que ça avec Silindë. Les jeux d'adultes, il ne connait pas. Silindë n'a pas voulu lui faire de démonstration. Depuis, il n'a pas eu l'expérience d'en apprendre davantage. Ou alors, la chasse au placide, c'était un jeu d'adulte ? Le sujet est complexe. Quoi qu'il en soit, elle continua à le serrer dans ses bras. Léchouille et calin sont liés ? Une première supposition ; il devait vraiment se renseigner.
Autant lui demander ?

Adenora ? Pourquoi tu me fais des léchouilles ? Pourquoi on fait ça ? C'est un jeu d'adulte ?

Eska'oach était chez lui. Il avait tout son temps. Du coup, il ne posait que quelques questions à la fois. Pas la peine de poser plein de questions et s'en mêler les pinceaux. En tout cas, c'était quelque chose de positif. Il aurait pu tenter une léchouille, mais il fallait mieux éviter de faire sans savoir. Ça tombe, ça ne se fait que dans un seul sens, sinon, c'est une insulte ! Rah ! Ça serait vraiment de bête d'être en froid avec Adenora aussi rapidement après l'avoir rencontré.

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