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Le grand Feuillage

La dame de l'art

L'art de la Dame (sujet ouvert)
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Sujet lancé par Penthésilée
Le 26-08-1511 à 12h38
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Posté par Nyrndî,
Le 09-11-1511 à 02h05
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Penthésilée

Le Vayang 26 Agur 1511 à 12h38

 
Plantée devant une vitrine, Penthésilée découvre les dernières tendances du prêt-à-porter équilibrien.

Les robes sont sobres, la plupart sont grises... ou, à l'inverse, extravagantes et violemment colorées. Il semble que le statut des femmes, en la cité sainte, s'exprime surtout aux deux extrémités du spectre : entre austérité et fantaisie, point de salut !
Bien sûr, quelques coupes plus classique entretiennent l'idée d'une société féminine plus nuancée, mais leur prix bas témoigne de leur relatif insuccès... Un insuccès qui séduit pourtant la Favorite de Toh : elle entre et acquiert pour une amie l'ensemble de son choix.

Sortant de la boutique, elle remarque une silhouette menue et discrète, une symbiosée nommée Nyrndî, fort occupée à évoluer cachée. Difficile à suivre, la jeune femme - car c'en est une - ne semble ni fuir, ni traquer quelqu'un.... non : elle joue à tchaë, tout simplement. Intriguée, Penthésilée s'approche et l'apostrophe, essayant d'attirer son attention sans pour autant dénigrer ses efforts. Comme d'habitude, dès qu'elle joue les diplomates en herbe, elle se plante... et l'entame du dialogue s'avère prudente. Passant outre un possible malentendu, il s'instaure pourtant et la Vigie demande :


Pardonnez-moi, je recherche quelqu'un susceptible de m'éclairer sur cette cité. Une sorte de guide, cultivé et avisé...
Ce sont les domaines artistiques et religieux qui m'intéressent. Pourriez-vous m'orienter ?


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nyrndî

Le Sukra 3 Saptawarar 1511 à 00h40

 
Elle se baladait dans la rue. Pas vraiment histoire d’aller a un endroit ou de partir d’un autre… Simplement pour marcher dans les rues de la sainte. Elle se cachait de temps a autre des autres symbiosés… Pourquoi ? Pour avoir le calme ? Sans doute… En partie.

Mais si elle avait voulu du calme. Un véritable calme… elle aurait simplement vêtu des habits moins voyants. Et surtout… Plus décents. Bon. Les règles de la décence en équilibrium lui avaient toujours parues outrageusement strictes… Dans bien d’autres villes elle serait a peine passée pour aguicheuse. Enfin elle le pensait. L’espérait en se basant sur les récits qui lui avaient été faits.

Elle portait une jupe crème qui lui arrivait a peine au genoux et un chemisier d’un bleu glacial dont le décolté plongeant était camouflé par une fine dentelle. A ça… Elle ajoutait une ceinture de tissus émeraude et deux couettes.

Vêtements d’été. Vêtements qui la faisaient presque passer pour une tydale au début de son adolescence… Pour peu que ses forme aient été un peu moins prononcées.

Nyrndî se retourna en souriant lorsqu’on l’interpela e Nelda. Elle aimait bien cette langue. Elle avait quelque chose de poétique. Et puis…

* Symbiosée ?

* On dirait y’a un mou qui se balade pas loin…

* Moë ?


Moë dit :
Mouep… C’est une rêvante. Penthésilée de son petit non… Enfin je crois.. Son mou a pas l’ai commode…

*** La petite boule jaune se téléporta subitement devant le mou de la visiteuse. ***


Salutations…


Pour sa part Nyrndî laissa échapper un petit rire en entendant les propos de la Neldame… Et bien… On pouvait dire qu’elle n’était pas mal tombée.

- Je suis Artiste de la Dame grise… Quand a la religion… Je puis parler de la fois. Mais je suis pas très… pieuse.

Limiter le nombre de mot. Faire passer l’essentiel. Dans l’expression aussi… Elle avait ponctué ce dernier mot d’un sourire langoureux valant tout un discours.

- Je m’excuse pour la piètre utilisation que je fais de votre langue… J’ai pour habitude d’user de tournures de phrases plus alambiquées et ai encore du mal a me complaire aux exigence de votre langue… Enfin… voilà que j’me laisse a nouveau aller. Excusez-moi encore…

Elle marqua une pause. Reprenant ses esprits puis repris :

- Je serais ravie de marcher un moment avec vous pour vous présenter ce que je connais de la sainte… Si vous voulez bien de ma compagnie…

Hésitation. Inquiétude a nouveau. Humilité.

- N’hésitez pas a me reprendre si j’écorche des mots ou des tournures.



 
Penthésilée

Le Sukra 3 Saptawarar 1511 à 10h02

 
Penthésilée observe la curieuse tchaë avec attention.

Pas très pieuse ?
C'est donc une possibilité, dans l'Equilibrium ?

Est-ce en rapport avec la tenue originale et les couleurs profondes qu'arbore la jeune femme, ou son statut d'artiste ? Ces derniers, si la nelda s'en réfère à ce qu'elle a découvert chez les confrères, sont généralement des esprits forts, rétifs à la norme, voire rebelles. Se pourrait-il que dans une théocratie, ils tendent vers l'iconoclasme ?

Ce n'est peut-être pas le moment de se plonger dans l'introspection, typique de la façon de faire des penseurs de l'Ordre, même au beau milieu d'une discussion ? Nyrndî attend une réponse, dans un délai qui n'a sans doute rien à voir avec celui d'usage dans une conversation à Jypska ! Interrompant ses pensées, la veilleuse reprend :


Oh, c'est très aimable à vous, je serais flattée d'être guidée dans ma découverte de Syrinth. Votre accent est très léger, je vous comprends... sans doute mieux que vous ne le pourriez si je m'exprimais en Shai.
Je ne vais pas vous ensevelir sous une tonne de questions sans me présenter au préalable : mon nom est Penthésilée. Je suis Vigie du Rêve et je viens d...


Achille dit :
Kestuveux ?
Demande Achille à Moë en le fixant d'un œil glauque.

... de Jypska, ville capitale et désormais unique de l'Ordre. Je suis venue rencontrer votre Shaïm Sardoryanne et bien sûr, en de telles circonstances, cela m'octroie la faveur induite d'entrer dans l'enceinte de votre cité.

Et vous ? Quels sont les arts que vous maitrisez ?
Lorsque vous dites "artiste de la Dame Grise", est-ce tout simplement synonyme "d'artiste", ou y a-t-il quelque chose de plus ?
Et, euh... avez-vous la foi ?


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nyrndî

Le Vayang 9 Saptawarar 1511 à 22h31

 
Moë dit :
Réaction de mou standard. Flippant de voir a quel point la majorité des mous se comportent ainsi. Refermés sur eux même jusqu’au dernier stade tant l’habitude de communiquer avec leurs semblables manque.

Non… Globalement (a moins que le symbiote soit tellement asocial (ou attardé) que son mou doive prendre en charge une partie des conversations... les petites créatures télépathes vivent avec leur seul symbiotes pour compagnie…
C’est (plus ou moins) la sensation que Moë a retiré d’un plus d’un an de symbiose.

*** Triste. ***


*** Néanmoins, loin de se laisser impressionner elle se téléporte brusquement derrière son interlocuteur avant de répondre. ***


Moi ? Simplement discuter…


Pour sa part Nyrndî s’étonnaient de la profusion de mots auquel la neldame avait recours. Peut-être n’était-elle pas tellement loin de maitriser cette langue… Ou alors avait-elle simplement la chance d’avoir face a elle une rêvante habituée a communiquer avec les étrangers… Et faisant un effort pour elle.

* C’pas impossible… C’t’une symbiosée après tout…

Pour sa part la tchaë allait s’essayer (dans une certaine mesure) a l’économie des paroles. C’était quelque chose d’important en poésie… Autant profiter de l’occasion pour peaufiner son art.

Les questions de la Neldame eurent bientôt un effets qu’elles ne devaient probablement pas avoir. Pas a la base. Un rire cristallin s’éleva alors qu’elle relevait la tête en arrière. La foi ? Avait-elle la foi ? Autant demander a un papillon s’il pensait pouvoir voler.

C’est avec un sourire amical qu’elle repris la parole une fois qu’elle eu retrouvé (en partie) son sérieux.

- Un sens particulier a ce titre ? Je ne sais pas… Non. Je ne suis pas une grise dédiant ma vie au temple… Mais même ainsi… Qu’es-ce que le chant ? La musique ? La poésie ? le théâtre ? Si ce n’est la recherche de la beauté. De l’équilibre… De la perfection ?

Elle marque une pose. Regarde la rêvante l’air songeuse…

- Je pense qu’on peut dire que c’est un simple synonyme.

L’heure était venu d’éclaircir ce qui l’avait tant amusée.

- J’ai du mal m’exprimer… Quand j’ai dit ne pas être "pieuse" j’entendait simplement que je n’applique pas tous les préceptes édictés a la lettre.

Un geste vers une passante voilée…

- Je ne m’habille pas comme une bonne croyante… J’ai déjà brisé l’équilibre en tuant… Puis expié mes fautes… J’ai pu mentir… boire… me complaire dans les plaisirs purement matériels… Je ne suis donc pas "pieuse". Je ne suis pas une "bonne croyante". Pas selon le crédo du tout vannant.

Nouvelle pause. Cette fois elle ne fait pas mine de réfléchir… Non. Elle ne semble plus aucunement concernée par le moment présent. Ses yeux se sont perdus dans le vide. L’un regardant (plus ou moins) son interlocutrice alors que le deuxième était posé, loin au delà de la conversation entre les deux mous.

Une minute passe. Une deuxième… Sourde a toute parole Puis elle revient a la réalité. Comme si de rien n’était… Elle prononce quelques mots et la réalité se distord. Sans cohérence dans un premier temps avant que du sol ne surgissent doucement des flammes vertes dépourvues de chaleur.

Une mouche passée par là décida que la vie de taon serait plus passionnante. Et devint (dans une petite explosion) une guêpe.

- La foi ? Je ne pense pas qu’il soit ici question d’avoir la foi. Ceux qui ont la foi espèrent. Se raccrochent a leurs croyances… Peut-être pour ne pas voir la vérité. Et en cela… Tout le monde a foi en quelque chose. Certaines fois sont simplement plus justes que d’autres… Plus dures a vivres aussi.

C’est présomptueux… Je ne dirais jamais le contraire. Mais je m’essai a vivre en passant au delà de cette simple "foi"… Quel sort ai-je lancé tout a l’heure ? Par quel moyen ai-je pu transformer cette mouche en guêpe ? Je n’en ai, moi-même pas la moindre idée… Et pourtant.

Là est l’équilibre. Certains diraient "la main de la dame"… Pourquoi pas ? Je ne pense pas que l’équilibre ai une incarnation anthropomorphique. Mais la métaphore de "la dame" a une certaine justesse. Car comme les femmes l’équilibre est générateur. De lui découle la vie.

La magie, telle que je la pratique, l’entropie donc est bien souvent vue comme une expression du chaos… Erreur. Un sort lancé est une impulsion donnée au monde… Qui se ré-équilibre… Pas un ordre inflexible.

Ce raisonnement simple pourrait disculper toutes nos actions… Le monde serrait alors si simple.

Pourtant… Il n’en est rien. La magie est une chose. Mais le reste ? Tout est dans la manière dont on observe le monde.
Un tableau ? Un dessin figé ? Ou alors une musique ? Une pièce de théâtre ? En perpétuel mouvement ?

L’équilibre s’adapte au monde. Et il ne peut donc pas être fixe. Figé. Chaque seconde qui passe brise l’équilibre établis… Et en instaure un nouveau. Celui qui cherche a vivre suivant l’équilibre doit être… Une balance bien huilée… qui s’adapte a chaque instant. Et pas un plateau fixe qui se brise lorsque le monde diverge par trop de ce qu’il était l’instant d’avant.

Pourquoi artiste de la dame ? Et bien… Simplement car l’art c’est cela. La recherche en chaque instant de la beauté. De l’équilibre. D’un équilibre du moins…


Pendant tout son discours Nyrndî a semblé a plusieurs reprise changer radicalement de ton. Comme si elle avait brusquement été… autrui. Sans pour autant être, un instant seulement, quelqu’un d’autre que Nyrndî. Franche. Sincère de bout en bout.

Une voix dissonante raisonna dans l’esprit de Penthésilée une voix ou transparaissait une incontestable dose de fatigue… de compassion… Mais aussi d’amusement. Rien a voir avec le comportement de la tchaë qui, d’ailleurs, ne semblait même pas avoir conscience de ces paroles.

* Z’avez pas voulu parler philosophie et religion avec la personne la plus facile a comprendre du coin.



 
Penthésilée

Le Sukra 10 Saptawarar 1511 à 01h10

 
Achille se retourne lentement, fixe son pareil d'un œil bovin et soupire :

Achille dit :
J'ai jamais rencontré de mou capable d'aligner trois mots intéressants, mais qui sait ?
Vas-y, discute...


De son coté, Penthésilée tend l'oreille, attentive à bien comprendre ce que lui dit Nyrndî. Il semble à la Rêvante qu'une certaine confusion règne, dans le discours de la tchaë. L'artiste donne plus l'impression de penser et d'ordonner ses idées à voix haute, plutôt que les expliciter. Un peu comme quelqu'un qui vous fait visiter une demeure en désordre au point de s'y perdre...

Plusieurs questions viennent à l'esprit de la Vigie. Elle ne peut toutes les poser, sous peine de soûler son interlocutrice. Elle va devoir procéder par priorités. Ce n'est pas simple ! l'Equilibrienne a traité nombre de sujets, et pas des moindres : l'art, la beauté, la foi et la piété... chacun mériterait une ou plusieurs discussions en soi ! C'est d'autant plus problématique que les deux dames n'ont pas la même perception, pour ne pas dire définition, de certains mots. Par exemple, pour Penthésilée, piété n'est pas synonyme de pratique. Mais il faut bien se lancer...


Je suis surprise, en bien, par votre engagement artistique. Je ne sais dans quel(s) domaine(s) vous l'exercez, mais j'avais dans l'idée que l'Equilibrium était avare en matière d'arts. J'ai toujours pensé que les disciples de la Dame considéraient la nature comme l'incarnation même de la beauté et que, dès lors, toute forme de représentation en devenait caduque, imparfaite, tronquée ; qu'une trille d'oiseau valait tous les chants ; que les étoiles valaient toutes les toiles ; qu'une scène de vie valait tous les théâtres...

Mais j'avais manifestement tort.
Vous recherchez la beauté... elle n'est donc point de ce monde ?


La veilleuse marque une pause, puis poursuit :

Votre définition - pardonnez la faiblesse de ce mot - de l'art diffère notablement de celle des confrères. Ces derniers font montre d'une sensibilité artistique extrême, dérangeante même, qui fait fi de l'équilibre et n'atteint la beauté qu'incidemment. Eux ne cherchent que des vérités.

Nous autres Rêvants sommes des enfants, en matière d'art. Cela tient sans doute à notre conception du monde, qui place le beau et le vrai loin du réel. Je pressens aujourd'hui que cette vision des choses est incomplète...


Un ange passe. Puis...

Vous êtes une artiste. Rendez-moi un immense service, s'il vous plait :
Montrez-moi quelque chose de beau.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nyrndî

Le Matal 27 Saptawarar 1511 à 07h44

 
Moë dit :
Un soupir… Bon… Au moins était-elle fixée. Face a elle ne se trouvait pas un imbécile introverti… Ni un pauvre mou timide… Mais plutôt un mousantrope averti… Moë haussa (plus ou moins) un sourcil alors qu’elle choisissait son angle d’attaque…

Bah… J’avais plus des questions a poser qu’autre chose… Mais bon…

Une pause.

Je n’ai jamais été chez les hauts rêvants… Et… bah… je voulais un peu savoir a quoi ça ressemblait là bas.


De son côté la tchaë avait écouté attentivement les paroles de la Neldame… Et peu a peu un sourire amusé avait pris forme sur es lèvres… Que la vision de l’étrangère était limitée… C’était sans doute normal… Mais néanmoins triste.

- La trille d’un oiseau brille par sa pureté… La beauté des étoiles et sans nul autre pareil… Mais ce n’es pas les dénaturer que de créer… Bien au contraire. C’est leur rendre hommage. La beauté est de ce monde. Et l’artiste s’acharne a la faire surgir en toute chose… A la sublimer lorsqu’il la trouve.

Une pause. Un nouveau mot.

- La perfection. Elle… Elle n’appartiens pas a notre monde. Elle ne peut pas même être. Mais l’artiste la cherche. Tente de lui donner la réalité qu’elle n’a jamais eu… Qu’elle n’aura jamais.

A présent elle devait se pencher sur les idées venues d’ailleurs qui lui étaient présentées…

- J’aimerais bien voir ces œuvres dont vas parlez… Mais ne vous fourvoyez pas : chercher la vérité est une manière de chercher l’équilibre… Peut-être les confrères ne sont-ils pas si loin de cette « vérité » qu’on pourrait le penser… Mais je doute qu’elle soit celle qu’ils attendent.

Si ce petit aparté sur les confrères la laissait plutôt sceptique… Et triste pour ces êtres n’ayant pas encore trouvé la voix, Nyrndî se sentit plus charmée par ce que Penthésilée disait de l’Ordre des Hauts Rêvants…

- Bien souvent le devoir de l’artiste es d’amener l’irréel devant nous… dans le réel. C’est pourquoi j’ai une préférence pour les arts éphémères… Un dessin, un tableau peut être beau. Donner un aperçut de l’inimaginable… Mais il est incomplet. Car il demeure. Un chant, une musique… Improvisée sur l’instant et après oubliée a jamais… C’est par ce biais que j’essai de faire vivre l’irréel. D’instiller le rêve dans la vie.

Oui… C’est bien là l’art qu’elle défend. Mais qu’on ne se fourvoie pas… Les œuvres plus durables de certains de ses confrères éveillaient en elle ce sentiment qu’on n’éprouve que face a la beauté…

- Mais dans un cas comme dans l’autre… Que l’œuvre demeure ou s’évapore… Ce qui fait toute sa beauté… Ce n’es pas le travail de l’artiste. Mais les sentiments qu’il éveille chez celui qui observe. Qui écoute. Le rêve auquel il donne naissance.

Son sourire se fait emprunt de douceur :

- Quand a vous montrer quelque chose de beau… Observez. Observez autour de vous… Voyez la sainte dans toute sa splendeur… Elle est belle… Pourtant on peut tenter de la rendre plus belle encore. Venez.

D’un pas décidé l’artiste de la dame grise entreprit de guider la rêvant a travers les rues de la citée forestière de Syrinth… la guidant dans les quartiers moins habités ou la nature conservait ses droits… Presque en dehors de la ville. Jusqu'à une fontaine magnifique. L’eau jaillissait d’un pilier entouré de feuilles et de mousses et tombait dans une délicieuse musique dans un bassin verdoyant…

- Asseyez-vous… Et écoutez. Laissez vous bercer…

Pas un mot de plus. Elle laissa le silence s’installer… De temps a autres on entendait le chant d’un oiseau. Puis celui d’une grenouille… Au loin la rumeur de la ville était a peine perceptible… Seuls demeuraient beaux et enchanteurs le chant des cigales et celui de l’eau jaillissant de la fontaine.

Nyrndî laissa quelques minutes passer… S’imprégnant de l’atmosphère du lieu… Puis elle ouvrit la bouche. Sa voix n’avait plus rien en commun avec celle qu’elle avait lorsqu’elle parlait… Non… Elle était emprunte d’une profondeur, d’une douceur qu’elle n’avait pas avant… Elle vibrait d’émotion… De tristesse.

- Petit vallon né dans un esprit… Délicat spore germant au creux d’une pensée… Infinie forêt vierge sculptant nos esprits… Mémoire des gens. Mémoire des choses… Mémoire qui s’écrit, qui s’efface a chaque instant… L’oubli n’est qu’un pétale tombant d’une fleur à nouveau épanouie.

Elle avait parlé en Shaï. Sa langue natale… Bien consciente d’être incapable de retranscrire dans une langue qu’elle ne connaissait pas la musicalité qu’elle avait inscrit dans se poème lors de son écriture… Ceci était une œuvre a laquelle elle avait donné le jours peu après sa "mort"… Alors que sa vie s’écrivait a nouveau en elle… Et que déjà, alors qu’elle avait tout oublié de qui elle était, elle voyait les souvenirs tout juste acquis se déliter lentement dans sa conscience… Glisser, pour nombre d’entre eux, dans l’oubli.

Alors que le silence reprenais ses droits sur la petite place ou elles se trouvaient, Nyrndî porta a ses lèvres son ocarina… Ce n’était pas son instrument favoris. Non… Elle préférait, de loin, user de sa cithare… Car elle pouvait alors mêler son chant a sa musique… Mais si le premier était aisément transportable… La seconde ne l’était pas. Et les enchantements du premier avaient leurs avantages aussi lorsqu’elle faisait la manche…

Une trille stridente d’abord. Brisant soudainement la tranquillité revenue des lieux.



Puis le silence. A nouveau.



Et a nouveau ce bref appel si aigu… Comme venu d’ailleurs… Sans transition la musique arriva. Douce en enrobant. Se mêlant au chant de l’eau… Pour apporter la paix… Ne faisant, peu a peu, plus qu’un avec lui… Hommage a la beauté de la nature les entourant… Appel a ce passereau venu s’abreuver a la fontaine… Chant d’amour pour ces deux papillons dansant de conserve dans les airs quelques mètres plus loin…





Puis finalement plus rien. La musique avait pris fin… Et pourtant… La musique avait pris fin et continuait. Toujours aussi belle… Silencieuse.

Nyrndî rouvrit les yeux qu’elle avait fermé alors qu’elle jouait et porta sur la Neldame un regard doux. Patient. Elle attendrait que la rêvante prenne la parole…


 
Penthésilée

Le Sukra 1 Otalir 1511 à 19h02

 
Achille dit :
(un ange passe)

A quoi ça ressemble... chez les hauts-rêvants ?
A un chenil transformé en opiumerie.
Bref.

Il n'y a pas grand-chose à en dire. Quelques-uns se droguent et dorment, les autres s'en occupent : ils les nourrissent, ils les torchent, comme des chiards. De temps en temps, les endormis s'éveillent et racontent leurs hallucinations de toxicos, puis se rendorment. Et c'est reparti.
Toute la société s'organise autour de cette dualité simpliste.
Personnellement, je ne suis pas vraiment à plaindre : ma tôlière
(coup d'oeil vers Penthésilée) a la bougeotte et donc, je vois du pays. C'est pas que les autres factions me passionnent... mais ça me change les idées.

(sourire en coin, du genre inquiétant)

Ici, je sens une certaine tension. Une tension née de la foi... comme un danger. Une menace. Quelque chose de sourd, de non-dit, d'implicite...
Il ne doit pas faire bon l'ouvrir, dans le coin, hein ? Gloser sur la religion, jouer l'iconoclastie... poser les bonnes questions...
Bon sang ! J'aurais dû choisir un symbiote équilibrien ! J'aurais pu semer un vrai bordel...
Chez les Hauts-Rêvants, quand tu critiques à tout va, on te regarde avec... désapprobation, on te dit "allons, allons !", on te fait les gros yeux...
A Syrinth, on t'empale pour moins que ça ! Non ? Les gens de ta faction n'ont pas l'air de se laisser faire !

Les Hauts-Rêvants, ce sont de grosses peluches. Ils forment la faction à la traine, en retard, à la ramasse. Dans tous les évènements qui ont secoué Syfaria ces trois dernières années, ils ont suivi, subi, sans rien gérer ni anticiper...
Quoi de plus normal ? Ils tournent le dos au monde réel.
Ce sont des perdants.

Et pour tout dire...


(regard mauvais)

... ça me gave.


La Vigie du Rêve s'est tue.
D'abord, pour profiter de la performance artistique de Nyrndî : un petit bijou, un moment rare, à déguster pleinement sans l'interrompre.
Ensuite, parce que son mou - Achille - a parlé. Et c'est pour le moins inhabituel.
Enfin, pour ce qu'il a dit.
La Nelda demeure silencieuse.

Atterrée...


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nyrndî

Le Sukra 8 Otalir 1511 à 11h44

 
Un sacré cas ce mou... Pas seulement mousantrope.... Mais un misanthrope avertit... Visiblement décidé a haïr le monde dans sa globalité. Le faire grandir... c'est une idée. Mais ça vas pas être simple... Dans un coin des esprits liés de Moë et Nyrndî un petit conciliabule se tient entre la moue et quelques Tchaë ayant suivi la conversation...

* On fait quoi ?

* Z'avez une idée ?


Moë dit :
Pas tellement... Mais j'aimerais bien qu'il change... je sais pas... j'trouve ça triste.


* Pour sa symbiote aussi.

* Attend... Déjà... Essai de rentrer dans son cercle. Que tu puisse essayer de lui faire voire le monde autrement.


Moë dit :
Heu... t'en a de bonne toi... Bon. Pas le temps.

Ses pensées s'orientent a nouveau vers le mou... ça ne vas pas être simple.

Ils vont pas forcément jusqu'aux pieux... Mais j'peux te dire que ça s'engueule bien joyeusement là dedans... C'en est fatiguant parfois... A croire qu'ils prennent jamais la peine de réfléchir 3 secondes avant de nous balancer tout le contenu de leur tête sur le consensus...

J'sais pas... Pis moi avec le bordel pas possible qu'y'a dans la tête de ma symbiote... Parfois j'me dit que j'aimerais bien avoir un aperçut de ce que c'est que le calme des rêvants...


Ca vas clacher. Elle le sait. Pas moyen autrement... mais c'est son premier angle d'attaque. Avant d'enchainer... faut espérer que ça suffise a le faire un peu attaquer. S'ouvrir... Qu'il n'adopte pas la technique de l'huitre.


Pour leur part Nyrndî restent silencieuses... Elles font mine de ne pas avoir entendu le mou de la rêvante... Elles lui sourient... Pour finalement demander... Tout simplement :

- Vous... Heu... Vous serez là pour la fête des fous ?


 
Penthésilée

Le Julung 13 Otalir 1511 à 15h12

 
Ahem...

Penthésilée s'ébroue, presque physiquement, pour chasser comme de mauvaises pensées accumulées.
Papillonnant un instant, son regard se pose à nouveau sur la tchaë et reprend le fil de leur échange écorné :


Et bien... initialement, non. Je suis venue par erreur, si j'ose dire, mais j'ai eu la chance de pouvoir transformer un aléas de parcours en belles opportunités : d'abord, parce que la Shaïm m'a promis un entretien attendu et prévu depuis longtemps, mais aussi du fait de la fête des fous.

Je suis venue, il y a deux ans, à l'édition de l'an 1509. A l'époque, j'avais modestement participé aux agapes locales en prenant quelques verres à l'auberge et en me, euh... vautrant dans la rivière au détour d'une virée un peu trop arrosée sur les pontons.

Cette année, je pense orienter mon activité - si j'ose dire - vers quelque chose de plus tenu, de plus sérieux, enfin... de plus engagé : il y a nombre de rêvants pour cette édition, j'en suis à la fois heureuse et alertée car bien sûr, je suis responsable de leur sécurité, où qu'ils soient. Pratiquement tous nos piliers sont représentés, avec Liam, Yatagan, Ligerio Dhuri, Morora, Mraw'La, Krong, Kal'An, Kallinor... et encore, je ne cite que celles et ceux que j'ai aperçu, ou qui m'ont signalé leur présence.

Je ne savais trop que faire pendant la fête proprement dite, et bien voilà, je me suis trouvée une utilité : en veilleuse qui se respecte, Vigie ou non, je veillerai... sur eux.


Achille observe Moë avec un mélange de suspicion et d'intérêt. Sans doute par crainte d'être interrompu et non par délicatesse, il enchaine à voix basse :

Achille dit :
Toi, t'as l'air moins cruche que la plupart des nôtres... on va peut-être pouvoir causer, finalement...

As-tu remarqué à quel point nos "semblables" - bonjour l'insulte - sont de mauvais clones de leur symbiote ? T'en vois un, tu vois l'autre : aucune différence. Deux têtes, deux noms mais sur le fond, une même vacuité, une même misère. Une même médiocrité. Deux couilles pour une même bitte ! Triste, non ?

Je vais te faire un aveu : j'ai pas d'amis (ce qui m'évite bien des compromissions et autres lâchetés) mais j'ai failli en avoir un. Ou plutôt, j'ai rencontré un type dont j'aurais pu vouloir me faire un pote, tant il était génialement givré : FrankyZ, qu'il s’appelait.
Je ne sais pas ce qu'il est devenu, vu que son symbiote est mort. Disparu dans un mauvais rêve, pfuiiit ! Sous les yeux de mémère. Déjà qu'elle était d'équerre, ça ne l'a pas arrangée... bref.

Pourquoi je te raconte ça ? Parce que Fran'z, c'était le top. Tout ce qu'un mou digne de ce nom doit être, à savoir : le contraire de son porteur, et non son lénifiant reflet !
Regarde autour de toi, tous ces couples poussiéreux/mous, sinistres à gerber... Ils s'écoutent l'un l'autre dans une espèce de branlette partagée, "alors mon Doudou, t'as bien dormi ? Oh ouiiiii et toi ma chérie ?" Rhaaââ, c'est d'un chiant..!

Putain, le Fran'z, tu l'aurais entendu... pas le genre à passer la pommade à son taulier, ça non... comment qu'il te l'envoyait chier...
Moi, je suis une teigne mais lui, c'était un authentique taré !


D'un air soudain très, très sérieux :

Achille dit :
... parce que franchement, dans l'histoire récente, qu'est-ce qu'on est, nous ?
T'y as un peu pensé ?

Réfléchis bien, réfléchis bien à ça : si notre rôle se résume à faire de nos symbiotes des surhommes, autrement dit, à changer de la merde en or...
Dans la mesure où notre seule présence suffit...

Si on ne fait pas entendre notre petite musique personnelle, originale, si l'on se contente de bavasser le discours de nos porteurs, le doigt sur la couture du pantalon, en bons petits perroquets débiles, en braves soldats bien niais...


Un blanc, puis la question fuse, dans un cri qui surprend tout le monde :

Achille dit :
QU'EST-CE QU'ON EST ?!


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nyrndî

Le Merakih 9 Nohanur 1511 à 02h05

 
Après un silence aussi long… Les paroles de la Neldame semblent raisonner… Et Nyrndî écoute. Avec attention… Un sourire vient flotter sur ses lèvres… Il y a deux ans… Peut-être avait-elle fait le trajet jusqu'à Zarlif pour l’occasion ? Peut-être pas… Dans ces instants sa mémoire lui manquait terriblement. Mais la mort était venue les prendre…

D’une certaine manière il relevait déjà du miracle qu’elle soit là. Debout. Vivante. Eveillée. Sans jamais avoir mis un pieds dans un pilier.

- J’espère que vous saurez y trouver plaisir cette année… La sainte sera transformée. N’en doutez pas.

Mais la voilà qui part déjà sur une pente glissante. Hors de question d’y rester. Une surprise se doit de rester… surprenante.

L’artiste regarde en l’air… Ses yeux s’écarquillent.

- Déjà si tard ? Bon sang… Je suis désolée… Dois retourner au théâtre… Plein de choses a préparer…

Moë dit :
C’est avec un amusement croissant que la petite moue jaune avait écouté les épanchements d’Achille… Un sacré personnage que celui-là.

Et le pire dans tout ça c’est qu’il n’avait pas spécialement tord… Pour certains cas.

Ce qu’on es ? Bah… Je pense que ça dépend des cas. Ca dépend du poussiéreux. De nous aussi. Bon sang… Tu verrais ce pauvre diamine dada… Avec l’autre attardé d’Eska'oach qu’il se trimbale…

Franchement… Je sais pas ce qui lui a pris de se lier a… ça. Mais là… tu réalise le rôle qu’on peut avoir. Alors ouais… C’pas franchement brillant. Mais pas moins indispensable.

Mais dit toi qu’on es un peu comme des éminences grises… On a nos petits symbiosés a gérer… Et pour peu qu’on se démerde bien ils font ce qu’on attend d’eux.

Reste a savoir. Tu crois en quelque chose ? T’as un but ?


*** Un regard vers Nyrndî qui, après une petite révérence, commence a s’éloigner… Elle s’éloigne mais continue a discuter. ***


Décoincer ta rêvante de symbiosée ? Bah bouge toi alors ! Force la a cogiter… A chercher un autre chemin. J’suis certaine qu’y a un machin a exploiter…

*** Une pose. La pensée se fait joueuse. ***


Tien… Tu veux voir ce que c’est qu’un vrais bordel ?


HRP//Toutes mes excuses pour le retard... La suite par mp si tu le veux bien : je dois quiter la sainte en GP//HRP



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