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Le Matal 12 Julantir 1511 à 22h37
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| *** La tydale l'avait maudit. Oui, elle l'avait maudit de partir sans rien dire, comme si elle n'était pas capable de l'aider. Il était parti sauver son vieille ami, parait-il. Puis, il avait eu l'audace de reprocher aux surveilleurs de ne donner aucune nouvelle de leur activité. Alors que lui-même se taisait. Elle ne l'attendait pas, ne l'attendais plus.
Heureusement que Mène était là, pour s'occuper de la petite sans quoi, elle serait bien seule, entre deux parents visiblement incapable de s'occuper d'elle à temps plein. Lorsqu'Heltaïr revient, il était l'heure du souper, Mène avait fait une soupe. Serra prenait péniblement son repas. Il rentra, l'air triomphant. ***
- Tu as manqué à ta fille.
*** Très sèchement. *** | |
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Le Merakih 13 Julantir 1511 à 10h30
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| Tu étais parti six jours. Sept en prenant en compte la journée écoulée.
Alors finalement, en poussant la porte du foyer et alors que des odeurs familières te parviennent avant même que de voir qui que ce soit; alors que souvenirs et plaisir t'assaillent, tu souris.
Un plat est posé sur la table massive. Mène assise à côté de la chaise surélevée de Serra tente de faire manger la petite. Assise au bout de la table, morose, Cadécia te fusille déjà du regard.
La remarque de ta nelma, quoique légèrement attendue, mais peut-être pas ainsi, refroidit légèrement ton enthousiasme. Indifférentes à l'ébauche de conflit de couple qui s'ébauche, Mène te sourit lentement tout en reposant une cuillère maintenant tout à plein délaissée par ta petite princesse qui te contemple de ses grands yeux interrogateurs.
" Ah Papa?"
Sous le regard quasi-assassin de Cadécia, tu embrasses Mène qui est venue à toi. La vielle dame te tient enlacée assez longtemps pour pouvoir t'exprimer discrètement et par le regard seulement, le reproche d'avoir laissé ta compagne seul et la nécessité maintenant de te rattraper.
Coalition féminine...
Puis tu t'agenouilles à hauteur de ta fille qui tape du plat de ses mains la table, en apparence toute joyeuse.
"Ah Papa papou papi papa papo!!! Papou papi papa papo!!!!"
" Et salut ma princesse..."
Tu souris à ton ange en lui caressant la joue. Celle ci se laisse faire avant que de capturer ton doigt dans ses petites quenottes et te fixer d'un air curieux.
"Papa parpi? Pala Papa!! Mama et pa papa! Papa missant?"
...
"Mais non chérie, papa n'est méchant, papa est parti parce que..."
Tu lèves le regard à la recherche d'inspiration et croise alors celui, toujours identique, de Cadécia.
Petit moment de solitude.
Tu te relèves et prenant Serra sous les bras, la soulève. Celle ci vient tout naturellement, son interrogatoire et air soupconneux terminé, se pelotonner contre ton épaule en passant ses bras autour de ton cou.
Tu t'avances alors le long de la table pour rejoindre ta nelma.
Du coin de l'oeil, tu vois Mène s'esquiver discrètement par une porte, vaisselle dans les bras.
Tu arrives au niveau de Cadécia, qui froide et crispée, détourne maintenant le regard comme pour t'ignorer. Ton ange dans les bras, tu contournes son dossier pour te placer derrière elle.
Te baissant, tu arrives alors, malgré son mouvement instinctif de recul, à l'embrasser sur la tempe droite.
''Je t'ai manqué de respect.
Désolé."
Et par deux fois.
La première en omettant de l'avertir avant que de te retrouver déjà embarque sur le transport.
La deuxième en n'ayant même pas envisagé de la considérer comme une aider dans la mission dans laquelle tu t'embarquais.
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Le Merakih 13 Julantir 1511 à 18h10
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| - C'est bien de t'en rendre compte en rentrant. Assieds toi et sers toi, la soupe est déjà tiède. Pour ce qui est de Serra, elle n'a presque rien avalé mais ça s'améliore. Elle prend du poids.
*** Je me lève et effectue une gifle aussi soudaine que puissante, avant de me coller à lui, tout en veillant à Serra pour l'embrasser. Pauvre Heltaïr, en se séparant, c'est l'autre main qui vient le gifler. Serra commence alors à pleurer, se demandant ce qu'il se passe, là, c'est moi qui l'ai entre les mains en la berçant pour qu'elle se calme. Je la remets sur son petit siège, sers un bol de soupe pour mon homme et part me rassoir. ***
- Bien, je suis allée à Zarlif pendant ton absence, durant notre "ronde". C'est toujours autant infestée, mais je suis sûre de la possibilité de l'épurer. Mais racontes d'abord ce que tu devais faire. Tu sais, cette chose que je devrais connaitre par cœur mais dont tu ne m'as rien dit. | |
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Le Julung 14 Julantir 1511 à 10h37
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| Les joues légèrement cuisantes, mais l'esprit apaisé, tu prends la place qui t'est offerte. Cadécia est ainsi, impulsive et caractérielle. Tu as recu les deux coups impassible, légèrement surpris par le premier mais rassuré par le baiser qui l'avait suivi.
Tu écoutes ensuite ta compagne, goutant le contenu de ton assiette en même temps qu'aidant Serra, finalement rassurée, à finir la sienne.
Tu réponds ensuite de même, interrompant parfois ton discours pour savourer ou nettoyer le menton de ta fille.
-Je suis allé au Puits des Souvenirs. Une ancienne structure Nemen. Quatre habitations maintenant désertées réparties autour d'un puits central.
On ne l'appelle pas le Puits pour rien. Je ne sais pas ce qui s'est passé là bas à l'époque, mais il me parait facile de deviner.
De deviner que quelque chose de dramatique s'est produit à l'époque. Avant l'abandon de l'endroit. Quelque chose qui a déchiré et marqué le lien pour toujours.
Silindë était tombé dans un piège. Il s'est assoupi là bas et était ensuite comme... sous une sorte d'enchantement, un engouement inextirpable.
Dans son esprit, il est revenu à l'époque de la splendeur des lieux. Quand Nemens et voyageurs étaient nombreux là bas.
C'est là qu'il m'a appelé. Qu'il a réussi à s'extirper suffisamment du piège pour me lancer une pensée.
Le temps que j'arrive, il a eu tout le temps pour s'enfoncer davantage. Il était devenu comme un pantin dont le corps n'agissait pas de son propre chef. Seul son esprit continuait d'exister.
...
Je suis arrivé juste à temps pour l'empêcher de se jeter dans le Puits. Quand ce qui... quand la 'Conscience' du Puits s'est apercue de mon arrivée, elle s'est défendue. Une autre équilibrienne se trouvait sur les lieux avec moi. Qui accompagnait Silindë à la base.
Nous avons tous deux vu distinctement des...des sortes d'ectoplasmes. Sans doutes des rémanences de ceux qui autrefois ont vécu là bas.
Ils nous ont agressé. Ce... n'était même pas de la douleur physique. Plutôt comme si on tentait de te déchirer l'esprit.
Une expérience unique mais que tu n'es pas vraiment pressé de revivre. Sans t'en rendre compte, tu as arrêté de donner la becquée à Serra, qui, sage comme une image, te regarde fixement de ses deux pupilles grandes ouvertes, comme attentive à ton récit.
J'ai finalement compris que la seule chose qui pouvait aider Silindë à sortir de sa ... transe, c'était la douleur.
Je lui ai lacéré la main.
Doucement tu ouvres ta main gauche qui tient la cuillère pour dévoiler une fine balafre courant sur toute la longueur de la paume, en diagonale. La plaie est dpuis longtemps refermée mais la cicatrice a perduré. Ainsi en as tu peut être eu envie inconsciemment.
Silindë possède la même. Souvenir de la lame ayant tranché la chair de vos mains jointes.
Ca a été suffisant. Le charme a été rompu.
...
Il y avait deux autres poussièreux sous l'emprise du puits.
Une tydale et un nelda.
Le nelda est tombé.
Nous n'avons rien pu faire pour lui.
Une chute dans la gueule béante du prédateur invisible et insoupconné que constitue le Puits au milieu de sa clairière.
Je crois que je t'ai appelé au moment ou les spectres m'agressaient.
...
Inconsciemment tu m'as aidé Nelma. Je peux te l'assurer.
Si j'ai sauvé Silindë, tu m'as sans doute sauvé moi.
Tu la regardes dans les yeux en disant cela, sincère et chaleureux.
Tu te tais, puis avec un léger retard, reprend là ou tu en étais et continue à te nourrir toi et ta fille, par alternance.
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Le Julung 21 Julantir 1511 à 12h04
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| *** Lentement, ma soupe se vidait, je laissais un silence, laissant planer une sorte de mal aise. Je hochais de la tête durant le récit réfléchissant à ce qu'il disait : tant mieux si je l'avais sauvé mais à quel moment ? Cette question serait peut-être mal venue mais après tout j'étais en droit de l'imaginer. ***
- Ce n'est pas moi. Je veux dire ce n'était pas moi qui t'ai aidé. Cela devait être la Dame, indéniablement.
*** La cuillère raclait à présent le fond de mon assiette, je n'avais plus d'excuse pour couper mon récit ou réfléchir. Je repris alors de plus belle. ***
- Si je t'ai aidé, cela fut bien stupide de ma part. Non pas que je sois malheureuse si je t'avais effectivement accompagné mais ... C'est impossible. Je veux dire ... J'ai visité Zarlif -c'était naïf, certes- mais à partir de là, j'étais seule avec moi-même. Seule.
*** Je me rappelais de ce moment, où je franchis le portail de l'entré est. Un bras, une appendice noire me heurta violemment, m'écrasant sans vergogne. Je commença alors à conter ces derniers instants. ***
- Une effluve m'a brisée, en dehors de la ville, adossée au rocher ... Je sentais mon sang couler, j'étais exténuée, même le flux magique semblait brisé. J'étais paralysée et incapable d'incanter. Alors, j'ai sorti mon livre, en espérant que le monstre ne me suivrait pas, en espérant que le flux se rétablisse, j'étais au deuxième paragraphe quand tout est devenu noir, encore ...
*** Je refis lentement mes cheveux en regardant mon homme. ***
- Alors je ne pense pas me montrer amère en te disant que tu as du t'en sortir seul et sans mon aide. Je ne comprends pas, je n'ai plus rien à accomplir. J'ai mis au monde, j'ai protégé, j'ai enseigné. Je pense que je pouvais enfin m'endormir ... Pourquoi la Dame m'a t-elle encore rappelée ? Je suis proche de l'hérésie et voilà qu'elle s'attache à me faire renaître sans cesse ... | |
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Le Luang 25 Julantir 1511 à 10h25
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| Cadécia se tait et sa fin de phrase vous laissent plongés dans un silence gêné. Seule Serra babille, tout en dessinant du bout de sa cuillère es motifs dans son assiette vide.
La mort, le repos final.
Sujet morbide qui revient pourtant fréquemment dans la bouche de ta nelma. Idée fixe, tumeur inextirpable de son esprit que tu es bien en peine d'extirper.
Cadécia, équilibrienne instable, en permanence sur la corde raide...
Serra, en jouant avec son assiette, finit par la faire tomber. Tu te lèves et la ramasse. Puis soulève ta princesse de son siège et, elle blottie contre toi, te rapproche de sa mère.
"Alors peut être qu'il n'est pas déjà temps pour toi de te laisser partit. Peut être as tu d'autres choses à voir, faire et vivre. Peut être as tu des personnes à aimer et avec qui vivre. Peut être as tu une fille à chérir, aimer et éduquer.
Regarde ta fille Cadécia. Regarde là.
Et dis moi sincèrement.
Ne veux tu point la voir grandir, être à ses côtés, l'aider?
Peut être est ce là une des taches qui te revient et qui te font revenir.
Alors dis moi sincèrement ce que tu en penses."
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Le Julung 8 Saptawarar 1511 à 11h22
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| - Ce que j'en pense ?
*** Dit elle en faisant tournoyer sa cuillère dans le fond du plat, vide depuis un moment. En réalité, elle n'en pensait pas grand chose, c'était un fait et elle ne pouvait rien y faire. Était-ce vraiment là la volonté de la Dame ? Étrange choix vu la fonction de la Tydale. ***
- J'avoue ne pas trop savoir quoi penser. Nous ne sommes pas le genre de personnes à pouvoir sagement attendre à la maison, preuve en est. Nous ne la verrons pas grandir autant que Mène. Je n'ai pas vraiment les attributs pour être une bonne mère. Tu le sais au moins aussi bien que moi. Et selon ton plan, lorsque j'aurais fini tout ça, je ne lui serai plus trop utile, si ce n'est en tant que soutient. Et là, peut-être, la Dame ne me ramènera plus. Imagine tu la souffrance que ça sera pour elle ? Il vaut mieux que je m'efface avant qu'elle comprenne qui je suis.
*** Elle soupira alors longuement. ***
- Enfin, ma maîtrise des arcanes est de plus en plus grande. Peut-être ne craindrais-je plus la mort elle-même ? Qui sait... | |
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Le Merakih 14 Saptawarar 1511 à 12h57
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| *** Cadécia sourit alors enfin, décidément, Heltaïr était un bon orateur, pas de doute là-dessus ! Il aurait pu mener une toute autre carrière s'il l'avait souhaité. Quoiqu'il était réservé fut-ce un temps, le fait de devenir preux et puis père l'avait sans doute radicalement changé mais au fond, ça restait toujours le même : son homme et le père de son enfant. ***
- Oui, tu as sans doute raison ...
*** Elle le regarda, venait-il vraiment de lui proposer un combat, cela n'était jamais arrivé. Elle rit alors, hautaine ? ***
- Te battre contre moi ? Regarde l'état de mon équipement : déplorable, je sais que tu aimes faire des prouesses physiques quand ta femme est à nue mais là ... C'est un peu dangereux, non ?
*** Ses morts répétés avaient, en effet, eu raison de son équipement si chèrement payé et offert avec amour. Mais c'était un fait, elle ne pouvait rien y faire. D'autant que, n'étant pas matérialiste, elle avait déchiré sa belle robe simplement par inattention ... Décidément, cette femme pouvait être aussi affutée qu'un loup comme inattentive pour d'autres choses ... *** | |
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Le Merakih 14 Saptawarar 1511 à 23h10
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| *** Oui.
Oui Heltair avait changé.
Le Matriarcat l'avait transformé dans un premier temps.
Puis son arrivée à Syrinth et son 'adoption'.
La découverte de sa maitrise de la magie.
Sa symbiose.
Sa rencontre avec Silindë.
Ses expériences et ouvertures sur le monde extérieures que lui avait permis son poste de Surveilleur et ses pérégrinations.
Et enfin, enfin...
Sa rencontre avec Cadécia. Le début de leur relation.
Puis la naissance de Serra.
Il y avait eu un changement en plusieurs années entre la gamin s’exerçant dans le grenier à manipuler les Sphères au Surveilleur.
Il y en avait un autre depuis deux ans.
Heltair était peut être le même au fond de lui.
Mais il avait changé. Modifié certains agencements. Découvert de nouvelles sensations et opportunités. ***
Tu vois dans son sourire un appel. Dans ses sous entendus une invitation.
Tu te lèves, l'enlace sous les épaules, la soulève et l'embrasse.
Du bout des lèvres d'abord, tendrement, comme pour apprécier un mets rare ou dont tu étais trop longtemps privé.
Puis plus appuyé, plus langoureux.
....
Pour vous retrouver, toi sur un tabouret, elle sur tes genoux, toujours enlacés, une de tes mains glissant vers le bas... Serra somnole maintenant, toujours assise à sa place.
''Mmmmh.. Ca fait du bien de se sentir chez soi.
...''
Sourire.
''Et donc tu n'as... plus rien? J'avais pensé que tu avais rangé dans l'étagère.. enfin, pas grave.
Ca nous retardera juste d'une journée. Demain je t'amène chez Dumlar.''
Tes lèvre s'égarent dans son cou.
'' En attendant pour cette nuit, je ne suis pas contre les conditions que tu évoquais...''
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