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Au joyeux pilier

Les joies de l'étude

...ou quand un néophyte décide de relâcher la tension
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Sujet lancé par Corléan
Le 20-02-1511 à 20h42
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Posté par Corléan,
Le 19-03-1511 à 22h52
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Corléan

Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 20h42

 
Rien de tel qu'une bonne bière pour décompresser ! C'est l'idée partagée par beaucoup, et Corléan était du lot. Pourtant, quand il quitta les jardins, il n'avait pas décidé de prendre la direction de l'auberge pour s'en jeter un. Non, c'est inconsciemment qu'il s'était retrouvé devant l'austère bâtisse, contemplant avec une sorte d'expression béate l'enseigne. Ses pas, avaient en quelque sorte, trouvaient la route seul... Encore, qu'ils la connaissaient la route. Fréquemment, avant même sa symbiose, il venait ici. Pour lui, c'était un peu comme son Q.G; c'était également le lieu où il avait trouvé nombres de ses "boulots" foireux.

Aujourd'hui, il ne prendrait qu'une bière... Ou qu'une douzaine...

Il franchit la porte et salua à la cantonade : nouvel attitude pour un nouveau tchaë. Étonnant comment, à peine quelques jours plus tôt, il gardait un profil bas - conséquence direct de ses fameux "boulots" - tandis que maintenant, il sentait qu'il pouvait s'ouvrir au monde. Ou plutôt, il avait réaliser qu'il était plus ouvert que ce qu'il pensait avant... Certainement à cause de l'antenne à pensée qui avait élu domicile permanent sur son épaule gauche (et domicile secondaire sur la droite).

Il fit signe à l'aubergiste : une bière. Simple, pas cher... pour l'instant. En attendant, lui allait s'assoir à une table à droite de l'entrée. Puis, il attendrait.

Garder un visage amical, avenant. Sinon tu vas leur faire peur, s'était-il dit.

Il attendait quelqu'un. Pas quelqu'un en particulier, non. Juste quelqu'un avec qui parler, s'amuser, glaner des informations. Aussi, il lui fallait avoir l'air amical.

Réflexion faite, il fallait aussi peut-être une invitation...

Il réitéra son geste en direction de l'aubergiste alors que celui-ci s'apprêtait à lui apporter sa consommation : et une seconde.

 
Temia Kalavador

Le Luang 21 Fambir 1511 à 01h05

 
PFFRT. Le salut à tue-tête du nouveau venu avait fait sursauter Temia qui était accoudée, pensive au comptoir et la bière lui avait sauté au visage lui aspergeant le nez.
En voilà un fort joyeux, songea-t-elle en se retournant pour mieux le voir, les yeux froncés.
Elle haussa le sourcil en voyant l'épaule droite du Tchaë :
Tiens, tiens, tiens, un symbiosé? , pensa-t-elle.
Elle le vit s'asseoir à une table et commencer à commander une bière à l'aubergiste. Temia avait élu domicile à cette auberge depuis son arrivée à Syrinth et il lui semblait l'avoir déjà vu en ces murs mais jamais à ce point, disons... joyeux... Elle eut un frisson d'effroi en plongeant son regard dans les yeux verts de l'autre Tchaë... Ce regard... Elle prit sa chope à la main et se demanda si l'alcool ne l'avait pas rendue un peu joyeuse pour lui faire avoir des idées aussi aberrantes...
Kiavè dit :
Ne m'dis pas que t'es bourrée après une demi bière...

Elle s'avança vers la table alors que l'aubergiste servait une deuxième bière à l'inconnu qui avait vidé la sienne d'une traite et s'arrêta à côté d'une chaise et sourit au Tchaë en levant sa chope :
Acceptez-vous que je me joigne à vous, beau compatriote?

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Corléan

Le Luang 21 Fambir 1511 à 10h54

 
Corléan, concentré tantôt sur son pichet de bière, tantôt parcourant la salle du regard, attendait. Petit à petit, et plus vite qu'il ne s'en était aperçu, sa bière se retrouva vide. Affichant une expression de honte, le tchaë fixait maintenant la seconde bière qu'il avait commandé... Elle n'était pas pour lui, elle était pour... quelqu'un d'autre. N'importe qui.

Oh, et puis zut !

Frustré et honteux, il saisit la chope et avala une grande lampée. Lampée qui manqua de l'étouffer. Toussant, les yeux fermés et l'attention fixé sur la douleur dans sa cage thoracique, il n'avait pas prêté attention à la tchaë qui se tenait à présent devant lui. Ce fut les yeux pétillants qu'il leva la tête pour contempler d'une expression ahuri, celle qui lui avait parlé.

Tchaë comme lui, sans doute un peu plus âgé. Et puis, il y avait dans ces yeux quelque chose qui le mettait mal à l'aise. Mais, on lui avait souvent fait la même réflexion. Aussi, il dissimula son malaise et montra une chaise, l'invitant à s'assoir.

On ne juge pas quelqu'un sur ses yeux, s'était-il dit intérieurement. Du reste, elle m'a l'air fort sympathique.

Il tourna la tête en direction de son mou, haussant un sourcil interrogateur.
dit :

Raaaaah ! Je t'ai déjà dit que tu peux obtenir ce genre d'information par toi-même... Boulet, va ! Elle se nomme Temia Kalavador et son mou : Kiavè.


Et moi, dit-il à voix très basse, je t'ai déjà dit que j'étais pas encore habitué, à cette symbiose.

Finalement, il reporta son attention sur son interlocutrice, sourit et dit :

A dire vrai, j'attendais que quelqu'un vienne. N'importe qui... Pour discuter, vous voyez. Après tout, boire sa bière seul dans son coin, ça donne pas la meilleure bière. Mais... Ben, maintenant, je sais pas trop quoi dire.

 
Temia Kalavador

Le Luang 21 Fambir 1511 à 17h31

 
Temia rit de bon coeur en voyant l'air désabusé du Tchaë avant de s'asseoir. Il ne savait pas trop quoi dire? Tant pis. Elle allait le lancer. Elle fit signe à l'aubergiste qu'elle payait la tournée et se retourna pour fixer le mystérieux personnage qui visiblement cherchait ses mots :
Mon nom est Temia.
Kiavè dit :
Salut belle pomme, Kiavè pour te servir, même si tu connais déjà nos noms a priori. Donc, comme ça, tu es un Mou vert? A moins que ce ne soit un Vert Mou...lu... Mouarouarfouarf(rire ignoble)

Temia eut un tic nerveux à la bouche alors que Kiavè s'esbodiait. Quelle humour pourri! Ce n'était pas possible d'entendre un truc aussi... aussi nul :
Bref, si on oublie les digressions débiles de l'autre ahuri, je suis arrivé à Syrinth il y a peu et je cherche quelqu'un qui serait à même de guider mes pas dans la belle cité et de m'en parler un peu. Je ne connais personne ici et je dois bien vous avouer que cela me pèse un petit peu.
Sur ce elle but la fin de sa chope d'une seule traite avant de la remplacer directement par celle que l'aubergiste venait d'apporter en lançant un regard narquois au Tchaë avec un sourire... inquiétant...

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Corléan

Le Luang 21 Fambir 1511 à 19h02

 
Au moins, elle était directe. Et son mou semblait sympathique... malgré son humour laissant à désirer. Bien plus sympathique qu'Apfel qui avait montré qu'un très vague intérêt pour le tchaë. A se demander pourquoi il l'avait choisi...

Corléan but une gorgée de bière, histoire de réfléchir. Il sentait déjà la douce hébétude provoqué par l'alcool. Ça rendait ses pensées légèrement plus difficile à organiser. Mais bon, il n'en avait bu qu'une... Il n'allait pas s'arrêter avant la cinquième.

Un guide en quelque sorte, hein ? Je serais ravi de vous faire faire un tour de la ville, si vous voulez... Je dirais pas que je connais la ville comme ma poche... mais disons que je saurais m'y retrouver. Intéressé par quelque chose en particulier ?

Il porta la bière à ses lèvres et soudain, comme si la Dame l'avait illuminé, ses yeux se mirent à briller. Il posa la chope plus violemment qu'il l'aurait souhaité, avala consciencieusement sa gorgée et demanda :

Vous avez un travail ? J'en ai trouvé un, y a pas longtemps ! En plus, ça devrait pas m'attirer trop d'embrouilles... Qu'est-ce que je suis content ! ....

Il s'était arrêté brusquement. L'air confus, il avait réalisé qu'il parlait à une personne qui lui était totalement étrangère et avait bredouillé quelque chose d'inaudible. Sûrement des excuses.

Hum... Il porta la chope à ses lèvres afin de se donner une contenance qu'il n'avait alors pas. Se grattant la tête, il finit par dire : Elle est bonne, cette bière, hein ? Enfin... pas mauvaise, quoi.

dit :
Sans commentaire...


 
Temia Kalavador

Le Luang 21 Fambir 1511 à 23h45

 
Et bing ! Là où ça fait mal ! Brutal, violente, piquante la question du travail avait créé une moue horrible sur le visage de Temia à mi chemin entre un sourire glacial et un rictus d'horreur. Elle plongea sa tête dans la bière et but sans s'arrêter la deuxième pinte en en commandant une autre dans la foulée. En sifflant, elle reprit ses esprits et dit en se forçant à rire, avant de murmurer dans sa langue natale avec un sourire inquiétant:
Ouaip, pas mauvaise du tout même. Elle décape bien. Mon mignon, quant à mon métier, hihihi, il y a des choses qu'il vaut mieux éviter de savoir. Mes mains n'ont pas toujours été autour d'une pinte de bière à festoyer, héhé... Je peux juste te dire que je viens de Zarliff, la ville déchue, et que je cottoyait des gens fort peu recommandables.
Elle fit une pause, but une gorgée de la nouvelle bière qui venait d'arriver.
Kiavè dit :
Faut pas faire gaffe à mon symbiosé ptite pomme. Elle a un peu vécu des trucs pas drôle et elle a parfois des réactions excessives à ce propos... Ça te dérange pas que j't'appelle ptite pomme, Aptruc ou je ne sais quoi, au fait?

La Tchaë regarda son interlocuteur avec un sourire changeant radicalement d'expression :
En vérité, je serais flatté que vous me fassiez visiter tout ce qui vous tient à coeur dans Syrinth, et même pourquoi pas me montrer les lieux ou vous travaillez. Quel poste exercez vous d'ailleurs?

Elle tenait à relancer la conversation. En réalité, sa main était sous la table et caressait le coutelas dans sa manche... Des embrouilles... Qu'avait-il voulut dire? Elle devait rester vigilante. Si il s'avérait que c'était Lui, alors...

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Corléan

Le Matal 22 Fambir 1511 à 09h44

 
Eh bien! Il aurait du le savoir... Quand il est question de travail, certaines personnes sont... Disons, d'humeur changeante. Il avait tout de suite ressenti ça chez Temia. Elle s'était renfrognée, et avait utilisé le tchaë comme moyen de défense contre les oreilles indiscrètes. Maintenant, elle avait vraiment l'air tendu. Sans compter que l'une de ses mains avaient disparu sous la table.

Corléan mesurait les enjeux de la situation ; il voulait savoir sur quel terrain il s'aventurait. Ce fut donc Apfel qui prit la parole avant lui.
dit :

Petite pomme ? Pourquoi pas... Ce sera pas pire que le nom donné par cet abruti... Quand aux réactions excessives de ta symbiosée... Tu devrais voir le mien quand il se lève en retard... Une sacrée poilade !


Entendant cela, le tchaë ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Quelque part, il se sentait trahi par ce petit truc vert irascible et misanthrope. Comme deux amis qui se connaissaient depuis longtemps... mais c'était faux bien sûr.

Hum... Oui. Bon. Il finit sa chope d'un trait en faisant signe à l'aubergiste. Alors... mon boulot. On peut pas vraiment dire que ce soit un véritable boulot, dans le sens où je ne suis producteur de rien. Je suis néophyte, soit payé pour apprendre des trucs. Hé hé, sympas, hein ?

Il plongea son regard dans celui de son interlocutrice au moment où sa bière arrivait. Il y avait quelque chose de changé... Comme une espèce de haine tapie dans ses yeux. Prudent, il dit en souriant :

Ma foi, j'endosserais le rôle de guide sur votre ordre. Quand aux boulots qui vous trainent dans des milieux que vous préféreriez éviter... je connais ça. Pendant une bonne partie de ma vie, j'ai bataillé pour me faire une place dans la société de Syrinth. Tous ce que j'entreprenais... échouer, d'une manière ou d'une autre. On peut dire que j'ai tout fait... Ou presque. Je n'ai jamais tué. En revanche, j'ai fait quelques boulots pour d'obscurs personnages... Et certainement pas tout à fait légaux.

Mais sinon, un secteur t'intéresse ? Au niveau du boulot, je veux dire. J'imagine que tu dois avoir envie de changer de vie ? En tout cas, moi, c'est l'envie que j'ai eu quand je me suis réveillé symbiosé...


 
Temia Kalavador

Le Merakih 23 Fambir 1511 à 14h45

 
Ouf ! Elle était rassurée. Ce n'était pas lui. Rassurée, elle détendit ses épaules et reposa ses deux mains sur la table. Quelques boulots pour d'obscurs personnages... Pas tout à fait légaux? Elle sourit. Il était tellement facilement de tomber dans ce genre de piège. Elle frissonna. Elle avait été aveuglée par son aspect qui lui rappelait tant son ancien maître. Elle s'en voulut d'avoir créé la panique ainsi dans son esprit et commanda une bière supplémentaire en voyant que la troisième était déjà vide. Ah. Les joies de l'ivresse, se disait elle alors qu'elle se sentait déjà joyeuse, elle inhibe les sens, elle transcende les malheurs. Elle replongea son regard dans les yeux du Tchaë qui visiblement essayait plus que maladroitement...
Kiavè dit :
C'est l'mot... Dis, p'tite pomme, ton copain n'a pas l'air d'avoir sa langue dans sa poche. Je comprends pourquoi tu en ris! Gare à ce qu'on ne l'prenne pas trop pour une pomme, quand même, mwahhahahahaha.

...de se justifier alors que Temia réfléchissait à piétiner l'entité supérieure qui lui avait fait cadeau d'un compagnon à l'humour aussi lamentable :
Un boulot? J'ai déjà une piste, mais je ne peux vous en dire plus pour le moment. Et changer de vie...
Elle se pencha au dessus de la table comme elle put, malgré sa petite table et murmura :
Croyez-moi, votre métier est tout à fait respectable et loin d'être producteur de "rien". Vous pourriez me rendre un petit service d'ailleurs. Mon ancien ... "employeur", portait un pseudonyme du nom du corbeau. C'est un Tchaë de la même taille que vous, que j'avais toujours vu masqué de plume avec une tête de corbeau empaillée. Il est probablement venue dans La Sainte après l'exode de Zarliff et... disons que je me demande ce qu'il est devenu... Si votre objectif est d'apprendre des trucs et que dans vos paperasses vous veniez à noter cela prochainement, je serais votre obligée si vous m'en teniez informé. Quel est votre nom au fait?
Kiavè dit :
***télépathie***Je te signale que tu peux parfaitement savoir cela par toi même

***télépathie***Oui, mais ce n'est guère poli...
Une nouvelle pinte. La Tchaë, sans une hésitation en saisit la hampe.
Qui sait, peut être ce renseignement pourra-t-il vous aider à écrire une épopée enviée par les plus grands chroniqueurs
Avec un clin d'oeil elle porta la bière à sa bouche.

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Corléan

Le Julung 24 Fambir 1511 à 17h24

 
Corléan se frappa le front du plat de la main en poussant une exclamation :

Quel abruti ! Je me suis même pas présenté ! Corléan! ... C'est mon nom je veux dire... : Corléan. Je sais... Un peu bizarre, comme nom, mais bon... On en choisit pas, hein ? Crétins de parents...


Réalisant sa digression, il toussota et reprit la parole à voix basse, affichant sur son visage un air sérieux :

Le Corbeau, hein ? J'imagine que si vous baissez la voix, c'est que vous voulez pas que les autres entendent ? Je n'ai encore jamais rencontré ce nom dans ce que j'ai pu lire... Mais je promets de garder l'oeil ouvert. Je peux aussi poser des questions à mes pédagogues... Bref, je pense que je pourrais t'aider.

dit :

Eeeeh ben ! C'est une première ! Toi, aider quelqu'un ? T'es sûr que tu vas pas plutôt lui attirer des embrouilles ?


Changeant de position sur sa chaise, il s'adossa confortablement au dossier en croisant les jambes sous la table. Sur un autre que lui, cela aurait montré l'assurance. Peut-être aussi un soupçon d'importance. Mais pour lui, cela faisait surtout... grotesque.

Au fait ? Ça te dérangerait qu'on se tutoie ? Plus simple...


Tu m'as l'air débrouillarde. Et plutôt futée... Il sourit. Peut-être, en effet, devrions nous rester en contact. Je pense que, si je peux t'apporter quelques réponses... Tu en détiens que je mourrais d'envie de connaître.

 
Temia Kalavador

Le Matal 1 Marigar 1511 à 00h03

 
La nuit était déjà bien avancée. Corléan et Temia étaient assis face à face sur la table circulaire et se regardaient les yeux dans les yeux comme si ceux ci parlaient plus que leur voix. La Tchaë décrivait des cercles sur le bord de sa dernière choppe de bière et leur silence était ponctué par quelques éclats de rires nerveux ponctués par le brouhaha ambiant.
Les Mous s'étaient lancés dans un travail philosophique compliqué que personne n'eut pu suivre de l'extérieur. D'ailleurs Kiavè, passionné par la conversation, avait quitté l'épaule de Temia et s'était posé sur un pichet.
Kiavè dit :
[...] Après tout, c'est vrai, si le grand philosophe Tydale a fait remarquer que l'âme des poussiéreux peut être divisée en trois de par le stade végétatif, instinctif et intellectif, qu'en est-il de nous autres Mous? Avons nous une part végétale, organique et minérale en nous dès la naissance, ou bien est ce là l'idée que [...]

Temia regardaient les deux chaises supplémentaires vides qui tendaient les bras aux multiples clients, à cette heure avancée, de la taverne qui s'attroupaient au comptoir comme des fanatiques. Son oeil dériva sur le panneau des annonces à proximité, désespérément vide, si ce n'était une vieille note, rongée par l'humidité qui disait :
"Arlequin honte aux rats!
Signé un nelda équilibrien ivre et anne aux nimes."
Celui qui avait écrit ça devait avoir bu un bon coup avant d'écrire de telles ineptie. Elle se reconcentra sur Corléan qui la regardait toujours, interrogatif, et un sourire apparut entre ses lèvres alors qu'elle buvait sa bière à petites gorgée cette fois ci. Elle tenait encore, ses pensées étaient cohérentes. Il faut dire, qu'il avait fallut faire une pause quand, pour se lever tout à l'heure elle avait trébuché dans les bras d'un Tydale à la barbe fournie et grognon qui l'avait sermonnée.
Elle s'arrêta de boire et tendit sa main ouverte vers Corléan :
« Qu'en pensez vous? »

Un petit sourire s'était dessiné sur ses lèvres et ses yeux brillaient d'une lueur étrange.

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Corléan

Le Julung 3 Marigar 1511 à 04h08

 
"Qu'en pensez-vous ?" Question simple, appelant une réponse simple. Quand on y réfléchit pourtant, il existe des moments... beaucoup de moments... où on ne pense à rien de précis. Une question a été posé et, distrait, on est interpelé par les boutons de manchettes de l'interlocuteur... ou son parfum irrésistible... En fin de compte, c'est tout à fait ce genre de question qui tombe le plus souvent, au mauvais moment...

"Qu'en pensez-vous ?"

Quoi ? Les philosophes ? La bière ? Attends, je suis perdu, là... pensait-il.

La joute visuelle avait été relayé au second plan. On avait décidé tacitement... ou d'un accord unilatéral de la part de Corléan, que c'était "match nul". Traité de paix signé et acte de non-agression rédigé en attente de tampon. La remise en jeu était accordé à Corléan :

Ce que j'en pense ? Et comment ! Patron ! Deux bières !

 
Temia Kalavador

Le Julung 3 Marigar 1511 à 20h48

 
Elle bailla sans bruit, fatiguée... La nuit était avancée, bien avancée. Elle avait envie d'aller dormir. Elle regarda Corléan qui achevait de boire sa bière et lui dit :

Je vais te laisser... Ce fut un plaisir pour moi que de te rencontrer. Je ne dois pas trop me laisser aller. Je dois me lever tôt demain. Kiavè vient ici. Ce fut un plaisir Corléan. Vous me devez une visite de Syrinth, je vous le rappelle. Sur ce, Je vous souhaite une bonne nuit en espérant vous retrouver prochainement

Elle riait toute seule alors qu'elle parlait. Elle avait un peu trop abusé sur la boisson. Avant de se retourner. Elle pointa du doigt sa propre tête :

Vous savez comment me joindre pour notre prochaine rencontre.

Elle se dirigea vers l'escalier mais se retourna une dernière fois en fixant Corléan du regard et en lui faisant, télépathiquement :
« Si tu veux apprendre beaucoup sur l'Equilibre, contacte le Kielno Silindë via le consensus ou la télépathie brute et directe: il en connait un rayon en la matière et pas que les bons côtés de l'Equilibre. D'autant qu'il m'a l'air d'être plus ou moins un utopiste comme toi. Par contre fais gaffe, il est un peu marteau et très original... »


Temia fit un sourire amical au Tchaë et monta dans sa chambre. Avant d'éteidre la bougie, elle plongea sa tête dans la bassine d'eau pour recouvrer un peu ses idées. Kiavè la regarda avec ses petits yeux tous mignons :

Kiavè dit :
Une belle pomme cet Apfel, mais un brin cynique cependant... Bon ben sur ce, je vais piquer un somme


Le huitième de la journée, mon mignon, dit Temia avec un sourire attendri, Bonne nuit Kiavè.

Il dormait déjà. Le pauvre faisait déjà tellement pour elle dans la journée. Elle ne put s'empêcher de carsser la petite tête chauve qui avait trouvé refuge sur le coussin qu'elle avait posé sur la table pour lui servir de lit. Elle se déshabilla pour passer au lit. Un fragment de miroir. Son épaule tatouée au fer rouge d'une tête noire d'oiseau et d'un bec qui hurlaient. Elle réprima un haut le coeur et alla vite s'emmitoufler, tremblante, dans sa couverture regrettant déjà la compagnie détendue de Corléan.

Digne ou indigne,ma vie est ma matière, ma matière est ma vie.

 
Corléan

Le Dhiwara 6 Marigar 1511 à 20h59

 
Temia avait quitté Corléan d'un pas titubant depuis un moment déjà. Lui, embourbé dans l'état d'hébétude dû à la bière dont il avait "légèrement" abusé, oscillait dangereusement sur un siège qui ressemblait de plus en plus aux cales agités d'un bateau en pleine tempête. Pris d'un haut le cœur, il se leva aussi fermement que lui permettait sa condition et s'avança d'une démarche mal assuré vers la porte. Prendre l'air, sentir les rayons du soleil... ou de la lune, il ne savait plus.

Une fois dehors, le monde fit une révolution et Corléan se retrouva le cul dans l'herbe, s'esclaffant grassement de son état :

B-b-bourré... Trop b'rré. Mache l'mots... me comprends ?


Cette dernière phrase s'adressait à son mou qui le contemplait d'une position en surplomb, avec la plus grande condescendance. Il s'autorisa même un : "Pff". Le mou s'élança dans les airs avant de s'évaporer. Le sac-à-vin, ou à bière en l'occurrence, qui avait assisté à la scène d'un air béât, applaudit à tout rompre pour saluer la performance.

Tr-très bien... Puisque tu fais... le... ma-malin... Regarde bien : saut périlleux arrière... T'y arrives pas, hein ?

Corléan adopta une position à mi-chemin entre la pose caca et la posture d'un cavalier sur sa monture, il se pencha légèrement en avant, fléchit les jambes... Puis décida que ce n'était sûrement pas une bonne idée.

Grimpant finalement les escaliers le menant vers son havre de paix, il se fit la réflexion qu'il lui fallait boire beaucoup d'eau avant de se coucher... Histoire d'éviter la gueule de bois. Mais, à peine eut-il posé le pied dans la chambre, qu'il s'était déjà affalé lourdement sur le lit. Un ronflement régulier vint témoigner du départ de Corléan pour le pays des rêves...

 
Corléan

Le Sukra 19 Marigar 1511 à 22h52

 
Jours et nuits s'étaient enchaînés dans une valse rythmée, ponctué seulement par le labeur d'étudiant du tchaë. La tension montait petit à petit, et comme pour une bouilloire sur le feu, il fallait qu'il se détende. C'est pour cela qu'il se rendit à l'auberge. QG et petit à petit, résidence permanente, "au joyeux pilier" restait l'endroit où il se sentait le plus à l'aise. Sans doute à cause de la bière bon marché qui l'amputait temporairement de ses fonctions cérébrales...

Il se souvenait vaguement du lendemain de sa rencontre avec Temia. Sa journée avait été totalement gâché... A cause de l'alcool et du corps étranger qui avait élu domicile au sein de son estomac, à cause, aussi, du mal de crâne atroce, il était resté au lit à écouter les bruits ambiants pour passer le temps : la voix du gérant, le son de la vaisselle qui s'entrechoque... En y repensant, ce jour-là, il avait vraiment été inutile... ("pour changer!" aurait dit Apfel).

Maintenant, il était assis à sa table habituelle, près de la porte... Histoire d'observer les nouveaux arrivants, ou de sortir rapidement si le besoin s'en faisait sentir. Bière à la main - et clope au bec s'il avait été fumeur - il attendait de nouveau.

Tu crois que quelqu'un va venir cette fois ?

dit :
Certainement pas ! Si tu veux mon avis, c'est ton air de chien battu qui a fait de la peine à Temia la dernière fois...


Le mou attaquait sans préambule, directement dans les testicules de son amour-propre. Pour un fois, le tchaë n'ignora pas la pique et s'insurgea... Ou plutôt : Il retourna sans prévenir un grand revers dans la face d'Apfel.

Écoutes ! Y en a marre ! Je suis bien gentil, mais il est hors de question que je passe une éternité avec quelqu'un qui a un caractère aussi merdique que le tien ! T'as intérêt à changer d'attitude ou tu risques de tâter plus souvent de "Dispensaire", mon fameux revers gauche... Ok ?


Apfel ne pipa mot. Et à en juger par son regard, on pouvait le considérer penaud... ou en colère. Si le mou était véritablement vindicatif, Corléan devait s'attendre à des représailles à tout moment. En même temps... on était en droit de se demander comment une boule de chair sans bras ni jambe entamerait une politique de vengeance...

Bon. Excuse-moi de m'être emporter... C'est juste que, tu vois, contrairement à toi, je suis quelqu'un de curieux... Et j'aime que les gens viennent me parler. J'étais impatient de rencontrer quelqu'un...


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