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Palais des murmures

Résonances

L'écho des murmures...
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Sujet lancé par Nelle
Le 10-06-1509 à 00h59
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Posté par Umbre,
Le 11-08-1509 à 09h54
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Nelle

Le Merakih 10 Jayar 1509 à 00h59

 
Le palais des murmures.Un palais qui en soit n'est pas des plus impressionnants, comparé par exemple à celui d'Elchior à Oriandre. Pas par la taille ou la hauteur de ses tours, tout du moins, et pour cause : c'est principalement sous terre que s'étend la forteresse de la Shaïm et ses mystères.

Mais l'endroit n'en reste pas moins saisissant aux yeux de la jeune propage qui avance lentement dans les jardins luxuriants qui l'entourent.Petit morceau de nature qui semble à la fois sauvage et maitrisé, un paradoxe qui représente selon elle assez bien le petit aperçu qu'elle a eu pour l'instant de la société équilibrienne.

Il semble qu'elle soit la première, elle reste donc à flâner dans ces jardins en s'imprégnant de la quiétude déroutante des lieux en attendant l'arrivée du confrère masqué sans s'approcher de ce qui semble être l'unique entrée -visible- du palais des murmures.
Quelques Grises passent ça et là, ne lui accordant à chaque fois qu'un bref regard indéchiffrable, que Nelle s'efforce de leur rendre. Sans grand succès : la méconnaissance profonde du côté foncièrement religieux de cette faction, bien plus strict et codé que ce qu'on peut trouver à Lerth dans un autre registre, ne lasse pas de l'intriguer, et la jeune tchaë a bien du mal à ne pas les dévorer d'un regard trop curieux. Qui sait, ça pourrait être mal perçu...? Dans cette branche de la société qui lui apparait justement très codifiée -mais peut-être à tord- elle s'imagine qu'il est plus sage d'attendre qu'une opportunité se présente pour satisfaire sa curiosité à cet égard...

Nelle fini donc par s'assoir sur un banc de pierre non loin des portes, et se recentre sur la raison de sa présence ici, rassemblant ses idées dans la perspective du résumé de son entretien avec Firydor qu'elle a promis à l'ancien Chambellan.
A ce propos, elle n'a toujours pas reçu de réponse de son aïeule... silence qui commence presque à lui sembler inquiétant.

Une pensée en amenant une autre, Nelle réalise subitement que la Shaïm, lors de ses réponses mentales, ne lui a jamais directement confirmée qu'elle les recevrait effectivement : "Présentez vous au palais. Les Grises seront prévenues"...
Curieusement, cette réflexion la fait sourire...


 
Ludia De Lifa

Le Merakih 10 Jayar 1509 à 10h32

 
*** Les rumeurs annonçant la venue d’étrangers dans les Jardins se confirmèrent petit à petit finissant par se muer en affirmation, cela était un événement assez rare, et chaque Grise avait un avis à émettre sur la question, tantôt curieuses, tantôt outrée, il était évident que la venue d’une personne ou deux personnes faisant éloge de la grandeur du S‘sarkh entraînait l’animosité de la part du Culte, les autres invitée étant quasiment ignoré dans les conversations.

Toutefois, si la Shaïm avait elle-même invitée ce groupe de personne dans les Jardins, l’accueil se devait d’être digne de l’invitation. Comment savoir si les invités profitaient déjà des jardins, la jeune suivante n’avait juste qu’à attendre que les murmures des autres grises l’atteigne.

Les murmures finissent par lui annoncer la présence d’une Tchaë venant de l’étranger dans les Jardin, après une brève discussion à voix basse, la jeune De Lifa part d’un pas rapide vers le lieu indiquée par son homologue non symbiosée, il suffit de quelques minutes à la Grise pour atteindre le lieu indiqué.

Elle arrive devant l’invitée de la Shaïm, attrape sa robe agilement des deux mains, et effectue une courte révérence. ***


Bienvenue dans la Sainte Syrinth, je me nomme Mademoiselle de Lifa, Grise au service de la dame et de la Shaïm. Permettez moi de vous accueillir comme il se doit dans les Jardins de la Dame en attendant la possible venue d’une Grise envoyée par notre vénérée Shaïm.

J’espère que mon élocution du Tydale n’est pas trop affligeante, j’ai cru comprendre que vous ne maîtrisiez pas encore notre Shaï. Peu de Grise maîtrise d’autre langue que celle de l’équilibrium, je serais donc l’une de vos rares interlocutrices.

Quoiqu’il en soit j’espère pouvoir répondre à vos interrogations. Et peut être à celle de vos compagnons lorsqu’ils se montreront.

Avant que nous commencions je vous demanderais aussi de ne pas pratiquer de sorcellerie dans l’enceinte des jardins, qu’elle soit agressive ou non, celle-ci à toujours des effets indésirable sur la nature qui nous entoure.

Je vous remercie d’avance du respect que vous montrerez envers notre culte, nos règles et nos lois.


Ignorer l’existence de la Dame est un défaut auquel l'on peut remédier, denier la Dame est un pêché que l'on doit punir.

 
Umbre

Le Merakih 10 Jayar 1509 à 12h59

 
Mesdemoiselles... Salutations.

Le silhouette noire et argent de l'Ordinant du Luth s'extrait de l'ombre d'un arbre, à quelques mètres de là, et s'avance à pas tranquilles vers les deux jeunes femmes. Il se fend d'une révérence respectueuse à l'égard de la charmante compagnie.

Mademoiselle 'Dymer, Mademoiselle de Lifa.

Le Masque lève ensuite les yeux vers le Palais des Murmures qui se dresse non loin, comme si il en découvrait la fascinante aura pour la première fois. Son regard descend sur les allées et venues incessantes des Grises et retrouve finalement les deux symbiosées. Il tend alors une grande boîte subtilement ouvragée à la Propage.


Puisque nous en sommes à des considérations religieuses, respect de culte, des lois et des coutumes, voilà ce que je vous dois. Un peu du coeur de la Confrérie, le sel vivifiant de nos poussiéreuses existences.

Soigneusement disposés à l'intérieur, sur des petits cousins soyeux d'un bleu sombre, 7 imposants cristaux de sel contemplent leur nouveau propriétaire.

Le Chambellan Binabik, qui s'est chargé de l'office auprès de l'impétueux commerçant, me fait dire qu'il aimerait fortement profiter de votre cuisine. Si vous avez quelque talent culinaire, surtout en matière de pâtisserie, je serai ravis de lui faire parvenir le met de votre choix.

Passé ce petit interlude mercantile, Umbre se tourne vers la Grise :

Merci infiniment pour votre accueil.
Syrinth et ses jardins sont de toute beauté, il ne viendrait à aucun d'entre nous l'idée saugrenue d'en souiller la glorieuse majesté. Mais puis-je vous demander en quoi la sorcellerie affecte-t-elle votre flore ?



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Ludia De Lifa

Le Merakih 10 Jayar 1509 à 14h14

 
*** A l’arrivé du nouvel invité masqué, Ludia effectua une révérence identique à la précédente. Décidément la symbiose était forte utile, connaître son nom avant même de se présenter était toutefois quelque chose qu’elle appréciait peu, et faisait en sorte de ne jamais les demander à son Mou, quitte à nommer l’invité de manière impersonnelle. ***


Monsieur, nous avons déjà eu à faire à de nombreuses personnes faisant usage de frappe sylvestre abimant les arbres et arbustes, et d’autre utilisant verdoyance pensant bien faire, mais ne causant en faite que le désordre à l’aide d’une végétation luxuriante, étouffant celle aux alentours.

Si nous passons l’évidente interdiction des sortilèges destructeurs, nous avons fini par préférer limiter l’utilisation des sortilèges dans les Jardins à la seule nécessité. Ainsi, tout le monde est traité à mesure identique, sachant que la plupart du temps les sortilèges furent incantés pour faire acte de vantardise auprès des Grises.

Bien entendu de nombreux sortilèges n’affectent en rien la flore, et votre question était justifiée. Généralement aucun équilibrien n’ose la poser, sachant que cela n’y changerais rien.

Monsieur, je vous remercie aussi au nom de toutes les Grises qui prennent soin de ces Jardins pour votre compliment, j’aimerais bien faire éloge d’une de vos particularités culturelles, mais je n’ai guère voyagée de ma vie, et mis à part de léger écho sur le consensus, j’ignore tout de vos cités.

J’espère que votre séjour ici sera plaisant, la Dame vous à guidé jusqu’à La Sainte Syrinth, et je suis certaine que cette manœuvre à un but. Si jamais l’envie de rester vivre ici vous effleure, n’hésitez pas à venir converser de cela avec ma personne.


Ignorer l’existence de la Dame est un défaut auquel l'on peut remédier, denier la Dame est un pêché que l'on doit punir.

 
Nelle

Le Merakih 10 Jayar 1509 à 18h17

 
Comme si le simple fait de l'évoquer dans ses réflexions provoquait une réaction, Nelle reçoit enfin une réponse de Thanakis.
Qui comme dans la majorité des cas, la laisse quelque peu perplexe.
Et qui amuse Knüt.


Knüt dit :


Pas folle ?! A d'autres...


Ignorant les commentaires de Knüt, Nelle se concentre sur sa réponse, malgré la frustration que les mystères de son aïeule provoquent une nouvelle fois.
Au moins elle lui a malgré tout donné matière à réflexion.


Mais non elle n'est pas folle. Elle est juste... un peu bizarre, parfois.

Knüt dit :


Un peu bizarre... ben voyons.
Un bel euphémisme.


C'est à cet instant que Ludia de Lifa se présente devant elle, et Nelle chasse ses réflexions pour écouter la jeune femme. Là encore, celle-ci arrive de façon très opportune, et Nelle reconnait la jeune femme croisée brièvement la veille lors de son entrée en ville.
Elle n'a pas le temps de lui répondre que Umbre surgit à son tour.

Nelle prend le petit coffret qu'il lui tend et détaille machinalement les cristaux. A force de pratiquer l'alchimie durant ces derniers mois, elle a acquis une indéniable expérience pour juger rapidement de la qualité des ingrédients nécessaires à ses concoctions, qualité qui se répercute directement sur la réussite de ces dernières. Un seul infime défaut, une très faible variation des conditions idéales de récolte peut parfois faire complètement rater une préparation.
Et présentement son oeil expert lui assure que ces cristaux sont absolument parfaits.
Elle referme la boite et la range dans son sac tout en souriant au masque :


Mille merci, vraiment. Ce sel n'est pas destiné à des préparations pâtissières, cependant je me ferai un plaisir de faire découvrir mes talents dans ce domaine au chambellan Binabik lors de mon passage prochain à Arameth.
Quant à vous, dites-moi d'une part combien je vous dois, et comment je peux vous remercier pour ce service.


Knüt dit :

Combien tu lui dois ?!! Mais Neeeel-leeee !!!
Il suffisait que tu l'remercies pour ce généreux cadeau, et l'affaire était réglée !
Au lieu de ça tu lui demandes combien tu lui dois... bon sang, t'es désespérante !


La propage ne jette qu'un bref regard à son mou, et tout en espérant que le confrère ne comprenne pas le ssarknesh, continue de lui sourire comme si de rien était... tout en maudissant intérieurement son mou. Faudrait pas que la mettre dans l'embarras face à Umbre devienne une habitude...

L'explication de la Grise sur les restrictions apportées à la sorcellerie dans ces jardins semble à Nelle quelque peu radicale, mais elle se garde bien d'en faire la remarque.
Au contraire, elle hoche la tête pour signifier qu'elle en prend bonne note et sourit à la jeune femme.


Merci pour votre aimable accueil, mademoiselle de Lifa. Vous pouvez évidemment compter sur notre respect de vos lois et coutumes.

 
Umbre

Le Julung 11 Jayar 1509 à 10h09

 
Plus que la réponse à la question, Umbre scrute les manières de la Grise, profitant d'être face à une religieuse de l'Equilibrium pour essayer d'en dresser un archétype viable. La Suivante est polie, attentive, claire et lisse...mais elle est également très cérémonieuse, voir protocolaire. Son attitude est plutôt bienveillante, son verbe agréable, elle dégage une certaine impression de douceur, et pourtant, l'Ordinant ne peut s'empêcher de la trouver distante. Presque froide. Qu'est-ce qui appartient au caractère propre de la jeune fille et ce qui découle de sa fonction ? A voir...

Il note au passage l'invitation, bien qu'ayant déjà eu son compte de conversation à propos de la Dame et de ses manoeuvres.


Je n'y manquerais pas, demoiselle de Lifa.

Son attention se déplace ensuite vers Nelle et son indécrottable compagnon.

Ses connaissances en Ssarknesh ne sont pas extraordinaires, mais suffisantes pour deviner ce que Knüt baragouine (avec un peu de concentration). Il évite néanmoins de répondre à cette petite provocation, soucieux de ne pas embarrasser Nelle, et, surtout, de ne pas donner au mou ce qu'il désire : de l'attention. Le Confrère s'est toujours fait un devoir d'ignorer tout ce qui ressemble de près ou de loin à un légume parlant et ne s'entretient avec le sien qu'en cas extrême. C'est d'autant plus vrai avec ceux d'entre eux qui sont facétieux et joueurs. Même si, il doit bien le concéder, "l'affaire du violon", bien loin de l'énerver, l'a mis en de bonnes dispositions à l'égard du mollusque à casquette. Il est, à sa manière, plutôt drôle.

Umbre, à défaut de ne pas relever la remarque, répond néanmoins à Nelle avec une pointe d'amusement dans la voix.


Vous ne me devez rien. Nous sommes quittes.
Considérez ces cristaux comme un paiement au regard des contes que vous m'avez transmis.
Le patrimoine immatériel dont vous m'avez fait don vaut bien ces quelques denrées physiques.
Après tout, c'est le rôle de la Confrérie que d'en exporter aux quatre coins du monde.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Ludia De Lifa

Le Sukra 13 Jayar 1509 à 10h27

 
*** La Grise se tenait toujours droite, calme, la tête haute, le regard tantôt neutre, tantôt observateur. Il ne faisait aucun doute que cela fût sa première rencontre avec des étrangers. ***


J'ai ouïe dire qu'une groupe d’une demi-dizaine de personne avait reçu l’honneur d’être invité à rencontrer notre Vénérable Shaïm, vos compagnons manquant souhaitent ils toujours faire cette possible entrevue ou resteront ils dans notre Sainte ville pour en explorer les beautés ?

*** Elle se tourna alors vers le Tydale masqué, après une courte observation, son regard redevint neutre. ***


Monseigneur, ces cristaux de sels m’aident à déduire, que votre personne provient de l’incontournable Confrérie. Chance ai-je eu de lire quelques recueils concernant votre cité. Il apparaissait que votre cité soit assaillit constamment d’un soleil de plomb, causant de nombreux troubles parmi quelques de vos gens et surtout parmi les voyageurs qui affirmeraient que pour se protéger de l’ardente chaleur, vous vous couvriez plus que nécessaire.

Mon ignorance vis-à-vis de ce concept souhaiterait que vous éclairiez mon esprit. Les ombrelles sont elle inconnue chez vous, ou raison ai-je de croire qu’une autre raison vous pousse à pratiquer de telles méthodes ?


Ignorer l’existence de la Dame est un défaut auquel l'on peut remédier, denier la Dame est un pêché que l'on doit punir.

 
Nelle

Le Sukra 13 Jayar 1509 à 23h14

 
Décidément, après la remarque mentale d'Heltaïr, les questions de Veiglaigh et... l'investigation subtile de Bakean... voilà maintenant les ouï-dire des Grises.
Définitivement, le remue-méninge que leur venue, et surtout leur entrevue avec la Shaïm suscite parmi les symbiosés équilibriens a quelque chose de véritablement comique aux yeux de la jeune propage.
Tout autant que le constat selon lequel la télépathie qu'offre la symbiose n'empêche pas le moins du monde la déformation des informations. Au contraire, Nelle soupçonne en réalité que celle-ci ne fait qu'accélérer et amplifier le phénomène. Convoqués par Sardoryanne, éminents et puissants visiteurs venus lui livrer des informations capitales, et maintenant thérapie de groupe... Nelle se demande ce que les prochaines rumeurs arrivant jusqu'à eux leur prêteront comme pouvoir, motif ou besoin...

En plus du privilège de visiter Syrinth, des possibles réponses à quelques questions que leur livrera peut-être la première-sortie, cette escale à Syrinth est positivement divertissante. Et qui plus est fort instructive sur un aspect méconnu -ou du moins que Nelle ne soupçonnait pas- de la culture ou mentalité équilibrienne.
Comme le groupe d'une demi-dizaine de personne dont la Suivante fait mention est le sien, Nelle répond à Ludia de Lifa :


Il semble que les rumeurs qui vous sont parvenues ne sont pas exactes, mademoiselle. Seuls l'ordinant Umbre et moi-même avons sollicité cette audience avec la Shaïm Sardoryanne.
Mes compagnons de voyages ne sont donc pas attendus ici et maintenant.


Puis, hôchant la tête à l'adresse du tydale, elle ajoute à propos des cristaux de sel :

Alors acceptez au moins ma reconnaissance pour ce présent.

Dans sa tête, la voix de knüt résonne avec satisfaction et un rien de complaisance :

Knüt dit :

Punaise, t'as de la chance, il est encore pire que toi dans le domaine des affaires !

Enfin... peut-être qu'il veut juste se rattraper de sa précédente pingrerie à propos d'son crin-crin...


 
Umbre

Le Dhiwara 14 Jayar 1509 à 10h15

 
De façon quasi-imperceptible, Umbre jette un coup d'oeil à Nelle, cherchant dans le regard de la Propage une quelconque forme d'aide ou de soutien face aux incongruités de son interlocutrice. Après les jardins fermés à la magie, voilà un autre problème des plus surprenants. Les habitudes vestimentaires des Confrères... Il se demande comment il doit prendre la chose. Est-ce une référence maladroite à son masque et à l'ensemble de son costume ou est-ce une simple question sur les moeurs confraternels en matière d'habillement ? Le ton et le phrasé de la demoiselle ne laissent rien deviner du sens réel de son interrogation.

"Causant de nombreux troubles parmi quelques de vos gens"... Umbre s'entend répondre "Ça va, merci et vous ? Vous voulez un peu de thé dans votre choucroute ?". Il n'y a visiblement pas que le soleil qui fait des ravages, la forêt aussi a l'air efficace dans son genre. Si les Equilibriens sont tous comme ça, il n'est pas dit que les Confrères gagnent le prochain championnat de démence inter-faction. Ne sachant pas trop sur quel pied danser, l'Ordinant hésite entre deux réponses : une ouvertement comique et une toute à fait conventionnelle. Mais dans le doute, il supprime la première option, n'étant pas chez lui et s'adressant visiblement à une autorité religieuse. On pourrait prendre sa blague pour une moquerie.

Et moquer une Grise n'est sans doute pas sans conséquence.
Qui plus est, la jeune femme ne pensait sans doute pas à mal. Ses manières étranges valent bien les humeurs de Bakean, les légèretés de Silindë, les ambigüités d'Oda ou les folies de Kvethan...


Il est vrai que la plupart d'entre nous se couvrent d'amples vêtements.
Cela permet de se protéger des affres des soleils tout en laissant le corps respirer. Les ombrelles sont répandues, mais dans les classes aisées uniquement. Il est difficile de travailler en se baladant avec de tels ustensiles en main.
Mon cas est un peu spécial, cela est lié à une...philosophie de vie.


Il se tourne brièvement vers Nelle et acquiesce, avant d'ajouter avec candeur :


Je l'accepte volontiers, nul doute que c'est là un bien de valeur.

Son regard glisse sur Knüt, ignorant la pensée adressée à sa maîtresse mais se doutant bien qu'il n'a pas perdu cette occasion pour formuler quelque acidité, ne serait-ce que dans l'intimité de son esprit mouesque. Il commence malgré lui à connaître le mollusque. C'est d'ailleurs presque inconsciemment qu'il s'est mis à malaxer son propre mou, boule anti-stress de circonstance.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Nelle

Le Dhiwara 14 Jayar 1509 à 19h45

 
Le regard que Nelle renvoie à Umbre comporte en effet une sorte de soutien, si l'on peut appeler ça ainsi, dans la mesure où il exprime une certaine compassion. Le tydale peut y lire quelque chose comme "et oui, je sais...moi aussi je les trouve un peu bizarres, et celle-ci particulièrement... mais que voulez-vous... il faut bien faire bonne mesure... et puis désolée, mais c'est à vous que la question est posée, j'aurais bien du mal à apporter un quelconque début de réponse en ce qui concerne la mode vestimentaire aramethéenne ou les éventuelles malformations congénitales de certains de vos confrères. Non, non, désolée, je suis de tout coeur avec vous mais cette épreuve, il vous faudra l'affronter seul, mon vieux...."
Certes une certaine dose d'imagination et de perspicacité est nécessaire pour décrypter le message, mais heureusement le Masque n'est dépourvu ni de l'un ni de l'autre.
Le tout reste à savoir si cela lui apporte effectivement un quelconque réconfort...

Dans les yeux de Knüt, cependant, et surtout dans le sourire hilare qui fend sa face ronde, Umbre a encore moins de mal à saisir l'émotion que le mou veut lui faire partager, d'autant plus que celui-ci accompagne cette transmission oculaire par sa traduction télépathique :


Knüt dit :

Mouarf ! J'crois bien que le balais qu'elle a d'coincé dans le popotin lui est remonté un peu haut dans ce qui lui sert de cervelet et y a ramolli que'ques morceaux !
C'est quand même dingue, c'que la vue de cristaux de sel peut entrainer comme réflexion existencielle ! Les ombrelles ! Un sujet capital, assurément !!!


Egalement récipiendaire des commentaires mentaux de son mou, Nelle manque de peu de s'étrangler... de rire ou bien d'indignation devant une telle familiarité, allez savoir.

A la réponse sérieuse du confrère, cependant, elle ne peut que ressentir un respect nouveau devant tant de tact et de quant-à-soi...


 
Ludia De Lifa

Le Luang 15 Jayar 1509 à 17h01

 
Nous n'avons jamais connu ici d'ardente chaleur identique à celle frappant constamment votre cité, nos frondaisons nous protègent de la chaleur pourtant bien humble comparée à celle des villes bâti au sein d’un désert.

Il y a tellement à faire avec les enfants de la Dame au sein même de l’Equilibrium, que l’on en oublie de s’intéresser à ceux qui ont choisit d’enfouir leurs origines au plus profond de leur être, vivant leur vie aux aléas de leur nouveaux foyers. Et une infime partie d'entre nous peuvent entreprendre de parcourir Syfaria.

Je vais toutefois finir par manquer à mes devoirs d’hôte. Je vous remercie encore pour vos précisions Mademoiselle, vous devriez être prochainement reçu. Si je puis quelque chose pour vous en attendant ?


Ignorer l’existence de la Dame est un défaut auquel l'on peut remédier, denier la Dame est un pêché que l'on doit punir.

 
Umbre

Le Matal 16 Jayar 1509 à 10h44

 
Comme Nelle, Umbre manque cruellement de s'étrangler de rire avec l'intervention de Knüt. Il lui faut faire appelle à toutes ses compétences de comédien et d'homme de théâtre pour se contrôler, ce qui, heureusement, est une seconde nature chez lui. Il accomplit son petit prodige, l'air de rien (c'est le but), et garde son maintien, écoutant avec le peu d'attention qui lui reste les explications de la Grise et refoulant quelque part, bien préservés, les commentaires du mou gouailleur.

Le Masque acquiesce finalement, quelque peu complaisant :

Je comprends.

Comprend-t-il seulement ? Il n'est pas certain d'avoir tout entendu.

Merci pour votre accueil et votre présence, demoiselle De Lifa.
Je n'ai, pour ma part, besoin de rien.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Narrateur

Le Merakih 17 Jayar 1509 à 23h31

 
A ce moment précis, une Grise détourna sa route pour arriver auprès du petit groupe.
Plutôt âgée, elle avait le regard distant et le sourire figé de celle qui a vu ce qu'on ne devait pas voir.
Ou alors peut être est-elle juste droguée jusqu'à l'os, ou encore béatement idiote.
Pourtant, Ludia de Lifa reconnait la Grise comme étant l'une des proches de la Shaïm. Une de celles qui la servent au quotidien...

Elle s'incline, et sa voix fuse de ce visage paradoxal comme un filet de perfection. Une voix respectueuse, chaleureuse, digne.
Sans aucun préambule, ni politesse d'usage, elle ne prononce que quelques mots avant de se retourner...

Sardoryanne va vous recevoir, Nelle' Dymer et Ordinant Umbre.
Je vais vous mener sur sa voie.


Elle commence à s'éloigner, sans aucunement vérifier que les deux étrangers la suivent...


 
Ludia De Lifa

Le Julung 18 Jayar 1509 à 09h31

 
*** Ludia effectua une révérence bien plus respectueuse à l’arrivée de la Grise qu’elle ne l’avais faite pour les deux invités. Brève fut la parade que l’Assia repartait déjà son court message transmis. ***


Mademoiselle, Monseigneur,
Notre vénéré Shaïm va vous recevoir. Vous êtes donc invités à suivre la Grise ci-présente.
Que votre entretien vous apporte les réponses que vous êtes venus chercher.


*** Après une dernière révérence, la jeune suivante tendis le bras vers la Grise se dirigeant vers le Palais, conviant gestuellement les invités à suivre leur guide. ***


Ignorer l’existence de la Dame est un défaut auquel l'on peut remédier, denier la Dame est un pêché que l'on doit punir.

 
Nelle

Le Julung 18 Jayar 1509 à 16h28

 
Un peu partagée, Nelle hésite à répondre à la jeune Grise : elle est dévorée de curiosité et de question à l'égard de sa fonction et plus globalement de la religion équilibrienne, mais elle n'est pas certaine, au vu de leur court échange, de vouloir en discuter avec cette Grise-ci... Elle n'a pas la maîtrise du tydale masqué, ni de masque, et l'entretien, s'il se prolongeait et avec la même incongruité, pourrait l'amener à une situation embarrassante...

Mais une autre Grise les rejoint alors, abrégeant le dilemme, puisque malgré sa faible connaissance du Shaï Nelle comprend rien qu'au ton et à l'attitude de cette dernière qu'elle leur demande de les suivre.
Traduisant en tydale, Ludia de Lifa confirme cette déduction tandis que la religieuse s'éloigne déjà vers le Palais.

Nelle effectue une rapide révérence en direction de la jeune femme et lui dit :


Merci encore pour votre accueil, Mademoiselle de Lifa.

Puis elle se dirige à la suite de l'envoyée de leur hôtesse, tout en glissant à Umbre, quelques pas plus loin après une regard intrigué vers leur nouvelle guide :

Décidément, l'Equilibre semble être une quête... ardue...

Puis, redevenant sérieuse, elle poursuit tout en continuant de marcher aux côté du tydale :

Je n'ai pas eu le temps de le faire avec l'arrivée de Mademoiselle de Lifa, mais je vais tâcher de vous résumer, comme je vous l'avais proposé, mon entretien avec le Maître des Songes Firydor avant que nous ne nous trouvions devant la Shaïm :

Comme je vous l'ai dit, et comme pour la situation présente, j'avais demandé à le rencontrer à propos de cette étrange affliction qui avait visiblement touché les dirigeants premier-sortis lors de l'apparition de Flymeur.
Il m'a confirmé, s'il en était besoin, que la présence même de Flymeur, quand il est devenu ce qu'il est devenu, était insupportable aux premier-sortis. Sa pensée était "comme un fer rouge posé sur leurs âmes", pour reprendre ses termes.
Et la raison de ce malaise insupportable, de cette sorte de paralysie psychique tout autant que physique à son encontre, est selon le Haut-Rêvant, liée à la nature de Flymeur : la même que la leur, en quelque sorte. Comme les premier-sortis, Flymeur est devenu immortel, Flymeur a dépassé certaines limites que seuls ces quelques poussiéreux ont dépassé. Comme eux, il est devenu un être d'exception. Mais Flymeur est devenu ainsi en quelques heures, et de façon manifestement artificielle, là où les premier-sortis l'ont été... naturellement, d'année en année.
En cela, il est une aberration comparé à eux.

Voilà donc le lien qui existe entre Flymeur et les premier-sortis, lien qui l'a poussé lui à vouloir se renseigner sur eux lors de ses interventions sur les consensus, et qui dans l'autre sens, affligeait les premier-sortis.
Malgré que Sieur Flymeur ait été manipulé par le Maudit, Firydor pense que ce lien entre Flymeur et les premier-sortis n'est pas directement en rapport avec le PkhenS'sarkh, mais bien avec Flymeur lui-même, et leur nature commune d'êtres exceptionnels.
Nature préalable à l'emprise du PkhenS'sarkh : s'il a manipulé le tchaë, il n'était pas source de sa nature. Peut-être le déclencheur, éventuellement, mais son action s'arrête là, à ce propos... car nous, poussiéreux, sommes tous liés aux piliers de poussière. Et rien pour l'instant ne nous permet d'expliquer pourquoi certains -ce qu'on appelle maintenant les premier-sortis- se sont distingués de la foule à la sortie des piliers, ni pourquoi ou comment cela s'est produit de nouveau... avec Flymeur ou avec la symbiose...

Pour en revenir à Flymeur et au malaise qu'il causait aux premier-sortis, celui-ci a cessé dès que le tchaë a quitté Syfaria pour s'établir dans le néant.
Et, Firydor me l'a appris, Flymeur et sa bulle de néant ont finalement fini leur route dans le Second monde... Une révolution que Fyridor ne s'explique pas encore.

Voilà, en résumé, ce que m'a appris Firydor.
Mis à part les sempiternels mystères concernant les piliers, les premier-sortis, voire la symbiose, je crois qu'il a en grande partie éclairé la question du mutisme de des dirigeants premier-sortis à propos de Flymeur : le tchaë subitement transcendé est devenu une aberration insupportable pour la sensibilité propre de ces êtres exceptionnels...


Nelle s'interrompt brièvement, se demandant si elle doit évoquer le cas particulier de Thanakis. Son aïeule est de nouveau restée étrangement muette depuis sa dernière réponse, et Nelle n'a donc pas de consigne à ce sujet.
Pas de consigne... donc pas de contre-indication... D'ailleurs le fait que Thanakis n'ait pas été touchée par ce phénomène n'est sans doute pas un secret, à la réflexion, puisqu'elle a du coup suivi activement l'affaire et communiqué sans contrainte à propos du tchaë.
Et puis c'est une question que Nelle a réellement envie d'approfondir, notamment puisqu'elle peut avoir son importance dans cette histoire.


A une exception près... Continue-t-elle donc.

En effet, il s'avère que la première-sortie Thanakis n'est pas été touchée par ce phénomène...

... pour une raison encore que j'ignore encore.
Conclue-t-elle, décidant de ne pas mentionner pour le moment l'hypothèse de Thanakis à propos de sa mémoire "tronquée". Cela, elle n'est pas certaine que ce soit du domaine du public, et c'est une piste qui lui semble de toute façon assez nébuleuse pour en discuter sans la présence de l'intéressée...

 
Umbre

Le Julung 18 Jayar 1509 à 19h58

 
Après un autre salut respectueux adressé à la de Lifa, le Masque se met à suivre la Grise venue les chercher, non sans l'étudier minutieusement au passage. Nelle profite du chemin pour lui exposer ce qu'elle a appris lors de son entretien avec la Lumière du Rêve, ce qui ne manque pas de focaliser toute l'attention du Confrère. Ces révélations explicitent assez clairement le comportement de Flymeur à l'égard des Premiers-Sortis et la réaction de ces derniers à l'égard du flibustier psychique, mais engendrent, de fait, leurs propres interrogations. Il manque de s'élancer dans une discussion avec la Propage concernant les nouveaux problèmes soulevés mais se ravise aussitôt. Leur entretien imminent avec la Shaïm a des chances d'éclairer d'autres zones d'ombre et ils n'ont pas tellement le temps de s'adonner à un débat de fond. Il garde donc le silence et acquiesce, encore plus intrigué par le dernier point soulevé par la Témoin.

Pour tout vous dire, j'ignorais que l'Erudite était une Première-Sortie...
Son cas soulève d'autres questions. Et pourrait bien être une des clefs de l'équation.


Simple hypothèse bien entendu, mais d'expérience, Umbre sait que ce sont les cas particuliers qui s'avèrent les plus concluants et, surtout, les plus intéressants.

Tout ça est passionnant en effet...
Passionnant...


L'Ordinant ne sait pas trop quoi ajouter sans plonger aussitôt dans d'interminables élucubrations sur le pourquoi du comment. Il n'est d'ailleurs pas certain qu'il faille ajouter quoique ce soit. Ces informations valent leur pesant d'or et son commentaire inutile est sincère, quoiqu'un brun contemplatif. Les pensées s'accumulent et se mélangent dans son esprit déjà suffisamment bordélique.

Avez-vous eu vent des derniers renseignements récoltés par l'Onÿr Penthésilée ?

Il ignore si la Propage et la Haut-Rêvante se connaissent, mais étant donné la nature de ces dernières acquisitions - étroitement liée à l'affaire Flymeur - il part quasiment du principe que ces données ont fait le tour des consensus. Ce qui, quand il y réfléchit, n'est pas aussi évident qu'il n'y paraît. Après tout c'est à Ligerio - son amant - et uniquement à lui qu'elle a confié sa pensée. Et il ne sait rien des relations qu'entretien la Sentinelle avec les autres Factions et leurs membres.... Bref, dans le doute, il enchaîne :

Elle a visiblement entrepris une enquête dans la grotte où Kysall a oeuvré durant l'affaire Flymeur, pour déterminer les causes de son choix. Afin d'éviter de tronquer l'information, je vous livre l'entièreté de son message télépathique (adressé au Chambellan de l'Ordre Ligerio Dhuri) :

« Les évènements ont suivi leur cours, mais jamais je n'ai eu la réponse à cette intrigante question : pourquoi Kysall a-t-elle choisi, pour atteindre Flymeur à distance, une grotte située loin de sa base supposée, la ville maudite de Röstrygen ? Elle aurait pu agir protégée par les siens, mais non, elle s'est isolée, au risque d'être contrée par les poussiéreux... ce qui n'a pas manqué de se produire.

Il y a six mois, j'ai décidé de retourner dans sa grotte pour la fouiller posément. Cette mission d'investigation a mis du temps à s'organiser, et je ne l'ai effectivement entamée que le mois dernier. Deux équilibriens, que la providence a mis sur ma route, se sont associés à mon enquête.

Je te livre les informations que nous avons recueillies sur place :

Hier au soir, nous avons chacun ressenti quelque chose de bien spécifique. Cela fait donc trois choses liés à cet endroit. Manifestement, cette grotte est un lieu très particulier.

Voici d'abord ce qu'en dit un allié, versée dans l'art de la sorcellerie :


Citation :
En explorant jusqu’au limite de mes capacités la Balafre, j'ai aperçut au loin un point noir. Étrangeté parmi les vagues, jamais auparavant je n'avais vu cela. Il m’a fallu du temps pour découvrir ce qu'était cette anomalie et après avoir tenter de communiquer et de me rapprocher, enfin j’ai perçu la nature de cet obscur éclat. Etroitement lié à cet endroit, c'est un véritable trou dans les flux qui se promenait devant moi. Absence de réalité ou siphon vers un au delà, je ne serais exactement qualifier ce phénomène mais une chose m'est certaine c'est que cela pourrait engouffrer tout Syfaria. Je vous dis cela car je suis de plus intimement persuadé qu'il en existe d'autres et que l'accumulation de ces non-pouvoirs fragilise grandement l'existence même de notre monde.


Voici ce que j'ai, pour ma part, perçu au terme d'un sommeil... sous l'effet de la Carnine :

Citation :
Au moment de mon réveil, une image s'est puissamment imposée à mon esprit : celle de deux neldas, amis, premiers-sortis. L'un est Firydor, la Lumière du Rêve, guide de l'Ordre des Hauts-Rêvants. L'autre est Kryniosias, le père fondateur de la Confrérie des Six. J'ai bien perçu ce dernier ; il m'est apparu regorgeant de puissance.


Et voici le rapport du troisième membre de l'équipe :

Citation :
Après avoir passé plusieurs heures à observer tranquillement l'endroit, sans la crainte de me faire éreinter par quoi que ce soit de caché.....j'ai très nettement l'impression que peu de choses sont perverties en ce lieu....Comme si cette grotte ne subissait pas l'influence des effluves du S'sarkh.
Les chauves-souris qui nichent ici sont normales et aucune bête pervertie ne vient rôder dans cette grotte.
J'ai aussi repéré des cristaux du S'sarkh qui semblaient abimés...En voulant en toucher un, je l'ai vu se désagréger et tomber en poussière.


Ainsi, chacun d'entre nous a su apporter sa pierre de touche au fragile édifice de vérité que l'enquête a bâti ... une vérité bien sibylline, bien mystérieuse, mais par trois fois incontestable : la grotte de Kysall n'est pas un endroit quelconque, loin de là !

Il est à la convergence d'une brèche dans la réalité de Syfaria, d'un oasis préservé de la corruption du S'sarkh, et d'un personnage premier-sorti disparu depuis quatre cent ans, Kryniosias.

L'objectif de cette mission était d'éclairer, ou de tenter d'éclairer, les raisons ayant incité la rénégate tydale à choisir cette grotte plutôt qu'une retraite plus sûre. De ce point de vue, j'ai obtenu des réponses précises, mais qui posent d'autres questions... »


Umbre s'arrête, prend une pause après cette longue retransmission orale, s'assurant au passage qu'il n'a rien oublié ou déformé, et conclue finalement :

Je ne m'attarde pas sur tous les éléments de ces trouvailles, forts intéressants au demeurant, pour ne soulever que ce simple fait, celui qui nous concerne plus directement : si la vision de l'Onÿr est fondée, nous pouvons aisément penser que les Premiers-Sortis sont impliqués dans cette affaire bien plus étroitement qu'on ne le croyait.

Je doute fort que Penthésilée ait jamais vu ou rencontré, ni même vraiment entendu parler de Kryniosias auparavant. Or, c'est à propos de l'affaire Flymeur qu'elle cherchait des éclaircissements. Même si cette...scène révélée ne nous donne aucun indice véritable, c'est un message à ne pas ignorer. Je le crois sincèrement.


Les mains dans le dos, le Masque poursuit sa marche à la suite de la Grise et au côté de Nelle, avant d'ajouter, d'un air songeur :

Au moment même où je me mets en quête de l'Horloger...
Quel heureux hasard, hein ? Mais je reviendrais sur cela en présence de la Shaïm.
Car j'ai également reçu des signes qui viennent donner de l'eau à ce moulin. Ma quête n'est pas innocente.
Comme vous pouviez vous en douter...


Il jette un coup d'oeil à la Tchaë puis laisse glisser son regard vers le Palais des Murmures dont ils s'approchent à grands pas.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Narrateur

Le Vayang 19 Jayar 1509 à 12h26

 
La Grise chemine, les deux invités sur ses traces.
Traversant les jardins de part en part, ils remarquent que les regards qu'on porte sur eux sont la plupart du temps indifférents.

Les Grises du palais, contrairement à certains autres Equilibriens, ne semblent pas être dans cette relation maternelle à la Shaïm que d'autres peuvent avoir qui la côtoient moins au quotidien.
Pour ces femmes, Sardoryanne n'est pas une Maman dont il faut avoir les faveurs, et dont on peut s'offusquer qu'elle reçoive des étrangers à huis clos, tandis qu'elle refuse ou retarde certaines demandes d'entrevue avec ses propres ouailles.

Les Grises du palais savent que la Shaïm ne fait ce qu'elle fait que parce qu'il faut le faire, non par souci de priorité ou d'importance qu'elle accorde à telle ou telle chose, telle ou telle personne.
Sardoryanne est une déesse pour ces Grises.
Rien de ce qu'elle fait ou décide ne peut être remis en question ou même sujet de questionnement, car c'est ainsi que va la Voie de la Dame Grise, par l'entremise de son élue...

Nelle et Umbre caressent de près l'étendue du pouvoir religieux de Sardoryanne au fur et à mesure qu'ils avancent, et s'aperçoivent que les non symbiosés sont totalement à son service, ce qui contraste violemment avec ce qui se passe dans les autres factions religieuses de Syfaria.

Ils saisissent peu à peu, au détour des chemins, puis des couloirs, l'atmosphère de sourde puissance qui émane de ce lieu.
Il n'y a nul portrait de Sardoryanne dans le palais, nulle démonstration de glorification, mais chaque regard, chaque mouvement léger ou impromptu, chaque déplacement, est comme un reflet respectueux, indiciblement révérencieux.

Ce qu'ils n'avaient pas ressenti dans Syrinth, ou peut être de manière plus diffuse, est dans le palais des Murmures comme une évidence...

Toutefois, au fur et à mesure de leur avancée dans la palais, après y être entrés via une porte toute banale et sans aucune serrure, la décoration leur apparaît comme à la fois sobre et d'une élégance rare.

Des tissus aux motifs la plupart du temps abstraits, d'une richesse indubitable, ornent presque tous les murs, écoutant les bruits et créant une ambiance en laquelle chaque son prend sa mesure.
Les portes et couloirs s'enchainent, en un entrelacs digne du plus complexe réseau de branches qu'ils aient jamais vus.
Ils entrevoient certaines grandes salles, de prière, de lecture, d'étude, mais aucun quartier d'habitation.

Ils descendent certains escaliers, et en remontent d'autres, et sont bientôt complètement perdus.
Umbre songe à la pyramide ubuesque du Terreau, sans doute, mais ce lieu est bien différent car ici même si l'on est perdus, on ne ressent aucun danger, aucune affliction.

On est où l'on doit être, tout simplement.
Sentiment ou effet du palais, ils ne sauraient le dire...

Après quelques minutes, la Grise leur ouvre une porte donnant sur une pièce à l'air libre, sorte d'alcôve de nature.
De dimensions modestes, plusieurs arbres y poussent néanmoins, projetant leurs branches vers la lumière des trois soleils.

Debout à côté d'une fontaine, une Nelda est là, seule, portant une tenue pour le moins martiale...
***

***


La Grise leur fait signe d'entrer.
Il émane de Sardoryanne une présence que Nelle et Umbre n'ont pas ressenti auprès d'autres premiers sortis...


 
Nelle

Le Vayang 19 Jayar 1509 à 15h51

 
A son tour, Nelle écoute les informations du confrères, qui complètent quelque peu ce qu'elle vient, quelques instants plus tôt à peine, d'apprendre par son consensus. Encore une preuve que la mise en commun d'informations n'est jamais anodine. Sitôt qu'il a fini de parler, elle lui confie d'un air intrigué :

J'ai effectivement eu vent de ces informations, mais dans une version légèrement différente de la vôtre... Erling nous a transmis le rapport de Syin Lothar, et dans celui-ci l'Equilibrien a délibérément évité de mentionner les participants à cette expédition -même s'il n'est pas difficile de conclure qu'il était lui-même un de ces trois membres, chose qu'il confirme à la fin de son rapport.
Mais cette volonté de secret m'a intriguée d'office : quelle crédibilité apporter à ces informations si on ne sait pas vraiment de qui elles proviennent ?

Vous m'apprenez maintenant qu'un autre de ces mystérieux et anonymes enquêteurs est Penthésilée...
Mais le troisième participant reste tu dans l'un comme l'autre de ces rapports... Pourquoi ?
Je vous avoue que c'est la première réaction qui me vient, de but en blanc. Je trouve ça étrange, de vouloir nous cacher les protagonistes de cette découvertes tout en mettant l'accent sur leur importance.
De là à se demander si d'autres éléments de ce rapport ne nous sont pas également cachés...

Enfin, mis à part cela, et en considérant malgré ce mystère que le reste de ces communiqués puisse être sincère et complet... je ne sais pas vraiment quoi penser de tout cela...

Ce "trou" dans le flux... Pour lui comme pour la non perversion de la grotte, rien dans leurs découvertes ne permet de savoir si ce sont des conséquences du passage et de l'action de Kysall ou au contraire les causes de sa venue en ce lieu.
Qui plus est le rapport est assez succinct : la personne qui a fait cette observation dit ne pas savoir exactement comment qualifier ce phénomène, mais qu'il pourrait engouffrer tout Syfaria... mais à quelle échelle de durée ?
Qu'il soit une cause ou une conséquence du passage de Kysall, on peut supposer que ce "trou" existe depuis au moins six mois désormais, et manifestement aucun changement majeur, que ce soit dans l'atmosphère ou dans les flux magiques n'a été observé dans les régions civilisées les plus proches de cette grotte.

Et d'où lui provient cette certitude qu'il en existe d'autres dans Syfaria ?
C'est la première fois pour ma part que j'entends parler d'une telle observation.
Bref, une information en soit fort intéressante, peut-être capitale, mais en même temps trop peu approfondie et étayée pour être à mon sens vraiment significative de quoi que ce soit actuellement... et le problème, c'est que nous ne savons qui a fait ces observations -Syin Lothar ou le deuxième équilibrien mystère- et que nous ne pouvons donc pas lui poser les questions que celles-ci suscitent...


Alors que la Grise les fait pénétrer dans le palais, Nelle se tait, observant le nouvel environnement qu'ils traversent avec un mélange de révérence, d'excitation, de malaise et de... pudeur...
Au bout de plusieurs minutes et de couloirs traversés, elle reprend son analyse, dans un chuchotement :


En ce qui concerne la non perversion de la grotte... c'est plutôt le fait que des cristaux s'y désagrègent qui me semble l'information la plus importante.
La presqu'île sur laquelle est bâtie Lerth est également un lieu épargné par l'influence des effluves, mais les cristaux que l'on peut y amener n'y subissent pas ce genre de transformation, même sur du long terme -en envisageant que la détérioration de ces cristaux ne soit pas immédiate.

Ce constat suscite donc également de nombreuses questions : ce phénomène qui immunise cette grotte de la perversion des effluves est-il lié, de près ou de loin, à celui qui touche dans une moindre mesure l'Aghererh’ta S’sarkh -dont, toute considérations religieuses mises à part, nous ne savons pas grand-chose...
Une protection, consciente ou inconsciente, du S'sarkh ? Du P'khenS'sarkh ? Des Ombres, le peuple ancestral de ce dernier ? Est-ce lié, d'une façon ou d'une autre, au néant dans lequel Kysall s'est rendue depuis cette grotte...?
Et encore une fois, en est-il cause ou conséquence ?

Et surtout, quel lien peut-on faire entre cette observation et celle concernant le flux ?

Et enfin en ce qui concerne la vision de Penthésilée... si elle est fondée, comme vous dites, elle confirme en effet une nouvelle fois les premiers-sortis comme étroitement liés à cette histoire...
Mais, si je conçois aisément que l'esprit de la Haut-Rêvante ait matérialisé l'image du guide de sa faction... pourquoi Kryniosias, qui ne doit en effet pas être une figure très emblématique dans sa culture personnelle ?

Et alors que c'est bien la première fois que son nom et sa personne surgissent dans cette histoire... enfin, la première fois à ma connaissance, mais à vous entendre ce n'est pas votre cas.
J'ai hâte d'entendre ce que vous aurez à nous apprendre à ce sujet, car cela m'apparait pour le moment comme bien nébuleux...

Enfin bref... Penthésilée dit avoir trouvé des réponses précises quant aux raisons qui ont poussé Kysall à investir ce lieu... pour ma part je n'y vois au contraire que de nouvelles questions. Au mieux quelques hypothèses ou suppositions que les informations présentement délivrées ne me permettent pas d'étayer...

Mais peut-être, encore une fois, qu'elle et Syin Lothar ne nous ont pas tout dit...


S'interrompant de nouveau, Nelle se fend d'un petit sourire contrit.

Vous allez peut-être me trouver paranoïaque ou outrageusement méfiante, et peut-être le suis-je, en effet... Mais les derniers évènements nous ont appris que le P'khenS'sark ou ses sbires parvenaient désormais à contrôler non seulement des poussiéreux, mais également des symbiosés.
Flymeur agissait sous son influence, Kysall le sert, à Lerth un nelda symbiosé a également été contrôlé par un rejeton dont le travail consistait justement à étudier ces possibilités... Et il est peut-être d'autres exemples dans ce genre dont je n'ai pas connaissance. Certainement, même.

Alors dans ce contexte, je ne peux que ressentir une part de méfiance vis-à-vis de ces informations, dont les sources nous sont en partie tenues cachées, dont l'une de ces sources est présentée, pour reprendre les paroles d'Erling à propos de Syin Lothar, comme un "libertaire plus ou moins affilié à l'Equilibrium" -plus ou moins ??- et qui ont été récoltées dans un endroit dangereusement proche de la supposée cité du Maudit...
Qui sait si cette vision ou certaines de ces observations n'ont pas été soufflées par le P'khenS'sark pour nous mettre sur une fausse piste...?

Bien que, je le concède, la manœuvre me semble justement peu subtile...

Bref, tout cela me laisse perplexe, en résumé. Je me garderais bien de tirer de quelconques conclusions sans plus d'éléments...


Nelle s'arrête enfin, méditative... Oui, ces informations comme la façon dont elles leur sont transmises, la laissent perplexe.

Puis, quelques minutes plus tard, leur guide les invite à entrer dans une sorte de patio... où les attend Sardoryanne.
La nelda est impressionnante, dégageant une indescriptible aura, et Nelle se sent subitement minuscule face à elle.
Ce qui n'est visiblement pas le cas de Knüt, qui commente mentalement :


Knüt dit :


Ouuuuaaaah... punaise !! Sacrée paire de roberts !!!


Une brève et sèche pensée fuse à l'attention de son mou, puis Nelle s'incline solennellement devant la première-sortie. En silence.
La Shaïm est de ceux face à qui l'on n'ose pas spécialement prendre la parole sans y avoir été invité...


 
Umbre

Le Vayang 19 Jayar 1509 à 18h48

 
L'esprit affûté de la jeune Propage devance celui de l'Ordinant sur toute la ligne, il doit bien le concéder. Il regrette aussitôt de ne pas avoir pris le temps d'analyser en profondeur ces informations et leurs origines. Il les a presque absorbé sans demander son reste, comme un novice, tout exalté qu'il était par la présence du nom "Kryniosias" dans le compte-rendu. Peut-être fatigue-t-il ? Lui le paranoïaque professionnel. Peut-être, peut-être pas... Enfin. Il se rassure en se disant qu'il a d'instinct ressenti exactement la même chose que Nelle. Que faut-il penser de tout cela ? Faut-il seulement en penser quelque chose ?

Je suis d'accord avec vous. Quoiqu'il arrive, ces informations nécessitent des recherches poussées. Ce que nous avons là ressemblent davantage à des spéculations hasardeuses. Aussi fondées soient-elles.

Cette histoire de "trous", pour tout vous dire, ne m'alarme pas plus que cela. L'image qui me vient lorsque j'y songe est celle des mailles d'une toile. La réalité est une suite d'entrelacs, de noeuds, de fils qui constitue un vaste réseau avec ses propres motifs. Elle forme un tout unique, mais quand on y regard de plus près, ce ne sont que différents éléments reliés les uns aux autres. Et entre ces liaisons, il y a des trous, inévitablement. Comme une tapisserie. Or, dans une tapisserie, les trous sont aussi nécessaires à la stabilité de l'ensemble que les fils.

Le seul danger est leur probable agrandissement.


Conscient de s'être un peu emporté dans sa métaphore, le Masque s'arrête et réfléchit.
Bon. Cela ne lui semble pas si stupide, après tout.


Bref, tout cela pour dire que nous pouvons spéculer autant que nous voulons sur la nature de ces choses, cela ne fait que renforcer une certitude : nous ne savons rien de vraiment précis. Il va donc falloir s'y attarder, approfondir ce qui n'est pour le moment que l'amorce d'une découverte plus importante. Je partage votre idée, contrairement à ce que semble penser Penthésilée, l'enquête ne fait que commencer. Cela engendre bien trop de questions essentielles pour que nous n'y penchions pas davantage.

Surtout, comme vous le dites si bien, que nous ignorons ces personnes et leurs capacités réelles. L'Onyr est une guerrière, une sentinelle, peu initiée à l'onirisme de ses pairs. Syin Lothar, que j'ai rencontré il y a deux ans, ne m'avait pas donné l'impression d'être un manieur de sphères aguerri (voir un manieur de sphères tout court, mais ça ne veut pas dire grand chose), et ainsi de suite... Que pourrions nous trouver avec un Haut-Rêvant compétent ou un Arcaniste reconnu ?


Umbre marque un silence et songe à la méfiance de Nelle.
Il l'a comprend mais ne peut pas dire qu'il l'a partage.
Pas dans le cas présent, en tout cas.


Je connais très peu, voir très mal, Syin Lothar. Je n'ai fait que le fréquenter dans une situation mouvementée au début de la quête des Obsessions. Il travaillait alors sous les ordres de Ner'hion, avec qui mes relations n'étaient pas au beau fixe. Une "Ombre". La police secrète de l'Equilibrium, m'a-t-on gentiment expliqué.

Mais l'Onÿr Penthésilée, elle, a toute ma confiance. Réellement. Je ne saurais douter de sa parole. J'ai même été surpris de ces petites cachoteries concernant ses coéquipiers, cela ne lui ressemble guère. J'en ai rapidement conclu que la chose venait d'eux et non d'elle.

Pour le troisième, je ne sais pas, bien entendu, mais je pars du principe que si l'Adversaire est impliqué dans tout cela, c'est de façon extérieur. Ma démarche est naïve, sans doute, mais si nous perdons confiance en nos pairs - en tout cas en ceux qui font l'effort d'éclairer le chemin - alors nous perdons tout ce qui importe.


Les oiseaux chantent et le ciel est bleu, blablabla. Ah, c'est beau, cette niaiserie qu'il vient de sortir ! Cela ne lui ressemble guère. Mais quelque part, peut-être au plus profond de lui-même, il ne peut s'empêcher de penser que c'est vrai, un peu. Non, décidément, est-il en train de se ramollir avec l'âge ? Cet échange de rôle avec la Témoin est assez amusant, ceci dit.

Même si je suis d'accord avec vous, l'anonymat me paraît déplacé dans ce cas-ci.

Il rajoute, enjoué et ironique, pour égayer la conversation et pour revenir sur les travers de leurs semblables avec légèreté :

Les Poussiéreux ont leurs raisons que la Raison ignore.
Surtout les équilibriens...


Tout en discutant avec la Propage, le Confrère n'a rien manqué du spectacle intime et grandiose que leur offre leur visite labyrinthique du Palais des Murmures, dont il commence à saisir l'origine du nom. Il observe d'abord avec grande attention le comportement des suivants peuplant les alentours et admire l'effet que ce cérémonial naturel, inconscient et subtil engendre : l'impression de faire face à un tout puissamment organique. Mais un organisme intelligent, mystique, sensible.

C'est néanmoins avec encore plus d'intérêt qu'il contemple les intérieurs du Palais. Après tout, l'une des raisons de sa venue en Equilibrium est l'art. Découvrir l'art équilibrien, son rapport au culte, ses valeurs esthétiques, son langage. Syrinth toute entière avait déjà répondu à la plupart de ses interrogations, mais le palace de la Shaïm lui ouvre de nouvelles voies passionnantes. L'architecture, les tissus muraux d'une grande beauté, les discrets ornements, l'agencement général et le décor intérieur, la symphonie des silences et des sons, l'ambiance et l'atmosphère générale. Simple et gracieuse, sobre et élégante. L'esthète qu'il est se regorge littéralement de ce qu'il voit, marquant au fer rouge dans sa mémoire autant de détails qu'il peut. Même se perdre ici est agréable. C'en est reposant, après son séjour absurde dans les dédales bureaucratiques du Terreau.

Quand ils aboutissent finalement dans le joli patio, le Masque n'a rien perdu de son regard aigu mi-fasciné mi-critique.
Mais ledit regard est bien vite irradié lorsque qu'il le pose sur la Shaïm.

Une grande Nelda sculpturale au pelage bleuté, magnifique. Avec deux superbes...yeux ! Oui, les yeux. Très beaux. Hum.. Non sérieusement, une pair de ! Bon, bref. Son aura, oui... Comment dire ? Umbre comprend instantanément toute la dévotion qu'on lui porte. Et il ne s'agit pas uniquement de son charisme ou de sa poitr...

Il y a un mélange de puissance et de mysticisme. De douceur et de force. D'âges immémoriaux et de renouveau éclatant. Sa présence remplit littéralement les lieux et s'accorde intimement avec eux. Parfum, murmure, couleur, saveur. Il semble à l'Ordinant qu'elle est tout cela à la fois. C'est dans une nouvelle contemplation qu'il se perd...

...Avant de retrouver ses esprits quand Nelle s'incline face à leur hôte.
Il fait aussitôt de même, respectueux du silence qui s'impose.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Sardoryanne

Le Matal 23 Jayar 1509 à 12h21

 
Sardoryanne regarda avec un mince sourire ses invités.
Elle semblait détendue, mais distante, comme préoccupée.
D'un geste, elle leur montra un banc et deux fauteuils qui avaient été disposés dans l'un des recoins du patio.
Tout en s'y dirigeant, elle prit la parole avec une voix grave et sur un ton somme toute chaleureux.

L'hiver a son importance.
Beaucoup le détestent, d'autres aiment cette saison de douce froideur.
La vie y est parfois difficile, mais dans le même temps il y est plus aisé d'espérer.
Les jours meilleurs...

Nous sommes depuis quelques années dans un hiver douloureux.
Avec ses beautés, ses incertitudes, sa lenteur.
Certains jours sont plus frais que d'autres.
Certains jours, on a tellement l'impression de mourir à petits feux, notre existence nous fuyant inexorablement.
Ces jours là, où la sensation de n'être que des marionnettes d'un destin facétieux nous étreint, sont malheureusement nombreux mais miraculeusement toujours éphémères ces dernières années.
Le supplice s'achève à chaque fois sur de nouvelles espérances.

Ce jour,
dit-elle en s'asseyant sur le banc et en les regardant intensément, est un jour d'espérance.
Un jour où malgré le gel de nos vies, une chaleur me renforce.
Je suis heureuse de vous rencontrer, Nelle'Dymer et Messire Umbre.


Elle laisse passer un temps.
Visiblement, elle n'a pas fini mais elle prend le temps d'apprécier leur simple présence, en silence.
Quelques oiseaux invisibles pépillent...

Après quelques instants, elle reprend.
Vous avez tous deux désiré me rencontrer, et cela ne m'a pas étonnée.
Depuis deux longues années, vous vous retrouvez bien souvent dans un maelström que vous n'avez pas toujours souhaité.
Pas toujours...

Nelle'Dymer, fille adoptive du propage Saltis'Dymer.
Une enfant.
Dont l'existence est parsemée d'exploits. De doutes. De singularités.
La symbiose fait bruler de milles feux celle qui aurait pris des années à s'épanouir sans cela.
La question demeure : peut-on briller plus puissamment sans que la durée de Lumière ne s'amenuise ?

Umbre, mystère et masque.
Intérieur comme extérieur, le Masque reflète ce que les yeux voient ou ne veulent voir.
Parcourant des impossibilités comme d'autres enfants courent dans les rues, en se jouant des dangers.
Une compassion infinie. Qui se tourne vers ce qu'il ne peut comprendre...
La question demeure : que voient vraiment les yeux de l'âme à travers le Masque ?

Ceci étant dit, vous avez souhaité me rencontrer pour des raisons précises, et non pour m'entendre simplement.
Si vous me disiez ce qu'il en est ?


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