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Construite en rondins épais, basse, toute en longueur, elle semble pleine de coins et de recoins...Ses petites fenêtres, aux carreaux opaques, sont munies de lourds barreaux et la porte d'entrée en chêne massif renforcée de plaques de fer. Au dessus de celle-ci figure une enseigne défraichie « Au Joyeux Pilier ».Des écuries sont attenantes au bâtiment principal.

L'entrée franchie, une volée de marches usées en pierre amène le visiteur jusqu'à la salle centrale surbaissée qui se trouve en contrebas et qui est garnie de petites d'alcôves assurant une certaine intimité, pour ne pas dire discrétion, aux clients qui les occupent . Le haut plafond en voûte et un balcon en fer semblent dater d'une autre époque. Les dalles qui composent le sol sont sales et leurs motifs d'origine à moitié effacés. De laides colonnes étayent le balcon que l'on sent ployer sous le poids de sa facture métallique.

Une odeur de suie empreigne ces lieux mal éclairés, bien que de lourds candélabres en bronze chargés de bougies de toutes tailles tentent péniblement de maintenir une lumière laborieuse.
L'éclairage naturel du jour, lui, a bien du mal à pénétrer à travers des fenêtres au verre opaque et de surcroit, masquées par des rideaux jaunis. Tout ici donne l'impression que les lieux ne sont pas destinés à l'attention d'individus animés d'intentions honnêtes. Même le mobilier n'inspire pas confiance. Il n'est plus de première jeunesse mais son remplacement ne semble pas pour autant à l'ordre du jour.

Les cuisines ne sont pas grandes mais les deux cuistots de service ont l'air de connaître leur boulot et la nourriture est, de façon plutôt surprenante, tout à fait convenable. Un cellier en terre battue fait face aux cuisines.

La taverne possède, en outre, une grande chambre collective et quelques chambres particulières à des fins d'hébergement mais il ne faut pas être trop regardant sur l'état des lieux. Ici, point de lits dignes de ce nom mais des paillasses qui ont connu des jours meilleurs. Sans doute pleines de puces et autre vermine. Pour l'eau il faut aller se servir soi-même dans un tonneau situé au fond du couloir, des seaux sont à disposition pour cela. Les latrines sont collectives, elles-aussi, mais une séparation mâle/femelle existe tout de même.
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