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Le Matal 13 Otalir 1509 à 12h42
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| Bon gré, mal gré, Ysiageult s'endormit sans même s'en rendre compte.
Et elle se mit à rêver comme jamais elle ne l'avait fait : couleurs, sons, formes.
Tout était d'une intensité incroyable dans ces songes brouillons qui se succédaient.
Des images et des impressions dansaient derrière ses paupières closes.
Envahissaient même tout son corps en résonances voluptueuses.
Quelques temps plus tard, elle se réveilla doucement, reposée comme jamais.
Elle ne se souvenait pas de quoi elle avait rêvé, mais se souvenait distinctement de la puissance.
La puissance de son esprit qui s'était envolé dans d'autres sphères d'émerveillements.
Elle tremblait un peu, inconsciemment, saisi par son retour...
L'oasis était toujours devant elle, égal à lui-même.
Les palmiers frémissaient dans le vent, le sable chaud et doux dormait sous la lumière.
Les fauteuils, canapés, coussins et chaises patientaient paisiblement à l'ombre.
La surface de l'eau vibrait légèrement. Les poissons colorés glissaient au fond.
Elle se sentait bien, enveloppée dans cette magie subtile.
Rien ne semblait pouvoir briser cette harmonie.
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Le Julung 15 Otalir 1509 à 10h57
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| Entrer en transe onirique, méditer, rêver, communier avec les monde supérieurs et les chimères qui les peuplent n'était pas chose aisée. Rien de tout ce la n'était simple, en fait, et restait souvent l'affaire de véritables sages.
Mais d'une certaine manière, tout était beaucoup plus facile, dans certaines circonstances.
Ysiageult n'entra pas en transe. N'y arriva pas. Cependant, son effort ne fut pas vain.
Elle sentit que quelque chose se passa, quelque part dans l'éther ambiant.
Un poisson flamboyant, de bleu indigo et de blanc platine vint se tortiller dans sa main.
Comme si il avait senti. Comme si il avait perçu la volonté profonde de la Nelda. Ce qui émanait d'elle.
Une forme d'échange s'établit naturellement. Non pas télépathique ou oral, mais empathique.
L'Escarpe réceptionna une impression, ponctuée par les ondulations du corps harmonieux de la créature.
Cette impression était une forme de questionnement. A sa façon sibylline, le poisson demandait :
" Que veux-tu, longs poils ? Qui es-tu ? "
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Le Vayang 23 Otalir 1509 à 10h48
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| D'ylacem, tout en continuant sa petite nage, donne la sensation de réfléchir.
La curiosité ? C'est une bonne raison. Mais elle est rarement suffisante. Dans ce genre de cas...
Ceux qui arpentent le Pont des Brumes sont généralement en quête de quelque chose.
Quelque chose de précis. Quelque chose de personnel. D'intime bien souvent...
Il rumine. L'idée qu'un poisson rumine ne choque pas Ysiageult pour autant.
La curiosité... Ca ne mène à rien, sur le pont. C'est bien mon conseil.
Il faut chercher, marcher, avancer. Pas se balader comme un touriste en goguettes.
Enfin... Ouvrir un fragment ? Nan, c'est pas possible. Les fragments décident de s'ouvrir ou non.
On ouvre pas un fragment, c'est lui qui s'ouvre à nous.
Les passages sont pas des portes. Ou alors des portes capricieuses...
Si cette créature peut pas rentrer dans la Case, c'est que la Case ne veut plus d'elle.
Façon de parler, bien sûr. Les fragments sont pas des entités conscientes. Pas vraiment.
Un autre moment de réflexion, ses nageoires translucides s'arrêtent de battre un instant.
Puis il diffuse un frisson d'intérêt dans le corps de sa grande interlocutrice.
Je connais peut-être un moyen ceci-dit.
Tout dépend de ce que t'as à me donner en échange...
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Le Sukra 24 Otalir 1509 à 14h16
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| Il était clair que la jeune nelda était quelque peu déconcertée par les pensée du poisson. Aussi mignon était il, autant la sensation de cette discussion improbable lui conférait une quiétude certaine, il n'en demeurait pas moins que les réponses du poisson la dérangeait
C'est que... Voyez-vous... Je n'ai pas une intelligence suffisante pour me poser beaucoup de questions... Je ne sais pas vraiment d'ou je viens... Ma seule certitude (et encore), c'est que présence dans mon monde est liée aux pilier de poussières... Pour le reste, j'avoue mon ignorance la plus extrême...
Elle hésita un peu puis reprit :
Je ne sais même pas si ce monde est réellement celui que je crois être... Alors je cherche... D'où ma curiosité...
Cela lui paru tout à coup comme finalement la seule évidence à ses yeux :
Le pont par exemple, c'est bizarre... Lorsque je suis entrée dans la grotte, j'aurais du me trouver au bord de l'eau, enfin, sinon, j'aurais du descendre et au lieu de cela, je me suis trouvé dans cette espace gigantesque qui n'apparait pas exister dans le monde de Syfaria...
Un frisson la parcourra que le poisson ne pu sans aucun doute ne pas percevoir :
Où sommes nous exactement ici ?
...
...
...
Après une longue respiration, sentant qu'elle devait également répondra aux interrogations légitimes du poisson, Ysiageult sentit qu'elle devait dire le fond de sa pensée et être la plus honnête possible. Elle repris avec un ton tout aussi inquiet :
Concernant les "fragments", et notamment celui de la case, pensez vous qu'il reste fermé parce qu'il s'agit d'un chat ? D'ailleurs, y a t-il beaucoup de ces "fragments" ? Bien sur, je ne voudrais pas abuser, ni violer quelque règle d'usage que ce soit... Encore moins porter préjudice à quiconque... Mais... euh... Que faudrait-il faire pour aider ce personnage ? Que souhaiteriez vous en échange ? C'est que je possède bien peut de choses...
Elle se mis alors à genoux, rapprocha son sac, fouilla à l'intérieur et en sortit une bourse de pièces, une autre plus petite qui contenait des cristaux, des plans, des cartes, un carnet de notes, un pétale de fleur de fiel... qu'elle déposa sur le sable avant de se ré-allonger et de tendre la main dans sa position initiale...
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Le Dhiwara 25 Otalir 1509 à 18h12
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| Ysiageult put ressentir un frisson d'impatience dans les mouvements du poisson.
Après un long silence, celui-ci s'exprima de nouveau, selon les étranges lois de ce dialogue.
" J'ai l'impression que vous vous occupez beaucoup de savoir où vous vous trouver...
Sans vous occupez de vous y trouver et d'en profiter, tout simplement.
Mais j'imagine que c'est un truc propre aux votre. "
Il s'agita un instant dans l'eau, en proie à d'intenses réflexions.
" Les fragments restent fermés pour des raisons qui leur sont propres.
Et ces raisons ne sont pas toujours évidentes, ni mêmes compréhensibles.
Quand elles sont connaissables... C'est tout un ensemble de facteurs, très certainement.
Quant à leur nombre, j'en sais rien et ce serait folie que d'essayer de les lister.
Il y en a une infinité, sans doute. Voir un peu plus que l'infini.
Un très grand nombre, dans tous les cas. "
Silence. Une sensation de mépris, froid et distant.
Le poisson s'éloigne de la main de l'Escarpe.
" Je peux l'aider moi, votre ami. J'en ai la possibilité.
Mais vous m'aviez pas dit que c'était un...Chat... "
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Le Dhiwara 25 Otalir 1509 à 21h25
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| Ahem, oui, voila bien l'un de mes grands défauts... poser des questions, demander... Au lieu de profiter... Mais que voulez vous... j'aimerais bien être plus... Hum... "détendue", mais voila qu'il faudrait que je change ma nature et ce serait sans aucun doute bien trop compliqué...
Lorsque le poisson s'éloigna de la main d'Ysiageult, la nelda prit alors un air à la fois coupable, gênée mais sincère :
C'est vrai que je ne vous ai pas dis qu'il s'agissait d'un chat et sans doute j'aurais du... Mais bon... Qu'importe... Ce personnage souhaite simplement retourner chez lui... Après tout s'il a vécu dans ce fragment qui s'appelle "la case", c'est que le fragment était plus ou moins d'accord, non ? Et puis, puisqu'il ne s'agit pas de l'endroit où nous nous trouvons, vous n'avez donc rien à craindre... A moins qu'il y ai également des poissons dans celui de la case ?
Elle hésita encore un instant :
Bien sur que j'ai promis à ce "chat" de l'aider mais ce n'est pas à proprement parler un "ami"... Tout juste une connaissance... Comme vous maintenant... J'aimerais bien devenir votre amie mais je ne vous connais encore si peu... D'ailleurs, à vous entendre, je ne sais même pas si les fragments accepterons de me laisser rentrer chez moi...
Ysiageult fit la moue en se tordant le museau. Vraisemblablement elle cherchait à réfléchir :
Si nous pouvons aider ce chat, j'en serais heureuse mais il ne faut pas que ce soit au détriment d'une autre créature... bien sur j'ai promis, mais... Il ne faut pas que quelqu'un en subisse les conséquence... Ne le prenez pas mal, mais c'est a première fois qu'un poisson me parle...
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Le Matal 27 Otalir 1509 à 19h25
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| La jeune nelda était éblouie par ce qu'elle venait de voir et avait bien du mal à en comprendre la teneur. Il était clair pour elle qu'il s'agissait d'une certaine forme de puissance à l'état sans doute complexe et vivante... La signification même de cette vision lui donnait le tournis... Mais de toute façon, comment pouvait-il en être autrement : un poisson qui parle et qui sourit ?
Je ne sais pas comment vous faîtes pour vivre sans coeur, cela m'apparaît tellement impossible... et en même temps j'ignore de quoi je suis faites réellement... Enfin, quand je dis "réellement", je me comprends... Alors... Alors je crois que je ne dois pas trop être surprise...
Elle esquissa un sourire puis continua :
Avez-vous croisé d'autres créatures dans ce fragment ? Qui pourraient par exemple m'aider... Hum... Quoiqu'il en soit, j'irais donc chercher votre "coeur" enterré quelque part dans un "jardin fleuri aux milles couleurs"... Dans un autre fragment... Et je reviendrais vous le rapporter si tant est que je le trouve, mais faites moi confiance pour essayer de toutes mes forces...
Ysiageult retira sa main de l'eau, regarda le poisson qui continuait de la fasciner et reprit :
Je ne le fais pas pour le "chat" mais pour vous... Mais... Etes vous certain de vouloir récupérer votre coeur ? Si vous l'avez enterré, c'était peut être pour ne plus le voir ni l'avoir ?
Elle réfléchit et conclu seule :
Au pire, je vous le déposerais ici, près de vous... ainsi, vous pourrez choisir...
A bientôt D'ylacem...
La jeune nelda semblait commencer voir poindre comme un sens à sa présence dans cet endroit. Elle se rendit compte tout à coup qu'elle allait devoir quitter ce lieu de paradis pour retourner sur le pont où tout était difficile et dangereux...
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