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La Place du Terreau

Retour sur le mouvement de la poussière.

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Sujet lancé par Narrateur
Le 03-03-1508 à 17h57
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Posté par Aliundil,
Le 04-05-1508 à 21h22
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Narrateur

Le Luang 3 Marigar 1508 à 17h57

 
*** La salle était préparée depuis belle lurette. Une table carrée de bois massif se trouvait en son centre, surplombée d'une somptueux lustre. Les fenêtres du mur ouest baignaient la pièce d'une lueur tamisée en filtrant à travers de longs rideaux clairs.

À une extrémité de la table se trouvait deux tiers des Six, soit Idrys Alveck, Dutriam Lethra, Bathi Dhur et Syphine Andromar, la mère de tous les confrères. Au côté opposé du carré se trouvaient les trois chaises assignées à ceux qui revenaient du Concile pour en faire le récit. Les deux autres côtés devaient être occupés par les membres invités par leurs grands chambellans.

Derrière chaque siège se trouvait un garde vêtu de rouge et portant l'insigne du Terreau, membres de la garde personnelle de Syphine Andromar. ***




 
Aliundil

Le Luang 3 Marigar 1508 à 20h16

 
Une demi-heure auparavant.

Dernière répétition face au miroir avant de se rendre à ce qui s'annonçait comme l'une des joutes verbales les plus difficiles qu'il aurait à mener de toute sa vie poussiéreuse. Luth et Terreau, Limonaire et Suaire, Trinité n'ignorait pas que ces deux pairs de deux seraient gagnantes dans la main d'un bon menteur, et selon ses observations ils étaient au moins deux à savoir se prêter au jeu du bluff. Lui ne mentait pratiquement, mais il possédait des atouts indéniables et des cartes de choix cachées dans sa manche.
Son reflet ne cillait pas mais sa respiration demeurait moins calme qu'à l'accoutumée. Les grandes lignes de son discours lui revinrent une dernière fois à l'esprit, entortillées autour de routines oratoires qu'il avait mit au point lors de rencontre avec d'habiles rhéteurs, et à l'occasion des lectures des grands manifestes du discours.

Trinité finit de se peigner et tira ses cheveux pour les attacher en une queue de chevale impeccable et lissée. Il enfila ensuite sa tunique blanche à manche courte et boutonnée d'or, et chaussa ses grandes bottes dans le silence de celui qui se prépare à livrer un combat décisif. Lorsqu'il se redressa, un sourire d'une méconnaissable douceur illuminait son visage d'ordinaire glacé. L'instant d'après, son visage retrouva sa froideur habituelle. Le Chambellan travailla encore trois fois son masque d'amabilité afin de n'y laisser apparaître aucune lésion, puis il éclata de rire. Un rire sonore, grave et bref qui lui détendit les muscles faciaux. Ses mains se croisèrent et se retournèrent pour qu'on entende craquer ses doigts tandis qu'il roulait des épaule pour les délier.

Pas besoin de revenir sur les exercices de dictions, il en avait fait assez jusqu'ici. D'un geste assuré et expert il noua son cheikh et sortit en trottinant, saisissant sa plus belle canne à la volée.

Trois mages s'occupèrent d'ouvrir une voie sûre à travers une foule de confrères de plus en plus instable, en proie ces derniers temps à une hérésie blasphématoire (un pléonasme ne sera pas de trop pour qualifier cette ignominie) mettant à mal la Confrérie des Six en des jeux de sordides manipulations internes. Hors de question de risquer le vol - ou pire, la destruction - des écrits capitaux qu'il transportait dans un porte livre démesuré, au bois sculpté et renforcé de métal. Bientôt, la pointe de la pyramide du Terreau transperça le ciel aramethéen. Elle apparut à Trinité comme un déclencheur, et immédiatement son esprit se vida, son comportement se métamorphosa.




Assit face aux visages plus ou moins expressifs, attentistes et attentifs, le dos droit et les mains jointes, le Chambellan du Calligramme attendit d'avoir l'attention totale de tous et toutes avant de commencer. Il promena un regard patient et amène sur chacun pendant qu'il trempait sa plume d'oie dans un encrier métallique. Sortirent alors du fin fond de sa gorge les premiers mots de cette réunion tant attendue, et curieusement ils glissèrent sur une voix affable, claire et douce.

Confrères, consoeurs, je tiens à tous vous remercier sans distinctions pour avoir répondu positivement à cet appel qui, je le crois profondément, nous aidera tous à comprendre notre actualité et à imaginer notre futur. Cette invocation aura pour but de provoquer plus que jamais chez nous une prise de conscience aiguë de ce que la Confrérie doit décider pour marcher vers un avenir lumineux, loin des ombres du doute et de la réclusion. Notre perle à la sombre clarté ne doit pas perdre de son éclat.

Voici donc pourquoi vous êtes réunis autour de moi, pour participer à cet effort, à cet acte de foi qui vise à maintenir notre société et notre identité au dessus d'un chaos prophétisé par ceux qui croient tisser l'histoire du monde à l'ombre de sa création. Car telle est la réalité de ces révélations. Ce qui s'est tramé au Concile et même bien avant sur la route des Obsessions n'est que malveillance et corruption. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une exagération. Et ne croyez pas pour autant qu'il n'existe aucun espoir car c'est bien au contraire ce qu'il m'a été permit de pointer du doigt à travers les spirales du chaos dans lesquelles deux confrères ont été pris avec moi.

Mais il serait bien maladroit d'expliquer sans que vous ayez posé des questions, car j'ignore ce que vous savez autant que vous ignorez ce que je sais. Qui souhaite commencer ?


Se suffire, c'est être puissant.

 
Syphine Andromar

Le Luang 3 Marigar 1508 à 22h14

 
*** La mère de tous les confrères observa le chambellan Trinité des Mots débuter son exposé. Il n'avait pourtant pas la réputation de se perdre en palabres enrobant ses propos, préférant à ce que l'on disait une efficacité froide à un enrobage réconfortant. Le fait qu'il se mette à vendre cette réunion comme un marchand qui tente de vous vendre une jolie bête malade lui mettait la puce à l'oreille... sans pour autant vendre une quelconque mèche. Il faudrait surveiller ce tydale de prêt. On le disait brillant, patriote et rudement efficace. Exactement le profil qui finit par vouloir gravir certains échelons trop rapidement... ***


Considérez que nous avons tous pri conscience de votre version des faits exposée sur le Consensus. Nous aimerions savoir si vos compagnons d'infortune ont quoi que ce soit à rajouter à votre versiond es faits avant de continuer.



 
Arthur Savile

Le Luang 3 Marigar 1508 à 22h39

 
*** Renfoncé au fond de son siège, grifonant sur ce qui semblait être une carte, Savile affublé de ses éternels habits de route marmonna à l'attention de son voisin...( ou peut être pour lui même puisqu'il ne quittait pas des yeux le parchemin... ***



Juste... le fait que certaines factions soient peuplées d'êtres aussi désespérants que vides d'intêret représente un grave danger pour tout Syfaria...


*** Puis, plus fort à l'attention de toute l'assemblée: ***


Trinité n'est pas homme à laisser des zones d'ombres, je corrobore donc totalement sa version des faits et ne voit rien d'autre à ajouter quant à leur récit...
Vous en savez autant que nous, tout comme si vous nous y aviez accompagnés, la fatigue, les coups, et surtout la stupidité du matriarcat et de l'equilibrium en moins...



*** Le ton n'était pour une fois pas réelement sarcastique... ***


 
Jemori Colcook

Le Matal 4 Marigar 1508 à 11h05

 
***
Jémori était jusque là plus ou moins distrait, caressant le bout de la canne lui servant pour marcher (seul signe visible de son état), il laissait vagabonder son regard ci et là ; mais aux paroles de la Grand Chambellan du Terreau, il leva un sourcil fort intrigué avant tourner la tête vers elle.
À son tour, il fit entendre d'une voix calme, posée et claire.
***

Je ne sais guère si 'rajouter à la version des faits' entre dans la divulgation des informations que j'ai pu saisir, mais effectivement, j'ai certaines choses à dire.

Bien que dans leur finalité toujours aussi obscurément sombres, dans les plans d'Ast'yrithgarmania Loïa, trahir et abandonner les Poussiéreux tout en se mettant à dos sa Civilisation n'était vraisemblablement qu'une courte étape.
Les Obsessions, la Tour et le Vortex n'étaient qu'un préambule, ne servant qu'à offrir de nouvelles voies à l'Avenir de Syfaria.
Il est persuadé que par son acte, le P'khen S'sarkh va se retirer des abords d'Ulmendya pour se tourner vers nul autre que les Peuples de Poussière. Laissant ainsi une marge de manoeuvre aux puissants de ce monde.
Au prix du sacrifice des êtres de vents, il entend permettre à Syfaria, ainsi qu'à son peuple, de se réorienter.


*** Préférant ne point s'avancer, le -de nouveau- chamarré se contenta de cela. ***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Aramanthe

Le Matal 4 Marigar 1508 à 14h05

 
*** Des données. Il manquait encore des données pour toucher le fonds du problème. Assise droite, drapée de mauve parme et les oreilles en pointe pour capter toute information intéressante, Aramanthe ne montrait au monde qu'un léger sourire, d'apparence inaltérable, ainsi que des yeux brillants d'attention.

Pas de question, non, il était encore trop tôt pour les questions. Elle captait quelque chose d'étrange d'Aliundil dont elle n'avait pas encore fait l'expérience. Seule chose sûre, ce n'était vraiment pas la bonne réunion pour dire un mot de trop. Il s'agissait de cheminer prudemment, et de regarder là où il mettaient leurs pattes. ***


 
Syphine Andromar

Le Merakih 5 Marigar 1508 à 06h30

 
*** Un léger pincement de lèvres. Là fut la seule réaction mesurable face l'exposé du chambellan Colcook. Syphine Andromar laissa un moment planer afin que les interrogations se formulent et, en l'absence de ces dernières, continua. ***


Et quelle a été la réaction des envoyés des autres factions par rapport à la traîtrise de ce Loïa ? Ou par rapport aux agissements de nos propres envoyés ?

 
Aliundil

Le Julung 6 Marigar 1508 à 13h58

 
Trinité resta une poignée de seconde en arrière.

Rajouter quelque chose ? Il imagina bien que Jemori et Arthur auraient bien des détails à fournir pour étoffer le maigre récit destiné au peuple grouillant d'Arameth, mais il sourit intérieurement en entendant les réponses de ses deux compères. Comme ils savaient parler de la meilleure manière et au meilleur moment. La parole du Grand Chambellan Andromar retint néanmoins son attention en ceci que l'ancienne tchaë paraissait se contenter du rapport tronqué, infirme, bâtard, approximatif, abstrait que Trinité avait livré dans les Pensées sombres.
Non, bien évidement non, ça ne pouvait être ainsi.

Trinité s'enfonça dans son fauteuil sans se débarrasser du sourire affable et croisa doucement les bras.

Quelle est la réaction de l'idiot lorsque le sage montre du doigt les Lunes ? Il se met à baver et s'étouffe dans son écume car la pression du savoir est trop élevé pour sa fragile boite crânienne.

Les autres émissaires ont rivalisé de stupidité tout en s'efforçant de tout faire pour être sûr de ne rien comprendre : détérioration de matériel indispensable à notre survie, envoie des propositions d'entraide dans les tréfonds abyssaux de l'inconscience, violences répétées et allègres sur leurs cerveaux respectifs, mensonges, mépris, insultes, en un mot tout ce charme exotique venu d'ailleurs qui pousse chaque jour notre Confrérie à rester bien au chaud au cœur du désert.

Deux tiers n'ont pas compris sur l'instant la trahison et se sont rués dans la Tour comme de braves pantins, tandis que l'autre tiers est resté figé d'abrutissement face au vaisseau Nemen qui s'en allait vers le lointain. Retenons pour exemple l'incommensurable réactivité d'Elara qui, bien après que Loïa eut été démasqué et que son vaisseau eut prit de l'altitude, s'écria à gorge déployée quelque chose comme : " Arrêtez ce vaisseau ! ". Tout simplement remarquable. Si vous aviez put l'entendre Jemori - entendre en effet car nous ne pouvons pas dire que nous l’écoutions- le rire vous aurait probablement fait lâcher prise.


Le Chambellan du Calligramme gratifia celui de la Diplomatie d'un aimable rictus de chapelier.

Nous pouvons cependant soupçonner deux poussiéreux de s'être posé des questions, voire peut-être même les bonnes, rajouta-t-il d'un ton léger avant de se pencher soudain sur son calepin pour revenir quelques pages en arrière. Son doigt parcourut en vitesse les lignes d'un petit paragraphe.

Quant aux réactions...

Trinité retourna ses mains paumes vers le ciel et laissa à Arthur Savile - ou n'importe qui d'autre en réalité - le soin de répondre sur ce délicat sujet.

Se suffire, c'est être puissant.

 
Arthur Savile

Le Julung 6 Marigar 1508 à 17h00

 
*** Arthur dit à voix basse:
***



Pour vous parler un instant seulement des "réactions" des autres envoyé à notre égard, je vous dirais que bien peu des poussiereux présents se sont montrés utile, à commencer par moi je le confesse, l'action décousue des uns, le manque de cohesion des autres rendaient difficile le travail en équipe... c'était sans compter la brutalité et la bestialité de ceux qui aiment le sang, eux, se comprenaient et se complaisaient à donner la mort à des créatures agonisantes qui auraient eu bien des choses à nous apprendre.

Donc pour résumer les réactions furent aussi diverses qu'inutiles, celle de mes camarades mises à part...

Le chambellan de la Diplomatie qui à vaillament embarqué comme passager clandestin à bord du vaisseau Nemen et le chambellan du Calligramme qui à rendu Loïa muet....



*** Il s'arreta la, conscient de ne faire que ressasser des choses sues et re-sues...
***


 
Jemori Colcook

Le Julung 6 Marigar 1508 à 17h18

 
*** Les lèvres du Chambellan de la Diplomatie se fendirent d'un sourire. ***

Je n'ai pas vraiment été parmi eux pour voir l'après trahison, mais les premières réactions furent :
Stupéfaction, déroute et immobilisme.


*** Le Tydale changea de position sur son siège. ***

Pour ce qui est d'une fois leurs esprits revenus, cela je n'en sais rien.

Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Arthur Savile

Le Julung 6 Marigar 1508 à 17h34

 
Il est dans votre revenu cher ami, l'hypothèse posée qu'ils en eurent un un jour...
***
dit mentalement le Tchae à ses deux camarades... ***


 
Idrys Alveck

Le Julung 6 Marigar 1508 à 22h05

 
*** Le regard du grabd chambellan du Luth fit un instant la navette entre la vieille et les trois aventureux chambellans avant qu'il ne se décide à relancer la discussion dans une direction qui selon lui leur épargnerait à tous une bonne demie heure de "Nous sommes les meilleurs ! ", "je suis sublîmement brillant ! " et autres paroles vaines qu'il n'appréciait que lorsqu'elles sortaient de sa propre bouche. ***


Vous avez mal interprété la question de notre Mère à tous, messieurs. Ce que nous désirons savoir, et dans le détail nous vous le prions, est la réaction de chaque faction par rapport à la traîtrise de ce Loïa et par nos propres agissements, c'est à dire ceux des représentants de notre faction.

Croyez-vous que la confiance générale des poussiéreux envers les Nemens ait été sérieusement ébranlée d'après les réactions que vous avez pu observer dans la tour ? Les différentes factions se sont-elles montré réticentes à faire un usage commun de toutes les Obsessions rassemblées ? Avons-nous joué un rôle de chef dans cette situationd e crise ou nous sommes-nous contenté de trouver les réponses en se tenant soigneusement à l'écart, suintants de mépris, pour enfin laisser les autres prendre le crédit de nos trouvailles par l'acte ?

Quelles seront les conséquences immédiates de ce Concile sur les relations inter-factions selon vous ?


*** Graduellement, le visage souriant d'Alveck avait pri du sérieux et était maintenant de marbre, voire froid. Visiblement, il voulait une toute autre tournure à cette réunion.

Suite à la reformulation légèrement cavalière de ses propres questions, Syphine Andromar émit un court gloussement en guise de rire et acquiesça aux dires du maître du Luth. ***


 
Jemori Colcook

Le Vayang 7 Marigar 1508 à 01h09

 
***
Pour une fois qu'il se contentait de répondre du plus simplement et franchement possible, il fallait qu'on vienne lui chercher des poux. Et à coup sûr, il imaginait déjà les noms d'oiseaux qui fusaient dans la tête de ces Grands Chambellan à la con.

De toute façon ne pouvant répondre à ces questions, le Tydale fit une moue pensive et s'adossa confortablement dans son fauteuil.
***

... Comme déjà énoncé, je ne peux que me prononcer sur les réactions à froid quant à la trahison du Nemen. Le reste, je n'en sais rien.
Je peux seulement vous faire part de ma pensée quant à la réaction immédiate que devrait prendre notre Faction, mais cela serait ne pas répondre à votre question.


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Idrys Alveck

Le Vayang 7 Marigar 1508 à 03h19

 
Alors peut-être les maîtres Savile et Trinité des Mots sauront-ils nous éclairer sur ces points ? Soyez bon joueur, maître Colcook. Si vous avez de votre côté vécu les choses fort différemment, vous avez néanmoins tous trois formé une équippe dans cette entreprise.
***
Une courte pause accompagnée d'un sourire en coin. ***


Non ?

 
Jemori Colcook

Le Vayang 7 Marigar 1508 à 12h31

 
*** Le Chambellan agita la tête de gauche à droite. ***

La raison du plus fort est toujours la meilleure, admettons donc que vous avez raison.

*** Un large sourire. ***


Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.

 
Arthur Savile

Le Sukra 8 Marigar 1508 à 02h26

 
*** Savile dit d'une voix neutre et blanche ***



Je vous répondrais alors simplement au risque de décevoir...

Non, guère, aucunnement, nous avons agis ou non chacun selon nos capacités mais nous n'étions pas une équipe, nous n'étions pas physiquement en même lieu et nos esprits ne flottaient pas dans les mêmes sphères...


 
Aliundil

Le Sukra 8 Marigar 1508 à 14h04

 
Trinité tendit une petite note à son ami Savile en esquissant un sourire badin, soutenant le geste d'un regard entendu de comploteur ironisé.

Vous serez peut-être surpris en l'apprenant confrère Alveck - et ce serait sans compter vos incroyables dons de prescience et votre vaste réseau de renseignement, celui là même qui s'infiltra à nos côtés entre deux amas gélatineux de cervelas corrompus, cachés derrière des tubes d'aciers plongeant dans les ténèbres de la terre, en d'autre terme et pour faire court, à sa place naturelle - mais nous ne formâmes en effet pas une, mais trois équipes. L'équipe Arthur, l'équipe Jemori, et l'équipe Trinité. Vous comprendrez, je n'en doute pas, que ainsi nous rentabilisâmes les actions de la Confrérie en agissant pour trois au lieu d'un seul.

Le Chambellan toussa doucement, le poing devant la bouche, et balada ses yeux au combien tranquilles sur les visages présents alors qu'il répondait au Grand Chambellan du Luth sur le ton léger de la conversation.

Puisqu'il faut répondre... faisons le chronologiquement en suivant l'ordre de vos questions, confrère Alveck.

La confiance aveugle qu'ont un grand nombre de poussiéreux en les Nemen n'a, peut-être, pas été sincèrement fragilisée et ce pour quelques raisons affligeantes mais, en y réfléchissant bien, incontournables que je vais résumer en un mot : stupidité. La majorité de ces crétins prétentieux, opportunistes, méchants, couards, pressés et j'en passe n'a mit que trop de temps à comprendre ce qu'il se passait autour d'eux pour sentir poindre en leur cœur un sentiment de trahison attribuable au Nemen. Ne cachons pas qu'un bon tiers au moins ont immédiatement agressé l'envoyée Nemen et qu'aujourd'hui encore ces mêmes demeurés doivent garder une vision ternie de la bienveillance Nemen ; mais la raison qui pourrait pousser à croire que leur confiance dans le peuple Nemen n'est pas suffisamment ébranlée pour qu'ils coupent les ponts soudainement – ce n’est qu’une hypothèse rappelons-le - est qu'ils n'ont pas entièrement compris tout ce qui se déroula sur place. Ils seraient incapables d'attribuer au Nemen du bien ou du mal.

Ce crétinisme outrancier s'est d’ailleurs aussi manifesté dans l'usage des Obsessions puisqu'en dehors des confrères, rares sont ceux qui acceptèrent d'utiliser leur pouvoir pour nous sauver de la menace extérieure.
L'avilissement par la bêtise fut tel que notre rôle de meneur se heurta à des esprits si étroit que les cerveaux n'avaient presque plus de place à eux dans ces boites crâniennes étrangères, entre l'orgueil et le mépris qui y prenaient déjà beaucoup de place. Ce qui nous offrit l'opportunité de diriger un temps de cette stérile d'intelligence aux moyens de sous-entendus et d'idée que certains furent trop fiers de s'approprier. Je pense notamment au nelda Kadvael'nar.

Pour conclure, de cette rencontre résulte l'affirmation de l'expression chauvine. Comme cela fut mentionné dans mon rapport adressé aux citoyens aramethéens, une poignée de diplomates ou d'émissaires sont intéressants et pourront être utilisés, quant aux autres, qu'il aillent au S'sarkh. De préférence en bateau.


Un ricanement s'échappa de la gorge d'un Trinité radieux.

Mais ne vous inquiétez pas, il ne nous faudra pas attendre longtemps avant d'être recontacté par tout ces médiocres pour nous rendre à nous ne savons quelle nouvelle rencontre dans l'espoir d'ouvrir des discussions diplomatiques, le tout sous le regard paternel et protecteur du P'khen'Ssarkh.


Ceux qui discutaient souvent avec Trinité (passons sur les extralucides aramanthiste pour qui le marbre avait des allures de mime extraverti) pouvaient sans trop de difficulté penser que s’il faisait, parfois, de l’ironie, elle restait en général quasi inidentifiable. Alors, ironie ou blasphème ? Jusqu’à preuve du contraire, personne n’avait trouvé de petit autel dédié à l’Adversaire sous le lit du Chambellan. Mais savait-il seulement chercher ?

Se suffire, c'est être puissant.

 
Dutriam Lethra

Le Sukra 8 Marigar 1508 à 17h43

 
*** Alors que le Grand Chambellan du Luth se recalait dans son fauteuil un air satisfait au visage, le maître du Suaire se pencha vers l'avant, faisant reposer son poids sur les coudes qu'il avait avancé en direction du centre de la table. ***


Pourrez-vous nous décrire en détails l'utilisation des Obsessions par le traître Loïa et lors de l'érection de la stase ? Je vous prierais d'être généreux sur les détails ou vos impressions, tant factuelles que personnelles. Nous avons le temps. Et d'ailleurs, où se trouvent les Obsessions de la Confrérie en ce moment même ?

 
Vernor Cereus

Le Sukra 8 Marigar 1508 à 19h30

 
*** Vernor n’avait pas décroché la mâchoire depuis l’ouverture de la réunion, seul le grattement ininterrompu de sa plume contre le vélin témoignant du vif intérêt qu’il portait aux exposés des Chambellans qui, tour à tour, avaient pris la parole avec plus ou moins d’éloquence pour relater les détails de leur expédition. La palme en revenant d’ailleurs (mais fallait-il encore s’en étonner ?) à Trinité des Mots qui, comme à son habitude, se montra aussi théâtral que captivant.

Retournant à ses notes, il lui fallut pourtant avouer avec une légère moue qu’il n’en savait pas beaucoup plus que ce que le compte-rendu accessible à tous dans le consensus de pensées lui avait déjà appris.

Calé au fond de son fauteuil et quelque peu intimidé par l’auguste assemblée réunie en ces quartiers du Terreau – jamais il n’avait siégé en présence d’autant de dignitaire des Six, et parmi eux la Mère de tous les confrères ! -, il laissait les Grands Chambellans mener les débats. Les habits d’inquisiteurs dont ils s’étaient revêtus pour l’occasion avaient pour eux la légitimité des puissants, et auraient été bien trop lourds à porter pour ses frêles épaules de chercheur.

A la question de Dutriam Lethra, il se redressa néanmoins, une lueur soudaine de curiosité dans le regard, qu’il posa instinctivement sur le Chambellan Savile. Vernor n’oubliait pas qu’à eux deux, ils avaient tenté de percer les mystères d’une Obsession dans les laboratoires du Suaire, sans succès. Voilà peut-être l’occasion de tenir sa revanche sur ces artefacts et d’en apprendre plus. ***


 
Aramanthe

Le Dhiwara 9 Marigar 1508 à 15h21

 
*** Aramanthe était adossée à sa chaise, les bras croisés, tentant autant qu'il lui était possible de cacher ce qu'elle pensait réellement. Elle était là en tant qu'observatrice, et par les flux, elle observait. Beaucoup de gesticulations, peu d'explications, on noyait le poisson dans le plus pur style de la Trinité des Mots. De sorte qu'un léger sourire se peint sur ses lèvres aux questions du grand chambellan du Suaire. Simples, excellentes, et pour peu que les réponses y soient explicites, potentiellement informatrices, non seulement sur les évènements mais également sur les Obsessions. ***


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