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Certains poètes écrivent des rimes envoûtantes sur leur ville, chantent des odes aux reflets du soleil sur les toits et évoquent avec lyrisme les bruits familiers de la vie quotidienne ; mais ceux là ne vivent pas dans les bas fonds d’Arameth.
Gris et sales, pleins de bruits, de bagarres et de fleurs de fiel.
Oh il existe bien des poètes ici bas, mais ils parlent des sanglots, des plaintes et des cris d’agonie qui résonnent dans les ruelles.
De la couleur des pavés salis par le sang.
Ces bas fonds sont physiquement synonymes de chaos et d’enchevêtrement de taudis.
Les travaux honnêtes n’y sont pas légion, de telles sorte que les ‘’habitants’’ recourent à tous les moyens possibles et imaginables pour y survire.
La plupart d’entre eux volent ou acceptent des tâches qu’aucun sain d’esprit n’accepterait.
Il y a là bas des puissants, rusés et surtout prudents. Ils savent comment se cacher de l’Ordre et de leurs ennemis, et comment cacher leur richesse sous une façade miséreuse.
Ce sont des maîtres voleurs et les moins scrupuleux des aventuriers.
Mais tous les habitants n’y sont pas sinistres et mauvais.
Le ‘quartier’ abrite sa part de noble âmes brisées par Arameth et ses conspirations : poètes et bardes qui n’ont jamais réussi à se faire de nom, magiciens qui ont consacré toute leur fortune à la poursuite d’un impossible rêve, guerriers qui ont tout perdu et se noient dans l’alcool. Et puis il y a les fous, incapables d’accepter la réalité comme elle est.
On peut toujours y acheter et y vendre toutes sortes de choses.
Les vendeurs et les receleurs imposent leurs tarifs, tout comme les préteurs sur gages et les usuriers. Il y existe des gargotes qui vendent la bière la moins chère et la moins goûteuse de tout Arameth, et des arènes de fortunes où l’on peut jouer sa vie contre celle d’un autre.
Tous les damnés qui y vivent ont une expression de désespoir au fond des yeux.
Il n’y fait pas bon vivre, et encore moins de s’y perdre.
Car l’Espoir y est jalousement traqué…
Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.
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