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Le Vayang 31 Dasawar 1510 à 15h13
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| C’est sa symbiose qui la trahit.
Non sa folie.
Des fous, il y en a plus qu’il n’en faut à Arameth.
Des folles aussi.
On les appelle les Confrères.
Des symbiosés, il y en a moins.
Et quand ils s’avèrent étrangers, autant dire qu’on est face à un cas.
La fameuse exception qui confirme la règle.
C’est ce qui l’arrête alors qu’elle erre dans les rues de la cité dévastée : l’éclat d’une conscience, par la symbiose révélée. Anandra. C’est en tout cas ce qu’elle perçoit. Quant à en savoir plus… L’ombre dans laquelle l’intruse se fond lui cache ce qui pourrait l’aiguiller : l’être qui se terre au creux de la muraille est une Tydale sans aucun doute, mais de là à en déduire d’où elle vient… il en faut plus.
Autour d’elles les bâtiments sont en partis détruits, les murs qui tiennent encore debout dangereusement fissurés. Ici et là des cristaux d’effluves se dressent, souvenirs malsains du combat mené il y a maintenant plusieurs mois…
Dérangée dans ses sombres pensées par l’apparition impromptu de la mystérieuse symbiosée, elle prend soudain conscience de l’inévitable. À force de tourner dans le labyrinthe des ruelles écroulées, elle s’est égarée, incapable de se rappeler de quel côté des remparts elle peut bien se trouver… Ce qui a une considérable importance : car si l’étrangère a tous les droits de se trouver côté faubourgs, il n’en est rien du côté cité… Une inextricable situation due à l’écroulement d’une partie des murailles séparant jusqu’alors la périphérie de la ville accessible aux voyageurs et le cœur de la cité réservé aux Confrères.
D’où son trouble actuel.
Bon, bon, bon.
D’abord, où on est ?
Et ensuite, c’est qui celle-là avec son regard perdu ?
Prenons les choses dans l’ordre.
Excusez-moi… Autant rester cordial : elle n’a aucune idée de qui peut être son interlocutrice, et, de ce qu’elle en devine, elle peut tout aussi bien être une tueuse sanguinaire qu’une mère de famille dévouée. Quoiqu’elle préfèrerait la seconde proposition. Beaucoup moins dangereux. Surtout quand on est seule en face à face.
Pourriez-vous me dire où nous sommes ?
Au royaume des fous…
Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.
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Le Luang 3 Jangur 1511 à 19h53
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Les yeux sont restés fixes sur la nelda, en attente d'un signe, d'un mouvement, d'un rien? Qui sait, mais le regard est toujours aussi intense.
Perdue ici, oui, car ici pas dire que tu n'es pas confrère, sinon confrères mechants, hein?
Le regard s'affole, la jeune tydale se cache maladroitement derrière un muret.
Alors toi rien dire aux mechants confrères hein?
La voix est criarde, peureuse et stridente. Nul doute que la panique gagne.
Anandra
Faucheuse du Matriarcat du Declin
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Le Merakih 12 Jangur 1511 à 23h07
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Prêt d’Achara il toise toujours la tydale du regard. Pour la nelda au fil de la conversation.
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Ça va on fait aller.
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Quelques présentations, inutiles pour des symbiosés sains d’esprits puis sans plus de mots que cela, la dénommée Anandra grimpe sur le mur avec grande facilité et disparait. Soma hausse un sourcil, c’est certain elle est taré.
***
Stupéfiant…
…
Je suppose que vous n’en savez pas plus que moi sur cet étrange comportement.
*** Il soupir. ***
Il va être difficile de lui parler maintenant. Tant pis…
Passez une bonne journée.
*** Son sac sur l'épaule, le tydale s'éloigne. ***
"Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur."
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Le Vayang 14 Jangur 1511 à 16h05
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| Elle est en train d’échanger quelques rapides pensées quand la clandestine se redresse brusquement, semblant prête à frapper. Elle n’a pas le temps d’esquisser le moindre geste de protection que la Tydale est déjà en train d’escalader le mur contre lequel elle paraissait jusqu’alors vouloir s’enfoncer.
Et de disparaître.
Le petit cigare continue tranquillement à se consumer en douces volutes de fumée.
Elle ne peut retenir un soupir d’agacement : la raison de la présence d’une Justicière du Déclin en plein cœur d’Arameth est plus que préoccupante... Même dans le cas où elle agirait de sa propre initiative, comme on le lui a assuré. Ce qu’elle est loin de prendre pour argent comptant : elle a beau avoir confiance en son contact, il n’en reste pas moins qu’il s’agit, lui aussi, d’un membre du Matriarcat… et que les relations diplomatiques entre les deux factions n’ont jamais été aussi tendues que maintenant.
Elle en est là de ses réflexions quand elle réalise que le Mage du Limonaire est en train de s’éloigner, la plantant tranquillement, toujours aussi paumée, dans la petite ruelle délabrée.
Récapitulons : il a surgi de nul part sans se fendre de la moindre formule de politesse, il s’est incrusté dans un échange qui ne le concernait en rien ce qui n’a eu pour conséquence que d’effrayer un peu plus la Tydale, et maintenant il se tire gentiment comme si de rien n’était…
Elle inspire une dernière bouffée de fumée avant de jeter le mégot d’un geste vif.
Pas si vite.
Elle le rejoint en quelques pas tintinnabulants.
Je vous accompagne.
La destination n’a pas la moindre importance : elle a surtout besoin de se repérer.
Mais, dites-moi plutôt… À quelle occasion avez-vous connu notre mystérieuse fugitive ?
Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.
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