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Le Luang 9 Marigar 1509 à 21h36
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| La foule dense continuait de charrier son lot de destins dans les dédales du Luth. Mais dans cette marée, une tache rouge refusait d'être engloutit sous la masse des autres couleurs. L'écarlate naviguait comme dans une danse, de pas en pas, elle se jouait des ombres sur une musique qu'elle devait être la seule à entendre.
Enfin, sa petite silhouette sortit du courant pour se réfugier dans une étroite ruelle. Son dos rencontra le doux et froid contact de l'édifice qui s'élevait derrière elle.
Elle leva ses yeux sombres au ciel. Son visage diaphane perlait de quelques gouttes de sueurs moites. Certains de ses cheveux noirs collaient à sa peau. Sa bouche entrouverte avalait l'air frais de l'hiver avec gourmandise.
Ses mains vinrent caresser la pierre dans son dos. Elle prit un instant pour retrouver son calme. Son ventre si discret s'élevait et s'affaissait au rythme enivrant de la vie. Dans cet état, tendu, haletante et passionnée, elle dégageait une sorte d'image rêvée par les hommes lors de leurs nuits solitaires.
Tout en elle inspirait, la passion, le plaisir et la séduction, du moins, avant que son visage ne retombe sur sa gorge et que ses yeux ne se ferment. Ses cheveux vinrent alors couvrir son visage. Ne laissant plus qu'aux spectateurs de la scène le soin de se délecter de ses lèvres blanches et fines appelant l’idée d’un baiser interdit fais à un être aux allures juvéniles et pures.
Den’rin continuait à léviter lentement au coté de la Tchaë. Ses yeux rouges posées sur elle, silencieuse.
Elle s’écarta du mur et fit un pas de coté pour se retrouver face au bâtiment. Elle releva les yeux vers la porte. Son faciès, à l’instant, n’exprimait véritablement rien. Comme le visage d’une poupée inexpressive, son regard semblait voir un autre monde. Ses lèvres étaient l’une contre l’autre. Les dernières traces du voyage avait disparu.
Tous ce qui restait était sa silhouette droite sans pour autant être contrarié. Ses épaules maintenus, ses pas soignés la menèrent jusqu’à la porte d’entrée. S’affaissant doucement, elle posa sa petite valise devant elle puis retrouver son port. Tendant sa main et frappant avec le dos de cette dernière la porte en trois coups successifs et dosés, elle signala son arrivée.
Son visage alors changea, ses yeux s’animèrent comme ci la vie venait de se rappeler de sa propre présence. Ses lèvres s’incurvèrent un sourire polie et doux. Son visage prit un air avenant, motivée tout en demeurant polie et serein.
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Le Matal 10 Marigar 1509 à 21h01
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| Les minutes qui passèrent ne semblèrent avoir aucune prises sur la Tchaë. Ce n'est que quand la porte s'ouvrit et que la femme lui fit face que le visage de la jeune fille s'anima d'un nouveau signe de vie.
Elle baissa alors humblement la tête, révélant ainsi ses cheveux sombres et fins. Ses petites mains blanches allèrent aux pans de sa robe écarlate pour les soulever.
Elle croisa ses jambes avant de les plier profondément dans une révérence respectueuse. Ses épaules demeurèrent droits et elle revint à sa position initiale sans peine.
Son visage se releva à nouveau pour regarder la tydale qui lui faisait face. Dans ses yeux sombres, on pouvait lire la douceur et l'amabilité, le soin apporté à ne pas heurté et le soucis de se rendre agréable. A cela était ajouté quelque chose de plus, de personnel pour la personne qui lui faisait face, le désir franche d'apporter le réconfort à la mélancolie de son interlocutrice. Son sourire exprimait toujours ce paradoxe, avenant, motivée tout en demeurant poli et serein.
Alors, ses lèvres s'agitèrent et sa voix s'éleva dans les airs. Étrange timbre pour une personne de cette constitution, il n’était pas aigu comme on aurait pu l’attendre d’une si frêle personne. Il n’était pas sophistiqué, il n’était pas travaillé en expressions théâtrales, il n’était pas faux. Il n’était pas non plus trop grave et roque comme on aurait pu le craindre pour une représentante de la gente féminine.
Il était juste chaud, doux, simple et clair. Il ressemblait à ce ton qu’utilisent les mères cherchant à apaiser le cœur des enfants troublés, ce ton qu’on a tous connus mais qui sortait de sa gorge avec un naturel déconcertant et caressait nos oreilles d’une chaleur réconfortante.
Je vous remercie de votre accueil. Je me nomme Su'zu Raï'n et je souhaiterais rencontrer la maîtresse des lieux pour lui proposer mes humbles services.
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Le Matal 10 Marigar 1509 à 23h33
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| Sans un mot, l'hôtesse fait entrer Su'zu Raï'n dans la bâtisse.
Un long couloir qui mène à une grande salle circulaire et meublée.
Lumière et ambiance feutrées. Décorations riches et baroques.
Rideaux pourpres, canapés et fauteils. Senteurs et arômes.
Des filles, quelques unes, aux regards profonds.
Un long escalier de bois sombre.
Un long étage que montent les deux femmes, en silence.
Un autre couloir. Plus petit, plus discret, plus étroit.
Une porte. A laquelle frappe la guide.
Madame, c'est Velaya. Une jeune fille voudrait vous parler.
Su'zu Raï'n. Elle veut vous rencontrer pour vous proposer ses services.
Une réponse indistincte, provenant de la chambre.
Velaya ouvre la porte à son invitée et lui fait signe d'entrer.
Une petite salle bien remplie. Des bibliothèques, des commodes.
Beaucoup de papiers dans un grand bazar. Une fenêtre, entrouverte, qui donne sur la rue.
Derrière le bureau, dans son siège, une grande femme à la tenue sophistiquée :
Elle lève les yeux vers son invitée.
Entre je t'en prie.
Velaya, tu peux nous laisser. | |
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Le Merakih 11 Marigar 1509 à 00h38
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| La Tchaë passa donc la porte avant de l'entendre se refermer derrière elle. Elle fit trois pas dans la pièce, gardant un port correct, sans que ce dernier n'apparaisse nullement sophistiqué ou rigide, pour se mettre à deux pas du bureau ou elle stoppa sa démarche.
Son regard fixait un point vague dans la pièce. Elle ne faisait preuve d'aucune curiosité pour ce qui l'entourait. Elle salua à nouveau avec le même respect et le même soucis la personne qui se trouvait assise de l'autre coté de la pièce.
Quand elle releva la tête, cette fois, ses yeux sombres caressèrent ceux de son interlocutrice. De son visage, il était bien difficile de définir quoi que se soit.
Elle demeurait toujours avec le même faciès. Même si de nouveau dans son regard se jouait un nouveau sentiment, personnellement appliqué à la personne qui lui faisait face, ce dernier exprimait un respect attentif.
A nouveau, sa voix s'éleva à nouveau. Plus grave peut être? Plus chaloupé aussi, jouant surtout sur la profondeur des sons graves que sur la pertinence des aigus, elle dit:
Je vous remercie de bien vouloir me recevoir. J'espère pouvoir vous convenir.
Elle ne dit rien de plus et laissa le silence s'installer.
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Le Merakih 11 Marigar 1509 à 15h18
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| La Tchaë prit le verre entre son index et son pouce puis elle accompagna le mouvement d'une inclinaison de la tête comme tout remerciement. Elle fit deux pas en arrière, puis elle passa sa main de libre derrière elle pour ramener les pans de sa robe avant de s'asseoir. Elle demeura droite sur le dossier sans pour autant paraître raide. La jeune fille ramena ses bras contre elle et garda ses mains l'une près de l'autre, reposant sur ses cuisses.
Son regard sombre revint à la tydale. Rien ne semblait changer en elle. Elle attendit que son interlocutrice est fini de lui parler pour lui répondre le plus naturellement du monde.
Les personnes qui m'ont côtoyés me reconnaissent certaines qualités. Ils me qualifient de personne à l'écoute, capable de taire sa propre voix pour laisser le cœur des gens s'exprimer.
Il semble que de ce même silence vienne une impression de calme qui apaise ceux qui m'entourent. Ma voix est apparemment aussi quelque chose qui plait, qui rassure et réconforte.
Enfin, il semble que mon corps ne soit pas dénué d'attrait. Attirant autant ceux qui veulent protéger la fragilité de ce dernier que ceux qui voudraient la corrompre, la mener, la diriger. Les dilettantes piégés entre ces deux sentiments sont les plus attachés à ma personne.
Derrière elle, flottait lentement Den'rin, sa moue. Sans mot dire, ses petits yeux rouges regardant fixement la Tchaë.
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Le Merakih 11 Marigar 1509 à 18h24
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| La Tchaë porta le petit verre à ses lèvres mais n'y trempa que ses lèvres diaphanes puis elle ramena ce dernier à sa place initiale. Elle croisa la jambe droite sur la jambe gauche, révélant ses petites socquettes noires. Elle posa le verre sur l'accoudoir et lia ses mains sur le sommet de son genou. Ses bras serrèrent sa poitrine juvénile.
Elle poursuivit sur le même timbre, sur ce ton changeant selon les mots. Sa diction était parfaite sans être lourde, pompeuse ou sophistiqué. Elle était juste agréable.
Il se trouve que mon entourage reconnaissait mes talents et me définissait comme une personne agréable. J'ai donc décidé de faire de mon métier ce que je suis capable de faire le mieux. C'est à dire, être agréable.
Den'rin poursuivait sa lévitation, semblant totalement ignorer le regard de la tydale. Elle avait toujours les yeux rivées sur la Tchaë et ne semblait pas devoir en démordre. Étrangement, son vol s'accordait parfaitement à l'attitude de la jeune fille.
J'ai été attiré par la Boite de Pandore car elle semble être le seul établissement aujourd'hui à avoir accueilli une symbiosé en son sein. Cela m'a donc intimement guidé jusqu'à votre établissement.
Alors qu'elle parlait, quelque chose changeait dans son regard. Ses yeux sombres caressaient désormais le regard de la Tydale comme une invitation à confier ses soucis, ses pensées vagabondes, ses fantômes. Son sourire se fit plus intime, plus fin, emplie de compassion, d'encouragement à libérer son cœur du poids de la solitude et en fin de compte, se livrer. On pouvait y revoir soudain, une sœur ou une mère écoutant avec affection.
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Le Julung 12 Marigar 1509 à 18h38
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| Sora ferme les yeux un instant, comme pour chasser une pensée ou en faire venir une bien précise. Elle respire doucement et laisse quelques secondes s’écouler.
Puis elle sourit, vaguement, d’un sourire las et satisfait à la fois.
De nouveau son regard s’attarde sur la Moue, avant de revenir sur la jeune femme.
Un regard qui dit tout et rien à la fois. Ce qui est certain, c’est que le duo a un effet sur elle.
Elle se lève et jette un œil par la fenêtre, dans la rue, en tournant le dos à Su’zu.
Une gorgée, deux gorgées. Il n’y a plus qu’un fond dans son verre.
J’aime connaître les filles qui viennent ici. Leur caractère, leur histoire, leurs tourments.
La Boîte de Pandore n’est qu’une coulée d’ambre qui capture des âmes.
En devenir membre, c’est pratiquement une profession de foi.
Sora se tourne légèrement vers son invitée.
Qui es-tu, Su’zu Raï’n ? Quel chemin t’a mené jusqu’à ma porte ?
Et pourquoi devrais-je te laisser entrer ? Tu as des qualités, certes, mais les défauts sont toujours plus révélateurs…
Tuas forcément des rêves, des espoirs, des envies, un passé.
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Le Julung 12 Marigar 1509 à 19h20
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| La Tchaë suivit son interlocutrice du regard sans jamais vraiment en changer. Elle écouta silencieusement la Tydale lui parler et attendit patiemment de pouvoir de nouveau capter à nouveau son regard. Quand ce fut le cas, son expression avait légèrement changé.
Ses cheveux sombres couvraient davantage son visage, pour l'assombrir. Son visage était légèrement baissé alors que ses yeux regardaient vers le haut. Le timbre de sa voix était plus douloureux, plus monotone, à la recherche du pardon.
De ceux qui m'ont connus et qui m'ont aimés. Tous m'ont posés un jour ou l'autre ces questions. Et jamais, je ne leurs ai répondu. Je ne l'ai jamais voulu car à mon sens, si je définis ce que "je suis pour moi-même", je ne pourrais plus "être ce que je dois pour les autres". Je perdrais le talent qui fait de moi une personne agréable pour chacun.
C'est un défaut qu'on me reproche car en fin de compte, on ne sait jamais qui je suis. Cela m'a donc naturellement amené à vouloir servir dans un établissement ou la question n'aurait pas forcément d'importances aux yeux des clients.
Les autres défauts qu'on me prête y sont liés de prêt ou de loin. Les gens méfiants ne me supportent pas car je me montre généreuse sans explication et je demeure une inconnue en fin de compte. Mes motivations les obnubilent et peuvent les mener à la violence.
On me caractérise aussi par mon incapacité à me mettre en colère. Je sais que certains pourraient prendre cela pour un défi mais des gens, des plus passionnés souvent, ne supportent pas l'idée que je ne puisse me rebeller. On reproche à ma volonté d'être trop faible et de trop rapidement fuir, d'être insaisissable.
C'est ainsi qu'on caractérise mes principaux défauts.
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Le Vayang 13 Marigar 1509 à 19h13
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| La réponse de Su’zu éveilla distinctement la curiosité de Dame Sora.
Celle-ci scruta la Tchaë, un long moment, l’air sceptique. Presque méfiante.
Elle semblait prendre pleinement conscience de son interlocutrice, pour la première fois.
Elle hocha de la tête, répondant à quelque raisonnement privé, et termina son verre.
J’ai bien peur que de ne pas saisir la moindre lueur de mensonge dans tes paroles.
Est-ce vraiment possible, ce que tu m’avances ? Faire cela, ce métier, sincèrement.
Par pur altruisme, gentillesse, générosité, bienveillance…dévouement ?
Quasiment par bonté, oserais-je dire.
La matrone laissa glisser un silence, le temps de se resservir un verre de liqueur.
Bien, nous allons donc...
Sora n'eut pas l'occasion de finir sa phrase. Velaya, sans même l'annoncer, introduisait Adina Oriban dans la pièce.
La maîtresse des lieux leva les yeux vers la nouvelle venue et haussa un sourcil.
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Le Vayang 13 Marigar 1509 à 21h30
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| A l'instant ou la porte s'ouvrit, la Tchaë quitta la tydale du regard pour se lever sans précipitation. Elle tourna sur son pied droit pour pivoter et se retrouver face à la nouvelle symbiosé.
Son visage changea à son intention avant de s'abaisser. Ses mains qui s'étaient jointes l'une à l'autre au niveau de son bas ventre se séparèrent pour aller aux pans de sa robe. Elle passa un pied devant l'autre puis plia ses genoux. Cela avait pris très peu de temps, ces mouvements étaient fait avec sobriété mais ne dénotaient aucun empressement particulier.
Son faciès revint à hauteur de la nouvelle arrivante. Ses yeux sombres caressèrent alors le regard vert qui lui faisait face. Ces derniers étaient doux et rassurant, il ressemblait un peu à ce regard qu'on fait quand on salue un parent qui après avoir fait un très long voyage, viens de franchit le pas de sa maison. Ses lèvres s'incurvèrent légèrement en un sourire franche et apaisant.
Alors, une chose particulière se produisit. Sa voix s'éleva. Mais elle s'éleva tout d'abord dans l'esprit de la symbiosé puis quelques centième de secondes plus tard, elle semble dire la même chose de manière plus conventionnel.
Salutation Adina Oriban.
Dit-elle de sa gorge mais qu'avait elle dit par l'esprit? C'était diffus, plus comme une impression, un effleurement, des mots, des concepts a peine murmuré à l'oreille de la tydale aux cheveux noirs. Un mot semble rester comme une empreinte de cette étrange expérience, "Bienvenue".
Den'rin, quant à elle, avait pivoté dans le même temps et poursuivait son vol en fixant toujours la Tchaë de ses yeux rouges.
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Le Sukra 14 Marigar 1509 à 19h56
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| Adina observa un instant Velaya et faillit rire de se première question. Mais elle se retint, toujours plus curieuse de découvrir ces lieux et s'ils étaient à la hauteur de leur réputation. Le ton un peu péremptoire de Velaya lui fit lever un sourcil, malgré cela elle entra à la suite de la jeune demoiselle.
La maison finement décorée entrait dans la cadre, mais Adina attendait de voir ce que la boîte de Pandore pouvait cacher...Une maison de Dames éduquées, fines et permettant aux autres de se divertir dans une ambiance emplie de grâce ou une maison close aux tarifs prohibitifs permettant à une certaine élite de toucher à ce qu'ils croient être un luxe absolu...Ou peut être les deux.
Adina était tout à ses pensées, son mou sur son épaule ouvrant de grands yeux, lui qui était arrivé finalement il y a peu sur ce monde.
dit :C'est joli ici, c'est luxueux sans être tape à l'oeil...C'est déjà ça. Mais restons réalistes, je ne crois pas que tout ce décor change un état de fait...Nous sommes tout de même dans une maison de divertissements.
Attendons de voir ce que la gérante va dire et ne nous offusquons de rien. Si c'est un bouge paré d'un vernis, nous le saurons bien vite, si ce n'est pas le cas...Ma foi, je pense que la conversation sera plus intéressante.
Adina sourit à son mou et l'effleura du bout des doigts, sans se soucier de ce que Velaya pouvait penser, comme détachée et un peu ailleurs, elle attendit que Velaya l'introduise auprès de la gérante des lieux et entra dans le bureau de celle-ci.
Adina observa cette dame parée d'une robe violette et son air interloqué. Elle remarqua alors la présence de Su'zu Rai'n et reconnu immédiatement cette pensée et cette voix apaisante et douce.
Salutations Dame...Su'zu Ra'in si je ne m'abuse...Adina sourit et salua Su'zu Ra'in d'un geste souple et se tourna vers la Dame en violet qui semblait tenir cette fameuse maison. Elle fit une demi révérence, restant prudente quant à la façon de saluer, ne sachant le grade exact de son interlocutrice et attendit, un léger sourire aux lèvres.
Madame, je suis enchantée de vous rencontrer. | |
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Le Matal 17 Marigar 1509 à 21h21
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| Adina prit un instant pour observer Dame Sora verser le vin dans le troisième verre, elle pencha presque imperceptiblement la tête, un léger sourire aux lèvres.
Lorsque Sora finit de verser le vin, Adina, visiblement satisfaite de la façon dont avait été versé le vin, inclina plus franchement la tête et prit place sur la chaise désignée par Zora prenant délicatement le verre.
Amie? Non, juste une furtive pensée madame...Dans les méandres de la symbiose, on se perd toujours un peu et l'on croise des pensées de personnes fort affable...Il faut bien le reconnaître.
Adina souleva un sourcil et fit tourner le verre pour observer la lumière à travers la douce couleur du vin, regardant la Tchäe à travers le verre. Puis, elle reposa alors son attention sur Zora.
Madame, je viens à vous par pur...Hum...Egoïsme? Les sentiments que peuvent éprouver toutes ces personnes venues se divertir en votre maison me fascinent au plus au point, que la cause des divertissements soient plus ou moins avouables...La cause, ou les conséquences, d'ailleurs...J'ai besoin de lire, de les ressentir à mon tour pour mieux m'en emparer et les retranscrire ensuite que ce soit par la musique, les mots ou simplement un sourire...Le reste étant affaire de goût.
Et il faut bien avouer une dernière chose...On ne peut vivre, hélas, que d'amour et d'eau fraîche, il y a longtemps que j'ai oublié ce principe. Ainsi, je viens aussi à vous pour me permettre de survivre en ce monde...Encore une touche d'égoïsme, n'est-il pas?
Adina leva légèrement le verre vers Zora, déposa délicatement ses lèvres sur les bords du verre et but une gorgée de vin.
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Le Luang 23 Marigar 1509 à 09h55
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| Dame Sora acquiesce suite à l'intervention de Adina et se tourne vers Su'zu, attendant que celle-ci intervienne pour ajouter quelque chose ou appuyer les interrogations de la tydale. Au silence qui lui répond et au regard de la jeune femme, la matrone en conclue que la tchaë n'a, pour le moment, rien à adjoindre au propos de sa consoeur.
La dame en violet soupire, un peu bruyamment et avale une gorgée de sa liqueur.
Vous êtes perspicace et maligne, Adina Oriban.
En effet, je ne vous en dirais que ce que je veux bien vous en dire.
Même si, entre nous, il n'y a rien de particulier à dissimuler ici.
La Boîte de Pandore...qu'en dire ? Tout et rien.
Nous sommes une des plus vieilles enseignes d'Arameth.
Une des rares à avoir survécu aux aléas du temps et du commerce.
Et c'est en partie ce qui nous vaut notre réputation, quoique très limitée. Notre nom ne dira rien au péquin moyen.
Mais les sphères plus huppées de la société nous connaissent sans problème et chuchotent souvent notre nom.
Car Pandore possède une clientèle originale, souvent riche. Nos tarifs sont honorables mais trop élevés pour les basses couches de la Confrérie et difficilement abordables pour les classes moyennes. Nous sommes un maison de "luxe".
Mais au même titre que nous trions nos filles sur le volet, nous faisons de même avec nos clients.
Tout le monde ne rentre pas dans notre établissement, même si il en a les moyens.
Nous choisissons les hommes - ou les femmes - qui seront accueillies par nos filles.
Le système de réseau dans lequel nous sommes ancré est l'une de nos qualités et explique notre longévité.
Nous sommes donc une maison privilégiée autant pour nos clients que pour nos filles.
Qui sont ici, c'est une de nos règles, choyées et respectées. Protégées avant tout.
Nos travailleuses trouveront toujours ici une main, une oreille ou une épaule secourable.
La plupart ont une chambre ici et y logent les trois quarts du temps.
Mais d'autres ont des appartements à l'extérieur et sont plus indépendantes.
Les uns comme les autres travaillent comme elles veulent.
Elles sont libres de leurs faits et gestes, tant qu'elles remplissent leurs engagements auprès de Pandore.
Elles sont rémunérées par la Boîte et obtiennent des primes selon leur efficacité, sans parler des pourboires auprès des clients. Nous évoluons dans un système sain et simple, où nous cherchons à contenter tout le monde. Après tout, c'est notre travail. La Boîte de Pandore dépend de l'Horloge du Vitrail, puisque c'est un commerce comme un autre.
Mais nos filles peuvent appartenir à l'Horloge qui leur plaît. L'institution et l'administration, seules, ont des comptes à rendre aux autorités du Vitrail.
Hum...voilà. Que vous dire d'autre ?
Les services que nous offrons sont assez variés.
C'est selon les spécialités de nos filles et les demandes de nos clients.
Beaucoup de nos filles sont un peu artistes, pour des divertissements en tout genre. La plupart savent tenir des discussions élaborées et servent de compagnes le temps d'un soir ou de plusieurs. Nos clients cherchent parfois une simple présence et une écoute attentive. Nombreux viennent aussi pour la fête et les plaisirs plus concrets, tout à fait charnels. D'autres encore, trouvent satisfaction dans des activités plus bizarres.
Nous avons un peu de tout, pour répondre au mieux à toutes les exigences.
La qualité en prime, évidemment.
La gérante s'enfonce dans son fauteuil, terminant ainsi sa tirade et adresse un regard interrogateur à ses deux interlocutrices.
D'autres questions, peut-être ?
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