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Le Matal 9 Fambir 1510 à 20h54
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Après une sieste salvatrice de quelques heures dans un des fauteuils du salon de la Maison Palutra, l'Ordinant ramassa tous les documents lisibles qu'il avait pu amasser, se désolant de la maigreur de la pile ainsi constituée...
Et c'est un deuxième fastidieux tri qui commenca...
Par trois tas, cette fois..
Premier tas, ce qui traitait de Syfaria en général, peut petre utile mais ne concernant pas la Maison Palutra ou le Puits en premier lieu...
Deuxième tas, ce qui ressemblait de près ou de loin à tour écrit ou l'auteur semblait s'intérésser de loin ou de près au Puits..
Troisième tas, ce qui traitait directement de la Maison Palutra...
Afin de se faciliter la tâche, l'Ordinant réutilisa le sort de Soif de l'Esprit...
Actuellement, il ne fallait pas être concentré, il fallait être rapide et efficace..
Et ce sort semblait parfaitement convenir à la situation..
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Le Vayang 12 Fambir 1510 à 19h06
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L'Ordinant entame son travail...fastidieux.
Travail de lecture et de traduction, qui n'est pas des plus faciles.
Parce que les papiers sont vieux, quelquefois difficilement lisibles.
Parce que sa maîtrise du nemen est loin d'être parfaite. Des choses lui échappent.
Parce que lire et traduire des textes ce n'est pas particulièrement amusant.
Mais au bout de quelques heures, des idées se dégagent.
Des éléments sur le puits, qui ressemblent à des progrès dans ses recherches.
Les grandes lignes sont que le puits était un lieu très fréquenté en son temps.
Un lieu de passage pour nombre de voyageurs, de marchands, de visiteurs.
Ils s'arrêtaient ici, venaient pour se reposer, se relâcher, profiter.
Les quatre maisons, visiblement, offraient de nombreux services.
Elles se partageaient la clairière : donnaient gîte, couvert, divertissement.
La vie, à n'en point douter, devait être belle et douce ici...
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Le Dhiwara 14 Fambir 1510 à 18h29
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Hir'Daeles termine vite sa lecture et traduction des documents Palutra.
Même si son nemen n'est toujours pas parfait et que les papiers ne sont pas faciles.
Il arrive à en tirer la substance, l'essentiel. Il n'en apprend malheureusement pas beaucoup.
Sinon que la maison était, comme ses voisines, une sorte d'auberge. D'où le nombre de chambres.
Il apprend également que les lieux étaient dirigés par une femme, la dame Palutra.
Elle avait visiblement deux fils avec qui elle travaillait.
Ils tenaient la maison, des jumeaux.
D'autres gens apparaissent, visiblement liés à ce trio.
Ils devaient travailler pour eux. Une demi-douzaine de personnes.
Ce qu'il retient aussi de sa lecture, c'est la nature de la clientèle de l'endroit.
Les gens qui profitaient des services de cette maison étaient visiblement importants.
Hir'Daeles sait que la société Nemen est complexe, qu'elle est mouvante.
Mais il devine que les noms et titres répondent à une forme de prestige.
Ce qui vient valider l'aura que dégage la maison par rapport aux autres.
Une forme de majesté, d'orgueil, d'élégance, de puissance.
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Le Dhiwara 21 Fambir 1510 à 14h53
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| Quand Hir'Daeles rentre dans la pièce, c'est une surprise.
Celle-ci est lumineuse, belle, flamboyante. S'y trouve des saveurs, des odeurs, des couleurs auxquelles il ne s'attendait pas dans cette sinistre maison fantomatique. C'est une grande chambre décorée, comme neuve et pleine de vie.
Les draps du lit sont faits, propres et bien mis. Les murs sont peints, ornés de tapisseries et de tableaux.
Le mobilier est foisonnant, les armoires sont bien remplies, d'objets et de livres, forts bien entretenus.
Objets d'arts disposés un peu partout, boîtes de somptueux bijoux ouvertes...
Des odeurs savoureuses de fleurs, une brise fraîche, une lumière superbe qui entre par la fenêtre.
Et devant cette dernière, une grande dame Nemen, superbe et majestueuse. Celle de sa vision.
Elle est dans une robe noire et dorée d'une splendeur incontestable, la peau pleine de runes.
D'apparence jeune, quelque chose en elle respire la sagesse.
Il y a une noblesse intemporelle en elle.
L'Ordinant est subjugué par cette vision d'un autre âge. Il s'y croirait, là, dans cette scène.
Ses sens le lui disent, son coeur l'affirme. Mais quelque chose en lui est déboussolé.
La dame, qui regardait par la fenêtre, se retourne. Pour lui faire face.
D'une façon troublante, Hir'Daeles a l'impression qu'elle l'observe un quart de seconde.
Puis elle se met à errer dans sa luxueuse et imposante chambre, comme si de rien n'était.
Comme si le Poussiéreux n'existait pas. Ce qui n'est pas entièrement faux...
Elle donne à manger à des étranges oiseaux enfermés dans des cages complexes suspendues au plafond.
Elle fouille dans un coffret à colliers et à bracelets. En met certains, en enlève d'autres. Sourit.
S'assoit sur le bord de son large lit, en caresse une partie le regard perdu dans la vague.
Elle va ensuite s'assoir à son bureau et rédige sur un petit parchemin.
Quelques lignes. Hir'Daeles a le temps d'y lire :
« Cela devient impossible, ils ne veulent plus me laisser sortir.
Ils deviennent fous, j'en ai peur. Comment en est-on arrivé là, Gass'Iunne ?
Cette situation...est intenable. Je me souviens de temps plus cléments...
Le Puits change. Syfaria aussi. En mal, j'en ai peur.
Tu me manques. »
Enroule son message et l'accroche à un de ces volatiles bizarres.
Qui s'en va, pour entrer par une des fenêtres de la maison en face. La Maison Ilmiens.
Elle regard par sa fenêtre encore quelques secondes, et se met à pleurer.
La vision se délite pour Hir'Daeles. La chambre, meublée, colorée, harmonieuse...disparaît.
Pour laisser place à du vieux mobilier poussiéreux. Des murs condamnés, des couleurs passées.
Les objets sont brisés, les livres disparus, les caches défoncées, les bijoux détruits...
Retour à la réalité. Douloureux. | |
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Le Dhiwara 21 Fambir 1510 à 15h48
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| *** Hir'Daeles, à la disparition de la vision, ressentit une grande tristesse l'envahir..
Comme si un bonheur venait de le quitter...
Perdu à jamais dans les limbes de l'Oubli..
Errant sans but dans la pièce, l'Ordinant se laisser aller, passant ses doigts sur les éléments du mobilier, sur la table...
Cette lettre...
Sans doute la Dame Palutra avait entretenu une liaison avec un membre de la Maisons Ilmiens...
Ce qui indiquait tout simplement la prochaine maison que l'Entropiste explorerait...
Ou pas...
Cela dit, en se dirigeant vers la porte, l'Entropiste buta sur quelque chose qui alla tinter contre une plinthe...
Se baissant pour examiner l'objet, il s'aperçut qu'il s'agissait d'un bracelet or et argent, terni par les années et par l'oxyde...
Il l'avait vu au poignet de la Dame Palutra, il en était certain...
Et quand bien même ce bracelet était désormais sans valeur, tout taché qu'il était, on devinait encore sa beauté cachée...
Des arabesques gravées à sa surface formaient un entrelacs inextricable...
Le passant à son poignet, l'Ordinant se dirigea vers la sortie...
Une dernière fois... ***
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