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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 21h36
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| *** Aux mots plein d'autorité de Grim, les soldats se tinrent coi et deux d'entre eux s'avancèrent. Après quelques tergiversations entre eux, l'un prend la parole, hésitant et d'une voix chevrotante. ***
Nous avons trouvé le premier corps monsieur. Lors d'une patrouille le long des remparts. Il était adossé aux murs intérieurs de la ville, au fond d'une ruelle, près des poubelles. Il semblait cuver. Pardon, dormir.
Ce qui est normal avec les patrouilles incessantes que l'on fait après la nuit agitée aux arènes.
*** Un coup de coude guère discret de son camarade le fit taire. Il en avait trop dit sans doute, mais les hommes étaient à cran. Nerveusement et physiquement. Le deuxième tchaë prit alors la parole pour étayer et rattraper les propos du premier. ***
On a regardé autour, mais on a pas trop fait attention. Vous savez, on pensait que c'était un planqué ou bien un militaire en permission qui n'aurait pas entendu la nouvelle. Bref on pensait qu'il cuvait. D'ailleurs il puait la vinasse à plein nez. On s'est rendu compte qu'il respirait plus qu'un peu plus tard.
*** Pendant ce temps, Grim fouillait le corps du premier mort. Il avait encore sur lui sa carte de militaire avec son nom ainsi que de la menue monnaie. Il n'avait pas de marques visible sur le corps.
Le deuxième tchaë avait lui aussi sa carte et de la monnaie. Par contre son grade avait été déchiré et son cou portait une marque indistincte. *** | |
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Le Dhiwara 6 Jangur 1508 à 23h00
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| Ainsi, le premier soldat décédé ne portait aucune blessure, ni même un hématome qui aurait pu témoigner d'un vilain différent concluant à la mort du soldat Tchaë...Comment un être de poussière pouvait-il rendre son dernier souffle sans que son corps n'en porte les traces? Le vieux mage marmonna dans sa barbe :
D'la Sorcellerie...?
Il fallait reconstituer tout ceci depuis le début...Compte tenu de la monnaie qu'il portait avec lui, chose que vérifia Grim en plongeant sa main noueuse dans la poche du premier défunt (y récupérant quelques pièces au passage), et de l'odeur qui se dégageait toujours de ses vêtement mais aussi de sa bouche entrouverte, il avait du profiter des fêtes pour boire quelques coups de trop...Etait-il cependant possible que l'alcool l'ai poussé à s'étouffer seul? Non, bien entendu, un Tchaë digne de son nom ne succombe pas aussi facilement. Alors qu'est-ce qui avait pu ôté la vie de ce soldat? L'Entropie ?
Grim reporta alors son entière attention sur le second corps, ce dernier comportant probablement plus d'indices que le précédent. Le cou était marqué. Strangulation? De plus, l'insigne militaire du Lieutenant avait été ôté. Enfin, tout deux possédaient leur carte militaire, signe qu'ils étaient en service mais aussi, qu'ils avaient de l'argent sur eux...
La Noiraud Magicien se releva à l'aide sa cannes. Ses os craquaient sous l'effort. Il se racla la gorge avant de déclarer sur un ton terne :
Une chose est sûre, l'un d'ces deux types a été assassiné par un être d'poussière, ou du moins quèqu'chose qui y r'ssemblerait...C'est pour l'moment impossible d'faire l'lien entre ces deux meurtres. P't'être s'agit-il pour l'premier d'un accident, j'peux pas en dire plus sans être sûr de pas m'planter.
Grim se passa la main dans la barbe puis ordonna :
Que l'un d'vous me fasse un dessin ressemblant des visages d'ces deux Frères Noirs, vous d'vez bien savoir déssiner non?
Ensuite, qu'les corps soient placés sous surveillance dans c'bâtiment. Ils s'ront rendu à la famille qu'une fois l'enquête terminée. J'veux aussi savoir quel étaient les établissement qui ont distribué d'a binouse depuis l'arrivée des Koprocles aux portes d'la Cité.
Le premier soldat avait bu. La dernière personne à l'avoir vu vivant ,hormis son assassin, était donc celui qui lui avait proposé à boire.
Ahhhh 'tendez ! Vous l'avez r'trouvé où le Lieut'nant, notre s'cond corps?
En effet, sûrement par inadvertance, les deux recrues n'avaient pas ouverts la bouche en amenant le second cadavre. Le lien était peut-être là.
Série de Notes | |
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Le Matal 8 Jangur 1508 à 11h06
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| *** Les quatre militaires ne se firent pas prier et décalquèrent aussi vite que la course militaire le permettait en conservant un minimum de dignité. Une fois parti, un silence oppressant s'installa confortablement dans la pièce tel des blocs en mousse chutant du ciel dans une absence de bruit tonitruante.
Les minutes s'écoulèrent lentement, seul le vent dehors sifflait une sonate semblable à un Te Deum approprié au vue des circonstances. Puis une mélodie mélancolique s'éleva au loin et se rapprocha ostensiblement, devenant peu à peu plus guillerette. Tirak devait approcher. Effectivement, peu de temps après, les quatre militaires, souriant et parlant fort, entrèrent accompagné d'un violoniste et d'un aubergiste au tablier tâché par de nombreuses substances. ***
Et moi ça me rappelle la fois où je suis tombé dans le fût de bière de...
*** Un cou de coude bien placé fit taire le militaire indélicat et le petit groupe pénétra dans la pièce sombre. Après un salut réglementaire approximatif des militaires à l'égard de Grim, d'un "bonsoir, qu'esse je peux faire pour votre seigneurerie" du tavernier et de trois notes piquées, Grim avait à sa disposition les personnes qu'il souhaitait. *** | |
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Le Matal 8 Jangur 1508 à 18h47
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| Voyant arrivé la joyeuse compagnie, Grim ne pu s'empêcher de lancer un air méfiant vers Tirak. Il n'avait jamais aimé les troubadour, hormis ceux qui lui auraient offert une pinte ou deux à l'auberge, chose rare.
D'un geste de main, il fit signe aux Gardes de se rassembler autour de ceux qui avaient attendu avec le magicien durant quelques minutes.
Bon boulot.
Son entière attention fut alors tournée vers l'aubergiste et l'étranger. Par chance, la bâtisse de la Garde d'Oriandre possédait différente pièces dont l'une accessible par une simple porte depuis la principale. L'interrogatoire allait pouvoir commencer mais avant...Grim pointa du doigt le violon de Tirak et maugréa :
Ca, confisquez lui. Pas qu'il soit d'ors et d'jà coupable, simpl'ment suspect.
Ceci fait, la vieux tchaë fit signe à l'auberge de s'approcher et l'invita à se rendre sur un ton aimable dans la petite pièce d'à coté.
Cher Aubergiste, j'aurais què'ques questions à vous poser. On va s'mettre dans un endroit où nous s'rons seuls.
Grim et le tenancier entrèrent donc dans la petite pièce au contenu divers : armes, tonneaux, instruments divers...Sûrement le débarrât de la garde, mais cela conviendrait. La porte de bois refermé, désormais à l'abri des oreilles indiscrètes, le Mage de bataille débuta :
Soyez rassuré, vous n'serez pas ret'nu longtemps. Vous avez du voir les deux corps gisants dans la salle d'garde, avez vous r'connu l'un d'ces deux soldats? Depuis l'attaque des Koprocles, z'etes le seul à avoir vendu d'la vignasse près du lieu du crime, car il s'agit bien là d'une affaire d'meurtres. J'voudrais donc que vous m'disiez si vous z'auriez pas remarqué què'qu'chose d'étrange ces derniers jours, tout c'qui pourrait m'aider à boucler c't'affaire et à punir l'auteur d'ces crimes. Ah aussi, z'auriez pas vu traîner c'Tirak pas loin d'votre établissement ces derniers soirs?
Série de Notes | |
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Le Merakih 9 Jangur 1508 à 12h53
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| *** Aux ordres de Grim, les militaires réagirent avec compassion pour l'artiste et lui demandèrent gentillement de donner son violon. Une véritable œuvre d'art, que Tirak donna avec regret mais sans véritablement se débattre. Devant sa mine déconfite, les militaires eurent pitié de lui et le laissèrent farfouiller dans son sac qui laissa s'échapper un objet circulaire que l'artiste s'empressa de faire retentir à l'aide de ses doigts agiles.
Et de commencer une mélodie stridulante mais envoûtante à l'aide de son instrument bizarre. Tirak semblait aussi doué au tambourin qu'au violon... et les petites boules de poils qui commençaient à s'échapper des vêtements de Tirak semblaient apprécier elles aussi l'air enjoué. Certains militaires se surprirent même à dodeliner de la tête en rythme. D'autres, les vétérans, se tournèrent vers Grim en haussant des épaules comme pour l'inviter à prendre une décision sur le nouvel instrument.
L'aubergiste, au côté de Grim, lui souffla à l'oreille, laissant ainsi son haleine chargé de l'alcool de la veille lui chatouiller les sinus sous la capuche. ***
Il est vraiment doué n'est ce pas ?
Surtout pour faire tourner en bourrique ceux qu'il exaspère. Mais comment ne pas sourire aux sons de ses instruments et du balai de ses petites boules de poils !
*** Puis il finit sur le ton de la confidence. ***
Et elles brillent la nuit, je les ai vu de ems propres yeux, c'est magique !
*** A ce mot, l'aubergiste fit un petit signe avec ses doigts comme pour rejeter l'oeil du Pen S'arkh ailleurs. *** | |
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Le Merakih 9 Jangur 1508 à 17h01
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| Magique...Tu l'as dis cuve à gnôle...
Tout ceci commençait à devenir inquiétant...Ce Tirak qui semblait se jouer du magicien. Ajouté à cela, cet aubergiste plus beurré que ses clients et ces petites loupiotes qui flottaient fans l'air, comme guidés par une force invisible...Grim, dont la fâcheuse tendance était de ne jamais aller au bout des choses, décida de libérer l'aubergiste, lui demandant néanmoins de rester dans le bâtiment. De toute manière, dans l'état où il était, nombre de ses clients auraient pu le voler...Du moins, le vieux Grim l'aurait fait.
Revenu dans la salle principale, l'enquêteur posa finalement ses yeux sur Tirak et lui lança d'un ton neutre :
Z'avez assez joué pour aujourd'hui, v'nez donc avec moi discuter. Ah aussi, posez vot'e sac et filez vos instruments aux soldats, j'aime pas les fonds sonores quand j'parle, ma voix s'y accorde mal.
L'instant de vérité était peut-être là, bien que si cet étranger était à l'origine de ces meurtres, pour le lui faire avouer, il faudrait le piéger, se montrer plus malin qu'il ne l'était...Chose peu aisé.
Grim entra donc avec le troubadour dans la petite salle voisine à la principale puis commença :
Dites moi, vous v'nez d'où? En effet, c'est rare d'trouver d'aussi bon artistes parmi les tchaë, nombreux sont les ingénieurs, inventeurs, génies, mais les musiciens vagabonds...Racontez moi où vous z'avez apprit à jouer d'la sorte, qui étaient vos parents, ce genre d'choses quoi.
Série de Notes | |
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Le Merakih 9 Jangur 1508 à 18h26
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| Face au mystérieux muet, Grim eut un sourire inquiétant. Ce n'était pas dans le but d'impressionner, ni même de se montrer comme supérieur, le vieux Tchaë était simplement excité.
T'es un type marrant toi !
Le magicien déposa sa canne et s'employa à se bricoler un petit tabouret avec les caisses qui trainaient dans la petite pièce. Ensuite, il dégota une vieille bouteille à moitié pleine, de la liqueur tchaë probablement. D'un geste vif, dévoilant l'habitude, Grim en ôta le bouchon, laissant échapper une forte odeur d'alcool parfumé.
Ahhh on va pouvoir trinquer ! S'tu parles pas, tu dois bien boire un p'tit peu hein ? Parait qu'tu traînes souvent près d'l'auberge.
Il lui tendit la bouteille, le regard pétillant.
Série de Notes | |
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Le Julung 10 Jangur 1508 à 21h36
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| Ce tchaë n'en était pas un, c'était certain...Ou bien on lui avait ôté tout ce qui faisait de lui un mâle dés la naissance. Il fallait vérifier. Ignorant les mimiques agaçantes du troubadour, Grim se saisit de la bouteille aux fortes odeur puis, la contemplant d'un regard scintillant, scanda :
Tant pis, j'trinqu'rais seul pour l'enquête ! Ahaha !
Sans le moindre complexe, le magicien bu une...Deux...Trois gorgés de la liqueur avant de lâcher un "Ahhh" monumental. Il reposa alors la bouteille, s'essuya grossièrement la barbe puis s'empara à nouveau de sa canne. Il fit alors un geste des plus surprenant : d'un vif mouvement de bras, il plaqua sa canne avec violence sur l'entre-jambes du musicien puis fixait la réaction du prétendu tchaë.
Son auscultation fut cependant écourtée, un vacarme se fit tout à coup entendre.
Sans attendre, le vieux Grim se releva, poussa la porte vers la pièce principale, abandonnant quelques instants son suspect numéro un et hurla sans regarder autour de lui :
C'quoi c'bordel !
Série de Notes | |
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