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Le Merakih 31 Marigar 1510 à 15h38
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| Stennar ne se fit pas prier. Il arriva, son air jovial sur le visage, un trousseau de grosses clefs anciennes en main. Son statut lui permettait de vivre à l'écart des baraquements militaires et donc d'être plus tranquille mais la rigueur de la Noire avait été encré dans son cerveau si bien qu'il restait froid et autoritaire avec ses troupes non symbiosés et surtout, qu'il passait souvent suivre leur instruction.
Il arriva devant Thosen.
Salut Frérot !
T'es plus préssé que moi on dirait ! Moi j'me sent comme un petit la veille de son anniversaire ! Je tiens plus en place! Haha !
En plus, j'ai pas encore mit les pieds dans cette réserve...
Il ouvrit l'une des double portes du baraquement qui débouchaient sur un large escalier de pierres, lui même composé d'une petite pente douce. Il semblait interminable.
Attends, l'intendant m'a dit de prendre une torche. J'pensais pas que ça serait si grand... Moi qui pensait qu'il avait tendance à grossir tout ce qu'il racontait...
Stennar alluma une torche avec une petite fiole d'huile de Psurlon et le chien de son pistolet, préalablement déchargé.
On y voit déjà plus clair !! Ah ! C'est par là !
Ils arrivèrent devant une autre grande porte portant le sceau royal de la famille Gorgo. Celle-çi semblait avoir été faite de métal et de pierre mêlés d'une façon que Stennar n'aurait jamais cru possible. Deux grosses charnières métalliques tenaient ce qui semblait être deux blocs de pierres d'au moins deux tchaes de haut. Au centre, un trou ayant la forme d'une clef avait été percé dans la rainure des deux blocs.
Stennar saisit alors le trousseau qu'il avait à sa ceinture et prit une clef d'argent, ayant l'air tout à fait banale mais portant tout de même le sceau royal. Il l'inséra dans le trou et les portes tremblèrent. Il eut même un léger mouvement de recul.
Les portes s'ouvrirent dans un vacarme assourdissant, la clef toujours dans la serrure, remuant énormément de poussière. Les charnières craquèrent même sous le poids des années.
*Tousse*
Tryphon devrait envoyer quelqu'un ouvrir cette fichue porte de temps en temps...
Stennar sourit à Thosen puis regarda de nouveau devant lui. Sa torche lui échappa des mains.
Il avait devant lui le plus grand terrain de jeu qu'un artisan arquebusier pouvait imaginer. Il sentait ses genoux trembler et un léger son s'échappait de sa bouche béante.
Que Stentor me vienne en aide...
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Le Merakih 7 Astawir 1510 à 23h26
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| Voilà plusieurs heures que Stennar était enfermé dans les arsenaux Royaux. Tout le monde s'affairait dans les arsenaux, démontaient, réparaient, mettaient au point... La tension était palpable dans l'air. Ils étaient tous exténués, Stennar y compris, mais personne ne voulait arrêter de travailler.
Ils avaient pu remettre en état seulement deux lance-feu. Et non sans peine. Du côté des canons, 5 avaient étés récupérés. Pour les autres, le temps avait fait son travail. Tout ce travail fourniraient tout de même un espoir aux soldats qui verraient ces canons acheminés vers les murailles.
Bénor, va chercher les charriots là-bas, il faut charger les boulets dedans. Aller ! Du mouvement !
Commencez l'acheminement des canons vers la porte ! Les lance-feu aussi ! Mais attention, ils sont fragiles !
Stennar se tourna vers d'autre membres du Génie pour leur expliquer leur travail, avec un soldat plus ancien qui connaissait le maniement des canons.
Tout d'abord, charger les paquets de poudre noire ! On fait comme avec un mousquet ! Ensuite, on place la mèche. Comme ca.
Stennar chargea pour de faux un canon hors d'état et bourra la poudre. Il plaça la mèche. L'autre soldat chargea un boulet.
Voilà. Un fois cela fait, vous viserez. On écoute bien. On se place à l'arrière du canon et on fait bien attention à jauger la distance. Un fois sûr de soit, on recule et on allume la mèche ! Et la BOUM ! HAHA !
L'enthousiasme du Commandant n'était pas partagé par tous. Il s'était néanmoins fait comprendre.
Aller on se bouge ! Tous à vos postes !
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Le Merakih 14 Astawir 1510 à 23h18
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| Le Général avait passé plusieurs heures à déambuler en ville, s'assurant personnellement que tout était en place. Le Tark'nal était toujours présent, immobile, au nord d'Oriandre, et le léger tremblement qui parcourait les murailles se faisait toujours ressentir.
La cohue était indéfinissable, mais la cité finirait par se désengorger. Pour l'instant, il y avait trop à faire. Les passages de familles en chariot déplaçaient trop souvent les charges placées aux endroits stratégiques.
Alors que Stennar avançait vers lui, il ne put que constater ses traits tirés et les cernes qui creusaient ses joues. Elles se voyaient sur tous les visages, mais particulièrement ceux des Commandants.
A la question qu'il lui posa, le Général répondit tout d'abord par un haussement d'épaules. Puis il maugréa.
Si vous avez bien écouté notre suzerain, Commandant, il n'a jamais évoqué la fuite. Il a simplement prôné la survie de la Fraternité, et en cela, sa sagesse mérite d'être louée.
Il fit une courte pause, hésitant.
Comprenez bien, notre première stratégie se basait sur le fait qu'une partie des paroles du Roi Vortex serait du bluff. Or, il faut bien se résoudre à l'évidence. Ce que nous avons fait, nous ne l'avons pas fait pour rien :
Si les Natifs s'en prennent aux civils avant qu'ils soient à l'abri, vous libèrerez sur eux le feu de vos canons. S'ils ne le font pas, nos frères seront saufs, et les soldats non-symbiosés survivront, avec la lourde tâche d'aider à l'exil de toute notre population à travers une terre hostile.
Il prononça les paroles suivantes dans un murmure.
Dans ce cas, les Natifs trouveront une ville morte, vide, brûlée par nos soins plutôt que par les leurs. Sachez qu'aucun frère symbiosé -en ce sens que la mort n'est pas pour lui la fin de la vie, qui souhaitera mettre le ... feu aux poudres, et faire tomber autant d'ennemis que possibles avec notre Cité Noire, ne sera considéré comme déserteur ou traitre, pour ma part. Au contraire, seuls les héros ont le vrai sens du sacrifice.
Il ajouta, dans un demi-sourire.
Enfin, il faut tout de même que je parle de cela au Roi en temps voulu. Ai-je répondu à votre question, Commandant ?
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