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Le palais royal

Un entretien imprévu

Aux conséquences prévisibles ?
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Sujet lancé par Narrateur
Le 25-03-1510 à 21h47
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Posté par Sowane,
Le 01-04-1510 à 23h14
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Narrateur

Le Julung 25 Marigar 1510 à 21h47

 
Ce Julung 25 Marigar 1510, à midi pile, trois personnages symbiosés reçoivent un message portée par un membre de la garde royale, corps d'élite dédié à la protection rapprochée du souverain Elchior, et sous autorité directe du roi ou de ses représentants.

Le premier d'entre eux est le gestionnaire de la cité, Thosen Noril. Le garde envoyé le salue, puis lui présente un pli cacheté. Le sceau est celui du Grand Témoin Sowane. A l'intérieur, dans un style clair et poli, la dignitaire en charge du Droit fraternel donne rendez-vous à monsieur le Maire en fin d'après-midi, à son bureau. Ce dernier est situé dans une annexe du Palais.

Le second d'entre eux est le témoin du S'sarkh Pandorin. Le garde royal qui l'accoste ne lui donne pas de missive, mais un sauf-conduit. Il lui demande de se présenter aux grilles du Palais royal à 18 heures, précisant que l'affaire est d'importance. Questionné, il ne s'explique pas davantage et s'éclipse très dignement.

Le troisième est la Propage Nelle Dymer. Le garde en charge de la contacter agit très exactement comme son collègue l'a fait avec Pandorin...


 
Thosen Noril

Le Julung 25 Marigar 1510 à 23h56

 
Thosen, alors plongé dans ses inventaires lit la missive. Hésite un instant, puis sourit, ses mots ont, semble-t-il, fait mouche. Il retourne ensuite à ses lectures jusqu'à dix-sept heure, envoie deux-trois pensées, puis s'habille en vue de l'interrogatoire qui s'annonce.
Il s'arnache en fait, quelles que soient les bases sur laquelle repose cette convocation, il n'a pas l'intention de s'attarder.

En route, il réfléchit à ce qu'avait fait Thanakis il y a un an et demi, aux mots précis que le Prince avait employé à l'intention des témoins quelques mois plutôt, à la discussion qui s'était déroulée sur le consensus diplomatique. Il se fait annoncer et étudie longuement le mousquetaire devant la porte.


 
Nelle

Le Vayang 26 Marigar 1510 à 01h03

 
Nelle se trouve dans sa chambre de l'auberge des Embruns, s'apprêtant à descendre déjeuner dans la salle commune de cette dernière, lorsqu'elle reçoit la visite du garde royal.
Une visite qui pique aussitôt sa curiosité, évidemment, enrobée d'une juste dose de mystère et de silence sur cette invitation et cette "affaire d'importance".

Si bien que durant tout le reste de l'après-midi la jeune tchaë a quelque peu de mal à se concentrer sur les livres que lui a prêté le maitre alchimiste de la corporation, qu'elle est allée saluer le matin.

Elle sort finalement un peu plus tôt, fais un bref tour en ville, et se présente aux portes du palais avec un bon quart d'heure d'avance. Ne sachant pas le moins du monde de quoi il s'agit ni qui -de visiblement haut placé- elle est censée rencontrer, elle a pris garde de revêtir une toilette soignée, élégante mais sobre.


 
Pandorin

Le Vayang 26 Marigar 1510 à 02h03

 
Pandorin se ballade dans la ville.
Les mains dans les poches, sifflotant un air guilleret, lorsque que le garde l'accoste.
Un sauf-conduit ? Pour le Palais Royal ?

Chouette !
Le gavroche se lamentait, au fond de lui, de ne pouvoir visiter le Palais du Roi.
En voilà une occasion !
Après le Palais des Murmures, le Palais du Roi Elchior !

Pendant tout le reste de l'après midi, la poulbot est joyeux.
Joyeux de cette simplicité de vivre.
Heureux de l'harmonie du monde.

Dix huit heures sonnantes, le gamin se présente devant les grilles du Palais.
On sait jamais, Pandorin c'est fait un brin de toilette et à même mit des affaires propres.

Une affaire importante.
Un garde digne.
On lui vend du rêve !

Un sourire émerveillé s'étirant d'une oreille à l'autre, Pandorin arrive devant les grilles, en tendant fièrement son sauf-conduit aux gardes en factions.



 
Sowane

Le Vayang 26 Marigar 1510 à 08h09

 
Chacun et chacune s'en vient donc par ses propres moyens, en ordre dispersé comme le veut la tradition fraternelle.

Mais tout le monde se retrouve finalement dans l'antichambre d'un vaste bureau situé dans le département juridique du palais royal. Thosen Noril est accompagné d'un jeune fonctionnaire - un certain Calvent - dont la tâche n'est manifestement que de lui indiquer l'endroit, et qui reste à sa disposition le temps de son passage au palais. Nelle et Pandorin, de leur coté, sont accompagnés chacun de deux gardes royaux, neutres et silencieux.

Un greffe se présente alors aux trois personnages et les invite à le suivre dans le bureau. Tout le monde entre donc dans la vaste pièce, richement décorée, dotée de plusieurs bibliothèques marquetées et ornée d'un vaste plan de travail en U. Les gardes royaux suivent et se positionnent derrière les entrants. Le greffe va s'installer à une table annexe, et commence à prendre des notes.

Le Grand Témoin, en robe noire (que Thosen sait être sa tenue officielle, ce qui veut dire qu'elle est en fonction) s'est levé à leur entrée. Elle vient saluer le frère Noril, l'invite à s'asseoir sur l'un des trois sièges prévu à cet effet. Puis elle fait de même - plus sobrement - avec Nelle et Pandorin, avant de revenir à sa place.

Ses mots d'entame sont pour le gestionnaire d'Oriandre :


Monsieur le Maire, savez-vous pourquoi je vous ai convoqué à cet entretien ?

Comme toujours, Sowane est aimable. Juste ce qu'il faut.





 
Thosen Noril

Le Vayang 26 Marigar 1510 à 09h08

 
J'ai ma petite idée sur la question, oui, Madame le Grand Témoin.

Aimable. Juste ce qu'il faut.
Il n'a pas vraiment l'intention d'être promené longtemps encore comme un chiot par la juriste, le mystère solennel c'est sympa, ça met de l'ambiance, mais il a d'autres choses à faire de sa journée.


 
Nelle

Le Vayang 26 Marigar 1510 à 16h00

 
Partageant, dans une moindre mesure, l'excitation de Pandorin, Nelle se laisse guider dans le palais royal avec le regard avide et les sens à l'affut de tous ces petits détails royaux et solennels si folkloriques -et donc terriblement charmants- à ses yeux.
Son émerveillement et sa curiosité laissent cependant peu à peu la place à un sentiment moins léger : Nelle ne sait toujours pas ce qui les amène ici, et le silence des gardes armés qui les escortent s'apparentent de moins en moins à une invitation courtoise.
La présence du greffier et l'apparence sobre, guindée et relativement peu chaleureuse de la jeune femme qui les reçoit -sans présenter ni sa fonction ni son identité- dans un bureau tout aussi austère n'arrangent pas ce sentiment.
Ce qu'enfin confirment les premiers mots de leur hôte à l'attention de Thosen.

Convoqué ? Malgré sa jeunesse, la jeune femme semble effectivement haut placée si elle a ainsi autorité pour convoquer dans la journée le Maire de la capitale royale.
La réponse de son aimé l'informe finalement de sa fonction, quoique, méconnaissant les plus obscurs détails de l'organisation -gargantuesque- fraternelle, Nelle n'a aucune idée de ce que représente le rôle de Grand Témoin.
Si ce n'est que l'affaire d'importance qui les amènent à comparaitre -c'est désormais relativement clair- les place visiblement au centre du problème.

Nelle songe un instant que cela concerne son histoire avec Thosen... ou bien sa parenté avec Thanakis... mais aucune de ces deux éventualités n'explique la présence de Pandorin, elle en conclue donc qu'il s'agit d'autre chose, lié visiblement à leur statut d'étrangers. Mais quoi ?
Dans l'absolu, Nelle sait qu'elle n'a rien à se reprocher, et elle ne doute pas une seule seconde qu'il en soit de même pour Pandorin, mais elle a déjà eu quelques aperçus du potentiel retors et nuisible de certains frères xénophobes et sans scrupule -à commencer par le prince lui-même.

Alors, dans quel piège tente-t-on de les faire tomber, cette fois-ci ?

Désormais nettement moins émerveillée, Nelle attend qu'on lui explique de quoi il retourne.


 
Sowane

Le Vayang 26 Marigar 1510 à 22h11

 
Sowane poursuit, toujours sobre :

J'en suis surprise. Car cela laisse entendre que vous n'ignorez pas contrevenir à la loi. C'est problématique, car si mon rôle est de dire le Droit, le vôtre est de le faire respecter.

Nos lois, vous le savez, fonctionnent de manière catégorisée et encapsulée :

Certaines lois s'appliquent à la Fraternité toute entière. Elles sont dites cardinales, sur le plan juridique.
La plupart sont d'origine royale, quelques-unes sont émises par le gouvernement, ou sont de mon fait.
D'autres s'appliquent à des territoires donnés, en l'occurrence nos cités ou nos quartiers. Elles sont logiquement dites locales.
Enfin, notre législation regorge de lois et de décrets chromatiques, qui s'appliquent aux Bulles - considérées comme des entités morales - et à leurs membres. La plupart, sinon toutes, touchent au Droit du travail. Mais certaines sont plus incidentes.


Le regard du Grand Témoin englobe désormais Nelle et Pandorin, signifiant ainsi que son discours est essentiellement destiné à les instruire. Les instruire d'usages connus du maire :

En matière de hiérarchie, sauf exception, les lois cardinales prévalent sur les lois locales ou chromatiques. Concernant ces deux dernières catégories, c'est un peu plus compliqué. Notre désordre... s'exprime. Mais présentement, le cas qui nous occupe est d'école :

Pour tout membre de la Fraternité du Désordre, il est interdit de délivrer des savoirs ou des biens de technologie spécifiquement fraternelle à des ressortissants d'autres factions.
Corrélativement, il est interdit à nos visiteurs étrangers d'acquérir savoirs et biens susdits.


Cette loi, énoncée par notre gouvernement, approuvée par le roi et non soumise à veto par le Grand Témoin Gawen, est de nature cardinale.


Se tournant vers Pandorin, la dignitaire ajoute plus doucement, presque affectueusement :

En acquérant un casque de vision, jeune visiteur, vous avez commis un délit.
Il en va de même du marchand qui vous l'a imprudemment vendu.
Monsieur le maire, qui vous a permis de circuler librement en ville sans vous instruire de vos droits, peut également être poursuivi.


Puis elle se tait, offrant à ses interlocuteurs de s'exprimer, s'ils le souhaitent.

 
Pandorin

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 07h25

 
Les yeux grands ouverts et la mâchoire ballante, Pandorin traverse le Palais.
C'est claaaaassssse ! Les gardes, ils ont trop le style. Le château, il pète le feu. La déco, elle déchire. Et tout ne fait que ravir le jeune Tchaë lorsqu'au milieu de la visite, on lui fait rejoindre M'sieur Thosen et Mam'selle Nelle. Bon... Eux, ils ont pas l'air super enthousiastes. C'est clair. Mais c'est surement parce qu'ils sont habitués aux lieux.
En tout cas, la Fraternité, ils savent y faire.
Grand tapis, et tout...

Et puis là, on le fait entrer dans un bureau.
On le fait assoir.
Une dame qu'a l'air super gentille les reçoit.
Elle a l'air cool.
Et puis elle parle.
Et en fait, elle a seulement l'air cool.

A la fin de l'intervention de Sowane, Pandorin n'a pas tout compris.
Chromatique, c'est un truc avec des couleurs, non ?
Cardinal, c'est le méchant religieux des trois mousquetaires ? Non plus ?
...Bon...

Les yeux légèrement plissés, le gavroche tourne la tête vers Nelle, puis vers Thosen.
Et quelque chose lui dit, un genre de dix-huitième Témoin, que si c'est M'sieur Thosen qui répond, les tables vont voler, tout le monde va sortir des gros pistolets et ça va canarder dans tous les sens. Que Mam'selle Nelle, pour protéger M'sieur Thosen et lui, bah elle va tuer tout le monde en faisant exploser le Château. Et M'sieur l'Roi Elchior, y va pas aimer.
Pis en plus, Pandorin, dans son éternel quête de pacifisme, il veut pas que tout le monde meurt. Donc il tentera de protéger Sowane. Même si contrairement à toutes les créatures de Syfaria, elle a pas l'air d'avoir un bon fond. Mais bon, on se refait pas, faudra quand même la protéger.

Donc du coup, Pandorin se dit qu'il faut absolument parler avant M'sieur Thosen.
C'est son dix-huitième sens qui lui a dit.
Désolé.

Euh...
Bah...
En fait...
J'ai pô acheter de casque de vision... J'ai acheté un Troisième Œil...
Donc j'ai pas commis de délit... Si ?


Le petit Témoin tente un sourire gêné, mais sincère au Grand Témoin.
Il ouvre alors son baluchon et en sort le fameux objet qu'il pose sur ces genoux.

En tout cas, si j'ai enfreins les Loi du clergé multicolore du coin... Bah, à part vous, M'dame, y a personne qu'est au courant. Et pis du coup, pour être sincère avec vous, bah j'en ai commis deux, de délits.
Et puis y a pas que M'sieur Thosen, l'marchand et moi alors.


Le poulbot se gratte la tête d'un air embêté.
Va falloir tout raconter.
Ab-so-lu-ment tout.

Parce qu'en fait...

En arrivant à Oriandre, j'ai d'mander une autorisation au Maire, M'sieur Thosen.
M'sieur Thosen, le Maire, il m'a dit 'Oui, mais par contre t'as pas le droit d'acheter des trucs technologiques, et si tu veux acheter des trucs, demande à un Frère, parce que de toute manière, il te faudra des Girasols. D'ailleurs si tu veux un bon guide des marchands du coin, demande de l'aide à M'sieur Stennar, il te dira tout ce que t'as besoin de savoir'.

Donc, j'ai demandé à M'sieur Stennar de m'accompagner.
Parce qu'il parait que vos marchands, bah ils aiment pas les étrangers.
Et moi, figurez-vous, bah je suis étranger.

Donc on est allé au marché.
Dans l'échoppe de M'sieur Ranard. Un gros Tchaë avec une jambe de bois, qui râle beaucoup.
D'ailleurs, si vous voulez le poursuivre, lui, ça sera facile. Parce qu'avec sa jambe de bois, et son gros bide, j'crois pas qu'il ira loin en courant.
M'sieur Stennar, il a été trop cool. Vu qu'il connaissait M'sieur Ranard, on m'a fait essayer plein de Troisième Œil. Avec pleins de couleurs et de motifs différents. On a même demandé conseil à la femme de M'sieur Ranard, M'dame Ranard. Parce que comme dit M'sieur Stennar, les gouts d'une femme sont toujours meilleurs que ceux d'un homme. Sauf en matière de femme, d'alcool et de gros pistolets.
On a mis pas mal de temps, mais finalement, on m'a choisit un Troisième Œil.
Et au final, on a tellement rit avec M'sieur Ranard, M'dame Ranard, M'sieur Stennar et moi, que M'dame Ranard, elle nous a invité à manger avec sa famille.
Toute la famille.
On était vingt-deux à table. Y avait plein de gens. Y avait même Emilie. C'est la petite fille de M'dame Ranard. Et même qu'elle est très mignone. Mais j'peux pas en faire mon amoureuse, car je vais pas rester à Oriandre.
On a donc passé toute la soirée avec eux, et même que tout le monde m'a félicité pour mon joli Troisième Œil.

C'était trop cool !

Je suis même retourné à la maison de M'sieur Abel. Vous connaissez M'sieur Abel ? C'est un Tchaë qu'il parle très fort. Mais j'crois que c'est parce qu'il entend pas bien.
Et donc, j'ai montré mon nouveau casque à M'sieur Abel, et il m'a dit... enfin... crié : 'C'EST UN TRUC POUR MINUS TON TRUC, GAMIN, ÇA CASSE COMME UNE DENT SUR DU MÉTAL'
Bah j'aurai du l'écouter M'sieur Abel.

Parce que le lendemain, je suis allé avec M'sieur Thosen, M'sieur Grim Yendrix, M'sieur Jeaneudon, M'sieur Larkan et M'sieur Stennar à un entrainement dans l'arène d'Oriandre. Y avait plein d'esprits, et fallait les éviter. C'était marrant.
Mais comme m'a dit M'sieur Abel, et bah un Troisième Œil, c'est fragile.
Et y a un méchant esprit, qui me l'a cassé.
Mon joli Troisième Œil.
Tout neuf.

...
Mais pour me consoler, M'sieur Thosen il a dit qu'on irait m'en acheter un autre.
Et comme M'sieur Thosen c'est le M'sieur le plus Génial, bah le lendemain, on était au marché !
Bon... On est pas aller voir M'sieur Ranard, parce que ça lui aurait fait de la peine de voir que j'avais cassé si vite son Œil.
Alors on est allé voir un autre marchand. M'sieur Potanbul.
Il est marrant M'sieur Potanbul.
Et même que M'sieur Potanbul, il a dit que si j'avais cassé le premier, c'est parce que mon premier Troisième Œil, bah il était trop grand pour moi. Donc il a appelé son associé, M'sieur Richon, pour m'ajuster un Troisième Œil spécialement pour la taille de ma tête.
Et donc, j'ai acheté mon deuxième Troisième Œil.
C'est celui là.


Pandorin désigne le casque qu'il a sur les genoux.

Il est moins beau que le premier, mais il tient super bien.
Et tout ça, c'est grâce à M'sieur Thosen, le Maire.

Enfin voilà...

Tout ça pour dire, que j'ai acheté deux Troisième Œil.
Un premier Troisième Oeil que j'ai cassé.
Et un deuxième Troisième Œil.

Et que s'il faut poursuivre les gens qui m'ont pas dit que j'avais pas le droit d'en avoir un...
Bah... Y M'sieur Thosen.
Et...
Alors....

Y a M'sieur et M'dame Ranard.
M'sieur et M'dame Loiron, et leur fille, Emilie. M'dame Loiron, c'est la fille de M'sieur et M'dame Ranard.
Faut aussi poursuivre, M'sieur et M'dame Jackop. M'sieur Jackop, c'est le frère de M'sieur Ranard.
Y a aussi M'sieur Protulle. C'est le cousin de M'dame Ranard.
Pis aussi Jaro, Bitav et Riful. C'était des copains de Pyrge.
Ah oui, Pyrge, c'est le fils de M'sieur Jackop, mais pas avec M'dame Jackop, si j'ai bien compris.
Pis encore, y a M'dame Crop. C'est la voisine de M'sieur et M'dame Ranard.
Pis M'sieur Hopit. C'est le petit copain de M'dame Crop. Ils vont bientôt se marier.
Y avait aussi M'sieur Jouyfu, M'sieur Patahouec et M'dame Jarjar. C'est les employés de M'sieur Loiron.
... Euh, faut aussi poursuivre Firald et Job. Se sont les dometiques de M'sieur Ranard.
Et enfin, y avait aussi M'sieur Bourdoul. Mais j'sais pas qui c'est... Et j'crois que personne savait qui c'était.
Mais il était là.
Et du coup faut aussi poursuivre M'sieur Abel, M'sieur Stennar, M'sieur Grim Yendrix, M'sieur Jeaneudon et M'sieur Larkan.
Pis aussi M'sieur Potanbul et M'sieur Richon.

Ça en fait du monde...
Parce qu'en tout cas, y en a aucun qui avait l'air au courant d'votre Loi du clergé multicolore du coin.
Mais aucun. Même pas M'sieur Thosen, le Maire.

J'veux dire, que moi, l'étranger, j'sois pas au courant, c'est normal.
Mais qu'aucun d'vos Frères et Soeurs soient au courant, par contre...
Ils savaient pas.
Et si vous voulez mon avis, la faute elle revient pas à ceux qui savent pas, mais à ceux qui savent et qui ne disent rien.
Mais après tout, ça m'regarde pas, j'suis étranger.


Le gamin sourit, un peu embêté.

Pis d'ailleurs... Vos lois du clergé multicolore du coin, elles disent que j'ai pas le droit d'acheter un truc technologique.
Bah... Mon Troisième Œil, il est pas technologique, il est magique. C'est un truc d'enchantement qui fait que j'peux voir plus loin. C'est trop cool de voir loin vous savez.
Si vous voulez, j'peux vous le prêter, comme ça vous aussi vous verrez plus loin.


De nouveau, le gavroche se gratte la tête.

Mais quand même... J'trouve ça bizarre qu'y ai des lois que personnes connaissent.
Sans vouloir vous vexer, vous avez pas l'air de sortir souvent. Vous êtes sûre M'dame le Grand Témoin de ne pas avoir raté une mise à jour des lois du clergé multicolore du coin ?
Parce que ça expliquerait tout...

Enfin... Je dis ça...
J'en sais rien moi...


 
Sowane

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 08h53

 
La gêne du jeune témoin ne laisse pas Sowane indifférente, bien qu'elle n'en laisse rien paraitre, profession oblige. Elle devrait être habituée, depuis le temps : lorsqu'elle intervient pour de petites gens, pour des modestes que d'aucuns exploitent ou spolient, elle est une sainte. Lorsqu'elle heurte frontalement les entreprises d'un dignitaire, comme aujourd'hui, elle est la reine des putes.
Soupir...

En rien son rôle ne la prédispose à expliquer les arcanes de la culture et du Droit fraternel. Mais la réponse manifestement honnête de l'enfant mérite sa contrepartie officielle.

D'une voix toujours posée, elle répond :


Pour que vous compreniez bien la raison de cette convocation, au-delà de son caractère formel, permettez-moi de vous expliciter son contexte.

La Fraternité, dites-vous, n'aime pas les étrangers. La vérité est plus banale : elle s'en méfie, parce qu'elle se méfie de tout ce qui est associé à l'extérieur des remparts de nos cités.
Cet état d'esprit, qui pourra vous navrer, est la conséquence de six siècles de vie dans un monde particulièrement hostile et sans pitié pour ses habitants involontaires... que nous sommes.
Il en est résulté, au cours des âges, tout un corps de lois qui vont dans le sens d'une protection maximale de nos ressortissants. Celle liée à la rétrocession des équipements de technologie militaire spécifique - en clair, qui ne sont fabriqués qu'à la Fraternité - n'est qu'un élément parmi bien d'autres. Je pourrais vous citer une bonne centaines de textes qui distinguent radicalement nos résidents de nos visiteurs ; je pourrais, conjointement, vous décrire le contexte historique qui a présidé à la naissance de chacun de ces textes, qui sont presque tous nés en fonction des aléas de l'actualité.

Ce qu'il convient de noter, et j'en suis parfaitement consciente, c'est que l'avènement de la symbiose a relativisé nombre de nos lois :

D'abord, parce que le développement des voyages les a brusquement mises sur le devant de la scène. Celle qui vous intéresse aujourd'hui n'a pour ainsi dire jamais eu à servir avant l'apparition des mous, tout simplement parce que nous ne recevions personne. Même les caravanes de sel confraternelles restaient à nos portes, l'accord leur permettant de traverser nos cités datant de l'an dernier. Il n'y avait donc nul incident à déplorer, puisqu'il n'y avait nulle tentative.
Le trafic n'existait que dans la tête des plus paranoïaques. Convenez qu'il en va différemment désormais.

Ensuite, parce que la politique générale de la Fraternité tend vers une ouverture progressive aux autres factions poussiéreuses. Et je pense ne rien vous apprendre si je vous dis que le Droit, en règle générale, est en retard sur les évolutions d'une société ?

Mon rôle de Grand Témoin est, entre autre, de proposer, de rédiger et de dire le Droit Fraternel. Il n'est nulle loi qui ne nait ou qui n'est amendée sans mon aval ou mon véto. Sa Majesté Elchior peut, seule, me contredire. En matière juridique, j'ai préséance sur les décisions du gouvernement. Cela pourra vous surprendre, mais c'est un héritage ancien de la culture fraternelle ; un héritage qui, dans l'esprit, garantit tant que faire se peut une certaine séparation - d'aucuns diront un émiettement - du pouvoir.

Si je vous ai convoqués ce jour, et non arrêtés, c'est précisément parce que je suis confrontée à une situation qui met en exergue ce dont je vous parle : le décalage entre notre législation, notre politique commerciale, notre diplomatie et notre politique étrangère. Avant de vous recevoir, j'ai consulté Sa Majesté, afin d'avoir le sentiment et si possible, l'assentiment royal avant de prendre une décision...

Nous sommes donc ici, dans mon bureau, pour discuter. Car je dois estimer ce qu'il convient de faire, entre appliquer la loi ou la faire évoluer. Je suis tenue, pour ce faire, d'écouter toutes les parties. Je suis également tenue de m'expliquer, auprès de notre gouvernement et de notre roi.


Incluant Nelle et Thosen Noril dans sa question :

Comprenez-vous ce que j'attends de vous ?

 
Nelle

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 12h48

 
Nelle écoute avec attention les explications schématiques que la juriste fournit à leur petite assemblée sur le fonctionnement des lois fraternelles, puis avec une stupeur quelque peu incrédule le motif enfin dévoilé de leur présence ici.
Enfin, de la présence de Pandorin et Thosen, pour l'instant, puisque en ce qui la concerne cela reste toujours aussi obscur. En tant que compatriote de Pandorin ? Saltis n'a pas été convoqué, pourtant.
Ce qui n'est pas plus mal, cela dit...

Puis Pandorin prend la parole, expliquant avec cette simplicité et cette candeur qui le caractérisent les détails les plus accablants de cet infâme crime dont on l'accuse.
Ce à quoi, en sa qualité de juriste aguerrie, la jeune femme répond par tout un discours alambiqué... et beaucoup moins touchant, c'est sûr.


Knüt dit :


Nan.
'Fin moi en tout cas j'ai rien pigé.


Léger -très léger- détail : Knüt non plus n'a pas été spécifiquement convoqué, mais symbiose oblige, il est venu quand même en même temps que sa poussiéreuse attitrée.
Et, égal à lui-même, il est venu avec son tact légendaire...


Knüt dit :
Nan parce que, c'est intéressant tout ça bichette, mais qu'est-ce qu'elle vient faire dans l'histoire, Nelle ?

Bon, le gosse a ach'té un chapeau enchanté qu'une obscure et vieille loi dont personne a rien à carrer sauf vous l'interdit en fait d'ach'ter...
Et c'est juste pour ça qu'on s'retrouve gentiment convoqués -et pas arrêtés- par la gard' royale d'vant la plus haute autorité législative et judiciaire de la Fraternité. (Ouais ouais, moi aussi j'peux sortir les grands mots hé hé)

Ben ma cocote, j'imagine pas dans quel pétrin on s'rait si on avait commis un truc grave... enfin, un truc plus grave, hein, parce que là visiblement ça a déjà pas l'air anodin.


Se tournant vers Pandorin.

Knüt dit :
T'as vu Pandy-Pando dans quel pétrin t'as mis tous ces braves gens !! J'espère qu't'as honte de toi !! Faudra vivre avec ça tout l'reste de ta vie, coco !
Et qu'est-ce qu'il va dire, Pépé Serphone, quand il apprendra ça, hein ? Il t'as pas élevé pour qu't'aille transgresser les lois obsolètes de la première ville tchaë qu'tu visites !!


A mesure que Knüt exprime son point de vue sur la question, le visage de Nelle devient exponentiellement écarlate. Mais le mou enchaine, sa face ronde et jaune étrangement rieuse et débonnaire, se tournant de nouveau vers Sowane :

Knüt dit :
Et donc, c'est quoi l'rapport avec la p'tite ? Nan parce que vu qu'as pas fait v'nir Pépé 'Dymer, c'est bien qu'y doit y avoir un truc précis qui concerne Nelle, pas juste le fait qu'elle est Témoin comme Pando, vu qu'en plus elle était même pas là quand il a commis cet infâme crime avec la complicité de tous ces traitres en puissance...
Mais j'avoue qu'je vois pas quoi.

Et puis sinon, pour répondre à la question, moi j'comprends qu'tu veux discuter avec nous d'l'éventualité d'faire évoluer cette vieille loi visiblement obsolète...
Mais j'dois m'tromper, parce que j'vois pas en quel honneur tu voudrais justement discuter d'ça avec les étrangers qu'nous sommes et dont il faut avant tout s'méfier... Et pas plutôt avec m'sieur et madame Machintruc ou l'autre commerçant qu'y a vendu son casque... Eux y s'raient pas mieux placés qu'nous pour discuter d'ça avec toi ?

Enfin, pas qu'j'sois mécontent d'faire la causette avec un joli brin d'fille comme toi, hein, au contraire !
Au fait, j'm'appelle Knüt, mais tu peux m'appeler Knüty !
Enchanté !


Heuuu, bref, au final, nan, j'pige pas, pour ma part...


Knüt se tait enfin, regardant la Grand Témoin d'un air interrogateur -et sincèrement perplexe malgré tous ses sarcasmes.
Nelle, quelque peu déstabilisée, se contente de fixer avec une soudaine et intense concentration l'un des motifs sculptés du bureau qui lui fait face... Dans le fond, c'est vrai qu'elle n'a toujours pas compris ce qu'elle fait là... même si elle aurait préféré l'exprimer d'une autre façon...


 
Sowane

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 13h34

 
Sowane, à l'évidence, est complètement indifférente à la présence et au discours du mou. Cependant, elle se tourne vers Nelle et demande simplement :

Désirez-vous partir ?

 
Saltis' Dymer

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 14h41

 
Saltis avait été prévenu de l'aberrante.
Situation et damoiselle.
Après avoir contacté Pandorin pour lui proposer son soutien, car après tout ce n'était qu'un poulbot plus ou moins à leur charge, il vint se positionner à l'extérieur du bâtiment, genre je fume ma pipe et venez pas m'emmerdouiller.
Au moindre signe que cette convocation se transforme en autre chose, Saltis éradique, oblitère, désintègre.

Pandorin avait l'air confiant, lui ayant dit que la gamine qui leur faisait perdre leur temps était une sorte d'ermite de comptoir, échevelée et puérile, qui ne cherchait qu'un peu de compagnie.
Enfin, il avait pensé les choses autrement, mais bon le vieux Nelda avait saisi l'essentiel : on les embrouillait pour une broutille, et en dehors d'une crasse bêtise doublée d'une insupportable stupidité, il ne voyait que cette explication pour valider une telle hérésie en pleine cacophonie syfarienne.

Non, parce que ce n'était pas comme si depuis des mois, et ça trainait d'ailleurs drôlement en longueur cette histoire, on leur prédisait un avenir écourté et qu'on avait le loisir de se prendre le choux pour des histoires de carottes spéciales fraternité.
Sans compter que tout ça remettait en question l'autorité du mioche Thosen, ce qui de surcroit était une insulte à l'honnêteté intellectuelle au vu des qualités du bonhomme.

Saltis s'appuya contre un mur, non loin de là, préparant sortilèges, bâton et injures de tout poil.
Et pas forcément dans cet ordre là...

Libre est la voie du S'sarkh !

 
Nelle

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 15h35

 
Sowane ne fait à l'évidence pas complètement abstraction de l'intervention de Knüt, à moins que sa proposition faite à Nelle de quitter l'entrevue soit sans rapport avec la question soulevée par le mou de sa présence ici.
Mais cela dit, qu'elle fasse abstraction du reste, et surtout de la forme, est indéniablement un soulagement pour la jeune propage -même si elle n'aurait aucun remord à laisser son indélicat mou se dépatouiller tout seul des réactions qu'il pourrait provoquer avec son insolence.

Quoi qu'il en soit, la jeune tchaë détache son regard de la moulure du bureau pour le poser, surpris, sur la Grand Témoin.
Et répond aussitôt, essentiellement pour ne pas laisser à Knüt l'occasion de le faire à sa place :


Partir ? Pourquoi donc ?
Vous m'avez convoquée, je suppose donc qu'il y a une raison.
Je suis toute disposée à l'entendre et à... et bien, discuter avec vous de ce dont vous souhaitez discuter.

Par ailleurs, j'aime autant rester avec Pandorin jusqu'à ce que soit décidée l'issue de cette affaire.


Les joues encore roses, Nelle adresse un timide sourire à la jeune femme, suivi d'un regard noir à Knüt, qui a pris soin de flotter hors de portée et qui affiche un air suffisant des plus énervants.

 
Sowane

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 15h52

 
Le Grand Témoin répond poliment à Nelle :

Je vous en remercie. Sans éléments nouveaux, sans informations, sans débats, il m'est difficile de proposer quoi que ce soit à notre souverain en bonne intelligence.

Pour tout vous dire, j'ai pris sur moi de vous recevoir à mon bureau sans précaution particulière, à contrario d'une procédure standard qui, vous vous en doutez, est autrement plus contraignante. J'avais précisément l'espoir que nous puissions éclaircir les circonstances du délit - ne vous offensez pas de ce mot, il décrit une réalité juridique qu'il m'est interdit d'ignorer - et débattre plus avant du fond du problème, qui est de savoir de quelle façon nos lois doivent s'adapter aux évolutions politiques d'un monde aux changements accélérés. Encore une fois, c'est là mon rôle, et sitôt notre entretien conclu, j'irai en référer à Sa Majesté pour lui exposer mon opinion. Il aura à charge d'en tenir compte et de m'autoriser à réviser notre Droit... ou pas.


A nouveau, Sowane s'adresse aux trois personnages présents dans son bureau :

Donc, ce que j'attends précisément de vous, c'est que vous m'expliquiez pourquoi la loi cardinale susdite, qui interdit toute rétrocession de matériel militaire spécifiquement fraternel à d'autres factions, devrait être amendée voire abolie.

J'ai l'habitude de me faire conseiller par des juristes professionnels. Mais sur un tel sujet, je préfère avoir l'opinion de voyageurs connus - et vous l'êtes, mademoiselle Dymer - ou de diplomates chevronnés, comme notre maire Thosen Noril. La circonstance m'en donne l'occasion. J'ai décidé de la saisir, plutôt que d'appliquer rigoureusement l'article d'une loi qui m'apparaît désormais... discutable.

Me ferez-vous cet honneur ?


 
Thosen Noril

Le Dhiwara 28 Marigar 1510 à 23h41

 
Thosen n'a pas dit mot mais il ne semble pas consentir pour autant.
A la tension irritée qu'a perçu Pandorin succède pourtant une sorte de scepticisme silencieux tandis que Sowane s'explique et répond aux interrogations des deux Témoins. A la question finale de la Juriste, Thosen prend pourtant la parole.


Je n'ai aucune connaissance de cette loi liée à la rétrocession des équipements de technologie militaire spécifique, c'est à dire fabriqués uniquement dans la Fraternité Soeur Sowane. Celle concernant la rétrocession des armes issues de nos spécificités militaires, bien sur, j'en suis d'ailleurs l'un des auteurs, néanmoins l'intérêt que le Gouvernement avait témoigné lors de sa rédaction me faisait penser que c'était quelque chose de nouveau en terme législatif, bien qu'appartenant aux coutumes.

Je me trompais éventuellement, c'était là juste un texte inutile ou supplétif puisque l'autre loi cardinale que vous venez d'énoncer, plus générale, celle liée à l'interdiction de délivrer tout savoirs ou biens issus de technologies spécifiquement fraternelles à des ressortissants d'autres factions, existait déjà sans que j'en ai connaissance.

Comprenez-moi ma Soeur, lorsque le Gouvernement me demandait de prévenir les diplomates des autres factions que l'achat d'armes technologiques était désormais interdit dans la Fraternité pour leurs cofactionnaires, lorsque sa Majesté Elchior m'indiquait les lois à faire appliquer au sein d'Oriandre, lorsque le Général Krondor parlait de protéger les ingrédients et technologies nécessaires à la fabrication de nos armes et munitions, je ne pensais pas que ces illustres personnes sous-entendaient l'ensemble de notre savoir technologique en plus des armes à feu.

Lorsque le Prince Ethan Gorgo demandait à la population symbiosé si l'un d'entre nous parlant le rabaän était féru de mécanique et d'automatismes, ce afin qu'il puisse créer et réparer des mannequins, des automates ou des prothèses pour un spectacle confrère, je n'imaginais pas que le Précepteur de la bulle rouge commettait un délit de nature cardinale.
Que ni sa Majesté, ni aucun membre du Gouvernement, Régisseur ou simple Frère noir ne reprenne ses propos me confortait alors dans cette pensée que nos lois protégeaient moins nos biens, avec l'exception des armes technologiques bien entendu, que nos savoirs.

Je vous confesse que "L'apparition", j'entends la connaissance, de cette loi me plonge dans une certaine confusion quant au statut juridique des membres du Gouvernements et aux libertés que notre Prince, Maire et Précepteur s'octroie. Aussi j'imagine que si sa Majesté n'a pas jugé bon pendant trois ans de relever ces délits commis par nos dirigeants (par leurs actes ou par leurs silence), il est sage en effet de votre part Grand Témoin de questionner l'adaptation de cette loi à la situation contemporaine.

Notamment puisque le Gouvernement ne semble, dans les faits pas lui accorder une importance cardinale justement, et que le peuple, comme nous l'a expliqué le Témoin Pandorin, n'en a pas connaissance.

Dans cette situation ce serait un honneur partagé que de vous assister ici ma Soeur dans cette tâche, j'imagine complexe, qu'est d'accorder nos lois à ce monde en mouvement.


 
Pandorin

Le Luang 29 Marigar 1510 à 00h18

 
Pandorin fait rouler ses yeux.
Jette des regards aux différents protagonistes.
Avant de répondre au Grand Témoin.

Euh... Oui. Si vous êtes sûre que vous v'lez qu'j'y participe...


 
Sowane

Le Luang 29 Marigar 1510 à 00h42

 
Le Grand Témoin s'oriente vers le maire pour lui répondre :

Si je vous dis que nos plus grands dignitaires, à savoir les responsables chromatiques et membres éminents de notre gouvernement, ont une idée assez floue de l'ensemble de nos textes de loi... serez-vous choqué ?
Le roi Elchior, en règle générale, intervient peu. J'entends, de façon directe : il délègue. C'est là sa prérogative de souverain régnant. Il délègue les décisions affectant les Bulles à leurs dirigeants, il délègue sa communication à son Secrétaire palatal, il délègue les question de Droit au Grand Témoin.
Ce n'est pas de l'indifférence, mais l'expression d'un statut royal : Sa Majesté ne galvaude pas sa parole. Elle doit rester rare. Exceptionnelle.

La conséquence inévitable de cette gouvernance, c'est que chacun maitrise un domaine précis : le Prince Gorgo est un maître artisan, un bon gestionnaire et un farouche corporatiste. L'Erudite Thanakis est une savante, rompue aux subtilités de la politique fraternelle. Le Général Krondor est le militaire par excellence, qui portera jusqu'à la tombe l'honneur et l'invincibilité de la Bulle Noire.
Et moi, vous le savez, je suis la première juriste.

Mais en matière d'artisanat, je suis incompétente. Jamais vous ne me verrez lancer un sort. Quant à l'idée de me confier une arme, oubliez-la, je risquerais de blesser quelqu'un...
Nos dignitaires, sur les questions de Droit, sont défaillants. Ce n'est pas là un jugement critique, c'est un fait. Regardez derrière moi, s'il vous plait.


Sowane se retourne et, d'un geste large, embrasse trois bibliothèques et un mur d'étagères croulants sous les dossiers.

Vous voyez ici des monographies, rédigées par des étudiants juristes. Chacune concerne un domaine de notre Droit passé, présent, et dans une certaine mesure, à venir...
Ce sont, en quelque sorte, des résumés. Les textes officiels, eux, sont bien plus nombreux. Nous cultivons le désordre jusqu'au cœur de nos lois !
Je connais tous ces textes, ces projets, ces décrets, ces édits. Tous, sans exception. C'est mon devoir de Grand Témoin. Je suis la mémoire du roi. Mais je ne puis demander à quiconque d'en faire autant.

Je ne suis pas surprise de ce que vous m'énoncez. Nos gouvernants, tout comme nos gens, sont soudain confrontés à des situations nouvelles. La question du commerce - au sens large - de notre technologie spécifique ne s'est jamais vraiment posée, jusqu'à très récemment. Aussi dévoués soient-ils, le Prince, le Général ou l'Erudite ne savent pas tout. Ils ont agi dans l'urgence, sur un sujet qui mérite davantage de recul et de réflexion.


Elle ajoute, non sans esquisser un très modeste sourire :

Il m'est arrivé de convoquer nos hauts dignitaires. Et réciproquement...

S'adressant à toute l'assemblée :

Je vous propose de commencer.

Pour le débat qui s'engage, je me ferai l'avocate des thèses protectionnistes, s'il vous agrée de plaider une politique d'ouverture. J'attends de vous des arguments honnêtes. Au terme de notre échange, je ferai un rapport circonstancié à Sa Majesté Elchior et je lui donnerai mon opinion.

Cela vous convient-il ?


 
Nelle

Le Luang 29 Marigar 1510 à 16h51

 
Lorsque Sowane répond à Nelle, l'air suffisant de Knüt laisse la place à une intense stupéfaction. Difficile par contre de savoir si cet air ébahi provient du fait d'avoir finalement bien compris le propos de Sowane la première fois, ou bien justement du fait qu'elle s'adresse effectivement à des étrangers -entre autre- pour réfléchir à la modification d'une loi fraternelle.

Nelle, pour sa part, trouve les deux faits inattendus, et surtout s'étonne de voir leur petite assemblée passer du statut de délinquants passibles de poursuites à celui de conseillers législatifs...
Mais la surprise est plutôt bonne, et surtout l'occasion exceptionnelle : voir la Fraternité s'ouvrir à la pensée d'étrangers est encore rare -et généralement seuls les bleus s'y risquent- alors être consultés pour la révision d'une loi ?! Malgré l'air sérieux de la Grand Témoin, Nelle a presque du mal à y croire !
Certes, Sowane ne s'engage à rien, et elle seule décidera de ce qu'elle gardera de cette discussion, mais celle-ci est déjà un progrès en soit.


Hé bien, pour ma part cela me convient, et si personne n'y voit d'inconvénient, je peux commencer.
Enfin, je crois que Thosen Noril a déjà exposé une partie des arguments internes à Fraternité : le fait qu'au sein même de la Fraternité l'application de cette loi soit ignoré, sciemment ou non, aussi bien par les dirigeants que par le peuple, constitue en soit la démonstration de son inutilité.
Du moins en partie, car en ce qui concerne les armes à feu fraternelles, la volonté de protectionnisme semble être conservée.

Pour ma part, je dirais qu'à l'heure actuelle, où toutes les factions sans exceptions se trouvent menacées, et entreprennent -principalement par le biais de leurs symbiosés pour l'instant- de s'unir pour faire face à cette menace... le partage des connaissances, des savoirs et des moyens de rendre cette lutte plus efficace est primordial.
D'ailleurs, indépendamment de la présente menace, nos factions ne luttent pas les unes contre les autres, et ne l'ont jamais fait. D'une part car nos dirigeants sont assez sages pour l'empêcher et que les nemens ne le permettraient pas, mais aussi et surtout car nous avons déjà tous à faire face aux créatures hostiles qui peuplent Syfaria et qui mettent en danger les poussiéreux, que ces créatures soient des prédateurs, des animaux pervertis ou rendus fous par les effluves, ou bien des rejetons au service de l'Usurpateur.
Alors oui, selon moi votre peuple devrait cesser de se méfier de ses frères et soeurs poussiéreux , comprendre que les autres factions ne sont pas un danger, mais au contraire des alliés avec qui il est nécessaire de partager et de travailler pour survivre.


Consciente qu'elle est légèrement en train d'étendre le sujet de la discussion, Nelle revient au sujet plus prosaïque de cette loi protectionniste :

Bref, selon moi, autoriser la diffusion des savoirs comme du matériel fraternel -connus pour être technologiquement plus avancé- est essentiel pour la survie et l'évolution de nos peuple. Car il n'est plus temps de penser simplement à l'échelle de notre faction, mais désormais à l'échelle de Syfaria.

 
Sowane

Le Luang 29 Marigar 1510 à 21h41

 
Sowane laisse passer un silence, sans doute le temps de la réflexion, puis parle à son tour :

L'argument que vous me proposez est donc lié à l'avènement de dangers nouveaux, d'une ampleur telle qu'ils nécessitent une coopération entre factions poussiéreuses ?
Surtout, corrigez-moi si je vous comprends mal. J'ai une connaissance littérale de ces sujets, autrement dit j'en sais ce que différents rapports m'en ont appris, mais je demeure enchainée à ma condition de citadine incapable de voyager sans escorte et je ne puis enquêter par moi-même.

Sur la base d'une telle hypothèse, le bon sens vous donne raison. Mais pour avancer, il nous faut définir plus précisément ce que sont ces dangers, et en quoi la rétrocession de nos équipements aux non-frères pourrait les amenuiser.

Vous faites bien allusion à l'information parlant d'un affaiblissement possible des mystérieuses défenses nemens dont nos cités sont bénéficiaires ?

Dans ce cas, devrions-nous craindre une attaque concertée de forces bien identifiées, comme le sont celles des armées du P'khen S'sarkh qui assiégeaient Ulmendya ? Ou plutôt, le danger serait-il lié à la faune usuelle de Syfaria, que l'absence de barrière protectrice inviterait dans nos rues ?

Je vous pose ces questions parce qu'elles sont incidentes pour notre débat, bien sûr... mais surtout parce que le roi, au final, me les posera en retour lorsqu'il tranchera.


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