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La place du marché

De feu et d'acier

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Sujet lancé par Kal'Ash
Le 13-03-1510 à 22h33
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Posté par Kal'Ash,
Le 19-03-1510 à 16h14
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Kal'Ash

Le Sukra 13 Marigar 1510 à 22h33

 
*** Un tour de clé, quelques coups de marteau, et puis le réglage fin de la mécanique interne, chaque roue est fixée sur son axe, chaque engrenage placé avec soin avant que la carcan de protection soit hermétiquement refermé.

Le travail avançait plus vite depuis son retour de Farnya.

Sa ville natale était souvent source d'inspiration, le repos pris lors de séjours était bien entendu bénéfique, mais plus que tout c'était les informations qu'elle avait ramené de la cité de la bulle rouge qui étaient à la base de ses travaux. De par des recherches difficiles et quelques manipulations politiques elle avait eu la chance de consulter des documents relevant du secret.

Les schémas d'un scientifique au génie certain mais aux travaux controversés, les notes de celui que l'on évoque encore avec une certaine appréhension, Oorthis, Docteur Oorthis, concepteur et pilote de l'Oortisanisphère, machine infernale aillant échappé à son créateur et l'ayant emporté dans disparition répercutante.

Kal'ash avait étudié les plans du fou après que la Grand Témoin en soit convaincue de leur destruction. Un souvenir qui continuait de lui arracher un sourire lorsqu'à l'occasion elle repensait à cette histoire menée de main de maitre par la plus sage personne de la Fraternité.



Elle était devenue une créatrice hors pair, mêlant expériences en laboratoire et expérimentions en situation réelles, utilisant ses propres idées mais également celles de ces prédécesseurs qu'elle s'employait à améliorer et à adapter à ses découvertes.

Elle tirait une certaine fierté de l'excellence qu'elle avait finit par acquérir dans ce domaine de prédilection, et se surprenait même parfois à quelques idées narquoises à l'encontre d'autres fabricants d'armes, ne travaillant que des copies de modèles conçus par d'autres.

Plus qu'un vieux soldat reconvertit en assembleur, elle se considérait comme l'inventrice de chacune de ses armes.



Son arsenal, de feu et d'acier, allait bientôt accueillir des modèles qui seraient sans aucun doute possible les fleurons de l'armement Fraternel.

Bombardes portatives avancées, stations de tir, canon montés, fusils à multi-tubes, à percussions répétés, à ignition rapide ou à crémation instantanée, les noms variaient mais laissaient sous-entendre l'objectif de l'exercice....
***







 
Kal'Ash

Le Vayang 19 Marigar 1510 à 15h29

 
*** La grande lumière blanche ne semblait plus vouloir cesser de l'assaillir. Son esprit s'égarait un instant quelque part au delà de sa conscience. Malgré la situation critique elle restait debout, atone , dans le flou de ses songes embrumés et de l'épaisse fumée qui l'entourait.


Ni les vigoureux coups donnés à la porte, ni les appels angoissés depuis la ruelle ne parvinrent à la ramener.

Elle errait dans un champ de bataille, reconnaissant de temps à autre un établit noircit, une étagère léchée par les flammes, un amas de ferraille brulante, un grand réservoir d'huile éventré.
Quelque chose clochait, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Et tous ces gens qui hurlaient dehors, tambourinaient à sa porte. Quel manque de savoir vivre.

La chaleur était étouffante et elle sentait qu'il lui fallait mettre un peu d'ordre dans sa caboche avant d'espérer saisir le pourquoi du comment.
D'un revers de la main elle épongea mollement la sueur pourpre qui dégoulinait sur son visage avant de s'assoir à même le sol et de serrer entre ses dents une pointe en fer à la manière d'une Klop'.

Une chose l'intriguait. Hormis le remue ménage des voisins décidément bruyants, cela lui laissait une impression étrange que de rencontrer ses propres outils ici.
Où était-elle d'ailleurs ?

Un coup d'œil à gauche, un coup d'œil à droite, les lieux lui rappelaient vaguement son laboratoire après le passage d'une aberration.
Tien, il lui sembla soudainement que son champ de vision avait drastiquement rétrécit depuis le dernier contrôle, et plus grave, qu'il faudrait racheter de la farine puisque la boite consacrée ainsi que son contenu gisait au sol.

Craquant une vingtaine de fois son briquet en dodelinant de la tête, elle finit par obtenir une flamme timide mais qui lui suffirait largement pour allumer son clou.
Celui-ci avait d'ailleurs un gout affreux, si elle mettait la main sur son vendeur de haricots elle le lui ferait savoir. Mais... Ce n'était pas la saison des haricots... Et quand bien même, en avait-elle réellement besoin pour fumer un clou ?


Ce ne fut que lorsque la porte du laboratoire céda et qu'elle reconnu deux compagnons de la loge accourir vers elle pour frapper d'un linge son pantalon qui commençait à bruler que la situation s'éclaircit brutalement.
En quelques secondes, juste avant de perdre connaissance, elle revit la scène.

L'expérience, le canon sur son piédestal, les coups de feu, sa joie en constatant que le prototype fonctionne, puis les cales qui cèdes, les câbles qui lâchent, le canon dévié qui continue à faire feu, le réservoir de poudre dans l'axe de tir.


Et puis la lumière.

Aveuglante.


***







 
Kal'Ash

Le Vayang 19 Marigar 1510 à 16h02

 
*** Plusieurs semaines s'étaient écoulés avant qu'elle ne puise rester éveiller plus de quelques minutes à la fois. Les souvenir du trajet effréné jusqu'au dispensaire de la bulle noire, ballotée, pressée, portée par ceux qui l'avaient secourue.
La douleur aussi était présente dans ces réminiscences.


Elle apprit plus tard que l'opération avait été menée en urgence par une équipe réquisitionnée sur l'instant. Le récit de l'épisode critique lui avait été raconté de bout en bout, et était particulièrement insistant sur la façon dont elle s'était débattue avant l'administration de sédatifs.

On lui avait même fait l'anecdote de l'expression du chirurgien de garde lorsqu'il examina la blessure, à grand renfort de mimiques désopilantes bien entendu.

Quelqu'un avait aussi eu la délicate attention de conserver et faire nettoyer le morceau de métal extrait de sa tête.
Parfois elle ramassait le projectile sur la tablette et le faisant tourner, encore maladroitement, entre ses doigts l'examinant de son œil gauche.
Qui était désormais le seul valide.


Lorsqu'un mois fut écoulé elle boucla ses affaires et quitta le dispensaire contre l'avis de ses médecins. Ces derniers avaient beau s'extasier devant les formidables capacités de cicatrisation de la jeune symbiosée, ils ne cachaient leur inquiétude.
La rouquine avait sciemment couru de grands risques, et le hasard fut bien clément de faire d'elle sa seule victime.


Laissant derrière elle les septiques, Kal' affichait un demi-sourire victorieux.






Elle en était revenue.



Son prototype avait fonctionné...




Oorthis n'était pas un vieux fou...





Elle fabriquerait bientôt une arme qui ferait pâlir n'importe quelle créature dotée d'un temps soit peu de raison.

***






... et qui lui permettrait d'exterminer toutes les autres.




 
Kal'Ash

Le Vayang 19 Marigar 1510 à 16h14

 
*** Et dans le reflet que lui renvoi le miroir elle se dit qu'elle a malgré tout encore fière allure...
***









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