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Le Merakih 27 Jangur 1510 à 22h38
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Quelques jours après avoir quitté la Tour, voilà notre petit gavroche devant les murailles d'Oriandre.
De loin, elle a vraiment pas l'air commode cette ville.
Perchée sur une montagne.
Entourée de super hautes murailles qui n'ont pas trop l'air de vouloir souhaiter la bienvenue.
Sans trop savoir, le gamin avance sur le chemin.
Jusqu'à arriver devant les portes.
Au panache, il continue, l'air de rien.
Et lorsqu'un garde le regarde, ce dernier s'approche.
De réputation, les gardes n'ont pas vraiment l'habitude de faire dans la dentelle. Et Pandorin commence à craindre de se voir gratifier d'un bon coup de pied dans le derrière. Mais finalement, une fois son identité relevée, le garde Tchaë lui fait un sourire, et lui souhaite bon séjour.
Tout penaud, le poulbot se ragaillardi d'un coup.
Et ouais ! C'est ça d'être le poto de M'sieur Thosen.
Avec une joie immense, Pandorin le petit Témoin, entre en Oriandre.
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Le Julung 28 Jangur 1510 à 23h33
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Au moment où l'enfant franchit la poterne Est, Thosen, essoufflé, franchissait celle à l'ouest de la ville.
Il s'était, un peu sottement, fait un devoir d'accueillir le jeune Témoin du S'sarkh en personne, et avait rallié Oriandre depuis Farnya en à peine deux journées. Le souffle du diplomate avait été soumis à rude épreuve, mais il était arrivé ou presque dans les temps.
Éreinté certe, mais bel et bien là.
Aussi lorsqu'il reçoit une pensée de Pandorin, Thosen se dirige à pas mesuré vers les quartiers au nord-est de la cité où se promène le petit Témoin.
Le bonhomme et son mou ne sont pas difficiles à repérer dans la cité fortifié, étrangement paisible en cet après-midi enneigée de jangur, et le diplomate les retrouve au détour d'une rue, le gamin les yeux grands ouverts comme s'il découvrait un nouveau monde.
Un sourire amusé, Thosen se rapproche du moutard et parle en tchaë, peu avisé d'attirer l'attention avec une autre langue.
Comment vas-tu mon jeune ami ? As-tu fais bon voyage ?
Par ce temps, sur ce monde, il l'envisageait difficilement, mais inutile d'infantiliser davantage l'enfant, et si Nelle ou un autre Témoin n'avait pas jugé bon de l'accompagner jusqu'à la cité noire, c'est bel et bien que le Pandorin savait se débrouiller.
La liste de sortilèges qu'il lui avait demandé et qu'il avait lui même retransmis à Stennar le prouvait d'ailleurs de la meilleure des façons.
Alors... j'ai cru comprendre que tu souhaites visiter la ville et rencontrer ses habitants, c'est bien ça ?
Voyage didactique imposé par sa faction ? curiosité naturelle ? Thosen ne s'en préoccupait pas et l'amitié qu'il portait au poulbot, davantage encore à sa charmante cofactionnaire, et ce qu'il savait et avait appris des Témoins lui suffisaient à accepter l'intérêt du petit bonhomme sans arrière pensée.
Nous pourrions aller boire quelque chose et rencontrer dès à présent le commandant Abel si tu veux, c'est un bon ami à moi et un grand guerrier, qu'en dis-tu ?
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Le Dhiwara 31 Jangur 1510 à 22h08
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Tout semble si simple et si clair avec ce petit bonhomme. Thosen se sent déjà partager un peu de son enthousiasme et de sa foi dans l'avenir.
Je suis sur que tu feras un super Transcient Pandorin. Ou à défaut, un bon propage.
Et Oriandre est une étape idéale pour ton long voyage vers... l'appréhension de toutes les... facettes de Syfaria.
Thosen se dirige lentement vers l'Est de la cité, et le duo entre bientôt dans l'un des quartiers populaire de la cité.
Pour ce qui est d'Abel, tu as tout compris Pandorin !
Enfin, le commandant Abel s'est fait génial tout seul attention, mais je le connais depuis un bout de temps maintenant, et c'est un sacré tchaë mon petit pote, ça oui !
C'est le commandant de l'avant-garde, le chef des éclaireurs de notre armée, et on s'est sorti de pas mal de pétrins ensemble.
Oh ! Et il n'y a personne, personne, pour manier le concasseur comme lui.
Le sourire fier de Thosen en cet instant, laisse pourtant progressivement place à une certaine appréhension à mesure que les deux tchaës s'enfoncent dans le quartier. Par de petits mouvements furtifs, le diplomate semble involontairement compter ses côtes et c'est la mine un peu moins génial qu'il s'immobilise puis toque finalement à la porte d'une petite maison.
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Le Luang 1 Fambir 1510 à 10h03
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| *** A travers la porte percent des bruits de vaisselle s'entrechoquant, et des jurons. Il semble qu'Abel le vieux tchaë se soit décidé à faire quelques rangements pour accueillir son ami. Il a quitté depuis un bout de temps sa cabane, sillonnant les routes de Syfaria pendant que le poussière s'accumulait dans les moindres recoins.
J'ARRIVE !!!
Quelques vertes expressions plus tard la porte s'ouvre sur Thosen et Pandorin.
Le commandant de l'avant-garde arbore un large sourire. De la soie d'araignée est accrochée à barbe, et un nuage de poussière volette encore autour de ses épaules. Il prend Thosen dans ses bras comme s'il s'agissait de son fils et marmonne "content de te voir mon ami". Le ton est jovial mais las, le vieux tchaë a les épaules un peu plus voutées que lors de leur dernière rencontre, et si sa carcasse demeure solide, on sent le poids des ans dans son regard.
Puis son visage marque la surprise lors qu'il découvre la physionomie du petit Pandorin : "PAR SHAMGRE ! QUE VEUX-TU PETIT ?! " Il fouille dans ses poches à la recherche d'une friandise puis lâche : "J'AI RIEN POUR TOI JEUNE MORVEUX, VA DONC JOUER AVEC LES ENFANTS DE TON ÂGE" Le ton est rude, mais d'un geste amical, il ébouriffe la tignasse du jeune tchaë, puis l'oublie aussitôt invitant Thosen à le suivre. Alors que la porte se referme sur Pandorin, ce dernier perçoit à travers la paroi : "Et ce "Pantin", cet ami dont tu m'as parlé, va-t-il nous rejoindre bientôt ?..."
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Le Matal 2 Fambir 1510 à 01h27
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Euh... tout de suite, tout de suite !
Soudainement tracassé par l'accolade et l'accueil du vieux commandant, Thosen n'a qu'à peine suivi son échange avec le petit Témoin. Il devrait être en train de reprendre son souffle et de vérifier s'il n'a rien de cassé, Abel doit juste être fatigué se convainc-t-il, la poussière et les vestiges de toiles ne le présentent pas à son avantage c'est tout. Son regard s'attarde pourtant sur le terrible vieillard et il s'oblige à interrompre ses réflexions.
Un vif demi-tour plus tard, la porte de la maisonnette s'ouvre à nouveau et Thosen introduit proprement le petit bonhomme.
Abel, voici Pandorin, un... futur Transcient des Témoins sur S'sarkh, et un sympathique petit-gars qui visite Oriandre pour découvrir un peu plus de notre monde.
Ahum... on partagera la bière ensemble.
Il sait comment Nelle tient l'alcool, il a vu comment Fea Ura tenait l'alcool, l'un dans l'autre il n'est pas question de donner une seule gouttelette d'éthanol à un Témoin et surement pas à un haut comme trois pommes qui ignore encore la boisson. Korany seule sait quels terribles effets une petite eau de prune aurait sur lui.
Le truc c'est qu'il n'est pas certain que le Commandant a dans sa petite maison autre chose que de l'eau, de la bière et du jus d'un peu tout les fruits de la création sous une forme avancée.
Désolé pour ça, mais tu aurais quelque chose pour le petit ?
Le ton est, très légèrement, alarmé.
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Le Matal 2 Fambir 1510 à 21h40
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| *** Abel reste bouche bée à observer la demi-portion, dubitatif. Il gratte sa barbe, un nuage de poussière voile son visage quelques secondes. "Euh... très bien.... "Pantalon"... " puis il se ressaisit : "ENCHANTE mon jeune Ami, c'est que... je ne m'attendais pas à voir une être si jeune visiter Oriandre de son propre chef"
Puis il retrouve sa bonhommie habituelle, dégotte deux chaises qu'il époussette brièvement, y installe quasiment de force ses deux invités. Disparaissant dans la cuisine, on l'entend remuer les placards, avant de revenir avec un pichet qui a du mal à maîtriser le liquide qui le remplit, les quelques arômes tentant un sauve-qui-peut d'urgence, agressés par l'acidité du milieu ambiant.
Thosen remarque que le breuvage à à peu près le même aspect que le détergeant que le Commandant a répandu sur le carrelage pour en raviver les couleurs.
"Trinquons à nos retrouvailles ! ". Il sert trois godets de la substance, les posent devant Pandorin et Thosen, porte aussitôt sa vinasse à ses lèvres. Puis brusquement, il semble se raviser, renverse la moitié du liquide en reposant son godet sur la table et s'empare de celui de Pandorin en s'écriant : "OH MALHEUR, PAR SHAMGRE, QUE SUIS-JE EN TRAIN DE FAIRE ?!"
Il vide alors promptement le verre destiné au jeune tchaë, se lève pour le remplir d'eau, et annonce : "Voilà pour toi petit voyageur !"
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Le Merakih 3 Fambir 1510 à 17h43
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En attendant que la porte s'ouvre, Pandorin affichait un sourire qu'il voulait affable et engageant.
C'est ce même sourire, un peu plus délavé, qui lui zèbre la figure désormais.
Carrément bien plus délavé en fait.
Le gavroche n'a pas la moindre idée de ce qu'il se passe.
Les deux Frères s'activent, l'un parle fort, l'autre fait des pirouettes derrière. Le gamin est trimballé, ébouriffé et stupéfié.
Assis sur sa chaise, comme une poupée, il tente désespérément de s'accrocher à un semblant de cohérence.
MAIS QU'EST-CE QUI SE PASSE ?!
N'osant pas bouger, Pandorin sourit.
Enfin tente.
Se saisissant du verre d'eau.
A nos retrouvailles, M'sieur Abel.
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Le Matal 9 Fambir 1510 à 01h18
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Finalement bel et bien inquiet par le tour qu'Abel donne à leurs rencontre, Thosen regarde plus attentivement le guerrier. Oui, il lui manque cette exubérance à l'épreuve des balles et si cela a à voir avec cette décision, et bien elle effraie déjà le petit diplomate.
Mais chaque chose en son temps et son jeune invité ne devrait pas assister à ce genre de discussion.
Je pige, je pige.
Alors... Oriandre est la capitale de la Fraternité du Désordre et le siège de la bulle noire... on trouve de tout ici, notamment puisque c'est la cité la plus proche d'Arameth, mais en particulier ce qu'il faut pour équiper notre armée: Forges, ateliers de batteurs d'armures, armureries, fonderies, mais aussi laboratoires d'alchimistes ou syndicats de machinistes.
C'est une cité fortifiée tu vois, et abritant le temple noire, le quartier général de la bulle en charge de notre protection, elle est donc tournée vers ce but, permettre à la bulle noire de protéger la Fraternité.
Il y a aussi le Palais de sa Majesté Elchior, protégé par une deuxième enceinte, mais il faut une bonne raison pour y entrer.
Oriandre est un peu moins agitée que Farnya ou Arameth, mais et je pense que tu t'en es déjà rendu compte, rien à voir avec Syrinth ou Lerth.
Donc... hum... si tu veux découvrir comment Oriandre vie... la caserne et le palais sont interdits aux étrangers... mais les auberges sont très animées ça pour sûr ! Tu auras une bonne image de son âme si tu veux qu'on aille là bas !
Quelques souvenirs semblent assaillir Thosen.
Euh... non que la population qu'on y trouve soit représentative de celle d'Oriandre, hein...
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Le Dhiwara 14 Fambir 1510 à 10h28
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| *** Abel approuvait aux déclarations de Thosen, puis il plongea ostensiblement un regard concentré au fond de son godet, aux derniers propos du diplomate noir. Il savait parfaitement que les auberges et les tavernes ne sont pas des endroits fréquentables pour le jeune Pandorin.
Aussi il enchaîna.
Le peuple d'Oriandre est méfiant par nature, et même si tu sembles être un gam... un très jeune voyageur, attends-toi à ce que l'on soit un peu méfiant à ton égard. Aussi, sois franc et honnête, et tu sauras gagner la confiance ici. Et sache que les alentours de la cité peuvent être très dangereux. Dans la forteresse, tu ne risques rien. Dehors, il te faudra être vigilant.
Si tu as quelques girasols à dépenser, tu peux trouver des souvenirs sur le marché, ou aller à des spectacles ... hum adapté à ... euh... ton âge dans les arènes.
Pour l'hébergement, tu risques de rencontrer dans les auberges des gens peu fréquentables. Tu n'as qu'à dire que tu viens de ma part, Abel, Commandant de l'Avant-Garde, et tu sauras trouver une oreille attentive.
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Le Luang 1 Marigar 1510 à 02h41
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Un large sourire, le bonhomme ne pose pas n'importe quelle question.
Se grattant le menton, Thosen dévisage longuement Abel avant de prendre la parole.
Et bien... ce n'est pas de la crainte, mais c'est assurément de la méfiance. Même si je préfère appeller cela de la "vigilance".
La Fraternité du Désordre fait grand cas des menaces extérieures, et garde à l'esprit que ce monde est souvent hostile.
Le fait que nous ayons effectivement largement les moyens de nous défendre...
Le sourire du diplomate s'agrandit encore un peu, cela semblait pourtant difficilement imaginable quelques secondes plus tôt.
... repose donc sur cette méfiance, sur la politique de protection de nos frères et de leurs savoirs que notre faction a adopté depuis sa création.
Sans cette parfois salutaire vigilance, les moyens de nous défendre s'effaceraient progressivement.
Et je ne parle pas des choses terribles qui arrivent de temps à autres au sein de notre faction et qui demandent parfois moins de protéger la Fraternité de l'extérieur que l'extérieur de la Fraternité !
Mais, oui, je pense pouvoir parler au nom de mes frères sans me fourvoyer en disant que nous sommes fiers de notre équippement militaire, de notre armée, et plus largement, de l'ensemble des moyens qui existent pour nous défendre.
Cela fait un peu parti de notre conception d'envisager la vie en communauté, nous ne sommes pas très religieux vois-tu, et n'attachons pas grande importance à la vie spirituelle à l'inverse de tes cofactionnaires, mais de l'autre coté nous accordons une place plus conséquente au développement et à la protection de notre savoir.
Même si cela fait malheureusement de nous des gens un peu plus casanier et circonspect.
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