*** Kolaru, le vieux, l’antique presque, déambulait sombrement dans les rues d’Oriandre. Sa haine pour son peuple, pour le vivant en général, pour être au plus proche de la réalité, ne faisait qu’empirer. Il avait mal dormit en plus, à cause de rhumatismes naissant, ce qui ne faisait rien pour adoucir son aigreur.

Il avait alors en tête un méchant et mesquin poème à adresser à ses semblables, la rime qui lui trouva un nouveau but à sa vie fut la suivante :

« Je n’ai que du mépris, je vous hais, vous abhorre,
Ne vous veux que du mal, en un mot, votre mort ! »

Un mot ? Pour les tuer tous ? Mais ça existait ça ! Oui, maintenant qu’il y pensait, le vieux mythe du Carrousel, et le mot-poème qui poussa les Tchaë à l’exil…

Mais comment le retrouver ? Passer par les fils d’Aleph ? Mais ça ne faisait que déplacer le problème. Peut-être à la bibliothèque, les fils d’Aleph auraient pu y laisser des traces ou alors il pourrait y trouver une reproduction.

Oui, c’était un bon début, Kolaru se mit donc en route vers la bibliothèque.
***