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La place du marché

Petite annonce...

...et grande rencontre ?
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Sujet lancé par Nelle
Le 01-03-1509 à 13h10
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Posté par Grim Yendrix,
Le 30-03-1509 à 16h04
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Nelle

Le Dhiwara 1 Marigar 1509 à 13h10

 
Après avoir passé plusieurs journées à enchanter sa tunique d'espérance toute neuve, Nelle revient enfin aux halles des corporations pour reprendre son apprentissage en alchimie auprès du maître artisan.
Elle a reçu la veille son bâton d'afflux convoyé de Farnya par un coursier non symbiosé, et après avoir cherché auprès de tous les symbiosés de sa connaissance ou que lui avait indiqué Thosen, elle a finalement décidé de passer une petit annonce : Jeaneudon et Larkan ont quitté Oriandre quelques jours plus tôt, Kal'ash a répondu ne pas savoir faire un enchantement d'aussi haut niveau... Il lui reste donc à chercher auprès des artisans non symbiosés d'Oriandre avant de se résoudre à devoir réaliser elle-même l'enchantement de son bâton.
Elle pourrait le faire sans problème, mais ça implique de laisser encore durant quelques jours sa nouvelle passion pour l'alchimie de côté... voilà pourquoi elle aimerait autant trouver un autre enchanteur, quitte à ce que cela lui coute quelques girasols.

Elle s'arrête donc devant l'un des panneaux d'affichage situé à l'entrée des Grandes Halles, sort de son sac le morceau de vélin qu'elle a rédigé la veille au soir, et le punaise sur la planche en bois en un endroit assez visible.
Une fois ceci fait, elle reste devant le temps de le relire une énième fois pour vérifier qu'elle n'a rien oublié de mentionner dans son annonce...


***

***



 
Grim Yendrix

Le Dhiwara 1 Marigar 1509 à 14h30

 
Ah ! Enfin les beaux jours arrivaient ! Quel plaisir de voir les trois soleils rayonner sur les montagnes protégeant la Cite Noire. En ce début de journée, alors que marchands et artisans venaient d'ouvrir leur échoppes et ateliers, Grim affichait une bonne mine. C'était chose rare mais la situation l'obligeait. En effet, les idées fusaient dans le crâne du vieux mage et elles étaient écoutés par ses frères Noirs. Peut-être que ses projets allaient se réaliser...Peut-être...

C'est ainsi que le tchaë d'habitude grognon se plu à flâner dans les ruelles d'Oriandre, sans manquer de saluer ses frères mendiant auxquels il donna quelques pièces, en souvenir du bon vieux temps. Il aurait bien trinqué avec eux mais par malchance, sa besace était vide de tout alcool, seul du persil et quelques herbes à fumer en débordait.
Sa petite balade matinale le mena au quartier des artisans, un lieu bien moins dynamique que celui de Farnya, c'était légitime. Après quelques remarques envers les vendeurs pour leur prix exorbitants, Grim poursuivit sa déambulation dans les Halles, profitant des odeurs uniques qu'offraient les armureries ou les boutiques d'alchimie.

Alors qu'il s'apprêtait à quitter le marché couvert pour rejoindre l'une des tavernes de la Cité, le Mage porta son attention sur une petite annonce. L'écriture était légère, probablement celle d'une femme ou d'un scribe. Tout en parcourant l'affichette, Grim marmonna :


Héhé, sa m'semble un bon moyen d'piquer des clients à ces artisans dévoré par l'avarice...Hum...Nelle Dymer...C'pas très tchaë sa...

Mais l'origine de cette hypothétique cliente importait peu pour cette fois tant il paraissait vital pour le vieillard de prouver à ses brigands d'artisans qu'en cas d'abus, ils seraient boycottés par leur plus grands clients : les Noirauds.
Ni une ni deux, Grim arracha l'annonce et se mit en quête de cette Nelle Dymer.
Il avait pour seul indice le nom de Kalar, un alchimiste relativement réputé pour ses potions et son savoir. Usant de sa canne pour forcer le pas, le mage noir fit demi tour pour traverser à nouveau les Halles.
Un alchimiste...Un alchimiste...Il y 'en avait des tas! Une fois de plus, le Psychopompe se félicitait d'avoir apprit à lire étant jeune. Après une bonne demie heure à parcourir de long en large les Halles, il repéra une pancarte métallique aux formes travaillées. On y voyait briller le nom tant recherché :


Kalar...Trouvé.

Le pas gauche, Grim s'avança vers l'atelier duquel s'échappait des fumées colorées puis cria :

Hep Kalar! J'cherche une certaine Nelle Dymer, y paraît qu'elle s'trouve ici!

Plus discret, tu meure.


Série de Notes

 
Nelle

Le Dhiwara 1 Marigar 1509 à 15h58

 
Le garçon agé d'une douzaine d'années qui lève les yeux d'une cagette remplie de champignons orangés pour regarder Grim avec une certaine surprise n'est sans doute pas le fameux Kalar. Ce que ses propos confirment aussitôt :

Il est pas là Maître Kalar, m'sieur, il devrait revenir d'ici une heure.
Par contre si c'est mad'moiselle Nelle que vous cherchez, j'peux vous l'indiquer, elle elle est là.


Le jeune apprenti se lève et fait signe à Grim de le suivre. Ils passent dans la pièce suivante, un laboratoire manifestement, au fond duquel est installée la jeune arcaniste, occupée pour le moment à raviver les braises d'un âtre légèrement rougeoyant.

M'selle Nelle ?
Y'a c'monsieur qui te cherche.

C'est elle, Nelle' Dymer, m'sieur.


Ajoute-t-il à l'attention de Grim avant de faire demi-tour.

La jeune tchaë relève la tête et se retourne. Elle est revêtu d'un tablier un chouilla trop grand pour elle, les cheveux attachés en arrière en un chignon approximatif sans doute pour éviter que ses mèches rebelles ne lui tombent dans les yeux.
Malgré cet accoutrement et le visage légèrement rougit par la chaleur de la cheminée, elle dégage un charme naturel et tout à fait inconscient.
Ne songeant déjà plus à l'annonce déposée plus tôt le matin, elle regarde le vieux tchaë d'un air un peu intrigué : elle n'est en stage ici que depuis quelques jours et n'a pas vraiment l'habitude de recevoir des visites ici... Le visage de Grim lui rappelle pourtant quelque chose... Ah oui, le vieil ivrogne qui a renversé sans s'en rendre compte une partie de sa pinte sur son précieux traité d'alchimie l'autre soir à l'auberge !
Bon, cela dit ça ne lui indique toujours pas pourquoi il souhaite la voir... pour s'excuser de son geste malencontreux ? Ce serait étonnant...


Bonjour, je peux vous renseigner ? Demande-t-elle poliment en s'essuyant les mains sur son tablier.

 
Grim Yendrix

Le Dhiwara 1 Marigar 1509 à 17h06

 
Sans porter grande attention au gamin haut comme trois pommes, même pour un tchaë, le Mage Noir le suivi vers un laboratoire. Une jeune tchaë à la tignasse maitrisée et au visage attachant, presque enfantin se tenait là, plongée dans sa préparation. Le vieillard s'attarda sur les formes de la belle, observateur qu'il était. Cette petite avait quelque chose d'excitant, vêtue ainsi dans cet atelier. L'espace d'un instant, Grim repensa à ses fantasmes d'un autre temps pour finalement chasser de son esprit ces pensées de débauchés.

Il se devait d'agir en professionnel, il avait une réputation à tenir après tout.
Appuyé sur sa canne, il tira de sa main libre le morceau de vélin quelque peu déchiré et l'agita en l'air.


Eh beh ma p'tite, tu cherchais pas un enchanteur? Bah voilà, Grim est là pour toi.

Sans la moindre gêne, il s'approcha de son interlocutrice et déposa l'annonce sur sa paillasse. Il ne manqua pas de chercher du regard un signe distinctif qui aurait pu le renseigner sur la fonction de cette petite, histoire de savoir combien il pourrait lui réclamer pour le travail effectué.
Tout en se baladant dans le laboratoire, poussé par sa curiosité, il dit :


Alors dis moi, qu'est-ce qui t'faut enchanter? Pour l'prix, sa dépendra d'ton statut ou d'c'que tu proposes...J'suis pour l'égalité entre Bulles, mais pas encore pour l'égalité entre ceux qui s'glandent et ceux qui s'bougent l'cul à longueur d'journée. Mais t'as l'air d't'occuper.

Il toussota.


Série de Notes

 
Nelle

Le Dhiwara 1 Marigar 1509 à 17h46

 
Reconnaissant le papier de son annonce, Nelle ouvre la bouche en un O à la fois de surprise et de ravissement. Après plusieurs jours de recherche infructueuse parmis les symbiosés, elle ne s'attendait pas à recevoir une réponse aussi rapidement. Comme quoi, les bonne vieilles méthode pré-symbiose restent encore les plus efficaces.
Cela dit, Nelle perçoit presque dans le même temps que son interlocuteur est lui aussi symbiosé... L'ironie de la situation n'en est que plus frappante !

Elle sourit au vieillard sans sembler le moins du monde s'offusquer de ses manières -après tout, elle n'est pas vraiment chez elle dans cet atelier.


Oui, oui, je cherche effectivement un enchanteur !
Mais je ne pensais pas en trouver un si vite : j'ai posé cette annonce ce matin à peine !


Lorsqu'il lui parle de son statut qui déterminera le prix de ses services, Nelle déchante cependant quelque peu... Malgré ses discours véhéments de l'autre soir à l'auberge, le vieux lui fait maintenant l'effet d'avoir une mentalité plus proche de ce rapace de Fonkin Sheppen que du révolutionnaire avide de justice et d'égalité.
Cependant elle répond à sa question sans se départir de son sourire ni même de sa bonne humeur :


C'est pour un bâton d'afflux, à enchanter du second au sixième degré, dit-elle en désignant ledit bâton appuyé contre le mur derrière elle.
Quant à mon statut, je suis propage.

Des Témoins du S'sarkh.
Précise-t-elle, guettant sa réaction, s'attendant déjà à essuyer soit un refus, soit à se voir facturer une somme mirobolante. Car elle sait que pour beaucoup de frères du Désordre, étranger n'est pas un statut plus reluisant que celui de musard, et témoin du S'sark encore moins.
Reste à savoir si ce frère-ci est bourré ou non de ce genre d'aprioris...


Ce qui ne m'empêche pas de m'activer, ajoute-t-elle malgré elle en désignant l'âtre et l'alambic posé devant.

C'est même la raison pour laquelle je cherche un enchanteur : ne pas avoir à réaliser moi-même ce travail me permettrait de parfaire ma formation d'alchimiste...

 
Grim Yendrix

Le Dhiwara 1 Marigar 1509 à 20h02

 
En écoutant les mots de la charmante créature, Grim s'approcha du bâton. L'objet était déjà chargé de magie mais il était claire que ses capacités n'était pas poussées à son maximum. Ses ornements traduisaient le travail d'un ébéniste confirmé. Enfin l'heure n'était pas à l'auscultation de ce bâton inconnu, il aurait le temps à une analyse plus complète, nécessaire à un bon enchantement, après cette petite entrevue. En effet, le vieillard n'imaginait pas se mettre au travail dans un lieu qui lui était inconnu, avec la menace d'être dérangé.
Toutefois, lorsque Nelle présenta son rang et sa faction, le Psychopompe fut comme glacé. Sans s'éloigner du bâton, il tourna la tête vers son interlocutrice.


Étrangère hein...Humpf..., grogna t'il dans sa barbe, et t'as d'quoi payer? D'la monnaie d'chez nous?

Bien que la belle fut effectivement l'une des actives que le vieux affectionnait, qu'elle soit aussi des plus charmante, son origine et le potentiel danger qu'elle représentait n'était pas à ignorer. Les récents évènements sur la place du marché l'avait démontré : les étrangers n'étaient pas totalement digne de confiance.


Série de Notes

 
Nelle

Le Luang 2 Marigar 1509 à 10h39

 
A la réaction du vieux mage, Nelle retient difficilement un soupir.
Dans le mille.


Oui, j'ai des girasols.

Répond-elle laconiquement, songeant que sur ses deux premières hypothèses, refus ou prix exorbitant, c'est désormais la deuxième qui a le plus de chance de se produire.

Combien demandez-vous pour un tel travail, monsieur Grim ?
Enfin, combien demandez-vous à une étrangère... ?


Tout en posant la question, elle adresse mentalement un avertissement à son mou : interdiction formelle d'intervenir. Pas la peine que Knüt vienne envenimer un dialogue qui semble déjà plutôt mal barré.
Tant pis, son prix conviendra, ou s'il ne convient pas elle cherchera un autre enchanteur, ou au pire elle finira par faire ce travail elle-même.


Et vous-même, quel est votre statut ?

Demande-t-elle subitement avant d'y réfléchir. Pas de provocation ou quoi que ce soit dans le genre dans sa question, seulement de la curiosité.
Nelle ne parvient pas à cerner son interlocuteur. De ce qu'elle en a vu sans trop y faire attention l'autre soir à l'auberge, il avait plutôt l'air d'un bon bougre... bon vivant, altruiste et dévoué à ses frères d'armes... Mais c'est également une autre facette du bonhomme qu'il lui semble apercevoir désormais... moins reluisante.
Comme Fonkin Sheppen, comme Tchackok, il semble vouloir donner l'image exacte du Frère du Désordre tel que les imaginent justement beaucoup d'étrangers : xénophobe et méprisant, et un peu bas du front.
Elle extrapole, bien sûr, et elle espère justement se tromper, tandis qu'elle détaille Grim de son regard ambré empli de curiosité.


 
Grim Yendrix

Le Luang 2 Marigar 1509 à 15h09

 
Par chance, l'étrangère, quoique tchaë, possédait des Girasols. Où les avait-elle obtenu? Était-elle voleuse? Meurtrière? Femme fatale? Elle en avait les atouts...Toutefois, bien que sa méfiance envers les étrangers soit à son paroxysme ces derniers temps, Grim n'omit pas l'hypothèse logique selon laquelle la demoiselle aurait obtenu un salaire pour ses quelques productions à l'atelier de Kalar, voir même un échange de monnaie à la joaillerie...Enfin sa ne coûterait rien de demander confirmation.

En écoutant les sous-entendus de la charmante tchaë, le vieillard ne pu retenir un grognement. Bien qu'il soit ouvertement soupçonneux envers les non ressortissants de la Fraternité, exprimant sa crainte par de violents propos, Grim n'avait rien de particulier contre les étrangers. Il les voyait simplement comme inférieurs et menaçants, à la manière des bêtes qui stationnaient dans les montagnes. Seule différence : eux pouvaient se faire passer comme civilisés, parvenant même à s'introduire dans les Cités de la Fraternité. Là provenait le danger. En résultait alors des complots et même des meurtres. L'épisode sur la place du marché en était un exemple récent.
Le seul point positif pour cette jeune femme était son appartenance à la race des tchaë. Mais mieux valait être prudent.


J'suis membre d'la Bulle Noire, plus exact'ment, l'Commandant du Corps Funeste d'Magie.

En lâchant ces mots, le vieux rabougri bomba le torse avec fierté.

Pour c'qui est d'tes girasols, dis moi d'jà où tu les as eut, j'veux pas être complice d'un trafic d'j'sais pas quoi. reprit-il d'un air renfrogné.

En attendant la réponse, qui statuerait sur l'exécution de la commande ou l'arrestation de la petite, Grim tira de sa besace un vieux parchemin sur lequel avait été griffonné plusieurs prix. Par chance, son cerveau avait conservé les quelques règles d'arithmétique basique enseignées dans sa jeunesse, de quoi lui donner une idée du gain que cet enchantement pourrait lui apporter. A mi voix et comptant sur ses doigts tel un enfant, il marmonnait dans son coin :


Mhhh...D'deux à trois nous f'rait neuf et cinq...D'trois à quatre douze et sept...D'quatre à cinq quinze et neuf...Et d'six à cinq dix huit et onze...Ouai...et l'tout...Sa fait pas mal...Tout près d'quatre vingt dix...Hin hin...



Série de Notes

 
Nelle

Le Luang 2 Marigar 1509 à 20h04

 
Commandant du Corps de Magie. Elle ne s'était donc pas trompée l'autre soir, en supposant qu'il était comme les autres un membre de la bulle noire. Un commandant... A la lumière de cette information, Nelle songe de nouveau à cette réunion dont elle a perçu sans le vouloir quelques bribes -et quelques décilitres de bière- et la trouve encore plus étonnante : pourquoi donc un Commandant, rien que ça, se retrouve à organiser réflexions et revendications pas toutes illégitimes de façon aussi... clandestine ?! C'est quand même un comble. Vraiment étrange.
Le peu qu'elle a vu du Général Krondor ne lui donnerait pas forcément envie d'aller trop se frotter à lui, en effet, mais de la part d'un Commandant, c'est beaucoup plus inattendu.
Ou bien alors...

Mais cette question ne la concerne pas, et si elle chatouille un peu sa curiosité naturelle, Nelle ne s'y attarde pas plus que ça. Elle a déjà eu un aperçu, d'un peu trop près, des coups bas politiques qui pouvaient se jouer dans la Fraternité, elle préfère tant que possible rester en dehors -et donc ignare- de nouvelles et potentielles agitations.

Elle a d'ailleurs des préoccupations bassement plus réelles et personnelles pour le moment, avec cet individu -sur lequel elle ne parvient toujours pas à se faire une opinion.


D'un trafic... ?

Répète-t-elle d'un air légèrement amusé. Il faut dire que pour quiconque connaît Nelle un tant soit peu, l'idée qu'elle puisse tremper dans un quelconque trafic est effectivement assez... comique.


Où je les ai eu, voyons voir... continue-t-elle en semblant réfléchir tout haut.

Il doit m'en rester quelques uns qui me viennent du Régisseur Jeaneudon, paiement de quelques parchemins que je lui ai copiés, et plus récemment d'une parure que je lui ai cédé d'occasion avant son départ d'Oriandre...
Le reste de mes girasols, déposés à la joaillerie, proviennent de ma solde de propage, des lépidolites échangés aussi bien ici qu'à Farnya il y a quelques mois de ça, plus en sureté dans les joailleries fraternelles que dans mes poches...

Cela répond-il à vos inquiétudes ?


Le vieillard s'est entre-temps mis à marmonner dans sa barbe, et Nelle se demande s'il écoute vraiment la réponse à sa question. Il ne manquerait plus qu'en plus il soit sénile !

Oh, mais maintenant que j'y pense... ajoute-t-elle soudain d'un air préoccupé, je ne suis effectivement pas certaine que nous puissions faire affaire... en toute légalité...
Puisque vous n'êtes pas un artisan syndiqué, je ne crois pas que vous soyez en droit de pratiquer une activité commerciale... C'est du moins ce que m'avait répondu le Précepteur Ethan Gorgo il y a quelques mois lorsque j'avais proposé mes service de scribe et d'enchantement en remerciement de l'hospitalité qu'il nous offrait, à mon père et moi : il est strictement interdit, légalement parlant, d'exercer une activité commerciale lorsque l'on n'est pas affilié et ne cotise pas à un syndicat. Le Prince m'a assuré ne pouvoir lui-même transgresser cette règle...


Knüt dit :

Mouarf... Alors celle-là c'est la meilleure ! Il te soupçonne de trafic alors que c'est lui qui est présentement en train de violer les lois fraternelles par le marché noir qu'il te propose !
Hou houuu...
Dis Nelle, notre devoir et notre code d'honneur ne nous impose-t-il pas de le dénoncer au précepteur ?!


Ignorant les sarcasmes mentaux de son mou, Nelle conclue d'un air apparemment sérieux :

Il semblerait que je vais devoir reposer mon annonce, en ce cas... Je ne voudrais en aucune façon vous mettre dans l'embarras en acceptant une transaction illégale...

 
Grim Yendrix

Le Matal 3 Marigar 1509 à 13h11

 
C'est d'une oreille distraite que Grim tint compte de la réponse de la Propage. Elle avait apparemment fait affaire avec Jeaneudon, ce brave brigand qui, bien que sympathique, représentait l'artisan type : près de ses sous, radin comme pas deux et bourré de talent. Tout en continuant de parcourir des yeux les étagères bondés d'outils et d'ingrédients en tout genre, le Psychopompe plongea sa main dans sa besace pour y sortir un bout de persil. Machinalement, il mit la plante dans sa bouche et débuta une bruyante mastication. Le vieillard avait trouvé cet ingrédient au marché il y a de sa quelques jours. Le vendeur lui avait vanté les vertus de ce persil. Il évitait la mauvaise haleine, nettoyait efficacement la bouche et se révélait très énergétique. Après quelques essais, Grim avait adopté cette nouvelle herbe à chiquer.
D'un air faussement absent, il lâcha :


Bien. Bien bien bien sa va j'ai capté t'es en règle.

Visiblement, rien n'empêcherait ce travail, une bonne chose tant pour la sécurité Fraternelle que pour la bourse du vieux mage. C'est alors que la belle sembla subitement s'inquiéter. D'après elle, nul ne pouvait exercer sans appartenir à la Rouge et son syndicat. L'espace d'un instant, Grim fut à son tour perplexe. Il n'avait jamais rien entendu de tel, même lorsqu'il exerçait à son compte dans sa jeunesse. Certes il n'était jamais parvenu à vendre la moindre de ses soit disant inventions mais quand bien même, personne n'était venu lui réclamer une quelconque taxe.

Fronçant les sourcils, Grim reporta son attention vers la jeune femme, la fixant tout en mâchouillant un peu de son persil.


Ah c'Prince! J'sais pas c'qui t'as dit mais m'est avis qu'sa concernait qu'ton cas p'tite. T'es étrangère ici, t'es pas chez toi. C'pas possible d'faire payer tes services, ni d'en user pour remplacer ces bons vieux girasols. Sa s'rait couper l'herbe sous l'pied d'braves Frères, quèque soit leur Bulle, qui peuvent enchanter, repérer, coudre ou j'sais pas quoi d'autre.
L'seul truc qu'apporte l'syndicat, c'est qu'le client puisse s'y plaindre et la garantie d'un travail bien fait. C'ci dit en matière d'magie, j'crois pouvoir dire sans trop m'la jouer qu'j'suis capable d'autant qu'les maîtres enchanteurs d'notre Fraternité.


Bien qu'il eut probablement existé une loi stipulant la priorité des syndiqués sur les autres artisans non reconnus par la Fraternité, Grim s'avérait confiant sur sa situation. Nostalgique, il reprit :

M'enfin, t'as pas à t'inquièter. Par chance, y'a d'sa quarante ans, j'étais brave artisan. J'ai mit au point...Des trucs. J'faisais dans l'enchant'ment et les armes, un rêve d'gosse qu' d'pouvoir inventer l'premier pétard qui produirait des détonations non pas avec d'la poudre mais avec d'la magie, pour amplifier l'BOUM final. L'seul truc, c'est qu'le BOUM j'l'ai eut...Mais sur ma propre baraque...Ma propre famille...

Il baissa la tête, comme pour cacher ses yeux humides.

Pourquoi j'te racontes sa gamine hein...Pourquoi j'me justifie auprès d'une étrangère d'abord !, rouspéta t'il.

D'un revers de manche, il essuya discrètement une larme.


P'tain, fait chier c'te fumée, sa m'irrite les mirettes !

En effet, ses yeux étaient rougis, mais pas totalement à cause des effluves qui se dégageaient de ci et de là. Trop fier pour l'avouer, trop meurtri pour en parler, de son passé.

Alors, j'te l'enchante ton bâton? Pour l'prix, j'peux t'faire une p'tite réduction, en fonction d'c'que t'as à m'proposer. C'est du donnant-donnant hin hin... T'as du bol j'suis ouvert à tout.


Série de Notes

 
Nelle

Le Matal 3 Marigar 1509 à 15h21

 
Nelle écoute d'un air un peu dubitatif la première réponse du vieillard : ce que lui avait dit le Précepteur sur les lois Fraternelles à n'étaient pas propres à elle, mais bien générales à la pratique commerciale de la Fraternité : l'appartenance à un syndicat n'est pas obligatoire en raison d'un quelconque avantage, que ce soit pour le client ou pour le syndiqué, mais tout simplement du fait des cotisations que les artisans payent à leur syndicat pour avoir le droit d'exercer et de faire du profit.
Ethan Gorgo lui avait d'ailleurs affirmé que même lui ne saurait déroger à cette règle, cela n'a donc vraiment rien à voir avec le fait qu'elle ne soit pas soeur du Désordre.

Qu'il soit étranger, musard ou Commandant, quelqu'un qui exercerait une activité commerciale dégageant du profit sans cotiser au syndicat concerné par cette activité serait hors la loi. Enfin, c'est un bien grand mot : sans doute serait-il simplement passible d'une amende, rien de plus.
Mais comme le vieux sorcier semble sûr de lui, est de toute façon au courant de ce qu'il fait, et que Nelle n'a pas particulièrement envie de lui tenir tête à ce sujet -après tout, ce n'est pas son problème à elle s'il se préfère prendre le risque de se mettre en porte-à-faux avec le Précepteur- elle n'insiste pas. D'autant plus que ce n'est certainement pas elle qui irait "dénoncer" qui que ce soit auprès de Gorgo, surtout pour ce genre de broutille.

Et puis le fait qu'il ait été artisan dans sa jeunesse montre bien qu'il est déjà au courant de ces règles, le problème ne la concerne donc plus.
Lorsqu'il se met d'ailleurs à s'étendre sur son passé et ses rêves avortés, masquant difficilement l'émotion que ces souvenirs provoquent en lui, elle songe que sa volonté d'effectuer ce travail d'enchantement reflète peut-être une volonté de rattraper un peu ses rêves, d'amoindrir ses regrets ?
L'espace d'un instant, elle se sent envahie d'une certaine compassion pour ce vieillard qui malgré les grands airs qu'il se donne, ne peut-être pas la personne irascible qu'il présente.
En ce sens, il lui rappelle un peu ce bon vieux Krepion Loudmer....


Bien, alors c'est d'accord, puisque vous pensez qu'il n'y a pas de contre-indication à ce que vous effectuiez ce travail.
Pour le prix et ce que j'ai à proposer...mis à part des girasols... seriez-vous intéressé par certaines potions ?


Propose-t-elle en désignant son alambique d'un geste vague.

J'ai appris ici à confectionner des potions de soin, d'anti-poison et de mana supérieures.
Sinon... j'ai également un anneau de quintessence supérieur dont je ne me sers plus...


N'ayant plus de parchemin de qualité pour recopier d'éventuel sortilège pouvant intéresser le sorcier, elle ne propose pas cette éventualité, et s'arrête là, attendant que Grim lui propose désormais un prix.

 
Grim Yendrix

Le Matal 3 Marigar 1509 à 19h53

 
Finalement, la transaction prenait le bon chemin.
Oublié les tracas administratifs, la charmante étrangère proposa divers produits en plus des girasols. Potions en tout genres mais aussi un anneau chargé de mana. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le vieillard fut complètement absorbé par les mots de la tchaë.
Des potions, quelle drôle d'idée !
Il n'en avait consommé que deux fois dans sa vie. La première étant très jeune, à la suite d'un petit incident dans la forge de son père, la seconde face aux "terribles" loupiotes dans l'arène, avec le Roi. A deux reprises, il avait été étonné par l'effet que quelques plantes ingénieusement mélangés pouvaient produire.

En oubliant jusqu'à ces comptes, il répondit tout en jetant un regard satisfait à la Propage :


Des potions...Sa m'branche. Sa m's'ra sûr'ment plus utile qu'un tas d'girasols!

Sans tarder, le vieux mage se précipita de son pas chancelant vers le bâton. Il le prit en main avec délicatesse. Comme on le lui avait apprit, il estima le poids et les dimensions de l'objet. A première vue, il était de bonne facture. C'était une bonne chose, le résultat final n'en serait que meilleur.
Une longue minute s'écoula au cours de laquelle le mage noir ausculta le bois de ci et de là, plissant des yeux et reniflant l'odeur bruyamment du matériau.


J'm'en vais bosser à la taverne, dans ma piaule. Mais avant qu'j'parte, y m'faut les potions. Files m'en deux, d'soin. Pi vu qu'ton bâton m'inspire, on va dire qu'sa t'f'ra qu'sept p'tits girasols.

Ses doigts tapotaient le pommeau de sa canne, signe de son impatience. Quel plaisir d'enchanter un bâton d'une telle qualité! L'argent avait un gout bien amer en comparaison du plaisir que pouvait procurer l'analyse puis l'insertion de mana dans un objet.
Sur le visage du vieux apparu un sourire discret. Avait-il trop bu la veille pour en être arrivé à ce montrer heureux?



Série de Notes

 
Nelle

Le Merakih 4 Marigar 1509 à 10h43

 
Deux potions de soin et... SEPT girasols ???!!
Après l'énoncé de son prix, Nelle reste quelques instants à fixer le vieillard, abasourdie. Elle cherche où peut bien se situer l'arnaque dans l'histoire... Pourtant Grim a l'air on ne peux plus sérieux, le bâton d'afflux déjà en main et près à partir se mettre au travail.
Elle n'y comprend rien. Après son attitude, ses réflexions xénophobes à moitié formulées sur les étrangers, elle ne comprend pas ce qui peut le pousser désormais à lui demander un paiement aussi peu cher pour cet enchantement ardu qui risque pourtant de l'occuper un certain nombre de jours.
Pour en avoir déjà passé elle-même un certain nombre à enchanter sa tunique d'espérance, elle sait parfaitement l'ampleur de la tâche.

Dans son dos, posé sur une étagère, elle sent Knüt se frétiller, ravi, et imagine déjà ses commentaires sur ses talents insoupçonnés de négociatrice. Même si elle a le sentiment de n'avoir pas fait grand-chose en ce sens.
Ainsi aurait-elle vu juste en songeant que le personnage peu amène qu'il présente de lui-même n'est qu'une façade destinée à masquer un être de bonté et d'ouverture ?
Ahem.
A ce point, ça en serait tout de même étonnant. Et quant bien même, pourquoi se dévoiler face à une étrangère, justement ?
Etrange. Vraiment étrange. Nelle ne sait pas quoi en penser. En cela au moins, il excelle : il n'est pas donné à tout le monde d'être aussi peu prévisible...
Le sourire qui est apparu sur le coin de ses lèvres la laisse tout aussi perplexe.


Heu... deux potions de soin... D'accord.

Répond-elle finalement en se remettant de sa surprise. Elle attrape deux fioles de verre remplies d'un liquide au rouge éclatant, les enroule chacune dans des chutes de tissus pour les protéger des chocs, et les tend au vieux tchaë.

Heu... votre prix me semble... heu... étonnamment peu élevé...

Derrière elle son mou laisse échapper un gémissement plaintif. L'honnêteté et la franchise de sa symbiote ne cessera sans doute jamais de le dépiter.

 
Grim Yendrix

Le Merakih 4 Marigar 1509 à 11h37

 
Le regard du vieillard pétillait.
D'un air absent, il se saisit des potions, les posa délicatement dans sa besace déjà bien pleine puis en profita pour crachoter son persil à présent sans gout.


T'occupes gamine. Tu fais une affaire, c'est certain, mais moi aussi j'en fait une !

Il fixa la jeune tchaë, toujours ce sourire aux lèvres.


Si tu t'charge d'faire ma propagande dans l'reste d'Syfaria, c'qui s'rait normal, y s'pourrait qu'on soit comme qui dirait...quitte. Car d'mon travail, t'en s'ra satisfaite, c'est certain. Nul n'peut être insatisfait d'mon ouvrage! Pourquoi c'la? car j'le fait avec passion, chose qu'certains artisans ont laissé sur la route les m'nant à la richesse.

A quoi pensait donc le vieillard en agissant ainsi?
Certes il n'avait pas besoin d'argent, ses quelques centaines de girasols suffisant largement à couvrir ses frais hors achats d'équipements et de parchemins pour la Bulle Noire. Mais pour ceux là, le mage Noir comptait bien sur l'action de ses frères et sœurs Noirauds en parvenant à négocier des rabais fort intéressants auprès de la chaire artisanale.

Ainsi, comme il l'avait dit, il agissait là par plaisir.
L'enchantement avait toujours été pour lui un défi et une passion. ce n'est d'ailleurs pas pour rien que dans son passé d'artisan, il avait apprit quelques astuces du métier et avait tenté, en vain, de les appliqués à l'artisanat des armes technologiques. Et voilà qu'en ce jour bénit, on lui proposait une rémunération pour relever un défi des plus excitant : pousser près de ses limites un bâton magique.

Bien entendu, l'élément déclencheur de tout ceci était l'assurance de ne pas avoir affaire à une mauvaise étrangère, pas comme ce tydale malhonnête et violent auquel Grim avait brulé les mains. Certes il n'irait pas boire une pinte avec elle, ni même lui proposer des produits de sa Fraternité...Mais faire des affaires, pourquoi pas.


Hum, pour les girasols, j't'en d'mande sept pour couvrir mes frais d'boissons. D'ailleurs, tu m'f'ra porter dés c'soir à ma piaule, à la Taverne des Embruns, une 'teil d'hydromel et une d'vinasse.

Sans en dire plus, le curieux personnage quitta doucement l'atelier de Kalar, le précieux objet en main.
Il se dirigeait sans doute vers la Taverne, pressé de débuter l'analyse du bâton.



Série de Notes

 
Nelle

Le Merakih 4 Marigar 1509 à 23h56

 
C'est l'air toujours aussi ahuri que Nelle regarde le vieillard partir avec son bâton d'afflux.
Deux potions de soin, de la boisson, et de la publicité... Oui, ça pour une affaire, c'en est une. Nelle se sent même presque coupable, comme tiraillée par l'impression qu'elle arnaque le vieux sorcier en acceptant une facture aussi peu chère.


Knüt dit :
Ah non, pas d'ça petite !
Un marché conclu, c'est un marché conclu ! Si c'est son prix, faut l'respecter, hein ! Tu ne vas pas me refaire le coup comme à ce voleur de Confrère à lui filer plus qu'il ne demande !
Ah... que veux-tu... c'est un passionné, voilà tout ! T'es tombée sur la bonne personne, faut pas chercher plus loin, faut juste s'en réjouir !
Ah ah !
Une affaire rondement menée, ça !
C'est que tu commences à être pas mauvaise... enfin mes conseils portent leur graine !! Hé hé !
Bien joué, p'tite !


Oh, Knüt, ça va, hein, j'ai rien eu à faire...

Reprenant enfin ses esprits, bien qu'ayant toujours du mal à croire à l'échange qui vient d'avoir lieu, Nelle jette un regard un peu dubitatif vers l'entrée de la pièce par laquelle est parti le tchaë, puis hausse finalement les épaules et se tourne de nouveau vers l'âtre, désormais en train de refroidir.

En plus il loge dans la même auberge qu'elle... elle n'aura même pas besoin de faire un détour ce soir pour s'acquitter de ce drôle de paiement en alcool.


Knüt dit :


Mouais, tu feras gaffe quand même qu'il ait pas d'autre idée derrière la tête... C'est presque trop beau pour être honnête... et il a pas qu'à moitié la tête d'un pervers, c'vieux grincheux.


Knüt !
Arrête un peu de raconter n'importe quoi...


Elle souffle sur les braises pour les relancer, et tâche de se reconcentrer sur son travail d'alchimie.


 
Grim Yendrix

Le Vayang 6 Marigar 1509 à 11h34

 
Le pas pressé, le Mage quitta l'atelier de l'alchimiste. Les Halles étaient toujours aussi encombrés, peut-être même plus que les quelques minutes auparavant. Bien qu'il siffla entre ses dents quelques insultes envers la foule, oppressante et gênante, le vieux garda son calme, caressant avec plaisir le bâton d'afflux.
Après une bonne demie heure de marche vive dans les rues d'Oriandre, Grim atteignit enfin l'auberge des Embruns. Ah ! Enfin il allait pouvoir se mettre à travailler !
En entrant dans le bâtiment presque vide compte tenu de l'heure, il salua brièvement les sœurs Cormaq puis se hâta de gravir les marches, en oubliant même la lourdeur de ses jambe.
Ce n'est qu'une fois la porte de sa chambre refermée qu'il soupira, visiblement soulagé d'être enfin à même de se mettre à travailler.

La pièce n'était pas très lumineuse. A dire vrai, c'était probablement la chambre la plus miteuse de l'auberge. Mais ceci ne gênait pas le vieillard. Le faible loyer lui convenait et la possibilité d'avoir alcools et femmes à moins de dix mettre de son lit le ravissait au plus haut point.
Après avoir ôté sa lourde cape, il débarrassa d'un geste ample du bras le petit bureau de la pièce, où avaient été posés quelques bibelots et sous vêtements sales. Ensuite, il déposa avec délicatesse le bâton puis se hâta de chercher, près de la commode, un vieux bouquin contenant diverses notes. Probablement la somme des connaissances que le vieux mage avait acquit à la bibliothèque ou par des compères.


Hé hé hé! On y est! Aller mon joli, on va commencer par t'matter d'près.

Se munissant d'une cordelette sur laquelle avait été mise plusieurs repères colorés, Grim commença par prendre les mesures du bâton. Ce dernier était à tout point de vu somptueux. Les ornements autour du bois finement ouvragé semblaient aptes à déformer les flux. Toutefois, un examen plus poussif permettrait de confirmer cette hypothèse.
Après une bonne heure, le vieillard parvint à esquisser un croquis de l'objet, croquis qui lui servirait à la fois de souvenir mais aussi de support de travail pour noter les proportions particulières du bâton. Avec application et assurance, il plaça ses côtés, estima avec le plus de justesse que possible le poids du bijoux. Cette étape ne fut d'ailleurs pas une mince affaire. Ne possédant pas lui même de balance, il du faire des cents de des milles pour obtenir des sœurs Cormaq leur balance fétiche. Bien heureusement, grâce à ses bons rapports avec les tenancières, il parvint à ses fins sans débourser la moindre pièce.

Les examens s'enchainèrent au cours de la journée, tous plus pointus les uns que les autres. La phase d'analyse touchait bientôt à sa fin alors que la nuit commençait à tomber.
La chambre du mage était remplie de notes et croquis éparpillés de tout parts. Il y en avait sur le lit, sur le sol, sur les meubles et certains accrochés à même le mur. Seul le plan de travail, là où était posé le bâton, demeurait intact.
Le vieux lâcha un long soupir. A présent, il lui faudrait un bon repas puis une bonne nuit de sommeil, à moins bien sûr que l'étrangère, la commanditaire, ne lui amène de quoi se restaurer et surtout, de quoi se rincer le gosier.




Série de Notes

 
Nelle

Le Luang 9 Marigar 1509 à 13h58

 
Le dernier soleil est déjà couché lorsque Nelle rejoint son auberge après la journée passée à l'atelier de Maître Kalar. Encore une journée riche en expérience, d'autant plus qu'elle a réalisé, sans erreur ni mauvaise manipulation, sa première potion de mana supérieure. Et que le Maître Alchimiste lui a annoncé en fin de journée, d'un air pour le moins enjoué, que ses progrès remarquables lui permettent d'envisager l'apprentissage des potions de mana ultimes.

Autant dire que la jeune tchaë est d'une humeur absolument merveilleuse lorsqu'elle franchit la porte et pénètre dans la salle commune de l'auberge des Embruns.
Elle salue d'un signe de tête joyeux Olice Cormaq, et comme s'il s'agissait d'un signal déclencheur, la demande du vieux Grim lui revient soudain en mémoire. Ah oui, le vin et l'hydromel !
Drôle de salaire, et Nelle se demande si la pratique de l'enchantement en état d'ébriété plus ou moins avancé -elle a eu un aperçu l'autre soir- est vraiment une bonne idée, mais elle est bien obligée de se plier à cette fantaisie : le prix qu'il lui a demandé pour ce travail est tellement dérisoire qu'il serait singulièrement malvenu de sa part de songer à faire la morale à ce vieux briscard.
Même sans cela, d'ailleurs, il n'a pas l'air d'être le genre à écouter les conseils vertueux et leçons de vie d'une jeunesse qu'il doit sans doute considérée dépourvue d'expérience valable, surtout quand elle est étrangère par dessus le marché.
Bref, Nelle songe seulement à exécuter sa demande, surtout dans la mesure où un même le plus médiocre des enchanteurs, s'ils se limite à cette activité, ne peut théoriquement pas abimer l'objet sur lequel il travaille... Bon, bien sûr si une fois ivre mort il lui prenait l'envie d'en faire des copeaux de bois, le problème deviendrait bien plus conséquent... Mais Nelle préfère considérer cette éventualité comme peu probable...

Elle dévie donc de sa direction initiale pour s'approcher du comptoir et demande à Olice :


- Bonsoir ! Je dois une bouteille de vin et une d'hydromel à l'un des clients de votre établissement : pourriez-vous les ajouter sur ma note et m'indiquer sa chambre ?

-Grim ? Ah, on doit justement lui porter son repas, mais on est un peu débordées tout de suite.
Lui répond l'aubergiste en jetant un regard circulaire à la salle effectivement bien remplie. Si ça ne vous dérange pas, vous pourriez le lui porter en même temps ?

C'est donc avec un plateau chargé du menu du soir en plus des deux pichets demandés que Nelle repart vers les escaliers.
Parvenue devant la porte de la chambre dans laquelle le vieux tchaë est censé loger, elle appelle d'une voix un peu hésitante.


Monsieur Grim ?

Knüt dit :


Service de chaaaambre..!! Hé hé...


Oh Knüt... !
Heu... C'est Nelle' Dymer. Je vous apporte votre boisson... et votre repas...


Knüt dit :


C'est bien ce que je dis... hu hu.


 
Grim Yendrix

Le Luang 9 Marigar 1509 à 14h46

 
A l'instant même où le vieillard s'accordait quelques minutes de répit, fumant quelques herbes à pipe, une voix féminine familière émergea de derrière sa porte. Était-ce une des hôtesses des Sœurs Cormaq? Pourtant, Grim n'avait rien "commandé" en cette soirée de dur labeur. Un cadeau de fidélité...Peut-être.

Néanmoins, son espoir de voir apparaitre une délicieuse femelle en tenue légère prit fin lorsqu'il entendit le nom de la demoiselle. Nelle, la petite alchimiste des Témoins du S'sarkh. Un brin déçu, le mage lâcha d'un ton grognon :


Mouai ! Entres p'tiote !

Pas une seconde le Noiraud ne pensa à ordonner très brièvement sa chambre. Après tout, c'était son domaine, son repère, personne n'avait à lui reprocher son rangement si particulier. Il se frotta les yeux, un moyen comme un autre de se secouer un peu puis tira à nouveau sur sa pipe.

Tout à coup, alors que la fumée flottait autour de son crâne dégarnit, une idée lui vint à l'esprit...Trempe...Témoins du S'sarkh...Nelle...Propage chez ces même Témoins...Serait-il possible que ces deux là se soient croisés, rencontrés?
Le silence de Trempe face aux appels télépathique du vieillard avait provoqué chez ce dernier tout un tas de questions. Les réponses étaient peut-être plus proche qu'il ne l'avait imaginé bien qu'il soit quasi convaincu de la culpabilité de son ancien Frère pour le meurtre d'un médecin.



Série de Notes

 
Nelle

Le Luang 9 Marigar 1509 à 20h28

 
Non sans quelque difficulté et un bref instant de frayeur, Nelle parvient finalement à ouvrir la porte et entrer dans la chambre sans foutre le plateau par terre, ce qu'elle considère, à la réflexion, comme un exploit assez remarquable.

Bonsoir ! Annonce-t-elle en entrant, toujours d'aussi bonne humeur.

Son regard balaye rapidement la pièce, d'une façon plus machinale que véritablement analytique, et elle se dirige finalement vers le bureau, seule surface dégagée, pour y poser le plateau, juste devant le bâton d'afflux.
Si elle remarque le désordre ambiant, elle ne montre aucun signe de gêne ou de désapprobation. Il faut dire qu'elle n'est pas elle-même un modèle dans le domaine du rangement, au grand désespoir de sa nourrice...

Le plateau posé, Nelle se tourne vers le vieux tchaë, et dit avec humour :


Monsieur a-t-il besoin d'autre chose ?

Bon, juste après elle se rappelle à qui elle a affaire, et à l'aperçu qu'elle en a eu le matin même et l'autre soir, se demandant si la plaisanterie a la moindre chance de lui arracher un début de sourire... Elle ne se sépare pas du sien pour autant, cela dit.

 
Grim Yendrix

Le Matal 10 Marigar 1509 à 09h35

 
Sans surprise, le vieillard vit débouler dans son domaine la rouquine alchimiste, un plateau bien chargé dans ses mains. Bien que son ventre grognait à n'en plus pouvoir, Grim ne se jeta pas sur les victuailles ni même sur les deux bouteilles promises lors de la négociation du contrat. Au contraire, ses yeux ne se détachèrent pas de la silhouette frêle de Nelle.

En réaction à la remarque pleine d'humour, Le Mage Noir ne pu s'empêcher de répondre sur un même ton :


Oh, y'a bien des choses qu'tu pourrais m'faire ma jolie...Hin hin !

Plaisanterie douteuse quand tu nous tient !
Pendant ce temps, Guyness, le mou jusqu'alors discret du vieux grognon, se rua vers la volaille bien grasse et recouverte de sauce.


Guyness dit :
Ah ! Merci m'dame ! J'commençais à avoir un p'tit creux moi ! Pi l'papy aussi hein...


Sans tenir compte de son mou, Grim quitta sa chaise et, aidé de sa canne, s'approcha de la Propage. D'un geste, il l'invita à prendre place sur la deuxième chaise, près de la table de travail sur laquelle était encore posé le bâton.

Y'a deux trois choses dont j'voudrais causer avec toi.


Dans la chambre, on pouvait entendre la rumeur de la taverne qui se remplissait en début de soirée se mêlait à l'étrange "mélodie" d'un mou vorace dévorant le repas de son maitre...Sacrés conditions de travail.
Après un bref silence, Grim pointa sa canne en direction du bâton de la rouquine.


Mon étude est terminée, d'ici d'main matin, ton bâton s'ra enchanté. J'te le f'rais parv'nir à ta chambre, j'ai cru comprendre qu'tu créchais ici.

Puis, hésitant, il ajouta :

Y'a autre chose...Mhhh...Trempe, sa t'dis quèqu'chose? Un tchaë plutôt balaise, la trentaine passée.


La question était directe, précise et exigeait une réponse qui le serait tout autant. Le mage noir faisait les cent pas autour de la table, sans quitter du regard l'étrangère.



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