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Auberges et Tavernes

Tourisme à Oriandre

repos avant visite
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Sujet lancé par Orphèle
Le 06-02-1509 à 23h27
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Posté par Heltaïr,
Le 22-02-1509 à 16h33
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Orphèle

Le Vayang 6 Fambir 1509 à 23h27

 
rp ouvert

***

Avec les quelques cristaux qu'elle avait en poche, l'Anja pouvait bien s'offrir un peu de repos à l'auberge des Embruns.
Un des établissements les plus réputés d'Oriandre, tout de même ! Pas un bouge minable.

Cela faisait à peine quelques heures que le monde était sauvé, mais elle avait bien envie de s'offrir quelques siècles de sommeil. Après une bonne plâtrée de boustifaille et une sieste convenable, son cerveau retrouverait peut-être un rendement efficace. Ou normal, au moins.

Car là, c'était à peine si ses pensées se suivaient.
Pour ne pas parler de son corps, tout éreinté.

Elle entra dans l'auberge, prit une chambre et s'écrasa dans son lit à l'étage.
Quelques heures, deux ou trois. Finalement assez peu contrairement à ses attentes initiales. Tant pis.
Elle se sentait tout de même bien, neuve et en forme.

L'Astrologue redescendit dans la salle commune.
Commanda à manger et à boire et se rassasia goulument. Avec empressement.
Là, elle se sentait revivre.

Au fur et à mesure qu'elle engloutissait ce qui lui servait de repas, ses yeux s'attardaient sur sa carte.
La carte de la ville qu'elle avait acheté un peu plus tôt.
Par quoi allait-elle donc commencer ?

***


 
Nelle

Le Luang 9 Fambir 1509 à 20h04

 
L'auberge des embruns.
C'est justement l'établissement dans lequel loge Nelle depuis sa première arrivée à Oriandre, il y a quelques semaines de cela.
Sans parler de sa première nuit inoubliable passée ici, la qualité des repas et du service ainsi que la jovialité des deux tenancières l'ont convaincue que Thosen lui avait sans conteste indiqué le meilleur établissement de la cité. Le meilleur qui convienne à ses attentes en tout cas.

C'est sans doute un peu avant ou bien un peu après qu'Orphèle que Nelle a finalement rejoint la douceur de sa chambre, après avoir dû régler le loyer des deux semaines passées dans le néant tout en se sentant obligée de remercier les deux matrones de la lui avoir gardée pendant tout ce temps, c'est vraiment trop aimable...

Après le bain chaud tant attendu et une autre bonne heure de somnolence bienheureuse sous la couette épaisse de son grand lit, la jeune tchaë descend à son tour dans la salle commune alors que son estomac se manifeste lui aussi pour lui rappeler qu'un bon gros véritable repas faisait aussi partie de la liste des trucs à faire en priorité en cas de retour de ce singulier voyage.
Elle cherche des yeux une table de libre si possible proche de la cheminée, lorsque son regard tombe sur Orphèle, vers qui elle se dirige donc aussitôt, un sourire ravi sur les lèvres. Discrète et réservée, la jeune tydale n'a malgré tout pas manqué de lui inspirer beaucoup de sympathie.


Orphèle, je vois que l'on vous a indiqué les bonnes adresses ?!

Je peux ?


Demande-t-elle en désignant la chaise en face de l'anja. Celle-ci semble avoir déjà diné, à voir son assiette vide et soigneusement saucée, mais peut-être ne refusera pas pour autant un peu de compagnie...

 
Orphèle

Le Luang 9 Fambir 1509 à 20h55

 
***

Concentrée sur l'étude approfondie de sa carte, Orphèle ne remarque Nelle que lorsque celle-ci lui adresse la parole.
Elle lève alors le regard vers elle et mâchouille dans ses joues pleines les derniers vestiges de son repas.
Il lui faut néanmoins quelques secondes pour avaler le tout et répondre à la Propage.

Oh, oui ! Bien sûr. Installez-vous.
J'ai baragouiné de ci de là et c'est l'adresse qui est la plus revenue !
Du coup, j'ai décidé d'y faire un saut... et les gens n'ont pas menti.


L'anja fronce alors les sourcils, comme si elle se rendait subitement compte de la bêtise de sa dernière réflexion.
Puis elle sourit béatement à l'adresse de Nelle.

Pourquoi ils auraient menti d'ailleurs, hein ? Hihi...
Euh...Hum...enfin...Vous avez mangé ? Non, parce que moi oui, mais j'ai encore super faim.
C'est bon, mais c'est plutôt portion réduite...

Pas vraiment les mêmes quantités qu'à la Ruche !
Et faut dire qu'après notre long voyage, nourris aux rations dans une univers délétère, ça fait plaisir de ce faire une vraie bouffe sous un vrai toit !


Une pensée traverse l'esprit de la jeune femme, qui adopte un instant une moue dubitative et fixe un point imaginaire.
Avant de revenir sur sa carte et sur son interlocutrice.

C'est quoi vos projets à vous, maintenant que le monde est sauf et qu'on est revenus ?
Moi, j'vais visiter Oriandre ! Vous connaissez un peu la ville ?


***


 
Nelle

Le Matal 10 Fambir 1509 à 22h00

 
Non je n'ai pas mangé, c'est justement ce que je comptais faire !
Un vrai repas, oui, j'en rêve depuis... depuis notre première nuit dans ce lieu bizarre, je crois !


Nelle sourit devant l'enthousiasme et le naturel débordant de la jeune tydale, pour le moins communicatif. Et aussi devant sa réflexion sur les "portions réduites".. elle qui parvient rarement à finir son assiette chaque fois qu'elle mange ici !
Question de gabarit sans doute : Orphèle fait plusieurs tête de plus qu'elle et que les clients habituels des deux soeurs, faut dire.


Je connais un peu Oriandre, mais à peine : je l'ai visitée un peu avant que nous nous lancions dans cette aventure folle dans le pilier... On me l'avait présentée comme une cité austère et dépourvue de charme... Vous savez, comme c'est la capitale noire, base de l'armée fraternelle...
Mais pour ma part j'avoue que je lui trouve au contraire un certain charme. Certes différent de l'agitation fiévreuse des quartiers marchands de Farnya la rouge, ou de la beauté apaisante et paradisiaque des jardins d'Ykena... Mais cette cité reculée au bord des falaises de laquelle on peut contempler l'océan dégage une espèce de force tranquille... Enfin, moi je la trouve agréable, en tout c...


Knüt dit :


Tu parles, elle l'aimait déjà avant d'y mettre les pieds, cette ville... comme son maire, hé hé !


Nelle rougit d'embarras, tout en morigénant mentalement son mou.

Knüt ! Mais bon sang, arrête donc d'étaler en place publique ma relation avec Thosen ! Tu connais le sens du mot secret ?!! SE-CRET !

Knüt dit :


Bhaaa... C'est Orphèle, c'est une brave petite...


Puis, tentant de prendre maladroitement un air détaché, elle enchaine :


Quant à mes projets... Je compte rester là encore quelques temps afin de suivre des cours d'alchimie. C'est une discipline qui m'a toujours fascinée sans que j'ose vraiment m'y intéresser jusqu'à présent...

Comme l'une des deux soeurs passe à proximité de leur table chargée d'un plateau, Nelle lui fait un signe et commande le plat du jour, jetant au passage un regard interrogateur vers l'anja.

Vous voulez commander autre chose ?

 
Orphèle

Le Matal 10 Fambir 1509 à 22h58

 
***

Rhooo ! Vous et Thosen...Ça alors !

Pour ainsi dire, les mots de Knüt ne sont pas tombés dans l'oreille d'une sourde. C'est un peu comme si tout le reste est passé à la trappe, devant la valeur de cette information. Cela monopolise une grande part des neurones de la jeune fille, à en juger par sa mine joyeusement béate et sa réaction quelque peu bruyante (il n'y a plus qu'à espérer que personne d'autre ne parle tydale dans la salle...).

Orphèle, consciente de son petit excès (quoique...), se penche au-dessus de la table avec un faux air de conspiratrice.

Noooon ? Me dites pas que....siiii....
Rhoooo ! J'aurais jamais dit, vous êtes si discrets. Vous l'étiez dans le labyrinthe, en tout cas....
Ça alors ! Enfin, vous allez bien ensemble en tout cas.
Vous faites un joli couple.

...
Hihi.
....


L'Anja se rend subitement compte que l'une des deux tenancières attend toujours sa commande et observe la scène avec un oeil un peu trop malin pour être honnête. Elle lui sourit, sourit de nouveau à Nelle et acquiesce.

Un plat de jour pour moi aussi, seconde édition !
Et du vin ! Faut fêter ça !


***


 
Nelle

Le Merakih 11 Fambir 1509 à 00h20

 
Cramoisie.
Littéralement.
Une jolie couleur qui se marie bien avec le noir d'ébène du regard qu'elle lance à Knüt, avant que celui-ci ne juge plus sage de disparaître subrepticement.

Bon, pour la discrétion c'est raté. Une fois de plus...
Nelle n'a pas souvenir d'avoir vu d'autres tydales que la jeune fille en descendant dans la salle, mais elle n'ose pas lever les yeux et se retourner pour en être certaine.
Quant à Olva -ou Olice ? Elle n'arrive jamais à se rappeler laquelle est laquelle- qui n'a rien manqué de la révélation si jamais elle comprend cette langue, la jeune tchaë ne se fait pas vraiment de soucis : les deux tenancières n'étant ni aveugles ni stupides, elles n'ont certainement pas manqué de comprendre de quoi il retournait dès l'instant où elles ont vu les deux amoureux débarquer dans leur établissement le soir de son arrivée à Oriandre et de la résurrection de Thosen, il y a quelques semaine de ça.
Mais malgré cela elles ont manifestement préféré ne pas répandre de rumeur à ce sujet... autre raison pour laquelle Nelle n'envisage pas de changer d'auberge. Que ce soit par peur de représailles ou par confiance en leur discrétion, la situation lui semblait plutôt satisfaisante telle qu'elle était...

Nelle lève enfin les yeux vers l'anja toute guillerette et visiblement inconsciente de l'embarras dans lequel se trouve son interlocutrice.


Heu... merci...
En fait, oui... on reste discrets... parce que, voyez-vous... tous les tchaës n'ont pas l'esprit très large... et... enfin bref, pour éviter trop d'ennui, notamment vis-à-vis de sa hiérarchie, on préfère... rester discrets.


Son murmure montre bien la gêne qu'elle ressent, mais les battements de son coeur s'atténuant peu à peu, Nelle se prend à sourire. L'écarlate de ses joues se transforme en un pourpre délicat. Malgré tout, elle reste une jeune fille vivant son premier amour... et brûlant d'envie d'en parler...

C'est vrai, vous trouvez vraiment qu'on va bien ensemble... ?

 
Orphèle

Le Julung 12 Fambir 1509 à 00h04

 
Orphèle, visiblement passionnée par l'affaire, ne lâche pas un seul des mots que Nelle lui livre ou lui murmure, avec un peu de gêne. La jeune tydale n'a pas bien l'air de saisir les implications politiques de l'affaire, tant cette histoire de hiérarchie lui passe au-dessus de la tête pour son petite coeur d'adolescente romantique. Comment donc l'amour pourrait-il être une source d'ennui ? Impossible ! Elle hausse donc les sourcils, l'air un peu sceptique, devant les explications de la Propage mais retrouve tout son enthousiasme quand Nelle revient à quelque chose de plus abordable. De plus concret, d'une certaine manière....Si ils vont bien ensemble ? Bien sûr !

Bien sûr !

La serveuse amène la bouteille et deux verres à vin qu'elle remplit dans la foulée.

'Vais te dire pourquoi ! Parce que vous êtes à la fois différents et semblables, donc complémentaires tout en étant faits l'un pour l'autre. Maintenant que tu le dis, ça saute aux yeux !

Vous êtes tous les deux beaux, du charme, de l'allure, une vive intelligence, des âmes vraies. De la pureté, aussi.
Et en même temps l'un les armes, l'autre la sorcellerie, des styles très différents, l'un peut-être plus dur, l'autre douce.
Thosen me donne l'impression d'être plus pragmatique, toi plus rêveuse.
Mais vous êtes tous les deux sensibles à votre façon.

Enfin, je sais c'est des exemples un peu simplistes mais je trouve que ça dit bien les choses !
Non ? Une sorte d'harmonie dans les ressemblances autant que dans les dissemblances.
Après je vous connais pas bien, c'est ce que je devine !


Elle tapote un instant l'arête de son nez, comme si tout les secrets de l'univers s'y trouvaient.
Puis elle lève son verre et trinque avec la Propage.


Au monde sauf et à l'Amour !

Une, deux gorgées, l'Anja repose son vin alors qu'on leur amène leurs plats.


Alors, raconte-moi ! Comment et quand ça c'est passé ?!


 
Nelle

Le Julung 12 Fambir 1509 à 21h30

 
Le sourire de la tchaë s'agrandit à mesure qu'Orphèle parle. Elle n'y a jamais vraiment songé consciemment, mais l'analyse de la jeune tydale lui semble tout à fait exacte. A la fois semblables et différents, complémentaires et assortis, c'est exactement ce qu'elle ressent. L'entendre de la bouche de quelqu'un d'un peu plus objectif qu'elle sur la question a quelque chose de plaisant...
Non pas qu'elle cherche une quelconque approbation, mis à part peut-être celle de son père, sur laquelle elle peut pourtant faire une croix... mais quand même, c'est chouette à entendre, l'enthousiasme d'Orphèle.
Bon, même si Orphèle a montré sa capacité à s'enthousiasmer et s'émerveiller de tout et n'importe quoi, ou presque, lors de leurs escapade dans le néant...

Après une brève hésitation, Nelle lève à son tour son verre pour trinquer avec la jeune fille, et boit une petite gorgée de vin. Toute petite, parce qu'elle n'en raffole pas trop, mais quand même histoire de ne pas vexer l'anja. Dès fois qu'elle soit du genre à se vexer...


Au monde sauf et à l'amour !

Répète-t-elle en souriant, avant de reposer son verre et de s'attaquer à son assiette fumante avec appétit. La choucroute ne lui a jamais paru si merveilleuse, après ces deux semaines de régime dans le néant !
Entre deux bouchées, et comme Orphèle ne la lâchera visiblement pas des yeux avant qu'elle lui ai répondu avec force détails croustillants, Nelle raconte :


Et bien... c'était au congrès à Lerth, il y a quelques mois...

Knüt dit :


Juste avant l'été, tu sais... le printemps, les hormones qui s'réveillent, tout ça...


Knüt !

Le mou, réapparu subitement sur le bord de la table, fait un clin d'oeil à Orphèle avant de redisparaître.


Et donc... j'avais passé commande de turquoises brutes, pierres qu'on ne récolte que dans la région, pour une parure que je voulais me faire faire, et Thosen devait me les apporter. On ne se connaissait pas à ce moment là, je connaissais juste son nom du fait qu'il était l'un des trois diplomates de la Fraternité, et comme je m'y étais prise un peu tard, il était le seul à ne pas s'être encore mis en route pour le congrès, et il a donc gentiment accepté d'acheter et m'apporter ces turquoises...

Enfin bref, lors du deuxième jour du congrès, enfin plutôt du premier jour des festivités prévues, qui était dédié aux artisans et marchands, nous nous sommes rencontrés en déambulant dans les rues de la villes transformées en un immense marché...
Je le cherchais plus ou moins, pour cette histoire de pierres, et heu... et bien voilà, on a discuté un peu, il m'a offert les turquoises en refusant de me les faire payer, et heu, ben... nous avons fait connaissance, enfin un peu...


Knüt dit :

Tu parles !
Rhoo, c'est vrai qu' t'es nulle pour raconter, laisse moi faire plutôt...


Prise de court, Nelle n'a pas le temps de réagir que son mou se lance à son tour :

Knüt dit :
En fait elle est tombée raide dingue de lui dès qu'elle l'a vu ! Et j' suis près à parier mon béret que c'était pareil pour lui !
Le vrai coup de foudre !
J' te laisse imaginer ce que ça donnait : conversation inintéressante au possible, des creuses banalités, à peine compréhensibles à force de bégaiement intimidés... y'a deux adjectifs pour qualifier le tableau, qui ont à peu près le même sens dans ce contexte : "mignon" ou "pathétique".
Tu vois le genre...: "Votre robe est magnifique !!" "Merci, hi hi !!"...

Et c'était pas fini ! Ils se sont mutuellement invités au banquet du soir, pour lequel elle a du coup passé le reste de l'après-midi à se préparer, tout en poussant régulièrement des petits soupirs ridicules. Tu sais comme ça : "Mmmmfffmmm..."

Et le soir venu, au banquet, rebelote : une succession de petits regards attendris et apeurés à la fois, et vas-y que je minaude, le palpitant qui s'emballe quand les yeux se croisent ou que les bras se frôlent, tout ça enrobé de discussions creuses et sans intérêt... Ah non non, y'a pas à dire, du grand art !!
L'autre esthète à deux sardoine il pourrait sûrement en faire une pièce de théâtre, ça ferait salle comble pendant des semaines !
Surtout que, accroche-toi bien... :
Rien !
Nooooon ! Rien du tout !
RIEN !!!
Même pas un petit bisous, sans parler d'un Baiser avec un grand B...
Il l'a raccompagnée jusqu'à la sortie du banquet, ils s' sont dévorés du regard une dernière fois et... et c'est tout !!!
"J'ai passé une agréable soirée - Oui, moi aussi - On se revoit demain ? - Ah oui, tiens, pourquoi pas ?"...

Non mais sérieux j'en revenais pas moi-même !


Revivant cette inoubliable rencontre à mesure que Knüt la raconte, des étoiles dans les yeux, Nelle s'offusque à peine des commentaires peu engageants de son mou, jusqu'à ce que finalement elle l'interrompe :

Et bien quoi ?! On se connaissait à peine !!

De nouveau rouge pivoine, Nelle se ressaisit de son verre et en boit une longue gorgée.

Knüt dit :
Ah oui, oui, le coup de "je ne suis pas celle que vous croyez...", bien sûr...
Mais quand même, il a pas assuré !

Enfin... il s'est rattrapé le lendemain, le bougre... hé hé...
Tu veux savoir la suite, p'tite ?!
C'est là que ça devient croustillant...


 
Orphèle

Le Julung 12 Fambir 1509 à 23h24

 
Orphèle écoute avec une attention toute renouvelée, comme un enfant à qui l'on conte une folle légende de prince et de princesse, le doux récit de Nelle d'abord puis le babil exalté de Knüt ensuite.

Son visage exprime au fur et à mesure les sentiments que lui inspirent les évènements ou reprend par mimétisme ceux qui s'affichent sur la bouille du symbiote et de son parasite. Il faut dire que leur narration donne une tournure passionnante à un sujet qui la passionne déjà de base et que le fait d'avoir les deux points de vue sur cette même histoire est encore plus enrichissant. Cela lui permet d'en considérer un peu tous les aspects et d'atteindre une sorte de compromis sans doute assez proche de la réalité. Elle mange à peine, les yeux et les sens rivés sur ses interlocuteurs, et s'offre deux bouchées difficiles en savourant les propos de la Propage et de son Mou. A en croire leur façon de lui restituer tout cela, les deux compères n'attendaient que ça depuis longtemps : pouvoir se confier sur ce qui semble être bien davantage qu'une simple amourette ! Tant mieux, elle n'attendait que ça : qu'on lui balance des ragots savoureux et romantiques. Sa propre ignorance (et inexpérience) de ces affaires là rend encore plus fascinant les chroniques amoureuses de la Témoin du S'sarkh et du Diplomate Noir.

Alors que Knüt lui pose une de ces fausses questions dont la réponse importe peu, l'Anja acquiesce vivement ! Bien entendu qu'elle a envie de savoir la suite...Elle regarde Knüt et Nelle tour à tour, machônant non sans problème le monceau de choucroute qu'elle a enfourné un peu plus tôt.


Comment cha, cha devient crouchtillant ?

L'air de dire : c'est possible ?

 
Nelle

Le Vayang 13 Fambir 1509 à 17h18

 
Knüt dit :

Oui, oui, oui, oui, oui !! Croustillant !
Tous les éléments pour faire le second acte de notre chambellan masqué y sont !
Tous !


Comme Knüt semble parti pour monopoliser la parole, Nelle déclare forfait et décide de le laisser faire. Sans perdre une miette de ce qu'il raconte, prête à intervenir en cas de trop grande déviation ou déformation, elle s'attaque à son reste de choucroute maintenant presque froide pendant que le mou tout excité s'installe un peu plus confortablement dans la corbeille de pain et reprend son récit :

Knüt dit :
Le lendemain.
Journée des propages, rien à signaler.
J'te passe les détails sur le temps de préparation pour le banquet du soir où elle a quand même trouvé le moyen d'arriver en retard.
Juste à temps pour assister au discours de Pépé'Dymer, après qu'un hurluberlu de l'Ordre ait pris la parole sans y être invité pour une intervention hors de propos... enfin bref, j'm'égare, c'est pas ça le croustillant.

Donc, papa fait son discours plein de révélations poignantes, la p'tite a la larme à l'oeil et sort prendre l'air pour ne pas défaillir... et j'te le donne en mille : c'est sur cet instant d'émotion que le beau chevalier arrive, prêt à réconforter la belle en détresse !
Et hop, le grand numéro : "je suis venu pour vous", il lui prend la main, sa détresse s'envole tandis qu'elle fond sous son regard charmeur...
Et paf !! Devine quoi ?
Papa qui débarque sur ce même palier !!
Tout le monde est pris de court, hésitations, balbutiements, chacun est gêné d'être ou d'avoir pris en flagrant délit...
Mouahaha, c'était énorme, E-NOR-ME !!! T'aurais dû voir leurs tronches à tous, ah ha !!
Bref, Papa s'éloigne après avoir déclenché juste ce qu'il fallait d'émotion pour que nos petits amoureux transis franchissent le pas : Le Baiser !!!
Là, comme ça, sur les marches de la mission, sous la clarté des deux lunes jumelles et des étoiles en liesse, il l'embrasse...

Alors, franchement, c'est pas émouvant, tous ces rebondissements ?!!


Nelle pousse un soupir nostalgique et alangui en se remémorant cette soirée magique, dont chaque détail reste irrémédiablement gravé dans sa mémoire...
Puis elle regarde Orphèle et sourit, le regard un peu brillant :


Pour une fois mon mou ne raconte pas trop de bêtises, même s'il a comme toujours tendance à en rajouter. Mais oui, voilà comment nous nous sommes rencontrés.

 
Orphèle

Le Sukra 14 Fambir 1509 à 14h33

 
Les esprits cyniques, ou juste sceptiques, auraient pu ne pas croire une seule seconde à ce conte merveilleux tout droit sorti d'un roman. Parce que, il faut bien le dire, c'était tout aussi beau et fantastique que dans un roman. Mais pour Orphèle, c'est bel et bien la pure et simple vérité, sans l'ombre d'un doute, gros ou petit. Cela ne fait que la réconforter dans sa vision naïve de l'amour et de la vie. Elle a bu chaque mot et chaque image véhiculée avec une soif toujours plus grande, les yeux brillants et l'esprit enivré devant tant de fleurs bleues et d'étoiles roses. Comme une enfant, de nouveau, son regard s'anime et suit aveuglément chaque intonation, chaque rebondissement, chaque révélation qui ponctue la narration de Knüt.

Et quand Nelle conclue en appuyant le récit de son mou, une seule chose vient à l'esprit de l'Astrologue : c'est décidément trop chouette, cette histoire d'amour !


C'est décidément trop chouette votre histoire d'amour !

L'Anja frotte un instant le coin de ses yeux, presque rougis par l'émotion.

Pffouuu.
Ah non, vraiment ! Le coup de foudre et tout, le baiser sous les éclats des lunes...
C'est trop beau. Vous avez trop de la chance tout les deux !


Orphèle contemple son assiette quasiment vidée (!), les yeux dans le vague, avant de relever son regard vers Nelle.
Un sourire espiègle se dessine sur le coin de sa bouche alors qu'elle s'offre une autre lampée de vin.


Hééé...hum...Comment il a pris ça ton papa ?
Il doit être trop trop content que sa fille ait trouvé l'amour de sa vie !



 
Nelle

Le Dhiwara 15 Fambir 1509 à 13h05

 
Nelle sourit à l'exclamation de l'anja. C'est vrai que c'est chouette. C'est la chose la plus chouette qui lui soit arrivée. Avec le fait de se découvrir une aïeule en la personne de la bienveillante Erudite, et avec elle une histoire et un passé...
Mais oui, ce qu'elle vit avec Thosen, c'est vraiment chouette... Mis à part le fait que, tout comme son lien de parenté avec Thanakis, elle ne peut pas le crier sur tous les toits du fait qu'elle ne soit pas une soeur du Désordre... Une petite ombre à ce tableau idyllique, mais supportable.
Enfin, une deuxième petite ombre, car Orphèle met justement le doigt sur la première : la réaction de papa...


Heu.... trop trop content n'est pas exactement le terme qui convient pour décrire la réaction de mon père...
Pas trop trop content, au contraire...


Knüt dit :

Ou bien... furax ?


Nelle regarde son mou, un peu surprise.

Non, quand même pas à ce point non plus...

Knüt dit :
Mouais, disons que pour le moment il contient sa fureur.


Rhoo, tu exagères...

Puis revenant à Orphèle :

Mon père a un peu de mal, je crois, a accepter... vous savez, l'idée que... je ne sois plus seulement sa petite fille...
Je ne crois pas que ce soit lié à Thosen en particulier, ça réaction serait sans doute la même concernant n'importe qui...

Il s'inquiète, tout simplement...
Mais au moins il respecte mon choix.


Pour l'instant.

Nelle émet un petit rire plus anxieux que désinvolte, puis demande à son tour :

Et vous alors, racontez-moi ?
Je crois savoir que ces choses-là sont beaucoup moins libre dans votre faction ?


Juste après avoir parlé, Nelle songe que sa question manque sans doute un peu de tact. Le romantisme n'est pas réputé comme très répandu dans la mentalité matriarcale... Contrairement à ce qu'exprime l'engouement d'Orphèle pour son histoire...


 
Orphèle

Le Dhiwara 15 Fambir 1509 à 15h13

 
A dire vrai, Orphèle rencontre quelques difficultés à comprendre la réaction du père de Nelle. L'explication de la Propage lui paraît flou. Avec son éducation matriarcale, le concept même de "père" est déjà en soi relativement restreinte. Voir abstraite. Elle sait ce que c'est, mais ça n'a que peu de substance en comparaison du reste. Alors qu'un père puisse être jaloux de l'indépendance de sa fille et de ses amours, cela lui semble encore plus bizarre. Mais enfin, Nelle a l'air de prendre la chose avec philosophie. C'est donc que ce n'est pas un véritable problème. L'anja en tout cas, si elle avait eu un père, aurait sans doute cherché son soutien en toute chose ! Enfin...

A la question de la Témoin, la tydale hausse les épaules en arborant une moue vague.


Oui. Disons que l'amour, surtout son aspect sexuel, est assez contrôlé en effet.
Les garçons sont au Harem, à l'écart des filles, à partir de 8 ans et vivent au jour le jour des séries constantes d'épreuves. Nous, les filles, on s'en tient plutôt à la Ruche et on suit notre éducation. Les rapports entre garçons et filles sont donc généralement très ténus durant cette période (jusqu'au jour de la Cérémonie de l'Union).
Mais ça, pour tout vous dire, ça dépend pas mal de plein de facteurs qui font que oui ou non, plus ou moins...

Il faut pas s'imaginer que les racontars sur le Matriarcat sont tous vrais, ou même que ce qui est écrit noir sur blanc là-bas est autant respecté dans les faits. Les adolescents sont malins, toujours insolents et il est pas rare qu'on fasse le mur.
Là, on se voit et on s'amuse tous ensemble tout en faisant très attention.
De toute manière, même en faisant la fête à l'extérieur, entre filles et garçons venus se rejoindre au plus profond de la nuit, les dérapages sont rares ! Faut pas croire qu'on est complètement irresponsables. On connaît les lois et leur importance pour la survie de notre race. Alors qu'un garçon et qu'une fille couchent ensemble, ça n'arrive quasiment jamais.
Mais des bisous et des amourettes cachées, ça arrive, oui !

La Matriarcat donne l'impression d'être "strict" au regard des autres factions, certes, et quand on se fait attraper on se fait durement taper sur les doigts. Mais on est des poussiéreux comme les autres.
Et puis, comme je dis, ça dépend de pleins d'autres choses.
Les Nourrices qui vous éduquent par exemple...

Tout dépend de leur personnalité ou/et de leur enseignement.
Elles peuvent s'avérer extrêmement ouvertes et libres, préférant que vous vous fassiez vous-même au contact du monde et de vos bêtises. Elles peuvent aussi être fofolles. Elles peuvent être acariâtres et rustres.
Mais elles ne sont pas toutes comme ça.

Après, c'est sûr que si on veut vivre pleinement nos amours, il faut mieux avoir enfanté.
En tant que mère, tous les interdits disparaissent. Y compris ceux liés à la sexualité. Même si chez nous, la sexualité...euh...bof. Enfin bref. Moi, par exemple, en tant qu'anja, je devrais pas être là à l'autre bout du monde à gambader dans la nature. Je suis comme le bien le plus précieux de la faction.

Heureusement, la Mestre Nourricière Khamaat doit penser que je suis sur le chemin du retour !
Puis elle est très occupée et très gentille aussi.
Même si ça exclu pas que je me fasse taper sur les doigts quand je reviendrais !



 
Nelle

Le Matal 17 Fambir 1509 à 00h43

 
Nelle écoute l'exposé d'Orphèle avec autant de fascination que la jeune tydale auparavant... mais avec moins d'engouement néanmoins.
L'amour est légiféré ?!
Malgré l'atténuation que l'anja apporte au tableau qu'elle dépeint, Nelle ne peut s'empêcher de songer qu'elle n'aimerait pas y être née. En fait, elle s'est déjà fait cette réflexion plus d'une fois, au contact de son austère nourrice tydale, justement. Mais là, elle réalise qu'elle aurait pu tomber sur pire. Mir'ha était certes stricte et parfois sévère, mais jamais au point de surveiller ses fréquentations.

Enfin, Orphèle semble plutôt épanouie, alors les Ruches ne doivent effectivement pas être aussi terribles à vivre que ce disent les rumeurs...


Alors... si je comprends bien... Vous, vous n'avez pas encore... enfanté ?

Dans ce contexte, le mot lui semble des plus étrange. Concevoir l'enfantement comme une contrainte, un devoir, une étape obligatoire pour se sentir... libre ? Déchargée ?
Oui, c'est un concept vraiment étrange que celui-là. Nelle a bien entendu parler de la malédiction qui touche la race tydale, fondement de la faction du Déclin. Mais tout de même...


C'est le sens du mot ''anja'', c'est ça ?
Mais vous... enfin je veux dire... vous...


Nelle ne termine pas sa question, ne sachant pas comment la formuler. Le romantisme de son histoire avec Thosen vient de retomber comme un soufflé trop cuit.
Un peu gênée, elle boit une nouvelle gorgée de vin. Le rose lui monte aux joues, et elle demande finalement :


Vous, vous aimez quelqu'un ?

 
Orphèle

Le Matal 17 Fambir 1509 à 19h59

 
Orphèle se met subitement à ingurgiter quelques lampées généreuses de son verre de vin de nouveau plein. Le sujet de l'enfantement est pour le moins sensible. De son point de vue, bien entendu. Quant à l'amour, ce n'est pas loin de s'apparenter au Laomainn ou à Amody. Elle lève finalement un regard un peu timide vers Nelle et hausse maladroitement des épaules.

Oui, une anja est une vierge, littéralement.
Et je suis anja jusqu'au bout des doigts. Pas de bébé, pas d'enfant et je dois dire que je n'ai pas spécialement envie de faire le grand saut. Ce n'est même pas le fait d'avoir un gamin en soi qui me terrorise...mais c'est plutôt...euh...hum...
Kof, kof, kof...


Un bref instant, l'Astrologue s'étouffe dans son alcool et la fin de son repas, l'air plus rouge que pivoine et cramoisi réunis.

C'est...euh....l'accouplement...

Comme pour mieux faire passer sa gêne, Orphèle se consacre à la tâche complexe de s'en jeter quelques autres dans le gosier en s'abreuvant de jaja. Elle se sent déjà bien mieux, plus décontracte et tranquille...

On a beau me dire qu'on a des drogues pour adoucir la douleur ou nous abrutir, que y a la plupart des mâles sont entraînés, ça me fait quand même vachement peur. Brrr...J'ose même pas y penser. Y paraît que ça fait trop mal. J'préfèrerais encore une bébé, pouf, comme ça. Comme dans un miracle absurde venu du ciel et des étoiles, que subir ça.
Mais bon...


Nouveau haussement d'épaules. Des fois, elle se dit qu'elle en fait peut-être tout un plat pour pas grand chose, mais enfin, tout de même. La base qu'on lui a appris à la Ruche est forcément fondée, on lui a jamais démenti la chose et les histoires qui alimentent sa phobie restent toujours les plus fortes et les plus nombreuses. Alors même en s'imaginant qu'elle se fasse des idées et en rajoute, elle a bien le droit d'avoir peur ! Elle avoue finalement, en forme de conclusion mi-résignée mi-amère :

Faudra bien que je le fasse, un jour.

Puis elle lève les yeux au plafond, l'air rêveur et légèrement mélancolique.

Quant à l'amour...Nan, j'aime personne. Enfin je crois pas.
J'aime beaucoup Silindë, si, mais c'est un équilibrien de toute façon.
Alors même si je voulais l'aimer, faudrait que j'attende d'être libre. Et c'est pas pour tout de suite.



 
Nelle

Le Julung 19 Fambir 1509 à 00h33

 
L'accouplement...
De fasciné, le regard de Nelle se fait peu à peu... compatissant ? Car plus que la peur de la jeune fille, le côté strict et rigide des règles qu'elle décrit avec pourtant une certaine nonchalance, l'injustice qui peut être perçue dans cette façon de vivre que s'impose sa faction... plus que ces choses, c'est surtout la prise de conscience de la chance qu'elle a, elle, qui émeut Nelle en écoutant Orphèle.

L'accouplement. L'emploi de ce terme, précisément, en dit long... Ce que Nelle a découvert récemment comme un véritable partage, un don, une promesse sincère et entière, Orphèle, et sans doute la majorité des autres femmes de sa faction, le ramènent à un concept vulgairement... animal.
A un simple acte physique, un échange de fluides devant aboutir à la procréation, ni plus ni moins, sans aucune poésie... Un passage obligé, une étape dépourvue de sentiment et encore moins de charme...

Ce qu'elle a connu avec Thosen lors de sa première nuit dans cette auberge, ce souvenir impérissable, cette exaltation passionnelle de leurs corps comme de leurs âmes... pour la jeune fille en face d'elle, cela n'évoquera jamais que peur ou dégoût. Ou au mieux, devoir.

Au-delà de l'intimité, de la douleur, de la tendresse ou bien du plaisir, l'acte dont elle parle avec autant de répulsion représente pour Nelle quelque chose de profondément humain. Et c'est justement cet aspect pourtant essentiel de cette union qui est nié dans ce que décrit Orphèle.

Nelle trouve cela infiniment triste.
Et aussi plutôt déprimant.

Alors bon, elle ne sait pas trop quoi répondre à la jeune femme, forcément. Que pourrait-elle lui dire, alors que celle-ci est vouée, condamnée, à ne connaître cette expérience que sous le signe de la contrainte psychologique et de la répulsion, avec un homme non pas qu'elle aimera de tout son coeur et de toute son âme, mais au contraire qu'on lui aura désigné comme étant... le reproducteur idéal ?!

Malgré le fait qu'elle va probablement finir par être plus que pompette, elle qui n'a pas vraiment l'habitude de boire, Nelle s'enfile à son tour quelques nouvelles gorgées de vin. La chaleur qui descend dans sa gorge puis son ventre lui semble subitement plus salutaire qu'autre chose.


Vous savez... faire l'amour... ça peut aussi être autre chose que... s'accoupler.
Je vous le souhaite, en tout cas.


Aussitôt ses paroles lui semblent très creuses, et Nelle sourit, un peu gênée. Peuvent-elles seulement avoir un sens, pour une fille du Déclin ?
Pourtant, elle le lui souhaite sincèrement : Orphèle est une fille chouette, qui mérite bien de vivre autre chose qu'un simple... accouplement.
Hop, une gorgée de plus... elle commence à ne plus être à ça près, de toute façon.


Knüt dit :


Pitié... tu vas encore t'endormir comme une masse sur la table...!!!


 
Orphèle

Le Vayang 20 Fambir 1509 à 00h19

 
Orphèle distingue vaguement dans les yeux de Nelle, à l'envolée, les circonvolutions de lointaines pensées dont elle ne saisit évidemment pas le contenu.

Quoique...Elle se doute fort du thème qui les constitue, mais ne peut guère aller plus loin. Et n'en a pas vraiment envie. Elle sait à quel point il est difficile de comprendre pleinement la malédiction qui frappe son espèce. Même elle, n'est pas sûr d'en percevoir tous les tenants et les aboutissants, les origines et les conséquences, le principe fondamental lui échappe complètement. Elle le sent dans ses tripes et subit la réalité physique de la chose, c'est tout. Et encore, elle n'a pas encore réellement subi quoique ce soit...Mais elle sait Nelle empathique, sensible. Elle sait que la petite Propage s'imagine bien le tableau, l'ensemble. Elle se doute que ses mots sont sincères, profondément sincères. Pour ne pas dire, volontairement rassurants et affectés.

Mais que peut-elle donc répondre à ça ? Qu'elle n'y croit pas un seul instant ? Que "faire l'amour" est un concept étranger à sa conception des choses, à celle de quelques milliers d'individus ? Que pour elle(s), il n'y a que...l'accouplement ? Le coït, la copulation ?
A y réfléchir, tout cela la blase, la désespère, l'afflige. Une bouffée d'amertume la prend subitement.

Alors, elle hausse les épaules, l'air mélancolique. Presque triste. Limite sombre.
Elle hausse les épaules et jette un regard un peu abattu à Nelle.

Et chuchote...


Sans doute, sans doute...Je me le souhaite, également.


Un sourire vague. L'anja se lève et pose des cristaux sur la table.

C'est pour moi, Nelle, je vous invite. Pour de vrai.
Je vais aller m'aérer la tête, dehors. Un peu. Ça me permettra de voir Oriandre.
Je vais rester encore quelques jours, puis je quitterais la cité. On se tient au courant !


Puis sans autre forme de procès, Orphèle salue Nelle et sort de la taverne.


 
Nelle

Le Vayang 20 Fambir 1509 à 12h02

 
Nelle observe, un peu atterrée, le changement d'humeur de la jeune femme en face d'elle. Elle ne s'attendait pas du tout à la tournure qu'à pris leur discussion, et n'a du coup pas vraiment le temps de réagir lorsque Orphèle se lève, dépose des pierres pour leurs deux repas et s'en va.

Heu...
D'accord, bonne soirée alors...


Mais Orphèle est déjà en train d'ouvrir la porte de l'établissement pour sortir.
Nelle soupire de frustration.


Knüt... J'ai encore mis les pieds dans le plat, hein ?

Knüt dit :


Comment ça, ''encore'' ?


Rhooo, ben... chais pas....

Nelle attrape son verre de vin et le termine en quelques gorgées. Elle commence vraiment à avoir chaud... et les idées de moins en moins claires.

Elle est bizarre cette fille, quand même... Sympa, mais bizarre.
Enfin, bizarre... pas louche, quoi. Etonnante. Oui voilà, elle est étonnante.


Knüt dit :


Hou la la... Dis, tu ne voudrais pas embrayer sur la suite de ton programme, plutôt ?
Je sais qu'il y a un étage à monter, que ça demande beaucoup d'effort, mais je suis sûr que tu peux y arriver.


Hé, ça va, je n'ai bu qu'un seul verre, hein...

Knüt dit :


Mouais... ça fait quand même un de plus que ce que tu as l'habitude de boire.


N'empêche... C'est bizarre, non ?

Knüt dit :


Pas vraiment : tu es toute menue, tu ne bois jamais rien de plus fort que du thé bien infusé, alors ça n'a rien de vraiment étonnant qu'un seul verre de pinard te mont...


Non, je veux parler d'Orphèle : elle est anja, elle est le bien le plus précieux de sa faction... Mais Kaliss et Nuruhuinë sont toutes les deux parties aussi sec sans même se soucier d'elle.

Knüt dit :


Oui ben elle est grande, elle saura rentrer toute seule comme une grande. Je me demande si tu saurais en faire autant jusqu'à ta chambre, par contre...


Oh, Knüt, ça va.

Knüt dit :


Moui.


Nelle regarde autour d'elle. La réaction et le départ d'Orphèle lui laissent un goût un peu amer dans la gorge, que le vin n'a pas vraiment arrangé. La jeune tchaë n'a pas vraiment envie d'aller se coucher sur ces entrefaits... Bien qu'entre le vin et la fatigue, tout son corps la tarabuste silencieusement avec la même vigueur que son mou.
Après avoir étouffé son troisième bâillement, elle se résigne enfin. Elle se lève, un peu hésitante, décide que ça ne tangue pas tant que ça, et rejoint les escaliers, après avoir salué les deux soeurs Cormak.


 
Orphèle

Le Sukra 21 Fambir 1509 à 14h03

 
Pour Orphèle, trouver de l'alcool a été, pendant assez longtemps, une seconde nature.

A l'heure où des idées noires lui traversent la tête, comme elles le faisaient assez couramment autrefois, elle a tôt fait d'échanger des cristaux contre une piquette et d'aller contempler le fond de la bouteille dans un coin tranquille de la ville. Contrairement à Nelle, l'anja a un rapport un peu plus étroit avec l'alcool et, de fait, résiste bien mieux à ses travers. Voilà quelques heures pour oublier et se faire plaisir, un peu. En plus, ici, pas de Nourrice ou de Mestre Nourricière pour se faire taper sur les doigts. Khamaat n'a pas pris de nouvelles d'elle depuis des semaines, tout le monde l'a oublier sur le consensus...et même en vrai ! Kaliss ou Nuruhuinë, avec qui elle a traversé cette histoire complètement folle, sont tranquillement reparties sans même se demander ce qu'elle faisait.

Et finalement, l'Astrologue ne sait pas trop quoi en penser.
Doit-elle s'en réjouir, doit-elle s'en inquiéter ?
Doit-elle en concevoir de la tristesse ?



 
Heltaïr

Le Sukra 21 Fambir 1509 à 22h45

 
Zone tranquille que celles des quartiers nords d'Oriandre penses tu... Dans le dédale des ruelles que tu empruntes, rares sont les passants. Ce qui t'arrange pour regagner au plus vite la porte Nord ou le départ doit être donné.

Enfin, le groupe des Disciples de la Dame est entier, et vous pouvez donc commencer a organiser votre voyage retour.

Alors que tu avances rapidement, au détour d'une ruelle, tu t'arrêtes et revient sur tes pas. La silhouette qui s'avance vers toi est trop grande pour un tchaé et trop féminine pour être un de tes compagnons de route...
Arrivée plus près, tu la reconnais. Le visage jeune et beau de la tydale est aisèment reconnaissable, un peu moins que sa démarche un poil trop vacillante, a laquelle la présence d'une bouteille calée contre son ventre n'est sans doute pas étrangère.

Etrange présence que celle de l'Anja seule dans les rues de la Cité Noire. Et c'est ce qui t'a fait revenir en arrière. Les autres Matriarches Kaliss et Nuruhuiné ont elles donc oublié leur soeur? Ou bien volontairement laissé ici? En tout cas, la jeune femme n'est pas dans un état que l'on pourrait qualifier de "normal" pour une tydale de la Ruche.

En temps normal, les Matriarches, moins tu les vois, moins tu leur parles, moins tu te mêles de leurs affaires et mieux tu te portes. Mais il est vrai que Orphèle est bien loin de t'avoir rappelé les tydales de tes souvenirs.

Alors que l'Anja se rapproche encore, tu t'avances doucement et t'arrête a distance. D'une voie pour une fois douce, tu demandes:


"Hajar, Anja Orphèle... Comment vous portez vous depuis notre aventure? ... Hum... Des soucis?"





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