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Le palais royal

Audience royale

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Sujet lancé par Iucounu
Le 11-06-1507 à 23h32
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Posté par Iucounu,
Le 19-06-1507 à 12h10
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Iucounu

Le Luang 11 Jayar 1507 à 23h32

 


Une fois n'est pas coutume, l'inventeur fut assez ponctuel pour l'occasion.
Le Roi Elchior lui accordait une audience, ce n'était pas rien, Iucounu voyait en cela la reconnaissance de ses immenses talents héréditaires et aussi de sa compétence sans égal dans tant de domaines qu'il ne prenait même plus la peine de se les énumérer pour lui même et gardait cela pour les cérémonies publiques.

Se présentant à un garde devant le palais, il attendit de se faire conduire devant Elchior en observant une fresque épique représentant le voyageur, le premier a avoir découvert les portes, fresque qui n'avait pas de fin réelle, se terminant au passage de la dernière porte du carrousel ...

Tout ceci laissa le mage perplexe, mais bien vite, se pensées se firent plus pratiques et il songea à son parchemin d'endurance se demandant s'il devait le lire immédiatement ... Après tout, il connaissait déjà la formule, ces chiens d'espions de l'équilibrium la lui avaient seulement fait oublier par des moyens subtils qu'il parviendrait bien à découvrir, un jour ou l'autre ...

Laissant son esprit vagabonder de nouveau, Iucounu se vit déjà vice-Roi de Kryg, de Lerth ou de Jypska ... Et pourquoi pas des 3 ?
Car fatalement, quand les territoires seraient civilisés par la fraternité du Désordre, il faudrait un Tchaë de valeur pour guider ces pauvres malheureux ...




Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !


Le Castel Iucounu

MJ
 
Maître de Jeu

Le Julung 14 Jayar 1507 à 12h26

 
*** Tryphon, le vieux barbon, secrétaire personnel du roi depuis près de cinq siècles, grimace en se levant du bureau. Ce matin, il doit introduire le nouveau Diplomate Rouge auprès de Sa majesté, pour un entretien privé. Ne seront présents qu’Elchior et Nemesis, son garde du corps, accessoirement le bourreau et - dit-on aussi - l’agent des basses œuvres du gouvernement...

Il va aux portes du palais. L’ex-Fratrex alchimancien est à l’heure. On le fait entrer dans le vestibule, le visiteur s’attarde devant les tapisseries qui décorent l’accès aux appartements officiels du roi, avant de bifurquer vers les bureaux habituellement occupés par les membres du gouvernement et leurs aides. C’est dans le salon rouge, dédié aux affaires concernant la Bulle éponyme, que se déroulera l’entrevue. Tryphon y voit une sorte d’hommage discret du souverain envers son interlocuteur, frais émoulu dans ses nouvelles fonctions mais déjà traité en dignitaire ; la plupart du temps, Elchior reçoit dans le grand hall.

Deux gardes s’écartent à l’arrivée du secrétaire et du Diplomate. Ils ouvrent la porte et le salon rouge se dévoile : des étagères, des tables inclinées et des plans enroulés disposés sur les meubles trahissent l’usage régulier et studieux de l’endroit, qui ressemble plus à un bureau d’études qu’à un boudoir à thé. Au centre est disposé une table basse, entourée de quelques fauteuils.

Lorsqu’ils entrent, Elchior est assis sur l’un d’eux, penché sur un plan d’urbanisme qu’Iucounu identifie du premier regard : il s’agit d’Oriandre. Derrière le royal siège se tient un tchae ostensiblement armé, au visage masqué : Nemesis, celui dont on ne voit jamais les traits... sans le payer de sa vie.

Tryphon entre le premier, s’incline et se tournant vers Iucounu ***


Votre majesté : Sieur Iucounu, le Diplomate Rouge

*** Puis il se recule, tête baissée. Elchior lève les yeux, l’expression neutre, et d’un signe de la main, invite son visiteur à venir s’asseoir en face de lui. ***


 
Iucounu

Le Julung 14 Jayar 1507 à 20h07

 


L'inventeur et nouvellement promu Diplomate de la bulle rouge est à son aise dans cet environnement, il a toujours vécu dans son castel à la périphérie d'Oriandre, un édifice certes un peu moins imposant que le palais Royal mais aussi luxueux et construit par un excentrique.

En effet, certaines des tours de son Castel sont inclinées de plus de dix pour cent par rapport à la verticale.
Seuls des contreforts qui semblent pouvoir tenir une éternité garantissent la pérénité de l'ensemble.

Traversant les couloirs, Iucounu est envahi d'un sentiment de douce satisfaction accompagné d'une sensation de gloire larvée.
Il savait depuis toujours qu'il arpenterait ces couloirs dans des conditions similaires, mais ce n'est en rien un accomplissement pour lui.
En effet, l'inventeur est convaincu que son destin est intiment lié à celui de la Fraternité du désordre et qu'il est le seul à pouvoir lui rendre sa gloire d'antan.

Entrant dans ce que le secrétaire a nommé comme le salon rouge en conviant le diplomate à le suivre, Iucounu arbore une moue approbatrice en observant la décoration qui est à son goût.
Peut-être un peu trop "rouge" tout de même ...

Avec une habileté qui trahit l'habitude ou une dextérité hors pair qui contraste avec l'allure pataude de sa grande carcasse, Iucounu exécute une révérence en se présentant.


Votre Majesté, Iucounu, Maître du Castel du même nom, Inventeur de génie, Expert en Orfèvrerie de Lames, Enchanteur virtuose, Mage sans égal et Alchimiste visionnaire vous salue, vous qui êtes un guide et un modèle en tout pour les membres de notre fraternité.

C'est un grand honneur que de me voir accorder cette entrevue et pour tout vous dire, un grand plaisir.
Je n'abuserai pas de votre temps mais j'aimerais aborder plusieurs sujets avec vous et aussi obtenir un peu plus de précisions quand à mes nouvelles attributions.




Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !


Le Castel Iucounu

 
Elchior

Le Julung 14 Jayar 1507 à 22h46

 
*** Le roi penche la tête, attentif, lorsque le diplomate se présente. Il marque une pause, et parle clairement : ***


Prenez place, diplomate. Votre visite est une agréable et fort utile surprise dans cette journée qui s’annonçait par trop routinière à mon goût.

*** Tandis que Iucounu s’assied, le roi reprend : ***


Dans votre entrée en matière, je reconnais bien l’homme dont mon fils m’a dit quelques mots, plutôt aimables, lors de la dernière délibération du gouvernement. Je me demande s’il prendra ombrage de votre présente démarche, qui vous mène devant moi et non devant lui pour votre première visite officielle. L’ambition est un cheval fougueux qui mène loin son fier cavalier, et je vous devine maître en cette sorte d’équitation. Mais n’oubliez jamais qu’un frère avisé ne se laisse, en aucune circonstance, dominer par sa monture.

*** Elchior se penche en avant, le visage empreint d’une certaine gravité : ***


Lorsque vous rendrez compte au prince de notre entrevue, car je vous y invite, songez à quelque formule subtile qui lui laisse entendre cette demi-vérité : même absent, il demeure au centre du jeu. J’ai vu, dans ma longue vie, trop de gens talentueux désarçonnés par leurs propres excès pour m’économiser ces mots : le pire adversaire d’un homme de grande valeur n’est autre que lui-même. Lorsque vous devrez négocier avec finesse, face à des gens dont la psychologie et la façon d’être vous seront inconnues, souvenez-vous de cela.

Oh, je n’attends pas de mes diplomates qu’ils soient humbles... la Fraternité est un phare dans ce monde barbare, pourquoi devrions-nous douter ? Nous n’avons pas à être humbles. Vous concernant, je suis rassuré : cette faiblesse de l’âme n’est pas vôtre. Cependant, vous devez savoir jouer de l’humilité, de la modestie, de la retenue, si nécessaire. Avant que nous n’abordions des sujets plus concrets, dites-moi : est-ce dans votre palette de talents, mon frère ?


*** Le souverain se recule, détendu, signifiant qu’il attend une réponse, voire...
... davantage ? ***



 
Iucounu

Le Vayang 15 Jayar 1507 à 18h50

 


Le mage disséquait les propos d'Elchior, tentant d'en découvrir toutes les significations possibles.
Certes, il reconnaissait n'avoir fait preuve d'aucune humilité en face du Roi mais c'est ainsi qu'il concevait sa vie, les humbles étaient la plupart du temps dépourvu d'ambition et sans ambition, le tchaë n'arrivait jamais à se surpasser.

Lui le pouvait, il refusait de se laisser aller à une fausse modestie, il était né pourvu d'une somme importante de dons, il en avait cultivé certains et développé de nouveaux et en tirait une immense satisfaction et bien souvent bien plus de ses dons innés que de ceux qu'il avait travaillé car les premiers étaient inaccessible au commun des tchaë alors que les seconds pouvaient l'être au plus grand nombre.

Songeant à cela, Iucounu n'avait pas quitté Elchior des yeux, lui adressant un sourire rassurant.


Votre Altesse, si je puis me permettre, j'aimerais vous faire remarquer que l'ambition n'est pas une fin en soi mais simplement un moteur, un moteur pour accomplir de nombreuses choses.

Certes oui, je suis ambitieux, je ne serais pas devant vous autrement mais sachez que cette ambition est toute entière au service de notre fraternité.

En outre, au sujet du Prince, je doute qu'il en prenne ombrage, vous m'avez nommé à ce poste, aussi, c'est à vous que j'ai demandé audience puisque vous êtes notre Roi, mais bien évidemment, lorsque je travaillerai pour la bulle rouge, il sera mon interlocuteur.


Paranoïaque et méfiant envers les étrangers, Iucounu était au contraire amical et franc, la plupart du temps avec ses frères Tchaës.
Il lui arrivait même de leur faire des cadeaux, lorsque ses affaires étaient florissantes et elles étaient en passe de le redevenir ...


L'humilité ?
Je crains qu'il me soit impossible de la simuler.
Je ne suis pas non plus l'un de ces comédiens et saltimbanques capables de jouer la comédie.

Pourtant, lorsque les circonstances l'exigent, je sais me faire discrêt ou me taire et l'on peut prendre cela pour de la réserve, de l'humilité ou même un accord, selon les cas.
Jouer d'un regard n'est pas vraiment feindre et puis, je suis un fin négociateur.
Mes fournisseurs vous le diront et je suis même capable de vendre à mes clients du matériel à des prix indécents sans leur faire quitter le sourire.


D'une fenêtre montèrent les cris d'un membre de la fraternité et Iucounu tenta de le contacter par télépathie après avoir réveillé Kiouguel qui somnolait (ou que sais-je d'autre) dans sa bourse.

Cela dit, si vous êtes rassuré, votre Altesse, j'aimerais attirer votre attention sur un point.
Le titre de Diplomate me semble inadéquat ... Ce terme est plutôt générique.
Pourquoi pas Ambassadeur ? Excellence ?

D'autre part, quelles seront exactement les fonctions des diplomates ? En ce qui concerne les affaires extérieures ? Les affaires internes à notre Fraternité ?




Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !


Le Castel Iucounu

 
Elchior

Le Vayang 15 Jayar 1507 à 21h56

 
*** Le roi demeure impassible. Pensif, il laisse s’installer un certain silence, puis se fend d’un sourire amusé : ***


« La modestie est-elle une qualité ? » Vaste débat... je note que vous esquivez une question volontairement biaisée, en forme de paradoxe : bien vu. Votre profession de foi pour une ambition assumée n’a rien de choquante, elle est même rafraîchissante pour un roi qu’on assomme de courbettes à longueur de temps. Cependant, vous n’en êtes pas maître, à vous en croire.

Mais voyez-vous, je ne vous crois pas. Vous dites qu’elle vous limite dans votre performance d’acteur ? Pour le coup, mon cher, vous êtes trop modeste :

Un négociateur est non seulement un acteur, mais un acteur malin. Il doit changer d’attitude selon l’interlocuteur, la circonstance et l’enjeu. Il doit s’adapter en restant crédible, insoupçonnable. Vous l’êtes, bien sûr, quand vous marchandez et faites avaler des couleuvres à vos clients esbaudis ! Vous l’êtes quand vous étrillez la concurrence et décrochez des marchés, quand bien même vos productions sont – cela arrive aux meilleurs, n’en soyez pas fâché – de qualité comparable. Si vous brillez dans la vente avec des marchandises d’exception, dites-moi : où est la performance de négociant ?


*** Le roi se recule dans son fauteuil, abordant la question de fond : ***


Vous êtes un acteur, mon frère, puisque vous savez vendre. L’activité de diplomate consiste exactement en ceci : si nécessaire, vous devez faire prendre des vessies pour des lanternes. Notre armée est puissante ? Elle doit sembler invulnérable. Notre culture est brillante ? Elle doit sembler divine. Nos produits sont excellents ? Ils doivent sembler miraculeux. Mais ce jeu d’exagération n’a rien de trivial, de systématique, sans quoi l’on sombre vite dans le ridicule. Il demande du travail, de la finesse, de l’argumentation.
Si je vous pensais inapte à cela, croyez-moi, vous ne seriez pas là.


*** Elchior fait une pause et lève la main, signifiant qu’il entend poursuivre : ***


Je devine ce que vous pouvez penser : votre engagement envers la Fraternité renverse mes propos, et vous vous dites « mais notre armée EST invulnérable, notre culture EST divine, nos produits SONT miraculeux ! ». Justement... justement ! Nous en venons au point crucial de notre entretien :

Bien sûr ! Vous et moi le savons ! Mais les AUTRES, les étrangers qui nous entourent, eux, l’ignorent encore ! Vous n’allez pas leur faire visiter nos casernes, la Fraternité n’est pas un parc d’attraction... Vous n’allez pas leur montrer nos meilleurs plans, leur lire nos meilleurs ouvrages, leur vendre nos meilleurs outils ! Me comprenez-vous maintenant ? Nous sommes la Fraternité du Désordre, première civilisation de ce monde : vous devrez les en convaincre, sans rien dévoiler d’important.

C’est cela, être diplomate.

Maintenant, pour répondre à votre question sur le titre, sachez qu’il varie traditionnellement selon la couleur de votre Bulle : je sais que l’Erudite s’adresse à son diplomate en la nommant « Voix ». Mon fils vous qualifiera « d’Ambassadeur » ; quant au général, peu familier des questions de diplomatie, il ne s’embarrasse guère du protocole et dit de son Diplomate qu’il est... son « Diplomate ».
Pour les gens du peuple, la Bulle prime sur la fonction : vous êtes le « Diplomate Rouge », porte-parole des travailleurs et interlocuteur privilégié du prince.

Pour ma part, frère Iucounu, je vous qualifierai comme je le fais toujours envers quiconque : selon votre mérite. Toute autre attitude serait vous manquer de respect.

Si vous le souhaitez, nous pouvons maintenant parler des aspects pratiques de votre travail.


MJ
 
Maître de Jeu

Le Vayang 15 Jayar 1507 à 22h35

 
*** On frappe. Le roi lève un sourcil, agacé, et s'exclame : ***


Qui ose ? Je suis en entretien privé ! Qu'on ne me dérange pas !

*** Iucounu sent ses poils se hérisser : il voit distinctement Nemesis frémir et se tendre comme un arc, comme un grand fauve devant sa proie...

Une voix lasse et quelque peu blasée se fait entendre : ***


C'est moi, Tryphon, votre majesté... c'est à propos, euh... un petit soucis avec, comment dire... le prince Ethan... il, teuheu... il a comme qui dirait une drôle d'idée, voilà, en quelque sorte... je ne sais pas trop quoi faire...

*** Elchior soupire et regarde Iucounu : ***


Pardonnez-moi, ce ne sera pas long. Tryphon ? Entrez donc ! Et soyez bref !

*** Le secrétaire apparaît, s'approche en regardant Nemesis par en-dessous, et murmure à l'oreille de son souverain. Ce dernier semble contrarié : ***


Je vois. De cela aussi, nous allons discuter, Frère Iucounu et moi. Vous pouvez disposer, Tryphon. Quoi qu'il en soit, laissez mon fils agir comme il l'entend.

*** Le vieux tchae s'incline et ressort, fermant la porte avec déférence. ***


 
Iucounu

Le Sukra 16 Jayar 1507 à 09h24

 


Où est la performance de négociant ?
Iucounu n'avait pas la même vision des choses qu'Elchior, il n'était pas un de ces saltimbanques, c'était certain et pour les avoir vu à l'oeuvre.
Lui était capable de changer d'attitude ou de simuler la joie, la colère, la suspicion mais il restait Iucounu là où un comédien pouvait devenir Elchior lui même, un rejeton du S'sarkh ou l'une de ces matrones du matriarcat du déclin qui déclinait effectivement, d'où son nom.

Mais il n'argua pas plus, le ton du roi était formel et la question était d'un intérêt mineur et n'attendait pas de réponse, il n'était pas utile de discuter plus avant sur le sujet.


Vous avez une vision bien plus nette que la mienne, Votre Altesse, de l'ensemble des atouts de notre fraternité, néanmoins, si je puis me permettre, cette notion d'invincibilité de notre armée m'échappe.

Sans doute me manque-t-il des informations pour tomber en accord avec vos propos mais j'ai l'image de guerriers manquant de se couper en tartinant du beurre, de plus, ils sont sous-équipés malgré notre flagrant avantage technologique.
A titre d'exemple, le Lieutenant Knïg m'a demandé de lui vendre une cotte de mailles enchantée, je me demande bien ce qu'il peut avoir sur le dos à l'heure actuelle ? Une robe de bal peut-être ?

Pire, nos soldats ne sont même pas équipés de mes merveilleuses épées acérées.
Je serais plus rassuré si je les savais bien armés et préparés, toutefois, si nos Tchaës sont robustes, ils font souvent de bien piètres militaires.

Ce qui ne signifie pas que je ne suis pas capable de faire gober aux peuplades primitives qui campent dans les plaines environnantes que des légions de Tchaës, armés d'une technologie qui apparaitrait au commun du Syfarien comme divine, attendent impatiemment que se montre le premier ennemi ...


Dehors, le Tchaë s'était tu ... bien, il s'agissait sans doute d'une fausse alerte, tant mieux, que les espions attendent, il serait bientôt prêt à les recevoir ...
Déjà, ses souvenirs lui revenaient par bribes, fragments de formules alchimiques, plans de machines de guerre non encore expérimentées, sortilèges de sphères intermédiaires ...


Votre Altesse, La Voix et le Diplomate ont déjà tenté de prendre contact avec moi, je les sent bouillant d'impatience et même un peu brouillon dans leurs démarches attendu que nos attributions ne sont pas encore clairement définies.
C'est de bon aloi, bien entendu, l'inverse eut été peu engageant ...

Il est ainsi nécessaire de bien définir nos domaines de compétence respectifs et collectifs.
L'organisation de nos bulles entre-t-elle dans nos fonctions ?
La question des salaires ?
L'ouverture ou non de nos magasins et autres échoppes aux peuplades voisines ?


Semblant réfléchir quelques instants, Iucounu allait prendre la parole lorsqu'il se ravisa, questionner ainsi le Roi sur une affaire qui semblait privée n'était guère de bon ton, il en parlerait de lui même si c'était nécessaire.




Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !


Le Castel Iucounu

 
Elchior

Le Dhiwara 17 Jayar 1507 à 00h14

 
*** Un instant préoccupé par l’interruption du secrétaire, le roi chasse toute pensée parasite et se concentre sur le moment présent ***


Si vous doutez de l’invulnérabilité de nos troupes, frère rouge, comment pourriez-vous en convaincre quiconque... sans jouer la comédie ? Mais laissons cela : vous avez ma confiance, je n’ai pas l’intention de vous méjuger alors même que vous n’avez pas encore œuvré. De la même façon, je vous demanderai de ne pas méjuger de l’armée sans l’avoir vue à l’œuvre...

Vous soulevez plusieurs points importants. Parlons d’abord du domaine intérieur :

Ce que chaque dignitaire attend de son diplomate, il ou elle le lui dira en privé. Je peux déjà vous dire que cela consistera, en gros, à faire valoir les intérêts de votre Bulle auprès des membres non affiliés. Vous serez, en quelque sorte, l’Ambassadeur de la Bulle Rouge auprès des militaires et des savants. Il en ira de même, bien sûr, de vos deux collègues. Mais je le redis, ce sont vos responsables respectifs qui en jugeront et vous en parleront. Je ne prends pas partie dans le jeu d’échec – toujours subtil et verbal, Ambassadeur. Un diplomate sait se tenir - que se livrent les Bulles.

Ce qui m’importe, en revanche, c’est ce que j’attends de votre équipe : sur le plan intérieur, vous devez promouvoir l’action du gouvernement auprès du peuple, et porter la voix du peuple aux oreilles des dignitaires. Vous êtes l’interface entre les citoyens et leurs dirigeants, moi inclus. Me comprenez-vous ?

Je parle là de vos communiqués communs, bien sûr. Dès lors que vous vous exprimerez à titre personnel, vous ne le ferez qu’au nom de votre Bulle.

Sur le plan extérieur, votre tâche est si j’ose dire, plus simple. A titre individuel, chaque diplomate représente sa Bulle et défend ses intérêts. A titre collectif, vous représentez les intérêts de la Fraternité et devez, par tous les moyens, promouvoir son influence.

Peut-être trouverez-vous cela un peu vague ? N’attendez pas de moi un précis exhaustif et détaillé, comme un livre de droit : vous êtes désormais un politique de haut rang, j’attends de vous une capacité à prendre des initiatives et des décisions responsables. Vous jouissez donc d’une certaine liberté de parole et de ton.


*** Le roi frappe dans ses mains, deux fois : un tchae entre deux âges entre par une porte latérale, dépose un plateau de boissons alcoolisées et sert un verre à Elchior, puis à Iucounu, avant de s’éclipser ***


Sur toute une foule de sujets, l’avis de mes diplomates m’intéresse. Mais ils ne doivent pas interférer avec leurs responsables. Organiser votre Bulle est le souci du Prince. L’attribution de votre salaire s’est décidée lors de la délibération qui vous a promu : vous, le Diplomate Rouge, toucherez une rente conséquente, traduction de l’importance et de votre charge, et de votre Bulle. Enfin, l’ouverture des échoppes et autres bâtiments aux étranger est précisément de votre responsabilité : de cela, vous devez discuter avec vos collègues, et nous donner – par nous, j’entends le gouvernement – des indications claires.

*** Portant le verre à ses lèvres, le roi invite son hôte à faire de même. Puis il poursuit, l’air faussement intrigué ***


Vous dites que les Diplomates Bleue et Noir vous ont contacté sans succès ? Comment cela ? De fait, je suis surpris de vous voir seul. Pour être parfaitement honnête avec vous, cela me contrarie... car je vais devoir me répéter.

 
Iucounu

Le Dhiwara 17 Jayar 1507 à 13h43

 


Bien, si j'ai bien compris, les diplomates jouissent d'une certaine liberté, ainsi, libre à eux de choisir les sujets qu'ils souhaiteront aborder en ce qui concerne la politique intérieure, en plus des éventuelles directives de leur supérieur direct, soit le Prince dans mon cas.

En ce qui concerne la politique extérieure, nous seront votre voix jusque dans les villages qui peuplent la plaine mais aussi les grandes cités de la confrérie des six.
D'autre part, il nous faudra, si j'ai bien compris, faire en sorte de garantir la paix avec nos voisins jusqu'à ce que vous nous confiez des ordres précis.

D'autre part, il nous faudra principalement nous occuper des échanges culturels pour la diplomate bleue, des éventuelles alliances pour le diplomate noir et des accords et échanges commerciaux en ce qui me concerne.


Se lissant la moustache, Iucounu arbore un sourire malicieux avant de reprendre sur un ton badin.

En ce qui concerne mes homologues Thosen Noril et dame Lilyeth, s'il ne m'appartient pas de juger de leur valeur puisque vous les avez nommés mais je les tient en haute estime, ils sont aussi fougueux qu'on peut l'être à leur âge, certes mais volontaires.

Dame Lilyeth m'a entretenu d'un voyage qui est prévu depuis un certain temps, de fait, j'étais déjà au courant de ses préparatifs depuis de nombreuses lunes.
Je n'ai pas bien saisi l'objectif de ce voyage et lorsqu'elle m'a proposé d'y participer, j'ai décliné son offre, ce voyage ne me concernant pas vu qu'il fut organisé à l'origine par la bulle bleue et par la Rectrice.

De fait, je préfère commencer par organiser le travail au sein de la bulle rouge avant de courir la lande, mes vieilles artères se portent aussi bien lorsque je jouis du confort de mon humble Castel.
Mon premier voyage en tant que diplomate, de toute manière, ne me mènera pas vers les peuplades primitives de l'ouest mais vers Arameth et la confrérie des six, ce sera mon partenaire privilégié et celui dont nous aurons le plus de bénéfices à retirer.




Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !


Le Castel Iucounu

 
Elchior

Le Luang 18 Jayar 1507 à 22h18

 
*** Le roi écoute patiemment la réponse de son interlocuteur, hochant la tête comme pour l’approuver, mais tiquant au passage évoquant les spécialités supposées de chaque diplomate. Il laisse Iucounu poursuivre, sans l'interrompre, de nouveau dubitatif lorsqu'il évoque le voyage programmé de ses collègues. Avant de prendre la parole, il prend son temps, à la manière d'un homme désireux de bien peser ses mots ***


Ambassadeur, comme je vous l’ai dit précédemment, vous jouissez dans le cadre de votre métier d’une certaine liberté de parole et de ton.

Cependant, j’observe que pour des raisons dont la pertinence m'échappe, vous n'entamez pas votre carrière diplomatique dans les meilleures dispositions envers votre équipe. En m’affirmant le contraire, testez-vous mon intelligence ou mon discernement ? Je vais m’efforcer de ne pas vous décevoir :

J'entends que vous prenez à coeur votre rôle de représentant de la Bulle Rouge et donc, que vous projetez d'entamer prochainement des relations contractuelles avec la Confrérie des Six. Je ne puis qu'approuver ce projet.

J'entends pareillement que vos confrère et consoeur souhaitent développer des relations amicales, pouvant éventuellement déboucher sur des alliances ou des échanges commerciaux, avec les êtres étranges connus sous le nom de hauts-rêvants. Je ne puis, cette fois encore, qu'approuver ce projet.


*** Le roi s'avance, s'appuyant sur les bras de son fauteuil. Parfaitement maître de lui-même, il ne laisse pas prise à la lecture de son sentiment. Mais ses mots parlent d’eux-mêmes ***


Ce que je n'entends guère, en revanche, c'est que mon équipe diplomatique, à peine formée et sans même s'être positivement concertée, ne parlons même pas de se réunir, envisage des missions séparées en première instance.

Dame Lilyeth, Sieur Noril et vous-même demeurez, à titre individuel, des personnes de grande qualité. Mais à titre collectif, je commence à m’interroger sur la pertinence de mes choix...

J'apprécierais, c'est un euphémisme, que vous et vos collègues fassiez corps. J'apprécierais que vous pensiez aux intérêts de la Fraternité avant que de jouer vos partitions en solo. Pour tout dire, j’apprécierais que l’efficacité prime sur les conflits d’ego ! J’observe, avec grand déplaisir, que des gens dont le métier est de présenter une Fraternité unie, solidaire et conquérante, sont incapables de travailler en commun !


*** Elchior marque une nouvelle pause, se frottant le menton, avant de poursuivre solennellement ***


Vous êtes venu me voir, et je vous en suis gré, pour obtenir des éclaircissements sur vos tâches à venir. Bien. Je vais donc satisfaire votre légitime attente, en procédant par ordre de priorité :

Le Corps tripartite formé des Diplomates Rouge, Noir et Bleu, a pour premier devoir d’agir en cohérence, dans l’intérêt sacré de la Fraternité du Désordre. Il aura à cœur de privilégier, devant toute autre considération partisane, des démarches communes dans lesquelles les qualités complémentaires de ses membres pourront pleinement s’exprimer. Il gardera à l’esprit qu’il représente son peuple, son roi et son gouvernement, et sera soucieux de l’image qu’il produit aux yeux de tous.

Les Diplomates Rouge, Noir et Bleu, ont pour second devoir d’agir au mieux des intérêts propres de leurs Bulles tutélaires. Ils useront pour cela de leur statut et de leur influence, sans jamais laisser leurs entreprises individuelles contrarier ou mettre en péril leur action collective.


*** Concluant d’un ton sans appel ***


En conséquence de quoi :

J’ordonne que la première mission officielle du Corps Diplomatique, mission dont la teneur et la finalité lui appartiennent, associe tous ses membres dans un même effort.

J’ordonne que le Corps Diplomatique rédige et cosigne un document écrit exposant, dans ses grandes lignes, les objectifs de cette mission. Elle sera présentée au gouvernement, qui donnera ou non son approbation par délibération suivie d’un vote.

En clair, Ambassadeur, et cette remarque s’adresse à chacun : vous partirez ou bon vous semble, mais vous partirez ensembles. Lorsque vous aurez fait preuve d’esprit d’équipe, vous pourrez, à votre guise, faire preuve d’esprit tout court.


*** A nouveau, le roi frappe deux fois dans ses mains. Le secrétaire palatal réapparaît, pour s’entendre dire : ***


Ah, Tryphon ! Je viens d’envoyer un ordre mental à la Voix et au Diplomate Noir. Assurez-vous qu’ils ont bien reçu le message, rendez-moi compte, et faites prestement !

*** Se tournant à nouveau vers son hôte ***


Je compte sur vous, mon frère ! La Fraternité a besoin de représentants irréprochables, unis comme les doigts serrés d’un poing ! Il en va de votre crédibilité, pierre angulaire de votre efficacité !

Le Désordre, j’en fais mon affaire.



 
Iucounu

Le Luang 18 Jayar 1507 à 23h09

 


Iucounu afficha un air perplexe tout d'abord puis s'adressa à Elchior, après l'avoir laissé terminer sa tirade.


Les évènements dont vous parlez ont lieu au moment même où nous parlons, ainsi, je ne pouvais en tenir compte dans mes propos.

En outre, comme je vous l'ai dit, le voyage que projette dame Lilyeth et Thosen Noril était prévu de longue date alors même qu'aucun diplomate n'était désigné.
Il ne s'agit donc en rien d'un voyage officiel des diplomates, d'autant qu'à aucun moment, je n'ai été consulté.

Dame Lilyeth a bien essayé de me contacter, après coup, pour m'informer de son départ imminent et aussi pour me dire que c'était le premier voyage officiel du corps diplomatique et qu'il partait bientôt.

Diantre !
Je ne savais pas que c'était à la diplomate bleue de prendre des décisions à ma place, autrement, soyez assuré que j'aurais refusé le poste.


Buvant une gorgée du breuvage qui était posé devant lui, Iucounu reprit avec un sourire plein de malice.

Si j'étais aussi paranoïaque que mes frères Tchaë, je pourrais penser que dame Lilyeth cherche à devenir diplomate suprême ou quelque chose dans le genre voire à évincer celui qu'elle considère à juste titre comme plus sage et compétent qu'elle, c'est à dire moi.

Mais nous savons que les femmes ont l'habitude de n'en faire qu'à leur tête, aussi, par chance, nous n'avons qu'une seule femme à la diplomatie ...

Bref, qu'importe que dame Lilyeth et Thosen Noril accomplissent ce voyage, ils peuvent le faire au nom de leurs seules bulles.

Quand à moi, j'estime que l'organisation interne prévaut sur les voyages d'agrément et c'est ce que je comptais faire tout d'abord.
Une fois les questions internes réglées, par contre, il me semble que le premier voyage de notre corps diplomatique doit marquer les esprits et surtout nous mener à la rencontre du royaume avec lequel nous souhaitons tisser les liens les plus forts.

Qui d'autre que la confrérie des six pourrait remplir ce rôle ?
Elle seule dispose de denrées qui nous font défaut, de plus, il s'agit de nos voisins les plus prôches.
Bien entendu, je n'ai pas eu le loisir d'en discuter avec mes homologues tout occupés qu'ils étaient par l'organisation de leur premier voyage ...




Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !


Le Castel Iucounu

 
Elchior

Le Matal 19 Jayar 1507 à 00h49

 
*** Le roi soupire sans bruit, ferme brièvement les yeux, mesure l’étendue de son erreur. Il lui faut maintenant défaire ce qu’il a fait, comme s’il n’avait pas perdu suffisamment de temps... ***


*** C’est d’une voix ferme qu’il conclu l’entretien ***


Force est de constater, Sieur Iucounu, que votre conception de la diplomatie est incompatible avec la charge qui vous attend :

En réponse à ma demande expresse de vous voir adopter une attitude coopérative avec vos deux collègues, voilà que vous moquez et prenez de haut, avec condescendance et mépris, une mission diplomatique confraternelle. Si je n’avais désormais pris la mesure de votre prodigieuse vanité, j’aurais entendu comme une impertinence, ou une insulte. Mais non, cette incurie n’est pas volontaire. Vous êtes plus à plaindre qu’à blâmer.

Non content de cela, vous glosez sans raison apparente sur la gent féminine en général...
Il est malvenu de médire des dames, au-delà d’un simple problème de respect ou de savoir-vivre. C’est contraire à nos usages et parfaitement indigne d’un grand commis, dont j’attends contrôle, tempérance et exemplarité.

Apprenez que l’Erudite Thanakis – une dame - m’a enseigné, entre autres choses, que certaines formules de rhétoriques apparemment élégantes trahissaient parfois de bien mesquines pensées. Dès lors, vos commentaires sur les agissements de votre diplomate consoeur, sous le couvert d'idées qui ne seraient pas vôtres, vous déshonorent. La prétérition n’abuse que les penseurs de basse extraction.

Vous persistez à vouloir prendre en main l’organisation interne de votre Bulle, alors même que votre tâche diplomatique vous en dispense. C’est à croire que vous n’avez que faire de mes conseils, avis ou recommandations, voire de mon ordre...

Votre souhait d’engager des relations d’excellence avec la Confrérie des Six demeure, dans votre discours, le seul élément digne d’intérêt. Il est malheureusement mis à bas par votre incapacité criante à œuvrer en équipe, à parler au nom de tous, à respecter ma parole. Autant d’inaptitudes qui, hélas, vous déqualifient.

Dans la liste innombrable de vos indéniables talents, la diplomatie n’a pas sa place. J’ai fait preuve à votre égard de patience, voire d’indulgence. Je vous ai prodigué des conseils avisés, de sages suggestions... en vain ? Cela suffit.

Votre promotion est une décision du gouvernement. J’use de ma royale prérogative : elle est annulée.


*** Elchior se lève, signifiant qu’il met fin à l’audience ***


 
Iucounu

Le Matal 19 Jayar 1507 à 12h10

 


Drapé dans sa dignité, Iucounu se lève, offrant à son royal interlocuteur une expression indéfinissable.
La bienséance lui interdit de répondre ainsi que la haute opinion qu'il a de lui même.
En outre, il souhaite réussir sa sortie.


Votre parole fait loi, votre altesse.

Se dirigeant vers la sortie, le cerveau en ébulition, iucounu prépare sa contre attaque, car il n'en restera pas là, ce poste de diplomate, il le sait, est fait pour lui, c'est un défi à sa mesure.
Qu'on ne lui laisse même pas faire ses preuves, voilà ce qui le désappointe encore plus que d'être méjugé.
Les grands esprits sont souvent incompris par leurs contemporains ...



Iucounu, mage, inventeur, en un mot, génie !


Le Castel Iucounu

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