|
|
|
|
|
|
|
Le Merakih 4 Jayar 1508 à 22h20
|
|
|
| La jeune Tchaë était à l’arène lorsqu’elle perçu l’appel mental de son compagnon, signalant qu’il avait été agressé par un voleur. C’était une situation qu’elle connaissait bien, de par son passé dans les Basses Fosses de Farnya. Instinctivement, sans réfléchir, elle quitta l’étude au pas de course, s’engouffrant dans les ruelles en direction du palais.
Ce fut sur la place du marché qu’elle repéra le Géologue, entrain de mettre des coups de canne à celui qui devait être son voleur. Dans ce genre de situation, elle le savait d’expérience, faire bloc autour de la personne à qui l’on s’en prenait était le meilleur moyen de faire fuir l’agresseur. Cela évitait bien souvent de dégénérer en combat qui pouvait faire des blessés. Elle espérait que d’autres personnes agiraient de la même manière qu’elle, en nombre suffisant pour être intimidantes.
Elle repéra que le voleur possédait une fronde. Une arme simple, mais dangereuse. Avalant sa salive, elle incanta rapidement un sortilège. Du moins essayât-elle. Si elle avait depuis longtemps maîtrisé l’art de faire semblant d’être sûre d’elle dans ce genre de situation, il restait toujours le pas entre être et paraitre. Elle était trop nerveuse pour se concentrer suffisamment. Elle ne parvint à rien de magique.
Il lui faudrait se reposer sur le bluff. Elle s’avança, le pas sûr, et cria les paroles que son Frère entendit d’une voix aussi calme que possible. Sa carrure n’était guère impressionnante, mais son attitude provocante en avait par le passé fait douté plus d’un qui s’était dit qu’une si petite Tchaë devait avoir les moyens d’assurer pour crier aussi fort dans ce genre de situation. En son fort intérieur, elle espérait tout de même que la Bulle Noire ne tarderait pas trop…
| |
|
|
|
|
|
|
|
Le Merakih 4 Jayar 1508 à 23h07
|
|
|
| L’Acolyte sursauta lorsque le voleur glissa rapidement une pierre dans sa fronde et d’un ample mouvement de bras la projeta en direction du Géologue… Ou du moins quelque part dans les parages, car le projectile se perdit sur la place marchande.
Réagissant au quart de tour, la jeune Tchaë se remit à incanter, non plus cette fois ci pour se détendre, mais bien pour s’en prendre à celui qui en venait à la violence. Et cette fois, le fait que la vie de son compagnon soit en danger lui fut une stimulation suffisante pour ne pas se perdre.
Le sortilège brûlant prit naissance entre ses paumes et fila droit sur le voleur, le percutant de plein fouet dans une petite explosion de fumée. Le sortilège était plus impressionnant que méchant mais elle espérait que le message passerait. Elle renouvela son appel, sur un ton plus menaçant.
« Cette fois vous vous arrêtez, tout de suite ! Et vous restez bien tranquille en attendant la Bulle Noire ! »
Son regard s’était fait noir, son attitude menaçante au point que la petite botaniste innocente ne le paraissait plus du tout autant. Elle s’était prise de sympathie pour le Géologue, sans trop s’en rendre compte, et en cet instant elle était prête à le défendre comme un ami cher, comme son Frère. | |
|
|
|
|
|
Le Julung 5 Jayar 1508 à 15h06
|
|
|
| *** Et la bulle noire arriva. Ou plutôt ceux qu'elle avait pu déléguer... ce qui faisait une légère différence.
En effet, lorsque Bail apparut sur la place, son visage était plus blanc que celui d'un cadavre et sa respiration aussi sifflante que celle d'un agonisant. Il semblait que chacun de ses pas devait être le dernier et ses sourcils se haussaient à chaque fois qu'il en réussissait un nouveau, apparemment surpris de cet exploit. Sa tête balançait sur les côtés comme s'il cherchait ainsi à se débarrasser d'un poids excessif et gênant. Et il suintait la transpiration de partout.
Il tituba jusqu'à l'attroupement et joua à des coudes pour se glisser aux premiers rangs, aidé en cela par des tchaë qui s'écartaient de peur de le voir s'écrouler sur eux, et lui-même glapissant dans un filet de voix qui ne devait pas s'entendre à plus d'un pas: ***
Place... pffuu... bulle... pffuu... noire... pffuu... place...
*** Trois tchaë paraissaient plus concernés que les autres par l'échauffourée. Un vieux largement enrobé qui brandissait une canne et qui marmonnait dans sa barbe, une charmante jeunette dont le visage menaçant aurait fait reculer les malandrins les plus patentés et enfin, encadré par les deux sus-nommés, une espèce de jeune géant qui dépassait tous les participants de plusieurs têtes et qui tenait une fronde à la main. Bail comprit, avec une pointe de frustration, qu'il devait s'agir de l'individu à appréhender.
Le téméraire petit tchaë s'avança donc et se posta-t-il aux côtés des trois protagonistes, barrant un nouveau passage pour empêcher le suspect de s'enfuir. Tous le dépassaient de plusieurs têtes et, en cela, son arrivée fut assez cocasse. Cocasserie renforcée par les mots qu'il prononça alors et par le coutelas qu'il sortit péniblement de son fourreau, s'y reprenant à deux fois, pour le brandir devant lui. ***
Je... pffuu... suis... pffuu... le fantassin Bail... on m'a... pffuu.. on m'a...
*** La tête commença alors à lui tourner. Il leva les yeux et s'étonna de voir une myriade de petits oiseaux lui tourner autour. Il s'efforça pourtant de poursuivre.
***
On m'a... pffuu... un suspect... pffuu... bulle noire... pffuu... moi... pffuu... compagnons... pffuu... derrière...
*** Bail se tourna pour voir si Akosua et Nig'Ror l'avaient suivi et arrivaient derrière lui. Mal lui en pris puisque un voile noire glissa devant ses yeux. Il eut juste le temps de glisser un:
***
M'sens pas bien...
*** Avant de s'écrouler sur le sol, inanimé. *** | |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Julung 5 Jayar 1508 à 20h36
|
|
|
| M'man? C'est toi m'man? Combien de fois faudra-t-il que je te répète que je ne veux pas que tu m'appelles "mon p'tit Balou"...
*** Les yeux à demi-entrouverts, Bail parlait sur un ton proche du chuchotement, d'où perçaient des nuances d'affection qui venaient atténuer la remontrance. Il agita ensuite faiblement la main pour essayer de saisir celle de l'acolyte qu'il prenait pour sa mère et, une fois parvenu à ses fins, il l'attira jusqu'à sa joue pour sentir tout contre lui la douceur de la peau de sa môman. Satisfaction qu'il rétribua pas un gémissement heureux: ***
Mmmmmhhhh...
*** C'est à ce moment précis qu'un inconnu se mit à crier... ***
Je viens de m'excuser.
Je suis de retour dans ce village et j'avoue etre un peut perdu.
J'ai tenté de parler a plusieurs personne sans réponses.
Alors pour atirer l'attention j'ai effectivement tenté de voller ce tchaë.
*** ... et tira Bail du coltard dans lequel il était plongé. Pour qu'il se voit allongé sur le sol pavé, entouré par une jeune et belle inconnue qui le regardait avec les yeux de l'amour, du moins ce qu'il prit comme tel, et d'autres tchaë dont les visages lui étaient tous étrangers. En tout cas, pas une trace de sa mère. ***
***
Tout le sang qui avait quitté le visage de Bail lors de sa course effrénée pour arriver jusqu'ici refit aussitôt surface, pressé vers la figure par une gêne galopante. Il ferma les yeux avant de s'exprimer. Afin de ne pas avoir à lire dans les yeux de ceux qui l'entouraient. ***
Qu'est-ce... qu'est-ce qui s'est passé? Où... où suis-je? | |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Vayang 6 Jayar 1508 à 00h36
|
|
|
| *** Retrouvant peu à peu ses esprits et ses forces, aidé en cela par l'adrénaline que firent immédiatement monter son retour à la conscience et le souvenir de la situation dans laquelle il était plongé, Bail se dégagea de l'emprise d'Hesmérine, en évitant autant que possible de la regarder dans les yeux, tout à sa gêne de l'avoir appelé "maman" quelques minutes auparavant. Il épousseta ses vêtements afin de se donner une contenance et se rappeler aux bons souvenirs de ceux à qui il avait du faire une mauvaise première impression. Il se dégagea alors la gorge pour parler. Si les mots qui sortirent se voulaient apaisants, la voix elle-même était fébrile. ***
Allons, allons, on se calme... tout va bien... je...
*** Bail s'arrêta net en voyant le suspect en train de brandir une fronde au-dessus de lui et en menacer Akosua dont l'attitude reflétait autant la méfiance que le désir de ne pas envenimer la situation. Le petit tchaë secoua la tête. La jeunette avait encore fait des siennes. Et Bail, comme à son habitude, n'allait pas prendre de gant pour la sermonner. ***
Qu'est-ce que tu as encore fichu, jeune fille? Pourquoi cet individu te menace-t-il? Tu as encore bavassé de travers? Mauvaise habitude que tu devrais perdre...
*** Ne cessant de secouer la tête avec l'air de dire "je t'avais pourtant prévenu", Bail se tourna vers le reste de l'attroupement et notamment le vieux à la canne et le suspect.
***
On se calme les amis... la bulle noire prend la suite... baissez tous les deux vos... armes... on ne veut pas qu'il y ait plus de dégâts...
***
Le fantassin lui-même fit un pas vers le suspect, avec son coutelas dressé, qui avait retrouvé place dans une de ses mains, tandis que l'autre était levée devant lui, semblable à la fois à une protection et à une invitation à lui faire confiance.
Bail ne paraissait douter de rien et surtout pas des trente bons centimètres qui le séparait de l'individu à appréhender. L'habitude de se bagarrer contre plus grand que lui sans doute...Pourtant, même avec toute l'adrénaline du monde, le cocktail de son épuisement et de son absence totale de carrure ne ferait pas long feu si le suspect se décidait à résister. *** | |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Vayang 6 Jayar 1508 à 14h14
|
|
|
| Le Commandant Stennar arriva tant bien que mal près de la l'atroupement de Tchaes. Il semblait plutot fatigué et sur les nerfs, mais ne se dispensa pas de faire un léger sourire à Hesmérine.
Il dit d'un ton autoritaire :
Bien. Quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il s'est donc passé içi ? Et pas de détours, j'ai assez perdu mon temps.
Son regard parcourait les Tchaes présents, lorsqu'il remarqua Akosua et Bail.
Hum... C'est donc vous les nouvelles recrues. Heureux de faire votre connaissance. J'aurais aimé la faire dans d'autres circonstances.
Fantassin, vous êtes un peu pâle... Vous êtes sûr que tout va bien ?
Il remarqua un Tchae, seul, plutôt sombre comme personnage. Il le toisa de haut en bas et remarqua la fronde.
Hum... Je vois. Vous là, rangez moi cette fonde, c'est dans votre interêt. Si vous avez commis un crime, assumez-le donc et laissez-vous faire.
Stennar mis son mousquet sur l'épaule, attendant la réponse. Il fixait le tchae en face, avec un léger sourire sur les lèvres.
| |
|
|
|
|
|
Le Vayang 6 Jayar 1508 à 16h19
|
|
|
| *** C'est avec un immense soulagement que Bail vit le commandant Stennar arriver sur place et prendre en main la suite des opérations. Le second plan convenait beaucoup plus au petit tchaë dont le visage se mit alors à rayonner de gratitude. Il haussa alors le menton pour regarder le nouvel arrivant dans les yeux, tout en gardant à sa périphérie le suspect afin de parer à toute tentative désespérée. ***
C'est un plaisir, commandant... et merci de vous inquiéter de mon teint! J'ai eu... un petit incident qui ne mérite pas d'être signalé... rien de grave, commandant!
*** A cet instant précis, il sentit une drôle de sensation en train de lui chatouiller l'échine et il ne put retenir un petit gloussement étonné: ***
Ouhou...
*** Puis de jeter un coup d'oeil sur sa droite pour voir Akosua le foudroyer du regard et baisser ses mains. Et lui-même de s'étonner de se voir entourer d'une légère aura dorée. Faisant l'association avec les mains de la jeune tchaë, il comprit qu'il devait y avoir un sortilège dans l'air et hocha la tête en souriant afin de la remercier. Encore une fois, il paraissait avoir oublier les remontrances admonestées qui ne remontaient pourtant qu'à quelques minutes dans le temps.
Bail reporta ensuite toute son attention vers le suspect, qui n'avait toujours pas bougé depuis qu'il lui avait été signifié de se rendre. *** | |
|
|
|
|
|
|
|
|