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Le Julung 29 Manhur 1508 à 22h31
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| La jeune botaniste eut tôt fait de parvenir à établir un contact avec le Secrétaire Palatial, et à le questionner sur la mélodie jouée par le ménestrel Tirak lors de sa représentation. Malheureusement ce dernier n’avait aucune notion en musique, s’il avait entendu la musique, et lui avait affirmé que le ménestrel était un véritable virtuose, et qu’il doutait que l’on puisse trouver quelqu’un capable de reproduire de mémoire la musique qu’il avait jouée aux Loupiottes pour les charmer.
Ne se laissant pas abattre, elle quitta le quartier du palais pour se mettre à arpenter les rues, et alla devant chaque boutique qu’elle connaissait, entrant dans chacune d’elle pour y laisser un message rédigé sur son parchemin à lettre, le donnant avec quelques girasols aux propriétaires pour qu’ils l’affichent à la vue des clients. Sur le papier, elle demander à toute personne qui serait capable de reproduire la musique jouée le soir de l’attaque par le ménestrel venir se présenter à l’arène pour prêter la main à la Bulle Bleue dans le cadre d’une étude. Une fois la tournée faite, elle rejoignit l’arène.
La matinée était déjà bien avancée lorsqu’elle fut de retour, retrouvant ses compagnons d’étude. Elle leur présenta ce qu’elle avait pu apprendre, et entreprit, de sa voix habituelle, alors qu’elle reposait son sac.
« J’ai pris contact avec le Secrétaire Palatial, mais il serait incapable de rejouer la bonne musique. Il dit que c’est l’œuvre d’un virtuose et qu’elle serait difficile à reproduire. J’ai laissé des annonces dans quelques boutiques de la cité, si quelqu’un connait la mélodie il viendra se présenter à l’arène. D’ici là, il n’y a qu’à attendre en ce qui concerne cet axe de la recherche.
De votre côté ça avance ? » | |
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Le Dhiwara 1 Jayar 1508 à 15h07
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| L’Acolyte ne put empêcher un sourire de venir éclairer son visage à l’écoute du récit de son Frère. Elle était presque heureuse d’apprendre la progression de ses collègues, là où elle-même avait stagné dans la partie qui lui avait été confiée. Lorsque le Géologue eut terminé, elle frappa deux fois dans ses mains, répondant joyeusement.
« Formidable ! Je suis contente que vous ayez trouvé enfin quelque chose qu’elle accepte de manger ! J’aurais aimé être là pour la voir faire, mon Frère !
Et que sa lumière vienne d’une substance, quelle magnifique nouvelle ! Il n’y aurait pas que les mineurs qui seraient enchantés de cela si nous arrivions à en produire ! Songez à ce que cela pourrait apporter aux cités, aux voyageurs ou même aux soldats ! »
Tout à coup, son sourire s’effaça. Elle poursuivit, sur un ton moins enthousiaste.
« Oui, ne songeons pas trop à cette dernière possibilité… Il faudra le faire analyser, je suis d’accord, mais discrètement, si nous ne sommes pas capables de la reproduire cela pourrait conduire à la chasse des Loupiottes… »
Elle s’approcha de la cage et regarda la Loupiotte à travers le grillage, s’adressant à elle sur un ton gentil et joueur, montrant qu’elle ne parlait pas serieusement.
« Alors comme ça tu as eu faim ma belle ? Et tu préfères des vers de terre à mon riz… Vilaine petite créature, va ! Moi qui m’étais donné tant de mal pour le cuisiner ! Tu ne voudrais pas me montrer ta langue ? Je ne l’ai pas vue moi… Regardes, fais comme ça ! »
Et, grande enfant, elle se mit à tirer la langue à la Loupiotte, un air mutin sur son visage. Bien entendu, la réaction de la créature fut pour le moins limitée, cette dernière n’ayant visiblement rien à faire de ce que pouvait grimacer l’Acolyte devant sa cage. La Tchaë ne s’en souciait guère, trop heureuse que l’étude avance et commence à donner des résultats. Si quelqu’un venait se présenter en connaissant la musique du ménestrel, répondant à son annonce, ce serait vraiment une très belle journée. | |
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Le Matal 3 Jayar 1508 à 14h03
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| La vieille réfléchit une minute.
Hmm, cette idée n'est pas mauvaise du tout, frère. Bien que j'aie une confiance totale en nos confrères alchimistes, je préfèrerais de loin que l'isolation de cette substance soit établie par nous...
Elle prit un papier, et y coucha quelques lignes.
Portez ceci au Palais. C'est une demande au Roi de vous attribuer l'aide d'un compagnon alchimiste ; vous devriez pouvoir trouver ça à Oriandre.
Elle ajouta à son intention, en pensée.
Quoi que vous trouviez, tenez moi au courant en pensée, à moi seule en premier lieu. Je vais clore l'étude ce soir, comme je l'ai déjà annoncé, mais je vous laisse le loisir de travailler à votre rythme. Vous devrez, en revanche, revenir seul à Farnya. Vous demanderez escorte aux noireauds, si besoin est. Cela vous convient-il, frère ?
Elle songea. Que j'aurais souhaité me voir offrir une telle chance, au début de ma carrière.. Elle haussa les épaules.
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Le Matal 3 Jayar 1508 à 21h37
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| La jeune Tchaë, qui faisait toujours la grimace à la Loupiotte l’ignorant royalement, fut interpelée par les phrases que prononça son Frère Géologue. Elle détourna son attention de la cage pour regarder ses camarades d’étude, l’air inquiète. Lorsqu’il eut terminé de parler, elle prit la parole, d’une voix inquiète.
« La Bulle Noire veut récupérer l’arène ? Il va falloir que nous partions ? »
L’idée ne semblait pas l’enchanter, même si depuis le temps qu’elle se trouvait sur place elle n’avait qu’une hâte, c’était celle de rentrer à Farnya, elle ne désirait pas que l’étude soit avortée par un besoin de quitter les lieux. Elle enchaina, sur le même, ton, de sa petite voix peu assurée.
« Peut-être pourrons nous la déplacer la cage pour la mettre ailleurs ? Il doit y avoir des endroits peu fréquentés que quelques gardes pourraient rendre déserts ? » | |
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Le Merakih 11 Jayar 1508 à 20h01
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| La vieille balaya l'air des mains.
Rien.
Elle soupira et murmura dans sa barbe.
Les aléas de la recherche.
Elle accueillit l'alchimiste, et le guida vers la cage.
Accompagnez Frère Ukeïn, Aerodiüs, montrez-lui l'animal et voyez ce qu'il préconise. De notre côté, nous attendons de potentiels musiciens.
L'après-midi passait. Personne ne s'était présenté, à part une très vieille tchaë qui pensait trouver des cours de musique dispensés à l'Arène. Après lui avoir offert une tasse de thé, la botaniste la raccompagna en ville.
En rentrant, une tchaë attendait devant l'Arène. Elle était habillée de vêtements chatoyants et de breloques. Un large étui de harpe était posé à côté d'elle.
"Bonjour ma soeur, dites-moi que vous venez pour l'annonce !
- C'est bien ça madame. Je peux tenter de vous aider."
La vieille haussa un sourcil.
"...Je dis bien tenter, parce qu'il était bigrement bon, le Tirak. Un grand. Je ne saurai reproduire exactement ce qu'il a joué, mais j'en ai gardé une mélodie en tête. Ça sonnait drôlement bien, je me disais que je pourrais en faire quelque chose moi aussi...
En voyant votre annonce, je me suis dit..
- C'est parfait ma sœur ! Venez, suivez moi !
Elle tira la musicienne à l'intérieur de l'arène, jusqu'à l'endroit ou étaient installés les naturalistes, devant la cage.
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Le Merakih 11 Jayar 1508 à 20h35
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| La jeune acolyte s'était installée de nouveau au bord de la cage avec son carnet de sa mine, prête à prendre des notes des réactions de la Loupiote à la musique qu'on lui jouerait...
... Et lâcha tout ce qu'elle tenait pour fuir... du moins pour s'éloigner un peu, en entendant le jeune flutiste, s'il était permis de le nommer de la sorte, entamer sa mélodie, ou du moins faire des sons...
Elle fut soulagée de voir que la créature n'appréciait pas cette musique, cela l'aurait grandement déçue du règne animal, et le fut d'autan plus lorsque son Frère Géologue vint pour chasser le jeune Tchaë, et annoncer qu'il avait trouvé un alchimiste !
Au retour de la Grande Naturaliste en compagnie d'une harpiste, l'étude reprit sur un nouvel essai....
Essai beaucoup plus concluant que le précédent, puisque la petite créature releva les yeux et se mit à sautiller sur ses pattes un instant, avant de fixer la musicienne et de s'approcher doucement d'elle...
Courant sur son carnet, la jeune Tchaë se mit à noter tout ce qu'elle pouvait observer, mais ce fut de courte durée, car après quelques instants de contemplation de la musicienne, la Loupiotte sembla se faire déjà moins réceptive, et détourner assez rapidement le regard...
« Que fait-elle ? Elle a réagi à la musique, et là... Faisait-elle pareil avec Tirak ? » | |
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Le Merakih 11 Jayar 1508 à 23h23
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| L'attrait, même momentané, de la loupiotte par la musique de la harpiste avait déclenché chez la créature une légère réaction de luminscence.
Voyez-vous Heïn ? Cette légère lueur. Il semble qu'elle apparaissent même en plein jour, bien que moins visible, sous le coup de diverses émotions : peur, joie, etc. Nous pensons que la créature synthétise la substance qui enduit alors les poils. Pensez-vous pouvoir l'isoler ?
L'alchimiste bleu jouait avec sa barbiche en observant la loupiotte d'un air songeur.
Intéressant en effet... très intéressant. Vous dites que la substance semble se dégrader rapidement. Je crains qu'une simple touffe de poils ne nous fournisse pas suffisamment de matériel. Aussi, je propose une extraction in toto. Auriez-vous un pressoir à vin ?
Agrek dit :Quoi ?!? Mais il est complètement fou ce schtroumph ! Il faut l'enfermer ! Vous pensez comme même pas écraser cette créature vivante ?!
Aerodiüs tâcha de calmer son mou et présenta ses excuses pour l'insulte qu'il avait faite à l'alchimiste, bien qu'il n'eut aucune idée de ce que pouvait bien être un schtroumph.
Ce n'est rien, ce n'est rien, répliqua Ukeïn l'air troublé. Peut-être ma méthode peut parraître excessive mais elle aurait le mérite de provoquer une émotion et donc une luminescence importante. Mais je conviens que l'on pourrait d'abord se concentrer sur un simple échantillon pileux.
Aerodiüs acquiesça. Pour l'instant, l'observation des réactions de la loupiotte à la musique de la harpiste passait en priorité. Ensuite, la nuit serait presque là et il demanderait à Marcolien de l'accompagner dans l'enclos pour prélever des échantillons de poils. En attendant, il finirait de mettre en place le matériel de laboratoire.
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Le Vayang 13 Jayar 1508 à 10h55
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| Heïn Ukeïn saisit la touffe de poils et se dirigea vers la paillasse que lui et Aerodiüs avaient installé. Il alluma un petit feu sur lequel il déposa un ballon de verre puis y jeta quelques herbes étranges et relia le tout par un complexe acheminement de tuyauterie de verre à un grand bécher. Puis il alluma un autre petit feu sur lequel il plaça une petite coupelle de métal puis y déposa quelques poils confiés par Marcolien.
Soudain, l'alchimiste s'écria : Euréka. Ils brillent !
Aerodiüs s'approcha vivement, étonné par un tel résultat, et observa les poils qui rougeoyaient dans la coupelle. Il fronça le sourcil.
Vous permettez cher confrère ?
Le géologue saisit la coupelle avec une pince en bois et en fit tomber les poils dont l'odeur qui s'en dégageait commençait à devenir gênante. Puis, il replaça la coupelle sur les flammes. Il remonta alors l'une de ses manche et arracha quelques poils de son bras velu et les déposa dans la coupelle. Au bout de quelques secondes, les poils du tchaë se mirent à rougeoyer à leur tour. Une légère lueur amusée dans les yeux, Aerodiüs confia à Heïn Ukeïn :
Mon père qui pratiquait l'alchimie à ses heures perdues m'avait enseigné qu'il faut toujours faire une expérience témoin avant de tirer des conclusions. J'ai bien peur que ce phénomène ne soit pas lié à notre substance ou bien je puis moi-même briller dans le noir.
Certes, répliqua l'alchimiste quelques peu vexé, certes. Puis, d'un air détaché, il s'approcha du grand bécher qui s'était rempli d'un liquide fumant et à l'odeur agréable. Vous prendrez bien un peu de thé ?
Agrek dit :Je sens que ça va être long...
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