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Le Merakih 2 Fambir 1511 à 18h18
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| Quelques heures ont passées.
Ils ont élu leur quartier à l’Auberge des Hypobulles, charmé autant par son nom que par son architecture singulière mélangeant habilement les caractéristiques aériennes des vaisseaux volants à celles plus végétales d’une forêt rappelant l’Hatoshal…
Elle n’y est resté que le temps de prendre possession de sa chambre et faire connaissance avec le plan de la cité (tout du moins ceux des trois étages qui leur sont réservés). Elle a ensuite rejoint le quartier des thermes où elle a passé de longues heures dans les vapeurs brûlantes des saunas, bien décidée à se débarrasser de cette indésirable compagne qu’est la rhino-pharyngite. C’est finalement grâce à une série d’inhalations à base de soufre et de jasmin qu’elle a pu en grande partie se soigner. Le nemen qui lui a conseillé ce traitement lui a par ailleurs affirmé qu’il n’en paraîtrait plus dès le lendemain. Voir le surlendemain. Au pire dans deux jours. Et qui, devant son regard sceptique, a conclu par un fataliste « Après la pluie, le beau temps ». Ce qui l’a fait légèrement sourire, après un dernier reniflement discret évidemment.
De retour à l’Auberge, elle s’est installée dans la grande salle commune pour prendre la mesure de la cité et attendre ses compagnons de soirée. La table qu’elle a choisie se trouve légèrement en retrait face à une grande ouverture par laquelle on peut admirer l’agitation du quartier des fêtes. De larges toiles tendues auxquelles se mêlent de mystérieuses plantes grimpantes d’un bleu électrique créent un dôme enchanteur où s’égaille une myriade de créatures babillantes qui ont donné leur nom au lieu. Une très légère brise venue des tréfonds du gouffre insondable vient agiter délicatement les grelots qui parsèment sa fourrure, se jouant de leurs tintinnabulements. Sitar à la main, elle accompagne la mélodie bruissante de la journée qui s’enfuit. Car lorsque le jour tombe s’élève la nuit.
Même en plein cœur d’Ulmendya…
Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.
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Le Sukra 5 Fambir 1511 à 10h04
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La journée s'écoule, Le Nelda Se promène de plateforme en plateforme au coeur de la cité Nemen. Plus il s'enfonce et découvre la cité-puits et plus il comprend qu'il ne sait rien sur les Nemens...
Cette civilisation mérite qu'on s'intéresse à elle !
Comme à son habitude, il a replacé son bracelet à grelots à sa cheville, et s'amuse maintenant à rythmer gaiement sa marche avec son Tambourin à clochettes, le tintamarre ainsi obtenu n'est pas très riche en nuances mais n'est pas désagréable à écouter non plus...
Il arrive sur la plateformes des Noctambules... *Paf* une nouvelle baffe émotionnelle vient le percuter. Il lui faut quelques secondes pour analyser ce nouvel endroit où pullulent des masses hétéroclites de personnes bruyantes, ces couleurs qui capturent son regard, ces sons.... ces musiques qui s'échappent de divers endroits de la plateforme et viennent réveiller tous ses sens.
Regardant son plan de la ville, il doit maintenant se rendre à l'auberge où il y retrouverait ses compagnons pour une soirée, selon lui, inoubliable en un tel endroit. Mais il va prendre son temps... pourquoi se presser alors qu'il y a tant à découvrir ici? La nuit n'est même pas encore tombée !
Le voilà maintenant qu'il avance en sautillant, tentant de discuter musicalement à l'aide de son tambour avec les différents instruments qui viennent lui chanter la bienvenue.
Comme un rêve de moush'tin qui prend vie...
Non loin de l'auberge, il perçoit la douce mélodie d'un Sitar habilement utilisé...
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Le Sukra 5 Fambir 1511 à 21h38
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| Lorsqu'ils arrivent dans le quartier des noctambules, l'heure est déjà bien avancée. Le spectacle qu'offre la civilisation nemen est toujours un émerveillement particulier. Cette fois pourtant, c'est différent pour la nelda. Cette fois, elle n'est pas seule à contempler les aller et venues, les rires, les chants...
Elle avait imaginé que l'ambiance serait plus austère mais non. Les dramatiques événements ne semblaient pas trop affecter la population restant. A moins qu'il ne s'agisse que d'une simple impression et qu'elle ne puisse pas en fait pas mesurer toute l'ampleur du désastre qui venait de secouer cette race et sans doute tout Syfaria. Après tout, ils étaient aussi là pour le découvrir.
Sous les indications de Achara Edaregord, ils se retrouvèrent dans une taverne
L'ambiance était assez douce. Achara Edaregord était attablée, une Sitar à la main, semblant totalement en osmose avec son environnement immédiat. Après avoir prit place à la table, une serveuse arriva et elle commanda à boire, un peu au hasard.
Mousikoï arriva à son tour et rapidement tous deux échangères des mots dont elle reconu immédiatement les sonorité : ils s'agissait sans aucun doute de nemen. C'était comme une sorte de cours qu'elle semblait lui donner. Ou étais-ce uniquement des échanges ? Voila qui piqua sa curiosité.
J'ai l'impression de comprendre ce que vous dites et pourtant je ne connais pas ces mots ? Ils s'agit de nemen n'est-ce pas ? acceptez vous que je me joigne à cotre discussion ? Votre façon de parler le nemen est un véritable cours...
Achara accepta sans rechiner, au contraire.
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Le Dhiwara 6 Fambir 1511 à 14h56
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| Cette cité puits est fantastique. Un abysse d'architectures fantasques qui semblent défier la gravité.
Crooot pourrait emplir la totalité de ses carnets et ne relaterait qu'une seule journée à Ulmendya.
Accompagné par l'hypobulle, récemment sauvé d'une noyade dans un jet de mucosités issue de la chambellance d'Arameth, l'animal semble l'avoir adopté au grand désappointement de son mou.
Il va être temps de rejoindre ses amis, ainsi que les voyageurs nouvellement arrivés, à l'auberge des hypobulles sur la plateforme des noctambule, un niveau plus bas.
Le nelda se dirige vers le ponton à gondolfières et risque un œil dans les profondeurs de la cité.
En une seconde son estomac se retourne et rappelle à son souvenir, la traversée en vaisseau aérien d'Arameth à Ulmendya et toutes ces sensations hautes en odeurs et en relents gastriques.
L'artiste recule d'un pas.
Se retourne.
Se prend l'hypobulle dans l'œil.
Recule de deux pas.
Un de trop.
Il chute.
Le trafique aérien sauve le nelda. Il plonge dans le ballon d'une gondolfière postée plus bas.
Cette dernière amortit d'abord sa chute avant de se détendre et de l'expédier plus bas dans l'étale d'un vendeur de tentures, tapis et diverses pièces de tissus salvateurs.
Le nelda se relève, les oreilles bourdonnantes et le teint pâle.
Il titube, coasse quelques excuses aux nemens ébahis et repart en tanguant vers le quartier des auberges.
Ses oreilles cessent alors de bourdonner quand l'hypollule inquiet cesse de chantonner.
Le voilà devant la bâtisse végétale nommée : l'Auberge des Hypobulles.
Crooot secoue la tête pour reprendre ses esprits. Gonfle sa poitrine dans une grande inspiration.
Part vomir, au coin de la rue, le peu qu'il avait dans l'estomac. S'invective lui même pour se donner du courage.
Se redresse et entre dans l'auberge.
Il repère alors son chambellan visiblement accompagnée.
Il s'approche.
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Le Matal 8 Fambir 1511 à 20h40
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| Le regard las du confrère toise Lodon de haut en bas puis vers le haut de nouveau.
Ils devraient savoir.
L'Ordre, comme toutes les factions, devrait savoir.
Mais l'ordre n'est pas reconnu pour se fourrer la truffe dans les affaires de l'île.
Loin s'en faut...
Les Nemens perdaient la guerre depuis la corruption de Loïa. Nous ne savons comment, mais ils ont toujours su se protéger de la corruption du P'ken S'sarkh... jusqu'à ce que Loïa se fasse transformer en monstruosité. Alors le P'ken S'sarkh a appri. Et les Nemens étaient en danger depuis. Les protections des villes des factions sont moindres que celles d'Ulmendya. Et elles ont été affaiblies puis attaquées. Les fileuses de trames sont tombées malades et se sont réfugiées dans une stase temporelle pour éviter leur propre corruption inévitable. Même la Varoga connue par la poussière sous le nom de Syrtaï a fini par périr suite aux affontements par le Tark'Nal. Normalement, elle aurait dû se rematérialiser par un pillier, étant symbiosée. Mais nous ne savons pas. Elle ne répond à ma connaissance à aucun message télépathique.
Elle est peut-être définitivement décédée, corrompue, toujours dans un pillier, amnésique, affaiblie ou alors elle ne répond tout simplement pas.
Cela lui arrive parfois.
Sur ce le nelda prend une pause et fait signe à une serveuse de lui apporter un verre.
Les Nemens ont toujours été un rempart entre la Poussière et le P'ken S'sarkh. S'ils se retirent, nous voilà directement confrontés à lui. Et si la Varogas entrent en stase... les déffenses des villes restantes seront-elles affaiblies ? Disparaîtront-elles avec le temps ?
Soupir.
Nous sommes à un carrefour important. Et je suis soucieux de ne voir que nos deux seules factions représentées ici.
N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...
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Le Merakih 9 Fambir 1511 à 19h06
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| L’arrivée successive de Mousikoï et Ysiageult s’est ensuivie d’un échange courtois sur leur intérêt respectif pour la langue locale. Devant leur enthousiasme commun, elle a accepté avec plaisir de leur enseigner ses connaissances linguistiques. Un rendez-vous a donc été pris dès le lendemain pour une leçon collective.
Tour à tour sont alors apparus Crooot, l’air barbouillé, puis Antiorn, la mine préoccupée. Tous deux suivis de près par la suite de la délégation haut-rêvante. Chacun trouvant sa place autour de la vaste table bâtie en un bois clair, presque blanc, sculpté d’harmonieuses arabesques.
C’est finalement le dénommé Lodon qui a amené le sujet de la disparition nemen sur le tapis.
Instantanément le ton de la conversation s’est fait plus grave.
C’est que la thématique est d’importance.
Et les questions abordées primordiales.
Elle s’apprête à prendre la parole quand apparaît l’ancien Confrère maintenant membre de plein droit de l’Ordre haut-rêvant. Elle l’accueille d’un sourire.
Héjia, mon cher. Nous venions seulement d’entamer la discussion, vous nous rejoignez à point nommé…
Faisant apparaître un petit cigare parfumé entre ses doigts, elle se tourne vers le Songeur.
Non, nous n’avons plus de nouvelles de Syrtaï depuis sa… disparition.
Et ne parlons pas de l’Effluve.
Elle inspire une bouffée qu’elle recrache en volutes.
Le Peuple de Poussière ont longtemps subi la condescendance bienveillante de leurs aînés… Peut-être faut-il chercher par là le dédain qu’il éprouve maintenant pour ceux qui les ont toujours laissés dans une complaisante ignorance. À force de nous infantiliser, le peuple nemen nous a poussé à l’émancipation. Nous nous sommes alors mis à chercher des réponses de notre côté et à prendre nos responsabilités, fatigués d’être traité en enfant. Et maintenant qu’il a disparu nous pouvons nous féliciter d’avoir grandi. Parce que les pères laissent toujours la place à leur fils.
Un silence.
Sauf lorsqu’ils sont immortels… Mais le sont-ils toujours ?
Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.
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Le Merakih 9 Fambir 1511 à 20h10
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Le vieux nelda écoute en silence, il se met à penser, à rêver...
D'abord le fait de voir tout ce monde, réunit ce soir autour d'une même table, et d'un même but... Amusant..."C'est dans l'adversité et la peine que les coeurs se lient et que les gens prennent conscience de se qui se passe autour d'eux... "
Le sujet de la discution porte sur la chute nemen, la tête pleine de contes et de rêveries le nelda prend parole à la suite d'Edaregord.
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Immortels?... Je crois que rien n'est immortel... Pas même les puissants Nemens.
Cela fait bien longtemps que les Nemens sont en guerre avec les Rejetons... et qu'ils perdent cette guerre... Bien avant l'apparition des races de poussières... Il serait bien de voir les choses sous un angle différent non?
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Le nelda à un sourire, puis un petit rire gêné... il semble mal à l'aise
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Je crois que les nemens ont autant besoin de nous que nous d'eux, malgré ce qu'ils veulent bien nous faire croire... oui...
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Puis le nelda devint muet, impossible de parler plus, il lui est très difficile d'accaparer la discution et de sentir tout l'attention de l'assistance sur lui et ses paroles bien longtemps...
Il agrippe son violon, comme pour se rassurer...
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