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Alors qu'elle marchait tranquillement dans les rues de cette Cité qu'elle ne connaissait que peu, Sekaï s'était arrêtée nette devant le Temple de la Connaissance, du moins étant donné la forme de la structure, elle avait pensé qu'il s'en agissait bien d'un.
Sa répulsion de ne parler autre chose que le Nemen aux Nemens était toujours aussi forte, mais après tout, il fallait bien qu'elle commence un peu à parler ou à lire si elle souhaitait garnir les rares fragments de la langue que son Précepte lui avait enseigné étant plus jeune afin d'être en mesure ensuite de parler sans peurs aux autres Nemens dans leur propre langue.

Elle se souvint alors de ce qui l'avait poussée à venir à Ulmendya; ses interrogations sur le D'Hapu. Mais était-ce réellement ce qui l'avait amenée ici? Elle n'en était plus si sûre: la curiosité et la soif de connaissance avaient certainement pris le dessus.
Après tout, ces Nemens l'intriguaient beaucoup et en apprendre plus sur eux faisait parti de ses objectifs.

Elle sortit de ses pensées pour marcher d'un pas sûr (du moins en paraissait-il ainsi) vers ce qui semblait être l'entrée des Archives des Cristaux.
Une fois entrée, elle chercha des yeux un Nemens qui pourrait le plus probablement répondre à sa question première: ou se trouvait la bibliothèque ou les personnes capables de la renseigner.
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Bien, au moins, maintenant elle était sûre qu'elle ne savait plus parler Nemen...
Instinctivement, elle repris sa langue la plus naturelle et repris.
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La première fois qu'elle entendait parlait un Nemen...
Sekaï sourit imperceptiblement: ses craintes étaient maintenant fondées. Et ce n'était pas drôle, mais la situation l'amusa: un peu comme si on lui avait dit: "Je t'avais prévenue!".
Peut être aurait-elle du essayer en Tydale, une langue certainement plus reconnue, mais passons.

Le Nemen ne parlait donc pas la langue de sa faction.
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Elle soupira légèrement portant son regard derrière le Nemen..

Un Serviteur de la Vision ne devrait pourtant jamais être pris au dépourvu. Aussi se repassa t-elle les mots qu'elle avait entendu afin de retrouver leur sens. Elle s'aida naturellement de ses autres sens pour analyser le comportement de son interlocuteur, et fit remonter ses souvenirs des cours de Nemen dans sa mémoire.
L'instant plus tard, certaine d'elle même, elle pensait avoir découvert le sens de ces mots.

Hell s'agita auprès d'elle. Et c'est silencieux, comme d'habitude, qu'il lui apporta la solution à son problème: la conversation étant peu complexe, elle pourrait s'aider d'un autre langage que la communication orale.
Sekaï sourit au Nemen et s'inclina légèrement pour le remercier de lui accorder de son temps et lui répondit succinctement mais lentement:
Je cherche des livres.
Au moment de parler, elle avait regardé dans les yeux le Nemen avec intensité pour capter son attention non sur ses dires, mais sur ses gestes. Car pendant qu'elle disait ces mots, elle avait tout d'abord pointé un doigt vers elle même, puis formé un V avec deux de ses doigts pour pointer ses yeux, pour enfin terminer par désigner le livre que le Nemen tenait en main.
Ensuite, ses yeux quittèrent ceux du Nemen, et elle les leva vers le ciel, ainsi que ses mains et regarda autour d'elle d'un air perdu, avant de revenir concentrer son attention sur la réaction du Nemen à ses gesticulations et son baragouinage.
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De toute évidence pour Sekaï, le Nemen avait bien compris ce qu'elle voulait, et la conduisit à travers les différents couloirs de la bâtisse dont elle s'efforçait de générer un plan mental. Puis tout à coup, la créature se faufila dans une salle... pour le moins imposante.
Bouche bée devant tant de rayonnages de livres plus anciens les uns que les autres, le Nemen du la tirer par le bras pour qu'elle continue de le suivre. Du coup, elle s'était laissée conduire, un regard fanatique dirigé vers les étagères qui montaient jusqu'au plafond, trébuchant à moitié tant elle était absorbée et extasiée par ce qu'elle voyait.
Soudain, le Nemen s'était arrêté ramenant Sekaï à la réalité. la créature sortit d'une étagère un livre aux écritures qui ne signifiaient plus grand chose maintenant pour elle, et lui avait mis entre les mains. Elle l'avait accepté sans rechigner et tenté de comprendre ce que le Nemen disait. Le temps qu'elle réussisse à analyser les grandes lignes des mots prononcés par le Nemen, ce dernier était déjà parti.
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La connaissance entre les mains, désormais seule dans le plus grand couloir de la sagesse qu'elle n'ai jamais arpenté, elle s'assit sur le sol et entreprit d'examiner l'ouvrage en question.

Etre Serviteur de la Vision avait ses avantages: prendre lhabitude d'analyser le moindre détail. Car oui, il s'agissait bien d'un livre semblable: les sigles inscrits étaient identiques à ceux du livre que le Nemen lisait lorsqu'elle l'avait interpelée. Il avait du croire qu'elle voulait lire le sien. Certainement...
Elle mis sa main gauche sous le livre pour le maintenir en l'air, et sa main droite au dessus, le souleva un peu, comme pour le jauger. Elle resta ainsi les yeux fermés quelques instants avant de l'ouvrir avec délicatesse et de se plonger dedans.

Le Nemen. Elle espérait qu'en terminant cet ouvrage, les connaissances qu'elle avait acquises étant plus jeune lui reviendraient, et qu'elle pourrait au moins saisir les grandes lignes de son contenu pour passer ensuite à des documents qu'elle choisirait elle même, ou dont elle pourrait discuter avec d'autres Nemens.
Le monde autour d'elle s'effaça de son champ de vision et il ne resta bientôt plus que les écritures sur du papier parcheminé.
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Le mal de tête la prenait depuis quelques jours déjà, à force de vouloir faire entrer tant de connaissances d'un seul coup.
Un unique livre était ouvert devant elle, mais des dizaines siégeaient de parts et d'autres telles des tours de guet prêtes à percer de part en part l'ennemi.
Ce dernier trônait au centre, un air moqueur, invulnérable aux attaques.

Au dessus de cet ouvrage se trouvait une Tydale, la tête prise entre les mains, cherchant des sens à des phrases sans queue ni tête.

De temps à autre, sans même relever la tête, elle cherchait au hasard dans les piles qui lui faisaient face, et en tirer tantôt un livre de traduction, tantôt un livre de grammaire.
Puis, après l'avoir consulté quelques instants, elle le reposait systématiquement à l'endroit précis ou elle l'avait pris, et son attention revenait alors sur le livre en question.

Au début, Sekaï avait eu du mal à se faire à ce nouvel environnement, et avait pris pour habitude de reposer les livres chaque soir et les reprendre chaque matin. Mais maintenant, venant désormais tous les jours, elle laissait son plan de travail à la fermeture et le retrouvait à l'identique le matin.
Elle avait fini par être habituée aux regards perplexes qui se posaient de temps en temps sur elle, signes d'une incompréhension totale face à ce comportement.

Et le temps passait, et les pages se tournaient lentement, trop lentement. Mais persévérance était le maître mot de cette tâche, et s'il s'agissait là d'une épreuve que lui imposait le S'sarkh pour tester sa volonté, elle y accorderait toute son attention avec joie.
Et puis, dans les airs moqueurs du livre interminable, elle pouvait maintenant deviner sa crainte: être achevé par elle, une Tydale qui n'y connaissait rien et qui arrivera pourtant sans doute à tirer tous ses secrets.

Pensant cela, Sekaï releva un instant la tête douloureuse, hésita quelques instants avant de secouer la tête et ne la brutalisant pas outre mesure, sortit quelques minutes se rafraichir les idées dans les sombres jours de cet hiver glacial, avant de se remettre à table pour manger du Nemen à en avoir la nausée.
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Dans la bibliothèque Nemen, une Tydale est plongée dans un livre faisant fit de son entourage. De temps en temps, on pouvait entendre de cette partie de la bibliothèque une faible complainte, une sorte d'incantation obscure, une litanie lugubre s'élever pour retomber quasiment aussi rapidement dans le silence.
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Une tête a faire peur, ravagée par le manque de sommeil de ces derniers temps, les yeux rougis par les heures de lecture, les mains tremblantes, le dos courbé, c'était ce qui restait de Sekaï après avoir longuement et durement travaillé le Nemen.
Bien des fois elle avait été tentée d'abandonner, mais finalement, elle se refusait à envisager cette possibilité et reprenait de plus belle ses études.

Au fur et à mesure du temps, la pile de livres qui l'avait entourée avait commencé à diminuer et désormais, il ne restait plus que les bases de la grammaire puisqu'elle n'avait pas tout retenu du premier coup, ainsi que quelques livres de Nemns. Plus rares mais bels et bien présents, des livres traitant du Jurimancen se trouvaient là eux aussi, attendant patiemment leur heure pour être lus.
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Cela de présageait rien de bon pour ses recherches: ses rêves tumultueux l'agitaient toujours l'empêchant nuit après nuit de dormir correctement. Peut être faudrait elle qu'elle passe voir le Façonneur pour lui demander son avis sur la question. Elle n'aurait pourtant pas pensé en arriver à ce point, mais si les voies de la Transcience continuaient à être aussi longs pour obtenir des résultats, ce serait donc son dernière espoir de sortir de cette spirale de tourmente.

Quand à Kysall, elle n'avait pas réussit à lui parler. Du moins, pas de réponse. Pas encore. Devait elle patienter ou la recontacter? Elle décida de la recontacter, ainsi que les Trancients pour savoir ou en étaient leurs études.

Le seul point positif dans tout ça était le Nemen. Une langue complexe, mais si belle finalement.
Depuis quelques temps déjà, elle se baladait dans les rues laissant trainer une oreille pour se faire à la langue orale et se surprenait à comprendre les sujets des conversations de plus en plus rapidement.

Désormais, s'intégrer avec les autres Nemens sera son prochain objectif.
Elle décida de rechercher le Nemen qui lui avait montré le livre sur l'architecture.
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Se plonger dans les études de la langue Jurimencienne avec tous les problèmes qui lui tombaient sur le dos était peut être une mauvaise solution, mais puisqu'elle allait bientôt la voir...
Elle devait dès maintenant apprendre tout ce qu'elle pouvait pour se montrer à la hauteur.

Ainsi, toujours parcourant les longues rangées qui s'étendaient devant elle, elle se décida à demander a Nemen qui semblait tenir la "boutique" ou elle pourrait trouver des informations.

Ainsi, elle s'avança vers le Nemen en question et s'inclina devant lui pour le saluer avant d'engager le discours d'un ton lent posé hésitant de temps en temps sur les termes à utiliser:
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