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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Dhiwara 2 Nohanur 1508 à 21h25
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| La Judicatrice est soudain très concentrée, comme si le "discours" du tchaë avait éveillé en elle de sombres pensées...
Elle se reprit néanmoins, et sans sourire, répondit à Raganot, d'une voix claire et sans une once de condescendance.
Certes...
Vous avez parfaitement raison. Mais vous avez tort dans le même temps.
Nous ne vous cachons rien de ce que nous savons, car sur certains sujets nous en savons moins que vous...
Cela est très clair en ce qui concerne les évènements du Concile.
En rien nous n'avions appris que Ast'yrithgarmania Loïa était sous influence des Vortex.
Je serai fort intéressée de savoir où et comment vous avez appris une telle chose, et si elle est prouvée...
Par ailleurs, le Concile a été un déclencheur pour que le P'KhenS'sarkh comprenne qu'il ne vaincrait jamais à Ulmendya.
Il a donc fait faire retraite à ses troupes vers ses territoires, qui se trouvent sous Syfaria. Nous ne savons pas exactement ce qui l'a amené à cette pensée, seul le résultat compte à nos yeux : Ulmendya est libérée...
Pour ce qui est des évènements entourant Sieur Flymeur, en aucun cas ce qu'il fait ne peut avoir de rapport avec la Coruscation.
Cette sphère est impossible à atteindre, quoi que l'on fasse.
C'est un mythe. Qui a coûté la vie à nombre des votres voilà fort longtemps.
La Réalité ne se malmène pas ainsi.
Ce que "fait" Sieur Flymeur, d'où lui viennent ses capacités, ses objectifs... Tout cela nous est inconnu.
Ce qui est certain, c'est que dans ce que vous nous dites, son passé a une grande influence sur ses actes.
Et s'il nous croit responsable de malheurs passés, il se trompe.
Ou nous confond avec les Eduens...
La judicatrice a un instant de trouble, à cette pensée...
Pour autant, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir et notre volonté pour vous aider, car il est clair qu'avec l'obscurcissement global de Syfaria, vous subirez les conséquences de ses actes rapidement et brutalement.
Il est impossible de vivre à la surface sans lumière ou chaleur...
Ce que j'ai juste à vous conseiller, en ces heures troublées, c'est de ne point prendre pour véracité avérée les propos ou avis d'un être dont nous ne savons rien ou presque.
Flymeur nous croit responsable "d'erreurs passées", alors qu'il n'en est rien...
Nous avons toujours soutenu les poussiéreux, du mieux que nous pouvions, et si nos natures nous amènent souvent à l'incompréhension mutuelle, cela est intimement lié à nos différences de paradigme.
Car bien que nous en soyons désolés, vous vivez pour survivre.
Tandis que nous existons pour la Réalité.
Cela n'est ni "mieux", ni "moins bien".
C'est juste que nous n'envisageons pas la Trame selon les mêmes préceptes...
Acceptez cette différence, incontournable et indicible, et notre aide vous apparaitra plus explicite.
La Judicatrice laissa une pause conséquente le temps pour chacun de bien imprimer ses paroles, puis se tournant vers Oda Nobunaga, elle l'invita à poser la question de l'Equilibrium.
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Le Luang 3 Nohanur 1508 à 13h20
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| Arkana, qui était entrée avec Matroshka, demeurait muette, le visage sombre. Les yeux de la Tydale ne cessaient d'aller et venir d'un membre à l'autre de la charmante réunion et le visage de la Némésis semblait fermé. Les traits étaient durs, et le tatouage violet sur la délicate peau laiteuse rendait la beauté de la Voroshk on ne peut plus dangereuse et froide. Etrangement, si ce n'était pas Arkana qui s'exprimait dans cette réunion, c'était bien la discrète guerrière blonde qui paraissait servir de pivot entre les Nemens et sa Faction, en gravant mentalement chaque détail de la scène à laquelle elle assistait... Les deux cousines fonctionnaient comme les deux faces d'une même entité : là où Matroshka était en cette heure une créature souriante et avenante, Arkana incarnait un côté sans concession et trouble. Là où la brune était la lumière, la blonde recelait l'ombre.
Au demeurant, Arkana ne semblait nullement être un personnage crédule ou fragile, et appliquerait scrupuleusement les conseils de l'étrange Gaëlla : ne point prendre pour véracité avérée les propos ou avis d'un être dont elle ne savait rien ou presque. Pour elle la question suivante s'imposait : qui étaient ces Eduens, dont la seule évocation semblait troubler la surface jusque-là si lisse de leur charmante hôtesse ?
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Le Matal 4 Nohanur 1508 à 23h15
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| *** La désinvolture de la Judicatrice par rapport au Concile dit poindre en moi un sentiment de frustration: cet évènement avait marqué un sacré tournant, tant au niveau des relations inter-factions que par rapport au S'sarkh.
Peut-être n'était-ce qu'une impression, mais elle avait le don d'être désagréable.
C'était ensuite vers moi qu'elle s'était tournée après que le vieux Tchaë eut parlé.
Plongé dans son regard avenant et perçant, je m'étais laissé porter par sa voix sensuelle.
Elle, semblait attendre la question de notre faction. Pourquoi s'être tourné vers moi? Entre Aldarin et moi, c'était lui qui avait le plus l'air du diplomate...
La question de savoir quelle question nous aurions à poser n'avait pas fait avancer spécialement les choses, et Flymeur revenait constamment sur le tapis, d'une manière ou d'une autre: pour moi, Flymeur n'était qu'un pion, un infime rouage de quelque chose de plus grand, ourdi par quelque chose de plus gros, entendre parler de lui à tout-va commençait à m'agacer.
Cependant, quelque chose d'intéressant -à mon sens- fut dit par les nôtres et la Nemen; comment un peuple si pondéré et réfléchi, en outre, pouvait se montrer aussi impudent et superficiel quant à leur raisonnement.
Résistant à la tentation de lui demander si elle était libre ce soir, ou bien ce qu'elle aimait dans la vie, je m'astreignais au sérieux, tout en restant bref. ***
Vous avez mentionné l'existence de territoires sous Syfaria, déclarais-je nonchalamment avant de poursuivre d'un ton las, selon vous, ils serait suffisamment vastes pour abriter l'armée qui a si longtemps assiégé cette magnifique cité. Qu'est-ce qui vous fait croire que notre cher P'KhenS'sarkh ait soudainement eu un éclair de lucidité?
Les évènements du Concile ont, certes, été néfastes pour lui, je n'en doute pas, mais tout de même, de là à penser qu'il n'attaquera plus...
"A moins bien sûr que vous en sachiez plus et que les actes du Vortex et du Maraudeur ne vois aient pas été inconnus", achevais-je mentalement.
*** Je tournais en rond; ce n'était pas une question à proprement parler, et j'avais moi-même du mal à savoir où je voulais en venir...
Mais le fait était que cette limite d'interrogation était temporaire; nous aurions le temps de deviser plus tard. ***
-Oda Nobunaga- | |
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Merakih 5 Nohanur 1508 à 21h35
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| Matroshka terminait de retranscrire frénétiquement les différents échanges lorsque la voix de la nemen la tira de sa concentration, la faisant presque sursautée. Elle rangea le morceau de parchemin dans une poche de sa robe lorsqu'elle reçut de mauvaises nouvelles de Kryg. Jetant un coup d'oeil vers sa cousine qui arborait depuis le début de la réunion le même visage impassible, Matroshka se redressa un peu et passa une main derrière sa nuque. Elle laissa échapper un long soupir, oubliant presque la présence des autres membres de la réunion. Il y avait deux points qui n'avaient pas été soulevés.
Primo, l'apparition de créatures aux piliers consécutives à la baisse de luminosité sur Syfaria. Les deux phénomènes étant indubitablement liés, il fallait savoir pourquoi la lumière a disparu et aviser en conséquence. D'autre part, l'absence de réaction des ombres lorsqu'on ne les attaquent pas était dérangeante. Comme si elles attendaient quelque chose. Oui, quelque chose, un signal, un message. De qui ? Pour quoi ? Pourquoi ? Apparemment aucun lien avec la corruscation. Et Flymeur là-dedans. Qu'avait-il en tête ? Pourquoi ne répond-il plus ? Ces ombres seraient-elles liées au S'sarkh ? Soit elles ne veulent pas se battre pour une certaine raison soit elles attendent le signal pour toutes nous écraser. Et vu la taille du bestio, il est presque aussi grand que le khalitzburg...
Les autres membres de la réunion purent voir Matroshka frémir. De peur ? De froid ?
Secondo, les Eduens. Quelque chose qui dérange les nemen's, ce n'est pas commun. Qui sont-ils ? Sont-ils liés avec les ombres des piliers ? Une cinquième race de Syfaria ? Pourquoi aucune information n'existe à leur sujet ? Et pourquoi les nemen's ne semblent pas à l'aise à ce propos ? Il y a quelque chose de pourri là-dessous, mais que faire...
Matroshka restait parfaitement immobile. Une main toujours derrière sa nuque, l'autre manipulant machinalement sa baguette arcanique. La tête relevée fixant le plafond bleuté de la cité, elle se perdait dans ses réflexions alors que d'autres messages du gynécée ne cessaient d'arriver. Sa tête redescendit vers la judicatrice et la fixa droit dans les yeux.
Judicatrice, les ombres sorties des piliers ne semblent pas réagir hormis en cas de défense si on les attaque. Je reçois de mauvaises nouvelles de ma faction. De nouvelles ombres, plus petites, plus agressives viennent d'infiltrer une de nos villes. Le massacre se déroule en cette heure.
Vous voulez ma question, là voilà fit la sorcière en serrant les poings, la mine grave mais déterminée.
Connaissez-vous un moyen de les détruire ou de les éloigner de nos villes, un moyen pour les immobiliser, les ralentir, que sais-je... Si non, pouvez-vous nous aider ?
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Le Julung 6 Nohanur 1508 à 19h41
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| Le jeune moush'tin écoutait la réunion que d'une oreille distraite. Toutes ces grandes questions existentielles n'étaient pas pour l'inquiéter le moins du monde. A vrai dire, ça le dépassait totalement. Il se contentait d'enregistrer les informations brutes au cas où les membres de sa faction l'interrogeaient à ce sujet à son retour mais de là à les analyser ou même ne serait-ce que les comprendre...
Ceci dit quand la Judicatrice invita Matroshka Voroshk à poser sa question en annonçant qu'elle serait la dernière, Liam ne put s'empêcher de tiquer. Ni lui, ni Shaël, ni Ysiageult n'était intervenu jusque là. Il se tourna vers le vieux Professeur qui semblait perdu dans ses pensées et, hésitant, il se permit d'agiter le bras en direction de Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys en prononçant tout juste assez fort pour être entendu :
Euh... Il y a nous aussi... Enfin, je crois...
Puis, le jeune nelda se tourna vers Lasha, avec l'air de ceux qui sont passionnés par les grands discours pleins de grandes questions.
Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant
Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 00h49
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| Le regard d'Arkana envers la Némen et les invités qui éprouvaient un certain mépris manifeste pour la question de Matroshka était sans équivoque. Le Matriarcat était actuellement déchiré par des ombres filles de la créature du pilier. Chaque Tydale qui mourrait était une minute, une heure, un jour ou un cycle de perdu, était une âme de moins qui solidifiait les remparts édifiés face au Déclin. Qui osait prétendre l'avenir plus important que le présent, alors que c'était ce présent qui forgeait directement l'avenir ? La race Tydale ne cessait de s'étioler : affirmer que la mort ne serait-ce que d'une Vierge Matriarcale devait être le prix minimum à payer pour connaître un pan du futur revenait à priver directement ce si précieux futur d'une génération entière. A l'amputer pour le saisir un peu plus... C'était aussi absurde qu'irréparable et qu'impardonnable.
Le regard à Matroshka était entendu. Celui à Gallëa, après son rire innocent, plus effilé qu'une lame. S'en prendre à l'honneur Matriarcal était un jeu dangereux. Car aux deux questions caricaturales posées par la Némen -identifier la 'chose' et imaginer comment la tuer-, les deux Némésis's avaient bel et bien pleinement réponse, actuellement. Peut-être point pour les ombres, mais assurément pour toutes les personnes présentes dans cette salle.
Pour la décharge d'Artmyhn’Karn et des autres Factions, sans doute ignoraient-elles que bien avant que d'être des Diplomates de formation, Matroshka et Arkana étaient surtout des sorcières rompues à écharper au combat. Le tatouage tribal sur la figure de la magicienne blonde en attestait pourtant autant que son crâne rasé et que ses vêtements de guerre sur lesquels courraient de puissants enchantements...
La Voroshk ne cherchait pas à justifier les actes trop empressés de certaines Soeurs Faction -qui pouvait se prétendre infaillible ?-, simplement exigeait-elle un certain respect dans le malheur qui frappait ses pairs.
Le message clairement passé -nullement menace bestiale mais plutôt avertissement glacial, d'égale à égale-, Arkana reporta nonchalamment son attention vers les Hauts-rêvants, curieuse de la question qu'ils allaient avancer.
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Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 08h56
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| Shaël se leva finalement, et vint se poster près de Liam. De sa démarche lente et assurée, il se fraya un chemin pour faire face à la nemen.
Son regard clair semblait perdu... loin. Vêtu des traditionnels habits Haut Rêvant, le Professeur semblait incarner tout le poids de la tradition séculaire de son Ordre.
Héjia à tous.
Le Professeur s'inclina respectueusement et fit un signe de tête à tous les poussiéreux présents.
Je vous salue bien, judicatrice, et suis heureux que vous n'ayez pas oublié notre présence. Cet entretien a été instructif. Non pas tant par les réponses que vous nous avez fourni, mais bien par l'attitude que vous semblez maintenir à notre égard.
Je ne crois pas trahir la pensée de mes pairs ici présents en vous affirmant que votre condescendance est décevante. J'aimerais réagir sur plusieurs points.
Tout d'abord, je dois vous dire que nous octroyer une question est grandement offensant. Vous daignez donc nous laisser bénéficier d'une parcelle de votre savoir, mais pas trop ? De même, vous nous regroupez tous pour gagner du temps ?
Et après, nous sommes trop occupés à "survivre" pour avoir votre profondeur de pensée ? Pardonnez cette outrecuidance, mais nous autres, Haut Rêvants, ne sommes pas vraiment attachés à cette nécessité première. Et je gage que toutes les factions ici représentés n'ont pas fait que "survivre" pendant des siècles.
Chacune a une identité, chacune à un idéal. Mais du haut de votre immortalité, ou des tréfonds de votre cité, vous ne vous êtes jamais vraiment penché là dessus.
Shaël reprit son souffle, et laissa planer un silence. Un orateur habitué à parler en public, à n'en pas douter.
Les Haut Rêvants ne poseront pas de question. Pas au sens où vous l'entendez. Nous ne sommes pas là pour quémander votre savoir. Mais je crois qu'une chose, une seule chose permettra aux mentalités de changer.
Le respect.
Nouveau silence.
Voilà ma question : quand abandonnerez vous vos préjugés ?
Les Quatre disent : Dans le premier monde, trouve-nous.
Les Quatre disent : Dans le second monde, trouve-toi.
Les Quatre disent : Dans le troisième monde, trouve tout.
Rêvé par Thécléote.
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Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 11h19
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| *** La Judicatrice avait fait un faux-pas conséquent qui avait contribué à ce que la tension monte d'un cran: sa réponse à Matroshka, bien trop désinvolte et emplie de moquerie n'avait visiblement pas plut à sa blonde cousine, dont l'expression changea dangereusement l'espace d'un instant.
Fort heureusement, elle sembla recouvrer son calme lorsque le Nelda représentant des Haut-Rêvants parla. Il était apparemment rompu à l'art oratoire; chacune de ses phrases semblait avoir été choisie avec prudence et réflexion: sa crédibilité était d'autant plus renforcée par son apparence extrêmement humble, et, paradoxalement, dans laquelle transparaissait tout la sagesse habituelle des Neldas Haut-Rêvants.
Après qu'il eut terminé, j'enjoignais une traduction à quelques uns ici présents dont je pensais qu'ils ne saisiraient pas le Nelda.
Cependant, lorsqu'il aborda le sujet des questions, son analyse me chiffonna: guère d'offense ici, juste la volonté d'une dirigeante de recevoir diverses délégation malgré un évènement majeur, et son envie de le célébrer; nous aurions le temps de deviser plus tard, elle nous l'avait assuré. D'autant plus qu'elle nous testait aussi sûrement; voir à quel point les factions avaient évoluées, et savoir si nous pouvions, d'une manière improvisée, travailler de concert, et tisser quelque chose avec une même aiguille que nous nous passions à tour de rôle...
Et gagner du temps pour quelle raison? Il devait avoir une idée derrière la tête...
Malgré ces bémols, il avait réussi quelque chose de fort.
Une jolie démonstration, qui risquait de raviver la tension qui venait de s'éteindre... la Nemen allait-elle en prendre ombrage? ***
-Oda Nobunaga- | |
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Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 12h13
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| Arkana haussa un sourcil lourd de sens, quand elle reçut mentalement la traduction des paroles de Shaël. Les yeux noirs de la sorcière se reportèrent immédiatement sur Gallëa, avides de voir comment la Nemen se sortirait de ce massif d'épines. Point provoquants ni désireux d'un faux pas, mais simplement curieux.
Les Nemens étaient indubitablement une Faction évoluée. Ils avaient réussi à tenir tête à une armée que nul autre Nation n'aurait pu repousser, ils disposaient très manifestement d'un art exquis et d'un savoir plus que conséquent dans bien des domaines. Ils étaient sous bien des aspects digne de respect ; et en cela la question de Shaël demeurait osée.
Néanmoins la Voroshk comprenait le raisonnement, et y adhérait partiellement. Les Nemens avaient confié des villes aux races de poussière : était-ce vraiment là un cadeau ? Sans le Matriarcat et toutes les autres Nations, que resterait-il aujourd'hui des fortifications antiques ? A quoi ressemblerait le monde extérieur sans les efforts continuels des factions pour lutter à leur mesure contre les troupes perverties ? Les Nemens pouvaient-ils décemment s'élever clairement en parents là où leurs "enfants" avaient versé plus de larmes et de sang que raisonnable ? Gaëlla pouvait-elle se permettre de juger les actions du Matriarcat là où le Matriarcat avait toujours amplement démontré qu'il ne craignait pas de s'amputer pour vaincre, qu'il n'y avait que courage et fierté dans son coeur ?
La Voroshk respectait la plupart des Nemens, mais demandait en retour un respect parfaitement égal. Le Matriarcat -à sa mesure- avait fait au moins autant de sacrifices que les Immortels pour gagner une place dans le monde. La Némésis n'accepterait donc jamais que cette place soit remise en cause, tournée en dérision ou critiquée...
Ils n'étaient par leurs pions. Ils n'étaient plus totalement dépendants de leur bon vouloir ni suspendus au moindre de leurs mots, au plus petit de leur souffle. C'est en ce sens qu'Arkana comprit et approuva l'intervention du Nelda...
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Le Vayang 7 Nohanur 1508 à 18h31
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| Comprenant dès les premiers mots que le Professeur souhaitait s'adresser à tous et supposant que tous ne le comprendraient pas à cause de la barrière linguistique, ne sachant pas non plus que chacun avait été contacté mentalement, Liam, qui avait été emmené pour cela, répéta tout haut, lorsque Shaël eut finit :
" Bonjour à tous.
Je vous salue bien, judicatrice, et suis heureux que vous n'ayez pas oublié notre présence. Cet entretien a été instructif. Non pas tant par les réponses que vous nous avez fourni, mais bien par l'attitude que vous semblez maintenir à notre égard.
Je ne crois pas trahir la pensée de mes pairs ici présents en vous affirmant que votre condescendance est décevante. J'aimerais réagir sur plusieurs points.
Tout d'abord, je dois vous dire que nous octroyer une question est grandement offensant. Vous daignez donc nous laisser bénéficier d'une parcelle de votre savoir, mais pas trop ? De même, vous nous regroupez tous pour gagner du temps ?
Et après, nous sommes trop occupés à "survivre" pour avoir votre profondeur de pensée ? Pardonnez cette outrecuidance, mais nous autres, Haut Rêvants, ne sommes pas vraiment attachés à cette nécessité première. Et je gage que toutes les factions ici représentés n'ont pas fait que "survivre" pendant des siècles.
Chacune a une identité, chacune à un idéal. Mais du haut de votre immortalité, ou des tréfonds de votre cité, vous ne vous êtes jamais vraiment penché là dessus.
Les Haut Rêvants ne poseront pas de question. Pas au sens où vous l'entendez. Nous ne sommes pas là pour quémander votre savoir. Mais je crois qu'une chose, une seule chose permettra aux mentalités de changer.
Le respect.
Voilà ma question : quand abandonnerez vous vos préjugés ? "
Puis, il reprit à nouveau en tydale :
" Bonjour à tous.
Je vous salue bien, judicatrice, et suis heureux que vous n'ayez pas oublié notre présence. Cet entretien a été instructif. Non pas tant par les réponses que vous nous avez fourni, mais bien par l'attitude que vous semblez maintenir à notre égard.
Je ne crois pas trahir la pensée de mes pairs ici présents en vous affirmant que votre condescendance est décevante. J'aimerais réagir sur plusieurs points.
Tout d'abord, je dois vous dire que nous octroyer une question est grandement offensant. Vous daignez donc nous laisser bénéficier d'une parcelle de votre savoir, mais pas trop ? De même, vous nous regroupez tous pour gagner du temps ?
Et après, nous sommes trop occupés à "survivre" pour avoir votre profondeur de pensée ? Pardonnez cette outrecuidance, mais nous autres, Haut Rêvants, ne sommes pas vraiment attachés à cette nécessité première. Et je gage que toutes les factions ici représentés n'ont pas fait que "survivre" pendant des siècles.
Chacune a une identité, chacune à un idéal. Mais du haut de votre immortalité, ou des tréfonds de votre cité, vous ne vous êtes jamais vraiment penché là dessus.
Les Haut Rêvants ne poseront pas de question. Pas au sens où vous l'entendez. Nous ne sommes pas là pour quémander votre savoir. Mais je crois qu'une chose, une seule chose permettra aux mentalités de changer.
Le respect.
Voilà ma question : quand abandonnerez vous vos préjugés ?
Il se disait qu'ainsi, cela suffirait. S'il fallait traduire le discours dans la langue de chaque faction, il y passerait la nuit, et puis, Shaël n'avait qu'à faire des allocutions plus courtes aussi. Non mais. Il hésita également à reprendre le discours en nemen, ce disant que ce serait peut-être plus poli. Mais il s'était, ceci dit, bien rendu compte que la Judicatrice parlait, et donc comprenait, chaque langue poussièreuse et que ce serait la prendre pour une idiote... peut-être.
Il releva le museau vers le Professeur et dit, innocemment :
Bon alors, maintenant on s'en va ? Doit y avoir plein d'autres choses à faire.
Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant
Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha
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Le Sukra 8 Nohanur 1508 à 00h27
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Aldarin ne broncha pas quand la némen s'adressa à Oda pour poser la question de l'Equilibium. Après tout, ils étaient tous deux représentants au même niveau de leur faction et Oda avait l'avantage d'être arrivé premier.
De plus, Aldarin n'avait rien à regretter. La question que posa Oda était identique à ce qu'il aurait lui même demandé.
Il resta dont impassible et écoutait les paroles de la Judiacatrice, en notant mentalement chaque mot, mais aussi les signes, les gestes qui pourraient trahir un quelconque sens caché derrière les mots.
Enfin arriva le tour de Matroshka et de la question du Matriarcat.
Elle ne le surprit pas tant, car il recevait en parallèle les nouvelles récoltés par ses concitoyens sur la situation des Ombres dans l'ile.
L'Equilibrium avait la chance que ses membres soient éparpillé sur une bonne part de l'île et donc les informations venaient, se croisaient, s'épuraient de toutes incohérences...
Il apprit donc l'attaque sur Kryg et Arameth quelques secondes auparavant.
La réponse de la némen se fit...
Aldarin sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque. Il connaissait ce sentiment particulier, les prémices de la magie...
Ses yeux se portèrent sur les mains de la jeune Némésis, une aura crépitante les entourait... rien de bon, compte-tenu la réponse de la Judicatrice...
Discrètement, le tydale fit un pas vers Matroshka et posa sa main sur l'épaule de celle-ci. Même si elle semblait se calmer, une décharge de magie élémentaire résiduelle lui parcourut tout le bras, stimulant chaque nerf tel une lame porté au blanc.
Son visage se crispa, mais pas un son ne sortit de sa bouche.
Au lieux de cela, il projeta son esprit vers la tydale dans l'intention de l'apaiser.
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« La colère est l'ennemi de la raison... Apaise ton esprit, retrouve l'équilibre de tes sentiments.
La némen est intelligente, mais elle ne nous comprend pas plus que nous la comprenons.
Rarement les poussiéreux ont été gâté par les rencontres extraordinaires. Et ceux, qui hésitaient trop mouraient toujours en premier. Je le sais, je l'ai vu et vécu bien trop souvent...
Mais je sais aussi que la némen n'avait pas de mauvaises intentions en disant ces paroles Matroshka, fait moi confiance.
Gallëa parle en énigmes et ses paroles en cachent d'autres. Elle pointe un faussée qui nous sépare, nous les poussiéreux, nos mentalités qui divergent...
Je t'en dirais davantage demain, mais en ce moment, construit toi une cage mentale et refoule y toute ta frustration, toute la colère.
Tu dois être mieux formé que moi dans cet exercice.
Cela t'obscurcis sinon la vision des autres choses intéressantes qui pourront être dites avant la fin de ce dialogue de sourds... »
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Lentement, le tydale retira son bras, il lui faisait un mal de tout les diables.
Le sentiment de fourmis sous la peau ne le quitta pas avant bien encore des jours...
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