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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Luang 28 Fambir 1511 à 00h06
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| La Judicatrice laissa passer un long moment de silence.
Visiblement, elle voulait être certaine que tous s'étaient exprimés.
Que tous prenaient la mesure et l'importance des paroles échangées.
Elle reprit, sans aucune gêne, la parole après avoir murmuré quelques mots à l'un de ses adjoints.
Celui-ci partit de la salle sans attendre.
Merci pour vos réponses.
Et pour vos questions.
Nous prenons connaissance avec surprise de certains faits, et nous vous assurons de notre plus complète empathie face aux problèmes que vous rencontrez et avez rencontré.
Je vais tenter de vous apporter moi aussi quelques réponses.
Elle se tourne vers Mousikoï.
Notre civilisation n'est en aucun cas en train de choir.
Notre peuple a été mis en stase temporelle. Cela est un fait sans doute troublant pour vous, mais cela ne constitue pas pour nous un souci majeur d'ordre à détruire notre civilisation.
Les Nemens de la surface ne sont pas concernés, tous comme nous autres qui vivions dans les trois premiers étages.
La cité d'Ulmendya protège notre peuple, et notre peuple reviendra parmi nous une fois nos soucis actuels résolus.
Après un regard et un sourire vers Iandra, l'enjoignant à traduire comme elle le voulait les propos échangés, elle continue son propos.
Votre aptitude à accéder à ce que vous nommez le Second Monde nous est relativement inconnue.
Incompréhensible en partie.
Néanmoins, nous ne pouvons nier sa réalité.
Nous serions heureux d'avoir plus de détails sur ce rêve et nous vous aiderons si cela est possible à le comprendre.
Enfin, elle se tourne vers Antiorn, l'air grave.
Ce qui s'est passé à Arameth est d'une gravité sans nom...
Je vais tenter de répondre à vos justes interrogations.
Le Tark'Nal a été détruit. Cela est certain.
Loïa est lui aussi en stase temporelle. C'est cette stase qui a provoqué par effet retour celle de notre peuple qu'il avait contaminé.
En réalité, la Vahandra qui vous a aidé a fait un choix difficile mais nécessaire : pour vaincre Loïa, elle devait le mettre en stase.
Et pour se faire, elle savait qu'elle condamnait au même sort tous les Nemens déjà infectés par le Mal - ce que vous nommez les effluves - qui rongeait Loïa.
Alors, Loïa est-il vaincu pour de bon ?
Non.
Si nous libérons notre peuple de sa stase, nous libérerons aussi Loïa.
Il nous faudra donc trouver un moyen de le sauver - ou de le détruire - avant de libérer notre peuple...
Le mystérieux inconnu qui est intervenu à Arameth nous est... familier autant qu'inconnu.
Nous avons perçu une présence depuis des siècles.
Une présence étrangère. Simplement... étrangère.
Nous ne savons ni où elle est, ni ce qu'elle est.
Nous en connaissons certaines manifestations, nous en supposons d'autres.
Nous ne vous en dirons pas plus, car ce sont ceux de notre peuple qui sont en stase qui en savaient plus.
Malheureusement, une grande partie de nos connaissances est enfouie dans Ulmendya avec notre peuple...
La Vahandra se remettra de son combat.
Elle seule saura quand revenir.
Pour ce qui est de sauver votre cité, ainsi que les autres, le souci est lié aux Effluves, donc aussi à Loïa et à nous.
Si nous résolvons un problème, les autres seront résolus de même...
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Le Matal 1 Marigar 1511 à 11h26
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| *** Iandra suivait les paroles de Syndal, les traduisant le plus fidèlement possible pour l'assemblée. ***
Je vais tenter de vous expliquer le plus clairement possible ce qui s'est passé lors de ce Rêve.
Tout d'abord, il m'apparaît important de vous exposer qu'il existe deux moyens d'atteindre le Second Monde. La transe onirique qui la plupart du temps n'amène le rêveur que dans des volutes complexes inspirées de sa volonté et le Rêve.
Ce dernier est complexe à atteindre car il faut arriver à abdiquer toute volonté de forcer le Second Monde lors de la Transe.
C'est lors d'un Rêve que notre Gardienne des Préceptes a eu cette vision étrange. Elle a croisé une créature dont nous n'avions encore jamais entendu parler, le Gardien des Esprits.
Je vous livre la description de sa vision :
Citation :
Le Gardien des Esprits m'a fait voir un miroir brisé qui s'étiole inexorablement. Pour aller plus loin il devait m'emmener sur un autre morceau de ce miroir.
Je me pose la question: cela veut-il dire que le chemin vers le Haut-Dôme est de plus en plus difficile d'accès ? Ou bien est ce que chacun de ces morceaux brisés est une fenêtre ouverte sur un évènement passé, présent ou à venir ?
Vous devez trouver cela bien étrange mais la suite de mon histoire vous éclairera. Enfin je l'espère.
A ce moment de la Transe Rhona Neira a du choisir si elle continuait au risque de mettre en péril la vie des moush'tins qu'elle portait en elle. Elle a décidé de continuer malgré tout.
Citation :
Une fois mon choix fait, je me suis retrouvée violemment emportée dans un tourbillon de douleur. Lorsque j'ai repris mes esprits je me trouvais sur un champ de bataille face à une créature que je ne pourrais décrire mais à côté d'elle le Tark'Nal était un tout petit Koprocle Jovial ....
Cette créature ne détruisait pas des Poussiéreux mais ... des Nemens ! Je fus moi-même blessée et j'aurais pu y laisser la vie alors que mes entrailles se vidaient.
C'est alors que je décidais de rentrer et que je crus que je ne pourrais jamais le faire tant il fut difficile pour moi de laisser le Rêve qui pour moi était devenu une réalité.
Voilà un résumé que j'espère pour vous suffisamment clair.
Médecin et Alchimiste au service de Grior | |
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Sukra 5 Marigar 1511 à 23h12
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| La Judicatrice interrompit quelques minutes la réunion, le temps pour elle de s'entretenir avec quelques autres Nemens, visiblement des érudits ainsi que plusieurs militaires.
Elle reprit la parole une fois leurs entretiens terminés.
Ils avaient parlé à voix basse, et nul n'avait pu percevoir ou comprendre ce qui s'était raconté, mais il était évident que les Nemens, cette fois-ci, écoutaient et prenaient en compte les propos des poussiéreux.
Effectivement, Loïa est toujours au même endroit, près de l'antique cité de Rastryghën.
Cette cité fut autrefois une splendeur, mais elle a été détruite voilà fort longtemps...
Le P'khenS'sarkh a établi une véritable forteresse dans le puits qui est resté là où se situait la cité.
Sur ses ruines enfouies, ses armées vivent et prospèrent.
En un certain sens, Rastryghën est l'Ulmendya des troupes du P'KhenS'sarkh.
C'est une cité imprenable, vous le savez déjà si certains d'entre vous ont eu la chance d'en pénétrer les premières défenses.
Nos troupes sont réduites, et nous ne pouvons pas, nous non plus, mener une action massive pour aller détruire Loïa là où il se trouve.
Par contre, il est effectivement envisageable de comprendre comment éradiquer la menace qu'il représente une fois pour toute en prenant contact avec cette Kysall.
Elle connait parfaitement leur civilisation, Rastryghën, et saurait nous aider.
Encore faut-il qu'elle le veuille. Ou la convaincre.
Pour notre part, nous n'avons aucun moyen de la contacter...
Pour les races natives, et les Vortex, nous avons des données contradictoires.
Ils se terrent dans les sous-sols.
Le roi n'a pas été revu.
Nous croyons que ce qui est advenu à la suite des évènements d'Arameth, la rupture de réalité consécutive à votre rituel, leur fait peur. Ou en tous cas, les inquiètent suffisamment pour qu'ils se soient réfugiés en sécurité.
Syfaria vit une phase assez paisible... car tous les peuples, rejetons compris, ont peur de ce qui est advenu.
Elle laisse passer un temps.
Pour ce qui est du Rêve.
Ce que vous nous dites confirme certaines de nos études.
Le Second Monde est réel.
Nous pensons depuis longtemps, en termes simples, que trois réalités coexistent.
Ce que les Neldas nomment le Monde du mensonge : Syfaria.
Le second Monde.
Ce qui se trouve au delà de la mort...
Nous pensons que ces trois pans de réalité sont liés.
Et ce qu'a fait Flymeur, cette bulle de réalité à la jonction de deux de ces réalités, en est une preuve suffisante pour que nous ayons accepté cette structure.
Chacune de ces réalités a ses règles. Ses imbrications. Ses conséquences.
Et... ses habitants.
Le second Monde n'échappe pas, pour nous, à cette règle.
Ce qu'a rencontré votre Gardienne des Préceptes est donc sans nul doute l'un de ces habitants.
Nous n'avons pas accès au Second Monde.
Ni à ce qui se trouve au delà de la mort. Car bien que notre longévité soit infinie, lorsque nous mourrons nous n'en revenons pas.
Nous ne connaissons donc rien de concret sur tout cela.
Vos peuples y ont accès... et les informations recueillies depuis six siècles nous ont permis de commencer à voir le schéma global.
Tout est lié. Relié.
Entre ces trois pans de réalité existe ce que nous nommons parfois l'interstice.
L'entre-monde.
Certains d'entre vous y ont eu aussi accès.
Les âmes défuntes des anciens ennemis des Eduens y résident... entre autre chose.
Nous considérons que le second monde ne subit aucune altération temporelle.
Il est donc probable que votre Rêvante ait perçu une portion de temps et d'espace cloisonnée.
Ce que vous décrivez correspond à une guerre vécue.
Mais pas par les Nemens. Pas sur ce Monde.
Pas nos ancêtres. Les Eduens.
Et en un monde qui est au delà de nos trois réalités...
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Le Julung 10 Marigar 1511 à 18h02
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| *** Iandra buvait les paroles de la Judicatrice et d'Antiorn. Elle se rendait douloureusement compte du manque d'information que l'attitude réservée des Haut-Rêvants et l'éternel manque de communication entre eux engendraient. Les évènements d'Arameth avaient à peine était mentionnés sur leur consensus, rien sur le devenir de Loïa, pas d'autres nouvelles de Rastrygen.
Elle se tournait vers Syndal, plusieurs questions se bousculant dans se tête. Elle décida de les poser directement à l'assemblée, cherchant de transformer ses idées en phrases correctes. ***
Si les Nemens ont pu étudier et valider l'existence des autres mondes que nous arpentons dans le Rêve, et l'interstice qui les sépare, existe-il un équivalent du Rêve pour les autres factions? Est-ce que le rituel des cartes de l'Equilibrium donne un aperçu de ce que nous appelons le Second Monde? Est-ce que chez les Confrères, excusez-moi de ne pas connaître vos traditions, il existe un chant, une prière, un rituel ouvrant les portes d'une autre réalité?
Médecin et Alchimiste au service de Grior | |
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Luang 14 Marigar 1511 à 00h17
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| La judicatrice opine du chef et répond aux différents intervenants...
Ce que vous nommez le Néant est sans doute ce que nous nommons l'interstice.
Le lien entre les mondes. Un non lieu. Une non réalité. Un liant.
Peu importe son nom, je pense que vous saisissez son importance.
La possibilité d'autres mondes ?
Je ne comprends pas cette notion.
Notre réalité est composée d'une structure maintenant à peu près correctement définie, après des millénaires d'errance.
Nous comprenons mieux les tenants et aboutissants de ce qu'est Syfaria dans son ensemble.
Si par autres mondes, vous évoquez autre chose que le monde du rêve ou le monde des morts dans cette structure, la réponse est non.
Si vous évoquez ce qui se trouve au delà de l'interstice qui nous englobe... nous n'en savons rien, si ce n'est que l'interstice est comme une gangue autour de nous, et qu'il nous est impossible de deviner s'il y a quelque chose au delà...
Pour répondre sur les Eduens, nous n'avons aucun souvenir, aucune relique, aucune archive.
Des recherches ont été faites, bien entendu.
Mais nous n'avons jamais rien trouvé d'utile ou de compréhensible...
Un instant de silence.
Un équivalent du Rêve pour les autres factions ?
Sous une autre forme, avec un autre but, une autre fonction alors... oui, c'est une idée séduisante.
Je n'en sais pas plus néanmoins, et si l'idée est belle cela ne signifie pas qu'elle put être utile.
Je ne peux vous aider sur ce point.
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Merakih 23 Marigar 1511 à 15h04
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| La séance s'interrompt quelques instants, tandis que la judicatrice s'informe de nouveau auprès de divers érudits et militaires Nemens.
La discussion semble animée, mais reste sereine.
Après de longues minutes d'attente, elle revient vers eux et reprend la parole.
La corruption est un nom impropre. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Les effluves sont une émanation du S'sarkh.
Elles sont indétectables à l'œil nu ou par quelque moyen naturel que ce soit, mais ceux qui peuvent voir la trame ont la capacité de contempler leurs effets sur les méandres.
Les effluves s'insinuent dans la trame de réalité, de manière infime au demeurant.
Mais l'île baigne dans les effluves.
Le S'sarkh est gigantesque, et les eaux dans lesquelles il se trouve s'imprègnent de sa présence.
Les effluves se sont répandues dans l'air.
Elles sont omniprésentes.
Plus concentrées aux abords du S'sarkh, mais elles gardent leur potentiel destructeur où que l'on se trouve.
Tout corps vivant peut être affecté par les effluves.
S'insinuant dans les chairs, elles en modifient la structure, s'amalgament et font apparaitre des filaments, puis des cristaux qui provoquent douleurs et folie dans les cas extrêmes.
Le processus est en général lent.
Mais certaines créatures, certaines situations, accélèrent le processus.
Il est extrêmement complexe, les effluves modifiant la trame de manière subtile, mais en profondeur.
Notre peuple, comme certaines autres exceptions natives, était immunisé aux effluves.
Cela est lié à notre nature. A notre lien à la trame.
Par l'intermédiaire de Loïa, nous avons été contaminé et rendus sensibles aux effets des effluves, qui ont eu sur la plupart d'entre nous une activation très rapide...
Je vous disais au début que le terme de corruption était impropre.
En effet, ce mot signifie souvent une volonté, une intelligence, une morale ou une finalité intrinsèque.
Il n'y a rien de tout cela derrière les effluves et leurs effets...
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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