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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Julung 10 Jayar 1510 à 15h47
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| Il lui avait fallu quelques heures de vol à peine pour rejoindre la Cité Puits des Nemens. Lerth n'était pas si loin.
A peine descendu du transport, le Témoin avait couru dans la neige jusqu'au grandes tours de cristal qui se dressaient au milieu des glaciers torturés. Il n'avait pas pris le temps de respirer ou de s'arrêter. Il était déjà venu dans les environs quelques années avant. Il y avait rencontré Syrtaï avec Fëa et Randall. Ensemble, ils avaient partagé un repas et quelques mots. Un de ces moments, parenthèse rêveuse et intemporelle dans le tumulte des choses. Une communion.
Mais depuis, les choses avaient changé. Le monde avait été pris de vitesse par sa propre course.
Diaspar était soucieux. Il était fatigué aussi, malgré les jours de repos qu'il avait pris à la Scintillante.
Il avait de nouveau l'impression d'entendre ce chant lointain, cette plainte obsédante.
Sa tête lui faisait mal et lui paraissait lourde, par intermittence.
Engagé dans Ulmendya, le Contemplateur prit quelques minutes pour admirer cette splendeur.
Il n'avait rien vu de tel, jamais. C'était puissant, prétentieux, fantastique, mystérieux, foisonnant...
Aux sons et aux couleurs, il comprit bien vite qu'il entrait là dans un tout autre univers.
Il lui fallut quelques minutes pour reprendre ses esprits et se détacher du spectacle.
Non pas s'en détacher, mais l'appréhender plus rationnellement. Le Centre de Judication.
Une majestueuse pyramide, composée de cristaux elle aussi, qui se dressait dans le paysage onirique.
Diaspar débuta l'ascension de l'immense escalier qui montait vers les imposantes portes d'entrée.
L'impression d'accéder à un temple ancien, réservé à quelque divinité mystique.
Grandeur et décadence d'une civilisation perdue ? Dur à dire...
Pénétrant dans le hall, il avisa immédiatement un Nemen qui passait à proximité.
Si sa connaissance de la langue était bonne, il la savait encore un peu hasardeuse.
Pardonnez-moi, je souhaiterais avoir une audience avec la Judicatrice...
Savez-vous à qui dois-je m'adresser ? C'est de toute urgence.
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Le Sukra 12 Jayar 1510 à 21h28
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| *** Le Nemen s'arrêta à l'interpellation du Poussiéreux et le renseigna immédiatement. ***
Vous devriez vous adresser à l'un des guichets ou un secrétaire prendra note de votre requête et vous fournira une date de rendez vous. Mais si cela est de toute urgence, je peux retarder ma fin de service pour aller demander à la Judicatrice si elle peut vous recevoir rapidement. Si vous pouviez m'attendre ici quelques minutes.
*** Sur ces paroles, le Nemen rebroussa chemin et s'engagea dans les couloirs jouxtant le Hall d'accueil.
Il revint 10 minutes plus tard et dit à Diaspar : ***
La Judicatrice pourra vous recevoir bientôt entre deux rendez vous. Suivez moi je vais vous conduire à son bureau.
*** Le secrétaire conduisit donc Diaspar dans une antichambre et lui montrant une porte, il indiqua : ***
Veuillez patienter ici, La judicatrice viendra vous chercher par cette porte dés qu'elle pourra vous recevoir.
Je vous souhaite une bonne journée.
*** Le secrétaire s'inclina avec respect et quitta les lieux silencieusement. *** | |
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Sargas Akilae’Thahm Nor’Kal
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Matal 15 Jayar 1510 à 19h35
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| Diaspar observa, comme il l'avait fait lui-même, l'imposant Nemen qui venait de sortir du bureau de la Judicatrice.
Il n'avait pas beaucoup de données concrètes sur cette culture millénaire - qui en avait ? - mais il apparaissait clairement que le colosse n'était pas destiné au jardinage ou, même, au négoce. Un militaire, probablement. Etait-ce un présage ? Un guerrier dans le bureau de la dirigeante de la Cité-Puits. Cela pouvait être anodin. Ou pas, vu la conjoncture.
Un tout autre spectacle succéda à la masse inquiétante. La fameuse Arkhenys.
Probablement l'un des êtres les plus influents et les plus puissants de cette maudite île.
Beaucoup de pouvoir dans une enveloppe charmante. Doublé d'un naturel sympathique, à première vue.
Se montrer si disponible pour ce qui n'est même pas un représentant officiel, tout cela sur un ton cordial et des manières agréables... On était assez loin de l'accueil souvent réservé aux membres excentriques de sa faction.
Diaspar se dirigea vers le siège, après avoir considéré son hôtesse et jeté un coup d'oeil au bureau.
Mon nemen imparfait vous sera probablement assez désagréable à l'oreille et la perfection du votre risque de rendre ma compréhension trop partielle, pour une discussion qui nécessite aussi peu d'ambigüités que possible. Si vous maitrisez le ssarknesh, je serai heureux de pouvoir converser avec vous dans cette langue. Sinon, le tydale me convient.
Le Témoin prit place dans le fauteuil, toujours aux aguets, hésitant entre le sentiment de confiance que lui inspirait la Judicatrice, l'urgente inquiétude que lui inspirait la situation de Syfaria et une forme sourde de malaise.
Merci de me recevoir dans de telles conditions. J'imagine que vous avez beaucoup de travail.
Mais je n'ai pas menti en soulevant l'importance du sujet que je dois maintenant évoquer avec vous.
Je vais néanmoins essayé d'être à la fois concis, clair et entier dans mon propos.
Vous devez être au courant de la situation actuelle. Les Cités de Poussière tombent les unes après les autres, elles qui sont pourtant de fabrication Nemen, en phase avec la réalité et, d'une certaine manière, vivantes. Oriandre d'abord, Korsyne ensuite et Utrynia aux premiers jours, qui succombent lentement aux effets dévastateurs de la corruption la plus insidieuse. Une corruption qui est le fait d'une créature des plus étranges, le Tark'nal. J'ignore si certaines de mes prédécesseurs, dans des entretiens plus anciens, en ont parlé avec vous. Une entité de pure énergie.
Je viens vous voir pour deux choses, qui vous concernent plus étroitement encore que la survie de nos peuples, de nos races et de nos villes. Je viens vous voir pour parler de votre propre survie et des exactions de l'être qui guide le Tark'nal dans sa destruction systématiques de nos lieux de vie. Car c'est...ou du moins, c'était...un Nemen, lui aussi.
Que j'ai eu l'occasion de croiser autrefois. L'ancien Calligraphe Ast'yrithgarmania Loïa.
Je ne sais si vous savez tout cela, mais l'Usurpateur l'a capturé et l'a transformé.
En un être de pure terreur, de haine et de désolation.
Nos récentes études prêtent à croire que c'est lui qui utilise le Tark'nal, simple outil, pour déverser sa corruption et sa soif de sang, de cendres et d'amertume. Il est vraisemblablement l'origine des horreurs que nous vivons.
Mais pas seulement. Il est, selon toute vraisemblance, à l'origine des horreurs que vous vivez aussi.
Nous savons, Judicatrice Arkhenys, que votre peuple tout entier est menacé. Et qu'il se meurt.
Que vous vous affaiblissez et que vous vous mourrez depuis quelques mois déjà.
Que vous pouvez désormais être contaminés par les effluves. Rupture dans votre existence.
Pis que tout, nous savons que les Vahandras, piliers de cette cohérence vitale, se meurent.
Avec les terribles dégâts que cela implique sur la Trame et la réalité.
Je suppose que je ne vous apprends rien, Judicatrice. Tout cela, vous le savez sans doute.
Ce que je vous propose en revanche, c'est une aide concrète. Une alliance pratique, au-delà du principe.
Il ne sert à rien de nous isoler, chacun de notre côté, quand nous sommes en train de vivre le même calvaire.
Ou à défaut d'être le même calvaire, la longue et douloureuse descente vers une destinée semblable.
Vous avez des informations, des moyens, de l'expérience. Nous avons également nos atouts.
Nous ne pourrons pas vaincre seuls la créature qu'est devenue Loïa.
Créature qui est visiblement la source de la grande majorité de nos problèmes actuels. Les votre et les notre.
Nous pouvons, j'en suis convaincu, trouver une solution ensemble en conjuguant nos efforts et nos volontés.
Nous avons aussi appris à connaître l'ennemi, à connaître Syfaria, à connaître les effluves...
Je ne suis pas un benêt idéaliste, je sais ce que je vous demande.
J'ai également appris à connaître votre façon de penser. Et à deviner vos prérogatives.
Mais si l'idée est d'une pauvre simplicité, elle est pourtant immensément riche dans ses implications.
Nous vous aidons - car, nous le pouvons - et vous nous aidez.
Nous sortons ensemble de cette crise.
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Le Merakih 16 Jayar 1510 à 11h32
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*** Je remercie le nemen d'un hochement de la tête. ***
Nous reviendrons pour la fin de journée. Dhanya pour votre aide.
*** Je me tourne vers Nuruhuinë. ***
Allons au niveau des archives, j'aimerais apprendre les rudiments de cette langue nemen...
*** Nous empruntons une des montgolfières, nous rendant au niveau des Archives, à l'Archive des Cristaux, pour y apprendre quelque peu la langue nemen. ***
Anandra
Faucheuse du Matriarcat du Declin
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Le Merakih 16 Jayar 1510 à 14h19
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*** Mes lèvres s'etirent pour un sourire proche de la grimace. ***
Oui, Nuruhuinë, il y a plusieurs niveaux.
Le Quartier des Spectacles, le Quartier d'Elevage, le Quartier des Fêtes, le Quartier des Produits de Luxe, la Garnison Nem'Khan Rhyg, la Plate-forme des Archives, le Quartier de la Bourse, la Plate-forme Thermale, le Quartier du Marché, le Lac, le Quartier Agricole, cela nous fait 12 niveaux au total, celui-ci du Centre de Judication inclus.
Impressionnant, n'est ce pas?
Anandra
Faucheuse du Matriarcat du Declin
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Gallëa Artmyhn’Karn Arkhenys
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Le Vayang 18 Jayar 1510 à 00h04
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| *** La Judicatrice regardait Diaspar d'un air triste tandis qu'il parlait puis elle soupira avant de répondre au Poussiéreux : ***
Nous sommes au courant de la situation, oui. Nous savons que nos cités de la surface tombent les unes après les autres. Que Nos villes passent à l'ennemi et se pervertissent à son contact. Les Effluves annihilant nos si belles créations.
Nous savons que dorénavant notre peuple est menacé par les effluves et leur corruption après des siècles d'immunité.
Nous savons également que le dénommé Ast'yrithgarmania Loïa est à présent au service de l'ennemi et complètement corrompu par les effluves.
Nous savons que son émanation que l'on nomme Tark'Nal est une grande menace.
Une si grande menace que nous, Nemens ne pourrions que difficilement le vaincre, Mais le prix à payer pour cela n'est pas envisageable, côtoyer de prés les effluves serait fatal à beaucoup d'entre nous et rapidement nos rangs seraient décimés et au pire nous nous retrouverions avec des dizaines de Nemens pervertis au service de l'Usurpateur, soit des dizaines de Tark'Nal.
Cette bataille, les peuples de poussières devront la mener seuls pour notre survie à tous. Nous nous associons à votre combat mais nous ne pouvons nous joindre à vous. Car cela ne ferait pas pencher la balance en la faveur de notre camp, bien au contraire. J'espère que vous comprendrez les enjeux de tout cela.
Car gardez bien à l'esprit que tout ceci n'est qu'une bataille dans cette guerre millénaire et que la victoire de notre camp ne sera pas décisive pour la guerre. Nous ne pouvons pas perdre sous peine de tous disparaître, mais vaincre ne nous amènera pas la paix, ni ne sera la fin de nos problèmes avec le Maudit.
Néanmoins, Une Vahandra connue de vos peuples vous rejoindra bientôt, dés la fin de sa convalescence, et elle vous apportera toute l'aide possible pour le salut de nos peuples. Elle seule parmi nous le peu car sa symbiose la protège de la perversion des Effluves.
*** La Judicatrice fit une pause et servit un peu de thé dans deux tasses dont une qu'elle tendit silencieusement à Diaspar. *** | |
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