La Voix des Âmes
La solitude du néant...

Traumatisme

Trahison
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Sujet lancé par Eska'oach
Le 19-09-1511 à 22h57
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Posté par Eska'oach,
Le 19-09-1511 à 22h57
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Eska'oach

Le Luang 19 Saptawarar 1511 à 22h57

 
Dernier souvenir.

Le visage de Nyrndî, souriant. Ils s'entrainent en entropie. Les leçons se passaient bien. Puis survint l'horreur. La douleur d'abord, aussi fulgurante qu'intense. Sa vue s'était instantanément brouillée. Il avait senti son corps se déchirer, transpercer par de multiples attaques telles de milliers de frelons laissant de vives brulures sur tout son corps. Il souffrait tellement qu'il avait fini par ne ressentir que cela. Il n'aurait su combien avait duré sa souffrance, tout n'avait été qu'un long moment de douleur monotone et insoutenable. Il avait crié, il avait supplié, il avait tendu sa main désespérée vers celle qui l'accompagnait.
Mais rien ne vint. Elle le laissa là dans les bras de la mort.

Puis ce fut la libération. La souffrance disparue comme par enchantement. Le temps pouvait ne pas s'écouler, il n'en avait pas confiance. Tout était vide d'abord. Puis, il eut le réveil, mais l'inconscience et la conscience semblait si similaire. Il ne savait pas où il était. Il faisait noir ; le vide. Il n'y avait rien, pas même une conscience à effleurer. Il était seul.

Il n'aimait pas être seul. La solitude ajoutée à l'expérience douloureuse qu'il venait de traverser ne faisait qu'empirer son état émotionnel. Il était terrorisé. Que s’était-il passé ? Ou était il ? Que pouvait-il faire ? Bouger ne servait à rien. Il n'entendait rien. Il ne goutait rien. Il ne touchait rien. Il ne voyait rien. Il ne sentait rien. Il ne pouvait que penser.
Mais penser, c'était penser à ce qu'il venait de vivre, ou, plutôt, ce qu'il venait de subir. Plus il y pensait et plus il ressentait à nouveau les souffrances de sa chair. Cela lui était encore plus horrible ; se savoir entier alors qu'on s'imagine que trop bien le mal que l'on a vécu.

Pourquoi ?

Et sans cesse, revivre sa mort, car c'était cela qu'il avait vécu et c'était sa conclusion qui l'horrifiait au plus haut point. Pourquoi était-il mort ? Il était avec la Tchaëe pourtant. L'avait-elle tué ? Il ne pouvait y croire, mais, petit à petit, l'idée se fit dans son esprit désordonné par la funeste nouvelle de son décès. Il s'était entiché d'elle. Savoir qu'elle l'avait tué, c'était bien trop inimaginable. Il voulut hurler sa souffrance, il hurla peut-être, mais il ne s'entendit pas. Il hurla jusqu'à en perdre la raison. Il hurla jusqu'à ne plus savoir hurler. Hurler jusqu'à ne plus savoir pourquoi hurler.

Qui ? Quoi ? Comment ? Quand ? Ou ? Pourquoi ?

Surtout Pour quoi ?
Ses souvenirs, il les avait, mais il devait d'abord passer par celui de la chose qui l'avait tué. Il s'imagina un monstre horrible portant les traits d'un être adorable. La peur qu'elle lui inspirait ne faisait qu'amplifier l'image qu'il s'imaginait d'elle ; c'était un cercle vicieux. Sa terreur ne pouvait qu'augmenter.
Finalement, il abandonna l'idée même de se souvenir. Il abandonna ce qu'il était vraiment. Condamné à vivre sans passé tant qu'il n'aura pas fait la paix avec ce monstre qui le hante et qui l'empêche d'accéder à ce qu'il est vraiment.

Roulé en boule. Il attend, même s'il ne sent même pas ainsi. Il arrivera le moment ou il retrouvera ses sens et reviendra sur Syfaria, mais à ce moment-là, le Eska'oach d'origine ne sera que l'image inverse de ce qu'il est censé être, comme si le monstre avait pris tout ce qui le caractérisait en ne laissant que ce qu'il n'était pas.

Un autre Eska'oach.


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