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Soeurs et Frères,
Initié mais pas tout à fait Témoin, Témoin mais pas tout à fait érudit, il vous faut comprendre et découvrir comment fonctionne le système de notre société, et notamment ses grands axes, que sont la Contemplation, la Transcience et la Propagation. Etant moi-même Transcient, je vais m'attarder sur le centre de cette trinité, en tentant de vous expliquer au mieux :
La Transcience.
C’est un domaine bâtard où viennent se mêler les opposés et les contraires et où se concilient les différences. C’est un espace spirituel où l’art devient une science, la science devient un art, où le mysticisme est une réalité et où la réalité est mystique. Pour être un bon Transcient, il faut savoir naviguer entre les paradoxes, jongler avec les limites, percevoir l’invisible et imaginer l’inconcevable.
Mais le plus important reste de garder en tête le but premier de la Transcience : comprendre les signes du S’sarkh. C’est ce qui explique la nature ambiguë de la Transcience, car le S’sarkh est à la fois une créature réelle, visible de temps à autre, et une divinité, dont les grands pouvoirs sont indéniables. Cette double nature ne pouvait que doter la Transcience d’une double nature à son tour.
Et l’on voit ces conséquences dans la pratique, où se mêle une démarche logique et structurée et une réflexion conceptuelle et mystique. Tout cela dans un ensemble cohérent.
L’analyse d’un signe par un Transcient se découpe en plusieurs étapes, toutes indispensables et essentielles.
1) la Lic’mah : c’est la première étape de l’analyse ; il s’agit de lire le signe. Cette lecture basique est faite pour clarifier et délimiter les choses, déterminer la nature du signe, l’épurer autant que possible d’un contexte parasite ou au contraire la replacer dans un contexte indissociable.
2) le Sis’sneh : seconde étape de l’analyse ; il s’agit de tirer un sens de ce signe. Première véritable approche de la tentative de compréhension, c’est un point basique duquel partiront ensuite les hypothèses futures. Le sens attribué au signe est alors très terre-à-terre, aussi brute et pur que possible.
3) le Kt’ilem : troisième étape de l’analyse ; il s’agit de questionner le signe et le sens qu’on en a tiré lors de la seconde étape. Ces questions vont être regroupées pour formuler une problématique centrale, censée faire ressortir l'importance et l’essence du signe et auquel le Transcient se doit de répondre.
4) l’Hyt’kal : quatrième étape de l’analyse ; il s’agit de supposer en émettant un grand nombre d’hypothèses et en ouvrant autant de voies de réponses possibles. Là, le Transcient se laisse généralement aller à une transe mystique et méditative durant laquelle il émet les théories qui lui viennent, instinctivement.
5) le Tamsa : cinquième étape de l’analyse ; il s’agit de trier et d’affiner les hypothèses de l’Hyt’kal. Le Transcient supprime celles qui lui semblent inappropriées ou stupides et tente de n’en préserver qu’une seule en en combinant plusieurs si il le faut. Il va ensuite la retravailler et l’affûter, la recadrer dans une démarche plus scientifique et rationnelle.
6) l’Afftakh : dernière étape de l’analyse et aboutissement de la recherche ; il s’agit de répondre, après avoir analysé la théorie résultante du Tamsa. Le Transcient propose alors une solution qui doit répondre à la problématique du Kt’ilem et qui doit aboutir à la compréhension du signe par le sens qui lui est attribué.
Comme vous le voyez, c’est un travail long et harassant dont la conclusion est finalement soumise au conseil des Transcients les plus aguerris, jugeant de la validité ou non de cette Afftakh, poussant quelque fois le Transcient a recommencer.
Il n’est pas non plus inhabituel que certaines des étapes de l’analyse transcientique soient confiées à des Serviteurs de l’Esprit, qui doivent être rapidement initiés à de telles arcanes en plus de leurs autres travaux.
En attendant, si vous désirez vous engager sur cette voie ou que vous avez des questions,
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Il demeure dans notre esprit et erre dans l'océan, car les ombres du premier sont infiniment plus profondes que les eaux du second
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